- il y a 2 mois
Avec Catherine Bertrand vice-présidente de l’association française des victimes de terrorisme / Eric Pliez président de Paris Habitat / Amelie Oudea-Castéra présidente du CNOSF.
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Style de vieTranscription
00:00Sud Radio, faut que ça change, Anthony Martin-Smith.
00:04Effectivement, faut que ça change, comme chaque semaine sur Sud Radio à partir de 20h30, juste avant le rugby.
00:09Mathéo Lambelot, bonsoir à vous.
00:10Bonsoir Anthony.
00:11Avec également Vincent Julet autour de la table. Bonsoir Vincent.
00:15Vous êtes... Ah, je crois que vous n'entendez pas Vincent.
00:18Ah, là ça y est, on vous entend.
00:20Oui, c'est mieux.
00:21Vice-président de l'APHPP et président de Bien vivre son handicap à Courbevoie.
00:26Vous êtes également candidat à l'élection municipale 2026 de Courbevoie, je dois le préciser, à l'équité de tant de paroles.
00:35Merci à vous.
00:36Je vous propose qu'on démarre tout de suite notre émission avec notre programme qui est assez chargé.
00:41Il habite dans un logement, le logement social de la ville de Paris.
00:46Il s'appelle Otto. Il est avec nous par téléphone.
00:49On va le recevoir tout de suite dans la vraie vie.
00:51Il va nous parler d'un ascenseur qui, eh bien, dysfonctionne depuis quelques années.
00:56Et contre lequel, il est en colère.
01:00Et nous aurons également le président de Paris Habitat qui viendra, eh bien, nous répondre,
01:05enfin, en tout cas, lui répondre sur, justement, cet ascenseur qui dysfonctionne.
01:09Et en deuxième partie de l'émission, on parlera des dix ans des attentats qui ont tragiquement touché Paris
01:15avec la présidente de l'Association française des victimes de terrorisme, Catherine Bertrand,
01:21et de la course qu'elle organise, une course solidaire.
01:24Vous allez voir, c'est, eh bien, très intéressant.
01:26Allez, c'est parti.
01:27Agissons ensemble pour une société plus juste.
01:31L'association APF France Handicap présente
01:34Sud Radio, faut que ça change.
01:37La vraie vie.
01:39La vraie vie, effectivement, avec, eh bien, au 0826 300 300,
01:43Otto, qui, je le disais en première, enfin, en sommaire de cette émission,
01:48habite le 11e arrondissement.
01:49C'est bien ça, à Paris.
01:50Bonsoir à vous, Otto.
01:52Tout à fait.
01:53Bonsoir.
01:54Merci de prendre bien le temps de nous parler.
01:57Vous êtes, donc, je le disais, locataire d'un logement social de la ville de Paris.
02:02Vous êtes utilisateur de fauteuil romant parce qu'en situation de handicap.
02:07Racontez-nous un petit peu ce qui, aujourd'hui, vous amène à témoigner dans les médias
02:10et ce qui vous rend en colère.
02:13Tout d'abord, merci de donner la parole et de laisser cette opportunité d'expliquer ce qu'on vit.
02:20Donc, cela fait plus de six ans qu'on est dans un immeuble qui est récent,
02:25construction de moins de dix ans dans le centre de Paris,
02:28et qui se devait d'héberger des Parisiens en situation de handicap lourd, comme moi-même.
02:33Je suis en fauteuil roulant électrique.
02:35J'ai besoin d'une tierce personne pour me déplacer.
02:39Ce type de logement, aussi nommé logement ULS, ont été demandés par la mairie de Paris
02:42et sont dédiés pour accueillir des personnes lourdement handicapées,
02:46permettant d'offrir une autonomie totale dans la ville,
02:50à la fois pour se déplacer, à la fois pour sortir et rentrer chez soi,
02:55mais aussi avec des portes assez larges pour que les fauteuils puissent se déplacer convenablement.
