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00:00Europe 1, Eliott Deval et vous.
00:02Il est bientôt une heure moins le quart dans Europe 1, sur Europe 1, dans ce nouveau quart d'heure.
00:06Eliott, eh bien changement de sujet, on va aborder la question de l'insécurité.
00:09Avec nous en studio, eh bien Alice Cordier, fraîchement arrivée, présidente du collectif Némésis.
00:14C'est Alexandre Devecchio du Figaro et Georges Fenech sont toujours avec nous.
00:17Bonjour Alice Cordier.
00:18Bonjour Eliott.
00:18Si vous êtes avec nous ce matin, c'est que je suis tombé sur ce sondage saisissant,
00:23sondage CSA pour Céneaux Europe 1, le JDD.
00:25« Selon vous, les femmes sont-elles victimes de l'insécurité en France de plus en plus, de moins en moins,
00:31ou cela n'a pas changé ? »
00:32Vous avez deux femmes sur trois qui répondent de plus en plus, très précisément 63%,
00:38quand 31% considèrent que cela n'a pas changé, et 5% de moins en moins.
00:44Et face à l'insécurité, certaines femmes détiennent des outils,
00:48par exemple des bombes lacrymogènes dans leur sac.
00:51La loi est stricte et les autorise qu'à certaines conditions,
00:54« Donc pour se protéger, si je résume, vous avez des femmes qui en toute illégalité vont utiliser des armes
01:00parce que l'État est désarmé pour les protéger. »
01:04Reportage de Noémie Hardy et Clément Lopez.
01:07« Vous avez des différentes tailles de bombes de défense, la plus petite, la moyenne et la grande. »
01:13Face à la montée de l'insécurité en France, de plus en plus de femmes passent le cap
01:17et se munissent d'une bombe lacrymogène pour se défendre.
01:21Cet armurier a vu ses ventes augmenter.
01:23« Les ventes de bombes sont toujours cycliques et liées à des événements.
01:27S'il y a eu une femme qui s'est fait violer, après les événements dans le bois de Boulogne,
01:31après une attaque terroriste, après les événements du Bataclan, après les événements du 7 octobre,
01:37on a une recrudescence de la demande sur les bombes de défense systématiquement. »
01:41On en trouve en boutique, mais aussi en ligne.
01:43Il faut débourser en moyenne entre 15 et 50 euros.
01:47Mais que dit la loi ? Comment les femmes peuvent-elles utiliser ces produits ?
01:51« C'est interdit par la loi et ça peut se retourner contre nous. »
01:55« Donc on ne veut pas le faire. »
01:58Elles n'ont pas tout à fait tort.
01:59Les bombes lacrymogènes de maximum 100 millilitres sont considérées comme des armes de catégorie D.
02:05Il est possible d'en détenir à votre domicile, mais interdit de les porter et de les transporter,
02:11sauf si vous êtes en mesure de fournir un motif légitime.
02:13Il faut savoir que toutes ces armes défensives de catégorie D peuvent être aussi des armes offensives.
02:20Et c'est pour ça que le législateur ne permet pas aux personnes de porter ou transporter de telles armes.
02:26Si le motif légitime n'est pas retenu, vous pouvez être condamné à un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende.
02:33– Alice Cordier, vous vous mobilisez depuis bien longtemps.
02:38Vous êtes présidente du collectif Némésis.
02:40Quand on entend ces femmes, quand on voit qu'aujourd'hui,
02:43certaines ont décidé de changer leurs habitudes, changer leur quotidien,
02:47et parfois aussi d'en venir à être tentée par l'illégalité, vous répondez quoi Alice Cordier ?
02:54– C'est une situation qui existe depuis bien longtemps en vérité.
02:57Nous, on a monté notre association il y a six ans,
02:59mais en fait, ma génération se fait agresser continuellement dans les transports en commun et dans l'espace public
03:05depuis l'adolescence, depuis que moi j'ai l'âge de 12 ans.
03:09Donc la génération des années 2000 connaît ça très bien.
03:12Et malheureusement, face à un état défaillant,
03:15face au fait qu'on ne peut pas mettre un policier derrière chaque femme,
03:17mais que malheureusement il y a des agresseurs dans toutes les rues,
03:20et bien malheureusement les femmes ont dû commencer à s'organiser de manière légale ou illégale.
