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  • il y a 10 heures
Regardez "On refait le monde" avec Pascal Bruckner, philosophe, Sandrine Rousseau, députée Les Écologistes de Paris, Martial You, éditorialiste économique sur RTL, et Jean Viard, sociologue et directeur de recherche associé au Cevipof-CNRS.
Regardez On refait le monde avec Anne-Sophie Lapix du 06 novembre 2025.

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Transcription
00:00Aujourd'hui, RTL vous replonge dans la France d'hier pour mieux comprendre celle d'aujourd'hui.
00:07Saint-Etienne, sortie vainqueur de l'enfer de Glasgow de Buzas.
00:11Moi, je trouve qu'on s'amusait plus avant.
00:13L'époque est plus dur, tout est plus dur pour tout.
00:16Est-ce que c'était vraiment mieux avant ? Journée spéciale sur RTL.
00:22Jusqu'à 20h, on refait le monde sur RTL.
00:26Avec Anne-Sophie Lapix.
00:30Je chantais pour la première fois.
00:35Cette année-là, évidemment, Claude François, nous, on a décidé que cette année-là, ce serait 1975.
00:41Alors, c'était mieux avant pour 75% des Français, selon une étude Ipsos BVA.
00:46Mais qu'est-ce qui était mieux et avant quoi ?
00:49Alors, dans Refait le Monde, on a donc décidé de remonter le temps jusqu'à 1975, il y a 50 ans,
00:54et de comparer notre travail, nos loisirs, nos familles, notre place dans la société.
01:00On le fait avec nos invités.
01:02Pascal Bruckner, philosophe, bonsoir.
01:04Bonsoir.
01:05Sandrine Rousseau, députée des écologistes de Paris, qui va bientôt arriver.
01:10Martial You, éditorialiste économique sur RTL et auteur de Les années 70, sont de retour chez Fayard.
01:16Bonsoir.
01:16Bonsoir.
01:16Et enfin, Jean Viard, sociologue et directeur de recherche associée au Cevipof CNRS.
01:22Bonsoir.
01:23Bonsoir à vous.
01:24Alors, 90% des Français pensent que notre pays est en déclin.
01:29Ils n'ont jamais été aussi nombreux à le penser.
01:33L'est-il vraiment, selon vous, Pascal Bruckner ?
01:36Vous savez, une partie du déclin vient de la certitude d'y être.
01:42C'est ça, ce qui est problématique, c'est que si on croit que le pays est en déclin,
01:45on se donne tous les moyens de ne pas le relever.
01:48Et la grande différence entre les années 70, donc 75, la date que vous avez choisie,
01:53et aujourd'hui, c'est qu'à l'époque, quel que soit le bord politique, on était confiant dans l'avenir.
02:00L'avenir était une catégorie qui existait.
02:03Or, aujourd'hui, on a remplacé l'avenir par le futur.
02:05Il y a un futur, de toute façon, il y aura un lendemain, mais nous n'en serons plus les maîtres.
02:10Il se fera malgré nous.
02:12Et c'est peut-être ça qui a changé en 50 ans.
02:16Ce qui était mieux avant, ce n'est pas qu'on était plus jeunes, ça, évidemment.
02:19Quelqu'un comme moi, c'était formidable.
02:21Mais c'est que l'optimisme historique a été effacé depuis.
02:27Et je dois dire qu'en ce moment-là, aujourd'hui, dans ce qu'on vit,
02:31c'est sûr qu'il y a peu de raisons d'espérer,
02:34alors même que, selon moi, la France va beaucoup mieux qu'elle ne le croit.
02:37Mais peut-être qu'il faut le lui dire.
02:39Alors, il y a un critère qui est assez simple pour comparer avec 1975,
02:44c'est l'état de l'économie.
02:46Martial You, est-ce qu'on a décroché par rapport à 1975 et par rapport à nos voisins ?
02:51Si on regarde les chiffres, oui, évidemment,
02:54puisque le dernier budget de l'État à l'équilibre, c'est 1974.
02:59On dit souvent qu'à partir de 1975, on est dans le rouge d'un point de vue économique.
03:04Et la dette, la fameuse dette dont on parle tout le temps en ce moment,
03:08elle est encore à peu près à 100 milliards en 1980.
03:12Elle va être à 1 000 milliards en 2000.
03:15Puis elle sera à 2 000 milliards en 2010.
03:17Puis maintenant, on dépasse les 3 000 milliards.
03:19Donc, vous voyez, forcément, ça s'accélère.
03:22Mais quand j'avais fait le livre, je m'étais dit,
03:25mais pourquoi est-ce que, alors qu'on est en période de crise,
03:27on est plus pessimiste aujourd'hui dans le discours qu'on ne l'était dans les années 70,
03:31où on a quand même pris de plein fouet deux crises terribles, 73 et 79 ?
03:36Et je me suis dit, ça tient quand même aussi un peu aux hommes politiques.
03:39C'est-à-dire que ceux qui étaient au pouvoir à ce moment-là,
03:42que ce soit Pompidou, Giscard ou autres, ou toute cette génération-là,
03:45en fait, c'est des hommes qui avaient connu la guerre.
03:47Et c'est quelque chose qu'aucun de nous,
03:50et aucun de ceux qui dirigent, on va dire, le monde aujourd'hui, n'ont connu.
03:54Et je pense que ça change énormément le regard que l'on a par rapport à la réalité.
03:59Moi, j'ai le souvenir.
03:59Je termine avec ça parce que c'est une anecdote incroyable.
04:02Dans les années 70, vous avez la création de ce qu'on appelle le G7.
04:06Alors, c'est le G6 à l'époque, c'est les grands de ce monde qui se réunissent.
04:10C'est signé, donc, dans ces années 70, aux Antilles,
04:15et la seule photographie de ce moment clé de l'histoire des grands pays de ce monde,
04:22c'est Valéry Giscard d'Estaing,
04:24Henri Kissinger, secrétaire d'État des États-Unis,
04:27et Johnson, président des États-Unis,
04:31tous les trois dans une piscine aux Antilles,
04:33avec un verre à la main en train de dire, on a créé un truc incroyable.
04:37C'est pour dire qu'il y a une forme de légèreté par rapport à la vie,
04:40à ce moment-là, peut-être plus qu'aujourd'hui.
04:41Pascal Bruckner, on a perdu en légèreté parce qu'on a oublié la guerre ?
04:46Oui, c'est un raccourci intéressant, mais dans ce qui est vrai,
04:49c'est que cette génération qui a connu la guerre ne se laisse pas intimider par les crises.
04:54C'est-à-dire que, puisqu'elle en a connu une majeure,
04:57elle va pouvoir les affronter.
05:00Et j'appartiens à la première génération qui n'a connu que la paix.
