Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 9 heures
Il connaît par coeur le monde du spectacle vivant et ne cesse de multiplier les projets sur scène comme à l'écran. Producteur, acteur, directeur de théâtre, auteur de pièces et metteur en scène, il porte toutes les casquettes par amour de la culture. Lui qui a grandi dans les coulisses des tournages de film, poursuit aujourd'hui l'aventure au Théâtre de la Renaissance avec l'adaptation du célèbre programme Il était une fois... l'Homme. Un projet ambitieux, intergénérationnel, qui réunit petits et grands autour d'une même histoire.
Comment le théâtre parvient-ils à rassembler à travers les âges ? Et comment jongler entre les métiers du spectacle tout en gardant le même élan créatif ? Cette semaine, Rebecca Fitoussi reçoit Arthur Jugnot dans l'émission Un monde, un regard. Année de Production :

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Musique
00:01C'est un grand passionné que je reçois aujourd'hui.
00:26Peut-être même un boulimique de travail, un hyperactif du spectacle, curieux de tous
00:31les mondes, assoiffé de connaissances, passeur d'émotions, metteur en scène, producteur,
00:36directeur de théâtre, auteur de pièces, acteur et même parfois régisseur.
00:41Cinéma, télévision, comédie musicale, il n'y a pas un aspect du métier qui est un
00:45secret pour lui, pas un recoin de la scène qu'il n'est explorée.
00:49Comme si, une fois débarrassé des inhibitions ou des complexes liés à un patronyme potentiellement
00:55encombrant, il avait décidé d'épouser entièrement et surtout librement le monde
01:00du spectacle vivant.
01:02J'aurais été frustré de n'être que comédien, dit-il.
01:05Résultat, cela fait plus de 20 ans qu'il monte des pièces et celle qu'il nous présente
01:09aujourd'hui a un charme tout particulier.
01:11Parce qu'elle touche à l'enfance, la vôtre, la mienne, la sienne aussi.
01:15Et puis parce qu'elle rassemble toutes les générations dans une même salle de 4 à
01:1980 ans, on rit ensemble.
01:21Pas des mêmes choses forcément, mais le partage est là.
01:23Une envie de fédérer derrière tout cela peut-être ?
01:26De gommer les âges pour mieux rassembler ?
01:29Quoi de mieux que l'humour, la danse, le chant et l'innocence de l'enfance ?
01:33Posons-lui toutes ces questions.
01:34Bienvenue dans Un Monde à un Regard.
01:35Bienvenue Arthur Jugnot.
01:36Merci d'avoir accepté notre invitation ici au Sénat.
01:40Ce spectacle qui nous rassemble, c'est Il était une fois au théâtre de la Renaissance.
01:45Et il reprend un classique de la télévision que les gens de mon âge et du vôtre ont bien
01:49connu.
01:50Un dessin animé pédagogique que vous avez réécrit, je crois, avec celle qui en avait
01:53les droits, Hélène Barillet, et vous l'avez adapté à l'époque.
01:56Il y a un travail très intéressant de modernisation, je trouve, d'un classique, tout en gardant
02:01les fondamentaux.
02:02Ça a été difficile de garder cet équilibre entre l'ancien et le moderne, entre les codes
02:07d'hier et les codes d'aujourd'hui ?
02:09Ce qui était surtout important, c'était que ce soit un vrai spectacle.
02:12Parce que c'était des dessins animés pédagogiques et ludiques, et il fallait faire un format
02:21d'une heure et quart, donc avec une vraie histoire qui tient, avec des enjeux, etc.
02:25Là où la série, on a les codes et c'est des explications de choses précises.
02:31Donc on voulait avoir un spectacle épique, une aventure, et dans lesquelles il y ait les
02:37codes du dessin animé.
02:37C'est pour ça qu'on n'a pas pris un dessin animé, on a pris les personnages du dessin
02:40animé, et on a créé une histoire avec tous ces personnages.
02:43Et il y a plein de niveaux de lecture dans ce spectacle, adultes, jeunes enfants et même
02:47adolescents rient à différents moments, en fonction des références qu'ils comprennent.
02:52Je me suis même demandé si vous aviez été accompagné par des jeunes pour écrire
02:55ce spectacle.
02:56Il y a des choses qu'un adulte de votre âge et du mien ne peut pas inventer, il faut
03:00aller les chercher quelque part, et forcément dans la tête de jeunes, non ?
03:03Je ne sais pas, après, quand on est auteur ou mettant en scène, il faut
03:07être à l'écoute de tout.
03:10Donc moi je suis très curieux, je regarde plein de choses, je vais voir des spectacles
03:15en quantité industrielle, des spectacles pour les enfants, pour les adultes, de la
03:19magie de la dent.
03:20Et les réseaux sociaux, au TikTok, il y a des choses ?
03:22Moi je ne suis pas du tout aux réseaux sociaux, mais…
03:26Il y a des références de cet ordre dans le spectacle.
03:28Peut-être, je ne sais pas.
