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  • il y a 4 heures
Sophie Borca, 16 ans, Christel Oudin, 13 ans, toutes les deux assassinées à quelques mois d'intervalle, en Picardie. Mêmes sourires, même blondeur, même établissement scolaire. Il faudra des années pour que leurs destins tragiques soient enfin confondus, et encore davantage pour qu'un suspect soit interpellé.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.

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Transcription
00:0014h15, c'est l'heure du crime sur RTL.
00:04Jean-Alphonse Richard.
00:05Madame, Monsieur, bonsoir.
00:07Vendredi soir, de diffusion en avant-journal,
00:09un avis de recherche concernant une jeune fille,
00:11Sophie Borca, de 16 ans et demi,
00:13habitant en Ouïse,
00:14et qui avait disparu depuis le 31 mai,
00:16peu après sa sortie du lycée Henri Martin de 50.
00:21Bonjour, Sophie Borca, 16 ans,
00:24Christelle Houdin, 13 ans,
00:26toutes les deux assassinées à quelques mois d'intervalle en Picardie,
00:29même sourire, même blondeur, même établissement scolaire.
00:33Il faudra des années pour que leur destin tragique soit enfin confondu.
00:38Et encore davantage pour qu'un suspect soit interpellé,
00:41est-il le meurtrier ?
00:43Sophie Borca, Christelle Houdin, 34 ans de silence, l'heure du crime.
00:47La seule émission radio 100% fait divers, c'est tout de suite sur RTL.
00:51Vendredi 31 mai 1985, dans l'après-midi,
01:00Bertin et Claudine Borca guettent avec impatience le retour de leur fille Sophie.
01:06La lycéenne, 16 ans, est très en retard,
01:09alors même qu'elle doit accueillir sa correspondante allemande dans la maison familiale,
01:13à une trentaine de kilomètres de Saint-Quentin, dans l'Aisne.
01:17Sophie n'aurait raté pour rien au monde ce rendez-vous, mais elle n'est toujours pas là.
01:22Ils apprennent que leur fille a quitté, comme il était prévu, le lycée Henri Martin de Saint-Quentin,
01:28peu après 11 heures.
01:29Elle a prévenu ses copines qu'elle rentrait chez elle
01:31et qu'elle serait absente au cours de l'après-midi.
01:34Elle a acheté un pain au chocolat à la boulangerie du coin.
01:37Personne ne sait ensuite où elle est passée.
01:41Quelques jours plus tard, après avoir lu dans le journal un article sur la disparition,
01:45un automobiliste déclare avoir pris en stop Sophie.
01:49Il l'a déposée dans une localité voisine à Arlie,
01:52sur la départementale qui mène à sa maison.
01:55Il est donc le dernier témoin à avoir vu Sophie Borca vivante, l'adolescente.
02:00Elle est décrite comme blonde, 1m70, corpulence moyenne, habituée à l'autostop.
02:05Je me souviens que quand on a signalé la disparition,
02:08on nous a répondu qu'elle avait fait une fugue.
02:11C'était tout simplement impossible, déplore dans le journal Le Parisien Claudine, la maman.
02:16Elle garda en souvenir une enquête à la mécanique impersonnelle
02:20où la famille était tenue à l'écart et n'avait pas voix au chapitre.
02:25Samedi 22 juin, presque un mois après la disparition de Sophie Borca,
02:28son corps est découvert en début de matinée,
02:31dans un bois de la commune d'Omblière, à quelques kilomètres seulement de Saint-Quentin.
02:36La lycéenne est seulement vêtue de son blouson et de sa culotte.
02:40Ses vêtements sont retrouvés empilés en tas dans les forêts à une quarantaine de mètres.
02:46Le légiste ne peut pas déterminer les causes de la mort, la dépouille est trop abîmée.
02:52Impossible encore de savoir si la lycéenne a été violée,
02:55même si la police judiciaire de l'île n'a garde doute sur le caractère sexuel du meurtre.
03:01Sophie Borca, retrouvée à une quinzaine de kilomètres de l'autoroute A26,
03:06a dû être prise en stop par un des nombreux automobilistes qui passent par ici,
03:11mais aucun témoin ne se manifeste.
03:15Dimanche 17 novembre, six mois après le meurtre de Sophie Borca,
03:18une autre élève de l'établissement Henri Martin de Saint-Quentin est, signalée, disparue.
03:24Christelle Houdin, 13 ans, 1m56, même corpulence et même cheveux blonds que Sophie.
03:30Christelle Houdin passait le week-end chez ses grands-parents, à Moïs-de-Laine.
03:35Elle les a quittés vers 13h30 pour se rendre à pied chez une copine qui habite Brissi, à Mégicourt, à deux kilomètres.
03:43Mais la copine, privée ce dimanche de sortie, n'a pas pu l'accompagner jusqu'au stade du village pour assister à un match de foot.
03:50Christelle Houdin est vue vivante pour la dernière fois autour de 15h15, 15h30.
03:56Elle quittait le stade seule et marchait en direction du centre de Brissi, à Mégicourt,
04:01localité qui se trouve à proximité de la nouvelle autoroute A26.
04:07Et on va voir quel sort funeste a été réservé à la petite Christelle Houdin
04:11et ce que va donner l'enquête.
04:13Deux disparitions qui se ressemblent étrangement, même s'il va falloir des années pour que ces dossiers soient rapprochés
04:20et que des investigations livrent des indices de l'ADN.
04:23Et puis un suspect, mais ça on va le voir dans la suite de l'heure du crime.
04:27Je voudrais qu'on reste vraiment sur ce secteur autour de Saint-Quentin.
04:33Bonjour Vincent Guille.
04:35Bonjour.
04:35Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui dans l'heure du crime.
04:38Vous êtes journaliste police-justice à l'Aisne-Nouvelle.
04:41Vous connaissez très bien ce dossier et puis surtout vous habitez cette région, vous la connaissez par cœur.
04:47Parlons de Sophie Borca, c'est la première disparue.
04:50On est à la sortie de Saint-Quentin, on n'est pas vraiment en pleine campagne à ce moment-là.
04:54Alors c'est bien ça justement, il y a beaucoup de différences entre ces deux cas, même s'ils sont reliés par certaines choses.
05:04C'est que pour la petite Borca en fait, il y a entre Omblière et Saint-Quentin, il faut savoir que Harley, ça touche Saint-Quentin.
05:12Quand elle est prise en stop à Harley, pour aller en Omblière, il y a des champs.
05:19Effectivement, on voit l'horizon.
05:22On passe en Omblière et de nouveau on voit l'horizon avec quelques forêts sur la droite, la gauche.
05:28Et c'est ici que son corps a été retrouvé.
05:31Voilà, il y a quand même un peu de campagne, mais le village d'Omblière est vaste.
05:37Juste un petit mot là-dessus, c'est un secteur, je l'ai dit, c'est un secteur très passant.
05:40Il y a beaucoup de voitures qui passent dans le coin.
05:43Oui, en fait, Saint-Quentin-Guise a toujours été une bande très passante dans les deux sens,
05:50que ce soit pour aller sur Guise ou pour Saint-Quentin, avec à l'époque beaucoup de stops qui étaient effectués sur cette départementale.
06:00Bonjour Maître Marine Alali.
06:02Bonjour.
06:02Merci beaucoup également d'être avec nous aujourd'hui dans le studio de l'heure du crime.
06:05Vous êtes avocate au barreau de Paris, vous êtes une habituée de l'heure du crime.
06:09Enfin, on vous reçoit régulièrement avec Didier Seban.
06:13Vous travaillez avec lui, Maître Didier Seban.
06:15Et vous êtes, avec Didier Seban, l'avocate des familles de Christelle Houdin et Sophie Borca.
06:22Vous vous êtes battus dans ce cabinet d'avocats pour qu'effectivement l'affaire prospère,
06:27que l'affaire ne soit pas refermée.
06:29Et avec un certain succès, il faut bien le dire, mais ça on va en parler un peu plus tard dans cette heure du crime.
06:35Maître Marine Alali, qu'est-ce qu'elle raconte, je parle évidemment de Sophie Borca, qu'est-ce qu'elle raconte cette scène de crime ?
06:43Ça a été très brutal et très violent, on a déshabillé cette jeune fille.
06:48Oui, on la retrouve dans les bois, partiellement déshabillée.
06:53Elle est retrouvée qu'avec son blouson et sa culotte, ce qui laisse penser tout de suite à une agression sexuelle et un viol.
06:58Ou en tout cas que c'est le motif du crime.