03:00Dans un parc osmalien qui ne dessert pas assez de logements de ce type, malheureusement.
03:05D'accord.
03:06Et aujourd'hui, on vit un calvaire car notre ascenseur a subi des pannes par centaines,
03:13depuis que l'on vit dans cet immeuble, encore une fois, qui est relativement neuf.
03:18Par centaines, oui, tout à fait.
03:20Et globalement, ça fait depuis combien de temps que ça dure, ça ?
03:24Ça fait presque cinq ans maintenant que ces pannes sont chroniques,
03:29ce qui nous empêche d'avoir une vie normale,
03:31ce qui nous empêche d'être rassurés quand on quitte nos logements.
03:35Sachant que peut-être qu'on ne pourra pas y rentrer.
03:39Quand je vais travailler, ou quand je travaillais du moins le soir,
03:43j'avais la peur au ventre de me dire, est-ce que je vais pouvoir rentrer chez moi ?
03:46Est-ce que je vais pouvoir retrouver ma chambre ?
03:48Est-ce que je vais pouvoir me nourrir ?
03:50Et sortir.
03:50Et sortir.
03:52Le lendemain, exactement.
03:53Et puis, honorer mes rendez-vous professionnels, honorer, et ce n'est pas que moi,
03:57c'est trois autres personnes en situation de handicap en fauteuil roulant,
04:01et d'autres qui, d'ailleurs, ne sont pas dans ce dossier
04:06que, du coup, on a déposé auprès du tribunal de Paris,
04:12faisant...
04:12D'accord, vous avez déposé une faute ?
04:14Je vais reconnaître tout à fait, oui, tout à fait,
04:16car on ne peut plus vivre convenablement,
04:19on ne peut plus aller chez nos cliniques, chez nos docteurs, chez nos médecins,
04:22on ne peut plus travailler, on ne peut plus honorer nos rendez-vous,
04:24tout simplement, et on ne peut plus vivre dans ces conditions.
04:27Alors, je vais me tourner autour de la table avec Vincent Jullet.
04:30Vincent Jullet, j'ai l'impression que ce n'est pas un sujet que l'on découvre,
04:33ici, sur Sud Radio, et dans « Faut que ça change »,
04:35c'est quelque chose qui a l'air d'être chronique, en tout cas.
04:38Vous, qui êtes candidat à la municipale de la ville de Courbevoie,
04:43comment on aborde ce sujet-là d'un point de vue purement politique ?
04:47Déjà, je crois qu'au-delà de la politique,
04:49moi, je suis acteur associatif engagé pour la cause du handicap,
04:52et même si je serais le maire de tous les Courbevoisiens,
04:53forcément, j'ai cet attachement à la cause de l'accessibilité
04:57et à de la mobilité verticale.
04:59Moi, je prendrais un exemple, juste un, Anthony,
05:01c'est un message que j'ai reçu le 15 décembre 2024,
05:05une maman qui me dit « Monsieur Jullet, faites quelque chose,
05:08j'appelle tout le monde, ma fille, qui est en fauteuil roulant,
05:11qui est en institution, ne pourra pas venir fêter Noël avec moi,
05:15et quand vous recevez ça, et moi, j'ai lu ce message-là,
05:17j'avais déjà commencé, il était déjà un peu plus de 19h,
05:20donc on avait déjà commencé les festivités, forcément, ça met en colère.
05:22Et ça, ce n'est pas possible, et il y a des solutions concrètes.
05:25Donc, il y a des solutions concrètes qui soient,
05:27je crois que c'est important de les aborder,
05:29mais qui soient en termes d'exigence, en termes de réactivité,
05:31qui soient en termes de proactivité,
05:32il faut qu'on anticipe aujourd'hui un peu plus les problématiques de panne,
05:35et puis il faut qu'on fasse quelque chose aussi pour,
05:38quand on n'est pas capable de réparer les ascenseurs en temps et en heure,
05:42il faut qu'on puisse aussi aller chercher les personnes
05:44et faire en sorte d'avoir des solutions d'aide à la mobilité verticale.
