Le portrait sonore de Michel Denisot, journaliste et président des Molotov TV Awards

Europe 1

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Transcript

00:00C'est un rapport avec votre tout premier job, Michel Denizot.

00:07Est-ce que vous vous voyez venir ou pas ?

00:08Après le service militaire, vous avez été journaliste agricole à Radio Limoges.

00:14Et quel rapport avec Claude François ?

00:15En mai 68, mais Claude François là-dedans, je vois pas.

00:18Comment s'appelait votre rédacteur en chef ?

00:20Claude François.

00:20Et bah voilà !

00:21D'accord, voilà, c'est tiré par les cheveux.

00:24C'était son vrai nom.

00:25Mais c'était pas le cloclo Payette.

00:28Il chantait pas avec le nez.

00:30Ça m'aurait échappé alors.

00:31Ça consistait en quoi votre métier alors ?

00:33C'était là où il y avait de la place, là où personne voulait aller.

00:38Donc c'était un boulot de pigiste à 6h30 le matin.

00:42Un journal des nouvelles agricoles pendant 5 minutes tous les matins.

00:46Donc j'ai commencé par là.

00:47Et alors ce qui est fou c'est que...

00:48Quand on débute et qu'on arrive de nulle part et qu'on n'a pas grand chose,

00:53on est spécialiste de ce qu'on nous propose.

00:56Exactement, ça c'est normal.

00:57J'ai eu la même chose plus tard avec deux chabans qui est arrivé en disant

01:01« Je sais faire ce que tu vas me demander ».

01:02Et Alain Chabat quand est arrivé à Canal, pareil, il a dit à Pierre Lescure

01:05« Je sais faire ce que tu vas me demander ».

01:06C'était la météo, il dit « C'est parfait, c'est mon rêve ».

01:09C'est exactement ce que je veux faire dans la vie.

01:11Et vous qui des années plus tard allez incarner un peu le chic parisien

01:14dans le grand journal quand même de Canal+, Michel Denizot,

01:17vous racontez que quand vous arrivez à la première chaîne de l'ORTF à Paris,

01:21vous avez connu une forme de racisme social.

01:23On vous regardait de haut un peu ?

01:24Il ne faut pas exagérer, ce n'est pas à ce point-là, mais j'étais la dernière roue du carrosse

01:28au journal télévisé, je recevais des télex, des stations régionales,

01:33j'allais proposer des sujets au journal télévisé.

01:35Et voilà, puis petit à petit, on m'a pris en sympathie et j'ai commencé à faire un ou deux sujets.

01:40À grimper les échelons et à devenir même un champion.

01:42Qu'est-ce que c'est que ce généros ?

01:49Ah oui, ça a duré un an !

01:51Là on est en 1983, c'est juste avant votre arrivée à Canal+.

01:54Oui, c'était champion, le dimanche après-midi sortait un.

01:56C'était une émission à la Nikos.

01:59À Michel Drucker.

01:59À Drucker aussi, donc de variété de cinéma, le dimanche après-midi en public.

02:04Et donc je l'ai fait pendant un an, et puis est arrivé Canal+, donc je suis parti.

02:08Mais c'était tout nouveau pour vous quand même de présenter comme ça une émission de variété,

02:12vous n'aviez jamais fait ça avant ?

02:13Non, j'avais fait le journal télévisé au tout début à la création de TF1,

02:17avec Yves Mourouzi en 1975, et puis après j'étais passé au sport,

02:21et en même temps j'étais sur des stations de radio,

02:24j'étais beaucoup à RMC à l'époque,

02:27où j'avais succédé à Yves Mourouzi dans les émissions,

02:30où justement c'était cinéma, musique et tout.

02:32Donc je m'étais rodé à la radio pendant des années à cet exercice.

02:35Et votre premier invité, Michel Deniso, c'est Elton John.

02:38Oui.

02:39Il y avait de quoi être un peu nerveux quand même, non ?

02:41Ben c'était oui, on avait mis la barre assez haut,

02:43c'était avec Dominique Consien comme productrice à l'époque,

02:45et Béatrice Esposito, et donc on avait Elton John,

02:48et donc j'avais une oreillette pour la traduction avec un fil à l'époque,

02:53et au moment d'aller le rejoindre au piano, le fil n'est pas assez long,

02:55donc j'y vais sans oreillette, avec mon anglais de cuisine,

02:58donc j'ai fait une interview assez courte.

02:59Mais pourquoi ça s'appelait champion ?

03:02Ça fait nom d'émissions de sport, je trouve quand même champion.

03:04Oui, mais tout le monde est champion, les artistes sont des champions.

03:07On est champions.

03:08Voilà, tout le monde est champion.

03:09Ah oui, d'accord.

03:10Allez, un autre générique.

03:11Je ne sais pas s'il vous parle ce petit générique de flamenco.

03:19Pas du tout.

03:20Parce qu'il ne colle pas vraiment à ce programme,

03:22qui est le 7-9, sur Canal+, la première matinale de France.

03:26Oui, c'était la première télé du matin, l'ouverture de Canal en 84,

03:30et il n'y avait pas eu de... c'était avant Télé Matin,

03:31donc j'étais allé à New York, à ABC, voir Good Morning America,

03:36comment se fabriquait, comment était rythmée une émission de télé du matin,

03:39et après j'ai fait cette télé du matin,

03:41qui était un exercice assez jubilatoire.

03:44On est contents aussi quand on change de tranche,

03:47parce qu'il faut se lever à 4h30,

03:49puis en télé, il faut avoir Bonne Mine en même temps.

03:51C'est dur quand même.

03:52Mais c'était des débuts de Canal,

03:54donc des débuts difficiles pour la chaîne à l'époque,

03:56et on n'était pas encore dans ces locaux-là.

03:59Mais il y avait une grande sympathie du monde artistique,

04:03où on avait des invités incroyables,

04:04pour très peu d'audience, une audience vraiment très très faible.

04:06On n'aurait pas été...

04:07Médiamétrie n'existait pas,

04:09mais c'était tant mieux.

04:10Un autre souvenir, mais alors de cinéma,

04:12cette fois-ci, Michel Denisot.

04:13Mon paradis, c'est ça.

04:17Avoir tous vos yeux braqués sur moi tous les soirs.

04:23Antenne dans 5, 4, 3, 2, 1...

04:29Bonsoir à tous.

04:30Bonsoir à toutes.

04:30Bonsoir à tous.

04:32En 2013, vous réalisez votre premier film

04:35qui s'appelle Toute ressemblance,

04:36qui porte sur les coulisses de l'univers de la télé,

04:38avec Franck Dubosc en présentateur de JT.

04:40Alors bon, le film n'a pas eu le résultat escompté,

04:43mais il y avait un super casting,

04:45un sujet qui peut passionner d'ailleurs.

04:48Est-ce qu'avec un peu de recul,

04:49vous comprenez ce qui s'est passé sur ce film ?

04:51Oui, oui, oui, je comprends.

04:53D'abord, c'est un premier film,

04:55et ensuite, il y a eu le scénario,

04:59donc le premier scénario me plaisait,

05:00après il a fallu en faire un paquet d'autres.

05:02Ensuite, le tournage s'est très bien passé.

05:05Ensuite, j'ai monté le film,

05:06et ensuite, on m'a, entre guillemets,

05:08enlevé le film,

05:09et quelqu'un d'autre a monté le film,

05:10donc c'est à la fin.

05:11Oui, donc bon, je ne vais pas faire d'histoire avec ça,

05:13mais je ne dis pas que c'était mieux ce que j'avais fait,

05:15mais c'était un peu compliqué à tous égards,

05:16mais ça reste une expérience.

05:19Le seul échec dans la vie que je connais,

05:21c'est de ne rien faire.

05:22Et après, on apprend.

05:23Donc j'ai appris, en faisant ce film,

05:26que si je...

05:26Ça vous a donné envie d'en refaire un ?

05:28Écoutez, oui, c'est un long travail,

05:30donc de temps en temps,

05:32j'ai encore envie d'en faire un,

05:33justement, à partir de cette expérience

05:34qui, pour moi, était très constructive.

05:36Sur l'univers de la télé encore ?

05:38Pas forcément.

05:38Pas forcément sortir de ça ?

05:40Non, non.

05:41Merci beaucoup, Michel Denisot.

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