07:02Ensuite, malheureusement, on la découvre quelques temps après sa disparition et probablement son décès.
07:07Et du coup, on n'a pas les causes exactes de la mort.
07:09Mais on peut quand même raisonner un petit peu à minima ou à contrario.
07:13Si on n'a pas les causes de la mort, c'est que déjà on sait qu'elle n'a pas eu de coup de couteau,
07:16on sait qu'elle n'a pas été atteinte avec une arme à feu.
07:19Donc probablement un étouffement, un étranglement, c'est probablement l'issue la plus probable.
07:24L'issue la plus probable. Bonjour Martin Blanchard.
07:27Merci beaucoup d'être avec nous également dans le studio de l'Ordre du Crime.
07:30Vous êtes journaliste et auteur du documentaire Les Disparus de la 26 pour France 2.
07:35La 26, on va en dire un mot tout de suite.
07:37Mais déjà, un petit mot sur cette scène de crime, ce que vous avez pu apprendre lors de vos investigations.
07:42Oui, parce qu'autant le lieu où elle a disparu est un lieu passant,
07:48autant ce bois d'omblière, c'est quand même un endroit qui est particulier.
07:51C'est un peu à l'écart du village.
07:52C'est un espèce de petit bois qui est au milieu des champs, en fort déclivité.
07:57Il n'y a pas de route directe qui amène à ce bois.
08:00Donc c'est un lieu quand même très particulier.
08:01Ce qui indique aussi pour les enquêteurs que la personne qui a amené Sophie Borka ici
08:06était forcément quelqu'un qui connaissait les lieux.
08:08Parce qu'il n'y a pas d'accès direct.
08:10C'est quand même un lieu assez à l'écart du village et des routes passantes.
08:13Alors ça, c'est intéressant.
08:14Encore un mot avec vous.
08:15Parce que j'ai cité déjà à deux reprises l'autoroute A26.
08:20Alors à l'époque, c'était une autoroute qui était en pleine construction, reconstruction,
08:25avec beaucoup de chantiers à droite, à gauche.
08:27Il y a beaucoup de monde qui passe dans le coin.
08:29C'est le fil rouge de cette enquête, Martin Blanchard ?
08:33Alors ça a été en fait, en tout cas pour Sophie Borka et Christelle Goudin,
08:37c'était clairement un axe d'enquête des enquêteurs.
08:39Parce qu'ils sont partis du principe que cette construction d'autoroutes qui était encore en chantier
08:43amenait avec elle tout un public de gens qui étaient des travailleurs saisonniers,
08:49qui habitaient un peu à la bonne fortune du pot,
08:51qui habitaient dans des caravanes, qui habitaient dans des campings.
08:54Voilà, un public un peu mouvant sur lequel il n'y avait pas de prise.
08:58Donc ils ont axé leur enquête sur cette autoroute.
09:01Vincent Guille, un petit mot là-dessus, c'est la PJ de Lille,
09:05l'antenne d'Amiens, très exactement, qui est chargée du dossier.
09:09De très nombreuses auditions, c'est bien ça à l'époque ?
09:12Oui, il y a eu de nombreuses auditions.
09:14Ça a été jusque le moment où le public masculin du village
09:21est passé au test d'ADN sur ce qui a été retrouvé,
09:27ce qui a été un moment marquant au niveau local.
09:31On va en parler évidemment de ces tests ADN qui sont importants,
09:34on va y venir.
09:36Marie Nalali, il y a quelque chose de très frappant,
09:39là on parle des deux cas, Sophie Borcar, on sait qu'elle est morte,
09:44évidemment on n'a pas beaucoup d'espoir pour Christelle Houdin,
09:46on va retrouver son corps, mais ça on va en parler.
09:48Elles se ressemblent beaucoup, ces deux filles ?
09:51C'est des profils, oui, assez équivalents de jeunes filles,
09:53elles viennent du même endroit, vu qu'elles fréquentent le même collège-lycée,
09:58et physiquement, oui, elles sont très proches,
10:00c'est des blondes, des jeunes filles, elles ont trois ans d'écart,
10:04mais sinon c'est sûr que sur le profil de victime,
10:07ça alerte assez rapidement du fait que ça pourrait correspondre,
10:10enfin en tout cas, ça alerte les familles et nous.
10:13C'est un peu effectivement le même profil, en tout cas physique,
10:17on a encore un petit mot, les deux cas, ils ne sont pas rapprochés tout de suite ?
10:20Non, ils ne sont pas rapprochés dans l'enquête même,
10:22c'est-à-dire qu'ils ne sont pas rapprochés par les enquêteurs,
10:25ils ne sont pas rapprochés par les juges d'instruction.
10:27Donc il y a deux services saisis différents, deux juges d'instruction différents,
10:31ce qui évidemment fait une perte d'informations et de preuves
10:34pour résoudre ces dossiers au début.
10:35Et ça, effectivement, c'est une autre époque, autre époque, autre mœurs,
10:39à l'époque, on ne rapproche pas forcément les affaires,
10:41même lorsque parfois ça crève les yeux.
10:43On ne les rapproche toujours pas, mais...
10:44Un peu plus quand même, il ne faut pas exagérer.
10:47Le corps de la deuxième disparue va être retrouvé,
10:50puis deux nouveaux meurtres signalés dans le secteur.
10:54Sophie Borka, Christelle Houdin, 34 ans de silence,
10:57on nous a seulement dit que ses restes étaient à 99% ceux de notre fille.
11:03L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
11:0614h15h, c'est l'heure du crime sur RTL.
11:09Avec Jean-Alphonse Richard.
11:12Costa.
11:1414h15h, Jean-Alphonse Richard sur RTL.
11:18L'heure du crime.
11:20Au programme aujourd'hui de l'heure du crime,
11:21les meurtres de Sophie Borka, 16 ans,
11:24Christelle Houdin, 13 ans,
11:25dans l'Aisne en 1985,
11:27deux adolescentes disparues à six mois d'intervalle,
11:30un corps retrouvé,
11:31un deuxième au printemps 1986.
11:34Mercredi 9 avril 1986,
11:38cinq mois après la disparition de Christelle Houdin,
11:41un conducteur de pelleteuse,
11:43qui travaille sur le chantier de l'autoroute A26,
11:46près de la commune d'Anguille-Cour, le Sars,
11:49voit apparaître une main,
11:50une partie de tronc humain,
11:52et d'autres restent dans la terre remuée.
11:54Le lieu, en cours d'excavation,
11:57abritait les anciennes toilettes du chantier de l'autoroute.
12:00La dépouille, abîmée par les coups de pelle
12:03et une longue inhumation,
12:05est celle d'une jeune femme.
12:06Elle est identifiée comme étant Christelle Houdin,
12:09sa gourmette de communion,
12:11portant son prénom,
12:12ayant été découverte sur place.
12:15On nous a seulement dit que ses restes
12:16étaient ceux d'une femme blanche,
12:18âgée de 15 à 25 ans,
12:20et qu'il s'agissait à 99% de ceux de notre fille.
12:24Se souvient, dans le monde,
12:25le papa de Christelle,
12:27gardien de la paix à Saint-Quentin,
12:28à l'époque, des habits tachés de sang
12:31sont placés sous scellés.
12:33Valérie, sœur aînée de Christelle,
12:35qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau,
12:37est convaincue que c'était elle qui était visée.
12:39Un homme en voiture l'avait suivie.
12:42Les enquêteurs notent que la maison des grands-parents
12:44où séjournait Christelle,
12:45le week-end de sa disparition,
12:47est toute proche de barraquement
12:49de chantier de la 26,
12:51investigation stérile.
12:53Aucun rapprochement n'est fait
12:54avec l'affaire Sophie Borca.
12:55Les deux dossiers sont frappés de non-lieu dans les années suivantes.
13:00Le silence retombe.
13:02Lundi 13 février 2012,
13:0427 ans après les meurtres.
13:07Le dossier Sophie Borca est rouvert et confié en juge.
13:10De l'ADN avait été retrouvé à l'époque sur le corps de l'adolescente,
13:14mais ses traces génétiques n'ont jamais matché.
13:17Les parents de Christelle Houdin
13:18souhaitent eux aussi la réouverture de leur dossier.
13:21Ils ont réclamé la copie de la procédure
13:23et appris que les scellés
13:25avaient été perdus ou détruits.
13:27Les avocats se démènent
13:28pour que les affaires Borca et Houdin soient jointes.
13:31L'assassin ou les assassins
13:33de Sophie et Christelle sont peut-être les mêmes.
13:36Ils ont peut-être récidivé
13:37depuis, insistent les avocats.