05:04Même la guerre d'Algérie m'est passée au-dessus de la tête,
05:06parce que j'étais beaucoup trop jeune.
05:07Et puis, c'était une guerre extérieure.
05:10Et du coup, les défenses immunitaires acquises par nos parents et nos grands-parents,
05:17les grands-parents avaient fait aussi la guerre de 1914,
05:20se sont effondrées.
05:21Et aujourd'hui, face à l'adversité,
05:25je le vois dans ma génération, mais dans les générations qui suivent,
05:29il y a une sorte de panique, panique morale.
05:32Et on se dit, on ne va jamais y arriver.
05:33Et effectivement, l'anecdote que vous racontez sur la piscine,
05:37est passionnante.
05:38Et à l'époque, Giscard d'Estaing, c'était quelqu'un...
05:41Je ne suis pas certain que le président Macron,
05:43malgré ses efforts aujourd'hui,
05:46serait seul à se baigner avec Donald Trump dans une piscine
05:48qui la ferait déborder,
05:50et un autre chef d'État.
05:52Donc, oui, oui, le rôle de la France s'est amenuisé,
05:56mais c'est aussi parce que l'Europe a pris la place,
05:58l'Europe s'est agrandie.
06:00Mais à l'époque, être français, ça comptait.
06:03Aujourd'hui, on se pose la question.
06:05Alors, qu'est-ce qu'on faisait en 1975 ?
06:07Eh bien, on travaillait, on travaillait plus.
06:10Déjà, il y avait assez peu de chômage, 3,9%.
06:13Ce n'était pas un problème à l'époque de trouver du travail,
06:16même si on n'était pas diplômé, Marcia Liu ?
06:18Alors, c'est-à-dire que c'est une époque vraiment de bascule,
06:21les années 70,
06:22puisque c'est le début aussi,
06:25dans la dernière partie des années 70,
06:27le début du chômage de masse.
06:28C'est-à-dire qu'on va franchir le million.
06:29C'est pour ça qu'on a pris 75, pour vraiment avoir une comparaison.
06:31Oui, c'est-à-dire juste avant que ça commence vraiment à déraper.
06:36Et c'est vrai qu'à cette époque-là,
06:38il y a toute la génération des baby-boomers
06:42qui arrivent sur le marché du travail.
06:43Donc, ça donne une espèce d'énergie incroyable
06:45pour ce monde du travail.
06:47Et à l'époque, vous travaillez quand même 44 heures 3 quarts.
06:52Et oui, moi j'en parlais, c'est marrant,
06:54ce week-end avec ma maman qui avait connu ça,
06:56puisqu'elle était arrivée sur le marché du travail
06:58dans les années 70.
06:59Et elle me dit, oui, on travaillait 44 heures 3 quarts,
07:02on finissait le vendredi un quart d'heure plus tôt,
07:04parce que si on dépassait à partir de 45 heures,
07:07c'était des heures supplémentaires payées plus cher.
07:09Donc, vous voyez, vous aviez une espèce de...
07:10Alors là, aujourd'hui, on est à 35 heures.
07:13Depuis 1975, on travaille 350 heures de moins par an
07:19qu'à cette époque-là.
07:20C'est énorme.
07:21C'est énorme.
07:21Alors, nous sommes en ligne avec Jean Viard.
07:23Bonsoir Jean Viard, rebonsoir.
07:24De nombreux politiques revendiquent aujourd'hui
07:26ce slogan « Travailler plus pour gagner plus ».
07:29Il y a 50 ans, quel était le rapport au travail,
07:32puisqu'on travaillait beaucoup plus ?
07:34D'abord, il y a une femme sur deux travaillée.
07:37Aujourd'hui, c'est plus de 85%.
07:38Il ne faut jamais oublier, en fait.
07:39Bien sûr.
07:40C'est qu'effectivement, parce qu'à l'époque,
07:42d'abord, il y avait plus d'enfants,
07:43donc les femmes s'occupaient davantage des enfants,
07:44etc.
07:45Il y a moins de crèche.
07:46Et puis, les femmes n'avaient pas la même place
07:47dans la société.
07:48Ce qui est le plus changé depuis 1975,
07:50c'est la place des femmes.
07:50C'est quand même extraordinaire.
07:51Et on en parlait, d'ailleurs.
07:52Voilà.
07:53Donc, si vous voulez,
07:55je pense que le rapport n'était pas le même.
07:57Et je vous rappelle qu'à l'époque,
07:58la retraite était à 65 ans.
08:00Donc, ça aussi.
08:02La bataille, c'était la revendication
08:04de la retraite à 60 ans,
08:05mais elle était à 65 ans.
08:06Vous savez, moi, je vais vous dire une chose.
08:08Je pense qu'en 1975,
08:09on était encore dans la culture du progrès.
08:11On pensait que ça allait s'améliorer tout le temps.
08:13Alors, on débattait, la droite et la gauche,
08:15n'étaient pas d'accord sur les fruits du progrès,
08:16comment on va les répartir.
08:17On était tous d'accord sur le progrès.
08:19Aller plus vite, aller plus loin,
08:21faire progresser la médecine,
08:23augmenter l'espérance de vie.
08:24On a gagné 8 ans d'espérance de vie de 75,
08:26c'est quand même pas rien.
08:27Et donc, on avait ça.
08:28Aujourd'hui, qui c'est qui fait l'histoire ?
08:29C'est la nature.
08:30Je veux dire, quand vous regardez,
08:3139% des jeunes étudiants disent
08:33qu'elles n'auront pas d'enfants
08:34parce qu'elles ont peur du futur.
08:36Vous êtes dans une société
08:37où, au fond,
08:38ce qui nous portait vers le mouvement
08:39qui a porté depuis la révolution industrielle,
08:41une période qui a duré 150 ans,
08:43même pas,
08:44qui était portée par cette idée du progrès,
08:46aujourd'hui, effectivement,
08:47c'est ça qui nous manque.
08:48On a l'impression d'avoir un mur
08:49et on se dit
08:51est-ce qu'on va escalader le mur ?
08:53Beaucoup de jeunes se disent non.
08:55Et ça, si vous voulez,
08:55une société qui, au fond,
08:57d'ailleurs, Pascal Bokner l'a dit aussi,
08:59une société qui, au fond,
09:00ne désire pas son futur
09:02est une société en grande difficulté.
09:03Du coup, qu'est-ce qu'elle fait ?
09:05Elle dit hier, c'était mieux.
09:06Mais hier, ce n'était pas mieux.
09:07La vie était plus courte.
09:08L'avortement,
09:09tuer je ne sais pas combien de femmes par an
09:10pourrait multiplier les exemples.
09:12Et donc, si c'était la fin
09:13de la guerre du Vietnam,
09:14il y avait aussi d'autres violences.
