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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme.
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme.
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00:00Bonjour Jean-Philippe Tanguy.
00:04Bonjour, merci pour votre invitation.
00:05Merci d'être avec nous ce matin.
00:06Vous êtes le monsieur budget, on vous présente comme ça au sein du Rassemblement National.
00:09Pourtant, on peut dire, on a le sentiment que vous êtes plutôt réduit au rang de spectateur
00:13puisque les négociations pour faire passer ce budget ne se font pas avec vous.
00:17Est-ce que vous, vous attendez des concessions de la part du gouvernement sur sa copie initiale ?
00:21Vous savez, c'est plus que des concessions parce qu'il y a malheureusement 19 milliards de hausses d'impôts
00:26dans ce budget, surtout sur les classes moyennes et les retraités.
00:30Et donc, ce n'est pas des concessions qu'on veut.
00:31On ne veut plus prendre un centime de plus à ceux qui travaillent, à ceux qui ont travaillé dur dans leur vie.
00:36Et il faut baisser les dépenses parce que dans ce budget, les dépenses augmentent encore de 28 milliards d'euros
00:42alors que M. Bérou puis M. Lecornu nous avaient promis de serrer les dépenses, ce qui n'est pas du tout fait aujourd'hui.
00:48Alors, on va parler du fonds, mais sur la méthode, vous, vous dites depuis le départ, Marine Le Pen, Jordan Bardella,
00:53vous-même, qu'il faut de toute façon censurer ce gouvernement, quelle que soit la copie présentée,
00:58quel que soit le Premier ministre qui la présente.
00:59Donc, en quelque sorte, je me permets de vous reposer la question.
01:02Est-ce que vous attendez, beaucoup plus que des concessions si j'ai bien compris,
01:06mais le moindre compromis puisque c'était le mot-clé un petit peu de l'intervention du Premier ministre hier à la tribune ?
01:11Si on peut éviter tous ces impôts pour les Françaises et les Français, on le fera.
01:15Ce n'était pas quelle que soit la copie.
01:17Je me permets de préciser, c'est parce que vous savez déjà quelle était la copie.
01:20En fait, vous savez, le budget, c'est très long à faire.
01:23Ceux qui nous écoutent ne le savent pas forcément, mais il faut un an.
01:26Donc, en fait, quand M. Lecornu est arrivé, on savait déjà que c'était le budget de M. Bérou.
01:30Et d'ailleurs, la première fois que M. Lecornu a démissionné, il avait déjà déposé son budget au Conseil des Finances Publiques et au Conseil d'État.
01:37Ce qui fait qu'il y a eu beaucoup de mensonges d'Emmanuel Macron et du gouvernement disant que le budget pouvait encore changer.
01:42C'était faux.
01:43Et d'ailleurs, vous avez vu, pour la suspension de la réforme des retraites, il a fallu...
01:46Il y a quand même, par exemple, sur les deux jours fériés, tout le monde sait que le gouvernement Lecornu n'a pas remis cette mesure dans son projet, par exemple.
01:53Oui, parce qu'en fait, elle n'a jamais été dans le budget initial, mais soit...
01:56Mais c'était quand même une idée de François Bayrou recalée, si j'ose dire, par M. Lecornu.
02:01Vous avez raison, c'est vrai qu'il voulait imposer, en plus, deux jours, pas payés, ça aurait été 4 milliards d'impôts de plus sur les Français.
02:08Bon, enfin, il en reste 19, vous savez.
02:09Donc, c'est toujours aussi un peu une méthode de manipulation, parfois.
02:12Vous dites, je vais te prendre 25, finalement, on prend 19 et on a l'impression qu'on a fait un cadeau.
02:17Non, on prend toujours 19 milliards d'impôts français, toujours pareil.
02:20Malheureusement, il n'y a pas de maîtrise des dépenses.
02:22Alors, parmi les impôts que, comme vous dites, on voudrait prendre aux Français, il y en a quand même un qui fait beaucoup de débats.
02:28Je ne sais pas si vous l'incliez dans ces 19 milliards, c'est le projet d'une taxe sur les plus riches.
02:33C'est ce qui fait débat depuis déjà plusieurs jours.
02:35C'est un levier pour permettre éventuellement à la gauche de ne pas censurer le prochain budget, ou en tout cas le gouvernement actuel.
