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  • il y a 3 semaines

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00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:05Bonjour Alexandre, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:08A la surprise générale, donc, les députés ont voté hier une résolution du Rassemblement National
00:13qui dénonce les accords de 1968 entre la France et l'Algérie.
00:18Le vote d'un texte porté par le RN, il faut le souligner, c'est inédit.
00:22La gauche est en ébullition, le RN jubile.
00:26C'est une résolution non contraignante, mais vous nous dites Vincent que sa portée politique est énorme.
00:31Ben oui, en quelques heures, elle a obligé Sébastien Lecornu lui-même à intervenir
00:35et à reconnaître la victoire du RN.
00:38C'est donc un événement lourd de symboles et de conséquences.
00:41Alors commençons par la gauche.
00:43Le spectacle qu'elle propose depuis ce vote est simplement consternant.
00:47Le fascisme ne passera pas par nous, a dit sans rire Marine Tondelier.
00:51Il est à craindre que la bêtise soit passée par eux
00:53et qu'elle continue de faire son chemin dans les indignations du PS,
00:57des écologistes et de la France insoumise.
01:00Lionel Jospin avait en son temps parlé, évoquant la gauche contre ce qui était alors le FN,
01:04d'un théâtre antifasciste.
01:07Vingt ans après, on peut dire que les textes de la pièce sont de plus en plus pauvres
01:10et les comédiens de plus en plus mauvais.
01:13Il nous arrive ici de souligner les limites de la droite,
01:15mais il est temps d'exprimer notre compassion pour les électeurs de gauche.
01:19Beaucoup d'entre eux sont intelligents, cultivés, dévoués
01:22et ils sont contraints de supporter des représentants aussi prévisibles, caricaturaux
01:26et surtout éloignés des préoccupations de ceux qui votent pour eux.
01:30Qu'est-ce qui vous permet de dire ça, Vincent ?
01:31Les sondages, Alexandre, 7 Français sur 10, pour revenir sur ces accords de 68,
01:35sont favorables à ceux qu'on les dénonce.
01:38Et tous, évidemment, ne sont pas de droite.
01:41Et dans les conversations que l'on peut avoir avec des élus de gauche,
01:44on comprend qu'ils sont tiraillés entre la volonté de fermeté de leurs électeurs sur l'immigration
01:48et la pression associative, culturelle et médiatique.
01:52Je veux vous parler de cette gauche digicode qui exige qu'on ouvre grand les frontières,
01:56mais qui ferme bien ses volets roulants, sa porte blindée et son portail vidéo surveillé.
02:02Alors, autre enseignement, Alexandre, vous remarquerez que c'est sur la question de l'immigration
02:07qu'à travers cet accord, les députés ont dû s'exprimer.
02:10Mais ce grand tourment identitaire a été purement et simplement évacué
02:14de la conversation politique par le Premier ministre.
02:16Sébastien Lecornu a sans doute dû penser qu'on n'attrape pas les socialistes avec des frontières.
02:21Mais cette résolution sur l'Algérie, ça a été une sorte de retour du refoulé.
02:26Une fois encore, le macronisme a fait l'erreur d'abandonner au parti de Marine Le Pen
02:29la fermeté migratoire et la sécurité ordinaire.
02:33Jusqu'ici, le RN était indiscernable dans ses choix budgétaires.
02:36Un jour, il était libéral, l'autre socialiste.
02:37On avait un peu de mal à le suivre.
02:39Cette niche parlementaire lui a donné l'occasion de retrouver une ligne claire
02:42et d'obtenir une victoire spectaculaire.
02:45Et la droite, dans tout ça ?
02:46Edouard Philippe s'était élevé le premier contre cet accord.
02:48Ses députés ne pouvaient pas le démentir.
02:50Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez sont en pointe contre le régime d'Alger.
02:54Leurs élus ne pouvaient pas se dédier.
02:56Et puis, il y a Gabriel Attal.
02:58Dans le Figaro, il y a quelques mois,
03:00il publiait une tribune tonitruante intitulée, je cite le titre,
03:03« Face aux provocations incessantes, il faut dénoncer l'accord franco-algérien de 1968 ».
03:09Après cela, il lui était difficile de voter contre lui-même,
03:13mais il était tout aussi difficile de voter avec Le Pen.
03:16Devant un tel dilemme, l'ancien Premier ministre a préféré se rendre au salon du tourisme.
03:21Il a choisi de ne pas choisir.
03:23Et son absence a été décisive.
03:25Et c'est elle, d'abord, qui a fait remonter la gauche sur ses petits chevaux de l'antifascisme.
03:30La morale de cette histoire, Alexandre,
03:32c'est qu'il y a des sujets qui hantent les Français,
03:34notamment l'immigration et l'insécurité,
03:36et devant lesquels le macrono-socialisme se bouche le nez et se couvre les yeux.
03:41Le RN en a profité.
03:42Et pour une fois, est-ce un heureux présage ?
03:44La droite classique n'est pas tombée dans le panneau de l'intimidation morale.
03:48Alors la gauche appelle cela du fascisme.
03:50On lui rappellera que préférer la cohérence à la posture,
03:54l'intérêt national aux calculs partisans.
03:56Cela s'appelle plutôt le bon sens.
03:58L'édito politique sur Europe 1.
04:01Merci Vincent Trémollet de Villers.
04:02Bon week-end à vous.
04:03Bon week-end.
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