09:16Donc, si vous voulez,
09:17c'est ça qui se passe.
09:18Et donc, le problème qu'on a aujourd'hui,
09:20c'est de regarder le passé.
09:21Moi, je pense à 4L.
09:23J'avais une 4L.
09:24Aujourd'hui, j'ai une plus grosse...
09:25Une 4L, aujourd'hui,
09:26ça fait vraiment toute petite voiture.
09:28Vous voyez ?
09:28On les ressent en version électrique,
09:31maintenant, vous savez.
09:32C'est en effet électrique.
09:33Mais ce que je veux dire,
09:34si vous voulez, surtout,
09:35c'est que c'est le récit collectif
09:36qui a profondément changé.
09:38Parce que, à la fin du mythe révolutionnaire,
09:40au fond, ça portait les sociétés.
09:41Vous savez, en 1975,
09:43il y avait 35% des gens qui allaient à l'église
09:44et 20% qui votaient pour le Parti communiste.
09:46C'était les deux cœurs idéologiques.
09:48Aujourd'hui, il y a 4% des gens qui vont à l'église,
09:502% qui votent pour le Parti communiste.
09:52Donc, les grandes appartenances collectives
09:54se sont défaites.
09:55On est beaucoup plus libres.
09:56On a multiplié nos aventures amoureuses,
09:58nos amants, les dames comme les hommes.
09:59Alors, les hommes plus,
10:00il va falloir que tout se doublait.
10:01Mais il y a 63% des bébés
10:03qui naissent en mariage.
10:05En 68, c'était 6%.
10:07Donc, il y a une immense liberté
10:08face aux normes, aux règles.
10:10On est des individus,
10:11donc on est plus perdus,
10:12on est plus fragiles.
10:13Et on n'a plus de grandes appartenances.
10:15Et ce qui nous manque,
10:16c'est la conviction
10:17qu'on a gagné la guerre climatique.
10:20Et ça, les politiques
10:20ne savent absolument pas nous le donner.
10:22De même qu'ils ne savent pas nous dire
10:23qu'on a gagné la guerre contre la pandémie.
10:26Vous savez qu'on a sauvé 300 millions de vies
10:27en s'enfermant chez nous,
10:28d'après les statisticiens.
10:30Mais on n'en fait pas une victoire.
10:32On a gagné en liberté,
10:35Marcel You.
10:35Est-ce qu'on a gagné en pouvoir d'achat ?
10:38Ça, c'est intéressant
10:38parce que quand vous interrogez les gens aujourd'hui,
10:41ils vous disent que c'était plus facile,
10:43on vivait mieux il y a 50 ans
10:45avec un SMIC.
10:46Alors, on a en économie
10:48un indice qui s'appelle l'indice baguette.
10:51C'est-à-dire qu'on regarde
10:51combien de minutes de travail il vous faut
10:54avec un SMIC
10:55pour acheter une baguette.
10:57Et en 1975,
11:00il fallait travailler 10 minutes
11:01pour s'acheter une baguette.
11:02Et aujourd'hui,
11:03il faut travailler 5 minutes.
11:05Donc, on a gagné quelque part
11:07en pouvoir d'achat sur certains domaines.
11:09Par exemple, sur la voiture,
11:10on en parlait avec la 4L
11:11et les janvieres.
11:12Les janvieres.
11:13Et figurez-vous qu'aujourd'hui,
11:15et pourtant,
11:16le prix des voitures,
11:17et notamment électriques,
11:18a énormément augmenté
11:19ces dernières années.
11:20Eh bien, il faut 6 mois de travail
11:21pour acheter une voiture,
11:25une petite citadine aujourd'hui.
11:27C'est exactement la même chose.
11:29Il fallait 6 mois
11:29pour acheter une 2 chevaux en 1975.
11:31Donc, on n'a pas tant perdu que ça
11:34de pouvoir d'achat.
11:35La différence,
11:36c'est qu'on n'a plus
11:37le même panier familial de dépenses.
11:40On a plus de dépenses,
11:40des dépenses de loisirs
11:41qu'on n'avait pas.
11:42C'est-à-dire qu'en 1975,
11:44ce qui partait essentiellement,
11:45c'était dans l'immobilier,
11:47la nourriture et les vêtements.
11:49Voilà, c'était ça
11:49les gros postes de dépenses
11:50d'une famille.
11:51Aujourd'hui,
11:52c'est les abonnements,
11:53c'est le streaming,
11:54c'est le club de gym, etc.
11:56Et ça, ça augmente
11:56beaucoup plus vite
11:57que l'inflation
11:58et ça nous donne ce sentiment
11:59d'avoir perdu en pouvoir d'achat.
12:00Alors, il y a une partie
12:01de la population
12:01qui a vu sa place évoluer
12:03considérablement en 50 ans.
12:05J'en viens, on en parlait,
12:05ce sont les femmes
12:06et on va en parler
12:07après le rappel des titres
12:08de Nathalie Michet.
12:09RTL !
12:10Dans un instant,
12:11la suite de ce journal.
12:13RTL.
12:15Il est quasiment 19h30.
12:18Anne-Sophie Lapix.
12:19On refait le monde sur RTL.
12:21Le rappel des titres
12:21de l'actualité
12:22de ce jeudi
12:22avec Nathalie Michet.
12:23La qualification terroriste
12:25toujours exclue
12:26après le périple criminel
12:27commis hier
12:28sur l'île d'Oléron.
12:29D'après le procureur
12:30de la République,
12:30le suspect affirme
12:32avoir agi au nom d'Allah.
12:33Mais rien n'atteste
12:34d'un lien
12:35avec une organisation terroriste.
12:37L'expertise psychiatrique
12:38effectuée hier
12:39a conclu
12:40à une altération
12:41du discernement.
12:42Les retraités
12:43dénoncent un acharnement
12:44à leur rencontre.
12:45En plein débat
12:46sur le budget,
12:47ils étaient appelés
12:47à manifester aujourd'hui.
12:49Un mouvement lancé
12:50par une intersyndicale
12:51qui prévoit déjà
12:52une nouvelle mobilisation.
12:53Ce sera le 2 décembre,
12:55journée d'action
12:55contre l'austérité.
12:57Au Brésil,
12:58un tour de chauffe
12:58au plus haut niveau
12:59avant l'ouverture lundi
13:00de la COP30 de Belém,
13:02Emmanuel Macron
13:03participe au sommet
13:04des chefs d'État
13:05et de gouvernement.
13:06Le chef de l'ONU
13:07les a accueillis
13:08en dressant
13:09un constat d'échec
13:10face au réchauffement climatique.
13:12Le football,
13:13N'Golo Kanté,
13:14de retour à nouveau
13:15en équipe de France.
