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00:00Autre accord plus que jamais en débat dans l'hémicycle, pour la première fois ce texte porté par le RN qui a été adopté à l'Assemblée,
00:08une résolution pour dénoncer l'accord franco-algérien de 1968 qui facilite l'installation des Algériens en France.
00:15Il a été approuvé hier à une voix près, résolution qui n'a aucune portée contraignante.
00:20On en parle avec vous Antoine Mariotti, bonjour.
00:23Bonjour Nina.
00:24A résolution adoptée de justesse et qui est encore en débat.
00:28Oui, vraiment de justesse, d'un cheveu, d'une voix même.
00:31Et d'ailleurs la voix qui a fait basculer, c'est celle du président de séance, Sébastien Chenu, pardonnez-moi,
00:37qui est le vice-président de l'Assemblée nationale et qui présidait les débats.
00:40D'ailleurs d'ordinaire, celui ou celle qui préside la séance ne vote pas,
00:44mais il y a eu des précédents avec Aïlle Broun-Pivé, la présidente en exercice, qui l'a fait.
00:49Clémence Guettet, vice-présidente, qui l'a fait aussi, mais c'est assez récent.
00:52Et c'est ce qui a fait basculer.
00:53Mais aussi sur le papier, ce texte n'avait aucune chance de passer.
00:57Parce que la gauche était farouchement contre et le parti présidentiel était farouchement contre.
01:02Enfin, il était pour, Gabriel Attal est pour ce texte,
01:05mais a demandé à ses députés, à ses troupes de voter contre,
01:08parce que c'était porté par le Rassemblement national.
01:11Et jamais aucun texte porté par ce parti d'extrême droite n'est passé au Parlement français, à l'Assemblée nationale.
01:17C'est donc une première historique de facto.
01:20Sauf que, du côté de Ensemble pour la République, le parti de Gabriel Attal,
01:26seulement un tiers des députés étaient présents.
01:29C'est-à-dire qu'il y avait 60 absents, y compris l'ancien Premier ministre Gabriel Attal,
01:33qui n'était pas présent pour voter.
01:35Quand on voit que ça se joue à une voix près, ça change évidemment tout.
01:38Tout du côté du modem de François Bayrou.
01:42Pareil, seul un tiers des députés étaient présents.
01:45Et à Horizon, qui constitue également l'autre part du bloc central,
01:50qui soutient le président de la République,
01:52plus ou moins, on l'a vu ces derniers mois,
01:54mais enfin quand même, qui soutient le président de la République,
01:56et bien eux, ils ont carrément voté pour ce texte,
01:59donc le parti d'Edouard Philippe.
02:01Alors à gauche, vous allez me dire, que s'est-il passé ?
02:03Et bien certes, on a fait bloc, tous les partis étaient contre
02:05et ont tous voté contre ce texte,
02:07et donc contre aussi le Rassemblement national.
02:10Sauf que là aussi, les absents ont toujours tort.
02:14Et il y a eu beaucoup d'absentéisme.
02:1650 députés de gauche n'étaient pas présents.
02:19Ce qui fait quand même, rien qu'entre le parti présidentiel et la gauche,
02:22plus de 110 personnes qui n'étaient pas là, sans oublier le modem.
02:26Évidemment pour ça, c'était du pain béni pour le Rassemblement national,
02:29qui emporte une victoire politique importante.
02:32Et ceux, alors qu'Alger et Paris sont empêtrés dans une crise diplomatique
02:37qui se poursuit, que compte faire le gouvernement ?
02:41Le gouvernement, pour l'instant, il a plus envie de négocier.
02:44Mais c'est un peu à voir, parce que, d'une part,
02:48on parle d'une première victoire politique.
02:51De quoi parle-t-on déjà quand même ?
02:53On parle quand même d'un accord qui date depuis de nombreuses années,
02:56qui a été signé six ans après la fin de la guerre,
02:58qui concrètement met un régime assez favorable,
03:01un régime d'immigration favorable pour les citoyens algériens,
03:04qui n'ont pas besoin de visa spécifique pour rester plus de trois mois en France,
03:08contrairement à bien d'autres citoyens issus d'autres nationalités.