05:47Enfin, ce sont les trois axes qui me paraissent essentiels aujourd'hui.
05:49Alors, vous savez, sur Sud Radio, on donne la parole,
05:52puisqu'on parle vrai, on se dit les choses très clairement.
05:55Vous, Otto, vous êtes là pour témoigner.
05:57Pour autant, on a tenu aussi à permettre à Paris Habitat,
06:01dans la personne de son président, Éric Plièze,
06:04de pouvoir, eh bien, à la fois vous écouter,
06:07et puis aussi avoir un droit de réponse.
06:08Bonsoir à vous, Éric Plièze.
06:11Oui, bonsoir.
06:11Merci d'avoir accepté notre invitation à prendre la parole.
06:16Et je pense que vous avez envie de répondre à Otto,
06:20à ce que vous venez d'entendre,
06:21lui qui est locataire de cet établissement que vous gérez,
06:25cette résidence dite ULS.
06:27Alors, je n'ai pas l'acronyme, je suis désolé,
06:29mais j'imagine que vous allez pouvoir nous la détailler.
06:33Mais en tout cas, qui est un établissement spécifiquement pour les personnes handicapées.
06:36Comment vous vous expliquez qu'au bout de plusieurs années encore,
06:41vous ayez des problèmes chroniques sur cet ascenseur ?
06:45D'abord, j'ai envie de vous dire que les habitants,
06:49et Otto qui est avec nous, ont parfaitement raison d'être en colère.
06:52C'est-à-dire qu'il indique, quand un ascenseur reste en panne plusieurs jours,
06:57à des pannes récurrentes,
06:58et qu'on est bloqué pour des rendez-vous des médicaux,
07:01ou pour rentrer chez soi le soir,
07:02il est tout à fait légitime d'être en colère.
07:04Et pas que, Otto travaille par ailleurs.
07:07Voilà.
07:10C'est un immeuble de 18 logements.
07:12Il y a 7 logements qui sont des unités logements spécialisées.
07:16Donc c'est vraiment des logements extrêmement...
07:20Ça a été dit pour des gens en fauteuil,
07:23pour des gens tétraplégiques,
07:24et toute la domotique est adaptée.
07:26Donc ça reste encore, je dirais, nouveau pour Paris.
07:31On a une centaine de logements, ça c'est important,
07:34une centaine de logements en ULS sur Paris.
07:36D'accord.
07:38Qu'est-ce que je veux dire ?
07:39Je veux dire qu'on a 5 460 cabines d'ascenseur dans Paris,
07:45on a un taux de ce qu'on appelle disponibilité qui est très fort, 98,7%.
07:50Ça veut dire quoi ?
07:51Ça veut dire que de toute façon, il y a un problème sur encore les 2% qui restent,
07:56et c'est là-dessus qu'on doit agir.
07:57Qu'est-ce qu'on essaie de faire dans une situation aussi dramatique,
07:59parce que pour moi elle est dramatique,
08:01dans cet immeuble qui est récent effectivement, construit en 2018,
08:04qu'est-ce qu'on peut faire pour tenter de pallier au manque
08:09et aux besoins du réparateur d'ascenseur
08:12pour fournir les pièces nécessaires et pour agir ?
08:16On met en place un portage de repas de course,
08:19on met en place un portage des personnes,
08:22et y compris le soir, on a passé un pacte avec la protection civile
08:26pour que les personnes entre 17 et 23 heures soient sûres de pouvoir rentrer chez elles.