13:16L'ancien champion du monde
13:17qui joue désormais
13:18en Arabie Saoudite
13:19fait partie
13:20de la liste des bleus
13:21pour les prochains matchs
13:22de qualification au Mondial.
13:23Une rencontre contre l'Ukraine
13:25le 13 novembre
13:26et contre l'Azerbaïdjan
13:27trois jours plus tard.
13:29Merci Nathalie,
13:29on vous retrouve à 20h.
13:32Anne-Sophie Lapix,
13:33on refait le monde
13:34jusqu'à 20h sur RTL.
13:36Femmes des années 80,
13:38mes femmes jusqu'au bout des seins
13:39ayant réussi l'amalgame
13:41de l'autorité et du charme.
13:43Femmes des années 80,
13:45on se balade un peu
13:45dans les 50 dernières années.
13:47Voilà, en 75,
13:48on s'en se large.
13:49Et en 75,
13:50les femmes votaient,
13:51travaillaient,
13:52prenaient la pilule,
13:53mais elles pouvaient avoir
13:54peur de leur mari,
13:55du regard de la société,
13:57des hommes.
13:58On n'est pas sûr
13:58que c'était vraiment mieux
13:59avant sur ce point-là.
14:01On en débat avec nos invités,
14:02Pascal Bruckner,
14:03philosophe,
14:04Martial You,
14:05éditorialiste économique
14:06sur RTL,
14:07et Jean Viard,
14:08sociologue et directeur
14:09de recherche associé
14:09au Cévis-Pof CNRS.
14:11Alors je voudrais vous faire
14:12écouter le témoignage
14:13de Martine,
14:14qui a 82 ans,
14:15au micro de RTL
14:16de Manon Meilleur.
14:17Pour moi,
14:18j'avais un mari
14:18pas très aidant
14:19et pas très aimant
14:20sur tous les plans,
14:21mais y compris sexuels.
14:23C'était lui le maître
14:24et c'était pas facile à vivre.
14:25On avait une corvée
14:26du week-end
14:26pour le sexe
14:28et ça c'était
14:28le samedi.
14:30Bon,
14:30je veux dire,
14:32c'est assez monstrueux.
14:34Il fallait qu'on se fasse
14:34tout bien,
14:35tout à la maison bien
14:36et en plus,
14:37rester très mignonne,
14:39très sexy,
14:40très disponible.
14:42Je me sentais pas libre.
14:42Je crois que vous vouliez réagir
14:44à ça,
14:45Pascal Bruckner.
14:46Oui,
14:47alors 75,
14:48c'est l'année
14:48des pénalisations
14:49de l'avortement
14:50et c'est l'année
14:51où Giscard d'Estaing
14:51autorise la pornographie.
14:53Et il y avait une sorte
14:54de naïveté sexuelle
14:55dans cette époque-là,
14:56suite à mai 68.
14:58On pensait que la liberté,
15:00loin des tabous,
15:01allait créer
15:02un monde harmonieux.
15:03En réalité,
15:04c'est pas tout à fait
15:05ce qui s'est passé
15:06et sans vouloir
15:07nous lancer des fleurs
15:08avec Alain Finkielkraut
15:09quand on a écrit
15:10le nouveau désordre amoureux
15:11en 77,
15:12on a dit
15:13le phallus va entrer
15:14dans l'air du soupçon.
15:15C'était vraiment
15:15ce qui s'est passé.
15:16C'est-à-dire qu'au front,
15:17la liberté revendiquée
15:18était plutôt
15:19la liberté pour les hommes.
15:20Et beaucoup de femmes
15:21ont subi cet élan.
15:24C'était à l'époque
15:24où on disait
15:25quoi, tu couches pas
15:25mais t'es vraiment coincé,
15:27tu vis encore
15:28sous l'héritage judéo-chrétien,
15:29vous savez tout.
15:30La jalousie était bannie
15:31et le monde sentimental
15:33semblait être balayé
15:35au profit du désir.
15:38Il y avait des livres
15:39de Deleuze là-dessus.
15:40Donc la puissance du désir,
15:42le désir faisait tout.
15:43Tout était ramené
15:44à la sexualité,
15:46ce qui était évidemment
15:46tout à fait
15:47un peu sot
15:49et un peu réducteur.
15:52Et effectivement,
15:53le mouvement féministe
15:54a pris essor ensuite
15:55en se rendant compte
15:56que derrière
15:57cette libération
15:59des tabous,
16:00il y avait
16:00beaucoup d'abus,
16:01beaucoup de violences.
16:02la pédophilie,
16:05à l'époque,
16:05moi je me souviens très bien
16:06des pétitions
16:07qui circulaient
16:08partout
16:09demandant la libération
16:10de messieurs
16:11qui avaient été mis
16:12en prison
16:12ou qui étaient jugés
16:13parce qu'ils avaient abusé
16:15d'enfants.
16:15L'église catholique
16:16célébrait encore
16:17l'abbé Pierre.
16:19Et on ne savait pas
16:20non plus.
16:20Si, eux le savaient.
16:22C'est ce qu'on a appris
16:23mais nous on ne le savait pas.
16:25Et puis,
16:27jamais on n'aurait imaginé
16:29quelque chose
16:29comme l'affaire Pellico
16:30par exemple.
16:31C'est un crime sexuel de masse
16:32ou l'affaire le square neck.
16:34Ça, il y a 2-3 ans
16:35on avait du mal
16:36à l'imaginer.
16:36Oui, mais donc c'était
16:37parce que pour nous
16:39cette liberté
16:41elle était forcément positive.
16:43Elle allait créer
16:43une humanité
16:44débarrassée de ses névroses.
16:45En réalité,
16:46c'était beaucoup plus complexe
16:47et on l'a découvert ensuite.
16:49Jean Viard,
16:49la révolution
16:51de ces dernières années
16:52c'est la place des femmes
16:54dans notre société.
16:55Vous avez commencé
16:56à l'évoquer tout à l'heure.
16:59Oui, c'est clairement
16:59un sujet central.
17:01Pour moi,
17:01il y a deux ruptures
17:02dans notre monde.
17:03Il y a que la nature
17:03a pris la main sur l'histoire
17:04donc au fond la politique
17:05ne mène plus les sociétés
17:07qui mène à désarroi
17:08et l'autre chose
17:09c'est la fin du patriarcat.
17:10C'est-à-dire qu'on est d'abord
17:11un individu
17:12j'allais dire
17:13avant d'être un genre
17:14ou même une pratique sexuelle
17:15et ça c'est la grande révolution
17:16anthropologique
17:18qui est en train
17:18de bouleverser le monde.
17:19On ne pouvait pas comprendre
17:20l'extrême droite
17:21sans comprendre
17:22le désir
17:23j'allais dire
17:24de remettre les femmes
17:24sous la couette.