02:43Pourquoi vous, au Rassemblement National, si j'ai bien compris, vous êtes contre cette taxe Zuckmann qui viserait à taxer les plus riches,
02:50alors qu'on a toujours compris dans votre discours que c'était plutôt une intention que vous aviez ?
02:54Oui, parce que cette taxe n'est pas crédible.
02:56En fait, ils prétendent...
02:58Elle est populaire auprès des Français, vous l'avez vu dans les sondages.
03:00Vous avez parfaitement raison, parce que je pense que les Françaises et les Français veulent de la justice fiscale.
03:04Mais ce que proposent les gauches, ça ne fonctionnera pas pour une raison simple.
03:07C'est 15 milliards qui sera essentiellement payé par 10 à 20 milliardaires seulement.
03:12Et ces gens, ils vont partir.
03:13Non, plus, on estime que ce serait entre 1 000 et 2...
03:17Oui, c'est ça, 1 500 milliards.
03:18Oui, pardon.
03:18Oui, 1 500 contribuables pour toute la taxe.
03:21Mais vraiment, l'essentiel de la taxe serait payé par très peu de personnes vraiment très très riches.
03:25Donc on pense qu'ils partiront.
03:27Et c'est pour ça que nous, on propose l'impôt sur la fortune financière,
03:30qui permettrait une contribution de 4 à 5 milliards sur les plus favorisés,
03:34et aussi une taxe très technique sur ce qu'on appelle les rachats d'actions,
03:37qui sont des opérations spéculatives.
03:38Et qui, selon vous, rapporterait...
03:408 milliards.
03:408 milliards.
03:41Vous l'avez calculé.
03:41Comment vous savez que, par exemple, cette taxe Zuckman serait improductive ?
03:47L'économiste Gabriel Zuckman l'a défendue plusieurs fois en expliquant,
03:52de façon très chiffrée, et on ne va pas rentrer dans les détails,
03:55mais qu'elle pourrait être efficace.
03:56Pourquoi vous, vous savez qu'elle ne le serait pas ?
03:58Parce que je pense vraiment que les plus fortunés,
04:00d'un très petit nombre de gens très fortunés, partiraient à Bruxelles,
04:04à Londres, à Milan, en Italie.
04:07C'est un risque énorme.
04:08Et donc ça voudrait dire que, par exemple,
04:10on perdrait ceux qui possèdent les grandes entreprises françaises,
04:13L'Oréal, LVMH, et l'économie française va très mal.
04:16Donc il faut de la justice fiscale,
04:17et c'est pour ça que vraiment on propose des mesures plus techniques,
04:20plus ciblées, que les gauches refusent d'ailleurs,
04:23plutôt qu'un peu cette baguette magique.
04:24Parce que vous savez, je pense que les Françaises et les Français qui nous écoutent,
04:27ils savent que s'il suffisait d'une baguette magique pour avoir 15 milliards d'euros
04:31qui sortent des plus fortunés,
04:32ça aura déjà été fait dans le monde,
04:34et ça n'a jamais été fait,
04:35parce que malheureusement, ce n'est pas aussi simple.
04:37Je le regrette, mais vous savez, maintenant, le monde est ouvert,
04:39et nous sommes aussi en concurrence avec nos voisins.
04:42Mais est-ce que vous admettez qu'il y a quand même un petit tournant
04:44dans la doctrine et dans le discours du Rassemblement National ?
04:47J'ai écouté votre intervention hier à la tribune de l'Assemblée,
04:49vous répétiez à plusieurs reprises, taxé, taxé, taxé.
04:52On ne vous savait pas aussi allergique aux impôts, aux RN,
04:55et notamment dans la bouche de Marine Le Pen.
04:57Ça n'a jamais été un tabou de dire que les plus fortunés, les plus riches,
05:01et les classes aisées devaient contribuer au profit des classes populaires.
05:05C'est quand même une évolution dans votre discours aujourd'hui.
05:08Il n'y a pas d'évolution,
05:09parce que là, ce ne sont pas les plus fortunés qui sont taxés dans les 19 milliards d'impôts.
05:12La taxe du Kman, elle n'est pas dans le budget.
05:14C'est que les classes moyennes.
05:15Mais on sent bien que le gouvernement est prêt à faire un geste sur la taxation des plus riches.
05:18On verra, M. Wittemberg, parce que là, pour le moment, c'est que les classes moyennes.
