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  • il y a 3 mois

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00:0013h, 14h, Europe 1 13h.
00:03Bon début d'après-midi sur Europe 1, nous sommes toujours auprès de Michael Dorian et ses invités pour décrypter et éclairer l'actualité.
00:10Aujourd'hui, Gilles Boutin, journaliste au Figaro Économie et Vincent Roy, journaliste et essayiste.
00:15L'Algérie accuse la France d'être responsable de la crise bilatérale et l'accuse aussi de l'aggraver.
00:20Les autorités algériennes ont répondu au changement de ton d'Emmanuel Macron dans ce courrier adressé à son Premier ministre.
00:27Emmanuel Macron qui demande à François Bayrou de prendre des mesures nécessaires.
00:33Il prône plus de fermeté envers Algiers.
00:35Le président français appelle notamment à suspendre formellement l'accord de 2013.
00:39Il concerne les exemptions de visas sur les passeports officiels et diplomatiques.
00:45Aucun mot en revanche sur ceux de 1968.
00:48L'Algérie qui accuse la France d'avoir déclenché et d'aujourd'hui aggraver cette crise.
00:53On dirait finalement que le bras de fer n'est pas terminé.
00:56Et pire que l'Algérie est en train de montrer les dents finalement Vincent Roy.
01:02C'est ce qu'elle fait de toute façon depuis le début.
01:04Mais là le bras de fer ne fait que débuter.
01:08Monsieur Macron a tenté la voie diplomatique en vain depuis maintenant des mois.
01:13Ça ne marche pas.
01:14Donc il change de pied si j'ose dire.
01:17Là maintenant il dit il faut de la fermeté.
01:20Mais enfin c'est de la fermeté à bas coût quoi.
01:23Écoutez l'accord de 2013 c'est une mesurette.
01:29Je veux dire remettre en cause cet accord c'est symbolique.
01:33C'est une mesurette.
01:33Ça concerne finalement peu de gens.
01:36C'est de la petite fermeté quoi.
01:40Voilà s'il s'attaquait à l'accord de 68 là effectivement c'est le pavé dans la mare.
01:46Mais pour l'instant pour l'instant c'est une toute petite colère.
01:50Alors écoutez justement ce que disait Sébastien Chenu.
01:54Le président de la République entend suspendre les exemptions de visa pour les diplomates algériens
01:58afin de forcer Alger à plusieurs concessions.
02:00Une décision qui ne va pas assez loin pour le député du Rassemblement National.
02:04Il était invité hier d'Europe un matin.
02:06Emmanuel Macron est un trouillard.
02:08Emmanuel Macron a peur des réactions d'une diaspora qu'il imagine forcément du côté d'un pouvoir algérien
02:14qu'il ne faut pas confondre d'ailleurs avec la population algérienne.
02:19Et je pense que l'absence totale de crédibilité, la faiblesse d'Emmanuel Macron, la peur d'Emmanuel Macron,
02:24les Français payent très cher.
02:25Ce qu'on réclame c'est la suspension des accords de 68
02:27qui donnent des droits supplémentaires à l'Algérie et aux ressortissants algériens
02:31pour venir s'installer en France.
02:33Ce qu'on demande c'est que l'accord qui permettrait à l'Algérie de bénéficier de subsides de l'Union Européenne
02:39il soit lui aussi rediscuté.
02:41C'est-à-dire qu'on demande de la fermeté sur des choses concrètes.
02:44Voilà Sébastien Chenu interrogé sur Europe un, dans Europe un matin.
02:48Gilles Boutin, est-ce que vous souscrivez à ce que vient de dire le député du Rassemblement National sur notre antenne ?
02:55Ce qui est certain c'est qu'on n'obtiendra rien d'Alger.
03:01C'est-à-dire que toutes les courbettes qui ont été faites depuis des années, on le constate, ne servent à rien.