03:30Après, je suis avec des acteurs, certains, je pourrais être leur père, hélas.
03:35Et donc, voilà, c'est aussi, moi je travaille avec tout un groupe de gens, j'ai une assistante
03:41qui va me dire, ah tiens, on peut faire ça, je dis, pourquoi pas, on essaye, les claragistes,
03:45la chorégraphe, enfin voilà, c'est-à-dire que j'ai des équipes et des acteurs, certains
03:50sont jeunes, donc je pense qu'on mélange tout ça.
03:52Ah oui, c'est ça, ça vient d'eux ?
03:54Peut-être pas, ça vient de moi, peut-être que je ne fais pas mon âge.
03:57Et c'est vrai que ces comédiens, il faut saluer leur performance, ils ont l'air de prendre
04:00un plaisir immense sur scène, et c'est très agréable, quand on est dans le public, de
04:04voir que les comédiens prennent aussi du plaisir.
04:06Ce qui vous rassemble tous, c'est quoi ? C'est une âme d'enfance, c'est d'avoir
04:09gardé un peu la légèreté de l'enfance ?
04:11Il y en a qui sont encore des enfants, mais pour les plus vieux.
04:14Oui, bien sûr, l'idée c'est justement de se dire, on n'a peut-être pas très
04:20envie de grandir, donc ça permet de rester dans ce genre de vie.
04:24dans cet univers-là, et on parlait des niveaux de lecture, mais moi j'ai été bercé
04:31avec les Pixar, et je trouve qu'ils ont réussi à faire un truc formidable, c'est-à-dire
04:35que si on regarde ça avec un monde de 3 ans, de 12 ans, de 16 ans, ou de 44 et 10, on
04:43prend autant de plaisir, on ne rit pas aux mêmes choses, et voilà.
04:45Donc l'idée c'était de faire un spectacle avec plein de degrés de lecture, avec plein
04:49de valeurs, avec de la culture indolore, et on sort en disant, ah j'ai appris ça, ça,
04:52ah tiens, c'est vrai quand même, ça c'est important, etc.
04:56Et en même temps, de façon très ludique.
04:57Vous avez quand même dit un jour, un peu en riant, peut-être que je montre ce spectacle
05:01pour ne jamais vieillir ou grandir.
05:03Est-ce que derrière la blague, c'est un peu vrai ? Est-ce qu'il y a aussi une forme
05:06de légèreté, de l'enfance ?
05:08Qui a dit que c'était une blague ?
05:09Ben voilà, alors ça n'allait peut-être pas du tout.
05:11Non, non, bien sûr, oui, évidemment, on est… Et puis c'est aussi, pour un metteur
05:15en scène ou un auteur, le spectacle jeune public ou familial permet des folies, ou sur
05:24un spectacle adulte, c'est plus compliqué, là tant qu'on peut s'amuser à faire du
05:27cirque, de la magie, de la chanson, c'est vraiment aussi une excuse pour s'amuser.
05:34– Oui, l'une de vos phrases préférées, c'est quand même « ils vécurent enfants
05:38et eurent beaucoup d'heureux ». Donc il y a quand même chez vous une envie de retourner
05:43dans le monde de l'enfance, ou en tout cas un amour du monde de l'enfance et de la
05:45légèreté que ça suppose, j'imagine.
05:47– Alors je pense, je dis ça, je l'analyse en parlant avec vous, mais j'ai longtemps
05:53été le plus jeune de tout ce que je faisais.
05:55C'est-à-dire que j'étais très jeune producteur, j'étais très jeune directeur
05:58de théâtre, même metteur en scène, etc. J'ai toujours été entouré par des gens
06:02plus vieux, et c'était assez formidable, parce qu'on a ces pères qui sont plus,
06:06ils vous apprennent plein de choses, on arrive dans une troupe de théâtre, on est le petit
06:09jeune, c'est hyper sympa. Et je pense qu'hélas, depuis quelques années, je commence moi-même
06:14à travailler avec des gens plus jeunes que moi, voire beaucoup plus jeunes.
06:17Et donc, tu vois, on se dit « ah mais… »
06:19– Un réflexe.
06:20– Mais qu'est-ce qui se passe ? Mais non, moi aussi, je veux rester un petit garçon.
06:24Et donc, ce truc-là fait que, oui, je pense que… Et plus je vais vivre, plus j'ai envie
06:30de rester dans le monde de l'enfance.
06:32– Et puis, il y a des adultes, et peut-être aussi plus lourds, plus tristes.
06:35– Il est nul, sauf au Sénat, où ils font des choses formidables.
06:37– Il y a une autre caractéristique dans ce spectacle qui est marquante, c'est son rythme.
06:42Ça n'arrête jamais. Et vous dites vous-même « j'aime les spectacles interactifs et j'ai
06:46une peur panique de l'ennui. Il faut qu'il y ait des surprises tout le temps pour les grands
06:50et les petits, j'aime les changements de rythme. » L'époque est aussi à ça.