17:25Mais ce que je voudrais rajouter
17:26c'est que vous voyez
17:28j'ai vu l'autre jour
17:29une étude
17:29qui disait
17:30qu'en 75
17:31il y avait 76%
17:32des femmes
17:33qui acceptaient
17:33les rapports sexuels
17:35j'allais dire
17:36un peu coutumiers
17:37dans le couple
17:37on va dire
17:38légèrement obligés.
17:39On est encore
17:39à 52%.
17:40Donc si vous voulez
17:41il faut faire attention
17:42le monde a changé
17:44mais une partie du monde
17:45et d'ailleurs
17:45c'est un des grands problèmes
17:47dans notre société
17:47c'est qu'effectivement
17:49entre certains milieux
17:50populaires
17:50surtout périurbains
17:52etc.
17:53au fond
17:53ça a beaucoup moins changé
17:54qu'on ne le dit
17:55et une autre partie
17:56de la société
17:56la nôtre
17:57j'allais dire
17:58qui sommes là
17:58autour de la table
17:59beaucoup plus
18:01effectivement
18:01beaucoup plus autonome
18:03beaucoup plus respectueuse
18:04de l'individu
18:04il y a une rupture terrible
18:05et une des grandes conséquences
18:07de ça
18:07c'est qu'aujourd'hui
18:08entre les hommes
18:09et les femmes
18:09la différence politique
18:10elle est de 20%
18:11elle est considérable
18:12c'est à dire
18:12si vous voulez
18:13le commun
18:14qui était un commun
18:14de classe sociale
18:15on se tenait chaud
18:16peut-être on était
18:17un peu pauvre
18:17mais on était pauvre ensemble
18:19aujourd'hui
18:20on est sortis
18:20des classes sociales
18:21en gros ça n'existe plus
18:22vraiment
18:22on est des individus
18:23on est plus isolés
18:25et donc si vous voulez
18:26on est dans cette situation
18:27et c'est vrai que les femmes
18:28ça a beaucoup changé
18:29mais pas toutes les femmes
18:30et en plus
18:31c'est vrai qu'elles travaillent
18:32beaucoup plus
18:33et que donc
18:33elles sont autonomes
18:34elles ont un revenu
18:35donc je dirais
18:35qu'aussi elles peuvent partir
18:36parce qu'elles sont revenus
18:37elles peuvent divorcer
18:38un peu moins dépendantes
18:39mais c'est une révolution
18:41elles peuvent divorcer
18:42elles peuvent quitter
18:42mais la majorité des couples
18:43ne se marient plus
18:44si vous voulez faites attention
18:45les 63% des bébés
18:47naissent hors mariage
18:48en fait le mariage
18:49est une institution
18:49qui est devenue un peu périphérique
18:51et moi d'ailleurs
18:52je conseille souvent
18:52de se marier
18:53quand on prend sa retraite
18:54pour la réversion de pension
18:55parce que ça c'est un vrai sujet
18:56la réversion de pension
18:57et après on fait
18:58si ça amuse
18:58mais c'est plus le cadre
18:59de la vie et de le couple
19:00la plupart des couples
19:01ne sont plus mariés
19:02et donc si vous voulez
19:03ça veut dire
19:03que le taux de divorce
19:04je ne le connais pas
19:05parce qu'il n'y a pas d'études
19:06toujours est-il
19:08mais c'est compliqué
19:09parce qu'après on peut
19:09les femmes des années 75
19:11peuvent encore divorcer
19:12aujourd'hui
19:13mais bien sûr
19:14la vie continue
19:14vous voyez aujourd'hui
19:15par exemple
19:16on a doublé
19:16le nombre d'aventures sentimentales
19:18en moyenne
19:18les moyennes sont un peu idiots
19:19les femmes ont passé
19:20de 3 à 7
19:21et les hommes de 7 à 15
19:22après les statistiques
19:23alors ça ne donne qu'une idée
19:24puis on s'en fout un peu
19:25de la quantité
19:26mais ce qu'on veut bien dire là
19:27c'est qu'on a une vie
19:28beaucoup plus libre
19:28mais aussi beaucoup plus discontinue
19:30beaucoup plus d'inconstruit
19:31mais par contre
19:32il y a une chose qu'il faut dire
19:33le premier lieu social
19:35de société aujourd'hui
19:36c'est la tribu familiale
19:37pas la tribu maritale
19:3875 c'était presque encore
19:41j'allais dire
19:41l'autorité du chef
19:42sur le salarié
19:43la femme
19:44les enfants etc
19:45l'homme devait être héroïque
19:47et on l'appelait
19:47qu'en cas d'incendie
19:48sinon c'était la mère
19:49qui ne s'occupait plus
19:50on n'est plus dans cette société là
19:52merci beaucoup Jean-Biard
19:54on va faire une pause
19:54et on va continuer ce débat
19:56avec la seule femme
19:57qui fait partie de mes invités
19:58et qui vient d'arriver
19:59Sandrine Rousseau
20:00est-ce que c'était vraiment mieux
20:03avant ?
20:04les gens ne respectent plus rien
20:06niveau politesse
20:07tout ça
20:07ça n'existe plus
20:08il y a plein de choses
20:09qui ont changé
20:10dans un instant
20:11la suite de ce journal
20:11aujourd'hui
20:12journée spéciale
20:14sur RTL
20:15Anne-Sophie Lapix
20:19on refait le monde
20:20jusqu'à 20h sur RTL
20:21alors est-ce que c'était vraiment mieux
20:24avant ?
