- il y a 11 heures
Nommé ministre de l'Intérieur le 21 septembre 2024, Bruno Retailleau prend la tête d'un ministère très exposé. Ancien sénateur de Vendée, alors peu connu du grand public, cet homme de 64 ans s'impose rapidement avec un style sans détour. Immigration, narcotrafic, sécurité, terrorisme... le nouveau ministre assume des positions fermes et transforme les polémiques en levier de popularité.
Alors que rien ne l'y prédisposait, moins de 6 mois après son arrivée place Beauvau, Bruno Retailleau part en campagne pour la présidence des Républicains. Des coulisses du pouvoir aux déplacements marquants du ministre, en passant par sa Vendée intime, le réalisateur Louis Morin signe le portrait du nouvel homme fort de la droite. Année de Production :
Alors que rien ne l'y prédisposait, moins de 6 mois après son arrivée place Beauvau, Bruno Retailleau part en campagne pour la présidence des Républicains. Des coulisses du pouvoir aux déplacements marquants du ministre, en passant par sa Vendée intime, le réalisateur Louis Morin signe le portrait du nouvel homme fort de la droite. Année de Production :
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00:00:00Il y a quelque chose qui structure notre pays, plus qu'aucun autre pays en Europe et même dans le monde, c'est cette idée de l'État.
00:00:09Et j'y pense beaucoup, moi, qui est le domaine régalien, qui est le cœur du réacteur.
00:00:14Bruno Rottaglio est un homme de droite, droite républicaine, et ça ne changera pas.
00:00:20Moi je pense que les Français veulent de l'ordre, ils veulent moins d'immigration, ils veulent plus de sécurité,
00:00:26ils veulent que le travail paye plus que l'assistanat, c'est quelqu'un de passion.
00:00:32Mesdames et messieurs les sénateurs, cette proposition de loi sur le narcotrafic, c'est un texte de combat.
00:00:38Il y a un côté radical chez Bruno Rottaglio.
00:00:40Je suis ministre de l'Intérieur, j'appartiens à un gouvernement, personne ne me fera taire.
00:00:44La marque de Bruno Rottaglio, c'est aussi redonner des repères à une société qui n'en a plus.
00:00:5021 septembre 2024, trois mois après l'échec de la dissolution, les Français découvrent leur nouveau gouvernement.
00:01:01Sous l'égide de Michel Barnier, c'est le retour en force des Républicains.
00:01:06Au sein de la nouvelle équipe, très vite, un homme fait parler de lui.
00:01:09Merci d'être chagoureusement, Bruno Rottaglio.
00:01:12Issu des Républicains, ancien patron des sénateurs LR, peu connu du grand public il y a moins d'un an.
00:01:22Quand est-ce que commence l'examen ?
00:01:24L'homme impose sa marque par ses positions tranchées.
00:01:29Mayotte, tout le monde n'a que l'aspect humanitaire à la bouche.
00:01:33Le lendemain, il lui dit, les amis, il y a un sujet d'immigration à Mayotte.
00:01:36Il comprend immédiatement que ce sujet-là va devenir central, symbolique, qu'il va falloir s'en saisir.
00:01:44Immigration, narcotrafic, sécurité des Français, terrorisme, son opiniâtreté sur ces thèmes de prédilection paye.
00:01:54C'est une campagne de culpabilisation.
00:01:56Et cette culpabilisation, je l'assume.
00:02:00Le régime algérien veut faire payer à la France la colonisation.
00:02:03De 15% d'opinions favorables, en septembre 2024, le ministre fait décoller sa cote de popularité pour atteindre 36% six mois plus tard.
00:02:12Les polémiques, ça se sert.
00:02:14Et surtout quand l'homme politique qui les crée ne se planque pas sous la table.
00:02:19Bruno Retailleau, lorsque le gouvernement de Michel Barnier tombe, c'est l'homme fort.
00:02:22Il est quasi inconcevable qu'un nouveau gouvernement se constitue sur lui.
00:02:25Donc c'est lui qui est en situation de poser ses conditions.
00:02:28De sa Vendée intime, aux coulisses du pouvoir, en passant par les situations de crise.
00:02:35Je n'ai pas de baguette magique, mais on va faire le maximum.
00:02:38Le maximum.
00:02:39Qui est Bruno Retailleau ?
00:02:41Quelle est sa méthode ?
00:02:42Et surtout, jusqu'où ira-t-il ?
00:02:44Personne ne pense que nous allons avoir notre chance.
00:02:49Pendant six mois, j'ai suivi Bruno Retailleau, l'homme de Beauvau.
00:02:53Bruno Retailleau, président !
00:03:00Monsieur le directeur général Clavard.
00:03:07Madame, vous allez bien ?
00:03:09Monsieur le ministre.
00:03:11Allez, je vous propose qu'on abrège les civilités et qu'on commence une journée qui est chargée.
00:03:18La question du narcotrafic, Bruno Retailleau, arrive en connaissant le sujet sur le bout des doigts.
00:03:23J'ai souvent indiqué qu'il faut absolument qu'on casse la culture qui consiste à dire que fumer un joint, un rail de coque, tout ça est récréatif.
00:03:33Déjà, quand vous êtes ministre de l'Intérieur, vous êtes toujours sur une ligne dure, mais sur cette question, pour le coup, lui, il est implacable.
00:03:39Et donc, il a voulu envoyer un message disant qu'on ne laissera absolument rien passer.
00:03:43Responsabiliser les consommateurs, c'est nouveau.
00:03:46Mais ce chemin-là, il est important qu'on le prenne.
00:03:49On n'a pas le droit de se taire.
00:03:50Il a changé la ligne. La façon de régler ce problème, c'est d'abord d'être sévère vis-à-vis des consommateurs.
00:03:58Et là, c'est vrai que ça gêne beaucoup de gens.
00:04:00Il y aura nécessairement une polémique, mais c'est très bien. On l'assumera.
00:04:03Les polémiques, ça sert. Surtout quand l'homme politique qui les crée ne se planque pas sous la table.
00:04:09Le narcotrafic, c'est un combat moral, c'est un combat pour des valeurs, c'est un combat pour une certaine idée de la façon dont les choses peuvent se passer ou pas dans un pays.
00:04:18De ce que vous avez ouvert, des chantiers que vous avez ouvert, des fléaux français importants, qui angoissent par des petits gens.
00:04:24Qu'est-ce qu'on verra ?
00:04:26C'est une nouvelle approche. Nos policiers, nos gendarmes, nos magistrats obtiennent des résultats.
00:04:33Donc, un, nous allons avoir un nouvel arsenal.
00:04:37Avec le parallélisme, ce que l'on a fait pour le terrorisme, on va le faire sur le narcotrafic et on aura des résultats.
00:04:43Et on gagnera cette guerre-là.
00:04:44Mais aussi, on est en train de travailler sur une campagne de communication pour responsabiliser les consommateurs.
00:04:50Et, tenez-vous bien, cette campagne, elle sera payée sur la saisie des avoirs des narcotrafiquants.
00:04:59C'est pas beau, ça ?
00:04:59Il suffit de faire un peu le boulot, quoi, qui n'a pas été fait pendant longtemps.
00:05:04Et là, bon, il y a effectivement quelqu'un qui est arrivé, qui est encore plus raide que Darmanin.
00:05:09Ça a tout de suite marché.
00:05:11C'est clair qu'il a imprimé tout de suite, parce que les Français se sont dit, tiens, tiens, il veut que ce soit fait.
00:05:21Ça, c'est la marque de fabrique de Retailleau.
00:05:23La campagne que nous allons diffuser, ça n'est pas une campagne de sensibilisation.
00:05:38C'est une campagne de culpabilisation.
00:05:41Et cette culpabilisation, je l'assume totalement.
00:05:45Je veux rendre les consommateurs responsables.
00:05:53Il y a tout un discours qui s'est développé au niveau parlementaire sur, ça ne sert à rien de pénaliser, de criminaliser le consommateur.
00:06:06Ce n'est pas la ligne de la droite.
00:06:07La droite considère qu'en fait, le consommateur est partie prenante de cette chaîne.
00:06:11Quand vous achetez de la drogue, vous venez alimenter un système.
00:06:14Les motions de censure déposées par le nouveau Front populaire et le Rassemblement national seront débattues à partir de 16h à l'Assemblée nationale.
00:06:25Tel un dernier barreau d'honneur, le Premier ministre Michel Barnier...
00:06:30Comment allez-vous ?
00:06:32Comme vous, parce que comme vous, je croyais que le rationnel l'emporterait et que la censure ne serait pas votée.
00:06:39Je pense qu'il n'y a que des perdants, là.
00:06:40Que des perdants.
00:06:41Là, je pense que oui.
00:06:44La France, d'abord, est perdante.
00:06:46C'est une évidence.
00:06:56Si cette motion de censure est votée, cette victoire aura été possible par ce fait que Marine Le Pen et son groupe auront mêlé leur voix à celle des insoumis qui veulent le chaos.
00:07:07Bravo, merci.
00:07:08Merci Sonia, bonne journée.
00:07:10C'est bon.
00:07:1115 secondes.
00:07:14C'est un moment qui est lourd pour nous tous.
00:07:19On sait que la censure va être votée.
00:07:21On a conscience de vivre un moment historique et un peu dramatique pour le pays.
00:07:27Il y avait le sentiment d'un retour des républicains au pouvoir et de redémarrer quelque chose.
00:07:34La censure de Michel Barnier a secoué parce qu'on s'est demandé qu'est-ce qui se passe.
00:07:39Alors, mes chers collègues, aujourd'hui, où la censure nous apparaît comme une nécessité pour mettre fort au chaos, les institutions nous contraignent à mêler nos voix à celle de l'extrême gauche.
00:07:57Pour l'adoption, 331.
00:08:01La majorité requise étant atteinte, la première motion de censure est adoptée.
00:08:05Le jour où Mme Le Pen a baissé le pouce et a mêlé ses voix aux voix de la gauche, quoi qu'ils disent et quoi qu'ils diront plus tard, ça restera un marqueur.
00:08:15Je ne crois pas qu'il ait eu peur que la censure lui coupe l'herbe sous le pied.
00:08:22Je pense qu'en revanche, il a été très inquiet pour son pays et je pense qu'il ne pardonnera jamais à Marine Le Pen d'avoir mis le pays en difficulté en s'alliant avec la France insoumise.
00:08:31Oh là là, c'est une ambiance sépulcrale !
00:08:43Non ?
00:08:44En tout cas, je suis très heureux de vous retrouver ce soir.
00:08:47Voilà.
00:08:48Le gouvernement est tombé.
00:08:50Moi, je pense et je retiens de cette expérience-là et d'autres expériences qu'il faut parler vrai.
00:08:57J'ai eu tant de témoignages qui me disaient, finalement, on n'y croyait plus, mais vous nous réconciliez avec la politique.
