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  • il y a 1 jour
Transcription
00:00T'as pas changé, je dirais que ce sont quatre quinquas complètement déboussolés, vraiment à côté de la plaque, voire même, si on va être un peu plus violent, lapin dans les phares, ils sont dans un nid de poules tous.
00:11Si vous voyez cette vidéo, c'est que vous étiez en terminale en 93 au lycée Clémenceau.
00:16Et on vous a retrouvé, bande de petits vénards.
00:18Comme certains d'entre vous le savent déjà, Daniel Mollet est parti faire le con dans les nuages, ça nous rend tous bien tristes.
00:27Il fait pas partir ce con.
00:28C'est pour ça qu'on a eu l'idée d'organiser cette grande soirée de retrouvailles pour lui rendre hommage, comme au bon vieux temps.
00:35Je dirais pas c'est quoi être un gars, je dirais qu'à 50 ans, on est un peu obligé de faire le bilan.
00:43C'est pas dire, parce qu'il y a des crises de la cinquantaine un peu pushy, où on envoie tout valser, mari, femme, enfant, et on se barre en Thaïlande avec un compagnon ou une compagne de 30 ans de moins.
00:54Là c'est pas du tout le sujet du film, mais je dirais que c'est un peu l'obligation des bilans.
00:59Ce qu'on n'a pas réglé à 20, 30 et 40, il serait peut-être bon d'y jeter un petit coup d'œil.
01:04Je dis ça très modérément, mais d'y jeter un petit coup d'œil à 50.
01:12Il faut qu'il y ait un mort dans le coin pour qu'il nous rende visite.
01:15Il ne nous a même pas encore amené ce Julie.
01:18Peut-être qu'il a honte de nous.
01:20Ou c'est peut-être un Julien.
01:21Ils sont tous de la jaquette qui flotte dans le chemise.
01:23Ça ne m'empêcherait pas d'avoir un petit fils.
01:27Maintenant que même les pédés peuvent mettre les bonnes femmes enceintes.
01:33Ce que j'ai filmé des années 90 ressemble totalement aux miennes.
01:38D'ailleurs ce qui est troublant, c'est que j'ai choisi la maison des parents de Laurent Lafitte.
01:45Ils sont Catherine Allégret et Rufus dans le film.
01:49J'ai vu beaucoup de pavillons en banlieue de Reims.
01:51J'en ai choisi un.
01:52J'ai dit celui-là il me plaît.
01:54On se met à travailler dedans, à faire des réunions.
01:58Un jour, il y a quelque chose qui m'interpelle.
02:02Je ne savais pas quoi.
02:03Ça me fait penser à quelque chose.
02:04Cet endroit, c'était la maison de mes parents.
02:06Je suis reparti à la porte d'entrée.
02:08Le canapé était là.
02:11La déco était la même.
02:14La table de la salle à manger était au même endroit.
02:16La cuisine était au même endroit.
02:18Je pense que c'était comme si c'était des maisons.
02:19je ne sais plus, Phénix ou Bouygues de ces années-là.
02:23Elles étaient construites sur des plans un peu identiques.
02:25Et j'avais vécu dans la même maison.
02:28Quand on remarque ça, on se dit
02:29peut-être que le film était un peu sur mon chemin.
02:31C'est une belle question.
02:46C'est quoi être populaire ?
02:47Si, je pense qu'il y a un truc un peu animal
02:50qui se crée dans les cours de récré
02:51jusqu'au lycée
02:54où, effectivement, il y a une hiérarchie.
02:57Et c'est marrant comme si l'homme,
02:59l'être humain, ne pouvait pas vivre
03:00finalement sans savoir où se placer
03:02par rapport aux voisins.
03:04C'est tout sauf horizontal.
03:06Une cour de récré, un lycée,
03:07c'est archi vertical.
03:09Et moi, je me souviens,
03:10il y avait celui qui avait joué Faust.
03:13C'était vraiment la star.
03:15Il avait les cheveux longs.
03:16On le voyait passer dans les couloirs.
03:20On était fascinés.
03:21C'était le comédien du lycée.
03:23Il y avait les beaux-gosses
03:24qui jouaient de la gratte,
03:26qui beuglaient, je ne sais pas quoi,
03:27Nirvana, Coeur de cobaye,
03:28Hôtel California,
03:29parce qu'il faut bien la massacrer un peu quand même.
03:31Celle-là, elle ne peut pas rester dans le tiroir.
03:32Les premiers de la classe,
03:33mais qui, du coup,
03:34on s'intéressait à eux
03:35que pour se foutre à côté
03:36pendant les contrôles.
03:37Puis le reste du temps,
03:38ils étaient chiants comme la pluie.
03:39Donc, on n'avait pas envie.
03:41Ils ne faisaient plus envie.
03:42En fait, c'est ultra hiérarchisé, quoi.
03:46Et c'est passionnant
03:48parce que je pense qu'aujourd'hui,
03:49ça n'a pas...
03:50Alors, s'il y a bien un truc
03:51qui n'a pas bougé,
03:52c'est vraiment ça.
03:52Et je crois que c'est un besoin de l'être humain.
03:54En fait, il n'arrive pas à faire sans.
03:55Ah, moi, je suis très fier de ma position
03:58parce que j'étais transbande.
04:00J'étais interbande, madame.
04:03C'est-à-dire que...
04:04J'adorais ça.
04:06Aller un peu avec les popus
04:08parce que c'était quand même classe
04:09d'être avec les stars du lycée.
04:11Mais quand même,
04:12j'avais mon petit noyau à moi
04:14qui me faisait bien rire.
04:15Après, j'allais faire un petit tour
04:17du côté des méchantes
04:18parce que les méchantes,
04:21c'est les plus drôles.
04:22Et si on veut se marrer un peu,
04:23il faut aller avec les méchantes.
04:24Et voilà, j'ai un souvenir, oui,
04:26de me balader partout.
04:28Et je crois que c'est le plus beau de la vie, quoi.
04:32Excusez-moi,
04:32vous en avez encore pour longtemps
04:33parce que je dois y aller, moi aussi.
04:35Ah, le coup de pelle qu'ils se sont pris,
04:37ça, c'est malheureux.
04:38Quand on fait un film choral,
04:47toute la difficulté est de traiter chacun
04:48parce que par définition,
04:49on n'avait pas un héros
04:50avec des aides,
04:52comme on dit,
04:52des seconds
04:53ou deux héros à la limite.
04:55Là, ils sont quatre.
04:56Et aussi,
04:57on n'y pense pas,
04:58mais quand on va donner son scénario
05:00à des comédiens
05:01comme Vanessa, Laurent ou François,
05:03il faut qu'ils aient à manger.
05:04Et moi, ça m'était arrivé par le passé.
05:06Donc, j'avais ça comme contrainte
05:07et comme exigence.
05:09Ça m'était arrivé
05:09de donner mon scénario
05:10à des comédiens
05:11qui disaient, mais j'adore,
05:11mais je n'ai pas assez à défendre.
05:14J'en veux plus.
05:15Donc là, toute la difficulté
05:16était d'avoir ces quatre-là
05:18et que chacun ait un univers
05:20qui soit traité.
05:21Et c'est ce qui a donné
05:22ce côté,
05:23alors vraiment,
05:24avec mille guillemets,
05:25mais un tout petit peu cluedo
05:26dont on avait un peu envie.
05:30Et d'ailleurs,
05:31j'en veux pour preuve
05:31que tous les scénaristes,
05:33s'il y en a qui regardent cette vidéo,
05:35ils vont s'y reconnaître.
05:36On avait,
05:37avec mon co-scénariste
05:37qui s'appelle Kevin Knepper,
05:39on avait un mur de placards
05:41où on a mis les post-it.
05:45Et un jour, je me suis dit,
05:46mais ce n'est pas possible,
05:46on ne va pas y arriver.
05:47Genre 19h,
05:49vendredi soir,
05:50on se dit,
05:50allez, vas-y,
05:51on prend encore trois quarts d'heure.
05:53On met tous les post-it
05:54avec des lettres.
05:55Alors celui-là, c'est le 1F.
05:57Tiens, mets-le-moi à côté du 2G.
05:58Mais le 2G, mets-le en vert.
06:00Parce que vert,
06:01c'est la couleur de François.
06:02Enfin, on avait une espèce
06:03de tableau de la NASA de post-it.
06:05Et on avait juste oublié un truc,
06:06c'est que les post-it se décollent
06:08des placards.
06:10Et donc, on est arrivés lundi matin,
06:11il y avait un monticule
06:12de post-it.
06:14Donc, il y avait, je ne sais pas,
06:14200 post-it par terre.
06:16Ce n'est pas très glorieux,
06:17mais voilà le vrai travail du scénariste,
06:18c'est de balayer ses post-it
06:20en disant,
06:20c'est ridicule le travail
06:21avec des post-it.
06:22Ça ne marche jamais.
06:23Vous êtes pas la copine à Colette Aiguille ?
06:25Non, je ne suis pas la copine
06:27à Colette Aiguille.
06:29Je crois qu'on n'a jamais pratiqué ensemble.
06:32Moi, je commence par la petite boule à gauche.
06:34Il y a un bouffi là-dessus.
06:36Sous-titrage Société Radio-Canada
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