03:07Et donc à cet égard, conserver dans la communication diplomatique cette petite porte ouverte
03:11qui est de dire on espère toujours que les relations vont reprendre,
03:15on aimerait tellement bien s'entendre avec vous les Algériens,
03:19ça ne marche pas et c'était totalement inutile de l'insérer dans cette communication.
03:24Maintenant la question de la fermeté.
03:27Voilà c'est ça, parce que si les courbettes ne fonctionnent pas,
03:29est-ce que le rapport de force va aussi fonctionner ?
03:32C'est ce que je veux dire.
03:33Dès lors que les courbettes ne fonctionnent pas,
03:35on voit bien qu'il n'y a plus qu'une autre direction à prendre, celle de la fermeté.
03:39Via quelle modalité ?
03:40Ça c'est à voir jusqu'où il faut aller.
03:43Mais même dans cette direction, on est en droit de se demander si Alger va réellement courber les Chines.
03:50Est-ce que dès lors que les accords de 68 sont révoqués,
03:55ils vont revenir ?
03:57Peut-être pas.
03:58Un État a une capacité de résilience extrêmement forte et peut s'enfermer.
04:02Le régime peut continuer d'utiliser, d'exacerber le ressentiment contre la France
04:08pour justifier son existence et dire que les mots qui s'abattent sur la population
04:13ne sont que le fait de la France.
04:16Donc je ne sais même pas si on obtiendra une issue favorable en utilisant la fermeté.
04:21Cependant, ce n'est pas pour autant qu'il ne faut pas l'utiliser.
04:24C'est-à-dire que, cas à perdre la France dans cette histoire.
04:27On n'arrive pas à se débarrasser de leurs ressortissants.
04:31Mais c'est un problème.
04:31Et oui, c'est un problème, mais il se trouve que fatalement, on arrive à les garder.
04:34Puisqu'on ne peut pas les expulser, ils sont là.
04:36Bon, très bien.
04:37Leur nombre peut éventuellement augmenter.
04:38Mais je dis, les États sont résilients et la France est résiliente.
04:41Donc si elle a la capacité de les gérer,
04:43malheureusement, on ne sait pas bien quoi en faire, j'en conviens.
04:45Cependant, il ne faut pas montrer à Alger que c'est un levier pour elle.
04:50Il faut lui faire comprendre qu'on n'en a strictement rien à faire
04:52et qu'elle peut laisser autant d'OQTF qu'elle veut chez nous.
04:54Ça ne changera rien.
04:56Vincent Roy.
04:57Enfin si, la France a quand même quelque chose à perdre.
05:00Et pas quelque chose, mais quelqu'un.
05:02C'est Madame Sansa, là.
05:03Et c'est Christophe Gleize.
05:05Bien sûr.
05:06J'en conviens, mais dès lors qu'Alger ne semble pas non plus montrer un quelconque signe,
05:11si la fermeté permet de l'obtenir, tant mieux.
05:14Mais les courbettes, comme on disait, n'ont pas l'air de permettre.
05:16Les courbettes n'ont rien donné.
05:18Donc effectivement, on est dans une situation...
05:20Moi, ce qui me fait drôle, ce qui m'étonne,
05:26c'est l'analyse il y a 15 jours ou 3 semaines d'Emmanuel Macron
05:30qui disait, pour être craint, il faut être puissant.
05:35Qu'est-ce à dire ?
05:36Que nous serions faibles ?
05:38Parce que nous ne sommes pas craints par l'Algérie.
05:40Donc, moi je reprends les mots d'Emmanuel Macron
05:43qui, parlant du budget militaire, parlant de la guerre,
05:47disait, il faut qu'on se réarme
05:48parce qu'effectivement, on a besoin d'être puissant
05:51et ainsi serons-nous craints.
05:53Est-ce que vous croyez que la France est puissante à l'échelle internationale ?
05:57Non, je ne crois pas que la France soit puissante à l'échelle internationale
06:00mais je crois que pour autant, elle n'a pas à se laisser humilier
06:04comme ça par le régime algérien
06:05qui s'essuie les pieds sur nous pendant des années
06:08et pire, mieux, pire,
06:10qui s'est construit sur un ressentiment, sur une haine anti-française.