08:30Alors ce n'est pas suffisant tout ce que je dis,
08:32on essaie d'aller plus loin,
08:34on a je crois aujourd'hui à peu près réglé le problème,
08:38puisque là on constate que le fonctionnement est normal depuis quelques temps,
08:41avec un taux de réactivité à 99%, ce qui est assez logique,
08:46mais on voit bien qu'il y a encore des efforts à faire,
08:48encore plus dans des immeubles comme ceux-là,
08:51évidemment qui sont des immeubles où il est indispensable d'avoir l'ascenseur en permanence.
08:55Alors merci déjà pour votre clarté Éric Pliez,
08:57je rappelle que vous êtes président de Paris Habitat,
08:59je me permets aussi là de vous poser la question
09:03de quid de l'héritage de Paris 2024 ?
09:06Pendant les jours, on a su mettre en stock des pièces de rechange
09:09pour la faciliter la maintenance, faire de la maintenance prédictive
09:12et réduire les temps d'intervention.
09:15Ça c'est quelque chose que vous avez essayé de déployer sur votre parc
09:18ou c'est à la réflexion ou pas du tout ?
09:22Moi j'ai des partenaires, j'ai des entreprises, des prestataires qui travaillent pour nous,
09:29ce qu'on exige d'eux c'est la réactivité la plus forte,
09:33donc oui je suppose qu'ils ont accumulé des pièces,
09:37de toute façon ils doivent avoir des stocks puisque, encore une fois,
09:41pour nous c'est une situation inadmissible.
09:43C'est une situation inadmissible, donc effectivement c'est aux prestataires
09:47et on a un prestataire qui est un prestataire qui travaille pour de nombreux bailleurs sociaux
09:51et de nombreux bailleurs tout court d'ailleurs,
09:53mais effectivement on exige de lui qu'il puisse avoir la réactivité optimale.
09:58Or cette réactivité dans cet immeuble, probablement parce qu'il y avait des défauts
10:02de fabrication au départ et qu'il n'y avait qu'un ascenseur,
10:05il faut dire qu'on est dans un tout petit immeuble de 18 logements,
10:08et bien effectivement les locataires l'ont payé très cher
10:11et encore une fois c'est inadmissible, ça ne doit pas durer.
10:14Et alors je reviens sur la situation de portage,
10:17la solution de portage que vous proposez aux personnes,
10:20il semblerait que vous utilisiez un service de portage de personnes manuel,
10:24non assisté par système mécanique qui serait décrié par les associations.
10:31Vous savez en dire plus là-dessus ?
10:34Oui, c'est une structure qui est tout à fait adaptée et effectivement c'est du portage manuel,
10:42c'est du portage que les bailleurs sociaux qui travaillent avec la ville de Paris
10:47ont pu mettre en place par exemple le soir avec la protection civile
10:50qui est une garantie je dirais de gens qui sont habitués,
10:54qui sont formés à pouvoir porter des gens à mobilité réduite,
10:58qui sont agréés également, mais effectivement c'est manuel.
11:01D'accord.
11:02Otto, quand vous écoutez Eric Pliès qui est donc président de Paris Habitat
11:05et qui je le rappelle en toute bonne foi a voulu venir vous écouter et vous répondre,
11:10vous avez envie de lui dire quoi ?
11:13Déjà, merci de reconnaître que cette situation est inacceptable.
11:17Je crois que c'est la première fois que je vous entends à titre personnel
11:20monsieur sur cette situation, donc je suis rassuré sur le constat que vous faites
11:26qui est le nôtre, qui confirme que cette situation n'est pas du tout vivable.
11:32J'entends vos efforts, je les entends et tant mieux que ces efforts soient déployés.
11:39Maintenant, moi tout ce que je peux vous dire monsieur,
11:42c'est que ça fait plus de six ans que j'habite dans cet immeuble
11:44et j'ai fait de nombreuses tentatives de médiation, de dialogue,
11:51d'échange avec vos équipes et malgré tout, cinq ans, presque six ans plus tard,
11:57nous sommes dans cette situation qui est toujours presque la même,
12:02mis à part qu'il y ait une procédure en cours à l'encontre de votre entreprise aujourd'hui.
