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  • il y a 2 semaines

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00:00Le Refin Soir Week-end, 19h21, Stéphanie Demureux.
00:04Et on continue de parler de ces taxes qui pleuvent en permanence à l'Assemblée Nationale pendant la nuit.
00:10On se réveille le matin avec par exemple un impôt sur la fortune improductive adopté par 163 voix contre 150,
00:17née d'une alliance improbable entre le PS, le RN, le Modem et l'IoT.
00:22Alors ça va, des yachts, des voitures de collection, des crypto-actifs aux contrats d'assurance-vie.
00:28Nous sommes en ligne avec Philippe Brun, député PS de l'Eure.
00:32Bonsoir Philippe Brun.
00:33Bonsoir.
00:34Merci d'être avec nous.
00:35Vous êtes l'auteur, vous, d'un sous-amendement de cette nouvelle taxe qui exclut un bien par foyer fiscal dans la limite d'un abattement d'un million d'euros.
00:45Alors ce qui a attiré mon attention, c'est que vous avez été chaleureusement félicité par Jordan Bardella du RN,
00:52qui s'est donc félicité de l'adoption d'un impôt sur la fortune financière inspiré du programme de Marine Le Pen.
00:58Ça vous fait quoi, justement, d'être félicité par le RN ?
01:02Écoutez, c'est surtout le rétablissement de l'ISF de François Mitterrand, pas de Marine Le Pen.
01:08C'est-à-dire un impôt qui, à la fois, taxe l'immobilier, ce qui est l'impôt que nous avons adopté.
01:13C'est vrai que le RN, lui, voulait détaxer totalement l'immobilier.
01:16Ça n'a pas été accepté.
01:18Et puis un impôt qui prend les actifs financiers.
01:20Aujourd'hui, la fortune des milliardaires, elle est composée à 79% d'actifs financiers.
01:25Donc, taxer seulement l'immobilier, c'est taxer, j'ai envie de dire, les petits riches, pas les vrais grands riches.
01:31Donc, c'est pour ça que c'est une bonne nouvelle qu'on puisse aujourd'hui, dans le cadre de l'impôt sur la fortune,
01:36retaxer les actifs financiers que Emmanuel Macron avait retirés de l'assiette de l'impôt.
01:43Alors, c'est vrai qu'un million d'euros, c'est énormément d'argent, bien évidemment.
01:49Il faut être extrêmement aisé.
01:51Mais vous savez qu'à Paris, il y a peut-être des Parisiens qui habitent dans des appartements,
01:56qui ont pu hériter de leurs aïeuls.
02:00Et vous savez aussi bien que moi que la valeur immobilière à Paris dépasse malheureusement très vite les un million d'euros.
02:05Vous considérez que ce sont forcément des gens riches ?
02:08Est-ce qu'ils auront les moyens, forcément, de payer un énième impôt ?
02:13Écoutez, ils le payent déjà aujourd'hui.
02:15On n'a pas changé l'impôt sur la fortune immobilière.
02:17Il touchait les pauvres Parisiens héritiers dont vous parlez.
02:22Donc, on n'a pas changé.
02:22On sent un peu de condescendance.
02:24Ce n'est pas un gros mot, l'héritage.
02:25Vous savez, il y a des gens qui ont travaillé sérieusement toute leur vie pour transmettre à leurs enfants.
02:29Ce n'est pas grave.
02:30Vu de l'ouvrier dans l'heure où je suis, si vous voulez, on a du mal à pleurer sur l'héritage des gens qui héritent d'un appartement qui valent 3 millions d'euros.
02:40Mais ce que je dis simplement, c'est que notre moment ne change rien.
02:42Puisque c'est l'état du droit aujourd'hui, c'est l'impôt sur la fortune immobilière proposé par Emmanuel Macron.
02:47On l'a maintenu.
02:48On a juste ajouté une dimension sur la fortune financière.
02:52Et c'est ce qui a été permis par ce vote hier à l'Assemblée nationale.
02:55Alors, je ne vais pas pleurer, effectivement, comme vous dites.
02:57Et je suis de province.
02:59Moi aussi, je tiens à vous le préciser.
03:02L'assurance-vie, par exemple, ça touche des millions de Français.
03:06L'encours va à plus de 2 milliards d'euros en 2025.
03:11L'assurance-vie qui sert à rembourser la dette française.
03:15Est-ce que vous ne loupez pas votre cible ?