00:09:05Et ça, je n'aurais jamais pu le faire sans vous.
00:09:09Ça fait des années qu'il travaille avec les mêmes personnes.
00:09:13Une équipe de très bons professionnels, sachant que lui-même est très exigeant.
00:09:18Il est exigeant avec lui-même et il est forcément très exigeant avec ses collaborateurs.
00:09:24Chez Retailleau, on peut dire que ça bosse, quoi.
00:09:27Je voudrais évidemment saluer mon directeur de cabinet, Franck.
00:09:32C'est tellement important, entre un ministre, son directeur de cabinet, son équipe rapprochée,
00:09:37les Vendéens qui sont en dernière mois, Jean-François, Louis-Marie, Jean-Baptiste.
00:09:41C'est vraiment des moines soldats.
00:09:44Les principaux collaborateurs de Bruno Retailleau, ceux qui comptent vraiment les piliers dans son équipe,
00:09:49c'est évidemment le communicant, celui auquel les journalistes ont tous affaire, Jean-Baptiste Dehat.
00:09:53Il y a la presse qui veut savoir si vous voulez dire un mot sur l'actualité.
00:09:56Merci, vous faites toujours ?
00:09:57Non, non.
00:09:58Louis-Marie Leroy, le chef de cabinet, c'est l'ange gardien.
00:10:02C'est celui, Louis-Marie Leroy, qui veille sur son agenda, qui voit dès qu'il est fatigué,
00:10:07dès qu'il a besoin de se ressourcer, d'aller en Vendée.
00:10:10Vous avez Jean-François Dejean, qui, alors, lui, pour le coup, est quelqu'un de très discret,
00:10:13qui est le conseiller spécial.
00:10:14C'est l'homme, en fait, qui va décrocher son téléphone pour appeler les conseillers des autres ministères
00:10:20et leur dire, non, mais ça, c'est pas possible, c'est pas dans la ligne Retailleau.
00:10:23Il y a un autre homme extrêmement important, mais qui n'est pas issu de la bande originelle.
00:10:28C'est évidemment le directeur de cabinet, Franck Robin.
00:10:30Bien sûr, j'espère que, de ce point de vue-là, Franck, je vais demander de vous le dire, quand même, au passage.
00:10:37C'est le seul qui n'est pas Vendéen.
00:10:38Ça, c'est vraiment des gens qui pourraient mourir pour Bruno Retailleau.
00:10:41Il y a des convictions que tous partagent dans cette équipe, c'est-à-dire qu'il y a une homogénéité
00:10:46et une cohérence qui fait que, quand un chef de cabinet prend une décision,
00:10:50il sait ce qui se passe dans le cerveau de Bruno Retailleau
00:10:53et ce qui va lui correspondre et ne pas lui correspondre.
00:10:55Et c'est pareil pour tous les postes.
00:10:58Merci.
00:10:58Bruno Retailleau, comment est-ce que vous avez vécu la motion de censure ?
00:11:13Mal. Mal. Quelle légèreté.
00:11:16La motion de censure, pour le pays, ça a été terrible.
00:11:19C'était un jeu politicien.
00:11:21Vous vous y attendiez, à cette motion de censure ?
00:11:24Bien sûr qu'on s'y attendait, bien sûr, mais bien sûr, puisqu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale
00:11:30et chacun brandissait cette menace.
00:11:32Mais j'aurais cru que l'intérêt du pays permettrait de dépasser justement les intérêts partisans.
00:11:37J'ai laissé le Premier ministre gouverner, le Parlement légiférer.
00:11:51Et hier donc, le gouvernement a été censuré.
00:11:53Et cela, malgré les concessions faites par Michel Barnier à l'ensemble des groupes parlementaires.
00:11:59Bien sûr que quand on est ministre, on lance des chantiers.
00:12:03Et quand une motion de censure risque d'y mettre fin, on peut s'inquiéter.
00:12:09Mais moi, j'ai toujours pensé qu'il resterait à l'intérieur.
00:12:12Bruno Retailleau, lorsque le gouvernement de Michel Barnier tombe, c'est l'homme fort.
00:12:16Son atout, c'est qu'il a déjà imprimé dans l'opinion.
00:12:19Et évidemment, ça, ça va compter pour beaucoup dans le fait qu'il sera le premier à être reçu par François Bayrou,
00:12:25qui lui demande de rester au gouvernement.
00:12:27C'est la rentrée pour le gouvernement Bayrou ce matin.
00:12:35Traditionnel petit déjeuner de la nouvelle année, tout d'abord dans une demi-heure,
00:12:39avant un premier conseil des ministres à l'Elysée.
00:12:42Que LR participe au gouvernement de François Bayrou,
00:12:44qui a contribué à faire perdre Nicolas Sarkozy en 2012,
00:12:48ce n'était pas complètement évident.
00:12:50Quand François Bayrou est nommé,
00:12:52forcément, il devait y avoir un débat, une discussion entre les ministres républicains.
00:12:57et le nouveau premier ministre pour savoir si on allait dans le même sens sur la sécurité,
00:13:03l'immigration, les problèmes économiques et financiers.
00:13:06Au fond, Bruno Rotaillot devient la clé de voûte de cet accord gouvernemental à faire tenir.
00:13:12Bonne année !
00:13:14François Bayrou, très vite, a donné des gages importants à Bruno Rotaillot en disant
00:13:20que tu pourras mener ton action.
00:13:22Je vous souhaite vraiment une très très belle année.
00:13:24Monsieur le Président, François Bayrou, bienvenue à vous.
00:13:33Merci.
00:13:34Je vous remercie à tous d'être là,
00:13:36parce que vous avez tous accepté,
00:13:38dans des circonstances dont
00:13:39personne ne peut dire qu'elles sont faciles,
00:13:42participez à ces dix.
00:13:43Ce n'est pas la même formation,
00:13:54ce n'est pas le même tempérament,
00:13:56mais ils sont tous les deux conscients
00:13:58que si tout ce qui se passe en ce moment échoue,
00:14:03c'est la porte ouverte à l'inconnu pour 2027.
00:14:06Et donc, ils sont conscients des responsabilités qui leur incombent,
00:14:10et Bruno Rotaillot joue à plein son rôle.
00:14:13Il est très heureux comme ministre de l'Intérieur.
00:14:35C'est le ministre.
00:14:36Ça va ?
00:14:36Je vous laisse.
00:14:37Comment ?
00:14:38Quand il y a un cyclone ou une catastrophe qui se produit,
00:14:47il faut absolument être capable de répondre.
00:14:51Quel est le risque majeur ?
00:14:52Est-ce que c'est le risque de rafale de vent,
00:14:55le risque d'une pluviométrie
00:14:57qui pourrait créer des désordres majeurs,
00:14:59ou le risque, avec la surcote et les vagues importantes,
00:15:03d'une submersion marine ?
00:15:05On va avoir, sur cet épisode cyclonique,
00:15:08la combinaison un petit peu des trois risques.
00:15:10Oh my God.
00:15:11C'est quelqu'un qui arrive à la fois à prendre de la distance avec les choses,
00:15:15pour ne pas surréagir,
00:15:16et en même temps à être de façon permanente sur la balle.
00:15:21En tout cas, merci, parce qu'on voit que les choses sont préparées,
00:15:26elles sont prêtes.
00:15:27Mais si je comprends bien, on aura, nous, avec le décalage,
00:15:30parce que moi, je pars en Corse pour accueillir le pape,
00:15:36mais je pars samedi après-midi.
00:15:38Dimanche, aux premières heures, c'est là qu'on aura, je pense,
00:15:40une première appréciation des dégâts causés par le site.
00:15:43Je serai en Corse.
00:15:44D'accord.
00:15:44Je serai à la préfecture,
00:15:45donc on aura des moyens de communication.
00:15:47Accueillir le pape le 15 décembre,
00:15:50c'est le cœur de ses fonctions,
00:15:52puisqu'il est en charge des cultes.
00:15:54Donc il ne pouvait pas nous pas y être.
00:15:55Et puis on imagine bien qu'au regard de son histoire personnelle,
00:16:00de ses convictions personnelles,
00:16:02c'est chargé de sens.
00:16:17Le premier plan de cette visite pontificale,
00:16:24c'était d'abord quelque chose d'apaisé, de joyeux.
00:16:27Monsieur le ministre ?
00:16:28Oui.
00:16:29Pour la personne privée de Kebounor Otaio,
00:16:32je pense que c'était quelque chose d'important.
00:16:37Il est accueilli par le soleil.
00:16:39Oui.
00:16:40Ah non, mais c'est bien.
00:16:41C'est la Corse.
00:16:43C'est la Corse.
00:16:46C'est le président de la République.
00:16:47qui a demandé à Bruno Otaio d'accueillir le pape.
00:16:49Après, il a tout de suite vu
00:16:50qu'il fallait qu'il le fasse
00:16:53dans un respect absolu de la laïcité.
00:16:58Saint-Père, bienvenue sur le sol de Corse et de France.
00:17:02C'est une grande fierté.
00:17:04Très grande fierté.
00:17:05Merci.
00:17:05Lorsqu'il en parle,
00:17:17il a totalement occulté sa foi personnelle
00:17:21en se disant qu'il était vraiment l'ambassadeur du pays
00:17:25et le représentant du pays en la matière.
00:17:28Et c'est seulement après coup que c'est dit quand même
00:17:29waouh, j'accueille le pape.
00:17:32Je suis heureux de vous accueillir
00:17:34au nom du président de la République et du gouvernement
00:17:37en Corse et en France.
00:17:39Ce poste de ministre intérieur, il est quand même incroyable.
00:17:42C'est-à-dire que vous êtes le premier témoin
00:17:45d'événements exceptionnels et parfois dramatiques.
00:17:49Et vous voyez le pape.
00:17:55Les collaborateurs du ministère de l'Intérieur.
00:17:58Le bureau des cultes.
00:18:02En France, on a la laïcité,
00:18:03mais on a aussi un bureau des cultes.
00:18:15Bonjour à tous.
00:18:16L'inquiétude à Mayotte
00:18:17avec le passage du cyclone Chido,
00:18:19le 101ème département français
00:18:21est désormais placé en alerte violette.
00:18:23Un état de vigilance qui entraîne
00:18:25tout un déploiement de mesures,
00:18:26vous l'entendrez, rares et urgentes.
00:18:28Comment les habitants...
00:18:29Il faut confronter le point sur la nourriture
00:18:33pour être sûr qu'il y ait plein.
00:18:35Mais le point de se confronter
00:18:39le sujet de l'héritage...
00:18:43Il mesure le cataclysme, entre guillemets,
00:18:46que représente Chido.
00:18:49On a un problème de logistique et de l'acheminement
00:18:51parce que si on met 24 jours en bateau,
00:18:55c'est trop tard.
