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  • il y a 2 jours
Dans la série « Des vivants », disponible sur France.tv, le comédien Cédric Eeckhout se met dans la peau de Stéphane, ex-otage du Bataclan
Transcription
00:00Même encore aujourd'hui, quand je vois la série, j'ai presque envie de dire
00:05c'est hyper intéressant cette série et il y a des moments où je me dis
00:09mais en fait ça raconte ce que moi j'ai vécu et j'ai encore du mal à m'en rendre compte.
00:30On ne s'est pas vu avant la moitié du tournage.
00:46Je pense que ça faisait partie aussi des exigences de Jean-Xavier de l'estrade.
00:52C'est vrai que Jean-Xavier nous avait dit d'éviter de se rencontrer
00:55bien que David était quand même photographe plateau, donc le premier jour il y avait David sur le plateau
01:02alors que moi je jouais avec Thomas qui jouait David, avec David derrière, donc j'étais quand même un peu jaloux.
01:07Et puis il y avait eu l'idée de quand même se rencontrer, je ne sais pas si tu te souviens,
01:10un moment de boire un verre parce que j'en avais parlé avec David et là plus personnellement
01:14j'avoue que je pense que, je t'en ai parlé, mais dans la première partie du tournage
01:19au moment où ça devait un peu se décider, on a tourné la semaine du couloir,
01:23toutes les scènes de la prise d'otage et après, je t'avoue, j'avais du mal un peu l'idée de se rencontrer directement.
01:30Je peux comprendre.
01:31Ce n'est pas pareil quand on joue dans quelque chose qui serait, je ne sais pas, je vais dire n'importe quoi,
01:34mais la Casa del Papel où il y a une fiction claire, là on est continuellement confronté au fait
01:39qu'on sait très bien que c'est arrivé et donc portant ton nom dans la série, une partie de ton histoire,
01:45même si réécrite et tout ça, je trouvais que c'était beaucoup d'informations
01:48et un problème d'un petit peu de légitimité comme ça à un moment qui se balance.
01:52Et donc après, on s'est rencontrés à la fin de la première partie
01:55et là par contre, il m'a accueilli avec un disque à 33 des Fleshstones dans la brasserie
02:01où on avait rendez-vous pour la première fête de fin de tournage.
02:03Le meilleur groupe du monde.
02:04Le meilleur groupe du monde.
02:06Donc je ne pouvais pas faire autrement.
02:08Et donc c'était hyper, voilà, parce que je pense que, ça c'est à toi de le dire,
02:12mais je pense que toi-même, tu t'étais senti bien accueilli par Jean-Xavier et toute l'équipe
02:16et donc en fait, il nous, je ne sais pas, c'était une passation, un passage de, voilà, ça a fait du bien.
02:24La rencontre, en tout cas, m'a fait du bien.
02:25J'espère qu'on ne leur a pas fait porter un trop gros poids sur leurs épaules.
02:32Je cherche toujours à retrouver les gens pris en otage avec moi dans le couloir du Bataclan.
02:36J'ai déjà vu David, le chilien, et Arnaud, le graphiste.
02:43Il en manque beaucoup d'autres.
02:45On était onze dans ce couloir.
02:48Faites-moi signe, s'il vous plaît.
02:50Ce qui, nous, nous a intéressé les potages dans le projet,
02:55c'était de raconter plutôt l'après
02:58et ne plus revenir sur cette soirée-là,
03:02même si on continuera à la raconter et puis que, voilà, elle fait partie de nous.
03:07Mais en tout cas, ça nous semblait plus intéressant de raconter l'après
03:10parce que l'après a aussi généré des choses intéressantes, belles
03:16et qu'on avait aussi envie de raconter.
03:19Encore une fois, même s'il y a un petit peu de fiction,
03:22mais dans l'ensemble, c'est quand même assez fidèle à ce qu'on a pu raconter.
03:26Je trouve aussi, en tant que spectateur, en tout cas,
03:28moi, c'est ce que j'ai ressenti en regardant les autres,
03:31en regardant la série dans son entièreté.
03:34Je trouve qu'en effet, c'est difficile par moments de regarder.
03:38D'ailleurs, on sait tous que c'est difficile de vivre avec des gens
03:40qui sont en période extrêmement de reconstruction
03:43et traumatisés à côté de nous quand on l'a été.
03:47Mais du coup, d'observer ce chemin de l'après,
03:50même si ça restera toujours l'après, je pense,
03:52puisque ça ne sera jamais totalement impossible
03:55de complètement oublier ou même être guéri, je pense, de ça.
04:02Mais en tout cas, ça montre, la preuve, c'est de pouvoir avancer
04:06et de pouvoir avancer aussi en communauté.
04:11Il y a les situations individuelles.
04:14Et puis, c'est ça qui est incroyable que vous avez fait quand même.
04:16C'est-à-dire que ces attaques, elles ont concerné des communautés,
04:20donc des communautés des gens qui aiment faire la fête,
04:22qu'elles aiment aux concerts, qu'elles aiment aux événements de sportifs
04:25qui vont sur les terrasses.
04:27Et d'un coup, c'est ça, en fait, qui a été attaqué.
04:29Et vous, vous êtes reconstruit, entre autres, par communautaire.
04:35Si ça peut permettre à certains de se sentir un peu moins isolés.
04:41Par exemple, il y a des personnes qui se sont rapprochées
04:44des associations de victimes uniquement au moment du procès.
04:48Et je pense qu'aujourd'hui, elles en ont plutôt tiré des choses positives dans leur vie.
04:55Si, par exemple, cette série, elle permet à trois personnes de se rapprocher
05:00et puis de bénéficier de soutien ou de compréhension
05:05de la part d'autres personnes comme nous,
05:09je dirais qu'on aura gagné.
05:11Et in fine, le fait d'en reparler, c'est aussi pour montrer qu'ils n'ont pas gagné
05:17et que nous, on est encore là, qu'on continue à aller au concert.
05:22Ça reste important de dire, finalement, c'est ce monde-là
05:26dans lequel on a envie, nous, de continuer à évoluer.
05:31Complètement.
05:34Extrêmement bien dit.
05:35Merci.
05:36Allez, c'est bien.
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