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  • il y a 4 jours
Avec Jean-Vincent Chantreau, secrétaire général de l’union française des pêcheurs artisans (UFPA)


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##ACTU_DU_JOUR-2025-11-10##

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News
Transcription
00:00Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états.
00:04Les pêcheurs français seront-ils bientôt privés de poissons ?
00:07Les pêcheurs tirent les sonnettes d'alarme, ils sont depuis plusieurs années confrontés à la concurrence des pays étrangers
00:12qui selon eux ne respectent pas les quotas.
00:14Un exemple, le macro de moins en moins présent dans leur filet et donc forcément de plus en plus cher sur les états.
00:20On en parle avec le secrétaire général de l'Union française des pêcheurs artisans, Jean-Vincent Chantreau. Bonjour.
00:25Bonjour Jean-Vincent Chantreau. Je suis très heureux de vous avoir.
00:31J'appartiens moi-même à une famille d'armateurs de pêche à la morue aux Pays-Bas qui a longtemps traversé les mers froides
00:37et je sais que l'enjeu de la pêche aujourd'hui, je suis de Saint-Jean-de-Luz et de Cibourg,
00:41donc je connais bien cet univers de la pêche et des pêcheurs, un artisanat merveilleux.
00:45Vous êtes à Grandville, je crois, Jean-Vincent Chantreau.
00:48Oui, tout à fait.
00:49Bon, bon, c'est la... Qu'est-ce qu'il y a ? C'est le port de la coquille Saint-Jacques surtout ?
00:53Ou il y a d'autres choses, bien sûr, mais c'est...
00:55Le port de la coquille Saint-Jacques, du flot, de produits de la mer, c'est un peu polyvalent.
01:03Voilà, sur la rive occidentale du Cotentin, face aux îles Chosées où il y a de très beaux marques,
01:09c'est la baie du Bon Saint-Michel, et tout ça c'est un patrimoine avec un trésor fabuleux.
01:14Jean-Vincent Chantreau, je crois que les pêcheurs français sont très inquiets,
01:19ils s'estiment maltraités, c'est une réalité.
01:21Est-ce qu'on peut considérer aujourd'hui qu'il y a une vraie menace,
01:26alors ça fait longtemps qu'on le dit, tant sur la ressource que sur l'activité,
01:29les contraintes européennes, le prix du carburant, les eaux territoriales,
01:33est-ce qu'aujourd'hui, en novembre 2025,
01:37on peut considérer qu'il y a une vraie menace de survie qui pèse sur la pêche française ?
01:43– Bien sûr, tout d'abord, il faut constater que depuis quelques décennies,
01:47la pêche a baissé de 40%.
01:51– Alors on va vous appeler Jean-Vincent Chantreau parce que ça capte mal,
01:56on va vous reprendre dans un petit instant.
01:57– Oui, l'enjeu, le temps qu'on retrouve Jean-Vincent Chantreau,
02:00voilà, l'enjeu ce sont les quotas de pêche européen fixés par l'Union Européenne,
02:03les zones territoriales, la ressource qui disparaît,
02:06le dérèglement climatique qui fait augmenter la température des eaux,
02:10donc vous avez des variétés de poissons qui migrent, qui vont, qui ne viennent pas,
02:14et puis ensuite il y a aussi la surpêche industrielle,
02:16puisqu'il y a des pays voyous qui ne respectent rien,
02:18et voilà les causes qui rendent nos pêcheurs français inquiets.
02:21Et on vous a retrouvé Jean-Vincent Chantreau ?
02:24– Oui, je le suis.
02:24– Voilà, je vous demandais s'il y a vraiment de réel, il y en a toujours eu,
02:28est-ce que les menaces actuelles sont beaucoup plus graves que les autres ?
02:32– Écoutez, oui, parce que déjà le premier constat,
02:35c'est que depuis quelques décennies, la pêche artisanale en France
02:38a baissé de plus de 40% en effectif,
02:40et qu'aujourd'hui on est confronté à de nouvelles problématiques
02:43qui sont la baisse des quotas de pêche,
02:47et puis aussi l'occupation du territoire maritime,
02:50par exemple par l'éolien au fort.
02:52Donc ce sont des zones de pêche qui étaient jusqu'à présent
02:57consacrées à la pêche artisanale qui vont disparaître,
03:00et puis cette gestion des populations d'espèces
03:06qui sont estimées par l'Union Européenne et par le CIEM
03:09comme étant en voie de disparition,
03:13mais pour lesquelles nous ne sommes pas foutifs,
03:16parce que nous, les pêcheurs artisans,
03:19les pêcheurs artisans effectuent une pêche raisonnée,
03:23contrairement à des armements industriels français.