00:18:56Pour accueillir les gens dans les bâtiments publics,
00:18:59on voit avec l'armée des lignes,
00:19:00des matelas en quantité,
00:19:02des couvertures, etc.
00:19:03en matière d'habitat et peut-être aussi déconnes.
00:19:05Lorsqu'ils voient ce qui se passe à Mayotte,
00:19:07Bruno Retailleau a tout de suite,
00:19:08tout de suite, immédiatement conscience
00:19:10qu'il faut y aller.
00:19:10À l'issue de la messe...
00:19:12On décroche pas.
00:19:13Parce qu'il y a un silence absolu consigne
00:19:15du Vatican à 17h30.
00:19:18On a oublié de décoller
00:19:18parce qu'après, les avions peuvent décoller.
00:19:20Allez, on se fait à côté, nous.
00:19:21On laisse le long cou.
00:19:23Quand un traumatisme de cet ordre
00:19:25est vécu par un territoire français,
00:19:29il faut être là tout de suite.
00:19:30La note que vous me ferez,
00:19:45elle est très architecturée, voyez.
00:19:49Premièrement, pas, pas, des moyens,
00:19:51des trucs, très peu de phrases.
00:19:53Simplement des faits, des chiffres, voilà.
00:19:57Là, on a 800 sapeurs-pompiers,
00:19:58il y a l'hôpital, il y a les gens-là.
00:19:59Donc d'abord, les hommes, les femmes,
00:20:02et ensuite, le matos.
00:20:05En fait, c'est un point de situation.
00:20:07Ok, factuel.
00:20:08Un point de situation, factuel.
00:20:09On y réfléchit, puis on fait un point tout à l'heure.
00:20:11Oui.
00:20:13Et là, il faut d'un coup,
00:20:16en train-vol entre Paris et Mayotte,
00:20:20connaître absolument tout de cet archipel.
00:20:22Et Bruno Retailleux a toujours été
00:20:24un énorme bosseur.
00:20:25Je lui demande souvent combien d'heures
00:20:30il dort par nuit.
00:20:31Et la réponse, c'est que c'est plutôt
00:20:33dans les 3-4 heures.
00:20:36Et alors, pour répondre à votre question
00:20:42sur le pont aérien initié hier,
00:20:44et je crois sous le contrôle du préfet,
00:20:45effectivement, vous avez l'A400M
00:20:46qui va brouheter entre La Réunion
00:20:48et puis Zahoudi.
00:20:50Et puis il y en a 400M qui fera
00:20:51la liaison entre l'Hexagone
00:20:53et puis La Réunion.
00:20:55Et donc ça, c'est à full continu.
00:20:57Actuellement, en matière de médecine d'ordre,
00:20:59il tient à peu près tout ?
00:21:00A priori, il n'y a pas eu de troubles.
00:21:03Et on tient parce que les gens restaient confinés ?
00:21:04En fait, les gens sont restés confinés.
00:21:07Je pense qu'il y a un peu de relativité
00:21:09dans le confinement,
00:21:09mais il y avait surtout l'état de sidération.
00:21:11Et l'hôpital ?
00:21:12Il reprend ses fonctions vitales
00:21:13eau, l'électricité.
00:21:15En revanche, il y a encore des services
00:21:16qui sont défaillants.
00:21:17Je pense à la réanimation.
00:21:18Réanimation, urgence.
00:21:19Le bloc ?
00:21:19Est-ce que le bloc ?
00:21:20Il y a deux blocs qui fonctionnent sur cinq.
00:21:23Vous avez des nouvelles de vos hommes ?
00:21:24Vous savez où sont vos hommes ?
00:21:25Le monde est indemne.
00:21:26Les familles aussi.
00:21:27Il n'y a pas de perte.
00:21:27Il n'y a pas de perte.
00:21:28Sur combien ?
00:21:28De centaines.
00:21:30Alors, il y a 350 gendarmes départementaux permanents
00:21:32et il y a quasiment autant de gendarmes mobiles.
00:21:36Sur 700, il n'y a pas de perte.
00:21:38Par contre, en police, on ne sait pas.
00:21:40En police, on ne sait pas.
00:21:41En tout cas, hier soir, on ne savait pas.
00:21:43Il n'y avait pas de mauvaise nouvelle,
00:21:45mais en tout cas, il n'y a pas de nouvelles cours
00:21:47pour un certain nombre.
00:21:54C'est comme des allumettes.
00:22:01Ah oui, oui.
00:22:06Il faut que le préfet puisse vous dire
00:22:08où est-ce qu'on peut avoir des espaces
00:22:10pour faire des logements d'urgence.
00:22:12Parce que les gens, par exemple, qui vont quitter,
00:22:14et surtout, à mon doute, qui vont quitter les écoles,
00:22:16où est-ce qu'on pourra éventuellement ?
00:22:18Je sais que ceux qui n'ont pas de papier
00:22:19ne vont pas beaucoup y aller.
00:22:21Parce qu'ils vont avoir peur ce moment-là.
00:22:23On est où, alors ?
00:22:25Ils vont se démerder autrement.
00:22:27Et c'est là où je dis qu'il faut qu'on invite les bidons vides.
00:22:29Comment tu les invites ?
00:22:31Justement, il faut qu'on puisse le dire.
00:22:33On ne reconstruit pas les bidons vides.
00:22:35Parce que si on ne le dit pas,
00:22:36les gens vont reconstruire
00:22:37et demain, ils vont encore mourir.
00:22:39Et ça, il ne faut pas qu'on refasse cette erreur-là.
00:22:42Lorsqu'il part à Mayotte le 16 décembre,
00:22:44il démonte ce jour-là
00:22:45qu'il a parfaitement enfilé le costume.
00:22:49Je pense que beaucoup de gens seraient très inquiets
00:22:50de constater que le ministre de l'Intérieur
00:22:52est en décalage avec les événements.
00:22:55Ce n'est pas son cas.
00:22:56Là, c'est le régiment, le 5e régiment,
00:22:58le 30 à l'eau.
00:23:01On sentait qu'il avait été confronté
00:23:04à quelque chose qu'il n'avait jamais vu dans sa vie
00:23:06en termes de violence, de dévastation,
00:23:10de souffrance, de douleur.
00:23:15La barge est là-bas, là.
00:23:17Oui, c'est celle-là.
00:23:18Il y en a une là, une là-bas.
00:23:20Une autre fond là-bas.
00:23:21Et une autre fête que je voyais.
00:23:25Voilà.
00:23:26Et il n'y a pas de corps flottant,
00:23:29il n'y a pas eu d'épaves.
00:23:31Il n'y a pas de souci.
00:23:31Je pense qu'il y en a quand même.
00:23:34Parce que souvent, entre deux eaux,
00:23:35parfois, on ne les voit pas.
00:23:37Oui, c'est ça.
00:23:37Parce qu'il y a beaucoup de bateaux
00:23:40qui ont été remportés qui sont échoués là-bas,
00:23:42mais il y en a d'autres qui ont quand même brûlé.
00:23:43Donc on ne sait pas trop...
00:23:44Bon, ça a fini de choc ?
00:23:47Oui, c'est ça.
00:23:47Il faut, merci.
00:23:48Le capitaine, merci.
00:23:51C'est un Arnaud qui, comme les autres,
00:23:52depuis deux jours, deux nuits,
00:23:54il y a tout le temps.
00:23:55On l'a mort, chez le LAPAP.
00:23:56Le commandant, c'est pareil.
00:23:58Combien d'années de service ?
00:23:59Il y a 40 ans, bientôt.
00:24:01Non.
00:24:02Oui, c'est bien.
00:24:03Vous avez vu, on a besoin d'autres expériences.
00:24:04On compte sur vous, M. le ministre,
00:24:06pour aider les familles de nos collègues
00:24:08qui n'ont plus que toi.
00:24:10Nous sommes 95%.
00:24:11Il peut y avoir de maison en petite terre.
00:24:13J'imagine...
00:24:13J'ai commencé 10 hier à contacter.
00:24:16J'ai commencé, il y a une solution, sans doute,
00:24:19qui nécessite du transport maritime
00:24:21de façon très importante,
00:24:23parce que c'est volumineux.
00:24:24C'est les modulaires.
00:24:26Ça ne pourra pas se faire demain, vous comprenez.
00:24:28Tout le monde le comprend.
00:24:29Et moi, je n'aime pas prendre d'engagement
00:24:30que je puisse tenir.
00:24:32Je n'ai pas de baguette magique,
00:24:33mais on va faire le maximum.
00:24:35Le maximum.
00:24:35Merci.
00:24:36Merci pour vous.
00:24:37Très important.
00:24:38J'espère que petit à petit,
00:24:40vous allez recenser tous les policiers,
00:24:41parce qu'aujourd'hui, il manque 300 à l'appel.
00:24:45Je voudrais savoir qu'est-ce qu'ils sont devenus.
00:24:47Le défi, c'est de donner à manger,
00:24:49à boire à tout le monde.
00:24:50Parce que si on ne fait pas ça,
00:24:52alors là, on aura des émeutes.
00:24:53Bruno a ce côté empathique,
00:25:00c'est-à-dire peut-être par sa formation,
00:25:03par sa religiosité,
00:25:05par sa morale personnelle,
00:25:08il est très sensible au malheur des gens.
00:25:10Mayotte, tout le monde n'a que l'aspect humanitaire à la bouche.
00:25:17Le lendemain, alors qu'on n'a pas fini de ramasser les bidonvilles écroulées,
00:25:22lui dit, les amis, il y a un sujet d'immigration à Mayotte, en fait.
00:25:25La question du droit du sol à Mayotte.
00:25:27Il comprend immédiatement que ce sujet-là va devenir central, symbolique,
00:25:32qu'il va falloir s'en saisir.
00:25:33C'est un département, le seul département de France,
00:25:36où vous avez, dans le département,
00:25:40plus de personnes, de citoyens étrangers que de citoyens français.
00:25:44Le malheur de Mayotte, il est là.
00:25:46Et c'est un double malheur.
00:25:48C'est la raison pour laquelle j'ai toujours dit que l'immigration,
00:25:51ce n'était pas une chance.
00:25:52Ce n'est pas une chance pour les compatriotes maorais,
00:25:54mais ce n'est pas une chance non plus
00:25:55pour tous ces irréguliers qui s'entassent dans des bidonvilles.
00:25:58Donc moi, je veux bien, moi, je respecte.
00:26:01On est en démocratie, toutes les opinions.
00:26:04Mais simplement, il y a une forme de fausse générosité.
00:26:08Je passe.
00:26:11Je discutais ce matin avec François Vérou.
00:26:18J'ai dit, mais moi, je n'ai pas besoin d'une grande loi,
00:26:20je n'ai pas besoin d'un monument législatif à mon nom.
00:26:23Je n'ai pas besoin d'une loi Brudeau-Retailleau sur l'immigration.
00:26:25Non, j'ai besoin de choses concrètes.
00:26:28On dit quoi ?
00:26:28Par exemple, Mayotte.
00:26:31Mayotte, le droit du sol.
00:26:32Ce qu'on peut faire, et le conseil constitutionnel, on serait d'accord,
00:26:35c'est au moins faire en sorte que la femme en situation irrégulière,
00:26:40qui accouche, bien entendu, jamais on ne demandera à la bloquer.
00:26:46On est humain.
00:26:47Mais qu'au moins, pour que l'enfant ensuite, à sa majorité, devienne français,
00:26:52il faudrait qu'un an avant qu'elle la couche, elle soit en situation régulière.
00:26:58Une immigration qui est subie, qui n'est pas maîtrisée, ça n'est pas une chance.
00:27:02C'est super.
00:27:11Merci, Louis.
00:27:12Merci.
00:27:13Il en faut, hein ?
00:27:13Merci.
00:27:14On est vendé à lui.
00:27:16On est de tout cœur avec toi.
00:27:17C'est gentil.
00:27:18Merci.
00:27:18Merci, Bruno.
00:27:19Bruno Retailleau, c'est quelqu'un qui vient de quelque part.
00:27:33Il a une généalogie géographique, la Vendée.
00:27:36La Vendée, c'est consubstantiel à Bruno Retailleau.
00:27:39Cette nuit, quand je me suis réveillé, je me suis dit, je retrouverai quand même la Vendée
00:27:44ce soir au salon d'agriculture.
00:27:47Et pour moi, ça a illuminé, vraiment, je vous le dis, ça a illuminé toute ma journée.
00:27:52C'est quelqu'un qui a besoin de retourner régulièrement sur ses terres.
00:27:56C'est quelqu'un qui a besoin de respirer intellectuellement.
00:28:04Salut Philippe.
00:28:05Salut Jean-Marie.
00:28:06Bonjour.
00:28:07Ça va ?
00:28:07Bonjour.
00:28:09Et Philippe, t'as pas froid là, quand même ?
00:28:20Non, c'est pas froid, je vais les bâches.
00:28:22Les bâches, les bâches.
00:28:23C'est pareil, les bâches.
00:28:25Tout le monde prendra du café, j'ai du thé aussi.
00:28:27Oui, même des yens.
00:28:32Il y a un plein, il y a plein.
00:28:34Eh les gars, qui veut de la brioche vendienne ?
00:28:36Moi aussi, c'est vrai.
00:28:38Qui veut de la brioche, vous me dites.
00:28:39Philippe, brioche.
00:28:42Oui, oui, mais là, t'as le temps d'en manger, quand même.
00:28:44Eh, pas souvent.
00:28:45La brioche vendienne, moins souvent.
00:28:48C'est deux spécialités vendéennes.
00:28:50La brioche vendienne et les bottrons.
00:28:52Faits maison, par exemple.
00:28:53Et les bottrous, c'est des faits maisons.
00:28:55Ah, c'est faits maisons, quand même.
00:28:57Qu'est-ce qui se passe dans ta tête, le moment où dans un grand flou artistique,
00:29:00t'accueilles coup sur coup le pape,
00:29:01et puis que tu prends l'avion pour être le premier à Mayotte.
00:29:05Je vais te dire, Mayotte, Chido arrive un peu plus de 24 heures avant la visite du pape
00:29:11et donc tu montes dans une voiture, un avion, je débarque en Corse, etc.
00:29:16Et là, l'avion du pape se pose et on me place donc au bout, tu sais, du truc rouge, du tapis rouge.
00:29:28Et je vois le souverain pontife, donc il descend, mais de l'autre côté de l'avion,
00:29:31parce que comme il est handicapé, donc ils l'ont débarqué avec un système, voilà.
00:29:36Et je vois le souverain arriver, etc.
00:29:39Et je me dis, c'est le pape, et tu représentes la France comme ministre des cultes,
00:29:44parce que quand tu es ministre de l'Intérieur, tu es ministre des cultes.
00:29:46Et là, ça m'a fait quelque chose.
00:29:47Et il était très jovial, très chaleureux, beaucoup d'humour.
00:29:53Et ensuite, on a passé un quart d'heure, un petit quart d'heure,
00:29:57et il nous avait installé dans l'aéroport une sorte de pièce avec des voiles blancs,
00:30:02des voiles tout blancs, et il m'a fait cette confidence.
00:30:06Et il m'a dit, mais votre ami Philippe Indron, est-ce que vous pensez qu'on peut le convertir ?
00:30:10Bon, et Jean-Charles, toi qui nous as tourné le dos, pour la ville,
00:30:17Jean-Charles a immigré de Saint-Malo-du-Bois au Sable d'Olonne, à la Chaume.
00:30:24Je mors toujours de la charcuterie Bégin.
00:30:27Non.
00:30:27Il faut expliquer, parce que la charcuterie Bégin, c'est mon grand-père qui l'a fondée,
00:30:31à Saint-Malo-du-Bois.
00:30:32Et pendant les vacances, c'était très bien la charcuterie.
00:30:34Et ouais, alors si, le dimanche matin, souvent...
00:30:38Il y a vite, toi ?
00:30:38Si, j'allais le dimanche matin aider ma grand-mère et mon grand-père qui étaient au magasin.
00:30:43Et il y avait, parce que tout le monde, les entrées, c'était le dimanche, les places charcuterie.
00:30:48Et à la fin de la matinée, elle me donnait une pièce de 5 francs.
00:30:51C'était des grosses pièces, c'est des pièces...
00:30:54La plus grosse de l'époque, c'est la plus grosse pièce.
00:30:55Ouais, c'était impressionnante, ça.
00:30:57Ah ouais, ouais, je me souviens.
00:30:58Le logo, tu avais un cochon, tu avais un cochon, puis une petite fille.
00:31:04Et la petite fille disait, pleure pas, pleure pas, grosse bête, je crois.
00:31:08Tu vas chez Paul Bégin.
00:31:10Ça n'a pas été sur les maillots, je crois.
00:31:11Dans privé, en public, à la télévision, quelle que soit l'émission, il est le même, avec les mêmes codes.
00:31:17Il a souvent une formule, Bruno Retailleu, il dit, moi, je suis un enraciné.
00:31:21Voilà, l'enracinement chez lui, c'est quelque chose de viscéral, de fondamental.
00:31:24Il a besoin de retourner, j'allais dire, dans sa grotte, dans sa tanière, c'est sa ferme.
00:31:29C'est là que sont ses moutons, parce que c'est quelqu'un qui élève aussi des animaux.
00:31:36Ça, c'est Céloseau.
00:31:37Céloseau.
00:31:38Ouais, c'est un...
00:31:41Là, il n'est pas forcément...
00:31:42Il a plein de boue.
00:31:44Et vous montez un cheval également ?
00:31:45Toujours.
00:31:46Et ça, c'est Isa.
00:31:47Et c'est une annaise que je dresse pour en faire, pour un jour, partir sur les chemins de Stevenson ou de Compostelle.
00:31:58Et pour être un...
00:32:00Pour porter des...
00:32:02D'une charge, pour porter, en fait, les bagages.
00:32:05Elle est quasiment dressée.
00:32:06On a le cheval en commun.
00:32:08Une vraie passion.
00:32:09Moi, c'était ma profession.
00:32:12J'étais vétérinaire de chevaux.
00:32:13De temps en temps, il m'appelle en me disant...
00:32:16Il a une fourbure, vous voyez ?
00:32:18C'est une pathologie particulière qui se tient dans les pieds du cheval.
00:32:22Et il me demande conseil.
00:32:24Alors, mes souvenirs de vétérinaire remontent à la surface.
00:32:29Ouais, ouais.
00:32:30Elle est toujours un peu craintive.
00:32:32Elle est craintive.
00:32:33Il a pu être craintive.
00:32:35Là, il a plu.
00:32:36Ils sont...
00:32:36Ils sont un peu mouillés.
00:32:37Tout mouillés, oui.
00:32:38Tout mouillés.
00:32:40Vous avez grandi ici ?
00:32:42Alors, en fait, moi, j'habitais dans le bourg.
00:32:44Bon, ma famille est là depuis des générations.
00:32:47Et mon grand-père avait acheté cette ferme avant la Deuxième Guerre mondiale.
00:32:52Et j'avais un seul rêve.
00:32:54C'est d'y vivre.
00:32:55Et donc, j'ai pu...
00:32:57Lorsque le grand-père est décédé, etc.
00:33:01J'ai pu racheter ces bâtiments que j'ai en partie rénovés.
00:33:04Et je suis venu les habiter.
00:33:06Voilà.
00:33:07Ça fait du bien parce que...
00:33:08Alors, je n'ai pas gardé.
00:33:09Il y avait...
00:33:10La ferme faisait à l'époque...
00:33:11C'est une petite ferme, 30-35 hectares.
00:33:13Et j'en ai gardé 5 tout autour.
00:33:17Ici, juste derrière, il y a une rivière, la Sèvres-Nantaise.
00:33:21Et au milieu coule une rivière.
00:33:22C'est le film de Robert Redford.
00:33:24Mais c'est...
00:33:25L'eau, une rivière, un fleuve, c'est magique.
00:33:29Non, mais c'est vrai que ce sont mes racines.
00:33:33J'ai 8 brevits, ce sont des moutons nordéens.
00:33:36Dans moins d'un mois, dans 3 semaines, les brevits vont avoir des agneaux.
00:33:41C'est quelqu'un, Bruno Retailleau, qui est plus écolo.
00:33:44Ça peut paraître fou de le dire qu'on l'imagine.
00:33:47En fait, il professe une écologie de droite,
00:33:49ce qui est une écologie de la proximité, une écologie rurale.
00:33:52Et il a toujours eu des animaux autour de lui.
00:33:57Quand elles vont agneller, en tout cas juste avant,
00:34:01je vais les changer de près.
00:34:03Je vais les mettre tout près de la ferme
00:34:04pour qu'on puisse avoir un oeil
00:34:06et qu'elles puissent rentrer dans la bergerie.
00:34:09Pour que...
00:34:09On va aller les garder à vue.
00:34:11On va aller avoir une garde à vue, exactement.
00:34:13Vous allez bien ?
00:34:24Ça va, je vous remercie.
00:34:25Vous n'avez pas croisé encore sur Bauther ?
00:34:27Non, pas encore.
00:34:28C'est la première fois.
00:34:29Monsieur le préfet de police, vous allez bien ?
00:34:31Gros de vous voir ce soir.
00:34:33Madame, vous allez bien ?
00:34:34Pendant les émeutes, ce commissaire a été attaqué.
00:34:39On a été subi une attaque au mortier, on a été en 2023,
00:34:42et il y a vraiment une attaque délibérée contre le commissariat.