12:07et aujourd'hui, je peux vous le dire monsieur en toute tranquillité
12:12que nous payons tous nos loyers en temps et en heure,
12:15cependant nous ne bénéficions pas des mêmes services des autres locataires dans l'immeuble
12:19qui eux n'ont pas de handicap et donc nous n'avons pas les mêmes droits de jouissance.
12:24J'appelle ça la discrimination, tout simplement.
12:27Donc malgré vos efforts, c'est pas suffisant monsieur
12:30et vos équipes n'ont pas pu répondre à cette urgence depuis plus de cinq ans.
12:36Elles ont l'air malgré tout de ce que dit Eric Pliès,
12:39de vouloir réagir et de faire en sorte que ça fonctionne.
12:42Eric Pliès très rapidement, je vous donne 20 secondes
12:44parce qu'après c'est malheureusement le temps de la pause.
12:48On a fait un diagnostic, on a fait des gros travaux.
12:53Oui, je conçois que c'est discriminant pour celui qui vit la situation.
12:57C'est pour ça qu'on fait tout et aujourd'hui je pense que tout est en place
13:01pour que ça ne se reproduise pas.
13:03En tout cas, ce qui est sûr et je tiens à dire,
13:05on ne pouvait pas reloger les personnes.
13:06On a 100 logements à ULS dans Paris, ils sont tous occupés.
13:09Donc ça, ce n'était pas la bonne réponse.
13:10Vous n'avez pas de solution alternative ?
13:12La seule solution, non, il n'y a pas de solution alternative.
13:15La seule solution, c'est-à-dire que le prestataire fasse son boulot
13:17et que les choses remarchent dans les meilleurs délais
13:19et pour l'instant, elles remarchent.
13:21Merci infiniment Eric Pliès, je le rappelle, vous êtes président de Paris Habitat.
13:24Je vous propose, messieurs, peut-être de vous mettre en lien hors antenne
13:26et peut-être que discuter vous aidera à aboutir à une solution plus pérenne
13:31pour les locataires de cet immeuble.
13:33Vous ne bougez pas sur Sud Radio.
13:34Merci Otto également d'être venu témoigner juste après la pub.
13:37On parlera de ces 10 ans des attentats qui arrivent en novembre
13:41avec une course commémorative.
13:42Vous ne bougez pas, tout de suite.
13:44Sud Radio, il faut que ça change.
13:46Anthony Martin Smith.
13:47De retour sur l'antenne de Sud Radio avec la rencontre
13:50qui vient juste après cette émission Bordeaux-Bègle.
13:54Bayonne.
13:55Bayonne, merci Mathéo Lambelot.
13:56Avec vous également autour de la table, Vincent Jullet.
13:59Et puis notre invitée du jour, Catherine Bertrand.
14:01Vous êtes vice-présidente de l'Association française des victimes du terrorisme.
14:05En fait, célèbre, c'est un bien méchant mot d'ailleurs.
14:11Mais on commémore plutôt les 10 ans des attentats
14:14de Paris, de Bataclan, du Stade de France,
14:18de tous ces restaurants qui, dans Paris, malheureusement, ont connu cette tragédie.
14:24On va en parler avec vous parce que vous organisez cette course commémorative le 9 novembre.
14:28Vous allez aussi nous raconter votre histoire.
14:29Mais avant, on a la présidente du Comité national olympique du sport français,
14:36qui est aussi l'ancienne ministre des sports et qui est une amie que je remercie infiniment
14:40d'être sortie de son rendez-vous pour nous dire quelques mots au sujet de cette initiative
14:45qu'elle soutient.
14:46Bonsoir Amélie ou Déa Castera.
14:48Oui, bonsoir.
14:50Merci d'être venue prendre quelques minutes pour nous parler.
14:53Merci à vous de parler de cette thématique.
14:56Alors, je sais qu'elle est importante pour toi, pour vous, également pour le CNOSF.