06:15Le régime s'est construit là-dessus.
06:17Et encore une fois, M. Chenu a raison,
06:19il faut distinguer entre le gouvernement algérien
06:22et la population algérienne.
06:24Dans le cas algérien, ce n'est pas tant une histoire de puissance
06:27en termes conventionnels qui se posent.
06:29Bien sûr.
06:29Puisque à ce compte-là, la France est largement plus puissante que l'Algérie.
06:33C'est la capacité à agir
06:35et en fait, on n'a pas besoin de grand chose,
06:36on n'a pas véritablement besoin d'une puissance pour agir.
06:39C'est simplement politique, c'est de l'ordre de la décision.
06:41Et il s'agit d'oser affronter certaines peurs
06:44qui sont les peurs internes.
06:46Il y a effectivement la peur qu'il y ait des réactions négatives
06:49au sein de la population française d'origine algérienne.
06:52Il y a des craintes sur les transferts d'argent.
06:54Mais pour l'instant, ils ne sont pas empêchés,
06:56ces transferts d'argent de la France vers l'Algérie.
07:00Et là, ce serait un levier effectivement très très fort
07:03et à manier avec beaucoup de précautions.
07:06Mais on n'en est pas là.
07:08Cependant, ce que je veux dire, c'est juste que le politique,
07:10c'est l'art du choix.
07:11On en est surtout très très loin.
07:13Parce que pour le moment, ça fait aller trois jours
07:15que les rédactions s'excitent sur cette lettre d'Emmanuel Macron
07:19à son Premier ministre, qui reste pour le moment
07:22uniquement une lettre et uniquement des mots.
07:24Parce que ce qui se passe, c'est que pour le moment,
07:26c'est vrai qu'on parle beaucoup de...
07:28Et je nous mets dedans, bien sûr, on parle beaucoup de bras de fer.
07:31Sauf que le bras de fer, pour le moment,
07:32c'est toujours l'Algérie qui est en train de le gagner.
07:34Puisque l'Algérie a notamment décidé la fin de la gratuité
07:37des biens prêtés à l'ambassade de France
07:39sur les mots du Président de la République.
07:43Est-ce que le problème n'est pas finalement ça ?
07:45Le fait que notre Président parle,
07:48notre Président écrit des lettres,
07:50mais notre Président n'agit pas réellement.
07:52Mais c'est tout le problème depuis le début.
07:54C'est tout le problème d'Emmanuel Macron.
07:56C'est quelqu'un qui parle beaucoup.
07:58Et on voit bien qu'il se passe rarement grand-chose.
08:01Souvenez-vous, lorsque, après le 7 octobre,
08:04il est allé voir M. Netanyahou
08:07et qu'il a dit qu'il allait mettre en place
08:09une coalition contre le Hamas.
08:11Bon, de coalition, il n'y a rien eu.
08:14Bon, il parle beaucoup, ses sons.
08:15Mais surtout, ce qui me paraît le plus inquiétant actuellement,
08:20je le répète, c'est la détention de M. Sansal.
08:24Et moi, je crois que le gouvernement algérien
08:27a très bien compris que M. Macron avait peur
08:30de ce qu'on appelle aujourd'hui sa rue arabe.
08:33Concernant cette mesure prise par l'Algérie,
08:36la fin de la gratuité des biens prêtés à l'ambassade de France,
08:39est-ce que c'est un préjudice important pour la France, Gilles Boutin ?
08:42Ça me semble ridicule, une mesure de rétorsion.
08:45D'autant qu'on a déjà une bonne partie du personnel qui est reparti.
08:49C'est symbolique.
08:50Alors qu'en miroir, la France a de véritables capacités.
08:53Elle peut fermer des représentations algériennes en France.
08:57Elle peut véritablement bloquer des processus.
09:00Oui, mais elle ne le fait pas.