03:11Ils ont un accès beaucoup plus rapide à des permis de séjour de dix ans.
03:17Et donc ça, la droite, l'extrême droite disent,
03:19mais écoutez, ça suffit, on n'est pas à devoir s'excuser
03:22ou vivre de la guerre d'Algérie pendant des décennies.
03:25Donc ça doit s'arrêter. C'est pour ça qu'ils ont porté ce texte-là.
03:29Aujourd'hui, il y a un texte qui est voté par l'Assemblée nationale,
03:33qui n'est pas contraignant.
03:34C'est-à-dire que le gouvernement n'est pas obligé de suivre ce texte, cette résolution.
03:41Mais Jordan Bardella, le président du Rassemblement national,
03:43s'est exprimé ce matin.
03:45Je vous propose de l'écouter.
03:46Vous verrez ce que lui, il en pense.
03:49Ce laxisme d'État qui est manifesté par la France
03:52depuis maintenant plusieurs années à l'égard du régime algérien
03:54qui multiplie les provocations contre notre pays n'est plus tenable.
03:57Donc j'appelle donc solennellement ce matin
03:58le président de la République et le Premier ministre
04:00à prendre acte de ce vote du Parlement
04:02à l'initiative du Rassemblement national
04:04et à mettre fin à cette immigration de complaisance
04:07dont nous subissons les frais de la part du régime algérien.
04:11Je prends le Premier ministre au mot.
04:13Sébastien Lecornu a dit
04:14j'agirais sans majorité en prenant,
04:17en tenant en considération
04:18des votes du Parlement.
04:20Et bien maintenant, il doit s'y soumettre.
04:21Et c'est vrai que Sébastien Lecornu,
04:23il a dit qu'il prenait en compte
04:25les décisions du Parlement
04:26en tout simplement constatant
04:29qu'il n'avait pas de majorité
04:30et donc que c'était à l'Assemblée
04:31de délibérer sur la plupart des sujets.
04:34Pour autant, on n'est pas sur un texte de loi,
04:36on n'est pas sur le budget, par exemple,
04:38qui est, comme on a pu l'entendre avec Johan Baudin,
04:40en ce moment même, discuté
04:41dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
04:44En revanche, tout de même,
04:45il y a eu une conséquence,
04:46c'est que quelques heures après ce vote inédit,
04:48et bien le Premier ministre Sébastien Lecornu,
04:50qui était en déplacement dans la Manche,
04:52et bien il a dit qu'en effet,
04:54il fallait renégocier ce traité,
04:56que c'était un traité qui appartenait
04:57à une autre époque
04:58et que donc il fallait avancer.
05:00Mais en revanche,
05:01on n'est pas, comme le Rassemblement national,
05:03à vouloir tout jeter d'un coup de pied
05:05dans la fourmilière,
05:06mais plutôt à vouloir renégocier
05:07dans un dialogue diplomatique avec Alger
05:09au moment où il y a un début
05:11de rapprochement timide
05:12entre Paris et Alger.
05:14Mais on voit bien que pour l'instant,
05:15tous les sujets sont encore sur la table,
05:16qu'aucun n'est réglé,
05:18et à gauche notamment,
05:19on dit, mais ce texte,
05:20ou mettre un arrêt à cet accord,
05:23à quel moment cela va nous aider
05:24à libérer l'écrivain Boilem Sansal
05:26ou le journaliste Christophe Gleize,
05:27qui sont emprisonnés en Algérie
05:30depuis plusieurs mois,
05:32voire un an pour Boilem Sansal.
05:34Et ça, c'est plutôt un argument
05:36qui est entendu du côté du gouvernement,
05:38et on voit bien que l'appel à la fermeté
05:40de l'extrême droite,
05:40mais même de Bruno Retailleau,
05:42qui faisait partie du gouvernement
05:43il n'y a pas si longtemps,
05:44n'est pas encore tout à fait entendu
05:45du côté du gouvernement.
05:47Antoine Marioti,
05:48grand reporter et chroniqueur international
05:50ici à France 24,
05:51merci pour ce décryptage.
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