00:34:44Au mortier ?
00:34:45Oui, j'ai encore la vidéo.
00:34:48C'est un beau symbole, qu'il y ait eu cette saisine.
00:34:51Et voilà, c'est pour ça.
00:34:55On ne peut pas être un ministre de l'Intérieur,
00:34:57enfermé, place Beauvau.
00:34:59Il faut aller sentir le bif.
00:35:00Pendant très longtemps, c'était l'adversité opérationnelle,
00:35:02c'était les feux de véhicules.
00:35:04Ça l'est moins.
00:35:05L'année dernière, il y a eu 46 feux de véhicules.
00:35:07Maintenant, c'est clairement les usages de mortiers
00:35:09en direction des fonctionnaires de police
00:35:11à l'occasion du 31 décembre ou du 14 juillet.
00:35:13C'est clairement tout ce que nous ne prendrons pas
00:35:15contre nous qui est ici devant vous ce soir,
00:35:17parce que c'est des munitions en moins
00:35:19pour nos adversaires.
00:35:20Le total, c'est à peu près 320 kilos.
00:35:22Tout à fait.
00:35:23Otaillot, comme d'autres, disent
00:35:25vous voulez de la sécurité, vous y avez droit.
00:35:27Les Français veulent de l'ordre.
00:35:29On vit dans un climat qui est hyper violent.
00:35:31Moi, ce que je redoute, c'est trois choses.
00:35:33C'est d'abord les attentats.
00:35:35Ensuite, ce sont des manifestations
00:35:37qui deviennent aussi parfois violentes
00:35:38et qui peuvent dégénérer.
00:35:41Et le troisième phénomène, ce sont les émeutes.
00:35:43On a ces deux collègues qui ont été blessés.
00:35:48Ça va ?
00:35:48Psychologiquement, ça va ?
00:35:49C'est courageux, c'est bien.
00:35:51Je suis fier d'être votre ministre.
00:35:55Vous ne le savez pas à quel point.
00:35:57Vraiment.
00:35:57C'est du fond du cœur que je le dis.
00:35:58Ce type, non seulement protège, fait les choses,
00:36:02mais on le voit bien qu'il défend la police,
00:36:04qu'il défend la gendarmerie,
00:36:06contre toutes les agressions,
00:36:08contre toutes les mises en cause,
00:36:10et qu'il veille à ce qui est plus matériel,
00:36:14plus effectif, etc.
00:36:17Merci, hein ?
00:36:17Merci, monsieur.
00:36:18Merci, monsieur le commissaire.
00:36:18Je peux t'embrasser ?
00:36:43Mais oui, c'est toi, il faut te protéger de toi.
00:36:46Jean-Baptiste.
00:36:47Ah oui, c'est vous qui avez mon discours.
00:36:51C'était très intéressant, cette séquence des vœux
00:36:53de Bruno Retailleau à Beauvau,
00:36:54parce que ça ne s'adressait pas seulement
00:36:57aux députés et sénateurs de son parti.
00:37:00Il s'adressait à tout ce qu'on appelle le socle commun,
00:37:02donc aussi aux macronistes, aux centristes.
00:37:06Donc il y avait une vraie volonté, non dite,
00:37:08d'étendre son arc politique le plus possible
00:37:11pour ne pas s'enfermer dans un créneau uniquement de droite.
00:37:14Il a été député d'abord,
00:37:16puis il est devenu sénateur,
00:37:18et en 22 ans à peu près de mandat parlementaire,
00:37:22il a acquis les réflexes qu'un ministre doit avoir.
00:37:25On a décidé de faire cette petite cérémonie de vœux
00:37:28en innovant du reste,
00:37:29et en invitant l'ensemble des parlementaires
00:37:32de ce qu'il convient d'appeler le socle commun.
00:37:34Je suis très heureux de voir des visages qui me sont familiers,
00:37:37d'autres un petit peu moins,
00:37:39des députés, des sénateurs.
00:37:41Merci.
00:37:48Lorsqu'on est ministre,
00:37:49il faut avoir un lien le plus étroit possible
00:37:52avec les députés et les sénateurs.
00:37:55D'abord parce que c'est ce qui vous permet
00:37:57de faire voter des textes dans les meilleures conditions,
00:38:01et ensuite parce que c'est votre entourage pour l'avenir.
00:38:03Tout ministre qui aspire à continuer dans ses fonctions
00:38:07et à conquérir de nouvelles responsabilités
00:38:10ou de nouveaux partis, pourquoi pas,
00:38:13a vocation à être entouré.
00:38:15On n'avance pas seul,
00:38:16on avance avec une équipe.
00:38:18Comme Bruno Retailleau a décidé de s'engager
00:38:29dans la bataille des Républicains pour en prendre la tête,
00:38:32eh bien évidemment, son adversaire principal,
00:38:34Laurent Wauquiez, pose la question de ses résultats.
00:38:37Il n'y a pas de succès plus tard
00:38:39s'il n'y a pas de résultats maintenant.
00:38:41Il y a une sorte de course contre la montre aujourd'hui pour lui.
00:38:47Madame la Présidente, je voudrais vraiment remercier le Sénat,
00:38:51tout le Sénat dans son ensemble,
00:38:53pour ce vote donc unanime, si je comprends bien.
00:38:56Alors il dort très peu, il vit comme un athlète.
00:39:06D'ailleurs, c'est pas la fête, quoi.
00:39:07Quand tu vas dîner avec lui,
00:39:09tu prends une soupe et un verre d'eau, quoi.
00:39:11Je pense que sa femme pourra vous témoigner
00:39:13que les vacances sont studieuses,
00:39:15que les dimanches sont studieux.
00:39:17Monsieur le ministre, bonne nouvelle,
00:39:19il y a 242 amendements.
00:39:23Il y a 242 amendements.
00:39:26C'est vrai qu'on a connu...
00:39:27Et la séance espère terminer,
00:39:29donc, le texte agricole ce soir.
00:39:33Donc on pourrait démarrer à 14h30,
00:39:35a priori, ça ne vous a pas été confirmé,
00:39:37j'imagine, pour l'instant.
00:39:38Pas encore, mais on avait cette idée-là.
00:39:40D'accord.
00:39:41Et terminer vers 1h, 2h du matin, mercredi.
00:39:45Bonheur-le-Tailleu n'est pas un fêtard.
00:39:46Il travaille, c'est une donnée évidente.
00:39:50À mon avis, depuis qu'il est gamin,
00:39:52il est sérieux.
00:39:54Vous allez me donner...
00:39:55On va recommencer.
00:39:57Au début, vous me redonnez le 1er amendement.
00:40:01Oui.
00:40:02Enfin, le 1er amendement sur le 1er article.
00:40:05Oui.
00:40:05Sur l'organisation de l'état-major.
00:40:06Oui.
00:40:08C'est-à-dire ça.
00:40:14Pour m'éviter de...
00:40:16Oui, oui, c'est exactement ce que vous avez travaillé.
00:40:18Est-ce que vous m'aviez donné, Caroline ?
00:40:20Je vous avais donné l'organigramme comme ça, monsieur le ministre.
00:40:22Oui, c'est ça.
00:40:23C'est un travailleur qui prépare.
00:40:25Mais en même temps, c'est un orateur assez exceptionnel.
00:40:29Sans notes.
00:40:30Donc, il connaît parfaitement ses dossiers.
00:40:32Il va au fond de ses dossiers.
00:40:34Et cet orateur exceptionnel,
00:40:36il ne fait jamais de « show ».
00:40:38Il va au fond des choses.
00:40:40C'est vraiment la marque de Bruno Retailleau.
00:40:43Il faut vraiment me préparer un dossier de séance.
00:40:47Sans petit machin partout.
00:40:49Vous allez avoir un dossier de séance ?
00:40:50Non, mais on va me faire un amendement.
00:40:52Normalement, la séance va me placer avant cela.
00:40:56Voilà.
00:40:57Et donc, tous les autres vont tomber.
00:40:59Les autres tomberont.
00:40:59C'est ça.
00:41:01Parce que c'est ça.
00:41:02On dit...
00:41:02Ah oui, d'accord.
00:41:03C'est mieux.
00:41:04Parce qu'ils sont tous sur le même modèle qui est...
00:41:07Ça sert d'avoir été parlementaire.
00:41:09Ah oui.
00:41:23La difficulté, c'est qu'il faut des résultats.
00:41:26Ça ne suffit pas d'avoir le ministère du Verbe
00:41:28d'avoir marqué vraiment son passage à Beauvau
00:41:30du saut du volontarisme.
00:41:31Il lui faut des résultats.
00:41:32Il lui faut une augmentation des chiffres
00:41:34de renvoi des OQTF.
00:41:37Là-dessus, il fait preuve de volonté.
00:41:40Tout le monde sait que les obligations
00:41:42de quitter le territoire français,
00:41:44le taux de, j'allais dire, de réalisation
00:41:46est extrêmement faible.
00:41:58Vous ne comprenez rien de nos OQTF.
00:42:00Si vous n'avez pas en arrière-plan
00:42:03l'explication, la grande explication,
00:42:05qui est la directive retour.
00:42:07Si on veut changer les choses,
00:42:08changeons la directive retour.
00:42:09Bruno Retailleau va faire tout de suite,
00:42:11tout de suite, j'allais dire,
00:42:12monter la colle sur la question algérienne.
00:42:14Je pense par ailleurs qu'il faut qu'on normalise
00:42:16définitivement notre relation avec l'Algérie.
00:42:19Il faut la dépassionner.
00:42:21Il y a un sujet autour des influenceurs algériens,
00:42:23il y a un sujet autour du régime algérien,
00:42:25et puis il y a un sujet, maintenant, politique.
00:42:34À cause de la relation difficile avec l'Algérie,
00:42:38on a eu beaucoup de propos
00:42:40venant d'influenceurs algériens.
00:42:43Ça peut être autre chose à une autre période,
00:42:45mais dans ce cas précis,
00:42:46bien entendu que Bruno Retailleau a raison.
00:42:48Moi, je considère que,
00:42:49et c'est la mission que je me suis donnée
00:42:51en rentrant à Beauvau,
00:42:52c'est rétablir l'ordre.
00:42:54Rétablir l'ordre dans la rue,
00:42:56aux frontières,
00:42:57mais aussi sur Internet.
00:42:59Les réseaux sociaux, pour moi,
00:43:01ça n'est pas une zone de non-droit.
00:43:03Quand des individus profèrent des menaces
00:43:06qui vont parfois jusqu'au meurtre,
00:43:08au viol, à la torture,
00:43:09avec des propos antisémites,
00:43:11mais la main ne doit pas trembler.
00:43:13Je ne laisserai rien passer.