13:40Trois mois plus tard,
13:41le dossier Christelle Houdin est rouvert.
13:44Un même juge va alors piloter
13:45les deux affaires.
13:46Il y a des similitudes.
13:47Les corps des deux adolescentes ont été visiblement déplacés.
13:51La police scientifique a fait de grandes avancées.
13:53On peut, aujourd'hui,
13:54déceler des traces biologiques jusque-là indétectables,
13:58commente le procureur de Saint-Quentin.
14:00Les avocats rappellent que
14:02deux autres meurtres non élucidés
14:04ont été commis le long du chantier
14:06de l'autoroute A26.
14:07Le 30 juin 88,
14:09celui de Guylaine Charlier,
14:1243 ans,
14:13disparu en faisant son jogging
14:14autour du village de Petit-Verly.
14:16Son corps découvert lors d'une battue
14:18et puis,
14:19le 23 octobre 88,
14:20celui de Marie-Thérèse Borde,
14:2255 ans,
14:23représentante de commerce,
14:24disparu dans la même région.
14:26Son corps retrouvé dans un bois.
14:29Lundi 6 janvier 2014,
14:31le corps de Sophie Borca
14:32est exhumé du cimetière d'Omblière.
14:35Radiographié,
14:36à nouveau autoptié.
14:37Du corps de Christelle Houdin,
14:39il ne reste hélas rien.
14:40La dépouille a été incinérée.
14:42Jeudi 12 mars 2015,
14:45le juge d'instruction décide
14:46d'une vaste campagne de tests ADN,
14:48mais aussi d'auditions
14:49qui visent la population masculine
14:51du village d'Omblière.
14:55Presque 30 ans après les meurs
14:56de Sophie Borca et Christelle Houdin,
14:58les enquêtes reprennent enfin
14:59à un rythme soutenu.
15:00Il n'est peut-être pas trop tard
15:02pour trouver un indice,
15:03un indice, pardon,
15:04une piste.
15:05Alors, il y a l'ADN, bien sûr,
15:07mais aussi dans le dossier
15:09les auditions de l'époque.
15:11Et on va voir qu'effectivement,
15:12c'est à travers ces auditions
15:13et aussi peut-être à travers l'ADN
15:16qu'on va effectivement trouver
15:18une piste dans ce dossier.
15:21Martin Blanchard,
15:21vous êtes avec nous
15:22dans cette heure du crime,
15:23journaliste et auteur du documentaire
15:25Le Disparu de la 26.
15:26C'était sur France 2.
15:29Vous connaissez bien ce dossier.
15:31Alors, il y a le corps
15:32de la malheureuse Christelle Houdin
15:33qui est retrouvé sur un chantier
15:35par un homme qui manœuvre
15:37une pelleteuse.
15:39À l'époque,
15:40il faut bien dire que la police scientifique
15:42n'est peut-être pas très très pointue,
15:44mais on ne retrouve absolument rien.
15:46On identifie cette jeune femme
15:48grâce à sa gourmette.
15:49C'est ça, c'est juste une gourmette
15:51qui fait dire, en fait,
15:53lorsque les enquêteurs vont voir les parents,
15:56ils disent, voilà,
15:56on est à 95%
15:58sûr que c'est votre fille,
16:00mais voilà,
16:01pour le père,
16:02il y a toujours ces 5%
16:03qui ont porté l'espoir.
16:04Le papa était lui-même,
16:05le papa de Christelle Houdin
16:06était policier.
16:07C'est ça, gardien de la paix.
16:08Gardien de la paix
16:09et ça a été extrêmement difficile à vivre
16:11parce qu'il connaissait aussi
16:12les enquêtes de l'intérieur
16:13et puis on lui a retiré aussi
16:14son arme de service
16:15à partir du moment où, voilà,
16:17il était,
16:18on lui a appris le décès de sa fille.
16:19Pour lui, ça a été extrêmement difficile.
16:21D'ailleurs, c'est des familles
16:21qui ont été très très éprouvées.
16:23C'est pour ça que pendant des années,
16:24on parle de disparus
16:25et c'est pas seulement
16:25les disparus de la 26,
16:27c'est aussi ces affaires
16:28qui ont disparu
16:29parce que les familles
16:29ont été tellement détruites,
16:30tellement broyées
16:31qu'elles ont été aussi
16:34très malmenées, en fait.
16:36Oui, mais ça,
16:36vous avez raison de le souligner
16:38parce qu'elles se sont battues
16:39mais elles allaient frapper
16:39à des portes
16:40et évidemment,
16:41elles ne savaient pas.
16:42Elles ne connaissaient rien
16:42à la justice,
16:43au système, etc.
16:44Oui, la famille Houdin
16:45n'avait même pas d'avocat.
16:46Oui, c'est ça.
16:47C'est-à-dire qu'ils ne connaissaient pas,
16:48ils n'ont même pas été au courant
16:50que les affaires étaient closes,
16:52ils n'ont même pas été au courant
16:53qu'elles avaient été réouvertes
16:54en 90.
16:57Donc voilà,
16:58il y a plein de choses
16:58qu'ils ignoraient complètement.
17:00Alors, on est là
17:0127 ans après les meurtres.
17:0327 ans, c'est énorme.
17:05On va faire un bond dans le temps
17:06parce qu'en fait,
17:06il ne se passe rien
17:07entre la découverte,
17:08la fin des enquêtes,
17:09le non-lieu
17:10et puis là,
17:11c'est le silence le plus total.
17:12Maître Marine Alali,
17:13vous êtes avec nous,
17:13avocate au Barreau de Paris,
17:15avocate avec Didier Seban
17:16qu'on salue d'ailleurs,
17:17des familles de Christelle Houdin
17:19et Sophie Borca.
17:21Il y a enfin ce rapprochement
17:23des dossiers.
17:23Alors, ça a été long,
17:25notamment Maître Seban.
17:27Il s'est beaucoup battu
17:28pour que ces dossiers
17:30soient rapprochés.
17:30C'était nécessaire
17:31de joindre ces deux procédures ?
17:32Oui, on a demandé
17:33à la réouverture
17:34qu'ils soient joints
17:35pour connexiter.
17:36Juridiquement, c'est le terme.
17:38C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
17:38les procédures ne font plus qu'une.
17:40Donc en fait,
17:40il n'y a pas deux instructions
17:41judiciaires d'ouvertes.
17:42Mais il n'y en a qu'une seule
17:43qui concerne les deux meurtres.
17:45Donc c'était très important
17:46pour que absolument
17:47tous les actes
17:47concernent les deux dossiers
17:48et qu'on puisse comparer
17:50les suspects
17:51dans les deux dossiers
17:52ainsi que les éléments matériels.
17:54Donc oui,
17:54c'était à notre sens
17:56une évidence à l'époque.
17:59Vincent Guy,
17:59vous êtes avec nous
18:00dans cette heure du crime.
18:01Journaliste police-justice
18:02à Laine Nouvelle,
18:03un mot avec vous
18:04sur les suspects
18:05qui ont pu apparaître
18:06lors de ces longues années
18:08d'enquête.
18:09Alors on va retrouver,
18:10évidemment,
18:10on va citer la trace
18:11au moins d'un homme.
18:11C'est le Picard.
18:12C'est chez vous,
18:13le Picard Jacques Rançon.
18:14C'est un tueur en série.
18:16On va l'évoquer
18:17dans l'enquête à un moment donné.
18:18On va faire des expertises
18:19pour savoir
18:20s'il ne serait pas mêlé
18:21à ces crimes.
18:22Alors à cette époque,
18:24ce n'était pas moi
18:25qui travaillais
18:26sur ce rapprochement.
18:28Donc je serais très
18:29très peu locale sur ça.
18:34D'accord.
18:35Mais est-ce que peut-être
18:36Martin Blanchard,
18:37un mot là-dessus
18:38sur le rapprochement
18:39avec Jacques Rançon ?
18:40Oui, alors Jacques Rançon,
18:41en fait,
18:41il est originaire
18:42de la région.
18:44Jacques Rançon,
18:44pour rappel,
18:45c'est le tueur
18:45de la gare de Perpignan
18:46qui avait déjà
18:49avoué deux meurtres.
18:50Et il trouve
18:51qu'un rapprochement
18:52a été fait avec
18:53un autre crime
18:54qui a été commis
18:54dans cette région.
18:57C'était celui
18:58d'Isabelle Ménage.
19:00Et donc voilà,
19:00Jacques Rançon,
19:01au terme d'une très longue
19:02garde à vue,
19:03a fini par avouer
19:04ce meurtre d'Isabelle Ménage.