06:53L'époque est aussi au zapping, au scroll, au swipe. Il faut garder l'attention des enfants
07:00et des jeunes, peut-être plus encore aujourd'hui qu'avant.
07:03– Peut-être. Après, ça, pour le coup, c'est mon rythme à moi qui m'importe.
07:08Mais c'est sûr que les… Enfin, même le formatage des séries qu'on regarde sur les plateformes
07:16de streaming, c'est les 40 minutes, etc. Moi, quand j'étais petit, on regardait les films
07:21d'1h30. C'était comme ça. Donc, c'est vrai qu'il y a un zappage, un zapping plus rapide.
07:28On voit les mômes dans le métro, ils regardent des séries en x2.
07:32– Pas que les mômes, d'ailleurs. – Oui, pas que les mômes, évidemment.
07:35Mais donc, moi, il faut qu'il y ait le rythme, il faut que ça fasse boum, boum, boum, tout de suite.
07:41Voilà, le boum est hyper important.
07:42– Donc, en cela, vous êtes complètement adapté à l'époque.
07:43– Oui, mais je peux aussi regarder quelque chose de très lent et longtemps, si c'est passionnant.
07:52Mais, oui, je ne sais pas, c'est le contraste, moi, qui est important.
07:56Et c'est là où, dans « Il était une fois », je suis très heureux du mélange.
08:00C'est-à-dire qu'on est vraiment sur de la comédie, après avoir un moment très joli,
08:05après avoir une chanson, après avoir une chorégraphie,
08:07un homme qui va faire un salto, il y en a un qui vole,
08:09il y a des lumières, les décors changent, c'est d'avoir tout le temps
08:13des perpétuelles surprises, en fait, visuelles, pas que visuelles.
08:17– Et des ruptures de rythme et de sens.
08:19J'ai un document à vous proposer, il s'agit d'une archive,
08:22ça fait partie des rituels de cette émission,
08:23je vais la décrire avant de vous demander de la commenter.
08:26Est-ce que vous le reconnaissez déjà ?
08:28– Pas du tout. – Très bien, tant mieux.
08:30– Je peux vous dire, c'est André-Antoine, évidemment.
08:31– Alors voilà, c'est un dessin d'André-Antoine,
08:33dans la revue Illustrée, publiée en 1900.
08:35André-Antoine, né au milieu du XIXe siècle, mort en 1943,
08:40il est considéré comme le créateur de la fonction de metteur en scène,
08:42au sens moderne du terme, et il fondra le Théâtre Libre en 1887
08:47pour défendre au théâtre l'école naturaliste.
08:50Et donc il prônera un jeu naturel, inscrit dans un décor très réaliste,
08:54exact, avec des accessoires vrais, des costumes inspirés du réel,
08:58et il a donné son nom à l'actuel Théâtre Antoine.
09:00Est-ce que c'est une école qui vous parle en tant que metteur en scène ?
09:03Et d'ailleurs, quels sont vos mentors en tant que metteur en scène ?
09:06Est-ce qu'il y a des personnages comme André-Antoine ou d'autres
09:08qui vous ont inspiré en tant que metteur en scène ?
09:10– Donc le Théâtre Antoine, c'est le Théâtre André-Antoine.
09:12– Exactement.
09:12– Je pensais qu'André-Antoine, c'est lui qui avait créé les andouillettes.
09:16Ah !
09:16– Non, peut-être aussi, mais en tout cas non.
09:19– Ce n'est pas ma meilleure manière.
09:21– Mais vous avez des mentors comme ça dans la mise en scène ?
09:24Il y a des gens qui vous ont inspiré ?
09:25– Non, j'ai des styles qui me plaisent beaucoup.
09:30Moi, je vais beaucoup à Londres voir des musicales.
09:32J'adore des gros shows comme ça, ça me plaît beaucoup.
09:37Mais après, ils ont des moyens que nous n'aurons jamais, hélas.
09:41– Ah oui ? En Angleterre ?
09:43– Oui, c'est la culture de ça.
09:45C'est-à-dire qu'ils vont créer des spectacles
09:49qui vont coûter des millions et des millions d'euros,
09:51mais parce qu'ils vont les amortir sur des années et des années,
09:53parce que les gens vont à Londres et se disent
09:56« Tiens, je vais aller me balader, hop, je vais me faire une comédie musicale. »
09:58Il n'y a pas la barrière de la langue,
09:59parce que c'est en anglais, c'est international.
10:01Enfin, il y a plein de raisons.
10:02– Vous regrettez qu'on n'ait pas ce système ici ?
10:04Qu'on n'ait pas cette culture de la comédie musicale, d'ailleurs ?
10:06On commence à l'avoir un peu.
10:07– On commence à l'avoir un peu,
10:08mais un touriste américain ou polonais
10:12ne va pas aller voir un spectacle en français.
10:14Ils vont aller peut-être au Moulard Rouge, au Paradis Latin,
10:18mais il n'y a pas ce…
10:20Voilà, il y a cette barrière de la langue qui bloque,
10:23et donc on est quand même sur un public francophone.
10:28– Oui, un public restreint, du coup.