00:43:15Ce qui est incroyable dans l'affaire Dolem,
00:43:16je ne sais pas si vous vous souvenez,
00:43:18de cette séquence de plusieurs jours
00:43:20où on voyait Bruno Retailleau
00:43:21avec des lunettes de soleil.
00:43:23Ce n'est pas parce qu'il avait pris la grosse tête
00:43:24et qu'il avait peur d'être reconnu dans la rue
00:43:26ou qu'il voulait imiter Steve McQueen.
00:43:29C'est parce qu'il avait un problème oculaire
00:43:31qui a nécessité une intervention chirurgicale.
00:43:34Or, c'est à ce moment-là
00:43:35que Dolem est dans l'avion, vers l'Algérie.
00:43:39Et donc, quand Bruno Retailleau
00:43:40se réveille de son anesthésie générale
00:43:43et rallume son téléphone portable
00:43:46et appelle un de ses conseillers,
00:43:47la première chose qu'il fait,
00:43:49c'est qu'il demande à son conseiller
00:43:50« Alors, Dolem ! »
00:43:52Et le conseiller, un peu embarrassé, lui dit
00:43:54« Écoutez, monsieur le ministre,
00:43:55non, je suis désolé de vous apprendre
00:43:57que Dolem est revenu en France. »
00:43:59Et alors Bruno Retailleau
00:44:00a laissé au téléphone exploser sa spontanéité
00:44:04et a dit « Putain, merde ! »
00:44:07« Alors, refaisons un point sur l'Algérien. »
00:44:10« Si vous voulez, on influence ça. »
00:44:11« J'ai eu le visage, il est là. »
00:44:14« Bon, comme tous les autres,
00:44:15d'une certaine manière, il a échoué. »
00:44:16« C'est-à-dire qu'à l'heure où je vous parle,
00:44:19Alger a refusé de reprendre son ressortissant. »
00:44:23« Ce n'est pas un revers pour Bruno Retailleau,
00:44:25c'est un revers très clair
00:44:27pour la relation entre la France et l'Algérie. »
00:44:29« Ce qui n'est pas normal,
00:44:30c'est qu'après une décision de justice,
00:44:32il n'y ait pas d'exécution de cette décision de justice.
00:44:35C'est ça que les Français ne supportent plus. »
00:44:37« Des États manquent à cette réciprocité.
00:44:41Il faut savoir y répondre.
00:44:43Voilà, fermement.
00:44:44Parce que bien souvent,
00:44:45ils ne connaissent que le rapport de force. »
00:44:48« Pour dire les choses très clairement,
00:44:50la politique de visa,
00:44:51elle a plusieurs objectifs.
00:44:54Elle a un objectif d'attractivité,
00:44:57c'est clair.
00:44:58Il y a deux autres dimensions,
00:44:59c'est la sécurité et la politique migratoire.
00:45:04Or, je pense,
00:45:06du sais-je mettre les pieds dans le plat,
00:45:08qu'on ne mobilise pas suffisamment
00:45:09la politique des visas à cette fin-là,
00:45:13de reprise de contrôle de l'immigration. »
00:45:15« De cet échec,
00:45:17il en a fait un peu un mouvement de judo.
00:45:19C'est-à-dire qu'il a pris l'opinion à témoin. »
00:45:26« Tout ce qui est en son pouvoir,
00:45:28il le fait,
00:45:29mais il laisse entendre à l'opinion
00:45:31que le jour où il aura plus de pouvoir,
00:45:33il en fera beaucoup plus. »
00:45:34« Ce ressortissant algérien,
00:45:37un influenceur
00:45:38qui propageait
00:45:40sur la toile,
00:45:43sur les réseaux sociaux,
00:45:44la haine.
00:45:45Lui, j'ai pris
00:45:45un arrêté d'expulsion
00:45:48et les autorités algériennes
00:45:51n'ont pas voulu
00:45:52le laisser débarquer
00:45:54sur le sol algérien.
00:45:56On doit désormais
00:45:57évaluer
00:45:58tous les moyens
00:45:59qui sont à notre disposition.
00:46:01Je dis bien
00:46:01tous les moyens
00:46:02qui sont à notre disposition
00:46:04vis-à-vis de l'Algérie. »
00:46:07Chez Retailleau,
00:46:08il y a une prise
00:46:09à partie de l'opinion
00:46:10en lui disant
00:46:11« Voilà ce dont j'ai la charge,
00:46:12voilà où nous en sommes.
00:46:14Je voudrais plus de moyens.
00:46:15Pour le moment,
00:46:15on ne veut pas me les donner.
00:46:16Adénez-moi à les avoir.
00:46:17Je suis votre porte-parole. »
00:46:18C'est ça, en gros,
00:46:19sa méthode.
00:46:21« Nous sommes dans une semaine
00:46:22où nous commémorons
00:46:24les attentats de janvier 2015.
00:46:26Ça fait exactement dix ans.
00:46:29On ne peut pas
00:46:29laisser libre cours
00:46:31à des propos antisémites
00:46:33en ligne
00:46:34parce qu'on sait parfaitement
00:46:35que la violence
00:46:36commence toujours
00:46:37par une pensée
00:46:38exprimée
00:46:39à travers des mots
00:46:40verbalisés.
00:46:42Voilà.
00:46:43Sur la question,
00:46:44non pas des influenceurs,
00:46:45mais des OQTF,
00:46:47Bruno Retailleau
00:46:48a obtenu un arbitrage
00:46:49qui a fait que
00:46:51François Bayon
00:46:51a fait sa conférence de presse
00:46:53avec la remise en cause
00:46:54des accords de 68.
00:46:56« La France
00:46:57va demander
00:47:00au gouvernement algérien
00:47:01que soit réexaminée
00:47:03la totalité des accords
00:47:06et la manière
00:47:06dont ces accords
00:47:07sont exécutés. »
00:47:08Ouf !
00:47:09Surprise !
00:47:09Parce qu'en fait,
00:47:10initialement,
00:47:11ce n'est pas du tout
00:47:11ce qui était prévu.
00:47:12Et d'ailleurs,
00:47:13que va-t-il se passer
00:47:13dans la foulée
00:47:14de cette conférence de presse ?
00:47:15La foudre de Jupiter tombe.
00:47:17Emmanuel Macron
00:47:18tout de suite signifie
00:47:19« Les accords de 68,
00:47:20c'est moi qui décide,
00:47:22ce n'est pas le gouvernement. »
00:47:23Même le président de la République,
00:47:24il peut bien se rendre compte
00:47:25que si l'Algérie
00:47:26ne reprend pas ses OQTF,
00:47:28on est dans une situation
00:47:29très difficile.
00:47:30Et dire,
00:47:31il ne faut pas faire
00:47:31de surenchère.
00:47:32Mais qui fait de la surenchère ?
00:47:33Bruno Retailleau
00:47:34ou le gouvernement algérien ?
00:47:36En l'occurrence,
00:47:37le gouvernement algérien.
00:47:38Quand on ne respecte pas
00:47:39les conventions,
00:47:40au nom de quoi
00:47:41on garderait les conventions ?
00:47:42Je crois qu'il faut avoir,
00:47:44j'allais dire,
00:47:45un petit peu
00:47:46de logique politique.
00:47:48L'Algérie doit respecter
00:47:49les conventions internationales
00:47:52comme elle doit respecter
00:47:54les citoyens français.
00:47:55Je pense à Boilem Sansal.
00:48:04Boilem Sansal,
00:48:05Bruno Retailleau
00:48:06le connaît très bien.
00:48:07et le connaît depuis longtemps.
00:48:08Et pour lui,
00:48:09il est inacceptable
00:48:09que la France accepte
00:48:12de se coucher
00:48:12devant les conditions
00:48:14posées par l'Algérie.
00:48:15Donc, il va faire monter
00:48:16ce dossier très très haut.
00:48:18Boilem Sansal
00:48:18est un grand écrivain.
00:48:20Il est amoureux
00:48:21de la littérature française,
00:48:23de la langue française.
00:48:24C'est sa seconde patrie,
00:48:25sa patrie d'adoption.
00:48:27On n'a pas le droit
00:48:28de le laisser tomber.
00:48:29Et je serai ce soir
00:48:30avec d'autres amis
00:48:31en face de l'Assemblée nationale
00:48:33pour réclamer sa libération.
00:48:35Il est d'une certaine façon,
00:48:36je dirais,
00:48:37l'otage
00:48:38de l'otage.
00:48:40Alger se sert
00:48:41de cette carte-là
00:48:43pour faire pression
00:48:44sur la France
00:48:46et empêcher
00:48:47d'une certaine façon
00:48:48que Bruno Retailleau
00:48:49puisse mener à bien
00:48:50sa politique de fermeté.
00:48:52Boilem,
00:48:56sa seule faute,
00:48:58sa seule faute,
00:49:00c'est d'avoir un esprit libre.
00:49:02Eh bien oui,
00:49:02honte,
00:49:03honte à celles
00:49:04et à ceux
00:49:05qui ont refusé
00:49:06au Parlement européen
00:49:08de voter une résolution
00:49:10humanitaire
00:49:11pour faire sortir
00:49:13Boilem,
00:49:14son sable.
00:49:15On est dans une situation
00:49:16absolument impensable
00:49:19en termes de rapport de force
00:49:20entre le pays
00:49:22qui est le nôtre
00:49:22et l'Algérie.
00:49:23C'est la stratégie
00:49:24vraiment de la terreur
00:49:25à celui qui fera
00:49:26le plus monter
00:49:27la pression,
00:49:28la tension.
00:49:28Lorsque Bruno Retailleau
00:49:48se rend au Havre,
00:49:49je dirais que c'est
00:49:49une double utilité,
00:49:51à la fois illustrer
00:49:52son combat très fort
00:49:53contre le narcotrafic.
00:49:57Aujourd'hui,
00:49:58on ne joue pas
00:49:59à armes égales
00:50:00contre les narcotraficants.
00:50:03On leur donne des coups,
00:50:05ils nous en rendent
00:50:06et il faut passer
00:50:08au stade supérieur.
00:50:10Je voudrais simplement
00:50:11assister,
00:50:12je pense que
00:50:12j'en ai parfaitement conscience,
00:50:14sur la sensibilité
00:50:15assez grande
00:50:16du sujet ici.
00:50:17C'est un trafic
00:50:18qui déclenche
00:50:20une vraie peur
00:50:20de la part
00:50:21de mes interlocuteurs
00:50:22sur le port.
00:50:24Ce qui a été fait
00:50:24pour le terrorisme,
00:50:25il faut le faire aussi
00:50:26désormais
00:50:27contre la criminalité organisée.
00:50:29Et c'est aussi
00:50:30un déplacement
00:50:31éminemment politique
00:50:32puisqu'on le voit
00:50:32aux côtés
00:50:33d'Edouard Philippe.
