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  • il y a 19 heures
Avec Amaury Bucco, journaliste police-justice à Valeurs Actuelles

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##ACTU_DU_JOUR-2025-12-01##

Catégorie

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News
Transcription
00:00Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états.
00:06Avez-vous déjà assisté à des comparutions immédiates ?
00:08Cette procédure pénale française qui permet de juger très rapidement une personne après son interpellation.
00:13Entre 2001 et 2024, le nombre de comparutions immédiates a presque doublé,
00:18passant de 31 000 à plus de 60 000 affaires annuelles et parfois des affaires cocasses.
00:22Le journaliste police-justice de Valeurs Actuelles, Amaury Bucco, a assisté à certaines de ces comparutions
00:27et je crois que ça en valait la peine. Bonjour Amaury Bucco.
00:28Bonjour Amaury, rappelez-nous rapidement quelle est la procédure pour qu'il y ait comparutions immédiates ?
00:34Ça relève de quelle autorité ?
00:36Alors, les comparutions immédiates, ce sont les magistrats qui décident de cela
00:39quand il y a une interpellation d'une personne pour un fait relativement simple
00:43qui ne nécessite pas d'investigation très longue.
00:46Quel magistrat ?
00:47Les procureurs en l'occurrence.
00:48Donc le parquet ?
00:49C'est le parquet exactement, donc on interpelle la personne, on estime que les faits sont plutôt simples,
00:53parfois même la personne a plus ou moins avoué.
00:55En tous les cas, les faits sont simples et donc on décide à l'issue de sa garde à vue
00:58de le déférer et de le juger très rapidement dans un délai très court
01:01pour à la fois le condamner rapidement mais aussi pour éviter qu'il du coup recommence.
01:07Quel genre de délai ? Deux jours, trois jours, plus que moins ?
01:09À l'issue de la garde à vue, souvent c'est le lendemain, la garde à vue s'achève,
01:14les mises en cause sont déférées, sont placées au dépôt, le temps d'être jugé,
01:17mais c'est très rapidement, c'est finalement après les faits, c'est deux, trois jours après les faits.
01:21Et ce qui est intéressant évidemment dans ces comparutions immédiates,
01:24c'est que c'est une plongée immédiate dans les mots de notre société
01:27puisque selon ces rangs, la petite et la moyenne délinquance qu'on retrouve le plus,
01:30c'est celle qui encombre les tribunaux, celle qui gâche aussi un peu la vie des Français.
01:34Et l'autre point intéressant évidemment, c'est le profil et les discours des personnes
01:39qu'on retrouve dans ces comparutions immédiates.
01:41Alors évidemment, presque toutes les personnes nient les faits,
01:44mais j'allais dire comme dans tous les tribunaux.
01:46– Pourtant ils ont été pris en flagrant délit pour certains.
01:49– Voilà, alors certains nient, d'autres disent « je ne me souviens pas »
01:52ou ils ont toujours leur version des faits, il y a beaucoup de récidivistes,
01:55ça c'est ce qu'on retrouve aussi habituellement dans les tribunaux,
01:57et il y a une surreprésentation des étrangers
02:00qui se traduit notamment par la présence quasi systématique d'interprètes.
02:05– C'est une chambre spéciale ou c'est le tribunal de justice ?
02:07– Non, c'est le tribunal correctionnel.
02:09– Non, c'est des chambres spécifiques, mais c'est le tribunal correctionnel.
02:14Ce n'est pas les crimes, c'est vraiment le tribunal correctionnel
02:16d'effets relativement graves.
02:18Et donc j'y suis allé mardi 25 novembre dernier,
02:21et j'ai assisté à trois affaires que je vais vous raconter,
02:25ça va vous donner une petite idée de ce qui se passe là-bas.
02:28Alors, la première affaire, il y a donc un interprète en langue arabe qui est là,
02:32le premier remède jugé donc c'est Ossine El,
02:35un Tunisien âgé de 35 ans, il est SDF,
02:38et il lui a reproché entre décembre 2024 et septembre 2025
02:42d'avoir frappé son ex-conjointe qui est placée en foyer.
02:47Il lui a notamment pris son badge, sa carte bancaire,
02:49il l'a frappé avec une matraque télescopique, rouée de coups de poing, de coups de pieds,
02:53et pourtant il avait déjà été condamné pour les mêmes faits.
02:57D'ailleurs la victime dira, il m'a tapé comme d'habitude, il m'a défoncé.