10:29– Donc, restreint, c'est quand même beaucoup de gens, mais…
10:32– Je lisais que lorsque vous étiez plus jeune,
10:36en couple avec Salomé Lelouch,
10:37son père, Claude Lelouch,
10:38vous avait prêté les clés de son ancienne salle de cinéma,
10:41Ciné 13, transformée en théâtre,
10:43et que le deal, c'était que vous pouviez le diriger
10:45tant que vous ne perdiez pas d'argent.
10:47Est-ce que c'est comme ça que vous avez fait connaissance
10:50avec la fonction de directeur de théâtre
10:52et que vous vous êtes familiarisé avec le code du travail,
10:55les fiches de paye, tout ça ?
10:56C'est comme ça ?
10:57– Oui, oui, complètement.
10:59– Vous avez appris le métier ?
11:00– C'est-à-dire que Claude était venu voir un spectacle
11:03que j'avais monté, produit, mis en scène,
11:05avec trois bouts de ficelle,
11:06et puis il était un moment où…
11:08Enfin, il y avait sept salles et il a dit
11:09« mais vraiment, ça s'est fait à un repas comme ça,
11:13tiens, prends les clés et on va essayer ».
11:16Et puis c'est là qu'avec Salomé, on a fait nos armes,
11:19on a appris à produire vraiment…
11:22– Mais c'est une fonction dont on ne parle quasiment jamais,
11:24ça consiste en quoi, directeur de théâtre ?
11:27Ça suppose quoi ?
11:27Parce que vous, vous êtes directeur de plusieurs théâtres.
11:29– Oui, oui, ça consiste à…
11:33Il y a plusieurs aspects, il y a gérer la salle en elle-même
11:38et il y a gérer les productions qu'on produit.
11:41Donc gérer une salle, c'est faire des RH,
11:44gérer du personnel, la billetterie, des agisseurs, des ouvreurs,
11:49vérifier que le bâtiment ne tombe pas en ruine,
11:53– Et le métier évolu ou pas ?
11:54– Et après, il y a la production de spectacles,
11:56choisir un spectacle, choisir des acteurs,
11:58négocier les contrats, choisir la communication,
12:02croiser les doigts très fort pour que ça marche,
12:04et continuer.
12:07Mais la vraie chose éreintante quand on est directeur de théâtre,
12:11c'est que quand on est un producteur de théâtre ou un producteur de films,
12:16on va faire les films qu'on veut faire ou qu'on a besoin de faire, etc.
12:21Quand on est propriétaire d'un cinéma,
12:24un film ne marche pas, on prend une autre bobine, on met un autre film.
12:28Nous, quand on a un spectacle qui ne marche pas,
12:31il faut le changer, parce qu'on a une économie
12:33qui fait que le théâtre doit absolument tourner,
12:35on a des frais généraux qui sont très importants,
12:39donc on ne peut pas du tout fermer.
12:41Ce qui veut dire que si on sent qu'un spectacle ne marche pas,
12:44il faut déjà avoir un plan B et un plan C,
12:46parfois un plan D, et tout le temps,
12:50et même quand on a des spectacles qui marchent,
12:52surtout dans des gros théâtres, si on a des vedettes,
12:55c'est des gens qui ne vont jouer pas très longtemps,
12:57qui ont joué trois, quatre mois.
12:58Donc ça veut dire qu'on est tout le temps dans le recherche et développement.
13:04– Et est-ce que c'est un milieu culturel qui est touché lui aussi
13:06par la concentration ?
13:08Parce qu'on voit dans l'édition, on le voit dans le monde médiatique,
13:11il y a des grands groupes qui rachètent des théâtres.
13:13Est-ce que ça, c'est en train de changer la donne,
13:17de modifier le métier ?
13:18– Alors, c'est sûr qu'il y a deux, trois grands groupes
13:21qui ont acheté beaucoup de théâtres,
13:24mais malgré tout, ils ne les font pas tourner.
13:27C'est-à-dire qu'ils prennent des artisans
13:29qui savent gérer les théâtres.
13:31– D'accord.
13:31– C'est-à-dire que même les groupes
13:35qui ont repris des très gros théâtres,
13:38ils ne prennent pas un môme qui sort d'HEC pour le gérer.
13:40Ils vont prendre des metteurs en scène,
13:42ils vont prendre des hommes de théâtre,
13:44pas forcément des metteurs en scène,
13:45mais des gens qu'ils connaissent,
13:47parce qu'il n'y a pas de recettes,
13:49ils les auraient tous.
13:50Mais il faut aussi gérer l'humain,
13:55il faut gérer les metteurs en scène,
13:56il faut gérer les auteurs,
13:57il faut gérer les comédiens
13:58qui sont tous complètement cinglés.
14:00Et ça, on ne peut pas le faire avec un manuel.
14:04– Vous avez employé le mot de artisan,
14:06je trouve ça intéressant.
14:07Vous vous sentez artisan ?
14:08– Je suis complètement artisan, évidemment.