20:25en 1975
20:26on vient de voir que pour les femmes
20:28quand même
20:28ça a bien changé
20:29et on peut dire
20:30pour le meilleur
20:31on en débat avec nos invités
20:32Pascal Bruckner
20:33philosophe
20:34Sandrine Rousseau
20:35députée les écologistes de Paris
20:37et Martial You
20:38éditorialiste économique
20:40sur RTL
20:42je disais que ça avait
20:42bien changé
20:44bien évolué
20:45pour les femmes
20:46au sein de la société
20:46et surtout
20:47au sein de la famille
20:48c'est ce que nous disait
20:49à l'instant
20:51Jean Viard
20:52et puis il y a eu
20:53une nouvelle révolution
20:54qui ne touche pas que la famille
20:55mais toute la société
20:56c'est la révolution
20:57MeToo
20:57et vous arrivez au bon moment
20:59Sandrine Rousseau
21:00qu'est-ce qu'a changé
21:02MeToo
21:02selon vous
21:03ça ne se limite pas
21:04à la dénonciation
21:05des agressions sexuelles
21:06ça change
21:06le comportement
21:07au quotidien
21:08les relations
21:10entre les hommes
21:10et les femmes
21:11au bureau
21:11oui c'est une révolution
21:13ça porte bien
21:14son appellation
21:16c'est qu'en fait
21:17il n'est plus possible
21:19de toucher le corps
21:20des femmes
21:20sans leur consentement
21:21et en fait
21:22c'est vraiment
21:23la matérialisation
21:25de la phrase
21:25qui est dans les slogans
21:26féministes
21:27y compris dans les années 70
21:28c'est mon corps m'appartient
21:29c'est-à-dire que mon corps m'appartient
21:31et on ne peut pas le toucher comme ça
21:32on a vu cette semaine
21:33je ne sais pas si vous avez vu
21:34ces images
21:35de la présidente mexicaine
21:37qui en plein déplacement
21:39a subi une agression sexuelle
21:40et ça dit
21:41à quel point
21:42c'est partout
21:43tout le temps
21:43c'est-à-dire que
21:44quand on a un corps de femme
21:45on est exposé
21:46à ce risque d'agression
21:47quel que soit
21:49j'ai envie de vous dire
21:50le statut
21:51quel que soit l'endroit
21:52et on le voit
21:52avec la présidente mexicaine
21:53dont on pensait quand même
21:54qu'avec un service de sécurité
21:56etc
21:56elle était à peu près
21:57protégée de ces violences-là
21:58et d'ailleurs
21:59je me suis posé la question
22:00en voyant ces images
22:01parce que j'ai eu vraiment
22:02un rejet
22:04incroyable
22:04et je me suis demandé
22:05s'il y a 10 ans
22:07ou 15 ans
22:07je l'aurais pris
22:09avec la même
22:10enfin j'aurais été aussi effarée
22:12par ce mouvement
22:13est-ce que vous avez dit
22:13je pense que c'est
22:14c'est ce à quoi a servi MeToo
22:16c'est que je pense qu'aujourd'hui
22:17on est beaucoup plus effarée
22:18qu'on ne l'aurait été
22:19il y a 10 ou 15 ans
22:20et je pense que
22:21beaucoup de femmes
22:22notamment celles qui étaient
22:24en situation de leadership
22:25mais pas que
22:26beaucoup d'autres femmes
22:27enfin toutes les femmes d'ailleurs
22:28mais celles en situation
22:30de leadership
22:30ont toutes
22:31des histoires absolument
22:32invraisemblables à raconter
22:33en tous les cas
22:34les femmes politiques
22:34avec lesquelles j'ai parlé
22:35ont toutes des histoires
22:36invraisemblables à raconter
22:38de ce qu'elles ont subi
22:39il y a 10, 15 ou 20 ans
22:41et aujourd'hui
22:41ça n'est plus possible
22:42et tant mieux
22:43enfin vraiment
22:44réjouissons-nous
22:45de cette avancée-là
22:46Martialiou
22:47est-ce que vous
22:48vous avez senti ce changement
22:49dans vos relations
22:50avec vos collègues
22:51est-ce qu'il y a quelque chose
22:52à la fois
22:55qui vous a fait peur
22:56un petit peu
22:56dans cette révolution ?
22:58Oui
22:59bien sûr
22:59on a vu
23:00un avant
23:01et un après
23:02mais
23:02moi je l'ai plus vu aussi
23:04comme une forme
23:05d'évolution
23:07par rapport à
23:08puisqu'on est en train
23:09de se comparer
23:10avec 1975
23:11c'est l'émergence
23:14du travail féminin
23:15à proprement parler
23:16bon ça fait que 10 ans
23:17que les femmes ont le droit
23:18d'avoir un compte en banque
23:19en 1975
23:20et de choisir leur métier
23:21indépendamment de leur mari
23:22et donc
23:23à ce moment-là
23:25on est dans une conquête
23:26qui est celle
23:27d'avoir sa place
23:27au travail
23:29mais quand on regarde
23:30les métiers de l'époque
23:31c'est des métiers
23:32qui sont ultra genrés
23:33et vous avez pour le coup
23:35toujours
23:36la supériorité masculine
23:38en général
23:39qui est sur la femme
23:40qui est là
23:41et qui travaille
23:41et on voit bien
23:43qu'il y a eu ensuite
23:43une évolution
23:44sur la différence
23:46entre le salaire
23:47des hommes
23:47et des femmes
23:48il y a toujours
23:48une différence évidemment
23:49mais on voit bien
23:50que le mouvement
23:51se réduit
23:51à se réduire
23:52et là
23:53on a avec MeToo
23:54je pense
23:54l'étape suivante
23:55qui est l'affirmation
23:57de je suis
23:57moi aussi
23:59avec un corps
24:00une autorité
24:03et donc
24:03je n'ai pas
24:04à être transgressé
24:05par rapport à ça
24:05alors que ça fait
24:07quand même
24:0750 ans
24:08qu'on est là-dedans
24:09en réalité
24:09dans cette possibilité
24:11que l'homme
24:11supérieur hiérarchique
24:13peut prendre
24:13sur sa subalterne
24:15Pascal Bruckner
24:16oui
24:17si vous me permettez
24:18une anecdote personnelle
24:19c'est dans les années 70
24:20que ma mère
24:20a commencé à travailler
24:21comme fonctionnaire
24:22au ministère des finances
24:25et ça a été
24:25les meilleures années
24:26de sa vie
24:26c'est-à-dire que c'est
24:27les années
24:27où elle s'est affranchie
24:28de mon père
24:29qui était assez violent
24:31et où elle s'est fait
24:33des amis
24:33et le départ à la retraite
24:36l'a navré
24:37ça l'a replongé
24:38dans une ambiance familiale
24:39qui était
24:40à des années-lumières
24:42de MeToo
24:43je dois dire
24:43là on était vraiment
24:44dans un autre monde
24:45mais effectivement
24:47aujourd'hui
24:48on est le moment
24:49où les scandales
24:49sortent les uns