03:00La première plainte de la victime était en 2023,
03:02et pour ces faits, cet homme avait été condamné en 2024 à un an de prison
03:06et trois ans d'interdiction d'approcher la victime.
03:10Mais donc il l'a revue malgré tout,
03:12elle-même avoue qu'elle a accepté de le revoir,
03:15qu'elle est même retombée amoureuse,
03:16et c'est comme ça qu'elle s'est fait tabasser à plusieurs reprises dans son foyer.
03:20Et elle dit ceci auprès des policiers,
03:22j'aimerais qu'il arrête de me taper, je suis défiguré.
03:25Résultat des courses.
03:26Voilà, la victime s'appelle Aurélie.
03:27Alors le parquet demande trois ans de prison avec maintien en détention,
03:31une interdiction du territoire français pendant cinq ans.
03:34L'avocat de la défense évidemment fait valoir le profil de la victime
03:37qui dit que c'est une personne qui se drogue,
03:39et donc que son ancien conjoint serait revenu la voir pour lui vendre de la drogue,
03:45mais donc c'était aussi à la demande de la victime.
03:46Donc là on est vraiment dans les bas-fonds de la société, j'allais dire.
03:49Et finalement, il trouve que la peine est trop longue.
03:52Il est entendu, l'avocat de la défense, par le tribunal,
03:55qui le condamne finalement à deux ans de prison avec maintien en détention,
03:58interdiction de contact avec la victime,
04:00et une interdiction du territoire français de cinq ans,
04:03ce qui est plutôt à saluer,
04:05parce que c'est assez rare que des interdictions du territoire soient prononcées.
04:08Jusque là, rien d'anormal.
04:09Jusque là, rien d'anormal, tout à fait.
04:11Mais c'est pour vous donner une petite idée.
04:13Alors là, la deuxième affaire, j'allais dire,
04:14sort un peu plus du lot.
04:18Il s'agit d'une escorte brésilienne, séropositive,
04:21qui est jugée pour avoir craché dans l'œil d'une policière
04:24après avoir menacé de mort un passant.
04:25L'effet remonte au 14 septembre à Paris.
04:28La prévenue est donc une brésilienne répondant au nom de Gabriela G.
04:32Elle est toxicomane, elle souffre de dysphorie de genre,
04:35de troubles bipolaires.
04:36Elle est donc escorte, c'est-à-dire qu'elle vit de la prostitution.
04:40C'est une grande femme assez costaude, de près de 30 ans.
04:43Et le 14 septembre, elle rentre dans la rue
04:45et elle s'en prend tout d'un coup à un passant
04:48qui n'a rien demandé, elle le menace de mort.
04:50Alors l'homme, évidemment, prend peur.
04:52Il dit au passant, attention à cette femme,
04:53elle est très dangereuse, elle veut manifestement tuer des gens.
04:56Il l'appelle la police, la police se rend sur place.
04:59Dans cette patrouille de police, il y a une policière réserviste
05:01qui s'appelle Mathilde,
05:03qui tente donc d'interpeller cette brésilienne
05:06et qui se fait donc cracher dans l'œil.
05:07Et ce qui est terrible pour cette policière,
05:09c'est que donc la mise en cause est séropositive.
05:11Donc ça veut dire que la policière est obligée de rentrer
05:14dans un parcours de traitement préventif très long.
05:17Alors les deux victimes, évidemment,
05:18le passant et la policière ont déposé plainte.
05:20Ils se sont constitués partie civile.
05:23L'affaire a déjà été envoyée une première fois
05:24puisqu'en fait, l'avocate Gabrielle a fait valoir son état psychiatrique
05:28en disant qu'elle n'était pas tout à fait équilibrée.
05:30Mais l'examen psychiatrique a révélé
05:32qu'il n'y avait pas d'abolition ni d'altération du discernement
05:35et donc qu'elle peut être jugée.
05:36Alors d'abord, face au tribunal, face à la prévenue,
05:40les juges se demandent « mais pourquoi est-ce que vous êtes en France ? »
05:42Alors elle, elle explique qu'en fait,
05:43elle ne peut pas se faire soigner comme elle voudrait au Brésil
05:46et donc qu'elle est venue.
05:48En France, elle explique qu'elle n'est pas violente
05:50mais elle dit qu'elle n'a aucun souvenir des faits
05:52et elle raconte qu'elle a vraiment des troubles psychiatriques
05:54puisque son premier séjour en hôpital psychiatrique
05:56remonte à l'âge de 15 ans.
