Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 21 heures
Transcription
00:00Ah, Pierre ! Je m'étais intéressée dans mes études de sociologie beaucoup à la déviance sociale en fait et au stigmate de la déviance et à la construction sociale de la déviance.
00:18Je m'étais intéressée beaucoup à la toxicomanie notamment et à la gestion de la toxicomanie.
00:22J'avais fait ma maîtrise sur une étude comparative entre la gestion de la toxicomanie en France et en Suisse allemande qui était très en avance sur la politique de réduction des risques.
00:33A force de me focaliser sur la déviance, j'ai commencé à m'intéresser à la norme et à l'hypernorme.
00:40Il y avait un sujet très très intéressant pour moi dans le fait que la police était cette hyper représentation de la norme qui était aussi un peu détestée.
00:52Soit il y a trop de flics, soit ils ne sont jamais là quand on a besoin d'eux, etc.
00:57Donc une espèce de position impossible du flic en fait dans la société par rapport à la représentation qu'on en avait.
01:05Je ne sais plus qui avait proposé, je crois que c'était une initiative de Jospin à l'époque, pour que la police, notamment dans les quartiers défavorisés,
01:14ressemble un peu plus à son public, plus que des moustachus avec l'accent du Sud,
01:20avait décidé de lancer ce nouveau statut d'adjoint de sécurité qui ne nécessitait pas, on ne passait pas par un concours en fait, c'était des entretiens.
01:29Et on entrait comme ça dans la police, on faisait trois mois d'internat ou deux mois d'internat et ensuite on allait sur le terrain en tant qu'adjoint de sécurité.
01:39J'ai eu un six coups des années 60 parce qu'il n'y avait pas non plus de masse de budget.
01:47Donc on avait ces espèces de petites automatiques six coups qui étaient parfois un peu rouillées.
01:53Il y a eu pas mal d'accidents d'ailleurs.
01:54Et oui, oui, tout à fait, j'ai été sur le terrain avec un uniforme et un flingue.
01:59Au choix.
02:01Pas mes lunettes alors.
02:03Alors là, on est sur Problemos.
02:09C'est marrant, les deux ensemble c'est rigolo.
02:12Bah oui, Saint-Bernard, des personnes sans papier qui sont réfugiées dans l'église Saint-Bernard à la Goutte d'Or.
02:21Et intervention de CRS.
02:25C'est fait la une de l'Huma.
02:26Ce qui est quand même un peu classe pour une fille de communiste.
02:28J'avoue que...
02:30Là, je pense que j'ai quand même...
02:32Enfin voilà, j'ai marqué des points chez moi ce jour-là.
02:37Ah bah alors, c'est Richard Pryor.
02:39C'était une révélation.
02:41C'est une époque où il n'y avait pas YouTube et tout ça.
02:44Donc moi vraiment, je ne savais même pas que ça existait.
02:48Je n'avais aucune idée de ce que c'était.
02:49Et effectivement, Kader m'avait effilé un DVD de Richard Pryor et de Georges Carlin aussi.
02:54Les deux ensemble ont été mes premières inspirations de stand-up.
02:59Oui, oui.
02:59Et je pense que ce que ça m'a révélé, c'est quand même la possibilité de parler de choses graves.
03:06En fait, c'est-à-dire que jusqu'ici, jusqu'au moment où j'ai vu pour la première fois du vrai stand-up,
03:15j'étais encore dans une idée de la comédie qui devait être totalement burlesque et un peu grotesque et très grimaçante.
03:22Je faisais beaucoup de grimaces.
03:23Depuis toute petite, j'étais vraiment une bouffonne.
03:28Et ça m'a libérée, ça m'a ouvert.
03:33J'ai compris que la comédie était quelque chose de beaucoup plus ample, beaucoup plus large et qu'on pouvait être beaucoup plus profond.
03:42Je déteste les sports d'hiver.
03:44Vraiment, c'est monter, descendre, monter, descendre.
03:48Je n'ai pas besoin de faire un sport qui me rappelle que je suis bipolaire.
03:50Merci.
03:51Je déteste le ski.
03:53Eh bien, il y a Colline Morel qui embrasse une petite fille groenlandaise.
04:00Je suis venue pour mettre noir sur blanc l'avancée de Mercer, chaud calme.
04:05Et par la même occasion, essayer de raconter un peu de ma vie.
04:12Les Inuits sont des gens extrêmement doux et c'est assez drôle parce que ça contraste avec leur vie qui est extrêmement dure.
04:25Il n'y a pas de situation plus adverse sur la planète que d'habiter dans la moitié nord du Groenland, là où on a tourné.
04:33C'est des hivers à moins 40, 4 mois dans la pénombre totale.
04:38Et voilà, une vie de chasseur.
04:40Il n'y a pas de végétaux, on ne peut pas planter des légumes.
04:45Le matin, tu te lèves et tu vas achasser des phoques, des ours, des narvals en mer,
04:51en sachant qu'aucun Inuit ne sait nager.
04:55Donc, on tombe à l'eau, on meurt.
04:57Il y a un rapport à l'existence et à la mort qui est sans filet.
05:01On n'a pas le temps de se demander si ça convient à sa fonction de faire telle ou telle chose.
05:08Il y a quelque chose de totalement horizontal, communautaire.
05:13Le collectif a un sens qui n'a plus du tout, du tout pour nous.
05:18J'en étais sûr, ça, ça allait s'arrêter.
05:23Ça va repartir, ne t'inquiète pas.
05:24Sous-titrage Société Radio-Canada
05:29C'est parti.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations