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  • il y a 15 heures
Comédien, humoriste, animateur, Issa Doumbia passe d’un plateau à l’autre avec une agilité impressionnante. Face à Rébecca Fitoussi, il se livre avec humour et sincérité sur son histoire, sa trajectoire d’artiste et son enfance à Trappes où il découvre l'improvisation avec la troupe du "Déclic Théâtre". Même si le rire est son moteur, il n’hésite pas à aborder ses tourments de fils et ses interrogations de père dans son nouveau spectacle « Monsieur Doumbia ». Au-delà de l’humoriste, découvrez un homme multi facettes, attaché à la transmission sur le plateau d’Un Monde Un Regard Année de Production :

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Transcription
00:00Maintenant, vous avez l'habitude de voir notre invité dans des situations drôles,
00:25comme maintenant, dans des moments de comédie, dans des ambiances joyeuses et festives,
00:30jeux télé, spectacles, films ou séries comiques.
00:33Et c'est vrai que le rire fait partie intégrante de son art, de son quotidien d'acteur, d'animateur et d'humoriste.
00:39C'est par le rire que nous l'avons découvert et apprécié.
00:43Beurre sur la ville, nos chers voisins, Vendredi tout est permis, Astérix et Obélix.
00:46Aujourd'hui, dans son spectacle, le rire est toujours là, mais il y a autre chose.
00:51Il y a ses joies, ses peines, ses épreuves d'artiste, ses souvenirs d'enfance, ses tourments de fils.
00:57Alors, on rit toujours, mais on rit avec le sentiment d'apprendre à mieux le connaître,
01:01avec l'impression de découvrir l'homme derrière le comédien, le monsieur derrière le jeune premier qu'il n'est plus vraiment.
01:08Pourquoi avoir d'ailleurs choisi le rire au départ comme vecteur de communication avec nous, son public ?
01:13Le rire était-il la seule porte d'entrée vers le monde du spectacle ?
01:16Faire rire pour se faire une place, est-ce le lot de tous les comédiens qui viennent de la banlieue,
01:21posons-lui toutes ces questions, bienvenue dans un monde d'un regard, bienvenue Issa Doumbia,
01:25merci d'avoir accepté notre invitation ici au Sénat.
01:27J'ai bien compris que l'interview n'allait pas se passer comme d'habitude.
01:30D'ailleurs, je n'ai plus rien à dire, vous avez tout dit sur moi.
01:32J'ai tout dit, merci, au revoir.
01:34Heureusement que vous n'êtes pas branché.
01:36Allez, restez avec moi.
01:37A bientôt, salut !
01:39Merci de nous avoir fait perdre les précieuses secondes de l'émission.
01:42Ça n'allait pas se passer comme d'habitude, je suis désolé.
01:44Alors, en tout cas, vous avez, effectivement, vous vous êtes présenté comme le mec toujours très sympa auprès du public.
01:49Aujourd'hui, c'est Monsieur Doumbia qu'il faut vous appeler, c'est le titre de votre spectacle.
01:55Il faut m'appeler, non, je ne pense pas, ce n'est pas genre le nouveau titre que je veux vraiment imposer,
02:02c'est ce que je suis devenu.
02:04C'est vrai que dans l'intro, ce que j'entendais, c'est vraiment l'évolution,
02:08tout ce parcours que j'ai vécu,
02:11c'est-à-dire de tout petit à aujourd'hui, toutes les épreuves que j'ai pu connaître.
02:17Parce que souvent, ce qu'on se dit, c'est quand on voit un artiste, on se dit,
02:20il est là, il a toujours été là, mais d'où il vient ?
02:24Et c'est ce que je voulais expliquer justement à mon public en créant ce spectacle.
02:29Vous dites tout de même, en devenant Monsieur Doumbia,
02:32et grâce à une barbe blanchissante, je suis enfin pris au sérieux pour des rôles d'adulte.
02:36Ça veut dire que quand même, ça change quelque chose aussi dans le monde du spectacle,
02:40de vieillir, d'être pris un peu au sérieux,
02:42peut-être d'avoir d'autres rôles que celui du jeune mec sympa.
02:44– Évidemment, le physique joue beaucoup dans ce métier,
02:48c'est-à-dire que pour jouer un papa, aujourd'hui, il y a des codes
02:52qui, pour moi, sont un peu faux parfois.
02:56Mais j'ai fait un casting un jour pour un rôle,
03:02et vu que je n'avais pas la barbe, je jouais hyper bien pour le réalisateur.
03:06Il m'a dit, mais c'est parfait, mais tu fais trop jeune.
03:10Donc du coup, je lui dis, ouais, mais j'ai l'âge d'être papa en vrai.
03:14Il me dit, ouais, mais je pense que le spectateur ne va pas y croire.
03:18Et je pense que c'est des codes comme ça qu'il faut casser.
03:20Et c'est aussi ce que je raconte dans mon spectacle,
03:23c'est que physiquement, moi, aujourd'hui, je ne suis pas un mannequin,
03:28mais j'ai pu faire plein de choses à travers mon métier,
03:32et prouver que, justement, il n'y avait pas forcément de règles.
03:37Vous auriez envie de jouer quoi, aujourd'hui ?
03:39Des rôles plus dramatiques ?
03:40James Bond.
03:41Pourquoi pas ?
03:42Vous avez rigolé, ça me vexe.
03:44C'est vous qui avez ri d'avoir, ce n'est pas moi.
03:46Non, mais vraiment, en fait, on peut jouer plein de choses,
03:51mais je crois que j'aimerais jouer vraiment des rôles
03:55où, justement, on est plus dans l'apprentissage du personnage
04:01que survoler une histoire.
04:03Vraiment, il y a une série que j'ai découverte
04:06il n'y a pas si longtemps que ça, c'est Empathie.
04:08Oui, avec Thomas N. Gijol.
04:10C'est ça, elle est formidable pour ça.
04:14C'est-à-dire qu'il y a un médecin qui est très fort
04:16dès le début dans la série,
04:18et au fur et à mesure, on découvre tout ce qu'elle est,
04:22la profondeur de ce qu'elle est.
04:25C'est intéressant que vous preniez cet exemple,
04:26parce que Thomas N. Gijol est aussi connu pour faire plutôt des comédies,
04:29et là, il est dans un rôle vraiment dramatique.
04:30C'est typiquement le genre de...
04:31Je lui ai envoyé directement un message,
04:33parce que Thomas, c'est un exemple pour moi aujourd'hui.
04:37Il vient de banlieue, tout ça,
04:39et on est passé aussi au Jam & Comédie Club,
04:41on s'est côtoyés,
04:43et moi, ça reste un exemple pour moi,
04:45c'est un grand pour moi.
04:47Donc, quand je le vois dans cette série,
04:50d'ailleurs, c'est lui qui m'attire vers cette série-là.
04:53Je pense que je n'aurais pas regardé si...
04:55Peut-être le titre m'aurait appelé...
04:57La série de Florence Longpré, et avec Florence Longpré,
05:00qui est l'actrice principale, avec Thomas N. Gijol.
05:02Et du coup, ça m'a attirée, j'y ai regardé,
05:04et tous les personnages, justement,
05:07on les découvre au fur et à mesure,
05:09et c'est ce que j'aime bien.
05:10Mais ça veut dire que dans l'humour,
05:11on propose souvent des rôles un peu superficiels ?
05:13C'est ce qu'on peut reprocher à la comédie aujourd'hui ?
05:15On est beaucoup dans un truc gaguesque,
05:18j'ai envie de dire.
05:20Il faut que ça soit tout de suite le rire,
05:22et on n'a pas le temps de développer quelque chose.
05:26C'est tout de suite, il faut faire rire.
05:29Et moi, j'aime bien ce côté où, ouais, on peut rire,
05:32mais d'un coup, on peut passer à un autre sentiment
05:33et repasser au rire.
05:35Moi, j'aime bien ça.
05:36Et est-ce que l'humour, c'est un peu le passage obligé
05:38pour les comédiens, comme vous dites,
05:39qui viennent de banlieues ?
05:40Est-ce que c'est par là, c'est la porte d'entrée
05:42pour arriver au spectacle ?
05:43Non, je ne pense pas,
05:44parce qu'il y a des comédiens, vraiment,
05:46qui sont passés par d'autres...
05:49Tahar Rahim, je pense qu'il n'est pas passé par l'humour.
05:55On a d'autres exemples,
05:56mais je sais qu'à Trappes,
05:59les plus grands, comme Omar ou Jamel,
06:03sont passés par l'humour.
06:05Mais aujourd'hui, on peut voir que tous les deux,
06:08d'ailleurs, même à l'époque,
06:09Jamel avait fait un film avec Luc Besson,
06:12Léon, je crois ?
06:14Non, je ne sais plus.
06:15Non, ce n'est pas dans Léon.
06:16Non, pas Léon.
06:17Dans Amélie Poulain ?
06:19Non, dans Amélie Poulain,
06:20mais il y a un autre film
06:22où il est tout seul dans Paris,
06:23je ne sais plus comment il s'appelle,
06:24mais où on voit son côté,
06:26vraiment, son clown triste, quoi.
06:29Et on se dit, ah ouais,
06:30Jamel est capable de jouer ça.
06:31Omar, on l'a vu aussi,
06:33dans plein de rôles aujourd'hui.
06:34Donc, ouais, dans l'aventure,
06:36on peut jouer beaucoup, beaucoup de choses.
06:38Le problème d'évoluer dans le monde du rire,
06:40c'est qu'on vous associe souvent au stand-up,
06:41alors que vous dites,
06:42il y a une vraie différence aujourd'hui
06:43entre ce que vous faites, votre spectacle,
06:45et le stand-up, ça n'a rien à voir.
06:47C'est quoi la différence, les gens ?
06:48En fait, aujourd'hui,
06:49dès qu'on voit un humoriste,
06:50on dit stand-up.
06:51Sauf qu'en fait, le stand-up,
06:53c'est une pratique que je respecte
06:55et qui est très compliquée,
06:56très forte.
06:58C'est avoir un micro et être debout,
07:00comme le nom l'indique.
07:01Sauf que moi, c'est vraiment,
07:03il y a tout un décor autour,
07:05il y a toute une histoire,
07:07il y a des personnages qui sont joués.
07:10C'est un fil conducteur.
07:12Sauf que le stand-up,
07:13il y a un rythme à respecter,
07:16c'est-à-dire qu'il y a des rires
07:18assez répétitifs.
07:21Et moi, c'est quelque chose
07:23que j'aime bien installer,
07:24quelque part,
07:25le rire qui peut venir
07:26avec des rebondissements à un moment.
07:30Il peut y avoir aussi
07:32des émotions différentes.
07:34Et dans mon spectacle,
07:35justement,
07:36c'est à la sortie de ça,
07:38on se dit,
07:38waouh,
07:40souvent,
07:40les retours du public,
07:41c'est,
07:42je ne m'attendais pas à ça.
07:44Je ne m'attendais pas aussi,
07:46parce qu'il y a des effets aussi.
07:48On jouait avec la lumière,
07:49on jouait avec des écrans,
07:51on jouait avec de la vidéo.
07:52Donc, il y a beaucoup,
07:53beaucoup de choses
07:54sur ce spectacle.
07:55Et puis, vous dites
07:55que vous êtes un conteur.
07:57Et j'ai trouvé le mot
07:58très joli.
07:59Et c'est d'ailleurs
08:00un peu comme vos ancêtres,
08:01parce que j'ai lu,
08:01vous allez me le confirmer ou pas,
08:02que du côté de votre mère,
08:03il y avait ce qu'on appelle
08:04des griots,
08:05des poètes,
08:06des musiciens
08:07qui déclament les histoires
08:08d'Afrique
08:09et qui valorisent
08:11les héros venant d'Afrique.
08:13Donc, vous êtes un conteur
08:15un peu comme vos ancêtres.
08:16Quelque part, oui.
08:17Pour moi,
08:18ça en fait partie.
08:20C'est en moi,
08:21c'est quelque chose
08:21qui n'étonne pas ma famille,
08:24quelque part.
08:27Et oui,
08:27j'ai découvert ça,
08:28parce que les griots,
08:30c'est vraiment pour moi
08:33des intermittents du spectacle,
08:35quelque part,
08:35qui se déplacent un peu partout
08:37pour organiser des baptêmes,
08:40pour des mariages,
08:42pour, en fait,
08:43tout ce qui est festif,
08:44où on doit glorifier,
08:48genre, une famille,
08:49eh bien,
08:50ils sont présents.
08:51Donc, quelque part,
08:52c'est un peu mon métier,
08:55quelque part,
08:55de montrer aussi
08:57que, genre,
08:59on peut attirer du monde,
09:02faire rire du monde,
09:03tout ça,
09:04ça y ressemble.
09:05Et de raconter des histoires.
09:06Et surtout,
09:07de raconter des histoires.
09:08J'ai une archive
09:09à vous proposer,
09:10ça donne bien,
09:10je vais la mettre entre vos mains
09:11et puis je vais la décrire
09:12pour les gens
09:13qui nous écoutent.
09:14Elle n'est pas bien vieille,
09:15celle-ci,
09:16elle va vous parler,
09:16c'est François Hollande,
09:17le 7 février 2014,
09:19à Trappes, justement.
09:20Vous en parliez
09:21lors d'un concours
09:21d'improvisation théâtrale
09:23organisé dans le cadre
09:23de la quatrième édition
09:24du Trophée Culture et Diversité.
09:26On y aperçoit Jamel Debouze,
09:28auquel vous faisiez référence
09:29tout à l'heure,
09:29un des maîtres de l'impro.
09:31Les matchs d'impro,
09:32ça vous rappelle quelque chose ?
09:34C'est un beau souvenir ?
09:34C'est ma vie.
09:36C'est ma vie,
09:36c'est là où j'ai commencé
09:37à vraiment sentir
09:38ce sentiment
09:40d'exister
09:42aux yeux des gens.