05:59Alors face à cela, le procureur requiert quand même
06:01huit mois d'emprisonnement assorti d'une interdiction
06:04du territoire français pendant trois ans.
06:06La Défense met en avant son état de santé,
06:09dit que c'est important pour elle d'être en France
06:11et de pouvoir s'y soigner
06:12et là, la Défense a été entendue là-dessus
06:14puisque finalement, le tribunal la condamne
06:17à huit mois d'emprisonnement avec sursis,
06:19c'est-à-dire qu'elle ne va pas en prison,
06:20elle ressort libre
06:21et pas d'interdiction du territoire.
06:23Par contre, elle devra payer des dommages d'intérêt, bien sûr.
06:25Ça, c'est en comparution immédiate.
06:27Ça, c'est en comparution immédiate.
06:27La comparution immédiate était donc légitime ou non ?
06:30Oui, justifiée.
06:31Oui, parce que cette femme,
06:32elle est plus ou moins en situation irrégulière.
06:34Bien sûr.
06:35Elle a un état psychiatrique quand même assez fragile
06:37et on se rend compte qu'elle s'en prend à des gens
06:39sans aucune raison
06:40et donc qu'elle peut tout à fait recommencer dans la rue
06:42à s'en prendre à d'autres personnes.
06:44Mais là, manifestement,
06:45elle peut tout à fait recommencer.
06:47Ça veut dire que la démarche de sanction n'a pas abouti ?
06:51En fait, ce qui est très intéressant
06:52et vous allez voir aussi avec la troisième affaire,
06:54c'est, si vous voulez,
06:55entre la sanction encourue et la sanction prononcée,
06:58la sanction encourue dans le code pénal,
06:59on se rend compte qu'en général,
07:01la peine prononcée est bien moindre.
07:03Et là, en l'occurrence,
07:04pour des violences
07:04et même un crachat dans l'œil d'une policière
07:06quand on est séropositif
07:07qui a quand même un gros préjudice,
07:09eh bien, effectivement,
07:10il y a une sanction,
07:10mais elle sera dans la nature
07:12et elle peut tout à fait recommencer.
07:13C'est pour ça que je vous dis aussi
07:14qu'il y a beaucoup de récidives
07:16en comparution immédiate.
07:17Alors, la troisième affaire,
07:18c'est peut-être la plus violente.
07:19C'est trois prévenus qui sont algériens
07:24et il leur a reproché d'avoir tabassé
07:26deux pompiers hors service.
07:27C'était dans la nuit du 22 au 23 novembre
07:29vers 3h40 du matin,
07:32boulevard de Clichy à Paris.
07:33On n'est pas très loin de Pigalle,
07:35un quartier très touristique.
07:36Et là, vous avez une patrouille de la BAC,
07:38la Brigade Antique Criminalité,
07:40qui voit deux hommes de type européen,
07:44c'est comme ça que les policiers disent,
07:45en l'occurrence les victimes pompiers,
07:47au sol roués de coups par trois autres individus,
07:49qui sont les prévenus.
07:51Les policiers interviennent.
07:52Évidemment, les agresseurs prennent la fuite.
07:54Mais une heure plus tard,
07:55toujours boulevard de Clichy,
07:57la même patrouille tombe sur les mêmes agresseurs présumés
08:01qui sont en train de s'acheter un repas
08:03avec la carte bancaire d'une des victimes.
08:06Alors, ils sont immédiatement interpellés.
08:08Voilà, les mises en cause sont interpellées.
08:10L'un d'eux, d'ailleurs, essaye évidemment
08:12de se débarrasser de cette fameuse carte bancaire
08:14qui est un élément encombrant.
08:16Les policiers retrouvent sur eux un couteau,
08:19de la drogue comme de l'Extasie ou du Rivotril,
08:21qui est une drogue malheureusement très courante.
08:23Et les deux victimes,
08:24Emmerich, elle, et Yann, elle,
08:26eh bien, eux, vont porter plainte
08:28et racontent qu'en fait, cette nuit-là,
08:30ils étaient allés dans un bar irlandais
08:31boire des peintres au Sullivan.
08:34Et qu'en sortant vers 3h du matin,
08:35eh bien, ils voulaient regagner leur voiture.
08:37L'un d'eux devait rentrer dans sa caserne de pompiers.