03:18La dette française n'a aucun problème de couverture aujourd'hui.
03:21Je rappelle qu'il y a une émission de dette en France,
03:24un taux de couverture qui est très nettement supérieur à 1, voire parfois à 2.
03:28Ça veut dire qu'il y a 1,6 à 2 fois plus de gens pour acheter de la dette française
03:34que de dette disponible à vendre.
03:37C'est au cas preuve que la France a une signature crédible.
03:39Il n'y a pas de difficulté.
03:40Je rappelle qu'à l'époque de l'ISF, il y avait aussi les produits d'assurance-vie
03:44dans l'assiette de l'ISF au-dessus d'un million trois d'euros.
03:48Là, on est au-dessus de 2 millions d'euros dans ce que nous avons adopté.
03:52Là encore, c'est une contribution minime au redressant des comptes publics
03:57dans un moment où chacun doit faire des efforts et pas seulement les gens qui travaillent,
04:02mais aussi les gens qui vivent de rente et qui ont mis de côté et qui vivent de rente
04:06ou qui ont hérité et qui vivent de rente.
04:08Simplement mettre davantage de justice.
04:11Vous dites, en introduction, l'Assemblée a voté toujours plus de taxes.
04:13On a aussi beaucoup détaxé cette semaine.
04:15On a réindexé le barème de l'impôt sur le revenu.
04:18Moi, j'ai fait adopter un amendement qui baisse l'impôt pour les PME
04:22qui sont aujourd'hui écrasés d'impôts alors que les grands groupes n'en payent pas.
04:25Moi, j'ai fait un amendement qui permet d'augmenter l'assiette de la taxe réduite pour les PME.
04:30Donc, les PME auront un taux d'impôt de 15% seulement jusqu'à 100 000 euros.
04:34Voilà, ça, c'est une bonne nouvelle.
04:35On a détaxé.
04:36On a aussi supprimé l'impôt sur les malades qu'avait créé le gouvernement.
04:40On l'a supprimé en commission.
04:41Et dans les quelques jours, on va supprimer, comme on l'a fait aussi en commission,
04:45la mesure qui disait à mettre fin à l'abattement de 10% pour les retraités.
04:52Donc, les médias aiment parler des taxes qui rapportent de l'argent.
04:56Mais il y a aussi beaucoup de taxes qu'on a supprimées pour alléger les classes populaires.
04:59Oui, d'ailleurs, d'un coup de 5 milliards.
05:01Toutes les concessions de Sébastien Lecornu, c'est 5 milliards.
05:05Ce n'est pas que les médias aiment parler, Philippe Brun, sincèrement.
05:07Mais la France est le pays, on le dit sans arrêt, le plus taxé de l'OCDE.
05:13Plus de 45% de prélèvement obligatoire.
05:16Est-ce qu'il ne faut pas aller chercher l'argent ailleurs ?
05:18Parce que là, il n'y a pas que les ultra-riches, d'ailleurs, qui vont être taxés dans cet impôt.
05:24Si je comprends bien, il y a les classes moyennes, plus.
05:26Est-ce que les Français, vous les entendez sur le terrain ?
05:31Puisque vous en parlez beaucoup de votre terrain dans l'heure.
05:34Ils ne vous disent pas plutôt qu'ils ont envie qu'on baisse enfin la dépense publique.
05:38Et qu'on arrête d'augmenter les taxes, tout simplement.
05:40Ce n'est pas que nous qui le disons.
05:44Aujourd'hui, en ce moment, on est en train de débattre des impôts.
05:46Vous savez, c'est le budget.
05:47D'abord, c'est la partie recettes.
05:48Ensuite, c'est la partie dépenses.
05:49Donc, c'est normal qu'on parle des recettes, puisque c'est le débat de la semaine.
05:53Dans 15 jours, on aura le débat sur les dépenses.
05:55Et vous verrez qu'il y aura un certain nombre d'économies qui sont faites.
05:58Et c'est bien normal.
05:59Mais je rappelle quand même une chose.
06:01Le bilan de la semaine à l'Assemblée, c'est moins d'impôts sur les classes populaires
06:04et les classes moyennes.
06:05Et c'est positif.
06:06Et un peu plus d'impôts pour les très très riches dans notre pays.
06:10Et je suis désolé, mais on ne fait pas partie de la classe moyenne
06:12quand on a plus de 2 millions d'euros de patrimoine.