03:27– Jean-Vincent Chantreau, qui fixe les quotas de pêche ?
03:31Quelle est l'entité, quel est l'organisme qui décide des quotas de pêche en France ?
03:35– Alors le premier niveau, en fait, est déterminé par le CIEM,
03:40qui est le Centre international d'exploitation de la mer,
03:44qui définit, en fait, par rapport à leur analyse scientifique
03:49qu'ils font sur l'éducation, des TAC,
03:52c'est-à-dire des taux autorisés de capture.
03:54– Donc ils s'occupent de la ressource, eux, ils quantifient la ressource ?
03:58– Voilà, eux, ils estiment, voilà, telle population en Europe
04:02ou dans le monde est en péril.
04:05– Ils transmettent leur information à qui, ensuite ?
04:07– Ils transmettent leur information à la communauté européenne,
04:10et la communauté européenne, ensuite, la commission pêche,
04:13établit des quotas par pays des États membres.
04:17– Arbitrairement, c'est-à-dire qu'ils décident que s'il y a tant de vaisseaux,
04:20tant de bateaux de pêche, eh bien, on réduit 10%, 5%.
04:23Ça dure depuis 40 ans, ça, on est d'accord, les restrictions de quotas.
04:26– Tout à fait, oui, ils décident arbitrairement que, voilà,
04:29tel pays va pouvoir bénéficier de tel quota de pêche sur telles espèces,
04:33et là, ce sont des compensations et des négociations qui sont très variées
04:39parce qu'elles remettent en cause, enfin, tout au moins,
04:41elles font intervenir d'autres concepts économiques
04:44que celui exclusivement réservé à la pêche.
04:46– Exactement, Jean-Vincent Chantroux,
04:48comme si la Commission européenne décidait d'arrêter des exploitations agricoles
04:51en disant, voilà, ces territoires, ces fermes, on les ferme, c'est terminé,
04:54il n'y a plus de quoi cultiver la terre.
04:55C'est aberrant.
04:56– Tout à fait, oui, c'est une stratégie complètement diverticide
05:00et qui, plus de ça, est une interprétation renforcée
05:04des prérogatives et des conseils du CIEM.
05:09– Maud Coffler, vous posez une question.
05:10– Jean-Vincent Chantroux, quand, par exemple,
05:12les scientifiques du CIEM recommandent de réduire drastiquement
05:15les captures de 70% l'an prochain, on parle du macro en particulier,
05:19il s'adresse à qui ?
05:20Il s'adresse à tous les États membres de l'Union européenne
05:24ou il s'adresse aux pêcheurs français ?
05:26Il parle à qui, à ce moment-là ?
05:27– Alors, il parle à l'ensemble des pays concernés
05:30par l'exploitation du macro dans le Nord-Est.
05:32– Donc, il met tout le monde dans le même panier, quoi.
05:34– Donc, c'est tout le monde dans le même panier,
05:35inclus des pays non membres de l'Union européenne,
05:38comme le Groenland, l'Islande, la Russie, etc.
05:40– Oui, donc ça n'a pas de sens.
05:41– Donc, c'est très généralisé.
05:43Mais la communauté européenne reprend à son compte
05:47ses arguments et les applique ensuite aux pays membres, aux États membres.
05:52– Les quotas de pêche, ils sont fixés à l'année,
05:56sur un plan décennal, quinquennal, ou c'est à l'année ?
05:59– Alors, on nous parle de programmes pluriannuels,
06:03mais en fait, chaque année, ces quotas sont révisés
06:06en fonction d'estimations qui sont faites,
06:09mais qui sont faites à postériori sur des constats scientifiques
06:12qui datent généralement de 2-3 ans antérieurement.
06:14– Jean-Vincent Chantreau, on est bien d'accord qu'il n'y a pas plus,
06:17j'allais dire, vigilants et exigeants sur les ressources de pêche
06:20que les artistes empêchés eux-mêmes ?
06:21C'est la poule aux œufs d'or, c'est leur raison d'être,
06:23c'est pas eux qui vont abuser.