09:45C'est bizarre,
09:46mais j'arrive en sixième,
09:48je suis très, très timide.
09:50Donc j'arrive en sixième
09:51et c'est, je ne sais pas
09:53si vous vous rappelez
09:54de ce sentiment
09:55quand on est le plus grand
09:57en primaire,
09:58donc on est respecté de tous
10:00et d'un coup,
10:01on passe dans un nouvel établissement
10:04où on est complètement perdu
10:06parce qu'on est le plus petit.
10:08Et bien moi,
10:09j'ai fait ce passage-là,
10:10je suis arrivé,
10:11j'étais très timide
10:12et j'ai fait un spectacle d'impro
10:14et je me suis retrouvé
10:16avec des troisièmes
10:18et je suis devenu populaire
10:20parce que j'ai fait
10:21de l'improvisation
10:22et je n'ai pas compris.
10:23Donc c'est-à-dire
10:24que je suivais
10:24les plus grands
10:26parce que l'improvisation
10:29m'avait ouvert des portes.
10:30Notamment avec la troupe
10:31qui est devenue une référence
10:32en matière d'impro,
10:33c'est Déclic Théâtre,
10:35Créa Trappes,
10:36par laquelle sont passées
10:36Jamel Debout,
10:37Sophia Aram,
10:38Arnaud Samer,
10:39Laurent Ournac.
10:39C'est la meilleure école possible,
10:41l'improvisation ?
10:41Jean-Anne Boudilly,
10:43beaucoup d'autres,
10:44Mathieu Longat,
10:46Antoine Rabault,
10:47Laurie Perret.
10:48Il y en a vraiment,
10:49vraiment beaucoup,
10:49beaucoup qui sont passées.
10:50Qu'est-ce que ça apprend
10:50à ce point-là,
10:51l'impro ?
10:52Parce que ça semble,
10:52de l'extérieur,
10:53quand on n'est pas du tout comédien,
10:54on a l'impression
10:54que c'est vraiment
10:54un saut dans le vide.
10:55Moi, j'ai l'impression
10:57qu'on nous montre
10:59avec l'improvisation
11:00que c'est possible.
11:03Bizarrement,
11:04c'est le monde du théâtre,
11:07on se dit,
11:07quelque part,
11:08est-ce que ce n'est pas
11:09apprendre des textes,
11:10être comme ci, comme ça.
11:12Nous, on arrive
11:13et on nous dit,
11:15on n'a besoin de rien.
11:16On a besoin de toi
11:18pour développer ton imaginaire.
11:20Donc, on nous montre
11:21toutes les possibilités
11:23avec cet art.
11:25C'est-à-dire qu'on n'a pas
11:27de costume, rien.
11:29On a juste un maillot
11:30de hockey.
11:33Et avec ce maillot-là,
11:34on nous apprend
11:35à créer plein de choses,
11:36à faire des cheveux,
11:37à faire, je ne sais pas...
11:40À raconter une histoire.
11:40Une voile,
11:41plein de choses,
11:42à raconter une histoire
11:43avec très peu d'éléments.
11:45Donc, quand on grandit,
11:46on se dit,
11:47ah, mais j'ai réussi
11:48à faire ça sans rien.
11:49Aujourd'hui,
11:50j'ai plus de moyens
11:50parce que je peux écrire,
11:53les blagues
11:55que je faisais en impro,
11:56je peux avoir
11:57d'autres auteurs
11:58qui peuvent m'aider,
11:59je peux avoir un décor,
12:01je peux avoir des costumes,
12:02je peux avoir
12:03tout un tas de trucs
12:03qui font que mon histoire
12:05est beaucoup plus réelle
12:06pour les gens.
12:07Donc, je trouve
12:09que c'est une bonne entrée
12:11et pour beaucoup d'autres métiers
12:15que le théâtre,
12:16mais l'improvisation théâtrale
12:18permet d'avoir
12:20une ouverture assez forte.
12:21Et comment ont réagi
12:22vos parents
12:23quand vous leur avez dit
12:23que vous vouliez faire de la scène ?
12:26Au début, ils ont peur,
12:28mais je pense que c'est
12:28la peur des parents
12:29de se dire,
12:30ouais, c'est un métier
12:31qui n'est pas très sûr,
12:33quelque part.
12:34Ils ont raison,
12:34mais c'est leur montrer
12:38avec...
12:40leur montrer
12:40toute la volonté
12:41que j'avais de réussir.
12:43Et ils m'ont accompagnée
12:45et surtout,
12:46mes frères et sœurs
12:47étaient là aussi
12:48pour montrer aux parents
12:50qu'ils allaient me soutenir,
12:52qu'ils allaient un peu
12:53cadrer le truc.
