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00:00Europe 1, Pascal Proébou.
00:03À 16h48, Elisabeth Asseillac, Georges Fenech, Eliott Deval, Gautier Lebray et Olivier Guinec sont avec nous
00:10pour parler de la guerre contre le narcotrafic.
00:14Gérald Darmanin et Laurent Nounès sont à Marseille aujourd'hui après l'assassinat de Mehdi Kessassi,
00:18le frère du militant écologiste Amin Kessassi.
00:21Le ministre de la Justice a estimé que la menace du narcoterroriste est au moins équivalente à celle du terrorisme en France.
00:28D'ailleurs, ce parallèle entre le terrorisme et le narcotrafic ne me paraît pas aussi judicieux qu'on le dit toujours et tout le temps.
00:38Pourquoi non ?
00:39Parce que le terrorisme c'est ponctuel, c'est souvent individuel, c'est au moins, peut-être, groupusculaire,
00:48alors que le narcotrafic c'est toujours, c'est tout le temps, c'est partout et c'est une pieuvre.
00:53C'est pas individuel le terrorisme.
00:54Donc en fait, le vrai parallèle, me semble-t-il, c'est le narcotrafic, c'est la mafia, c'est pas le terrorisme.
01:02Donc il faut utiliser des lois qui, comment dire, concourent...
01:07On vient de commémorer le 13 novembre, c'était tout sauf individuel.
01:09Il n'y a rien d'individuel dans le terrorisme.
01:11C'est des actes, alors si vous voulez, si c'est pas individuel, on va dire que c'est groupusculaire,
01:18vous comprenez ce que je veux dire, c'est-à-dire que vous êtes en train de...
01:21L'islamisme gagne du terrain tous les jours en France, et à Oléron, il s'est fait laver le cerveau par des islamistes sur les réseaux sociaux.
01:28On n'est pas d'accord, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
01:29Moi, je trouve que le narcotrafic, ça me fait davantage penser à la mafia que au terrorisme.
01:36Mais la finalité est la même, Pascal ?
01:38Non, la finalité terroriste, c'est l'idéologie.
01:40Mais non, justement, c'est que les moyens de lutter, je pense qu'il faut mettre en place les moyens que l'Italie a utilisés pour combattre la mafia.
01:49C'est ce que je veux vous dire, les mêmes moyens, me semble-t-il.
01:51C'est ce qu'on est en train de faire, d'ailleurs.
01:52C'est mon humble avis, vous avez le droit de...
01:54Comme tout le monde.
01:56En fait, ce que je vois là encore, parce que je suis parfois un peu défiant peut-être,
02:01c'est que quand je vois le parallèle entre le terrorisme et le narcotrafic,
02:06j'y vois un truc de comme, comme ça a marché avec le terrorisme, on dit on va faire la même chose.
02:11Ça ne marche pas en plus, ça ne marche pas du tout avec le terrorisme.
02:13Ça a marché, en tout cas, ça a marché.
02:16Il y a une forme d'efficacité quand même, c'est-à-dire qu'on arrête des...
02:20Des joues, des attentats, certains.
02:21Des joues, des attentats, oui.
02:22Bon, je suis d'accord avec vous, c'est excessif ce que j'ai dit.
02:25Bon, enfin vrai, je ne pensais pas que ça ferait autant réagir que cela.
02:29Le ministre de la Justice a donc estimé que la menace du narcotrafic
02:32est au moins équivalente à celle du terrorisme en France.
02:34Les deux ministres étaient à la préfecture de police en réunion
02:37avec tous les hauts magistrats, mais aussi avec les responsables de sécurité des Bouches-du-Rhône.
02:41Gérald Darmanin a déclaré que les autorités gagnaient difficilement une bataille très très dure
02:45contre une organisation criminelle, l'ADZ Mafia,
02:48qui fait entre 5 et 6 milliards d'euros d'argent liquide.
02:51Alors, je vous propose d'écouter Gérald Darmanin sur l'ADZ Mafia précisément.
02:54La trentaine de personnes qui dirigent la DZ Mafia
02:58sont, pour la quasi-intégralité d'entre eux, 27 en l'occurrence, dans les prisons françaises.
03:0521 sont à la prison de sécurité de Vendin-le-Vieille
03:07et quelques autres vont connaître des quartiers de haute sécurité.
03:11Ça n'existait pas précédemment.
03:13Gérald Darmanin toujours, ceux qui dirigent la DZ Mafia, c'est une menace, alors lui reprend cela, équivalent au terrorisme.
03:23Ce qui se passe au niveau de la DZ Mafia, comme l'a dit M. le ministre de l'Intérieur, touche au moins une dizaine d'autres départements,
03:29notamment du sud de la France, mais aussi parce que nous avons d'autres réseaux criminels que nous combattons avec la plus grande force
03:35et qui, je l'espère, grâce aux moyens de la loi d'arcotrafic que nous venons de faire voter, très largement à l'Assemblée et au Sénat,
03:42va permettre de répondre à une menace qui le tue énormément
03:46et qui est au moins équivalente à celle, comme l'a dit M. le ministre de l'Intérieur, du terrorisme sur le territoire national.
03:52Il faut donc changer de braquet.
03:53Alors Laurent Nunez, lui, ministre de l'Intérieur, écoutez ce qu'il a dit.
03:57Nous avons pu également faire un bilan de l'action qui a été menée depuis 2024
04:01et au terme de laquelle on a quand même plus de 700 personnes, un peu moins, pardon, de 700 personnes
04:06qui ont été interpellées à ce titre dans la France entière.
04:10Et le procureur de la République de Marseille rappelait encore récemment
04:14qu'actuellement, il y avait 2000 personnes liées aux mafias marseillaises qui étaient mises en examen
04:18et 900 qui étaient en détention provisoire.
04:21À 16h53 sur l'antenne d'Europe 1, Laurent Nunez, le ministre de l'Intérieur
04:26et qui parle lui aussi d'un dispositif similaire à l'antiterrorisme.
04:31Le dispositif que nous mettons en place, c'est un dispositif qui est tout à fait similaire
04:35à ce qu'on a fait en matière de lutte antiterroriste.
04:38Je veux le redire, c'est le même dispositif, le même échange d'informations
04:41avec, à partir du 1er janvier, la création d'un PNACO qui va avoir le jour,
04:45l'état-major qui est déjà en place et qui fonctionne
04:47et puis des dispositifs juridiques qui ont été mis à disposition des services
04:51et qui renforcent la lutte contre le narcotrafic.
04:54Et c'était ce matin, la réunion de ce matin, était l'occasion de faire un point sur ce dispositif.
04:59Et puis, la petite musique, si j'ose dire, qui monte, c'est de culpabiliser,
05:04pourquoi pas criminaliser demain, les consommateurs.
05:07J'en appelle aussi à la responsabilité des consommateurs, on le dit à chaque fois,
05:10mais c'est extrêmement important, et notamment ces consommateurs récréatifs,
05:14qui sont aussi, quelque part, responsables de ce qui se passe,
05:18sont aussi responsables du développement du trafic,
05:20évidemment des règlements de comptes qui y sont liés.
05:22Avant de vous donner la parole, écoutons Amine Kessassi,
05:24il était ce matin sur l'antenne de France Inter, avec émotion,
05:28et on ne peut avoir que de la compassion et de la tendresse pour lui.
05:32Il évoquait son frère.
05:33Ma parole, c'est avant tout pour ma maman, ma maman qui a déjà enterré un enfant,
05:37qui, mardi dernier, a enterré un second enfant.
05:40Et pour toutes ces mères qui ont perdu des enfants et qui tiennent debout et qui tiennent bon,
05:45mon petit frère, vous l'avez dit, il était connu dans aucune affaire, dans aucun dossier.
05:50Et aujourd'hui, si je dois parler, c'est pour lui, c'est pour lui rendre hommage,
05:54parce que mon petit frère était fier du combat que j'avais mené pour notre frère aîné Brahim,
05:59et parce que mon petit frère n'avait rien à voir et n'avait rien.
06:03J'ai perdu mon premier frère aîné, qui a été brûlé dans le coffre d'une voiture.
06:07Aujourd'hui, je perds mon second frère, que j'ai enterré mardi dernier,
06:10mon petit frère, qui avait deux ans de moins que moi.
06:13Donc moi, je ne peux pas me taire aujourd'hui.
06:14Je ne peux pas me taire pour plusieurs raisons, parce que mon petit frère est mort pour rien.
06:19Et ça, je n'arrêterai pas de le dire.
06:20Mehdi est mort pour rien, pour rien.
06:23Peu importe ce que j'ai fait, peu importe si j'ai écrit des livres ou pas,
06:26on ne devrait pas tuer mon petit frère comme ça, et on ne devrait tuer aucun petit frère pour rien.
06:30Parole déchirante ce matin, donc sur l'antenne de France Inter,
06:35de Amine Kessassi, qui évoque ses deux frères, qui évoque également sa mère.
06:40La seule question, Georges Fedec, c'est est-ce que la volonté politique est suffisamment forte ?
06:46Est-ce qu'elle existe ? Alors, je pense qu'elle existe.
06:48Quand j'entends Laurent Nounès, quand j'entends Gérald Darmanin, j'ai envie de leur faire confiance.
06:52Mais est-ce que la volonté existe ? Est-ce qu'il faut changer la procédure ?
06:56Ce que disent notamment les policiers.
06:59On a le sentiment qu'on est très en retard, il faudrait vraiment accélérer.
07:03Bon, il faudrait d'abord commencer par mieux contrôler nos frontières,
07:06revoir l'espace Schengen, parce que ça passe par là.
07:08Bon, ça c'est impossible.
07:09Ah oui, mais pourquoi c'est impossible ?
07:11Ah si, alors, il faut une volonté politique.
07:13Ah bah oui, c'est une volonté politique.
07:14Mais d'où elle arrive cette drogue ? Elle arrive de l'extérieur.
07:16Mais ça veut dire quoi, revoir l'espace Schengen ?
07:18Les frontières.
07:19Les contrôles aux frontières.
07:20Alors, vous pensez qu'il faut rétablir les frontières ?
07:22Il n'y a que ça.
07:23D'accord.
07:24C'est arrivé récemment deux fois.
07:26D'abord, quand on a eu les attentats terroristes, il y a eu de nouveau des contrôles aux frontières.
07:30C'est Hollande qui l'avait fait.
07:32Exactement, c'est Hollande.
07:33Et puis il y a eu aussi, évidemment, pendant le Covid, on a retrouvé des attentats aux frontières.
07:36Mais c'est le moment où tout s'est calmé.
07:39Non, ça ne suffira pas.
07:40Moi, je dis attention à toutes ces propositions démagogiques du style
07:44on va établir l'état d'urgence, on va faire intervenir l'armée, etc.
07:49Mais ça, à mon avis, ce n'est pas la solution.
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