05:22Vous voyez, c'est ça aussi le problème, c'est que toute la journée dans les médias,
05:25et ce n'est pas de votre faute, puisque c'est les politiques qu'ils font,
05:27on parle des milliardaires, des milliardaires, des milliardaires,
05:29les gens attendent de la justice fiscale,
05:31mais à la fin, aujourd'hui, c'est les classes moyennes.
05:33C'est la désindexation des retraites pour 3 milliards d'euros.
05:38C'est le gel de salaire de tous les fonctionnaires.
05:41C'est 10 milliards d'euros sur l'impôt sur le revenu des classes moyennes.
05:43Donc, en fait, quand on enlève un peu, si vous voulez, les paillettes, tout ça,
05:48à la fin, il n'y a que des taxes pour les classes moyennes.
05:51C'est pour ça qu'on s'y oppose, puis des taxes aussi pour les TPE, PME.
05:53Parce que, pareil, on dit, oui, on va faire payer les multinationales, tu parles.
05:57À la fin, c'est les TPE, PME qui payent, et on a beaucoup d'usines qui ferment.
06:00Moi, dans ma circonscription, j'ai deux usines en difficulté,
06:03une à Poitpicardie, une à Bernaville, avec des ouvriers qui sont très inquiets.
06:07Et c'est normal, parce que la moyenne d'âge sur ces usines, c'est 49 ans,
06:10et c'est très difficile de retrouver un emploi.
06:12M. Tanguy, toujours dans votre intervention que j'ai écoutée attentivement hier à l'Assemblée,
06:15vous avez affirmé qu'à la fin, c'est votre conviction,
06:18ce budget sera adopté par ordonnance.
06:20Qu'est-ce qui vous permet, aujourd'hui, d'être aussi catégorique et d'avoir cette certitude ?
06:23Déjà, les informations que j'ai de gens loyaux à Bercy envers le peuple français,
06:29qui ne veulent pas qu'on fasse ce sale coup aux Français,
06:30vous vous rendez compte que les ordonnances, ce seraient la première fois depuis le début de la Vème République.
06:34Oui, mais c'est une hypothèse.
06:35Vous, vous avez l'air de dire que ça y est, c'est acté, ça se fera par ordonnance,
06:39alors que le gouvernement nous a vu un Méline Montchalin à votre place hier,
06:42disait non, ça ne se fera pas par ordonnance.
06:44Écoutez, nous verrons, en tout cas moi je suis très inquiet,
06:47on a 3500 amendements à étudier en seulement une grosse semaine,
06:51et hier soir en 4 heures, on en a fait seulement 24.
06:53Donc vous n'y croyez pas ?
06:54Vous pensez que ce budget ne sera...
06:56Enfin, la première partie, les recettes ne seront pas votées d'ici lundi prochain.
06:58Je pense qu'ils veulent perdre du temps, beaucoup de temps, et qu'il n'y ait pas de vote,
07:01et c'est très cynique, parce que je pense qu'ils veulent accuser le Parlement
07:03d'être responsable de la catastrophe budgétaire,
07:06alors que c'est Emmanuel Macron, depuis 8 ans, qui est responsable de la ruine de la France.
07:09Monsieur Tanguy, vous avez entendu la dernière salve, si j'ose dire, des agences de notation,
07:15hier à l'agence Moody's, qui n'a pas déclassé la France,
07:17mais qui lui a lancé un avertissement, notamment à cause de son instabilité politique.
07:21Si ce budget n'a...
07:23Vous veniez de dire à l'instant que, vu le nombre d'amendements à peine votés,
07:27ça allait être très difficile.
07:28Si ce budget n'est pas voté, c'est un échec pour tout le monde,
07:31y compris pour...
07:32Enfin, à commencer par la France, qui empruntera plus cher sur les marchés.
07:36Donc, est-ce que vous n'avez pas intérêt, vous aussi, à apporter votre pierre
07:38pour qu'il y ait un compromis ?
07:40Ah mais nous, en commission, on a fait tout pour que le budget soit voté dans les temps,
07:44et le Rassemblement National est le seul parti qui a respecté son quota d'amendement.
07:48On n'a même pas déposé 200 amendements,
07:49alors que je vous rappelle qu'on est le premier groupe de l'opposition,
07:52même le premier groupe de toute l'Assemblée,
07:54et nous, on n'a pas du tout déposé trop d'amendements,
07:56on n'a pas fait d'obstruction.