14:10– C'est vrai ?
14:10– Pourquoi ce mot ?
14:12Qu'est-ce qui vous rend artisan plutôt qu'artiste,
14:14je vais dire ?
14:14– Je suis les deux.
14:15– Peut-être les deux, d'ailleurs.
14:15– Je suis les deux,
14:16et puis je serais très frustré.
14:18– Si on disait que vous n'étiez pas artiste.
14:19– Non, non, mais je suis artiste
14:20parce que je crée,
14:22que j'ai envie de raconter des choses,
14:25faire passer des messages,
14:26et de ce côté-là, artiste,
14:30mais il y a l'artisan qui fabrique avec ses mains
14:33et qui va petit à petit rajouter une pierre à l'édifice
14:36et qui va essayer d'améliorer un lieu, une société.
14:42Et artisan, c'est aussi pour dire,
14:46il n'y a pas 15 millions derrière,
14:47donc il faut que ça marche.
14:49– Avec les moyens du bord.
14:50– Ça veut dire que l'artisan, ça veut dire
14:52peut-être juste prise de risque.
14:53– Il faut dire que le théâtre, un peu comme Obélix,
14:57avec la potion magique, vous êtes tombé dedans à la naissance.
15:00Vous êtes même nourrisson, je crois,
15:01quand votre mère vous confie à Marianne Chazelle
15:03pour aller saluer le public
15:05à la fin d'une représentation du Père Noël est une ordure.
15:08Le monde du spectacle a complètement bercé votre enfance,
15:10pas seulement grâce à votre père, Gérard Juniot,
15:12mais aussi grâce à votre mère, Cécile Magnon,
15:15une costumière de grand talent, dites-vous.
15:17Et vous dites, quand j'étais môme,
15:19elle m'avait confectionné un costume de cornet de glace.
15:21Pour la sortie de SOS Fantôme,
15:23elle m'avait fabriqué une combinaison en polystyrène
15:25qu'elle avait teinte comme celle dans le film.
15:27C'était quand même difficile d'échapper au monde du spectacle,
15:29dans ce contexte.
15:31La preuve.
15:32Il y a une forme de déterminisme, oui.
15:35Je ne sais pas, en tout cas, ce qui était intéressant,
15:36c'est que moi, je n'étais pas du tout,
15:38moi, je n'étais pas un enfant acteur.
15:39J'étais, au contraire, même jusqu'à 18 ans,
15:42j'étais plutôt…
15:43Isolé de ça.
15:44Oui, enfin, à vouloir faire des conneries avec mes copains
15:46et puis dans une sorte de rejet.
15:49Et à 18 ans, tout à coup,
15:51quand tout à coup, il a fallu que je fasse quelque chose de ma vie,
15:53il y a eu une espèce d'évidence de…
15:55je me suis caché ça pendant longtemps.
15:58Une sorte de rejet avant ?
15:59Oui, oui, de ne pas vouloir être là-dedans.
16:03Et qu'est-ce que vous avez ressenti la première fois
16:04que vous avez été monté sur scène ?
16:05Enfin, quel a été le déclic, d'ailleurs ?
16:06Qu'est-ce qui fait qu'à 18 ans, vous vous dites
16:08« ça y est, bon, maintenant, je vais arrêter de me mentir à moi-même ? »
16:10En fait, quand j'ai eu mon bac, je me suis dit
16:12« je vais faire une année sabbatique »,
16:14mes parents m'ont dit
16:15« mais non, ça fait 17 ans que tu as une année sabbatique ».
16:17Pas parce que je suis un génie,
16:18parce que je suis né en fin d'année.
16:20Et donc, j'avais quand même envie de commencer à raconter des histoires,
16:24et donc je me suis inscrit dans une école à Londres pour…
16:27Ah, on y revient, toujours.
16:28Pour une école de réalisation de films.
16:32D'accord.
16:33Je pense aussi à Londres pour que mon patronyme soit moins important, etc.
16:39Sauf qu'il ne prenait que des majeurs, il fallait avoir 18 ans.
16:44Et vu que j'étais en fin d'année,
16:45donc j'ai dit « bon, je vais glendouiller un peu,
16:48fais ce que tu veux, mais fais quelque chose ».
16:52Et donc, je me suis dit que j'allais m'inscrire dans un cours de théâtre,
16:55parce que c'était bien de jeter une caméra,
16:56de prendre pour Luc Besson,
16:57et de faire la trans-soussante,
16:59mais il fallait savoir ce que c'était qu'un acteur,
17:01diriger un acteur.
17:03Et donc, je me suis inscrit au cours Périmony,
17:08et j'étais tout au fond pendant quelques semaines,
17:11et un jour, le prof m'a dit « bon, maintenant, ici,
17:14ce n'est pas un stage d'observation.