19:06Donc voilà,
19:06on sait que Jacques Rançon,
19:08il a tué dans la région.
19:09Il était origineux
19:09dans cette région.
19:10Il a tué dans cette région.
19:11Par ailleurs,
19:12au niveau des plaies
19:13qu'on relève
19:14notamment
19:14chez Sophie Borca,
19:15il y a des petites similitudes.
19:17Donc c'est pour ça
19:17que c'était une des pistes
19:19étudiées aussi.
19:20C'est la de 2019.
19:21C'est intéressant
19:21parce que ça,
19:22évidemment,
19:22ça interroge.
19:23Jacques Rançon,
19:24on lui a prêté
19:24beaucoup,
19:24beaucoup d'histoires
19:26et effectivement,
19:26il devait être expertisé.
19:29En tout cas,
19:29on devait vérifier
19:30s'il n'avait pas commis
19:32ce crime.
19:33Vincent Guy,
19:34je vous retrouve,
19:35je sais que vous connaissez bien
19:36ces familles,
19:37les familles Borca et Houdin.
19:40Elles sont depuis
19:41toutes ces années
19:41dans la souffrance,
19:42ces familles.
19:43Elles vous l'ont confirmée,
19:44d'ailleurs,
19:44vous les avez rencontrées.
19:45Oui,
19:47alors que ce soit moi
19:48ou mes collègues,
19:49on a eu cette chance
19:50de rencontrer
19:51notamment
19:52les deux familles
19:54qui attendent
19:55toujours,
19:56en fait.
19:57Il y a quelques années,
20:00la mère de...
20:02la mère de...
20:04la mère de...
20:05la mère Houdin
20:05nous expliquait
20:06qu'en fait,
20:09elle en faisait des rêves,
20:10des cauchemars,
20:11qu'elle arrivait
20:11à en dessiner des choses.
20:12C'est quelque chose
20:13qui la hante
20:14depuis maintenant 40 ans.
20:15Et oui,
20:16c'est exactement ça
20:17parce qu'il y a toute cette...
20:18on ne s'imagine pas,
20:19mais cette peine
20:20et cette douleur
20:21qui se diffusent
20:22tout au fil
20:23des années.
20:25Alors,
20:25maître Marine Alali,
20:27il y a de l'ADN
20:28pour Sophie Borca.
20:30Ça,
20:30on va le retrouver
20:31assez tôt,
20:32finalement,
20:32dans cette enquête.
20:35Il n'a jamais parlé,
20:36cet ADN ?
20:37Oui,
20:38on retrouve des ADN
20:39et non,
20:39ils n'ont jamais parlé
20:40et en plus,
20:41c'était avec les moyens
20:41de l'époque,
20:42donc avec des résultats
20:43moindres que ce qu'on
20:44pourrait probablement
20:45obtenir aujourd'hui.
20:46C'est pour ça qu'on fait
20:47beaucoup de demandes
20:48sur ces ADN
20:48et on fait des demandes
20:50de réanalyse,
20:51de tout remettre à plat
20:52et de pouvoir,
20:54on va dire,
20:55en tirer plus de conséquences
20:56que ce qu'on a pu faire
20:57parce que finalement,
20:58on avait peu de marqueurs
20:59ou des mélanges,
21:00des choses comme ça.
21:01Il pourrait toujours parler
21:02aujourd'hui ?
21:03Oui,
21:03il pourrait toujours parler,
21:05évidemment.
21:06C'est un désespoir
21:07dans le dossier
21:08de Sophie Borca,
21:09à mon sens.
21:10Notamment à travers
21:10la parentèle,
21:11ça on pourra en dire un mot,
21:12mais effectivement,
21:13on ne peut pas faire
21:14des rapprochements.
21:16Un mot,
21:17Martin Blanchard,
21:19je parlais de la famille
21:20de Christelle Houdin,
21:22lorsqu'ils vont dire
21:22nous aussi,
21:23on veut que le dossier
21:24soit relancé,
21:25etc.
21:26Ils vont faire des demandes
21:27et ils vont s'apercevoir
21:27que les scellés
21:28ont été détruits.
21:29Donc ça,
21:30c'est un sale coup
21:31pour cette famille.
21:33C'est clair que,
21:34déjà,
21:34il ne restait pas
21:34grand-chose du corps,
21:36mais c'est vrai
21:36que les scellés
21:38sont détruits,
21:38donc il n'y a rien du tout.
21:40Alors que c'est vrai
21:41que sur Sophie Borca,
21:43dès 1999,
21:44ils avaient commencé
21:45à analyser
21:45un élément pileux
21:47qui avait été retrouvé
21:48sur le corps.
21:49Après,
21:49ils n'auraient pas
21:50encore fait
21:51toutes les analyses
21:52sur les traces de sang
21:54sur les vêtements.
21:54Ça n'avait pas été fait.
21:55Mais c'est vrai
21:55que sur Christelle Houdin,
21:58il n'y a rien
21:59comme scellé.
22:00Et d'ailleurs,
22:00au moment où les affaires
22:02ont été réouvertes,
22:03en 2012,
22:04il faut savoir
22:04que le dossier
22:05n'existait pas.
22:06Il avait été perdu.
22:07Dossier perdu
22:08et scellé détruit.
22:09On a déjà beaucoup
22:10vu ça dans d'autres affaires,
22:11hélas.
22:12Un ancien vigile
22:13va être arrêté,
22:14placé en garde à vue
22:15et suspecté.
22:16Sophie Borca,
22:17Christelle Houdin,
22:1834 ans de silence,
22:20faites votre travail
22:20mais laissez-moi tranquille
22:22l'enquête de l'heure du crime.
22:23Qui est cet habitant du coin
22:24qui à l'époque
22:25surveillait un chantier
22:26ou encore a été retrouvé ?
22:28Aurait-il croisé les filles
22:29dans sa deux chevaux ?
22:31À suivre,
22:32dans un court instant
22:32sur RTL.
22:34Jean-Alphonse Richard
22:35sur RTL.
22:36C'est l'heure du crime
22:37jusqu'à 15h.
22:38L'heure du crime
22:40présentée par Jean-Alphonse Richard
22:42sur RTL.
22:43À l'époque
22:44qu'on a retrouvé
22:45la petite Houdin,
22:46on était dans la phase
22:47de construction
22:47de cette autoroute.
22:49Il y avait beaucoup de gens
22:50qui étaient
22:51un peu oisifs le dimanche
22:52par exemple.
22:53Il y avait des petits campements.
22:54Il y avait des gens
22:55qui se logeaient
22:56à la fortune du pont,
22:57on va dire.
22:58Parmi ceux-là,
22:59il y avait certainement
23:00des gens qui étaient
23:01enclins à faire des conneries.
23:04L'heure du crime
23:05consacrée aujourd'hui
23:05aux disparitions
23:06et aux morts
23:07de Sophie Borca,
23:0816 ans
23:08et Christelle Houdin,
23:0914 ans,
23:10dans l'Aisne
23:11en 1985.
23:12Enquête relancée
23:13presque 30 ans plus tard,
23:15un même individu
23:15aurait pu s'en prendre
23:16aux adolescentes.
23:17Un retraité
23:18va attirer l'attention.
23:21Jeudi 27 juin 2019,
23:2334 ans
23:23après les meurtres
23:24de Sophie Borca
23:25et Christelle Houdin,
23:26les gendarmes
23:27de la section
23:27de recherche d'Amiens
23:28placent en garde à vue
23:29un homme
23:30qui habite la région.
23:31Roger M,
23:3266 ans,
23:34retraité.
23:34Il est interrogé
23:36sur le meurtre
23:36de Christelle Houdin
23:37à l'époque,
23:38novembre 86
23:39puis décembre 87.
23:41Il a été entendu
23:42à deux reprises
23:44par les enquêteurs.
23:45Roger M,
23:46déclaré avoir été victime
23:47il y a quelques années
23:48d'une chute de cheval.
23:50Du coup,
23:50il ne se souvient plus
23:51de grand chose.
23:52La seule chose
23:53que je veux,
23:54c'est que ça s'arrête.
23:55Vous faites votre travail,
23:56mais je voudrais
23:56qu'on me laisse tranquille,
23:57répond-il.
23:58Au moment des meurtres
23:59de Sophie Borca
24:00et Christelle Houdin,
24:02Roger M avait 32 ans.
24:03Il travaillait la semaine
24:05dans une fabrique
24:06de cyclomoteurs
24:07à Saint-Quentin,
24:08le week-end,
24:08en uniforme gris
24:09avec son badge.
24:11Il arrondissait
24:12ses fins de mois
24:13comme vigiles
24:14et maîtres chiens.
24:15Il surveillait
24:16les chantiers
24:17dont ceux
24:18de l'autoroute A26.
24:20Les restes
24:20de Christelle Houdin
24:21avaient été découverts
24:22sur l'un de ces chantiers.
24:24À propos du dimanche
24:2517 novembre 85,
24:27jour de la disparition
24:28de Christelle,
24:29Roger M avait déclaré
24:30à l'époque
24:31avoir transité
24:32par le village
24:34de Brissy
24:35à Mégicourt
24:35autour de 15h,
24:3715h30.
24:38Je devais m'arrêter
24:39partout où il y avait
24:40des engins,
24:41précise-t-il.
24:42À cette heure-là,
24:43l'adolescente
24:43quittait dans le village
24:45le stade.
24:47Les gendarmes
24:47font remarquer
24:48à Roger M
24:48qu'il pouvait être
24:49violent avec les femmes.
24:51Il aurait même drogué
24:51une jeune stagiaire
24:52pour abuser d'elle.
24:53Il dément.
24:54À propos de Christelle Houdin,
24:56il dit ne pas la connaître.
24:56Un enquêteur lui explique
24:58que la victime
24:59a fini un dimanche
25:00dans la fosse sceptique
25:02d'un chantier
25:02qu'il aurait dû surveiller.
25:04Le retraité déclare
25:05« C'est bien,
25:07mais je vous dis
25:08que j'ai fait mon travail
25:09et c'est tout.
25:10Les gendarmes
25:11ont la conviction
25:11que Roger M
25:12se trouvait bien
25:14sur l'itinéraire
25:15emprunté par Christelle Houdin
25:16et qu'il était présent
25:17sur le chantier
25:18où le corps
25:19a été découvert.
25:21Le suspect
25:21livre une réponse
25:23énigmatique.
25:23Ça se peut
25:24qu'il ait été
25:25sur le chantier
25:26mais il ajoute
25:27« Je m'en fous. »
25:30Et voilà donc
25:31pour les déclarations
25:32de Roger M.
25:33On va dire
25:33qu'il soit très bavard
25:34cet homme.
25:35En tout cas,
25:35il a perdu la mémoire.
25:36Maître Marine Alali,
25:38vous êtes avec nous
25:39avocate au barreau de Paris
25:40et avec Didier Seban.
25:41Maître Didier Seban,
25:42vous défendez
25:43les familles
25:43de Christelle Houdin
25:44et Sophie Borca.
25:45Vous avez notamment
25:46obtenu que
25:47ces enquêtes redémarrent
25:48et qu'elles continuent
25:50et surtout que les dossiers
25:51ne soient pas fermés.
25:52qu'est-ce qui vient faire
25:54le retraité Roger M.
25:55dans cette histoire ?
25:56C'est à la relecture
25:57des procès-verbaux
25:58de l'époque
25:58qu'on retrouve sa trace,
25:59c'est ça ?
26:00C'est ça,
26:01aidé par quelques témoignages
26:02qui le trouvent suspect
26:04et qui permet
26:04de donner envie
26:06aux enquêteurs
26:07de réétudier
26:08cette piste-là
26:09et ce qui va mener
26:10à sa mise en examen
26:11ce qui a été
26:11un espoir énorme
26:12pour la famille
26:13à l'époque,
26:14on imagine bien.
26:15Le papa était décédé
26:16peu de temps avant
26:17donc Mme Lydie Houdin
26:19était un petit peu seule
26:20à la manœuvre
26:21et là elle se retrouve
26:22avec cette mise en examen
26:23et elle a cru
26:24que ça allait aller vite derrière
26:25en fait
26:26et finalement
26:26les choses s'enlisent
26:27maintenant depuis plusieurs années.
26:29C'est ça,
26:29on va en parler effectivement
26:30du temps que ça met
26:31pour que les choses avancent.
26:33Encore un petit mot
26:34M. Marine Alali,
26:35il faut bien le préciser
26:36il n'y a pas d'ADN
26:37sur Roger M.
26:39Il n'y a pas sa trace
26:40sur aucun
26:42de ces scènes de crime.
26:43Non,
26:44vous l'avez dit,
26:44les scellés dans le dossier
26:45Houdin ont été détruits
26:46donc du coup
26:47c'est sûr
26:48qu'il n'y a aucune comparaison
26:49ADN qui peuvent être faites
26:50dans ce dossier.
26:50Martin Blanchard,
26:52vous êtes avec nous
26:53et vous nous aidez
26:53à mieux comprendre
26:54cette histoire,
26:55journaliste,
26:55auteur d'un documentaire
26:56sur cette affaire.
26:59Alors cet homme,
27:00Roger M.,
27:02il a été entendu
27:04à l'époque.
27:06Qui est-il ?
27:07Il surveillait
27:07le chantier de la 26
27:09où notamment
27:10on a retrouvé
27:10un décor,
27:11celui de Christelle,
27:12c'est ça ?
27:13C'est ça.
27:13Alors c'est vrai
27:14qu'on pourrait se dire
27:14après tout
27:15il était dans le dossier
27:16les enquêteurs
27:17se sont passés à côté.
27:18En fait,
27:18ce n'est pas exactement
27:19comme ça que ça se passe.
27:20ça fait partie,
27:22mais Maître Ali
27:22pourra le confirmer,
27:23quand on reprend
27:24un dossier ancien,
27:25on va revoir
27:26tous les gens
27:26qui avaient été
27:27à l'époque
27:28interrogés,
27:28interpellés
27:29pour voir un peu
27:30quel a été leur parcours
27:31après.
27:32Et il se trouve
27:33que cette personne
27:34a un rapport
27:35un peu particulier
27:36avec les femmes
27:37qui a quand même
27:40un peu violent
27:41et ça a interpellé
27:43les enquêteurs.
27:45Mais voilà,
27:46les dossiers,
27:48les enquêtes à l'époque
27:48avaient été quand même
27:49très bien faites.
27:51Les enquêteurs
27:52ont vraiment
27:52beaucoup travaillé
27:53et d'ailleurs
27:54la preuve
27:55c'est que le nom
27:55était dans le dossier.
27:56Et donc,
27:57la cellule d'enquête
27:58qui s'est mise en place
27:59avec la division-chef
28:00Gobourg
28:01qui a repris ce dossier
28:02a vraiment fait ce travail
28:03de reprendre
28:04toutes les pistes
28:05à l'époque
28:05et de tout vérifier
28:06et fermer
28:07toutes les portes possibles
28:08pour ouvrir
28:09de nouvelles pistes.
28:09De relecture
28:11et reconstitution
28:13de cette enquête
28:15Maître Marine Alali.
28:16Il n'a plus de mémoire,
28:17il a perdu la mémoire,
28:19il ne se souvient de rien.
28:20Ou peut-être
28:20il se souvient
28:21de certaines choses
28:21dont il veut bien se souvenir.
28:23Il raconte beaucoup de choses
28:23quand même,
28:25même s'il se cache
28:26derrière des trous
28:26de mémoire par moment.
28:27En tout cas,
28:28il se situe
28:28le jour des faits
28:29sur les lieux des faits
28:30ce qui a été
28:30un des éléments
28:31extrêmement progrés.
28:33Il passe dans le village
28:34où Christelle
28:34allait au match de foot,
28:36c'est ça ?
28:37C'est ça,
28:38à des horaires
28:39où elle disparaît,
28:40où les derniers témoins
28:40la voient
28:41et elle est retrouvée
28:43aussi à un endroit
28:43où il travaillait.
28:44Du coup,
28:45on le retrouve
28:45systématiquement
28:46sur les lieux
28:47de disparition
28:48et d'enfouissement du corps
28:49sachant qu'il avait
28:50les moyens
28:50de le faire.
28:52Puis,
28:52il y a effectivement
28:52cette personnalité
28:53extrêmement problématique
28:54voire très criminogène
28:56qui ont permis
28:57de faire la conviction
29:00de la juge d'instruction
29:01à l'époque
29:01de le mettre en examen.
29:03Le retraité suspect
29:04va effectivement
29:05être poursuivi
29:06dans l'affaire
29:07Christelle Houdin.
29:09Sophie Borcar,
29:10Christelle Houdin,
29:1134 ans de silence,
29:12vous êtes en train
29:13de me dire
29:13que j'ai tué quelqu'un ?
29:14J'aurais que ça à faire,
29:16tuer quelqu'un.
29:17L'enquête de l'heure du crime.
29:18On se retrouve
29:18dans un instant
29:19sur RTL.
29:19L'heure du crime,
29:22c'est avec Jean-Alphonse Richard
29:23sur RTL.
29:26L'heure du crime,
29:27présenté par Jean-Alphonse Richard
29:29sur RTL.
29:31Retour aujourd'hui
29:31dans l'heure du crime
29:32sur les meurtres
29:33de Sophie Borca,
29:3416 ans,
29:34Christelle Houdin,
29:3514 ans,
29:36dans l'Aisne,
29:36en 85-2,
29:37Colquays,
29:3834 ans après les faits.
29:40Un homme désormais retraité
29:41et placé en garde à vue,
29:43il aurait croisé
29:43la route
29:44d'une des victimes,
29:45il va être mis en examen.
29:47Vendredi 23 août 2019,
29:50Roger M,
29:5166 ans,
29:52est mis en examen
29:53pour le meurtre
29:53de Christelle Houdin,
29:54laissé libre
29:55sous contrôle judiciaire.
29:57Le 10 septembre,
29:58le suspect est interrogé
29:59par la juge Clara Chermette
30:01au tribunal de Lens.
30:02Il dément les accusations.
30:04« J'y suis pour rien,
30:05je me suis trouvé
30:06sur l'autoroute,
30:07je surveillais des engins,
30:08j'ai suivi le trajet
30:09des engins qui terrassaient »,
30:11affirme l'ex-vigile
30:12et maître chien.
30:13Pour le reste,
30:14il n'a plus que des bribes
30:16en tête.
30:17Il sait qu'il était
30:18sur l'autoroute
30:18et qu'il a pu transiter
30:20par Brissi à Mégicourt,
30:22la localité
30:22où a disparu Christelle.
30:24La juge lui demande alors
30:26s'il se souvient
30:27d'avoir vu
30:27une jeune fille blonde
30:29vêtue de kaki
30:30qui faisait du stop.
30:31Réponse
30:31« Impossible de vous le dire.
30:34Même si elle avait fait du stop,
30:35je ne l'aurais pas monté.
30:37Je ne peux même pas vous dire
30:39si j'ai croisé quelqu'un.
30:40Roger M certifie
30:41qu'il est peureux
30:42et qu'il ne prendrait jamais
30:44quelqu'un
30:44qu'il ne connaît pas en stop. »
30:46Le retraité est longuement
30:48questionné sur une vieille
30:49deux chevaux
30:50de plusieurs couleurs
30:51avec laquelle il circulait
30:52à l'époque du meurtre
30:53de Christelle Houdin.
30:54Il a étrangement détruit
30:56le véhicule.
30:57Peu après le crime,
30:58il reconnaît avoir découpé
30:59lui-même
31:00la deux chevaux
31:01car elle était
31:01à l'état d'épave.
31:03Un témoin avait déclaré
31:05avoir vu une culotte
31:06de jeune femme
31:07dans la voiture.
31:09Le retraité répond
31:10qu'il a récupéré
31:10tout ce qui passait
31:11pour faire des chiffons.
31:12Cette culotte
31:13aurait pu appartenir
31:14à sa propre fille
31:15ou à son épouse.
31:16« Vous êtes en train
31:17de me dire
31:17que j'ai tué quelqu'un.
31:19Faut être fou
31:19pour laisser ça
31:20dans la voiture.
31:21J'avais que ça à faire,
31:22moi, de tuer quelqu'un ? »
31:23interroge Roger M.
31:25Il dit s'être trouvé
31:26au mauvais moment
31:27et à la mauvaise place.
31:29« J'ai fait mon travail,
31:30c'est tout.
31:31Je ne vais pas chercher plus loin. »
31:33Voilà donc pour les souvenirs
31:35par bribes,
31:36comme il dit lui-même,
31:37de ses affaires.
31:38Il ne se souvient même plus
31:39Roger M.
31:40qu'il a été entendu
31:40à l'époque.
31:41Peut-être a-t-il
31:41une mémoire sélective.
31:43C'est une possibilité
31:44que n'exclut pas
31:45les enquêteurs.
31:46Martin Blanchard
31:47vous êtes avec nous
31:47pour nous aider
31:48à y voir plus clair
31:49dans ce double cold case.
31:52Vous avez consacré
31:53d'ailleurs un documentaire
31:55sur France 2
31:56à cette affaire.
31:57Il a détruit...
31:58Alors moi,
31:58ça m'a beaucoup frappé
31:59ça lorsqu'on lit le dossier.
32:01Il détruit sa voiture personnelle.
32:02C'est une vieille deux-chevaux.
32:04Il se déplace avec.
32:05A l'époque,
32:05on le voit circuler
32:06sur les chantiers
32:07avec ses deux-chevaux.
32:08Lorsqu'il est vigile,
32:10c'est plutôt troublant, non ?
32:11Il y a ces histoires de crimes.
32:13Peu à peu,
32:14l'enquête prospère
32:15et là,
32:16il va détruire cette voiture.
32:17C'est troublant
32:18mais c'est évident
32:19de toute façon
32:19que l'assassin,
32:22quel qu'il soit,
32:23a utilisé de toute façon
32:24un véhicule
32:26pour déplacer...
32:27Oui, ça c'est une certitude.
32:28Donc voilà,
32:28ça c'est une certitude.
32:29Il y a forcément
32:29un véhicule impliqué dans l'affaire.
32:31Donc voilà,
32:31le fait qu'on détruise
32:32volontairement un véhicule,
32:35c'est vrai que c'est troublant.
32:36Et voilà,
32:37juste après la diffusion
32:38du documentaire,
32:39donc on était en 2012,
32:41il y a un témoignage
32:42en fait
32:42qui est venu apporter
32:45cet élément
32:45de culotte
32:46vu par un voisin.
32:47Voilà,
32:47c'est des éléments
32:47que les enquêteurs
32:48n'avaient pas à l'époque
32:49au moment de la première enquête.
32:50Voilà,
32:50qui vient aussi renforcer
32:52toute une série
32:52de faisceaux.
32:53Marina Lalli,
32:56avec Didier Seban,
32:56vous défendez
32:57les familles
32:58de Christelle Houdin
32:58et Sophie Borca.
33:00On s'aperçoit,
33:00là on parle de 2012
33:01avec Martin Blanchard-Ridi.
33:03Il y a cette histoire
33:04de culotte
33:05qui émerge comme ça,
33:06personne n'en avait parlé.
33:08Cette culotte
33:08qui était dans cette voiture,
33:09voiture qui a été détruite,
33:10donc ça fait quand même beaucoup,
33:11on peut se poser des questions.
33:13Ça veut dire que l'enquête,
33:14on est toujours en train
33:15de trouver des choses aujourd'hui
33:16là-dessus,
33:16sur ce double call case.
33:19Oui,
33:19l'enquête est en cours.
33:20En plus,
33:20elle vient d'être prise
33:21par le...
33:21Enfin,
33:22elle vient d'être prise
33:23par le pôle call case de Nanterre.
33:24Donc,
33:25il y a un nouveau juge d'instruction
33:26qui a été désigné,
33:27qui a d'ailleurs convoqué
33:28bientôt l'intégralité des familles.
33:30Donc,
33:30on espère que c'est pour nous annoncer
33:32des reprises d'investigation
33:33efficaces,
33:35rapides
33:36et en tout cas
33:37avec plus de moyens
33:38que ce qui a pu être mis
33:40jusqu'à aujourd'hui.
33:41Oui,
33:41mais ça porte de l'eau
33:41à votre moulin.
33:42Vous,
33:42les avocats qui...
33:44Vous n'arrêtez pas de dire
33:45il faut continuer,
33:46il ne faut jamais fermer les dossiers.
33:47Attention au non-lieu,
33:48c'est dangereux,
33:49etc.
33:49Là,
33:50ça montre bien
33:51qu'il y a toujours
33:52des éléments qui subsistent
33:53et qui peuvent rejaillir
33:54comme ça des années après,
33:55presque 40 ans après,
33:56des témoignages.
33:57Oui,
33:57on est quand même
33:58sur des dossiers
33:58extrêmement anciens.
33:59Aujourd'hui,
34:00c'est l'anniversaire
34:00des 40 ans
34:01de la mort de Christelle Houdin
34:03et malgré ça,
34:05on a réussi
34:05plus de 30 ans après
34:07à trouver un suspect
34:09au point qu'il soit mis en examen.
34:11Donc,
34:11maintenant,
34:11il faut continuer le travail.
34:13Donc,
34:14oui,
34:14évidemment,
34:14il y a encore plein de choses
34:15à faire dans ces dossiers
34:16et on a les moyens de les faire.
34:18Et effectivement,
34:18il faut lancer un appel ici.
34:20On le fait très souvent
34:22dans l'heure du crime.
34:23Si vous avez eu des témoignages,
34:25s'il y a des souvenirs
34:25qui vous remontent,
34:26si quelqu'un dans votre famille
34:27a évoqué cette affaire,
34:29il ne faut pas hésiter à en parler
34:30parce que même
34:30le moindre petit détail,
34:31même insignifiant pour vous,
34:33peut amener
34:34à une résolution de l'enquête.
34:36On est en train de le voir
34:36dans ce double call case
34:38et c'est tout à fait passionnant.
34:40Vincent Guy,
34:41vous êtes avec nous
34:42dans l'heure du crime,
34:42journaliste police-justice
34:43à L'Ènde Nouvelle.
34:44L'Ènde Nouvelle,
34:45c'est un journal
34:45qui a vraiment mené
34:46cette enquête de A à Z
34:47et qui continue à le faire.
34:49Et on remercie
34:50votre implication
34:51dans ce dossier.
34:52Vincent Guy,
34:53le fil rouge,
34:54finalement,
34:54dans cette histoire,
34:55c'est l'autoroute A26.
34:57On n'est jamais très loin
34:58de cette autoroute
34:59et des gens
34:59qui ont pu y travailler
35:00ou qui ont pu y circuler.
35:01Alors, oui, effectivement,
35:04en fait,
35:05c'est donc le 7 juillet 87,
35:08la A26 venait enfin
35:09d'être inaugurée.
35:10Mais juste pour rebondir
35:12sur ce que vous venez de dire,
35:14effectivement,
35:15chaque relance médiatique
35:16permet en fait à la gendarmerie
35:19d'avoir des nouveaux témoignages.
35:21Et je sais que rien que ce mois-ci,
35:23en fait,
35:23plusieurs personnes
35:24sont allées voir la gendarmerie
35:26à propos de souvenirs
35:28qu'ils ont eus
35:28il y a 40 ans.
35:29Alors, effectivement,
35:30ça concernait des fois
35:31des véhicules
35:32qui n'avaient pas
35:34de rapport avec l'affaire.
35:35Mais je sais aussi
35:36qu'il y a des choses
35:38qui ne sont pas
35:38tout de suite mises de côté,
35:40qui sont écoutées
35:41et appréciées
35:43par les gendarmes.
35:4440 ans après.
35:45Alors, ça,
35:45c'est très important
35:46ce que vous dites,
35:46Vincent Guy,
35:47parce que je suppose
35:48que même à l'Aisne Nouvelle,
35:49vous avez des informations
35:51qui peuvent remonter
35:52comme ça.
35:52Et vous entendez parler,
35:54vous êtes dans la région,
35:55vous êtes au cœur
35:55de cette région
35:56et au cœur
35:57de ces scènes de crime,
35:58j'ai envie de dire.
35:59vous pouvez avoir
35:59des informations ?
36:01Oui, et puis,
36:02voilà,
36:03en prenant un peu de recul,
36:05cette affaire
36:05des deux call cases
36:07est au sein
36:08d'un dossier
36:10un peu plus volumineux
36:11qui est celui
36:11qui est disparu
36:12de la 26.
36:14Comme le disait
36:14l'avocate juste avant,
36:15il y a eu,
36:17en fait,
36:18l'affaire Charrier
36:19qui a été
36:19mise au call case
36:20au mois de février 2025.
36:22juste d'avoir pu
36:24en parler
36:24au travers des médias,
36:26il y a des gens
36:27qui ont appelé,
36:28qui ont rappelé
36:29certaines choses,
36:31pas que sur cette affaire,
36:32mais sur l'ensemble
36:33des disparitions
36:34qui ont eu lieu
36:36à l'époque.
36:37Parce qu'effectivement,
36:38on parle aujourd'hui
36:39de deux call cases,
36:41mais ce sont bien
36:41quatre familles
36:43qui attendent
36:43des réponses.
36:44Oui,
36:45puisqu'il y a deux autres cas,
36:46effectivement,
36:46je les ai cités
36:47un peu rapidement,
36:48certes,
36:48mais des femmes
36:49qui sont beaucoup plus âgées
36:50d'ailleurs que les premières victimes,
36:52ces cas ne sont pas
36:53rapprochés directement,
36:54mais ça fait bien
36:54quatre victimes
36:55dans ce même secteur
36:57de l'Aisne,
36:58autour de 50 ans.
37:00Autant de familles
37:01qui attendent
37:02l'épilogue
37:02d'une douloureuse affaire.
37:04Sophie Borca,
37:05Christelle Houdin,
37:0634 ans de silence.
37:07Depuis la disparition,
37:08c'est une souffrance
37:09permanente.
37:10On a vieilli
37:11sans vérité.
37:13L'enquête
37:13de l'heure du crime.
37:13Je vous retrouve
37:14tout de suite sur RTL.
37:15L'heure du crime,
37:17présentée par Jean-Alphonse Richard
37:18sur RTL.
37:20L'heure du crime,
37:21présentée par Jean-Alphonse Richard
37:23sur RTL.
37:25Dans l'heure du crime,
37:26aujourd'hui,
37:26les meurtres de Sophie Borca,
37:2816 ans,
37:28Christelle Houdin,
37:2914 ans,
37:29c'était dans l'Aisne
37:30en 85,
37:31un double cold case.
37:32Depuis 2019,
37:34un habitant de la région
37:35a mis un examen
37:35pour le meurtre
37:36d'une des deux victimes.
37:38Les familles
37:38attendent toujours la vérité.
37:42Depuis sa mise
37:42un examen
37:43pour meurtre
37:43à l'été 2019,
37:45Roger M,
37:45aujourd'hui âgé
37:46de 72 ans,
37:47est toujours placé
37:48sous contrôle judiciaire.
37:50Celui qui est présenté
37:51comme le suspect numéro 1
37:53dans la mort
37:53de la petite Christelle Houdin
37:54n'a jamais été renvoyé
37:57devant une cour d'assises.
37:58En 2018,
37:59la maman de Christelle Houdin
38:00déclarait
38:01« Pendant 34 ans,
38:03je me suis dit
38:03qu'on ne trouverait jamais
38:04le coupable.
38:05Merci aux gendarmes
38:06de ne pas avoir lâché prise. »
38:09Toutes ces années,
38:10les parents
38:10et les proches
38:11de Sophie Borca
38:12ont connu
38:13la même douleur
38:14et le même désarroi
38:15que ceux de Christelle Houdin.
38:16Depuis la disparition
38:17de notre fille,
38:19c'est une souffrance
38:20permanente.
38:21On a vieilli
38:21sans vérité.
38:23Nous n'avons pas
38:23cessé de déménager,
38:25racontait la maman
38:26Claudine Borca
38:27au journal
38:28Le Parisien.
38:29Le problème,
38:30c'est le temps.
38:32Le temps qui passe.
38:34Ce n'est pas
38:34que l'enquête
38:34redémarre,
38:35je veux dire
38:35qu'elle aboutisse,
38:37qu'elle finisse
38:37pour qu'elle redémarre
38:39parce que moi,
38:40je ne suis pas en partie
38:40pour 40 ans.
38:42Moi, j'attends le procès.
38:44J'attends le procès
38:45et c'est bien beau
38:46que cette enquête
38:46redémarre
38:47mais il faut qu'elle aboutisse.
38:48Ce sont les propos
38:49pleins de bon sens
38:50de Lydie Houdin,
38:52la maman de Christelle Houdin.
38:53C'était sur
38:54Ici Picardie.
38:57Effectivement,
38:57c'est un cri du cœur
38:58que l'ancêtre maman.
38:59Il faut bien le rappeler
39:00et je le redis,
39:01il y a quatre victimes
39:02dans cette histoire.
39:03Il y a les deux
39:03cold case,
39:04Christelle Houdin
39:05et Sophie Borca
39:06et puis deux femmes aussi
39:07qui ont été découvertes mortes
39:09un peu plus,
39:10quelques années plus tard.
39:11Donc effectivement,
39:12ça fait beaucoup
39:13de crimes non résolus
39:14dans ce secteur de l'Aisne.
39:16Maître Marine Alali,
39:17vous défendez ces familles,
39:20les familles de Christelle Houdin
39:21et Sophie Borca
39:21avec Maître Didier Seban.
39:24Alors,
39:24il y a eu
39:25cette mise en examen
39:27de Roger M
39:28en 2019.
39:30Ça fait six ans déjà.
39:32Roger M,
39:32il est toujours
39:33sous contrôle judiciaire.
39:35Je ne sais pas,
39:36là peut-être
39:36que vous pouvez nous éclairer
39:37mais procès,
39:38pas procès,
39:39qu'est-ce qui se passe ?
39:40Pourquoi c'est bloqué
39:41comme ça cette histoire ?
39:43C'est sûr que c'est long
39:44et que c'est beaucoup trop long
39:45pour les frottes.
39:45Trop long ?
39:46Et elles ont eu
39:46beaucoup d'espoir
39:47au moment de la mise en examen
39:48et elles ne comprennent
39:49absolument pas
39:50comment les choses
39:51peuvent en être
39:52là où elles sont aujourd'hui.
39:53Il y a eu
39:54beaucoup de travail
39:54à un moment donné
39:55ce qui a permis
39:55cette mise en examen
39:56et derrière,
39:58finalement,
39:58les choses se sont
39:58un peu arrêtées.
40:00C'est pour ça
40:00qu'on a demandé
40:01le dessaisissement
40:01de l'an au profit
40:02de Paris,
40:03enfin de Nanterre,
40:04du pôle spécialisé
40:05parce qu'on pense
40:08qu'il manquait
40:09sûrement du temps
40:11principalement
40:12au juge d'instruction
40:13pour travailler ce dossier
40:14et que,
40:15voilà,
40:15c'est un vrai espoir
40:16que ça a été repris à Nanterre
40:17mais ça vient d'être repris.
40:18C'est-à-dire que les choses
40:19sont très longues.
40:20Entre les moments
40:20où on demande le dessaisissement
40:21et qu'il est effectivement obtenu,
40:23il y a peut-être un an,
40:24un an et demi
40:24avant que le dossier
40:25soit vraiment retravaillé.
40:27Donc,
40:27en fait,
40:27on a finalement
40:28été longtemps dans l'attente.
40:30Là,
40:30le dossier est en cours
40:31de cotation
40:32au pôle de Nanterre
40:33pour qu'on puisse enfin
40:35avoir un dossier en propre
40:36parce que l'accès au dossier
40:37a été un vrai problème
40:37aussi dans ces dossiers-là.
40:39Et aujourd'hui,
40:40on attend que les choses
40:41soient efficacement reprises
40:42et qu'on puisse
40:43terminer le travail,
40:45que ça soit soit
40:45par un renvoi
40:46de ce monsieur
40:47en cours d'assises,
40:48soit par un non-lieu
40:49mais que les choses soient claires.
40:50Voilà,
40:50c'est parce que Roger M,
40:51il a 72 ans
40:52et effectivement,
40:53l'heure tourne,
40:53le temps tourne
40:54et effectivement,
40:55il faut être fixé maintenant.
40:57Donc,
40:57il faut que le pôle des Colquais,
40:58je pense qu'il nous écoute,
40:59le pôle des Colquais
41:00et on les salue
41:00pour le boulot exceptionnel
41:02qu'ils font tout le jour
41:03mais peut-être d'accélérer
41:04un petit peu dans ce dossier
41:05où il y a un suspect,
41:06il y a une mise en examen
41:08dans ce dossier
41:09donc il faut peut-être
41:10un peu mettre le turbo.
41:11Oui,
41:11parce qu'en plus,
41:12la mise en examen
41:12donne quand même
41:13des obligations d'efficacité derrière.
41:15On ne peut pas laisser
41:1540 ans quelqu'un
41:16mis en examen.
41:17Exactement.
41:17Donc,
41:18il est indispensable
41:18que le dossier aille au bout.
41:20Il y a des choses à faire.
41:21Je pense que la juge d'instruction
41:22qui vient d'être désignée,
41:24c'est ce qu'il faut faire.
41:24Maintenant,
41:25il faut réaliser
41:26l'intégralité de ses actes
41:27pour ensuite
41:27qu'elle prenne sa décision
41:29de renvoi ou non
41:30devant une cour d'assises.
41:32Vincent Guy,
41:33vous êtes avec nous
41:34dans cette heure du crime.
41:35Journaliste
41:36à l'Aisne Nouvelle,
41:37le journal local
41:38qui suit évidemment
41:39cette affaire
41:40depuis des années.
41:40comment est-ce qu'elles tiennent
41:42les familles
41:43de Sophie
41:44et de Christelle ?
41:47Alors,
41:48que ce soit,
41:49je suis désolé
41:49à chaque fois
41:50d'élargir un peu plus,
41:51mais que ce soit
41:52ces deux familles-là
41:53où ils tiennent
41:54en fait,
41:56elles tiennent
41:56par le moindre indice,
41:59le moindre changement
42:01au niveau de la justice.
42:03Par exemple,
42:04je suis désolé
42:05de reparler de lui,
42:05mais M. Charlier
42:06au mois de février,
42:08quand il a appris
42:09que son dossier
42:11rejoignait
42:13celui des cold cases
42:14de Nanterre,
42:15pour lui,
42:16c'était un souffle.
42:18L'arrivée à la tête
42:19sous l'eau,
42:19maintenant depuis
42:2034 ans,
42:21c'est un souffle.
42:24Je sais que
42:25toutes les familles,
42:27ça peut paraître bête,
42:30mais aujourd'hui,
42:31cette émission,
42:32je sais qu'ils vont
42:33l'entendre,
42:34l'écouter,
42:35et que pour eux,
42:36la moindre nouveauté
42:37dans ce dossier
42:38va leur permettre
42:40de souffler.
42:41Vous avez tout à fait raison,
42:44Vincent Guy,
42:44de souligner ça.
42:46Si vous nous écoutez,
42:47les familles,
42:47évidemment,
42:48vous nous écoutez
42:48et vous écouterez
42:49cette émission.
42:50On est avec vous
42:50dans l'heure du crime,
42:51évidemment,
42:52on est là pour vous aider,
42:53on est là pour essayer
42:54que des indices remontent,
42:55que des témoignages
42:56fassent surface.
42:57Très souvent,
42:58on a des retours
42:58comme ça sur les enquêtes
42:59et on souhaite
42:59que celles-ci,
43:01au pluriel,
43:01ces quatre enquêtes,
43:02elles soient résolues,
43:04en tout cas,
43:04que vous ayez des réponses
43:05à votre douleur
43:07et à votre combat.
43:09Merci de ne pas lâcher,
43:10c'est le message
43:11des familles
43:12aux enquêteurs.
43:13Martin Blanchard,
43:14c'est important
43:14à souligner,
43:15ces familles,
43:16elles n'ont jamais lâché
43:16et le seul espoir,
43:17c'est là aujourd'hui,
43:18que ça aboutisse enfin.
43:20Oui,
43:20elles n'ont jamais lâché
43:21alors que pendant des années,
43:22elles ont quand même été
43:23tenues à l'écart de tout.
43:26Voilà,
43:26en fait,
43:27c'est ça qui est dommage,
43:28c'est qu'elles ne se rendent
43:28même pas compte,
43:29en fait,
43:29parce qu'elles n'ont pas accès,
43:31dans certains cas,
43:32elles n'ont même pas eu accès
43:32au dossier,
43:33puisqu'elles n'avaient pas
43:33d'avocat,
43:34donc elles ne se sont même
43:34pas rendues compte,
43:35en fait,
43:35du travail énorme
43:36qu'il y avait derrière.
43:38Et le travail
43:40qui est fait actuellement,
43:41en fait,
43:41par la cellule d'enquête
43:42qui est dirigée par Goubou,
43:42il est monstrueux,
43:43en fait,
43:44donc c'est vrai que
43:45tout ça met du temps,
43:46mais il se passe vraiment
43:47des choses.
43:47Et il se passe vraiment
43:48des choses,
43:48et on est heureux
43:49qu'effectivement,
43:49le pôle des cold case
43:50ait repris ces dossiers
43:52qui étaient en train
43:53de dormir
43:54et qui vont,
43:55je l'espère,
43:56s'accélérer.
43:56Merci beaucoup,
43:57Martin Blanchard,
43:58maître Marine Alali
44:00et Vincent Guille
44:01d'avoir été aujourd'hui
44:02les invités de l'heure du crime.
44:03Merci à l'équipe de l'émission,
44:04rédactrice en chef,
44:05Justine Vigneault,
44:06préparation Lisa Canales,
44:07Pauline Descillons,
44:09réalisation en direct,
44:10Jonathan Grimm.
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