Ce lundi 1er décembre, dans sa chronique, Annalisa Cappellini a évoqué la rencontre entre le président Zelensky et Emmanuel Macron pour discuter d'un plan de paix et garanties de sécurité en Ukraine, dans la continuité des pourparlers de Genève. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans Good Morning Business, présentée par Erwan Morice sur BFM Business.
00:00Avec Annalisa Capellini, Annalisa, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est à Paris aujourd'hui pour rencontrer le président de la République.
00:07Zelensky qui cherche du soutien auprès de ses alliés européens parce qu'il est acculé en ce moment.
00:11Oui, on sent que c'est un peu sa dernière chance pour le président ukrainien.
00:15Il essaye de se raccrocher à ses alliés en Europe et en particulier à Emmanuel Macron
00:20parce que c'est un peu son dernier espoir d'arriver à négocier une paix juste et durable.
00:25Je reprends les mots de l'Elysée parce que c'est ça qui est au menu de la rencontre d'aujourd'hui.
00:29Et des pourparlers avec les Américains qui patinent.
00:31Oui, on sait que la délégation ukrainienne était en Floride ce week-end pour continuer justement ces pourparlers avec les Américains.
00:38On sait que les négociations se sont faites sur la base de la nouvelle version de ce plan américain
00:43qui a été amendé la semaine dernière à Genève.
00:47On attendait une annonce majeure à l'issue de ces pourparlers.
00:50Il n'en est rien, au contraire, les discussions ne sont pas faciles selon ce que disent les Ukrainiens.
00:55On sait que ça bute sur plusieurs points.
00:57Oui, ils mettent la pression et ils veulent vraiment que l'Ukraine accepte le plan de paix qui a été négocié.
01:03Oui, sauf qu'il y a un problème, c'est que les Ukrainiens, eux, ils voient ce plan comme une capitulation totale.
01:08C'est vrai que dans la proposition originale de Donald Trump, il y avait une réduction des effectifs militaires de l'Ukraine.
01:13Il y avait la cession du Donbass, même de certaines zones qui sont encore sous contrôle ukrainien.
01:17Il y avait la reconnaissance de la Crimée comme un territoire de facto russe.
01:22Et puis, il y avait la promesse de ne jamais intégrer l'OTAN.
01:25Donc, on comprend que les Ukrainiens essayent de négocier au maximum.
01:28Mais en même temps, vous le disiez, ils sont soumis à une pression absolument folle
01:32parce qu'à Washington, on insiste pour qu'ils acceptent le plan et qu'ils l'acceptent vite.
01:36On sait que l'idée de Donald Trump, c'est que quand Steve Whitkoff part au Kremlin,
01:40et c'est ce qu'il va faire cet après-midi,
01:41il puisse présenter à Vladimir Poutine une avancée concrète, une proposition du moins acceptée par les Ukrainiens.
01:47Et pendant que les négociations sont bourbes, l'Ukraine continue de subir des attaques massives.
01:52Oui, notamment dans la nuit entre vendredi et samedi, des drones russes ont frappé Kiev
01:57avec un bilan humain d'un mort et onze blessés avec 600 000 habitants privés de courant.
02:04Ça fait partie de la grande stratégie russe.
02:06À ce point-là de l'hiver, c'est tout à fait la stratégie de Moscou qui a choisi de frapper les infrastructures énergétiques.
02:13Pourquoi ? Parce qu'avec une frappe, on a beaucoup de dégâts logistiques.
02:16Pas beaucoup de dégâts humains, si je puis dire, mais beaucoup de dégâts logistiques qui désorganisent l'Ukraine.
02:21Il faut rappeler qu'il y a aussi un caillou dans la chaussure du président ukrainien sur le plan intérieur
02:26avec cette affaire de corruption qui touche donc son cercle proche.
02:28Oui, tout son cercle proche et notamment son bras droit, Andri Yermak.
02:33Il y a encore quelques jours, c'était lui qui guidait les négociations avec les États-Unis.
02:37Il a été contraint de démissionner à cause justement de ce scandale de corruption.
02:41Un scandale d'une telle ampleur qu'il a en fait éclaboussé plusieurs membres du gouvernement
02:46et même des proches de Zelensky.
02:48Donc c'est possible que ce scandale ait des conséquences très lourdes sur la popularité du président en Ukraine
02:54et sur le soutien en fait que la population lui apporte.
02:57Et surtout, surtout, c'est un moyen de plus pour les Américains de faire pression sur Kiev.
03:01Selon Trump, la petite situation problématique, je le cite, en cours à Kiev,
03:05n'aide pas l'Ukraine dans les négociations.
03:07Donc comprendre le sous-texte, il vaut mieux accepter ce qu'on vous propose
03:10et l'accepter vite puisque vous êtes en position de faiblesse.
03:13Le Monde qui bouge, à retrouver Henri Pley en podcast sur l'application de BFM Business.
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