Guerre en Ukraine : V.Zelensky doit-il accepter le plan de paix proposé par D.Trump ?

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il y a 17 heures

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00:0013h, 14h, Europe Info.

00:0313h32 sur Europe Info, vous écoutez Clélie Mathias, c'est avec vous en studio Clélie Sébastien Ligné

00:07et vous en rejoindrez aussi Xenia Federova, journaliste et chroniqueuse sur CNews.

00:11Bonjour et bienvenue Xenia Federova.

00:14Bonjour.

00:14On va commencer par ce plan de paix, j'en parlais dans le journal permanent.

00:17Les Etats-Unis qui ont envoyé hier à Kiev une nouvelle proposition

00:20qui vise évidemment à mettre fin à la guerre avec la Russie.

00:24C'est un plan en 28 points qui reprend les conditions maximalistes de Moscou.

00:29J'en ai parlé un petit peu, limiter la taille de l'armée ukrainienne.

00:34Ça veut dire quoi aussi ?

00:35Ça veut dire que Moscou obtient le contrôle total du Donbass.

00:38Qu'est-ce qu'on y voit également ?

00:39On limite le retrait, on retire l'aide des militaires américaines à Kiev.

00:46Voilà, un ensemble de points.

00:48Écoutez Jean-Noël Barrault, le ministre des Affaires étrangères qui était à Bruxelles ce matin.

00:52Nous voulons la paix, les Ukrainiens veulent la paix.

00:54Une paix juste, qui respecte la souveraineté de chacun.

00:58Une paix durable, qui ne puisse pas être remise en question par de futures agressions.

01:03Mais la paix, ça ne peut pas être la capitulation.

01:07Nous ne voulons pas de capitulation de l'Ukraine.

01:09Et vous imaginez bien que les Ukrainiens qui résistent de manière héroïque depuis plus de trois ans maintenant

01:13refuseront toujours toute forme de capitulation.

01:17Xenia Federova, est-ce que ce plan 28 points pourrait revenir en tout cas à une capitulation pour Kiev ?

01:23Regardons ce qui se passe en fait.

01:26L'Europe aujourd'hui impose à l'Ukraine les conditions de ce traité de paix.

01:31C'est-à-dire qu'on a écouté Jean-Noël Barrault, qui a dit que le paix ne peut pas être en capitulation.

01:42C'est exactement ce que les pays occidentaux ont dit sur l'impossibilité de la victoire de la Russie pour eux.

01:51Si la Russie gagne un garde Donbass et garde la Crimée, c'est la victoire.

01:58Et c'est une défaite en fait pour tous les efforts qui l'Europe ont fait jusqu'à aujourd'hui.

02:04Mais si on regarde toutes les tentatives des signatures d'un accord de paix,

02:10chaque fois les conditions sont adorcies.

02:12Donc à 2022 en Istanbul, la Russie voulait garder la Crimée, mais laisser Donbass en autonomie.

02:21Après, évidemment, que la Russie a avancé et la Russie va garder Donbass.

02:25Si aujourd'hui il n'y aura pas d'accord de paix, je pense que la prochaine fois qu'ils sont à tour de la table,

02:32ça peut être même plus dur pour l'Ukraine.

02:35Donc la question qu'on peut se poser, jusqu'à quand l'Europe va aller pousser l'Ukraine d'aller dans cette guerre ?

02:43Parce qu'aujourd'hui c'est la réalité des terrains.

02:46Alors si je comprends bien, vous dites que plus on laisse du temps, on va dire,

02:51passer, plus la Russie en tout cas obtiendrait des conditions qui lui seraient favorables.

02:59Mais ce qu'on voit en fait, si on regarde ce qui est déjà passé, c'est déjà les cas en fait.

03:04En 2022 c'était les conditions plus favorables pour l'Ukraine,

03:08aujourd'hui c'est beaucoup moins favorable, mais toujours acceptable.

03:12parce que c'est évident que la Russie ne va pas laisser Donbass.

03:17Donbass est devenu une partie pour la Russie qu'il ne va jamais laisser.

03:21Là sur ce plan, Moscou obtiendrait le contrôle total du Donbass.

03:25C'est l'objectif, exactement.

03:27Mais ce plan a été élaboré conjointement par les Américains et les Russes,

03:32ça veut dire que Vladimir Poutine est susceptible de signer ce plan.

03:36Je pense que oui.

03:37Je pense que ce sont les résultats de ces premières rencontres de Donald Trump

03:41et Vladimir Poutine a encore été à Alaska.

03:44Et je pense que c'était la base pour ces négociations.

03:47Aujourd'hui on voit explicitement que l'Europe ne veut pas accepter ce plan de Trump

03:52qu'il propose aujourd'hui pour finir cette guerre.

03:55Donc l'Europe va probablement proposer un autre plan.

03:59Mais encore une fois, dans les conditions où l'Ukraine est dans l'état de faillite,

04:05l'Ukraine a besoin d'argent.

04:07L'Europe est un peu le seul aujourd'hui de sponsoriser cette guerre.

04:10Et l'Ukraine et les Etats-Unis, ils sont assez contents d'envoyer les armements,

04:15vendre les armements à l'Europe.

04:17Mais ils ne sont pas prêts aujourd'hui de continuer de sponsoriser l'Ukraine.

04:21Donc cette situation est assez dramatique.

04:24Je pense que...

04:26Je me pose la question quels sont les intérêts des Européens,

04:29sauf s'il ne veut pas perdre les faces,

04:32sauf s'il n'a pas les intérêts économiques des complexes industriels militaires.

04:36Par exemple Boris Johnson, qui était payé par une entreprise,

04:39producteur des armements,

04:40et lui il a joué un rôle essentiel dans 2022,

04:45quand il n'a laissé pas les Zelens qui signaient l'accord avec la Russie.