09:01Oui, mais elle le peut.
09:03Effectivement, c'est ce qu'on dit.
09:03C'est qu'on a une impression d'indécision de la part du pouvoir français.
09:07Oui, mais ça veut dire que l'Algérie a bien compris
09:09que la France ne le ferait pas.
09:10C'est un peu ce qui se passe pour le moment.
09:12Pour l'instant, elle ne le fait pas.
09:13Mais elle le peut.
09:13Et ça, c'est à voir comment ça va évoluer.
09:16On le dit, Emmanuel Macron, lentement,
09:19et peut-être sûrement, change d'approche.
09:22Et oui, il a changé d'approche.
09:24Peut-être que ça va se concrétiser.
09:26Et peut-être qu'à mesure qu'il va voir
09:28qu'Algérie ne donne aucun signe de conciliation,
09:31on va aller dans une direction de fermeté
09:33avec de véritables mesures qui seront prises.
09:36C'est en cela.
09:37Mais ce que je veux dire, c'est que cette décision algérienne
09:40est assez ridicule.
09:41On dirait que c'est une mesurette d'ordre diplomatique.
09:44Vincent Roy ?
09:44Oui, absolument.
09:45Pour l'instant, c'est une...
09:48Oui, oui.
09:48Mais, encore une fois, il y a quand même des...
09:51Je le répète, parce que moi, ça m'obsède.
09:55Il y a des vies...
09:57Il y a des gens qui sont embastillés.
09:59On ne sait pas trop dans quelles conditions.
10:01Tout ça.
10:02Alors, il a évoqué leur sort.
10:04Oui.
10:04Vous parlez d'Emmanuel Macron.
10:05Absolument.
10:05Oui.
10:06Il ne pouvait plus faire autrement que d'évoquer leur sort.
10:08Jusque-là, il n'en avait pas parlé.
10:10C'est ce que j'allais vous dire.
10:11Il n'en a pas beaucoup parlé déjà.
10:12Donc, là, c'était difficile qu'il n'en parle pas.
10:16En tous les cas, on attend de sa part, maintenant, des actes.
10:20Et c'est curieux, d'ailleurs,
10:21qu'il transfère cette lettre à son Premier ministre.
10:25Je veux dire, la politique étrangère,
10:28c'est quand même de son ressort.
10:30Il peut agir.
10:32Il n'a pas besoin totalement de son Premier ministre pour agir.
10:35C'est une façon aussi de renvoyer la patate chaude, un peu.
10:39Ah, ben, quand même, oui.
10:40A minima, oui.
10:41Bien entendu.
10:42Bien entendu.
10:42Voilà, je te donne la feuille de route.
10:44Débrouille-toi.
10:44On peut aussi interpréter ça comme une volonté
10:46de ne pas mettre trop à l'honneur le régime algérien.
10:49C'est-à-dire que ce serait faire trop d'honneur à Alger
10:50que de lui réserver une allocution.
10:53On peut le comprendre aussi comme ça.
10:54C'est une autre interprétation.
10:55Mais enfin, il faut arrêter de déménager tout de même.
10:59Nous sommes d'accord sur ce point.
11:00Allez, dans un instant, l'actualité au Proche-Orient.
11:03Benyamin Netanyahou souhaite prendre le contrôle de la bande de Gaza
11:05mais ne veut pas la gouverner.
11:07C'est ce qu'a déclaré le Premier ministre israélien hier soir,
11:09avant le début, d'une réunion de son cabinet de sécurité.
11:13Cette décision a été prise.
11:15Et cette déclaration, elle vient confirmer le plan
11:17annoncé déjà depuis plusieurs jours par la presse israélienne.
11:20On va en parler.
11:21On va en débattre, bien sûr.
11:22A tout de suite avec vous, Michael Dorian,
11:24et vos invités Gilles Boutin et Vincent Roy.
11:27Il est presque deux heures moins le quart sur Europe 1.
11:29Bienvenue.
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