06:25– Alors, la poule aux œufs d'or, c'est vite dit,
06:26c'est surtout notre fonds de commerce,
06:28c'est un fonds de commerce qui nous est confié par la nation
06:31pour pouvoir alimenter le marché français,
06:34pour pouvoir participer à notre souveraineté alimentaire et économique.
06:38Et en effet, c'est une ressource que nous gérons
06:41comme la prunelle de nos yeux,
06:44parce que c'est notre fonds de commerce
06:46et c'est ce qui nous fait vivre au quotidien.
06:48– Et pourtant, il y a de la surpêche industrielle
06:50faite par des pays voyous, on peut s'expliquer comme ça.
06:52Qu'est-ce que vous avez comme arme face à ça ?
06:54Comment on peut se protéger de ce genre de pratiques ?
06:57– Alors écoutez, on devrait avoir une arme
06:59qui est notre comité national des pêches et des élevages marins
07:03qui est là pour défendre nos intérêts,
07:05qui perçoit nos contributions professionnelles obligatoires.
07:09Mais malheureusement, au sein de ce comité national des pêches,
07:12il y a une direction qui est monopolisée par la pêche industrielle,
07:17en particulier par des armements pseudo-français
07:20qui sont en fait à 100% capitalisés par les Pays-Bas,
07:24par les Néerlandais,
07:27et qui eux exploitent cette ressource au large,
07:30qui viennent prélever des stocks communs
07:33ou des stocks sans quotas
07:36et qui vont en fait commercialiser et débarquer dans leurs propres pays
07:40sans qu'en France, on en dégage la moindre ou plus.
07:43– En toute impunité, Maud Coffler.
07:44– Jean-Denis Jean-Trôme, là vous parlez effectivement
07:46de l'influence relative du comité national des pêches maritimes
07:49et élevages marins.
07:50Ils ont quand même demandé à la Commission européenne
07:52de refuser toute diminution des quotas européens,
07:55mais pour vous, ça ne veut rien dire, ça ne sert à rien.
07:57– Alors écoutez, c'est un discours qui est très ambigüe
08:01parce qu'en fait, au sein de ce comité national est présent
08:05ceux qui font justement cette prédation complètement abusive
08:09sur les stocks qui pourraient être exploités rationnellement
08:13par la pêche industrielle qui fait vivre nos économies régionales.
08:18– Donc vous dites que c'est dans l'intérêt finalement des industriels
08:20cette réclamation ?
08:22– Tout à fait, et c'est pour cela qu'avec l'UFPA,
08:25ce que l'on souhaite avant tout, c'est qu'il y ait une scission
08:28entre la pêche artisanale et la pêche industrielle
08:30et que les intérêts des pêcheurs artisans soient défendus
08:33par un comité qui, aussi bien au niveau français
08:37qu'au niveau européen, défendent ces intérêts.
08:39– On se souvient de la colère des artisans pêcheurs
08:42avec l'altercation avec le président Sarkozy à l'époque
08:44au port de l'Orient, vous pouvez encore vous fâcher
08:47si on n'écoute pas vos réclamations, vos revendications ?
08:50– Alors écoutez, malheureusement le constat c'est qu'aujourd'hui
08:54les pêcheurs artisans sont démobilisés, désabusés
08:57parce que ça fait tellement d'années qu'ils réclament leurs droits
09:00qu'aujourd'hui ils n'y croient plus.
09:02Donc ils attendent soit de partir en retraite,
09:07soit de pouvoir bénéficier de plans de sortie de flotte.
09:12En fait, on a vraiment l'impression que notre profession
09:14malheureusement baisse les bras devant ces dictates
09:18de l'Union Européenne et puis devant ce dictat
09:20qui nous est imposé par un comité national des pêches
09:22qui ne défend plus la pêche artisans.
09:24– Nous sommes d'accord que s'il n'y a plus de paysannes
09:26et de paysans en France, ça ne sera plus la France.
09:27Moi je dis que s'il n'y a plus d'artisans pêcheurs
09:29et ces femmes et ces hommes courageuses,
09:31parce qu'il y a aussi des femmes qui partent en mer
09:33pour nous amener les merveilles et les trésors de la mer,
09:35eh bien la France ne sera plus tout à fait la même.
09:37Là aussi le général de Gaulle aurait des matières à s'inquiéter.
09:40Merci Jean-Vincent Chantrault pour votre témoignage.
09:42On reviendra vers vous très prochainement
09:43parce qu'on suit ce dossier très à cœur.
09:45Courage et bravo pour tout ce que vous faites.
09:47– Sous-titrage FR 2021
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