17:16En partie, on a le droit de se planter,
17:18on peut faire ce qu'on veut,
17:18mais il faut monter sur scène et il faut comprendre ce que c'est qu'un acte. »
17:21Et donc, moi, j'étais très, pour le coup, pétrifié par ça,
17:24en me disant « non, non, mais je… »
17:27Et puis, j'ai dû y aller,
17:28et quand j'y suis allé, je me suis dit « ah oui,
17:30en fait, c'est totalement chez moi, ici. »
17:32Ah oui, vous vous êtes dit « c'est chez moi,
17:33la scène, c'est chez moi. »
17:34Ah oui, c'est chez moi.
17:35Ça a été un des clés.
17:36Qu'est-ce qui a été si évident ?
17:38J'étais bien, c'est-à-dire que j'étais très timide et tout d'un coup,
17:41je pouvais parler, j'ai senti que j'avais écrit un petit texte,
17:45que j'avais fait marrer les gens avec en plus une pirouette à la fin d'émotion.
17:49Et je me suis dit « oula, j'ai tout d'un coup le pouvoir de l'émotion,
17:54quelle qu'il soit, sur le plateau. »
17:56C'est fou parce que beaucoup de comédiens disent qu'ils sont extrêmement timides,
17:59ce qui est difficile à comprendre vu du public,
18:01parce qu'on se dit comment on peut être timide et monter sur scène.
18:03– C'est sûr.
18:03– Et au fond, il y a finalement…
18:04– En cours de théâtre, c'est une thérapie pour plein de gens.
18:07– Pour les timides ?
18:08– Pour les timides, pour les gens qui ne sont pas compris,
18:11pour les gens malheureux, pour les gens…
18:12Enfin, on va dans n'importe quel cours de théâtre en première année,
18:16il y a vraiment beaucoup de gens qui sont là juste aussi pour se retrouver
18:19avec des gens qui ont les mêmes soucis.
18:21Et puis après, ça s'écrême pour ne garder que les vrais passionnés.
18:25Mais c'est un refuge aussi en cours de théâtre.
18:27– À la lueur de celui que vous êtes aujourd'hui,
18:29quel conseil donneriez-vous au petit garçon que vous étiez ?
18:31– Qu'est-ce que vous lui diriez avant qu'il ne se lance dans la vie ?
18:36– Qu'est-ce que je pourrais lui dire ?
18:40Non mais en plus, pas grand-chose, parce que j'aime bien
18:45pas savoir ce qui va se passer, avoir la surprise.
18:49Je suis très heureux de ma vie globalement,
18:51donc j'adorerais l'enfant que j'étais.
18:53Donc je juste kiffe, parce qu'en vieillissant,
18:59on se rend compte qu'il y a moins de temps,
19:00et donc il faut prendre…
19:01– On en revient à cette histoire d'enfant, d'adulte ?
19:05– Et plus je grandis ou vieillis, plus je veux prendre du kiff, parce que…
19:11– Plus je grandis à plus de 40 ans, c'est original comme expression.
19:14– Ouais.
19:15– Faut le dire, plus je vieillis.
19:17– Non, on peut le dire.
19:21– J'ai des photos à vous proposer, Arthur Jugnot.
19:25Ça fait aussi partie des rituels de cette émission.
19:27La première, la voici, c'est plus qu'une photo,
19:29c'est la couverture d'un livre qui s'appelle « Au nom du clan ».
19:32C'est le titre d'un livre-entretien signé Philippe Spanguero,
19:35qui est allé à la rencontre de filles et de fils d'eux,
19:37pour savoir comment ils avaient vécu l'héritage d'un père ou d'une mère célèbre,
19:40et comment quand on est enfant, ou même boulanger,
19:43même d'un enfant de boulanger ou de prof,
19:45il y a une forme de loyauté qu'on s'impose,
19:47et dont on a du mal à s'extirper.
19:49Philippe Spanguero lui-même l'a vécu,
19:51puisqu'il est d'une famille très connue en Occitanie,
19:55famille de rugby.
19:56Ça vous parle, ce conflit de loyauté ?
19:59– Je ne crois pas, mais…
20:05pas le conflit…
20:07Je pense que de toute façon, on se construit pour ou contre.
20:12C'est-à-dire qu'on est dans un truc de
20:14« Ah, c'est super, je vais faire ça »,
20:16ou « Non, mes parents, c'est des vieux cons,
20:18et je vais faire le contraire ».
20:20Moi, je n'ai pas ressenti ce conflit,
20:27j'ai ressenti de la timidité,
20:29parfois des moments un peu compliqués de dire les choses,
20:31et en même temps, le problème de nos métiers,
20:37c'est que c'est un métier très subjectif.
20:40Et donc, entre guillemets, on est maçon,
20:45on construit un mur, il est droit, il n'est pas droit,
20:48il y a un cahier de commandes.
20:49– Ce sont des critères objectifs.
20:50– Relativement objectifs.
20:53Et donc là, ce qui est dur, c'est de se dire
20:57« Tiens, je plais, je ne plais pas, ça marche, ça ne marche pas »,
21:01et de ne pas vouloir que les parents répondent de vous,
21:08et en même temps, de vouloir faire sa place.
