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  • il y a 10 heures
Dans son édito du 27/10/2025, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]

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Transcription
00:00De quoi s'agit-il, Mathieu ?
00:01D'une scène à la fois banale et révoltante.
00:03Alors, vous l'avez dit, Pierre Gentil, c'est un juriste, son métier dans la vie,
00:07c'est juriste, avocat, il y a une connaissance remarquable du droit.
00:11Et dans ses classes, est-ce qu'il laisse filtrer, est-ce qu'il expose ses convictions politiques ?
00:17Pas du tout.
00:18Lorsqu'il est dans ses classes, il enseigne le droit,
00:21et lorsqu'il est à l'extérieur de ses classes, il a ses convictions politiques qui sont les sièmes.
00:25Et qu'est-ce qu'on voit dans les circonstances présentes ?
00:27Effectivement, un syndicat d'ultra-gauche, vraiment, on n'est pas devant les modérés.
00:31Un syndicat d'ultra-gauche découvre que Gentil a ses convictions-là.
00:35Qu'est-ce qu'ils font ?
00:35Une campagne d'affichage, une campagne de diffamation,
00:38une campagne haineuse sur le mode « l'extrême droite », enseigne sur le campus, enseigne dans l'université.
00:44Nous ne pouvons plus tolérer la présence de cet enseignant chez nous,
00:49et c'est donc une campagne pour le mettre à mort professionnellement.
00:53Alors, il y a deux dimensions là-dedans.
00:54Premier élément, il s'agit donc de purger l'enseignement supérieur, l'éducation nationale,
01:00mais l'enseignement supérieur de ces éléments qui seraient trop conservateurs du point de vue de la gauche radicale.
01:05Et deuxièmement, c'est aussi un message envoyé à tous ceux qui, d'une manière ou de l'autre,
01:09voudraient s'engager dans la vie publique.
01:11C'est « taisez-vous », c'est un appel à l'inhibition, c'est un appel à l'autocensure,
01:16c'est un appel à « taisez-vous en toutes circonstances, sinon nous vous exécuterons socialement, vous aussi ».
01:21Et c'est une campagne pour purger les facultés, finalement.
01:24Et Gentillet, comment se défend-il là-dedans ?
01:26Il dit « ça fait neuf ans que j'enseigne, ça fait neuf ans, ça se passe bien, avec mes étudiants, ça se passe bien,
01:31et là on cherche aujourd'hui à me détruire, est-ce que je pourrais tout simplement continuer mon travail ? »
01:36Pourtant, on trouve de nombreux intellectuels militants dans les universités et grandes écoles.
01:41Mathieu, pensons par exemple à Patrick Boucheron,
01:45qui a soutenu la coalition de gauche aux dernières élections législatives, par exemple.
01:48Oui, mais ils sont engagés de la bonne manière, à gauche.
01:51L'engagement à gauche, c'est un perfectionnement moral admirable.
01:56L'engagement dit à droite, c'est une déchéance de l'âme.
01:59Donc, on est habitué.
02:01Mais je note une chose très intéressante pour Gentillet dans les circonstances,
02:04c'est que plusieurs de ses collègues universitaires de gauche,
02:06de gauche, se sont mobilisés pour dire un instant,
02:09cette espèce de purge dégueulasse contre lui, c'est atroce,
02:11il dit « on est en désaccord avec tout ce qu'il dit, ses idées, nous ne les aimons pas,
02:15mais l'idée qu'on doit juger un enseignant, non pas en fonction de son enseignant,
02:19le travail de professeur, mais en fonction des idées qu'il a hors de la classe,
02:22c'est inacceptable. »
02:23Donc, c'est fascinant.
02:24Des gens de gauche qui ont trouvé que c'était odieux se portent à sa défense.
02:27Ça va loin.
02:27Pardon ?
02:28Non, ça va.
02:28C'est que ça va loin.
02:29C'est que ça va très loin parce qu'il voit ce qu'il joue
02:31et lui, aujourd'hui, il demande trois choses toutes simples.
02:34Qu'on assure sa protection.
02:35Qu'on assure sa protection parce qu'il y a quand même des vraies menaces.
02:38Qu'on assure ensuite la possibilité pour lui de poursuivre son engagement.
02:42qu'on lui permette tout simplement de poursuivre sa carrière d'enseignant.
02:45Il ne demande pas grand-chose et je crois que l'administration universitaire
02:48devrait se porter non même pas à sa défense,
02:50mais à la défense de ses propres principes et sa propre institution.
02:53Sous-titrage Société Radio-Canada
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