08:41Et à ce moment-là,
08:41trois inconnus s'approchent,
08:43leur demandent du feu.
08:44Et avant même d'avoir pu faire quoi que ce soit,
08:46elles se retrouvent rouées de coups,
08:47dépouillées.
08:49L'un se fait voler son portefeuille et son collier,
08:51l'autre son téléphone portable.
08:53Donc, comparution immédiate ?
08:54Donc, comparution immédiate,
08:55puisque fait violent.
08:56Et vous allez voir,
08:57le profil des mises en cause est assez...
08:59J'ai à dire,
09:00ils n'ont aucune garantie de représentation
09:01et donc, il fallait les juger immédiatement.
09:03Oui.
09:04Alors, devant les juges,
09:05eux, contestent les faits.
09:07Ils disent qu'ils n'ont pas agressé
09:09ou du moins qu'ils ont répondu à une agression
09:11et qu'ils n'ont rien volé.
09:13Alors, là-dessus,
09:13il y a souvent des échanges assez amusants
09:15entre les prévenus
09:17et le président du tribunal
09:19qui dit, par exemple,
09:20à la personne,
09:21à ces personnes qui disent
09:21« Mais vous n'avez pas volé,
09:22comment ça ? »
09:24« Donc, pourquoi garder des objets
09:26qui ne vous interpellent pas ?
09:27Comment vous avez récupéré ces affaires ?
09:29Pourquoi vous les avez volés ? »
09:30demande le président.
09:31Et là, il y en a un qui dit
09:31« Je les ai pris sur le sol,
09:33ils étaient par terre,
09:34donc je ne les ai pas volés. »
09:35Le président relève donc.
09:36Donc, ce n'est pas un vol
09:37parce qu'ils étaient au sol,
09:39selon vous.
09:39Donc, il y a un peu cette ironie.
09:41Et vous allez voir
09:41que le profil des mises en cause
09:42est assez inquiétant.
09:44Rapidement,
09:44parce qu'on arrive au terme
09:45de notre séquence.
09:46Le premier a 24 ans.
09:48Il est arrivé en Europe
09:48il y a 3 ans.
09:49Il a déjà eu nos QTF en France
09:51puisqu'il est déjà mis en cause
09:52dans plusieurs affaires.
09:53Il est connu sous plusieurs alias.
09:56Le deuxième a 32 ans,
09:57originaire d'Algérie.
09:58Il est marié,
09:59père de 2 enfants.
10:00Et il dit avoir quitté Algérie
10:02en 2024
10:02pour des raisons de santé.
10:04Et alors, lui aussi est connu.
10:05Alors, il est toxicoman.
10:06Quelle est la sanction ?
10:07Tous les QTF ?
10:08C'est trois profils
10:09assez similaires.
10:11Et là, pour une fois,
10:11j'allais dire,
10:12le tribunal s'est montré
10:13presque aussi sévère
10:14que le parquet
10:15puisque ces trois hommes
10:16ont été condamnés
10:18à des peines de prison
10:19allant de 8 à 12 mois de prison
10:21avec un mandat de dépôt.
10:22C'est-à-dire qu'à l'issue
10:23de l'ancienne,
10:23ils sont directement allés en prison
10:25assortis d'une interdiction
10:27du territoire français.
10:28Donc là,
10:28la comparution immédiate
10:29a été justifiée
10:30et elle a été efficace.
10:32Il faut savoir que,
10:33moi, ce que j'ai constaté
10:34dans cette comparution immédiate,
10:36c'est que le tribunal
10:37était plutôt sévère.
10:38Mais évidemment,
10:38il y a deux principes.
10:39Vous savez,
10:39il y a l'individualisation des peines
10:41et le président du tribunal
10:43qui n'est pas toujours le même.
10:44Donc, en fonction
10:45de ces deux critères,
10:45vous pouvez avoir
10:46des décisions
10:47qui sont très, très différentes.
10:48Entendu, entendu, entendu.
10:50Avec 60 000 comparutions immédiates
10:52par an,
10:52il y a de quoi faire
10:53d'autres émissions.
10:54Mais on voit qu'effectivement,
10:55il y a une comparution immédiate,
10:57comme on dit,
10:57peut t'en cacher une autre.
10:58Merci.
10:58Merci beaucoup,
10:59Marie-Luc.
11:00Vous restez bien avec nous,
11:00chers auditeurs.
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