24:50après les autres
24:51et jettent sur les relations
24:53entre les sexes
24:55une ombre
24:56qui peut être
24:57parfois désespérante
24:58c'est pour ça
24:58qu'il y a peut-être
24:58cette nostalgie
24:59sur les années 70
25:0175
25:02parce qu'à l'époque
25:03le récit
25:04que nous avions
25:05de notre
25:06état social
25:07et de la France
25:08était un récit
25:09euphorique
25:10il ne faut pas l'oublier
25:11ça c'était euphorique
25:12on était certain
25:13que comme l'a dit
25:14Jean Viard
25:15le progrès
25:16allait en s'accélérant
25:18et on se rend compte
25:19aujourd'hui
25:19que même sur le plan
25:20architectural
25:20les années 60-70
25:23ont quand même
25:23défiguré
25:24une bonne partie
25:24de la France
25:25avec les banlieues
25:26les barres d'immeubles
25:27l'horreur
25:28de la tour Montparnasse
25:29tout ça
25:30c'est l'héritage
25:31des années Pompidou
25:31et tout d'un coup
25:33on a une sorte
25:33d'analyse
25:35rétrospective
25:36qui est plus
25:37peut-être
25:38plus mélancolique
25:39et alors
25:40les véritables dépressifs
25:42eux remontent
25:43aux années 50
25:44en disant
25:45à l'époque
25:46la France
25:46c'était encore
25:47la vieille France rurale
25:49mais on ne peut plus
25:49se permettre
25:50d'avoir ce genre
25:50de nostalgie
25:51il faut se battre
25:52pour les jeunes générations
25:53et pour l'héritage
25:55qu'on va leur léguer
25:55on écoutait les chansons
25:56tout à l'heure
25:57juste pour l'anecdote
25:59parce qu'on a fait
25:59quelques musiques
26:00on a écouté une autre
26:01de l'émission
26:021975
26:03c'est Jean Ferrat
26:04La femme et l'avenir
26:05de l'homme
26:05alors justement
26:06juste sur le plan
26:07sur le plan économique
26:09pardon
26:09mais aujourd'hui
26:10on a quand même
26:11des métiers
26:11qui sont encore
26:11très genrés
26:12alors les femmes
26:12ont conquis
26:14des secteurs
26:14dans lesquels
26:15elles n'étaient pas
26:15mais par contre
26:16les hommes
26:16ont peu conquis
26:17les secteurs
26:17réservés aux femmes
26:18et notamment
26:19tout ce qui est
26:20aide à domicile
26:20tout ce qui est
26:21aide aux personnes
26:22tout ce qui est ménage
26:23tout ça est largement
26:24fait par les femmes
26:25même de manière
26:26professionnelle
26:26on est à 96%
26:29d'emplois féminins
26:31
26:31et ce sont par ailleurs
26:32les emplois
26:32les plus pénibles
26:33et ceux qui ne permettent
26:34pas de dépasser
26:35le seuil de pauvreté
26:35donc en fait
26:36oui les femmes
26:36sont entrées
26:37dans la sphère du travail
26:38elles n'y ont pas
26:39tout encore
26:40tout à fait leur place
26:40et puis elles sont
26:41aussi restées
26:42dans la sphère
26:42domestique
26:44très présente
26:45la charge mentale
26:47on voit surgir
26:48dans nos cuisines
26:49tout un tas
26:50d'ustensiles vintage
26:51mais ça ne peut pas nier
26:52que depuis une vingtaine
26:53d'années
26:53notre vie a considérablement
26:54été transformée
26:55par la révolution
26:55numérique
26:56on en parle aussi
26:57après la pause
26:58Anne-Sophie Lapix
27:00RTL
27:01RTL
27:04aujourd'hui
27:05RTL vous replonge
27:06dans la France d'hier
27:07pour mieux comprendre
27:08celle d'aujourd'hui
27:09Saint-Etienne
27:10sorti vainqueur
27:11de l'enfer de Glasgow
27:12de Buzas
27:12moi je trouve
27:13qu'on s'amusait plus
27:14avant
27:14à l'époque
27:15il est plus dur
27:16tout est plus dur
27:16pour tout
27:17est-ce que c'était
27:18vraiment mieux
27:19avant
27:19journée spéciale
27:21sur RTL
27:21RTL
27:24on refait le monde
27:25Anne-Sophie Lapix
27:26Nino Ferrer
27:36le téléphon
27:36alors il y a 50 ans
27:37nous n'étions pas
27:38joignables
27:39partout
27:39et à toute heure
27:40de la journée
27:41il fallait consulter
27:42les pages jaunes
27:42de l'annuaire
27:43pour trouver un médecin
27:44ou un plombier
27:44un album
27:45c'était un disque
27:46en vinyle
27:47oui ça
27:47ça n'a pas vraiment
27:47changé
27:48notre vie a été
27:49bouleversée
27:50par la révolution
27:50numérique
27:51plus jamais
27:51nous ne serons
27:52seuls
27:52et isolés
27:53quoique
27:54on en parle
27:55avec nos invités
27:56Pascal Bruckner
27:57philosophe
27:58Sandrine Rousseau
27:59députée
28:00les écologistes
28:01de Paris
28:01et Martial You
28:03éditorialiste
28:04économique
28:04sur RTL
28:05et auteur
28:05les années 70
28:07sont de retour
28:08chez Fayard
28:09alors est-ce que
28:10je peux vous demander
28:11à chacun d'entre vous
28:12combien de temps
28:13vous passez
28:13chaque jour
28:14sur votre smartphone
28:15tout le monde
28:17se défile
28:18beaucoup de temps
28:20parce que
28:22le smartphone
28:22est un cerveau
28:23maintenant
28:23c'est une source
28:24d'informations
28:25et alors quand on dit
28:26qu'on était plus isolé
28:27autrefois
28:27je ne suis pas sûr
28:28parce que
28:29si personne ne vous appelle
28:30aujourd'hui
28:31avec les moyens
28:31de communication
28:32qu'on a
28:32c'est que vraiment
28:33vous n'êtes pas aimé
28:33donc c'est ça
28:35le paradoxe du smartphone
28:36beaucoup
28:38beaucoup
28:38et Martial You
28:39personne ne vous donnait d'heure
28:40vous avez des enfants
28:42vous ne voulez pas
28:42donner le mauvais exemple
28:43combien ?
28:454h30
28:45d'accord
28:46et qu'est-ce que vous faites
28:46avec vos téléphones
28:47vous ne téléphonez pas
28:48en fait
28:48si
28:48vous lisez le journal
28:50vous travaillez
28:51c'est ça
28:52c'est devenu
28:52alors il faut se souvenir
28:54à quoi servait un téléphone
28:55avant
28:55c'était à parler
28:57c'est quand même
28:58beaucoup moins le cas
28:59aujourd'hui
28:59alors il y a quand même
29:00des choses très positives
29:01déjà ça coûte beaucoup moins cher
29:03on peut téléphoner
29:03à l'international
29:04et c'est beaucoup moins cher
29:05ça permet aussi
29:06le télétravail
29:08est-ce que c'est une bonne chose
29:09le télétravail
29:10selon vous Sandrine Rousseau
29:11grâce au numérique ?