12:55Mais je me suis battu
12:58pour prouver
13:00que je voulais faire ce métier
13:02à mes parents.
13:03sur votre père
13:04qui est décédé en 2023
13:05et dont vous parlez
13:07dans votre spectacle.
13:08Vous dites qu'il était
13:08votre meilleur ami
13:09et qu'il a toujours été fier de vous.
13:11Vous dites,
13:11ce qu'il me disait,
13:12c'était de toujours être franc
13:13avec les gens,
13:14de toujours être respectueux,
13:16de ne jamais faire les choses
13:17qu'on n'aimerait pas
13:17qu'on nous fasse.
13:18C'est le message
13:19qu'on peut aussi envoyer
13:21aujourd'hui à la jeunesse,
13:22aux jeunes ?
13:22C'est le message
13:22que vous avez envie de porter ?
13:24Moi, je dis
13:25qu'il faut toujours
13:26diriger les plus jeunes
13:29en leur expliquant,
13:31mais on ne peut pas forcer.
13:35C'est-à-dire que
13:36quand on force des gens,
13:37à un moment,
13:38quand on est ado,
13:40on a l'esprit de contradiction.
13:41Donc du coup,
13:42si on nous impose quelque chose,
13:44on va tout de suite dire
13:45« non, je vais le faire ».
13:47Alors que si on est dans le partage,
13:49dans l'échange,
13:49dans l'explication,
13:51tout ça,
13:51je pense qu'il y a
13:52un autre regard.
13:53Et je pense qu'aujourd'hui,
13:55dans cette société,
13:55c'est qu'il faut être à l'écoute
13:57des ados,
13:59parce que souvent,
14:00on leur impose des choses
14:01et ils savent…
14:05enfin, comment dire ?
14:06Ils ont une réflexion
14:07beaucoup plus mature
14:08qu'on pourrait imaginer.
14:11On les prend un peu
14:11pour des idiots.
14:12C'est ça.
14:12Et souvent,
14:13on leur parle un peu…
14:14on les amoindrit,
14:15alors qu'ils sont quand même
14:17quelque part…
14:18Si on regarde bien,
14:19on donne un smartphone
14:21à un ado.
14:22Comment on fait pour aller…
14:24Moi, je les vois,
14:25les parents.
14:25Je ne sais pas comment…
14:27Alors qu'eux,
14:27c'est en trois secondes.
14:28Donc quelque part,
14:29c'est qu'ils ont
14:30une sorte d'intelligence
14:31que nous,
14:32on n'a plus
14:33ou ce n'est pas
14:34les mêmes réflexes.
14:35Ils ont des choses
14:36à nous apprendre.
14:37Ils ont aussi
14:37des choses à nous apprendre.
14:39Vos parents venaient du Mali.
14:40Je crois que vous êtes
14:41le seul de votre famille
14:41à être né en France.
14:42C'est ça.
14:42Vous avez grandi à Trappes.
14:44Votre père était taxi la nuit.
14:45Je le voyais sué
14:46pour remplir le frigo,
14:47dites-vous.
14:48Des conditions financières
14:49pas évidentes.
14:50Vous êtes aidé
14:50par les restos du cœur,
14:52les dettes,
14:53les huissiers,
14:53les coupures d'électricité.
14:54Ça fait un peu partie
14:55de votre quotidien.
14:56Oui, c'est une bonne histoire.
14:57Et est-ce que ce manque
14:59a pu être un moteur ?
15:00Est-ce que ça a créé
15:01une envie de revanche
15:03sur la vie ?
15:03Pas pour moi.
15:05Non.
15:05Peut-être pour mes frères et sœurs.
15:07D'accord.
15:07Mais moi,
15:07j'ai été assez protégée.
15:09Mais j'ai connu ça.
15:10C'est-à-dire que
15:11je ne comprenais pas forcément,
15:15mais je l'ai vécu
15:15en me disant
15:16« Ah ouais,
15:17on peut venir
15:18prendre des trucs
15:19à la maison
15:19parce qu'on n'a pas payé. »
15:22Ok,
15:23mais pour moi,
15:24je n'avais aucune notion
15:25de l'argent,
15:25tout ça.
15:26Donc,
15:26c'est en grandissant
15:27que, oui,
15:28ça a un impact sur moi
15:29où je me dis
15:30« Ah ouais,
15:31mais les restos du cœur,
15:32je sais que je n'aimais pas
15:33y aller
15:33parce que ça faisait vraiment
15:35la famille pauvre. »
15:38Je portais des sacs
15:40et je voyais
15:41d'autres personnes
15:43que je connaissais,
15:44mais on ne s'en est jamais parlé.
15:45C'est-à-dire qu'on se croise là-bas,
15:47on prend des choses là-bas
15:49et quand on retourne chez nous,
15:50ça n'a jamais existé.