03:25Je vous l'ai apporté, je ne vais pas la découpiller, c'est une petite alarme de poche.
03:28– Qu'est-ce que c'est cette alarme de poche ?
03:29– Donc une petite alarme de poche qu'on peut avoir à sa clé,
03:32que l'on dégoupille d'un coup et qui se met à hurler de façon extrêmement stridente
03:35pour faire peur à un agresseur.
03:37– Vous voulez que je le fasse ?
03:39– Bah oui, on va essayer.
03:39– J'ai peur pour les oreilles de vous aussi.
03:41– Ça va être terrible, vraiment c'est très fort ?
03:42– Ah bah ne le faites pas !
03:43– Ah oui, non mais ça va !
03:44– Ah il a eu peur Alexandre !
03:46– Il a sursauté, ne vous inquiétez pas, ça ne m'explose pas.
03:50– Ça fait un beau un peu comme quand une voiture est forcée,
03:53et ça peut en effet faire peur à l'agresseur.
03:57Il y a des moyens qui sont bien moins légaux,
04:00mais parfois beaucoup plus efficaces qu'une petite alarme de poche,
04:03parce que quand vous êtes face à un agresseur qui veut vraiment vous agresser,
04:05il peut le faire.
04:06En effet, on a vu se diffuser le fait qu'énormément de jeunes femmes aujourd'hui,
04:10très jeunes femmes, portent des petites bombes lacrymogènes,
04:14on appelle ça bombe au poivre,
04:15en fait c'est du gaz lacrymogène comme ce que la police utilise,
04:18sauf qu'elles sont plus petites et qu'on a ça dans notre sac.
04:20Il y a une vraie tolérance aujourd'hui de la police,
04:23parce qu'elle voit bien que malheureusement l'insécurité explose,
04:26mais en fait oui, factuellement vous pouvez vous prendre une amende
04:29si vous avez ça sur vous, il y a des exceptions si vous êtes vigile,
04:32parfois si vous travaillez des nuits,
04:33et surtout l'exception qui moi me choque le plus,
04:36c'est si vous avez déjà été agressé.
04:38Mais si vous avez peur de vous faire agresser,
04:40vous ne pouvez pas avoir une petite bombe lacrymogène sur vous.
04:43Donc en fait il faut d'abord que vous ayez été agressé,
04:45et ensuite vous pourrez en porter une.
04:47Ça c'est la première chose.
04:47La deuxième chose c'est qu'il y a des kits anti-agression,
04:51là aussi qui sont des armes de catégorie D,
04:52on parle d'armes quand même,
04:53aujourd'hui en France les femmes sont obligées de s'armer.
04:56Et là vous pouvez en trouver sur n'importe quel site,
04:58qui sont des espèces de porte-clés là encore,
05:00où il y a des mini-couteaux que vous pouvez...
05:02Oui mais là c'est interdit complet.
05:04C'est complètement interdit,
05:04de la même manière qu'une bombe lacrymogène est interdite.
05:07Mais sur n'importe quel site aujourd'hui,
05:09vous tapez kit anti-agression,
05:11vous pouvez avoir à disposition ce genre de petites choses,
05:13et beaucoup de femmes l'utilisent là encore.
05:14On bascule dans une société qui effectivement a perdu tout code,
05:20où c'est la loi du talion.
05:21Mais attendez, encore une fois je le dis,
05:23on est dans un studio très serein,
05:25plutôt protégé.
05:27Georges, Alexandre,
05:29on ne peut pas savoir ce que vous subissez,
05:31chère Alice ou Estelle, bien évidemment,
05:33et à travers vous toutes les femmes
05:35qui prennent le métro tard le soir dans Paris,
05:38qui se retrouvent parfois seules la nuit
05:40pour rentrer chez elles.
05:42Moi j'ai un bon nombre de témoignages
05:44de femmes qui ont décidé de changer leurs habitudes,
05:47qui ne sortent plus seules par exemple.
05:49On a fait un formidable reportage à Nice,
05:53édifié en ce reportage,
05:54où vous avez les femmes qui disent,
05:55ben voilà, passez une certaine heure,
05:57moi je ne sors plus toute seule de chez moi.