00:50:39Peut-être que
00:50:40ces deux personnages
00:50:42sont faits pour s'entendre
00:50:43plus tard,
00:50:43il y aura peut-être
00:50:43des choses à construire,
00:50:45des passerelles
00:50:45pour la suite.
00:50:46Je pense qu'à l'avenir,
00:50:47ce serait intéressant
00:50:47de regarder comment
00:50:48un Edouard Philippe
00:50:49et Bruno Retailleau
00:50:50peuvent interagir
00:50:51dans une présidentielle.
00:50:53Il y a peut-être
00:50:54un tandem à construire.
00:50:55Le sens de l'histoire,
00:50:56c'est qu'Edouard Philippe
00:50:57et Bruno Retailleau
00:50:57soient ensemble à la fin.
00:50:59Ils peuvent être
00:51:00complémentaires,
00:51:01il y en a bien
00:51:01un des deux
00:51:02qui devra prendre
00:51:03le leadership.
00:51:07C'est une arme redoutable,
00:51:08Bruno Retailleau,
00:51:09peut-être même plus redoutable
00:51:10pour Edouard Philippe
00:51:11parce que Bruno Retailleau,
00:51:12quand vous regardez
00:51:13le détail
00:51:13de ses sondages
00:51:13de popularité,
00:51:14il prend énormément
00:51:15dans l'électorat macroniste.
00:51:22Quand vous n'avez pas
00:51:23les moyens de gouverner,
00:51:25qu'est-ce qui vous reste ?
00:51:26Vous montrez
00:51:27que vous agissez
00:51:28par la parole
00:51:29et que vous avez
00:51:30quand même
00:51:30des moyens d'action,
00:51:31des leviers.
00:51:37Vous êtes ici
00:51:38au Rémy de Marques,
00:51:39c'est un des spots
00:51:40de départ du Pas-de-Calais.
00:51:42Donc là,
00:51:43on a les lieux
00:51:43des lieux de passage
00:51:44des migrants
00:51:45qui sont ici.
00:51:47La question de l'immigration
00:51:48est à mon avis
00:51:49le point central
00:51:51qu'on retiendra
00:51:52de l'action
00:51:53de Bruno Retailleau.
00:51:54D'abord parce qu'il a posé
00:51:55des mots
00:51:56que personne
00:51:57au sein de la classe politique
00:51:59traditionnelle
00:51:59nous ait posé
00:52:00et qu'il a donc contribué
00:52:02à faire bouger les lignes.
00:52:03Ce soir, par exemple,
00:52:04parce que là,
00:52:05le temps est calme.
00:52:06La mairie calme.
00:52:07Mais donc il peut y avoir
00:52:08des passages.
00:52:09S'agissant
00:52:09du déplacement de Calais,
00:52:11ça pointait
00:52:12le fait
00:52:13que peut-être
00:52:14on ne s'est jamais
00:52:15suffisamment intéressé
00:52:18au réseau de passeurs
00:52:19ou en tout cas
00:52:20on l'a fait insuffisamment.
00:52:22Or,
00:52:22c'est une des clés
00:52:23de la maîtrise
00:52:25des flux migratoires.
00:52:26Parce qu'on a de plus en plus
00:52:27des phénomènes de violence
00:52:28sur les plages.
00:52:28On a des groupes
00:52:29de migrants
00:52:29qui arrivent à 100,
00:52:30150.
00:52:31C'est pour ça que nous,
00:52:32on a trouvé ce système
00:52:32où on interpelle
00:52:33seul le passeur,
00:52:35un véhicule de police.
00:52:35En matière d'immigration,
00:52:40annoncer une mesure
00:52:41de fermeté,
00:52:41ça compte tout autant
00:52:42que le contenu
00:52:43de la mesure.
00:52:44Parce que les filières
00:52:45de trafiquants,
00:52:45d'êtres humains,
00:52:46comprennent que ça va
00:52:47être difficile.
00:52:48Comme ils veulent gagner
00:52:49de l'argent,
00:52:49ils ne sont pas fous.
00:52:50Ils orientent
00:52:51les flux migratoires
00:52:52vers les pays
00:52:53qui sont les plus faibles.
00:52:53Bruno Retailleau,
00:52:56il a exactement
00:52:57la même logique
00:52:58que Nicolas Sarkozy
00:52:59quand il était
00:52:59au ministère de l'Intérieur.
00:53:01Il veut siphonner
00:53:02l'URN.
00:53:03Il veut aspirer ses voix.
00:53:05Et lui,
00:53:05sa boussole,
00:53:06c'est quoi ?
00:53:06C'est les 11,6 millions
00:53:07de voix du Rassemblement
00:53:08national et de ses alliés.
00:53:18Ce n'est pas un jouisseur
00:53:19du pouvoir.
00:53:20Ça, je pense,
00:53:20c'est très important.
00:53:22Lui, on sent
00:53:22qu'il a une forme
00:53:24presque ascétique
00:53:25de la pratique
00:53:26du pouvoir
00:53:27et dans les temps
00:53:28que nous vivons
00:53:28qui sont des temps
00:53:29graves, en fait.
00:53:30Peut-être que cette gravité
00:53:32qui l'accompagne
00:53:35lui donne aussi
00:53:37du crédit
00:53:37et un peu d'autorité.
00:53:39De mémoire,
00:53:40en un mois,
00:53:40il était passé
00:53:41de 9% de code d'avenir
00:53:42à 22%
00:53:43et puis en deux mois
00:53:45de 22% à 30%.
00:53:46C'est-à-dire que
00:53:47en deux mois à Beauvau,
00:53:48il est passé
00:53:48de 9% à 30%.
00:53:50Je pense que ce qui a
00:53:51évidemment fait exploser
00:53:52la notoriété,
00:53:55la connaissance,
00:53:56voire la reconnaissance
00:53:58de ses propos,
00:53:59c'est évidemment
00:53:59ses fonctions
00:54:00de ministre de l'Intérieur.
00:54:01Quand on n'a pas
00:54:02de majorité au Parlement,
00:54:03il faut absolument
00:54:03être très présent
00:54:04médiatiquement,
00:54:05présent sur le terrain,
00:54:06présent auprès des élus.
00:54:08C'est le job
00:54:08du ministre de l'Intérieur.
00:54:09Il a dû faire
00:54:10la une d'un journal
00:54:12depuis le 21 septembre
00:54:13chaque semaine.
00:54:13faire une matinale,
00:54:22être dans une interview
00:54:23ou à la une des médias,
00:54:26c'est faire partager,
00:54:27c'est faire passer
00:54:28des messages,
00:54:29c'est aussi en recevoir.
00:54:31Il est à l'aise
00:54:32sur France Inter,
00:54:33chez Hanouna,
00:54:35parce qu'il n'essaie pas
00:54:36de ne pas être qui il est.
00:54:37S'il fait du Cyril Hanouna,
00:55:00lui ne se transformera pas
00:55:02en danseur de claquettes
00:55:03sous prétexte
00:55:04de devoir s'adapter
00:55:05à un plateau
00:55:06un peu plus
00:55:07entertainment
00:55:08et il sera Bruno Rotaillot
00:55:11chez Cyril Hanouna
00:55:12comme au micro
00:55:13de France Inter.
00:55:13On ne peut pas mépriser
00:55:14un Cyril Hanouna aujourd'hui
00:55:15quand on est un membre
00:55:16important du gouvernement.
00:55:18C'est quelqu'un,
00:55:19qu'on le veuille ou non,
00:55:20qui a une audience,
00:55:20qui est forte.
00:55:21Donc il faut le traiter aussi.
00:55:22Il a raison d'aller
00:55:23tant qu'il défend
00:55:25ses idées,
00:55:26ses idéaux,
00:55:27sans forcément
00:55:28les réduire
00:55:29à des choses
00:55:29qui ne seraient pas dignes.
00:55:31On a des auditeurs en ligne
00:55:32et on a avec nous,
00:55:33on a Christiane
00:55:34qui est avec nous.
00:55:35Bonjour Christiane.
00:55:36Bravo M. le Premier ministre.
00:55:37Bravo M. le Premier ministre.
00:55:38Alors pas encore,
00:55:38il n'est pas le Premier ministre.
00:55:40Alors j'aimerais
00:55:41qu'on revienne
00:55:41deux petites secondes
00:55:42sur le lapsus de Christiane.
00:55:43C'est vrai que Bruno Rotaillot,
00:55:46franchement son lapsus,
00:55:46et vous savez,
00:55:47j'ai failli le faire moi aussi
00:55:48en début d'émission.
00:55:48Mais vous savez que
00:55:49ça m'arrive souvent,
00:55:50je crois que c'est parce que
00:55:51ministre de l'Intérieur,
00:55:53dans l'esprit des gens,
00:55:55voilà,
00:55:55c'est un côté
00:55:56un petit peu particulier.
00:55:58C'est pour ça que souvent
00:55:59il y a une confusion.
00:56:00On me dit bonjour M. le Premier ministre.
00:56:01Moi, je vais vous dire pourquoi aussi,
00:56:03parce que moi je suis beaucoup plus franc.
00:56:07Je crois que comme il n'y a plus
00:56:08de numéro 1 pour l'instant,
00:56:09dans la tête des gens,
00:56:10le numéro 1 c'est François Bayrou,
00:56:11donc vous êtes le numéro 2,
00:56:12donc vous êtes le Premier ministre.
00:56:13Je pense que c'est ça aussi.
00:56:15C'est l'histoire d'un mec
00:56:16qui, il y a 6 mois,
00:56:18était nobody
00:56:18et qui aujourd'hui,
00:56:20de l'Élysée à Matignon,
00:56:22en passant par tous ses adversaires politiques,
00:56:24vous disent
00:56:25c'est un redoutable candidat pour 2027.
00:56:28Il est un embarras pour le RN.
00:56:31Au début, le RN s'est dit
00:56:33bon, Retailleau,
00:56:34c'est la bourgeoisie,
00:56:36c'est des gens qui ne voteront pas pour nous,
00:56:38mais c'est la vieille France
00:56:39et ce n'est pas grave.
00:56:41Puis là, ils s'aperçoivent
00:56:42que dans les bistrots,
00:56:45dans la France périphérique,
00:56:46on parle de Retailleau.
00:56:48Ils s'aperçoivent
00:56:48que dans les enquêtes d'opinion,
00:56:50il est pris au sérieux
00:56:51et ils s'aperçoivent
00:56:52qu'ils grignotent un peu
00:56:52sur leur électorat.
00:56:57Voilà, voilà, bonsoir.
00:57:00Ah bah Marguerite,
00:57:01ça fait plaisir de vous voir.
00:57:02De Retailleau d'extrême droite,
00:57:02mais tout le monde est d'extrême droite
00:57:03pour ces gens-là.
00:57:04L'extrême droite pour la France insoumise,
00:57:07elle commence à peu près
00:57:08à la droite de Mélenchon,
00:57:10mais ça commence très vite.
