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  • il y a 6 jours

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00:00Européen, Pascal Proévo.
00:02A 17h17, Cyril Delamorinerie, journaliste européen.
00:07Vous êtes depuis combien de temps, Cyril, à Européen ?
00:09Depuis le 20 octobre 2004, exactement.
00:12Donc vous avez 21 ans.
00:14On s'en souvient toujours, quand on pénètre à Européen,
00:18surtout que c'était rue François 1er, dans nos anciens locaux,
00:22et c'est un moment incroyable.
00:24Européen, c'est une immense station.
00:26C'est vrai.
00:26Et ça, c'est ce que je fais, je dis aussi à nos jeunes.
00:31Je pense qu'ils s'en rendent compte, mais c'est bien aussi,
00:33j'allais dire, cette transmission d'une radio qui a tant fait.
00:38Je pense notamment à Coluche, vous voyez,
00:40quand on fait les restos du cœur et qu'on les annonce sur Européen,
00:43c'est pas rien.
00:44C'est grandes soirées d'information, c'est grandes soirées de sport.
00:47Européen, c'est mythique.
00:48Et c'est vrai que vous avez vécu les sous-brosseaux parfois d'Europe,
00:50toute l'histoire d'Europe qui a été tourmentée ces dernières années.
00:52Et c'est pour ça qu'on est très heureux, ce matin, des bonnes audiences.
00:56Voilà, on savoure, aujourd'hui on savoure.
00:59Donc voilà, Elisabeth Assayag également, je pense à Dona Vidal Revelle.
01:02C'est vrai que nous, nous sommes des petits jeunes d'Europe 1,
01:05donc nous avons vécu une période plus heureuse, disons,
01:08et une période en tout cas d'ascension.
01:09Et vous avez contribué à cette période.
01:11Vous avez contribué à cette période heureuse.
01:13Comme on dit, c'est un travail collectif et c'est une équipe.
01:17Mais c'est vrai que nous connaissons, depuis que nous sommes là,
01:19une période d'ascension et évidemment ça nous fait plaisir.
01:22Revenons à ce qui nous mobilise aujourd'hui,
01:25cette journée si particulière du 13 novembre 2015.
01:30Est-ce que vous vous souvenez précisément,
01:32au moment où vous prenez conscience, Cyril,
01:36que c'est un attentat et que c'est extrêmement grave ?
01:38Disons que lors de la première explosion,
01:41je suis à l'antenne avec Raymond Domenech,
01:43consultant à l'époque d'Europe 1 football,
01:46et de François Claus qui est le chef du service des sports.
01:48Et je commande ce match,
01:51et c'est moi qui ai la parole à ce moment-là,
01:52et je dis, il y en a marre de ces bombes agricoles.
01:54Donc je ne me rends compte de rien.
01:56Et puis, 4 minutes plus tard,
01:58il y a cette deuxième explosion,
01:59et là on se regarde,
02:01avec François et avec Raymond,
02:02et on se dit, c'est pas normal,
02:04c'est un bruit sourd, c'est répété, c'est très fort.
02:07Donc on se pose une question.
02:09On voit Patrice Evra qui s'est arrêté net de jouer.
02:12C'est très étrange.
02:14Arrive la mi-temps,
02:15et tout de suite, on fonce vers d'autres journalistes,
02:20on essaie d'appeler,
02:22de voir un petit peu ce qui se passe,
02:24et on nous annonce effectivement
02:25qu'il y a des attentats dans Paris,
02:28et qu'il y a des terroristes qui se sont fait exploser.
02:32On apprendra un peu plus tard
02:34que malheureusement,
02:35on a entendu sa fille Manuel Diaz est décédée,
02:40un chauffeur de bus qui vient de Cormontreuil,
02:41donc dans ma région,
02:42qui est en plus supporter du stade de Reims.
02:45Et effectivement, c'est à partir de ce moment-là
02:47qu'on bascule dans quelque chose d'invraisemblable,
02:50dans une terreur, dans une peur,
02:53et qu'il faut malgré tout
02:54essayer de rester un peu serein
02:56pour faire son métier d'information.
02:59Donc on a décidé de basculer assez rapidement en spécial,
03:02animé par Lionel Rousseau.
03:04On entendait tout à l'heure,
03:05effectivement,
03:06la voix de Lionel Rousseau,
03:08on va d'ailleurs pouvoir l'entendre
03:09dans quelques instants.
03:10et on me demande de partir en reportage.
03:15Donc j'arrête de commenter,
03:17deuxième mi-temps,
03:18et là, il se passe un moment
03:20où j'ai une décision à prendre
03:23qui est extrêmement importante.
03:26Je sors de la zone presse,
03:29et il y a encore une petite brèche
03:30pour sortir,
03:32et pour aller sur l'esplanade.
03:33Il faut quand même se rendre compte
03:35que la dernière explosion,
03:36à 21h53,
03:38je ne suis pas loin de cette horaire-là,
03:41et que si je sors,
03:42j'aurais pu éventuellement
03:43me retrouver pas loin de ce fast-food.
03:46Donc là, je me dis,
03:47qu'est-ce que je fais ?
03:48Il faut que je fasse mon métier d'information,
03:50mais en même temps,
03:51je viens avoir mon deuxième,
03:52je suis papa de deux enfants.
03:54Et là, je l'avoue,
03:56j'ai pris cette décision
03:57de rester à l'intérieur du stade de France.
03:59Je me dis,
03:59je serai plus en sécurité à l'intérieur.