04:50Vous parlez des Européens, mais le principal concerné c'est l'Ukraine, c'est Kiev.

04:53Est-ce que Kiev pourrait signer un tel traité ?

04:56Un tel plan ?

04:57Jusqu'à aujourd'hui, ils ont toujours dit qu'il ne veut pas saisir aucune territoire.

05:03Tel et toi ?

05:04Oui, c'est compliqué pour moi à prononcer.

05:07Mais même pas à Crimée, vous voyez, donc c'est un impasse.

05:12C'est un impasse, si l'Ukraine continuait avec cette narrative,

05:17évidemment que ce sera beaucoup plus dur pour l'Ukraine.

05:20Il y a beaucoup de pertes, beaucoup de pertes de deux côtés,

05:24mais l'Ukraine n'a plus des hommes aussi.

05:26C'est hyper compliqué pour eux de mobiliser les hommes aujourd'hui.

05:29Et la seule possibilité pour Zelensky de continuer cette guerre,

05:36c'est de faire quelque chose pour que l'Europe intervienne militairement.

05:41Mais ça sera un cauchemar pour tous,

05:43parce qu'on a un conflit direct avec la Russie, c'est très dangereux.

05:47Sébastien Ligné, est-ce que vous pensez qu'il vaut mieux un tel plan,

05:50très favorable à Vladimir Poutine, que de rester encore dans le conflit ?

05:54Oui, là je rejoins la position de Xenia, je pense que plus on attend,

05:57plus les conditions de paix seront dures pour l'Ukraine.

06:00Parce qu'en réalité, il y a trois positions et une inconnue dans ce conflit.

06:05Il y a la position américaine de Donald Trump,

06:07qui d'un point de vue très politique souhaite que cette guerre s'arrête au plus vite,

06:11parce que c'était déjà une promesse de sa campagne,

06:14et que Donald Trump souhaite incarner aux yeux du monde,

06:17mais aussi aux yeux de son peuple, l'idée qu'il incarne la paix dans le monde

06:21et qu'il est capable d'arrêter le plus de conflits possibles.

06:23Et en plus, si possible, d'arrêter le flux financier

06:27qui va des Etats-Unis à l'Ukraine depuis le début de la guerre.

06:30Il y a la position russe, qui en effet pourrait être ouverte à ce traité de paix,

06:35mais au fond, si la guerre continuait, la Russie s'en contenterait,

06:39puisque la Russie continue à avancer militairement,

06:42et la Russie ne semble pas prête à un recul militaire.

06:47Et il y a la position du gouvernement ukrainien et de l'Europe,

06:51qui souhaite continuer.

06:52L'inconnu, selon moi, c'est le peuple ukrainien.

06:55Et je pense que la clé peut sortir d'ici, enfin de là plutôt.

07:00C'est comment va réagir ce peuple ukrainien,

07:03qui est fatigué, qui est en colère.

07:06Je rappelle quand même que l'exil des Ukrainiens en Europe est massif,

07:10qu'en Allemagne, le chancelier a demandé aux jeunes Ukrainiens

07:14de repartir en Ukraine parce que les jeunes Ukrainiens sont de plus en plus inquiets à l'idée d'être engagés sur ce conflit.

07:22Donc il y a une vraie exode de la jeunesse ukrainienne dans les territoires européens.

07:27Et il y a une colère politique vis-à-vis de leurs dirigeants.

07:30C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on n'en parle pas énormément en France,

07:32mais Volodymyr Zelensky est empêtré dans une affaire de corruption complètement monumentale

07:38qui alerte tous les peuples ukrainiens.

07:41Vous avez plusieurs ministres qui ont dû démissionner.

07:43Vous avez plusieurs proches de Volodymyr Zelensky qui sont impliqués dans ce scandale de corruption.

07:48Et donc il y a une colère aujourd'hui qui est en train de monter dans le peuple ukrainien.

07:53Alors en effet, ils n'ont pas envie de se rendre sans condition.

07:56Mais d'un autre côté, quand vous regardez les sondages,

07:58le peuple ukrainien est beaucoup moins favorable à une poursuite indéfectible de ce conflit

08:04qu'il y a encore un ou deux ans.

08:05Donc peut-être que la clé viendra de ce peuple ukrainien

08:08qui à un moment donné sifflera la fin de la récréation.

08:11Je rappelle enfin qu'il n'y a toujours pas eu d'élection présidentielle

08:14depuis le début de la guerre en Ukraine.

08:16Celle-ci a été reportée à cause des conflits.

08:20Peut-être qu'à un moment donné, la question démocratique en Ukraine va ressurgir

08:22et que ça pourrait être une sortie de crise.

08:25C'est quelque chose qui t'a approché à Zelensky.

08:27Déjà depuis plusieurs années, il doit avoir une élection.

08:34Parce que Vladimir Zelensky était élu pour l'idée de paix.

08:39Et même la population russophone de l'Ukraine à l'époque,

08:44ils ont cru que Vladimir Zelensky voulait en fait engager dans une bonne relation avec la Russie.

08:50Et après les bombardements de Donbass par Kiev, après les années de bombardement, on peut dire,

08:56évidemment qu'il a perdu toute la confiance de cette partie d'électorat.

09:01Donc s'il y a des élections aujourd'hui en Ukraine, Vladimir Zelensky probablement a presque une chance de gagner.

09:07Et ça peut aussi expliquer pourquoi il essaie de continuer avec cette guerre.

09:13Et si on apprend bientôt, je pense, mais un jour, qu'il est impliqué directement dans ce scandale de corruption,

09:21tout est clair, tout devient clair.

09:23Merci d'avoir regardé cette vidéo !

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