00:03Il est 16h20, nous sommes avec Elisabeth Assayag, avec Georges Fenec, avec Elliot Devad, Gauthier Lebrecht et Olivier Guedinac.
00:08Je parlais de la stratégie de la peur et on entendait la célèbre musique, il y a quelques instants, des dents de la mer.
00:15Nous vous en parlions dès hier, l'alerte du général Fabien Amandon.
00:20Peut-être pouvons-nous l'écouter, c'est le chef d'état-major des armées, réécouter ce qu'il a dit.
00:25Malheureusement, la Russie, aujourd'hui, je le sais par les éléments auxquels j'ai accès, se prépare à une confrontation à l'horizon 2030 avec nos pays.
00:37Si notre pays flanche, parce qu'il n'est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, parce qu'il faut dire les choses, si on n'est pas prêt à ça, alors on est en risque.
00:48Alors on est en risque, et le porte-parole du chef d'état-major des armées a parlé à l'heure du déjeuner.
00:53« Subir une guerre de haute intensité, ça veut dire envisager des pertes, envisager des pertes de militaires, ça veut dire souffrir économiquement.
01:02Et c'est tout simplement ce qu'il a expliqué, puisqu'effectivement, si depuis une dizaine d'années, on a subi des pertes dans les armées,
01:10c'est des pertes de l'ordre de 200, alors une guerre de haute intensité, c'est entre 200 et 1000 morts par jour.
01:16Un pays qui n'est pas prêt à connaître ça, à comprendre ça, c'est un pays qui est faible.
01:20Voilà ce que voulait dire le chef d'état-major des armées, et s'agitant du terme « enfants », ce sont les enfants de la nation, les armées sont les enfants de la nation.
01:31Bon, je crois qu'on démine un peu, on a bien compris le choc que ça a produit dans l'opinion publique,
01:37à tel point que Ségolène Royal, qui était ce matin d'ailleurs dans l'heure des pros sur CNews, a voulu prendre la parole.
01:42Soit Emmanuel Macron, qui au terme de la Constitution, est chef des armées, était au courant de la déclaration,
01:50et à ce moment-là, il doit s'expliquer, soit il n'était pas au courant, et à ce moment-là, le chef d'état-major doit démissionner.
01:57C'est inadmissible. Et en plus, devant les maires, qui sont déjà suffisamment anxieux par rapport à la baisse de leurs ressources,
02:03par rapport à la montée de l'insécurité dans les mairies, on ose faire ça ?
02:06Moi, je suis fille de militaire, donc j'aime l'armée. Quand on fait jouer un rôle comme celui qu'on vient de faire jouer au chef d'état-major des armées,
02:15ça va à l'encontre des intérêts de la patrie, précisément, puisque la France est membre du Conseil de sécurité.
02:21Donc la France, elle doit être acteur de paix, et pas acteur de guerre. Et c'est le contraire qui est en train de se passer.
02:27Pour semer la pagaille, peut-être pour se dire, finalement, si la France entre en guerre, il n'y aura pas d'élection présidentielle.
02:33Donc si c'est ça le rêve inconscient d'Emmanuel Macron, il doit rendre des comptes et venir s'expliquer.
02:41Et l'Assemblée nationale doit se saisir de ce problème pour savoir exactement ce qui se passe.
02:45On n'a pas le droit de faire peur à une nation toute entière.
02:49On n'a pas le droit de plonger dans l'anxiété les nouvelles générations.
02:53On n'a pas le droit de laisser encore s'effondrer la natalité.
02:56Parce que si on raconte ça aux jeunes aujourd'hui, ils vont dire, ah bon ?
02:59Et en plus la natalité vient de s'effondrer, on aura encore moins d'enfants.
03:02Pour faire des soldats ? Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
03:05Il n'y a pas un autre destin quand même à promettre à la nation ? C'est intolérable.
03:10Commentaire Elisabeth Assaillag.
03:11Moi je trouve que oui, c'est anxiogène.
03:13Mais peut-être que c'est nécessaire d'entendre de telles paroles.
03:18Ça fait peur, moi j'ai des enfants, ça fait peur.
03:20Mais qu'est-ce qu'il dit derrière ça ?
03:21Il dit que la paix n'est pas éternelle.
03:24Que ça fait des années qu'on est habitué à vivre sans guerre.
03:28Le service militaire s'arrêtait en 1997.
03:31Quand vous vous interrogez aujourd'hui des jeunes,
03:34ce rapport à l'armée peut être assez lointain, assez vague.