07:57Vous savez qui fait de l'obstruction maintenant ?
07:58C'est les groupes de la majorité.
08:00On n'a jamais vu ça sous la 5e République.
08:02Vous appelez ça de l'obstruction ?
08:03Il répondrait que c'est une façon d'être constructif,
08:05puisque le Premier ministre lui-même a dit que c'était co-construit.
08:08Oui, mais tout ça, c'est des mots.
08:10Ce n'est pas possible.
08:10Quand on a un délai contraint, M. Wittenberg,
08:12si vous déposez trop d'amendements,
08:13il faut environ 5 minutes par amendement.
08:17Donc si vous déposez 3 000 amendements,
08:18c'est que vous ne voulez pas tenir les délais.
08:20Tous ceux qui nous écoutent, ils savent compter.
08:22Donc là, il y a une volonté.
08:23D'ailleurs, quand la gauche le fait,
08:24par exemple au moment de la réforme des retraites,
08:26tout le monde disait,
08:26ah ben vous voyez, la gauche fait de l'obstruction,
08:28et c'est vrai qu'ils ont fait de l'obstruction,
08:29on n'a pas pu voter sur la réforme des retraites.
08:31Donc en fait, tout ce petit monde est toujours dans la politique du pire.
08:35Nous, on est toujours responsables.
08:36On ne fait jamais d'obstruction parlementaire.
08:38On dit ce qu'on a à dire.
08:39On bloque les impôts.
08:40On veut diminuer les dépenses,
08:42mais il ne faut quand même pas inverser les rôles.
08:44Monsieur Tanguy, vous avez présenté au nom du Rassemblement national
08:46un projet de contre-budget, c'était avant-hier,
08:49et vous estimez pouvoir, entre autres,
08:50il y a beaucoup de mesures,
08:51réaliser 15 milliards d'économies nettes,
08:53notamment dans les régions,
08:55qui rapporteraient 1,3 milliard d'euros,
08:57les coupes impactées dans l'appareil de l'État,
09:00qui rapporteraient 4 milliards.
09:01Est-ce que vous pouvez nous donner quelques exemples
09:03de ce que vous supprimeriez
09:04pour aboutir à ces économies très importantes ?
09:07Là, c'est 20% d'économies
09:09sur toutes les subventions,
09:11les dotations et les impôts affectés
09:12qu'on fait, par exemple,
09:14aux agences,
09:15que les gens connaissent bien maintenant,
09:16qui se sont multipliées
09:17et qui sont trop nombreuses.
09:18Et vous savez,
09:19on a découvert dans un rapport
09:20de l'Inspection générale des finances
09:21qu'il y avait 1,5 milliard de trésorerie
09:23excédentaire de ces agences.
09:24Il y a une demande de services publics aussi
09:25parmi les électeurs.
09:25Les agences, ce n'est pas forcément
09:27les services publics.
09:27Et c'est au contraire, aujourd'hui,
09:28parfois les services publics sur le terrain.
09:29Non, mais dans les régions,
09:30dans l'appareil de l'État ?
09:32Les régions, les grandes régions,
09:33vous savez, sont très loin du terrain.
09:34Au contraire,
09:35nous, on veut plus d'argent
09:35pour les communes.
09:36D'ailleurs, on a voté 300 millions de plus
09:37pour les communes en commission
09:38et moins d'argent
09:39pour les très grandes structures
09:40sur le terrain.
09:41Parce qu'aujourd'hui,
09:42moi, je vois les directrices d'école
09:43dans la ruralité.
09:45Parfois, elles doivent venir
09:45une heure avant la rentrée des classes.
09:48Enfin, tous les matins,
09:49la prise, le début des cours.
09:50Gratuitement,
09:51tellement il n'y a pas de prasserie.
09:52Donc moi, je pense aux fonctionnaires
09:53sur le terrain
09:53qui ont trop de bureaucratie,
09:55trop de paperasse.
09:56Ça coûte très cher
09:56et ça n'apporte rien aux Français,
09:58mais aussi aux fonctionnaires
09:58qui travaillent dur.
09:59Donc vous voulez changer tout cela.
10:01Merci beaucoup Jean-Philippe Tanty,
10:02député et règne de la Somme.
10:04Et c'est la suite de Télématin.
10:05Merci beaucoup.
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