15:53Donc,
15:53c'est des trucs
15:54où ça marque
15:54quand on est tout petit.
15:57Mais derrière,
15:58ce qu'on a juste envie,
16:00peut-être,
16:01le truc qu'il fait,
16:02c'est qu'on n'a pas envie
16:03d'y retourner.
16:04Donc,
16:04on fait tout
16:05pour ne pas y retourner
16:06inconsciemment.
16:09Sortir de sa condition sociale,
16:11ça reste quand même
16:12un objectif.
16:13Mais ça ne reste pas
16:14un truc où,
16:14moi,
16:15je n'ai pas honte de ça
16:16et au contraire,
16:17je me dis,
16:18heureusement,
16:19qu'il y a des associations
16:22comme les restos du cœur
16:23pour certaines personnes.
16:24À la lueur de celui
16:25que vous êtes aujourd'hui,
16:26quel conseil donneriez-vous
16:27aux petits garçons
16:27que vous étiez ?
16:28Qu'est-ce que vous lui diriez
16:29avant qu'il se lance dans la vie ?
16:31Euh...
16:33Crois en toi.
16:35Crois en toi,
16:36ouais,
16:36je pense que
16:37c'est plus ça
16:38que j'aurais dit
16:40à l'époque
16:41parce que
16:42je n'étais vraiment
16:43pas très sûr
16:44de ce que je pouvais être,
16:47du potentiel
16:48que j'avais.
16:49Je me laissais
16:50assez guidé,
16:52assez porté
16:53et aujourd'hui,
16:54je ne suis plus confiant.
16:55Dans M. Dumbia,
16:57vous livrez
16:57plein de choses de vous,
16:58pas seulement l'enfance,
17:00les épreuves
17:00que vous avez aussi
17:01affrontées en tant que comédien,
17:02qui n'est pas un métier
17:03tout rose,
17:04vous l'avez un peu dit
17:04en introduction,
17:06et vous avez subi des choses
17:07comme le racisme,
17:08la grossophobie.
17:09Vous dites que vous savez
17:10vous défendre
17:10et que vous ne vous laissez pas faire.
17:12Est-ce que ça ne provoque jamais
17:13ou ça n'a pas provoqué en vous
17:15de colère,
17:16de ressentiment ?
17:17Même pas mal,
17:17Issa Dumbia ?
17:18En fait,
17:18je crois que je n'ai pas vécu
17:20comme les anciens,
17:21c'est-à-dire que mes parents
17:23ont vécu ça fortement.
17:27Quand vous dites ça,
17:28c'est quoi,
17:28le racisme ?
17:28Le racisme,
17:29fortement.
17:31Ensuite,
17:31il y a mes frères et sœurs
17:32qui sont arrivés aussi
17:33avec mes parents,
17:34mais du coup,
17:35qui se défendaient différemment.
17:37Et il y a eu moi derrière.
17:39Donc, quelque part,
17:40il y a plein de générations
17:41où moi,
17:42aujourd'hui,
17:43on voit très bien,
17:44toute ma génération,
17:47on parle,
17:47c'est-à-dire qu'on n'est pas contents,
17:48on le dit.
17:49Et ceux d'en dessous,
17:50alors ils sont encore plus énervés.
17:52Donc,
17:53plus on avance dans le temps
17:54et plus les gens disent les choses.
17:57Et moi,
17:58je me rappelle
17:58que quand j'étais petit,
17:59il y avait des choses
18:00où c'était assez fou
18:02pour les gens,
18:03mais ce n'est pas si vieux.
18:05Quand on prenait le métro
18:06et qu'il y avait un noir
18:07et une blanche
18:08qui étaient ensemble,
18:09les gens,
18:10ils les regardaient comme ça
18:11dans le métro.
18:12Alors que…
18:13Ah oui,
18:13le regard sur les couples mixtes.
18:14Ah oui,
18:14sur les couples mixtes.
18:16Pour vous,
18:16ça a changé ça,
18:17aujourd'hui ?
18:17Mais ça n'existe même plus.
18:19Aujourd'hui,
18:20quand on voit un couple mixte,
18:21on ne s'arrête pas.
18:22Alors qu'à l'époque,
18:23quand je devais avoir
18:245-6 ans,
18:26les gens,
18:26ils s'arrêtaient
18:27dans le métro,
18:28dans la rue.
18:29C'était fou, quoi.
18:29Donc, je dis ça,
18:32il y a plus de 35 ans,
18:33c'est fou de dire ça,
18:35mais ça a existé, quoi.
18:37Qu'est-ce que vous avez pris
18:38comme remarque, vous ?
18:38Même si elles ne vous ont pas
18:39spécialement touchées.