06:15Ce n'est pas du tout les classes moyennes.
06:17Et je rappelle qu'en plus, c'est pas que des riches, Philippe Bras.
06:22Personne n'a 2 millions sur son livret A.
06:24De toute façon, c'est interdit.
06:24C'est plafonné à 23 millions.
06:26Et puis ensuite, si vous ajoutez les abattements que nous avons prévus,
06:30notamment sur les résidences principales, sur la résidence unique,
06:33pour l'immobilier, le démarrage, il est à plus de 3 millions.
06:37Bon, donc je pense qu'à 3 millions, ça va bien se passer.
06:40Il ne faut pas que les gens s'inquiètent.
06:42Il y a eu des députés sociaux qui ont voté, Modem.
06:44Vous avez souligné aussi d'autres groupes comme l'ERN.
06:48Je crois que c'est une mesure de justice qui permet notamment de pouvoir faire l'effort que nous proposons
06:53sur les impôts qui touchent tous les Français.
06:55À partir de lundi, on va discuter, par exemple, de la TVA.
06:58Nous, on propose de baisser la TVA sur l'électricité pour, là aussi, alléger les factures d'électricité des Français.
07:04Ce qui est en train de se passer à l'Assemblée depuis une semaine...
07:06Vous êtes d'accord avec le R ?
07:07Elles ont proposé de la baisser à combien ?
07:09Non, la baisse, c'est à 5,5.
07:11C'est un amendement que je porte, d'ailleurs.
07:13Et effectivement, il y a des gens à la fois macronistes, à la fois LR, à la fois de gauche,
07:18à la fois LR, qui sont des députés de terrain, je veux dire, et qui se retrouvent à être d'accord dans l'hémicycle
07:25pour dire qu'il faut détaxer la France qui travaille bien
07:28et il faut une contribution de ceux qui peuvent se le permettre et qui ont un très haut niveau de patrimoine.
07:35C'est ce qu'on a réussi à obtenir hier.
07:37Ce sont aussi des gens qui travaillent, en général, qui peut-être ont les moyens d'épargner.
07:45D'ailleurs, ça vous inspire quoi, cette députée Sophie Taille-Pollian, qui veut taxer l'épargne des Français ?
07:52Écoutez, je ne sais pas à quoi vous faites référence.
07:56Je vais vous la faire écouter.
07:57C'était à l'Assemblée nationale, un député écologiste qui annonce vouloir taper directement dans l'épargne des Français.
08:03Il faut aller chercher l'argent là où il se trouve.
08:07Il y a un autre endroit où il se trouve, mes chers collègues.
08:10C'est dans l'épargne des Français.
08:12Pourquoi les Français épargnent-ils tant ?
08:15Ils épargnent parce qu'ils sont inquiets.
08:17Inquiets de voir notre modèle social mis en danger.
08:21Inquiets de ne pas pouvoir avoir une retraite digne.
08:24Inquiets de ne pas pouvoir payer leur fin de vie dans un EHPAD.
08:31Inquiets de ne pas pouvoir payer l'hôpital s'ils sont malades.
08:38Récupérez l'épargne des Françaises et des Français pour qu'elles soient investies réellement dans le productif et non pas dans le financier.
08:46C'est remettre en selle notre modèle social qui protège et lèvera les inquiétudes.
08:51Voilà, c'était à l'Assemblée nationale.
08:53Philippe Brun, vous l'avez certainement entendu.
08:55Qu'est-ce que vous lui répondez ?
08:56Cherchez l'argent là où il se trouve et dans l'épargne ?
09:00C'était un propos général.
09:01Mais de fait, aucune taxation de l'épargne n'a été adoptée ni même proposée hier.
09:07Remettons les choses au clair.
09:09Sur la radio, on informe les gens.
09:11Il n'y a pas de taxation de l'épargne.
09:12Personne ne verra livré à taxer, ni sont livrés de développement durable, ni aucun autre produit d'épargne.
09:19Et encore une fois, le sens de tout ce qui a été voté depuis la semaine dernière, c'est de détaxer la France qui travaille, les classes populaires, les classes moyennes.
09:26Essayer de rééquilibrer l'effort en faveur des très hauts patrimoines.
09:30Et il y a eu un premier pas hier à l'Assemblée nationale.
09:33Encore une fois, qui inclut donc les assurances vie.
09:36Merci Philippe Brun, député PS de l'heure, d'avoir été avec nous sur Europe 1.
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