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  • il y a 2 jours
Disponible sur Netflix
Transcription
00:00Le film était à la Mostra de Venise, il est maintenant sur Netflix.
00:03Est-ce que c'est un événement ?
00:04Oui, bien sûr, c'est Frankenstein par Guillermo del Toro.
00:07Quelle manière de créature est-ce ?
00:10Quelle manière de défilé a-t-il fait ?
00:18Je l'ai fait.
00:23Le film est très fidèle au livre, y compris dans sa structure assez particulière.
00:29Parce que Frankenstein ou le Prométhée moderne, c'est le titre complet,
00:33du livre de Marie Chélet, c'est un livre de récits enchassés.
00:37Il y a le récit du savant fou et puis il y a le récit de la créature aussi.
00:43Et puis il a gardé aussi, ce qui peut paraître un peu étrange,
00:45mais c'est vraiment dans le livre, un prologue qui se passe au Pôle Nord
00:48avec un navire pris dans les glaces.
00:51Alors dans le rôle du professeur fou, c'est Oscar Isaac,
00:54qui en fait un peu des caisses, mais bon, on l'aime bien en shortking.
00:56Évidemment, la bonne idée, c'est de l'avoir pris lui.
01:00Petit gabarit intense face à son monstre,
01:04qui est joué par le gigantesquissime Jacob Elordi,
01:08qui est presque beau malgré tout.
01:10Alors on se dit évidemment, prendre Jacob Elordi pour le défigurer,
01:12est-ce bien raisonnable ?
01:13Ben oui, parce que ça donne quelque chose de très romantique à cette créature.
01:20Alors comme ça doit être la 50e adaptation ciné,
01:22j'avais le secret espoir que Guillermo del Toro en fasse quelque chose de radicalement neuf,
01:28moderne, je ne sais pas, une relecture infiniment personnelle,
01:32mais je crois que je me faisais des idées.
01:35Frankenstein, c'était vraiment le livre fait pour Guillermo del Toro,
01:39parce qu'on sait son obsession pour les monstres.
01:41Il était face au sujet de sa vie et il est un petit peu passé à côté.
01:44Le problème, c'est un peu la malédiction Netflix
01:46qui s'abat sur les grands auteurs du cinéma mondial,
01:49qui ne trouvent plus l'argent auprès des studios traditionnels
01:53pour faire les grands films dont ils rêvent.
01:56Et puis il y a les plateformes, et notamment Netflix,
01:58qui est prête à faire un chèque de 120 millions de dollars.
02:00C'est le budget assez conséquent de ce Frankenstein.
02:03Et donc on lui fait un chèque de 120 millions de dollars
02:05pour qu'il puisse faire à peu près ce qu'il veut.
02:07Et ben il a peut-être un peu trop fait ce qu'il voulait dans le film.
02:10On a vraiment l'impression, comme dans beaucoup d'autres films Netflix,
02:12qu'il n'y a pas de contrôle derrière,
02:15il n'y a pas un producteur qui dit « ça c'est trop long, ça c'est too much,
02:20resserre, fais ça différemment ».
02:42Alors c'est riche en costumes, c'est riche en décors, tout sans le studio.
02:46Y compris peut-être, mais c'est difficile de le dire,
02:49quand ce n'est pas tourné en studio.
02:51Tout sans la CGI, tout sans la 3D, tout sans les effets spéciaux.
02:57Et moi il m'a manqué beaucoup de réel.
02:59C'est-à-dire qu'à un moment, cette histoire de corps,
03:02cette histoire d'un type fabriqué à partir de bouts de barbac,
03:05dont on se demande comment il a une âme,
03:07j'aurais bien aimé sentir un peu
03:10qu'est-ce que c'était physiquement d'être la créature de Frankenstein.
03:14On ne sait pas ce qu'il mange, on ne sait pas s'il dort,
03:17il veut une compagne, on ne sait pas s'il a du désir,
03:21on ne sait pas s'il a une libido.
03:22Et donc finalement, ça reste assez illustratif.
03:25Il y a un peu d'émotion, parce qu'il se passe vraiment quelque chose
03:28dans l'interprétation de Jacob Elordi.
03:30Marie l'a dit, il est méconnaissable.
03:32Mais il y a quand même le regard qui est là,
03:33il arrive vraiment à faire passer beaucoup de choses par son regard.
03:36Et puis c'est là où Guillermo del Toro aussi reste fidèle
03:39et retrouve l'origine du livre, c'est-à-dire,
03:41c'est un livre, Frankenstein, c'est un livre très romantique.
03:44Et là, on y est vraiment à fond.
03:45Il y a la nature, ce qui se passe dans la nature,
03:47même si elle est un petit peu trafiquée.
03:49Il y a l'interrogation sur l'humanité du personnage.
03:52Il y a quand même une ébauche d'histoire d'amour,
03:55sans trop spoiler.
03:56Et puis voilà, il y va à fond là-dedans,
03:58ça marche plutôt bien.
03:59Même la musique un peu envahissante de Alexandre Desplat,
04:01elle est assez bien accordée, avec beaucoup de violon.
04:04Ça marche pas mal.
04:05Il y a deux, trois scènes où il y a un petit peu d'humour noir
04:07qu'on aurait aimé avoir plus développé
04:09quand le Frankenstein va littéralement faire son marché
04:12sur une place publique où il y a des exécutions,
04:15les gens sont pendus et disent non, celui-là je le veux,
04:17celui-là je le veux pas.
04:18Voilà, il y a des scènes comme ça qui fonctionnent bien,
04:20mais trop peu par rapport à un film qui par ailleurs
04:23est très très long, c'est 2h30.
04:25C'est longuet et c'est vraiment dommage.
04:28Alors moi, contrairement à Sam,
04:29je suis sévère avec Guillermo del Toro
04:30parce que son imaginaire ne me parle pas beaucoup.
04:33Il a un côté, j'allais dire, geek romantique
04:37qui me donne l'impression que je regarde toujours
04:41des films pour enfants avec lui.
04:42Je pense que c'est quelqu'un qui a envie de rendre hommage
04:45sans arrêt au cinéma passé qu'il a aimé
04:48et le cinéma qu'il a formé,
04:50mais que du coup, ça le bride pour inventer autre chose
04:55en réalité et je le trouve là, dans ce cas précis,
05:00respectueux, illustratif
05:02et en deçà de ce que j'attends d'un grand metteur en scène
05:07en 2025 sur un sujet rebattu.
05:10Frankenstein, malheureusement, c'est bof.
05:14Frankenstein, c'est bof.
05:15Frankenstein, c'est bof.
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