21:09Enfin voilà, donc c'est des tiraillements,
21:13et en même temps, il faut aussi affronter ça,
21:18et quand on affronte ça, on se dit « Ah, mais en fait, je suis hyper heureux, donc… »
21:22– Pourquoi on prend de la tête, quoi ?
21:23– Non, on se prend toujours la tête, de toute façon, pour tout,
21:26mais je ne crois pas qu'il y ait de conflit, en tout cas.
21:28C'est forcément compliqué pour plein de choses,
21:31et puis compliqué aussi pour les parents,
21:34parce que c'est des métiers où on est tout le temps comparé,
21:39on est dans des entretiens d'embauche permanents.
21:42Chaque casting, c'est un entretien d'embauche.
21:44On est souvent rejeté d'un projet, donc il faut arriver à le vivre.
21:49Pour 50 comédiens qui gagnent bien leur vie,
21:51il y en a des milliers qui galèrent, mais qui sont passionnés,
21:54donc ils vont quand même s'accrocher, c'est super.
21:56Donc ce qui était important, je pense, pour mes parents,
22:01c'était de comprendre que je faisais ce métier par passion,
22:07et pas…
22:08– Pour copier ?
22:09– Pour copier, ou parce que ça paraît facile,
22:12ou parce que… pour devenir une vedette.
22:16– Mais vous êtes père de famille vous-même, par exemple,
22:18comment vous appréhendez…
22:19Ben oui, vous êtes connu vous aussi, vous êtes célèbre vous aussi,
22:22vous allez peut-être être une figure, peut-être pas écrasante,
22:25mais en tout cas imposante pour vos enfants.
22:28Vous allez préparer ce terrain-là avec eux ?
22:30Vous y avez pensé ?
22:31– C'est toujours pareil, c'est-à-dire que je suis type pour dire à mon fils,
22:36ben non, fais pas ça.
22:37Donc ce qu'il faut, c'est qu'il soit heureux, voilà.
22:42Et c'est des métiers qui peuvent rendre très heureux,
22:44mais aussi très malheureux, parce qu'ils peuvent être très très durs.
22:47Donc c'est au moins préparer à ça,
22:49et de comprendre que c'est un bateau,
22:53mais que le bonheur, il est dans le chemin.
22:55Il est dans la création, il est dans l'écriture d'une pièce.
22:58– Il n'est pas dans le résultat ?
22:59– Il n'est jamais dans le résultat.
23:01C'est un moment de kiff, c'est super, on boit une coupe de champagne,
23:04et tout le monde est content, mais le bonheur, il n'est pas là.
23:08Il est dans le chemin.
23:08Et ça, je pense que c'est le truc le plus important
23:14que j'essaie d'enseigner à mes enfants.
23:17– À vos enfants.
23:18J'ai une deuxième photo, la voici,
23:20vous allez, j'imagine, la reconnaître, là, pour le coup.
23:22– Dorothée !
23:23– Bien sûr !
23:24– L'animatrice culte des émissions pour enfants des années 80.
23:28Elle remonte sur scène pour une série de concerts.
23:30– Comme un tremblement de terre.
23:31– Oui, je vois que vous connaissez vos classiques.
23:35– Évidemment.
23:36– Je sais que vous avez été marquée, d'ailleurs, par le club Dorothée,
23:38c'est ce que vous regardez.
23:39– Moi, je fais partie de la génération, je suis beaucoup plus debout, mais…
23:42– Ah non, pas du tout.
23:45Quel flatteur, mais non !
23:46– Non, mais notre génération, elle sortait de l'école,
23:49elle jetait le cartable, hop, elle se mettait dans la télé,
23:52et on regardait tous pendant une heure, une heure et demie,
23:54le club Dorothée, les quatre dessins animés,
23:58et le lendemain, on arrivait à l'école,
23:59« T'as vu ? Ouais, machin, c'est pas si c'est ça ! »
24:00Donc, j'avais cherché, c'est incroyable !
24:02Et donc, oui, j'étais complètement bercé.
24:06– Vous êtes un nostalgique de ces années-là, quand même,
24:08de ces années 80, c'est vrai ?
24:09Pourquoi ? Parce qu'on était plus créatifs, plus légers, plus…
24:13– Pourquoi ?
24:15– Bah, déjà, parce que c'est une période où j'étais enfant,
24:19et je n'avais peur de rien.
24:21– Et aujourd'hui, vous avez peur de tout.
24:23– J'ai peur de tout. J'ai peur.
24:26Mais parce que je…
24:29j'aime les couleurs des années 80, j'aime la mode des années 80,
24:33je suis… d'ailleurs, il y a été une fois,
24:35on est un peu dans ce truc-là,
24:37il y a trois ans, j'avais monté Denver,
24:38le dernier dinosaur, qui était une adaptation pareille.
24:41J'aime cette gaieté-là, cette insouciance-là.
24:45– Vous referez un spectacle pour enfants ?
24:47C'est un univers qui vous enchante ?
24:49– Oui, il faut trouver le…
24:50Moi, je ne montre pas les spectacles pour l'en télé-spectacle,
24:52mais si, tout d'un coup, j'ai une idée ou quelque chose qui m'a envie…
24:56– Un Jeannet Serge sur scène ?
24:58– Jeannet Serge, sur scène.
24:59– Ou Olivier Tom.
24:59– J'aime beaucoup le volet, mais je ne suis pas sûr que ce soit…
25:01– Olivier Tom, ça serait compliqué aussi.
25:03– Olivier Tom, oui.
25:04– Une dernière photo, qui n'a rien à voir.
25:06Ce sont les bijoux qui ont été volés au Louvre.
25:08– Ah bon, ils ont volé des bijoux ?
25:09– Oui, vous avez vu ça, vous aussi.
25:12Un butin estimé à 88 millions d'euros, si tant est qu'il soit estimable.
25:15D'ailleurs, c'est un vol qui fascine quand même,
25:17qui a fasciné beaucoup de Français, voire tous les Français,
25:20sans blesser, ni violence.
25:22Et là, c'est à l'homme de théâtre que j'ai envie de parler.
25:25Est-ce que… parce que c'est un peu à l'Arsène Lupin,
25:28c'est vraiment quelque chose peut-être d'inspirant même.
25:31Qu'est-ce qu'il en pense, l'homme de théâtre,
25:32quand il voit un vol comme celui-là,
25:34qui s'est produit à la disqueuse, à l'ancienne, rapide, efficace ?
25:38C'est terrible, mais…
25:39– Oui, moi, je… en fait, j'ai vraiment un truc de…
25:45mais ils vont se faire choper.
25:46C'est-à-dire que j'ai une passion pour le crime parfait,
25:50que ce soit à la corde, le ministère de la Chambre jaune, etc.
25:53Et je me dis, mais…
25:54Comment est-ce qu'ils préparent ça ?
25:58Ils partent avec leur thémac sur tout,
26:00mais après, ils vont où ?
26:01Ils vont forcément se faire choper.
26:02C'est-à-dire que là, il y a la France entière qui les recherche.
26:05Il y en a deux qui se sont fait choper très vite,
26:06mais je trouve ça fascinant.
26:09En fait, au-delà du plan, je me dis,
26:10à quel moment ils se disent…
26:11OK, donc il y a une grue.
26:13Mais alors, ils l'ont louée,
26:14mais donc il faut des faux papiers.
26:15Mais il y a forcément une caméra.
26:17Ils vont les suivre.
26:18C'est-à-dire qu'il y a maintenant…
26:19– J'étais sûre que l'homme de scène
26:20et l'homme de théâtre réfléchiraient au scénario.
26:23– C'est passionnant des trucs en me disant
26:24comment ils…
26:26Est-ce qu'ils vont réussir le crime parfait ?
26:30Et aujourd'hui, je pense que c'est compliqué
26:32de faire un crime parfait.
26:33C'est-à-dire qu'on peut faire un crime parfait
26:35à la campagne si ça n'intéresse personne
26:38d'une petite boulangerie.
26:40Quand on va braquer…
26:42– Le Louvre.
26:42– Le Louvre, a priori…
26:43– Il y a un moment…
26:45– Mais c'est évidemment passionnant.
26:46– L'aventure s'arrête.
26:46– Et comme tout le monde,
26:48je passe sur les quais, hop, je regarde la fenêtre.
26:49– J'ai une dernière question qui est en lien
26:53avec le décor qui nous entoure, Arthur Junior.
26:55Nous sommes entourés de quatre statuts
26:57qui représentent chacune une vertu.
26:59Il y a la sagesse, la prudence, la justice et l'éloquence.
27:03Est-ce qu'il y a une de ces vertus
27:04que vous avez envie de défendre,
27:06qui vous parlent, qui vous caractérisent ?
27:08– Je serais plus de ce côté.
27:08Je serais plus éloquence et justice.
27:10– Éloquence et justice.
27:11– Sagesse et prudence.
27:12– Et si vous deviez choisir entre éloquence et justice,
27:14ce serait la question ?
27:14– Pour mon métier, je mettrais l'éloquence.
27:17– Oui.
27:17– Mais la justice, c'est important.
27:19– Donc plutôt l'éloquence, quand même.
27:20– Oui, oui.
27:21La justice peut être, hélas, subjectivée,
27:24mais l'éloquence, un peu moins.
27:26– Bon.
27:27– Eh bien, on s'arrêtera sur ce mot, alors.
27:28Merci infiniment, Arthur Junior, d'avoir été notre invité
27:30dans ce beau rendez-vous en monde un regard.
27:33Et merci à vous de nous avoir suivis,
27:34comme chaque semaine, émission à retrouver en replay
27:36sur notre plateforme publicsénat.fr,
27:39mais aussi en podcast.
27:40À très vite, merci.
27:41– Sous-titrage Société Radio-Canada
27:54– Sous-titrage Société Radio-Canada
27:54– Sous-titrage Société Radio-Canada
27:55– Sous-titrage Société Radio-Canada
27:56Merci.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations