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  • il y a 1 semaine
Le musée Carnavalet expose une série d’objets collectés sur les lieux des attentats de janvier et novembre 2015. Dix ans après, ces marques de soutien et d'élan de solidarité spontanée ravivent l’émotion des visiteurs. Des éléments matériels essentiels pour entretenir la mémoire collective.

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Transcription
00:00Exposés dans la collection permanente du Musée Carnavalet,
00:06institution consacrée à l'histoire de Paris,
00:09ces objets ont été collectés en 2015, dans la rue,
00:12après les attaques terroristes de Charlie Hebdo et du Bataclan.
00:18Marques de soutien aux victimes,
00:20ils avaient été déposés par des anonymes sur les lieux des tragédies,
00:24des objets hétéroclites qui raniment l'émotion des visiteurs.
00:30Je suis beaucoup touchée par la guitare électrique
00:35et par le dispositif avec la baguette de batterie et le vinyle,
00:39parce que ça fait directement écho aux attentats du Bataclan.
00:42Je trouve ça assez touchant et émouvant d'utiliser des supports,
00:46des objets qui rappellent ce qui a été attaqué directement.
00:49Et là, je pense que c'était lié plutôt à l'aspect,
00:52le fait de prendre du plaisir à aller à un concert, attaquer des artistes.
01:00Et donc, elle a été repeinte avec des dédicaces de plusieurs personnes.
01:05Je pense qu'il y a au moins deux personnes qui ont écrit des choses.
01:07On a des sortes de traces de mains, de rouges à lèvres, d'empreintes.
01:10Donc, on sent que c'est une guitare qui est passée par plein de mains différentes.
01:14Ça représente l'innocence, pour moi.
01:25Ce sourire innocent par rapport à la gravité des faits.
01:30Cet homme qui est passé là pour protéger, en fait,
01:33et qui s'est retrouvé tué par l'injustice de la vie.
01:38Ce qui m'a touchée, c'est son sourire.
01:44Son sourire, ses yeux, et sa façon d'être.
01:54Une espèce de transformation de l'émotion en un objet.
01:57Instinctivement, on pense à des enfants.
02:00Et je sais que moi, mes cousines qui étaient parisiennes,
02:03elles étaient toutes petites quand ça s'est produit.
02:05Et j'ai tout de suite pensé à elles en me disant,
02:07mais qu'est-ce que ça va être pour elles de grandir dans une ville
02:09où elles n'auront peut-être pas complètement confiance alors qu'elles sont si jeunes.
02:12Et si jeunes confrontés à une telle violence.
02:15Et au final, voir ça aujourd'hui, dix ans après,
02:19quand je repense à comment elles ont grandi et les personnes qu'elles sont devenues,
02:22je me dis que ces petites Edibert, ces petites peluches,
02:25ça représente aussi toute leur résilience et toute leur force.
02:27Donc, je trouve ça assez touchant.
02:28La mémoire collective de cette vague d'attentats se tisse entre les souvenirs individuels,
02:38subjectifs, et les efforts d'archives,
02:41comme cette collecte scientifiquement rigoureuse organisée par les archives de Paris.
02:46Un travail essentiel pour les générations futures
02:48et pour se préserver des récits alternatifs ou complotistes.
02:53Le gros risque, ce qui a déjà été présent au milieu des années 2010,
02:57c'était d'amalgamer très rapidement le terrorisme à l'islam de manière générale.
03:01Donc, je pense qu'il y a beaucoup de prévention à faire vis-à-vis de ça
03:03pour éviter les préjugés, des choses comme ça, de fait.
03:06Et de fait, ce serait intéressant que cette salle contextualise un peu plus cette question-là, je pense.
03:12Quand on voit le nom d'Amed Mehrabet,
03:14on imagine sans difficulté que c'est quelqu'un qui est issu de l'immigration.
03:17Et vu, malheureusement, la popularité de certains propos plutôt liés à l'extrême droite,
03:25en tout cas à un discours anti-immigration qui a suivi, sans surprise, les attentats,
03:30c'est assez beau et forcément, en tout cas, pas anodin de voir une œuvre qui dit « Je suis Ahmed ».
03:36Les personnes issues d'immigration, elles ne sont pas à être réduites à certains discours extrémistes.
03:42Mais au contraire, des personnes qui se sont aussi battues
03:45et des personnes qui font partie de notre pays.
03:47et qui étaient tout aussi touchées, voire plus touchées que nous par les attentats.
03:51Ça, par exemple, il y a une photo extraordinaire, mais ça, c'est des instants qui ne durent rien.
03:55Là, ça dure une semaine, un mois, six mois.
03:59C'était super intéressant parce que même le procès du 13 novembre,
04:02c'est quand même des gens qui ont été meurtrés dans leur chair, dans leurs âmes,
04:05qui expliquent en fait que ça a été trop beau.
04:07Ce moment où la France se rejoint dans cette idée de solidarité,
04:13après, ils se sont dit qu'on était tous seuls, quoi.
04:14Enfin, on était tous seuls avec nos griffes, avec nos peines, avec nos blessures.
04:18Je pense que tout ce qui rend un pays fort, avec une vision commune, avec une direction commune,
04:25et avec l'idée que chacun puisse vivre un peu sa vie comme il l'entend, c'est vraiment l'état de droit.
04:30Donc voilà, des institutions judiciaires dans lesquelles on croit,
04:35des institutions judiciaires qui ne sont pas remises en question par nos hommes et nos femmes politiques.
04:40Les choses positives et encourageantes d'une salle comme celle-ci, ça passerait plutôt par cette photo, je pense,
04:50avec la chaleur que ça dégage, le recueillement, le silence.
04:54Et derrière cette photo, il y a ce moto parisien, fluctuate, nec merguitour,
04:59battu par les flots, mais ne coule pas.
05:01Et ce café qui avait été créé à Repu, qui est un lieu où on se retrouve,
05:07qui est un bar, un café, un truc où on se retrouve, et la réponse, c'est ça.
05:10Ce slogan qui est quelque chose pour nous rassembler, pour célébrer une force,
05:16la force de Paris, qui, battu par les flots, va rester solide.
05:20On se retrouve là ensemble, et puis on boit des coups ensemble,
05:23on parle et puis on fait du lien, qui est plutôt la clé, je pense, pour affronter ce qui nous attend.
05:32Perpétuer la mémoire passe également par la construction de lieux de recueillement permanents,
05:37comme le jardin du 13 novembre, inauguré cette année.
05:40Il est situé juste derrière l'hôtel de ville de Paris,
05:43conçu pour représenter la dureté de l'événement,
05:47tout en entretenant les symboles de vie et d'avenir.
05:53Sous-titrage Société Radio-Canada
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