00:00Et on parle beaucoup des commotions cérébrales au rugby, mais pas forcément en dehors du monde de l'ovalie et même dans la société de manière générale.
00:10L'occasion de donner la parole à une femme, une championne, victime d'une grosse commotion en 2023.
00:15Elle est windsurfeuse, troisième mondiale en 2023. Coraline Fauveau, bonjour.
00:20Bonjour.
00:21Alors en 2023, vous êtes victime d'une commotion cérébrale. Est-ce que vous pouvez nous raconter un petit peu comment ça s'est passé ?
00:26En 2023, j'ai été pendant les championnats du monde à Grande-Canaria.
00:31Et en fait, pendant les quarts de finale, j'ai fait une grosse chute, la tête la première dans ma voile.
00:36Et là-dessus est venu le diagnostic d'une suspicion de commotion cérébrale, mais rien aux imageries médicales.
00:42Donc rien pour prouver exactement que j'avais une commotion cérébrale, juste les symptômes.
00:48Justement, c'est important ce que vous dites, suspicion de commotion cérébrale.
00:51C'est-à-dire que le mot a été mis, mais pour autant pas forcément pris au sérieux par les médecins.
00:57Exactement. Malgré mes symptômes qui étaient vraiment assez exagérés et j'avais énormément de choses.
01:02J'avais de l'extrême fatigue, je ne supportais pas le bruit, je ne supportais pas la lumière.
01:06J'avais des gros problèmes cognitifs, tout ce qui est concentration, attention, multitâche.
01:10Tout ça, j'étais incapable d'assumer en fait au quotidien.
01:13Et malgré toutes mes alertes que je donnais à mes médecins aux alentours,
01:18à mes médecins aux alentours, j'étais pas prise au sérieux en fait.
01:23Et comment on se sent quand on a une commotion cérébrale, qu'on a le sentiment de ne pas être prise au sérieux ?
01:29Qu'est-ce qui se passe dans notre tête à ce moment-là ?
01:31On met beaucoup en doute nos ressentis, parce qu'en effet, la seule chose tangible, c'est nos symptômes.
01:36Et c'est tangible uniquement pour nous.
01:37Mais au final, d'ailleurs, au bout d'un an de recherche, on a fini par me dire que c'était psychologique.
01:44Donc j'ai aussi été chercher sur le plan psychologique.
01:47Mais malgré tous mes efforts, etc., je n'arrivais pas à m'en sortir.
01:52Et pourtant, malgré cet accident, vous ne renoncez pas à votre passion pour le windsurf.
01:57Alors la carrière est quand même mise un petit peu entre parenthèses.
02:00Mais finalement, vous êtes toujours là avec un objectif, les prochains mondiaux au Chili en mars prochain, en 2026.
02:06Exactement. L'objectif est de faire championne du monde, toujours.
02:10Parce que j'ai réussi à faire troisième mondial en ayant une commotion cérébrale en même temps.
02:14Alors je pense que championne du monde, c'est tout à fait acceptable.
02:18Et là, vous êtes qualifiée ou pas encore ? Comment est-ce que ça se passe pour aller rejoindre le Chili ?
02:22Alors, il n'y a pas de qualification.
02:24Donc, c'est ouvert à tout le monde.
02:28Mais donc, j'ai prévu d'y aller, ouais.
02:31J'espère que vous gagnerez, en tout cas.
02:33Voilà, pour revenir sur la commotion cérébrale, c'est un petit peu un parcours du combattant.
02:38Finalement, j'imagine qu'aussi, pour s'en sortir, il y a tout ce qui va derrière le sport,
02:42à savoir le soutien des siens et le fait d'être accompagné.
02:45Oui, absolument.
02:47L'entourage, c'est extrêmement important.
02:49Ils font partie, ils sont acteurs vraiment du rétablissement.
02:53Et puis aussi, le support médical, pouvoir mettre des mots sur, par exemple, le repos neurologique,
02:58qui est une des thérapies qui te permet de te remettre de la commotion cérébrale.
03:03Mais, ouais, l'entourage est vraiment important.
03:07Est-ce qu'à un moment, vous vous êtes dit, bon, bah voilà, c'est la fin, je vais peut-être arrêter ma carrière suite à cette commotion cérébrale ?
03:14Ouais, parce que finalement, un an après être en errance médicale, on m'a donné six mois d'arrêt.
03:20Et pendant ces six mois d'arrêt, je ne faisais que du coloriage et des siestes.
03:24C'était très compliqué pour moi en tant que sportive de haut niveau.
03:27Et ces six mois plus tard, j'ai retenté de faire des compétitions.
03:30Et ce fut encore, j'ai refait une rechute où, en fait, j'étais totalement dépendante de tout mon entourage.
03:36Même juste vider le lave-vaisselle, ça me demandait derrière de faire deux heures de sieste tellement que ça m'avait épuisée.
03:42Donc, j'avais remis en question vraiment ma carrière sportive et professionnelle, ma vie en général.
03:48Et heureusement, j'ai enfin trouvé une thérapie qui est uniquement possible à Paris avec le docteur Sherman.
03:54Et cette thérapie-là m'a remis sur pied au bout de quelques séances.
03:58En quoi consiste cette thérapie ? Qu'est-ce qui a fait qu'il y a eu ce déclic et de dire, c'est bon, je vais remonter sur la planche ?
04:04C'est de la photobiomodulation transcranienne.
04:06En gros, pour faire bref, c'est des rayons infrarouges qui sont au niveau du cerveau et de l'abdomen pour désinflammer la zone.
04:15Parce qu'il a été aussi prouvé que le système digestif est extrêmement lié à la santé du cerveau.
04:22Donc, désinflammer ces deux zones-là permet d'adoucir les symptômes et que derrière, le cerveau puisse guérir.
04:29Et heureusement, vous avez pu remonter sur votre planche avec, comme vous l'avez dit, l'objectif, le mondial au Chili en mars 2026.
04:37On vous souhaite tout le meilleur.
04:38Merci beaucoup Coraline Faure.
04:39C'est gentil, merci.
04:40Merci beaucoup d'être passé du côté de Sud Radio ce matin.
04:42En effet, on vous souhaite tout le courage nécessaire pour affronter et pour aller décrocher cette première place au championnat du monde.
04:47Merci d'avoir été avec nous.
04:48Merci.
04:48Dimanche matin, je vous souhaite une très belle journée, une très belle fin de week-end.
04:51Dans un instant, on change un peu de sujet.
04:52On part du côté économique.
04:54C'est le camarade Thomas Binet qui nous rejoint avec, là aussi, vous allez l'entendre, un parcours totalement inédit.
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