03:38Et je trouve qu'il y a cette nécessaire prise de conscience de notre civilisation occidentale
03:43qui est peut-être, qui pense qu'il n'y a plus de guerre,
03:46que tout lui est peut-être dû, qu'on est installé dans un certain confort.
03:49Et que le message derrière tout ça, c'est attention, la paix n'est pas éternelle.
03:53Et ça va peut-être demander à l'avenir des sacrifices.
03:56Ça c'est votre analyse, analyse Georges Fenech peut-être ?
04:00Moi je pense qu'il y a un agenda caché.
04:02Donc vous n'êtes pas sur la position par exemple de Ségolène Royal.
04:05C'est un vrai scandale ce qu'on a entendu.
04:07Georges Fenech.
04:07De la part du SEMA qui est d'habitude nuée.
04:09Le SEMA c'est...
04:10Le chef d'état-major des armées.
04:13Parlons pour les gens.
04:14Bah oui, le SEMA qui est donc le plus proche du président de la République,
04:18qui est en plus, astreint l'obligation de réserve.
04:21Là on lui fait jouer un rôle politique déjà, c'est la voix.
04:24C'est la première fois.
04:25Non, son prédécesseur aussi, rappelez-vous.
04:27Il avait fait une conférence de presse juste avant de partir.
04:29Qui avait fait une conférence de presse de la même nature, rappelez-vous.
04:31Autant politique.
04:32Oui, autant politique.
04:33Autant politique, c'était déjà une première.
04:35Je ne me souviens plus devant quel auditoire.
04:36C'était passionnant d'ailleurs.
04:38Je ne me souviens pas, c'était quelques semaines avant son départ.
04:40Et il avait les mêmes éléments de langage que le président de la République.
04:45C'est-à-dire, on vit dans une société d'herbivores, de carnivores, si vous voulez.
04:50Et effectivement...
04:51Non mis aux personnalités de l'année.
04:54Voilà comment...
04:55C'est quand même hallucinant.
04:59On fonce fort sur une éventuelle agression de la Russie dans quelques années.
05:04Donc, préparons-nous par une guerre préventive à ce qui pourrait nous arriver.
05:08Il ne dit pas une guerre préventive.
05:10Vous trouvez qu'il a...
05:10Alors, qu'est-ce qui vous choque ?
05:11Je trouve que c'est un scandale.
05:12Non, attendez.
05:13Qu'est-ce qui vous choque précisément ?
05:14C'est le message ou le messager ?
05:16Est-ce que si, par exemple, Emmanuel Macron avait dit...
05:19Je suis d'accord.
05:19C'est le message et le messager.
05:22Est-ce que si Emmanuel Macron avait dit...
05:23Mais il l'a déjà dit, Macron, rappelez-vous...
05:25Donc, ce qui vous choque, c'est le messager ou le message ?
05:27Ce qui me choque, c'est le message.
05:30Déjà.
05:31De la part du chef de l'État.
05:34Mais non, mais...
05:35Vous faites des distinctions qui...
05:36Non, c'est juste.
05:38C'est la même chose, le message ou le messager.
05:40Non, c'est pas...
05:40Non, c'est pas...
05:41Le message est porté par le messager.
05:43Mais non, mais...
05:44Mais non, c'est pas...
05:45Mais non, c'est pas pareil, si on vous dit que...
06:01Mais non, c'est pas forcément...
06:03Le messager peut...
06:04Il y a deux choses.
06:05Soit le message vous choque parce qu'il n'est pas juste.
06:09Et à ce moment-là, quoi qu'il arrive, vous regrettez que ce message arrive.
06:12Parce que, précisément, c'est un message de peur qui ne correspond pas à la réalité.
06:16A rien.
06:16Donc, ça, ça peut être une première analyse.
06:18Je suis en train de parler pour vous.
06:19Une hypothétique agression.
06:20Et la deuxième chose, ce serait de dire, le message, il existe, et je veux bien l'entendre,
06:24mais c'est pas au messager, en l'occurrence, ce que vous appelez le SEMA, de le dire.
06:28C'est au président de la République de prendre la parole.
06:29Mais bien sûr.
06:30Mais oui, c'est pas...
06:31Vous dites bien sûr.
06:32A tout ce que je dis, vous dites bien sûr.
06:34Il est évident que le SEMA n'agit...
06:36Oui, le SEMA.
06:37Allez, on va marquer une pause. Il est 16h27.
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