00:57:10À François Hollande,
00:57:12à mon avis,
00:57:12il est d'extrême droite.
00:57:14Dès que vous n'êtes pas
00:57:15pro Hamas,
00:57:17le grand soir, etc.,
00:57:18pour tous ces gens-là,
00:57:19vous êtes d'extrême droite.
00:57:20Non, moi, je ne vois pas,
00:57:22c'est un monsieur
00:57:23comme on en rencontre beaucoup
00:57:24qui voudrait juste
00:57:25que les trains arrivent à l'ordre,
00:57:27que les écoles soient bien tenues,
00:57:29enfin, c'est ça, je pense que,
00:57:31puis que les services publics
00:57:32marchent bien.
00:57:33Mais oui, c'est ça,
00:57:33c'est pas être d'extrême droite, ça, non ?
00:57:36C'est un redoutable candidat
00:57:37et pour deux camps.
00:57:38Pour l'ERN, évidemment,
00:57:40parce qu'il empiète
00:57:41sur l'autorité naturelle
00:57:44qui est celle de Marine Le Pen
00:57:46sur des sujets d'immigration,
00:57:48de rétablissement de l'ordre,
00:57:49sur les sujets régaliens
00:57:50au sens large du terme.
00:57:53Et c'est un redoutable candidat
00:57:54et peut-être même plus redoutable
00:57:56pour Édouard Philippe
00:57:57ou pour le bloc commun,
00:57:59comme on dit,
00:58:00parce que Bruno Retailleau,
00:58:02quand vous regardez le détail
00:58:02de ses sondages de popularité,
00:58:04il prend énormément
00:58:04dans l'électorat macroniste.
00:58:05– Salut Édouard, ça va ?
00:58:08– Ça va, ça va, ça va.
00:58:09– Ça va, ça va, ça va.
00:58:10– Bonjour, monsieur le ministre.
00:58:12– Ouais, je viens.
00:58:13– Vous allez bien ?
00:58:13– Oui, je suis.
00:58:15– Oui, très bien, et vous ?
00:58:16– Ça va.
00:58:17– Aujourd'hui, si l'on veut conforter
00:58:20le retour de la droite au premier plan,
00:58:23il faut forcément,
00:58:25non seulement que les convictions,
00:58:27les idées de la droite
00:58:28soient mises en place,
00:58:30mais que celui qui les porte
00:58:32soit suffisamment populaire,
00:58:36reconnu, identifié,
00:58:39pour que ces idées,
00:58:40ces perspectives amènent à la victoire.
00:58:42– Parce que probablement
00:58:43que l'avenir de la droite française
00:58:45se joue dans cette élection interne
00:58:47et probablement derrière
00:58:48l'avenir du pays.
00:58:49– J'ai eu des réflexions,
00:58:51je me suis moi-même posé la question.
00:58:53Est-ce que ça vaut le coup,
00:58:54mon cher Hotman,
00:58:56de dépenser tant d'énergie
00:58:59pour un parti qui est quand même
00:59:02pas au niveau de sa forme ?
00:59:06Je pense que oui.
00:59:08Seule la politique, en réalité,
00:59:10peut produire ce genre de retournement.
00:59:12Parce qu'il y a quelques mois,
00:59:14j'entendais les journalistes,
00:59:15quand je les écoutais,
00:59:17quand ils me parlaient,
00:59:18ils nous parlaient à nous,
00:59:21les LR,
00:59:22comme un médecin,
00:59:24par un patient en phase terminale.
00:59:26– Il est soutenu
00:59:27par quasiment tout l'appareil du parti.
00:59:30– Candidater pour Bruno Retailleau
00:59:31à la présidence des Républicains,
00:59:33c'est évidemment un risque,
00:59:34parce que s'il perd,
00:59:35autant vous dire que sa trajectoire ascendante
00:59:38prendrait un sérieux coup de canif.
00:59:39– C'est une prise de risque
00:59:40et en même temps,
00:59:42c'est une indication solide
00:59:45sur le fait que Bruno Retailleau,
00:59:48maintenant, ne s'interdit pas
00:59:49de penser à l'élection présidentielle.
00:59:53– Je pense qu'il fait partie
00:59:54des personnages
00:59:57qui peuvent jouer un rôle important demain,
01:00:00qui ont, comment dire, destin national.
01:00:02– Vous avez décidé de sauter le pas ce soir,
01:00:10pourquoi maintenant ?
01:00:11– Parce que je souhaitais aujourd'hui
01:00:13officialiser ma candidature.
01:00:15– Est-ce que la guerre est ouverte
01:00:16avec Laurent Vauquiez ?
01:00:17– Non, une élection,
01:00:18c'est le contraire de la guerre.
01:00:19– Si les élections,
01:00:21si la démocratie a été inventée,
01:00:23c'est justement pour régler
01:00:25dans l'apaisement
01:00:26un certain nombre de choses
01:00:29avec des différences.
01:00:30Pour faire une guerre,
01:00:31il faut être deux,
01:00:31mais moi, il n'y aura pas
01:00:32de combattants de mon côté.
01:00:34– Bruno Retailleau a été très filou
01:00:36dans sa façon d'annoncer
01:00:37sa candidature pour les Républicains,
01:00:40c'est-à-dire qu'ils ont joué
01:00:41l'effet de surprise.
01:00:42– Bruno, Bruno, président !
01:00:46Bruno, président !
01:00:48– Bruno, président !
01:00:50– Bruno Retailleau a montré
01:00:51qu'il avait vraiment le sens
01:00:52du timing politique.
01:00:54– Chers amis,
01:00:55je laisse la parole
01:00:56au ministre de l'Intérieur,
01:00:57notre candidat,
01:00:59Bruno Retailleau !
01:01:02– Bonsoir, bonsoir à tous.
01:01:07Je suis très sensible,
01:01:08très touché que vous soyez venus
01:01:10en aussi peu de temps,
01:01:12aussi nombreux.
01:01:13Mais si j'ai décidé de m'engager,
01:01:15c'est parce que je sens très, très bien
01:01:16que depuis les semaines,
01:01:18aidez-moi,
01:01:19une sorte de fierté
01:01:20des hommes et des femmes
01:01:22dont les convictions se situent
01:01:24à droite,
01:01:25c'est lever dans le pays.
01:01:26– À ce stade,
01:01:27la meilleure campagne
01:01:27de Bruno Retailleau
01:01:29pour le poste
01:01:30de président des Républicains,
01:01:31ça reste son job
01:01:32de ministre intérieur.
01:01:33C'est-à-dire que c'est quand même
01:01:34là où les Français,
01:01:35mais y compris ceux
01:01:36qui ont leur carte aux Républicains
01:01:38et qui sont amenés
01:01:38à voter dans ce scrutin,
01:01:40le voient en action
01:01:41et le voient s'ébrouer.
01:01:42– Déjà, c'est un parti miraculé,
01:01:44d'ailleurs.
01:01:45Ils auraient dû disparaître,
01:01:46ils ont été sauvés,
01:01:46ils ont rejoint le gouvernement.
01:01:48Ils sont en train
01:01:49de se refaire une santé.
01:01:51Ils sont en train
01:01:51de retrouver du crédit
01:01:52auprès des Français.
01:01:53S'il y avait une dissolution,
01:01:55peut-être passerait-il
01:01:55de 60 à 100 députés.
01:01:57Donc, s'ils décident
01:01:58dans ce moment,
01:02:00après 10 ans
01:02:01dans la vallée de la mort,
01:02:03de reprendre
01:02:04les vieilles habitudes
01:02:05d'affrontement suicidaire,
01:02:06ils se suicideront.
01:02:07depuis qu'il est ministre de l'Intérieur,
01:02:26il a acquis une popularité incroyable
01:02:29en très, très peu de temps.
01:02:31Il n'avait pas vraiment
01:02:32de raison d'hésiter
01:02:33à se présenter
01:02:35à la présidence
01:02:36des Républicains,
01:02:37ce qui veut dire,
01:02:38évidemment,
01:02:39à être candidat
01:02:40à la présidentielle
01:02:41de 2027.
01:02:42Salut !
01:02:43Bien, bien.
01:02:43Mesdames et messieurs,
01:02:47vous êtes plus de 2000
01:02:48ce soir à Levallois.
01:02:49Bruno Retailleux !
01:02:52Retailleux, président !
01:02:54Président !
01:02:55On peut dire
01:02:55qu'il y a eu une révélation.
01:02:57Bruno Retailleux,
01:02:58Place Bovo,
01:02:59selon un sondage publié
01:03:00en janvier dernier,
01:03:01vous figurez parmi
01:03:02les ministres
01:03:03les plus appréciés
01:03:04des Français
01:03:05avec 45%
01:03:06d'opinion favorable
01:03:08chez les sympathisants
01:03:09Renaissance,
01:03:10Modem, Horizon.
01:03:11Est-ce que ça donne
01:03:12des envies
01:03:13pour la suite ?
01:03:14Je suis le premier surpris
01:03:15par ces sondages
01:03:16que je ne m'explique pas
01:03:19parce qu'en réalité,
01:03:20moi, le sentiment
01:03:21que j'ai,
01:03:22c'est qu'ici,
01:03:23je suis toujours le même.
01:03:24Je n'ai pas changé
01:03:25d'un iota
01:03:27sur mes convictions
01:03:27ni sur ma façon d'être.
01:03:29Les gens savent
01:03:30qu'ils ressentent
01:03:31une sincérité,
01:03:32une authenticité.
01:03:33Après,
01:03:34j'aimerais avoir
01:03:35les mains plus libres.
01:03:36Mais essayons au moins
01:03:37d'éviter le chaos.
01:03:38Essayons d'être utiles
01:03:39pour les Français.
01:03:40Chaque maître gagné
01:03:42dans le bon sens,
01:03:44c'est important
01:03:45pour le peuple français.
01:03:46C'est ce que j'essaie
01:03:47de faire.
01:03:49Le 17 mai,
01:03:50mes chers amis,
01:03:51il va falloir faire
01:03:52un choix.
01:03:53Et ce choix,
01:03:54c'est un choix vital.
01:03:56Ne pas penser à 2027
01:03:57serait irresponsable.
01:03:59Et il pensait trop fort
01:04:00serait irresponsable.
01:04:01Il y a quatre mois,
01:04:09cinq mois,
01:04:10vous m'auriez posé la question,
01:04:11vous auriez vous-même souri,
01:04:13j'aurais moi-même rigolé.
01:04:14Et la question
01:04:14ne se posait absolument pas.
01:04:16Comme il dit
01:04:17en Vendée 1 qu'il est,
01:04:20colline après colline,
01:04:21s'il est le mieux placé
01:04:23pour 2027,
01:04:25il a su moi.
01:04:26Alors vive la République
01:04:27et vive la France !
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