15:04Dis-nous en quelques mots.
15:07Non, mais je suis très contente que vous ayez Catherine Bertrand sur votre plateau
15:11parce que Catherine, je pense qu'elle incarne cette résilience,
15:18cette mémoire qu'on doit aux victimes de ces attentats épouvantables du 13 novembre 2015
15:24qui ont, je pense, vraiment marqué nos mémoires.
15:27On a l'obligation de se souvenir.
15:30On a l'obligation d'honorer la mémoire des victimes,
15:34d'avoir aussi ce moment, j'ai envie de dire, de partage avec celles des victimes
15:39qui n'ont pas perdu la vie et qui peuvent encore témoigner
15:42et relayer un certain nombre de messages, d'émotions, d'appels.
15:47Moi, je suis très fière que le Comité national olympique et sportif français
15:51soit aux côtés d'une vingtaine de partenaires dans ce tour de table
15:54pour soutenir cet événement.
15:56Catherine, en plus, a eu une expérience très particulière
16:00avec les Jeux olympiques et paralympiques de Paris.
16:02Je suis sûre qu'elle aura à cœur de vous le raconter tout à l'heure.
16:04Effectivement.
16:05Parce que c'est là qu'elle a vraiment pris conscience de la puissance du sport
16:09comme véhicule de transmission, de partage, de communion,
16:14comme un espace grâce auquel on fait nation.
16:18Et je pense que c'est exactement de ça dont il s'agit pour ce dimanche 9 novembre
16:23avec cette course le matin qui démarra à 9h au départ du Stade de France.
16:28avec cette marche à 14h que je ferai, moi, au départ de la place de la République.
16:35Alors Amélie, on ne va pas courir.
16:36Qui va nous permettre de vivre par ce moment de sport.
16:40Voilà, cet impératif de commémorer pour dépasser la douleur.
16:44Bon, merci Amélie Oudea Kassera d'être venue dire quelques mots
16:47au sujet de cette course et de cette marche.
16:49Et on va en détailler un peu plus le programme avec Catherine Bertrand.
16:52Merci d'avoir pris le temps pour en parler.
16:55C'était très important, surtout du point de vue du CNOSF,
16:59comme vous venez de le dire.
17:00Merci Amélie.
17:00Oui, il faut que tout le monde s'inscrive nombreux, vraiment,
17:03à cette course ou à cette marche.
17:05Il y en a pour tous les rythmes, pour toutes les configurations.
17:08Et en plus, à chaque inscription d'un participant,
17:11c'est un don qui est fait aux victimes, aux associations qui les défendent,
17:16comme l'AFVT le fait, donc 13uni, 13-uni au pluriel.org.
17:22Et tous pour courir et marcher, tous pour, par le sport, faire nation et se souvenir.
17:27Merci encore.
17:27Elle a tout dit, merci Amélie.
17:30Elle a tout dit, Catherine Bertrand.
17:32Donc, il n'y aura pas d'interview.
17:34Voilà, on va passer au rugby.
17:37Bon, Catherine Bertrand, effectivement.
17:39Amélie Oudea Kassera, dans sa grande générosité habituelle,
17:45a pris le temps de venir témoigner de l'implication du CNOSF,
17:52le comité national olympique du sport français.
17:55Vous, justement, dans ce qu'elle a raconté,
17:58vous avez finalement découvert l'entrain du sport,
18:01alors même que vous étiez enclavée chez vous,
18:03enclavée en tout cas dans ce traumatisme qui a été,
18:07et qui est peut-être encore le vôtre, depuis 10 ans.
18:10Et vous avez compris quelque chose ?
18:13Tout à fait.
18:14Alors, je me permets, je suis un peu déstabilisée,
18:17parce que je ne m'y attendais pas et je suis très émue.
18:20Je suis extrêmement émue par le message d'Amélie.
18:24Donc, merci beaucoup, Amélie.