29:12alors il y a des bons aspects
29:13il y en a des moins bons
29:14dans les bons aspects
29:15c'est que ça limite
29:16notamment les déplacements
29:17et que ça limite aussi
29:18les temps de transport
29:19donc ça peut être
29:19tout à fait
29:20source de mieux-être
29:22mais le problème
29:23c'est le droit
29:25à la déconnexion du travail
29:26qui devient
29:27véritablement
29:28un luxe
29:29un privilège
29:30et très difficile
29:31à affirmer
29:32quand on est
29:32dans une relation
29:33de travail
29:34qui parfois
29:35peut être toxique
29:36et en fait
29:36ça c'est quand même
29:37un enjeu de société
29:38parce que quand on voit
29:39la dégradation
29:40de la santé mentale
29:42des personnes
29:42qui travaillent
29:43il y a quand même
29:43un enjeu véritable
29:44à leur assurer
29:45des temps hors travail
29:47le numérique
29:49Marcel Lius
29:49ça permet aussi
29:50d'acheter en ligne
29:51et ça chine
29:52sans réjouir
29:52oui effectivement
29:54ça chine
29:55de toute façon
29:56on parlait tout à l'heure
29:57de pouvoir d'achat
29:58et du budget des familles
30:00par rapport aux années 70
30:01il ne faut pas oublier
30:02qu'aujourd'hui
30:02effectivement
30:03acheter des vêtements
30:04ça coûte moins cher
30:04que dans les années 70
30:05qu'on a transféré
30:06la consommation
30:07sur d'autres choses
30:08et après
30:09on peut évidemment
30:10critiquer la surconsommation
30:11ça c'est encore
30:12un autre débat
30:12avec Chine
30:14mais on est en fait
30:16les héritiers
30:17aujourd'hui
30:17avec les nouvelles technologies
30:18de la révolution
30:20technologique
30:20des années 70
30:21il y a vraiment des liens
30:22c'est à dire que
30:22dans les années 70
30:23moi j'avais retrouvé
30:24des chiffres
30:25je les avais notés
30:26vous aviez que
30:26au début des années 70
30:28que 27%
30:29des familles
30:30qui avaient
30:31un réfrigérateur
30:32un lave-linge
30:33ou une télé à la maison
30:34en 10 ans
30:35on est passé à 90%
30:37des familles
30:38qui avaient ça
30:38l'essentiel des maisons
30:41n'avait pas de salle de bain
30:42et n'avait pas de toilette
30:43au tout début
30:44des années 70
30:45ce qui faisait d'ailleurs
30:46le succès des immeubles
30:47que vous critiquiez
30:48tout à l'heure
30:49il y avait des salles de bain
30:50il y avait tout confort
30:51la modernité
30:52c'était le HLM
30:53à l'époque
30:53et donc
30:54aujourd'hui
30:54on arrive à ce moment
30:56où la technologie
30:57effectivement devient
30:58un peu nocive
30:59puisque quand on parle
31:00au niveau du travail
31:00je vous ai dit
31:02on a gagné 350 heures
31:03par an
31:04de moins aujourd'hui
31:05qu'il y a 50 ans
31:06on pourrait se dire
31:07là on travaille moins
31:08mais la réalité
31:09on le voit avec la souffrance
31:10au travail
31:11c'est que
31:12en 75
31:13vous terminiez votre travail
31:14vous fermiez le bureau
31:15vous rentriez à la maison
31:17c'était terminé
31:18aujourd'hui il y a cette porosité
31:19vous êtes à la maison
31:20vous êtes dérangé par le téléphone
31:22ou par l'ordinateur encore
31:23il y a un fil à la pâte
31:24un fil à la pâte
31:25que vous supportez
31:26oui oui
31:28moi c'est l'absence de fil
31:29qui me rendrait très triste
31:30c'est vrai
31:31mais non non
31:31vous savez il y avait
31:32un vieux slogan
31:33des années 60
31:34vivre sans temps mort
31:35et jouir sans entrave
31:36et en réalité
31:37derrière l'aspect libertaire
31:39c'est un aspect
31:40totalement commercial
31:41parce qu'il n'y a vraiment
31:42que sur internet
31:43qu'on vit sans temps mort
31:44et qu'on jouit sans entrave
31:45c'est-à-dire qu'on peut acheter
31:46à toute heure du jour
31:46et de la nuit
31:47n'importe quel produit
31:48et les relations humaines
31:49les relations amoureuses
31:50ne sont absolument pas
31:52sur le jouir sans entrave
31:54c'est quelque chose
31:54de beaucoup plus subtil
31:55donc à mon avis
31:57la grande tromperie
31:59du libertarisme
32:02des années 60-68
32:03ça a été de préparer
32:05en réalité
32:05une société intégralement
32:07consumériste
32:08et on s'en rend compte
32:09aujourd'hui
32:09nous avons été piégés
32:10par notre éloge du désir
32:12qui est en fait
32:13devenu un éloge
32:14de la pulsion d'achat
32:15à tout moment
32:15tout le temps
32:16sur tous les coins du globe
32:18nous ne sommes plus
32:19des consommateurs
32:20en danger véritable
32:21avec le réchauffement climatique
32:22parce que c'est
32:23une conséquence
32:24c'est exactement
32:25je voulais finir avec ça
32:26c'est ce qui a changé
32:27aussi depuis 1975
32:29c'est le réchauffement
32:30alors oui et non
32:30oui et non
32:31parce que dans les années 70
32:32il y avait déjà ce rapport
32:33qui s'appelait
32:34limite à la croissance
32:37le rapport Midose
32:39son nom m'échappe
32:40nous allons revenir
32:40et en fait
32:41il avait à l'époque
32:42déjà l'effet
32:43vraiment d'un pavé
32:44dans la main
32:45il avait été discuté
32:46dans toutes les institutions
32:46internationales
32:47et moi j'ai un regret
32:48inouï
32:49c'est que si on avait pris
32:51à ce moment-là
32:52le virage écologiste
32:53nous n'aurions aucun problème
32:54aujourd'hui
32:55et en fait
32:56moi je me demande
32:57tous les jours
32:57comment se fait-il
32:58que dans les années 70
32:59on ait été
33:00à ce point-là
33:01un conséquent sur cette question
33:02merci à vous
33:03d'être venu débattre
33:05sur ce sujet passionnant
33:06est-ce que c'était mieux avant
33:08demain
33:09Thomas Soto recevra
33:10Bernard Cazeneuve
33:11ancien premier ministre
33:12quant à Marc-Olivier Fogel
33:14il accueillera
33:14Raphaël Mariano Grossi
33:16le directeur général
33:17de l'agence internationale
33:18de l'énergie atomique
33:20il est l'heure
33:21de retrouver
33:21André Desselier
33:22bonsoir André
33:23quelle histoire extraordinaire
33:24allez-vous nous raconter ce soir
33:25bonsoir Anne-Sophie
33:27dans un instant
33:27et bien je vais vous raconter
33:28l'histoire de Bruce Lee
33:29des rues de Hong Kong
33:31au studio d'Hollywood
33:33je vais vous raconter
33:34comment le petit dragon
33:35est devenu une légende
33:37des arts martiaux
33:38et du cinéma
33:39on en parle tout de suite
33:40sur RTL
33:41merci André
33:42il est 20h sur RTL
33:44on en parlez
33:47et du cinéma
33:47on en parlez
33:48de la
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