18:40Moi, il y a des choses
18:41qui se sont passées.
18:42C'est déjà un réalisateur
18:43qui m'a fait une remarque un jour,
18:46mais malheureusement,
18:48il a bien vu que je n'étais pas
18:49quelqu'un qui se laissait faire.
18:50Donc, je suis intervenu
18:54comme je veux.
18:55Oui, parce que vous avez
18:56de la répartie,
18:57vous avez les mots pour le dire.
18:58Et c'est fou,
18:59parce que c'était un réalisateur
19:00qui faisait peur à tout le monde.
19:02Et le jour où j'ai fait ça,
19:06où je lui ai répondu,
19:07où j'ai pris le cran
19:10de lui répondre,
19:11et avec la colère que j'ai eue
19:13sur sa réflexion,
19:14qui me disait,
19:15j'entendais derrière le combo dire
19:18« Ouais, mais il a un regard banania ».
19:20Il a un sourire banania.
19:22Et je dis « Quoi ? »
19:23Et en fait,
19:24là, c'était la folie pour moi.
19:26Donc, je suis parti le voir directement
19:28et je me suis pris la tête avec lui.
19:30Et il ne pensait pas
19:31que j'allais répondre
19:33et il ne pensait pas
19:33que je l'entendais.
19:35Donc, du coup, je suis parti
19:36et je me suis expliqué avec lui.
19:39Sur le coup, il ne s'est pas excusé
19:40parce qu'il voulait toujours
19:42garder son côté fier
19:44devant tout le monde.
19:45Et à la suite de ça,
19:46en fait,
19:48il me parlait sur un autre ton
19:50il avait changé sa manière
19:52de faire avec moi.
19:53Il me laissait plus de liberté
19:55dans le jeu,
19:55dans plein de choses
19:56parce que j'avais répondu
19:58et que je lui avais montré
19:59que ça ne se passait pas comme ça.
20:01Donc, c'est ça le message
20:01qu'il faut adresser
20:02à ceux qui sont timides
20:03ou qui n'ont pas forcément
20:04les mots pour répondre ?
20:05Il faut toujours répondre.
20:07Il faut toujours répondre.
20:08Il ne faut pas se laisser faire
20:09quelque part.
20:10Il faut trouver…
20:11ça ne sert à rien
20:12d'y aller avec la violence.
20:18Le plus intelligent,
20:19c'est de remettre à la place
20:20les gens avec les mots.
20:23Et ça, j'ai de la chance
20:23d'avoir fait de l'improvisation
20:24théâtrale parfois
20:25pour jouer de ça.
20:27Et il y a des films,
20:28pour moi,
20:28qui me parlent tellement…
20:30Moi, je prends toujours
20:31cet exemple-là.
20:32On m'a toujours fait des critiques
20:34sur mon physique et tout.
20:35Et moi, ça ne me fait rien,
20:36vraiment.
20:36Et quelque part,
20:38j'ai vu le film de Eminem
20:40où il prend le micro,
20:43il se détruit tout seul
20:45et il laisse le micro
20:47et il dit à l'autre,
20:48qu'est-ce que tu as à dire ?
20:49Il n'y a rien à dire.
20:50Il couplait en dessous le pied.
20:51Donc en gros,
20:52si nous-mêmes,
20:53si j'arrive à me critiquer
20:55moi-même,
20:57en face,
20:57qui va dire quelque chose ?
20:58Donc c'est pour ça
20:59que j'utilise beaucoup
21:00l'autodérision.
21:02Et quelque part,
21:03ça m'a toujours aidé
21:06à avancer dans ma vie.
21:08Vous avez eu aussi
21:09cette phrase,
21:10une phrase que j'ai trouvée
21:11très très forte.
21:12Vous dites
21:12« Quand on est gros,
21:13le harcèlement ne commence pas
21:14à l'extérieur,
21:15mais dans la famille. »
21:16Ça, c'est vrai.
21:17Et je trouve que c'est rarement dit
21:19qu'effectivement,
21:19les premières humiliations,
21:21elles se passent quand même
21:22souvent à la maison,
21:23parfois avec papa ou maman
21:24qui peuvent être indélicats
21:26ou des frères et sœurs.
21:27Mais c'est exactement ça.
21:29C'est-à-dire que
21:29dans la famille,
21:30on ne se rend pas compte,
21:32mais on a des surnoms.
21:34On a tous des surnoms
21:35dans une famille
21:36un cousin ou quoi que...
21:37Ah, le relou,
21:40le ceci.
21:41Et physiquement,
21:42« Eh, la grosse ! »
21:43« Eh, le gros ! »
21:44Ces petites appellations,
21:45parfois,
21:46on ne s'en rend pas compte,
21:47mais ça existe.