18:26Effectivement, l'année dernière, j'étais vraiment...
18:29Bon, déjà, j'étais au Bataclan le 13 novembre 2015,
18:32donc non blessée physique, mais avec un...
18:36Mais blessée mentale, par un psychique.
18:37Tout à fait.
18:39J'ai développé un lourd stress post-traumatique par rapport à ça.
18:44Merci.
18:45Et donc, l'année dernière, j'ai en plus perdu un ami très cher,
18:50qui était aussi au Bataclan, qui a mis fin à ses jours,
18:53qui s'appelle Fred Deville, en mai 2024.
18:56Donc, j'étais, pour tout vous dire, au fond du trou.
18:58Et je pensais franchement que rien ne pourrait me tirer vers le haut.
19:03Je ne voyais pas d'espoir ni d'avenir,
19:05jusqu'à ce que les Jeux Olympiques arrivent.
19:08Alors, moi, j'étais en mode protection chez moi,
19:11parce que je me suis dit, il va y avoir beaucoup de monde à Paris,
19:14je vais faire des crises d'angoisse,
19:16donc il vaut mieux que je reste chez moi.
19:18J'ai regardé la cérémonie d'ouverture,
19:20et là, je me suis complètement transformée.
19:22Vous avez pris une claque ?
19:23Ah oui, je me suis vraiment pris une...
19:25C'est même plus qu'une claque, ça m'a envahie.
19:29Je crois que vous parlez de déclencheur.
19:30Oui, c'était vraiment un événement déclencheur.
19:33Je me suis retrouvée à être devant mon écran,
19:37à être heureuse, à avoir encore de nouveau des sentiments positifs
19:43que j'avais perdus depuis quelques temps.
19:45Et ça m'a donné espoir en l'avenir.
19:48Et je me suis dit, le sport, c'est vraiment un super moyen
19:51de véhiculer plein de choses.
19:52Comment on en arrive à vouloir organiser une course
19:56pour la commémoration de ces dix ans,
19:59juste avec ce déclencheur ?
20:01Qu'est-ce qui se passe dans votre esprit, dans votre tête,
20:03pour en arriver à vouloir monter ce défi qui est quand même de taille ?
20:08Et d'ailleurs, je le précise, Sud Radio va se constituer en team,
20:12en équipe, pour venir justement, soit faire la marche,
20:14soit faire la course.
20:15C'est super, on a besoin de vous,
20:17donc venez nombreux, on serait très contents de vous accueillir.
20:20Alors en fait, effectivement, il y a eu les Jeux Olympiques
20:24qui ont été un élément déclencheur.
20:27Arrivé en septembre, quand il n'y a plus les Jeux Olympiques
20:29pour vraiment fédérer autour et qu'on soit très nombreux
20:33à être portés par le sport,
20:35c'est vite retombé comme un soufflet pour moi.
20:38Je me suis dit, c'est dommage,
20:39parce qu'on a vécu des moments inédits,
20:43extrêmement fédérateurs.
20:44J'ai vu les Français heureux se rassembler autour du sport
20:48et j'avais envie de perpétuer un peu ce sentiment-là.
20:55Et d'un côté et de l'autre, en septembre dernier,
20:58on a fait des réunions avec les associations de victimes
21:01des attentats du 13 novembre.
21:03Et on s'est dit, qu'est-ce qu'on va faire ?
21:04Qu'est-ce qu'on va proposer pour les 10 ans ?
21:06Et effectivement, les 10 ans, depuis 10 ans,
21:08on commémore entre victimes,
21:11avec les officiels bien sûr,
21:13mais on commémore entre nous.
21:14Au bout de 10 ans, j'estime que c'est la France
21:17qui a été attaquée.
21:18Et je pense que c'est l'occasion,
21:21maintenant, d'ouvrir les commémorations
21:23à tous les Français.
21:25Alors, vous en avez un qui, justement,
21:27a beaucoup aussi fait pour le sport français.