04:01Si je sors,
04:02je ne sais pas ce qui peut se passer.
04:04Donc, les grilles se referment devant moi,
04:06et je me dis,
04:06bon, j'ai peut-être loupé quelque chose,
04:07mais je vais attendre.
04:08Donc là, je rencontre des personnes.
04:10Parce qu'on n'a pas eu le droit
04:11de sortir du stade de France.
04:12Après, c'est fermé.
04:12C'est ça qui a été un très bon réflexe,
04:15c'est que le stade de France
04:17a été très rapidement confiné,
04:18et c'est ce qui a sauvé
04:19des milliers de spectateurs
04:22d'être confinés.
04:23Absolument.
04:23Parce que c'est un stade de France
04:24très sécurisé, post-Ezel,
04:26le drame du Ezel,
04:27on s'en souvient, il y a longtemps.
04:29Et donc, ils ont totalement barricadé,
04:32si je veux dire, le stade de France,
04:34à la fois avec les stadiers
04:36qui étaient chargés à l'intérieur
04:38de contenir un éventuel mouvement de foule,
04:40à l'extérieur avec les forces de l'ordre,
04:43et avec une réaction des autorités exemplaires.
04:45Exemplaires là-dessus ?
04:46Parce que le président François Hollande,
04:48quand il est en tribune,
04:48il ne bouge pas jusqu'à la 40e,
04:50je crois, minute ou la mi-temps,
04:52pour ne pas affoler.
04:53Et à partir du moment
04:54où le président part,
04:56il part avec d'autres personnes,
04:57TF1, donc,
04:58il retransmet le match,
04:59ne dit rien,
05:00mais voit bien qu'il y a quelque chose
05:01qui se passe.
05:02Et c'est à la mi-temps que nous,
05:03nous avons les informations,
05:04mais il a été décidé,
05:05une fois que le président
05:06est monté au PC Sécurité,
05:08avec toutes les autorités,
05:09Premier ministre,
05:10ministre de l'Intérieur,
05:11avec le préfet de police de Paris,
05:14de ne rien dire aux spectateurs.
05:15Et ça, ça a été absolument salvateur,
05:17parce que sinon,
05:18ça aurait pu être un mouvement de panique,
05:20en sachant que les communications
05:21passaient extrêmement mal.
05:22Il faut revenir dix ans en arrière,
05:24on n'avait pas la 5G, etc.
05:25Donc, on ne pouvait pas trop s'appeler.
05:27Et ça a été d'ailleurs
05:28des moments difficiles après,
05:31parce que quand le match s'est terminé,
05:33que les joueurs de l'équipe de France,
05:34qui n'étaient même pas au courant,
05:35parce que Didier Deschamps,
05:36semble-t-il,
05:37était au courant,
05:38mais il n'a rien dit.
05:39Les joueurs ont été tenus dans l'ignorance
05:41pour continuer leur match.
05:43Sinon, je pense qu'ils n'auraient pas voulu.
05:44En tout cas, la question se serait posée.
05:46Et après,
05:47quand ils arrivent dans le vestiaire,
05:48c'est là où ils apprennent.
05:49C'est ce que me raconte d'ailleurs Philippe Tournon.
05:51J'ai fait un reportage là-dessus
05:52sur Europe 1,
05:53un taché de presse
05:53de l'équipe de France historique,
05:55et qui me raconte,
05:56c'est à ce moment-là,
05:56que les joueurs apprennent
05:57et qu'ils essaient de prendre des nouvelles
05:59et que c'est extrêmement compliqué.
06:00Je pense à Antoine Griezmann,
06:02dont la sœur était au Bataclan.
06:04Et je pense ensuite,
06:05malheureusement,
06:05pour Lassane Adhira,
06:06c'est terrible,
06:07qui a perdu sa cousine.
06:08Et les spectateurs du Stade de France
06:11ont ensuite été placés
06:12au niveau de la pelouse,
06:13si je ne m'abuse de cette image.
06:15Ils sont descendus sur la pelouse.
06:16Alors moi, je n'étais pas là à ce moment-là,
06:17parce que je n'étais pas loin
06:19de sortir du Stade de France.
06:21Mais effectivement,
06:22il y a eu un mouvement vers la pelouse.
06:26D'autres sont montés tout en haut.
06:29Mais les messages ont été diffusés
06:30de rester à l'intérieur du Stade de France
06:33pour éviter des piétitements,
06:35pour éviter...
06:36Voilà, donc les minutes ont été extrêmement longues.
06:38Ça a été très angoissant.
06:40On ne savait pas trop ce qui se passait.
06:42On savait qu'à Paris,
06:43il y avait des attentats.
06:45Et comme vous le rappeliez tout à l'heure,
06:47M. Fenech,
06:48la France a été martyrisée
06:50début janvier 2015,
06:52avec déjà les attentats de Charlie Hebdo,
06:53de l'hypercacher.
06:54Donc on avait cette peur à augmenter.
06:56Georges Fenech.
06:57Il faut aussi évoquer un héros,
06:59ce soir-là.
07:00L'agent Stadié,
07:02Salim,
07:03qui repère le terroriste
07:05qui n'a pas de billet.
07:07Et s'il ne l'avait pas repéré,
07:09et s'il ne s'était pas interposé
07:10pour l'empêcher d'entrer dans le Stade,
07:12il y aurait eu des dizaines de morts
07:15puisqu'il avait un gilet explosif.
07:16Vous imaginez ?
07:17Sous-titrage Société Radio-Canada
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