06:00Et puis effectivement,
06:01c'est un combat que vous menez à l'iscordier,
06:04avec votre collectif Némésis,
06:06et les médias,
06:07plutôt que de vous donner la parole,
06:09sont plus intéressés par votre couleur politique
06:11et vos idées,
06:13que de se dire,
06:14est-ce que Alice Cordier,
06:16est-ce que le collectif Némésis
06:17participent à protéger tous les jours
06:19un peu plus les femmes ?
06:20Tout à fait.
06:20Ça c'est insupportable,
06:21c'est l'idéologie comme à chaque fois.
06:23Tout à fait,
06:23il y a un acharnement de la part des médias
06:25de gauche sur nous,
06:26mais en fait cet acharnement
06:27nous a fait connaître.
06:28Donc d'une certaine manière,
06:29ils nous ont fait une publicité,
06:30et là il y a une époque
06:31où nous, nous avions très peu de moyens
06:32et très peu de contacts médias.
06:33Donc d'une certaine manière,
06:34moi je remercie la gauche tous les jours.
06:36Et de plus,
06:37nos nombres d'adhérentes
06:38ne font qu'augmenter,
06:39parce que ce qu'on dénonce,
06:40c'est quelque chose de réel et de concret.
06:42On est dans les chiffres,
06:42on est dans les statistiques,
06:43à aucun moment on est dans de l'idéologie.
06:45Et malheureusement,
06:45le sondage dont vous parlez
06:46le prouve qu'on est dans le vrai,
06:49en fait dans le réel.
06:50Les femmes ont changé
06:51leurs habitudes de vie.
06:52Il y avait,
06:53on a entendu parler beaucoup,
06:54des sub-way shirts,
06:55des femmes qui portent
06:55des vêtements amples
06:56par-dessus leurs vêtements de soirée
06:58quand elles prennent
06:58les transports en commun.
06:59Il y a des femmes qui demandent
07:00à être géolocalisées
07:01par leur famille,
07:02par leurs copains,
07:03à toute heure du jour et de la nuit,
07:04de peur qu'il leur arrive
07:05quoi que ce soit.
07:06Il y a un certain nombre de femmes
07:07qui évitent certains quartiers.
07:09Il n'y a eu pas très longtemps
07:10la mi-polémique,
07:11mi-pétition
07:12pour savoir
07:13est-ce qu'on allait avoir
07:13des wagons réservés aux femmes
07:15dans le métro.
07:17C'est quand même quelque chose de grave.
07:18On arrive dans une situation
07:19presque de séparatisme.
07:21Une sorte de séparatisme,
07:21bien sûr.
07:22Séparatisme,
07:22dont certains religieux extrémistes
07:23se félicitent d'ailleurs
07:24en disant
07:24vous allez voir
07:25qu'on avait raison finalement.
07:27Et là est le danger aussi.
07:29Et c'est important
07:30de pouvoir vous donner la parole
07:32et de parler aussi
07:34de cette insécurité
07:35qui touche les femmes,
07:37les françaises
07:38et qui sont obligées,
07:39contraintes
07:40de changer leurs habitudes
07:42et de se protéger.
07:44Peut-être qu'un jour
07:45on devra traiter ce sujet,
07:47c'est-à-dire une femme
07:48qui a utilisé
07:48une bombe lacrymogène
07:50pour se défendre
07:51d'un agresseur sexuel
07:52et l'agresseur sexuel
07:54qui se retourne
07:54contre cette femme
07:55parce qu'elle n'avait pas
07:56le droit d'utiliser
07:56la bombe lacrymo.
07:58Là c'est Kafka.
08:00C'est à Georges Félec
08:01de nous éclairer
08:01mais là encore une fois
08:02l'état de droit
08:02est incompréhensible.
08:04Je ne serais pas choqué
08:05si la législation change
08:06compte tenu de ce qui se passe
08:08pour avoir des armes
08:09de type défensif
08:10pour une femme
08:11style bombe lacrymogène.
08:13Moi ça ne me choquerait pas.
08:14On ne parle pas
08:14d'armes lourdes là,
08:15on parle de choses
08:16qui sont en vente.
08:16Donc à partir du moment
08:17où elles sont en vente libre
08:18je ne vois pas pourquoi
08:19elles sont en tente à vente.
08:1912h53 sur Europe 1
08:22il nous reste quelques minutes
08:23et on va parler un peu
08:24des boulangers français.
08:25Merci beaucoup Alice Cordier.
08:26Merci beaucoup Elliot.
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