21:29C'est Tony Estanguet.
21:31Il a publié un mot cette semaine,
21:33en vidéo, et donc je propose qu'on l'écoute.
21:35Chers amoureux du sport,
21:36j'espère que vous allez bien.
21:38Je vous invite à une journée très importante,
21:40le dimanche 9 novembre prochain,
21:42pour commémorer ensemble et par le mouvement
21:46les 10 ans des tragiques attentats de novembre 2015.
21:51Alors, à l'appel de l'Association française
21:53des victimes du terrorisme,
21:54venez courir, marcher,
21:56ou juste vous rassembler.
21:58N'hésitez pas à vous connecter sur le site
22:0013uni.org
22:02pour trouver toutes les informations
22:04et vous inscrire.
22:05Je compte sur vous
22:06et merci pour votre soutien.
22:11Mathéo Lamblot.
22:12Comme vous le disiez, Catherine Bertrand,
22:14on a tous été touchés,
22:15tous les Français ont été touchés
22:16par ces attaques de novembre 2015.
22:18Donc, c'est aussi important
22:19que tout le monde,
22:20que tous les Français
22:21viennent se rassembler
22:22ce 9 novembre.
22:24Oui, en fait, j'estime que
22:26les Français sont également concernés
22:29par ces commémorations.
22:32Tout le monde,
22:33quand je parle de mon 13 novembre,
22:34tout le monde me parle
22:35de son 13 novembre.
22:37Tous les Français
22:38et surtout aussi les Franciliens
22:40ont été extrêmement angoissés
22:42de perdre des gens ce soir-là.
22:44Toutes les personnes que je croise
22:46me parlent de leur 13 novembre.
22:47On a tous vécu cette soirée.
22:49On sent qu'il y a un traumatisme collectif
22:51qui n'a pas été encore
22:52pris en charge, en fait.
22:55Vincent Anjulet,
22:56c'était quoi votre 13 novembre à vous ?
22:57Oui, vous avez deux dates
22:58dans votre vie.
23:00C'est le 11 septembre 2001
23:01et puis vous avez le 13 novembre 2015.
23:03Et je crois que quand on vous entend,
23:05on comprend ce que veut dire la résilience.
23:07Quand on vit avec une situation de handicap,
23:09on connaît quelque part la brutalité de la vie.
23:11Mais quand on vit ce genre d'événement,
23:13je crois qu'on peut difficilement s'imaginer
23:15ce que ça peut représenter.
23:16Et je crois qu'être là,
23:17à vos côtés ce jour-là,
23:19c'est avec émotion,
23:20avec respect du moment,
23:22je crois que c'est essentiel.
23:23Écoutez, merci infiniment à tous
23:25d'être venus ce soir,
23:27que ce soit Otto,
23:27que ce soit Éric Pliès,
23:28le président de Paris Habitat.
23:30Vous, Catherine Bertrand,
23:31vice-présidente de l'Association française
23:33des victimes du terrorisme,
23:35pour cette commémoration des 10 ans
23:36des attentats tragiques de Paris.
23:38Merci Vincent Anjulet,
23:39merci Mathéo Lambleau,
23:40merci Louane Puisset à la réalisation
23:43et Anthony Hurvois également à la réalisation.
23:46Merci Amélie Oudea-Castera.
23:47Merci à vous d'avoir écouté.
23:49Cette émission est un petit peu lourde,
23:51je ne vous le cache pas à diriger,
23:52mais toujours un plaisir
23:53de vous retrouver chaque semaine
23:54ici sur Sud Radio
23:55pour Faux que ça change.
23:56Et maintenant vient la rencontre,
23:58quelque chose de plus joyeux,
23:59Union Bordeaux-Bègle,
24:00Bayonne contre Bayonne.
24:02Merci Mathéo Lambleau
24:03et à la semaine prochaine
24:04sur Sud Radio.
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