21:49Dans la famille,
21:49on nous appelle régulièrement
21:51comme ça
21:51et ça a souvent
21:52des impacts sur les gens.
21:54Ils ne se rendent pas compte
21:55et parfois,
21:56ça nous aide.
21:58Moi, je sais que ça m'a aidé
21:58quelque part.
21:59Parce que ma sœur...
22:00Ah, ça vous a appris
22:01la répartie ?
22:02Ah oui, ma sœur
22:03qui ne me lâchait pas
22:03avec une chanson
22:04tout le temps.
22:06Donc, du coup,
22:06au début,
22:07c'est vraiment...
22:08Ça m'atteignait.
22:10Ah oui ?
22:10Et vraiment...
22:11Mais j'étais petit.
22:12Oui.
22:13Et à un moment,
22:14en fait,
22:14j'ai décidé
22:15de ne plus avoir
22:16genre mal
22:18quand elle me chantait
22:18cette chanson.
22:19et ça a été...
22:21J'ai commencé
22:22à lui chanter
22:22aussi des chansons
22:23et elles ont trouvé
22:25des nouvelles,
22:26j'en trouvais des nouvelles
22:27et on rigolait finalement
22:28et parfois,
22:29on passait sur d'autres personnes
22:30mais ça reste quand même
22:31dans un cercle
22:32qui est la famille
22:33où quelque part,
22:34la charrier,
22:36c'est bien
22:36mais il faut doser.
22:38Et maintenant
22:38que vous êtes père,
22:39c'est quelque chose
22:39auquel vous pensez
22:41quand vous éduquez
22:42votre enfant ?
22:42Vous faites attention
22:43aux mots que vous employez,
22:44peut-être aux remarques
22:44que font les autres aussi ?
22:46Vous recadrez peut-être...
22:47Plein de choses.
22:48C'est fou,
22:49mais je fais attention
22:51à tout ça,
22:52c'est-à-dire que mes enfants,
22:54il y a plein de choses,
22:56même quand on essaye
22:58de les prendre
22:59pour les attraper,
23:01pour leur faire un bisou,
23:02tout ça,
23:03ma fille,
23:04je lui ai appris
23:04si tu n'es pas d'accord
23:07avec ça,
23:07tu ne le fais pas.
23:09Donc elle dit bonjour,
23:11ça c'est obligatoire.
23:13Je dis bonjour,
23:15je dis au revoir,
23:16je dis merci
23:16et je ne suis pas obligée
23:17de faire un bisou
23:18à un calme à quelqu'un.
23:19Vous lui apprenez
23:19le consentement ?
23:20Quelque part, oui.
23:21Parce qu'aujourd'hui,
23:23j'ai plein d'amis,
23:26filles qui ont vécu des choses
23:27et aussi,
23:29je l'apprends aussi
23:30à mon garçon,
23:30attention,
23:31j'apprends à mon garçon
23:32à bien se comporter.
23:34Comme quelque part,
23:35mes sœurs m'ont appris,
23:37je l'ai appris à travers
23:38mes sœurs,
23:38à travers mes amis femmes,
23:41qu'il y a des choses
23:43qui dérangent.
23:45Donc du coup,
23:46c'est comment expliquer déjà
23:48à des tout-petits
23:50et après,
23:50ça rentre naturellement
23:52dans leur manière de faire.
23:54J'ai des photos
23:55à vous proposer maintenant,
23:56Issa Doumbia.
23:57Je vais vous les montrer
23:58et puis,
23:59ça va susciter ou pas
24:00une réaction.
24:01La première,
24:02la voici.
24:02Il s'agit de Jimmy Kimmel,
24:04qui est humoriste,
24:05acteur,
24:06animateur,
24:06lui aussi américain
24:07sur ABC.
24:08Il s'est attiré
24:09les foudres du camp Trump
24:10en accusant la droite américaine
24:12d'avoir instrumentalisé
24:13le meurtre de Charlie Kirk,
24:14qui est un influenceur controversé.
24:16ABC l'a suspendu
24:18pendant un temps
24:19de l'antenne.
24:19Il a suspendu son émission.
24:21Il a fini par revenir,
24:22mais lui pense
24:23qu'il y a une vraie menace
24:24pour la liberté d'expression
24:25aux États-Unis
24:25et notamment pour des gens
24:27qui font son métier.
24:28Est-ce que vous,
24:29aujourd'hui,
24:30en France,
24:31vous pouvez avoir cette peur-là
24:32qu'un jour,
24:32on atteigne la liberté d'expression
24:34des humoristes comme vous
24:36et des animateurs comme vous ?
24:37Est-ce qu'elle est menacée ?
24:38C'est déjà le cas.
24:39C'est déjà le cas.
24:40On ne peut pas faire des vannes
24:41sur tout.
24:42C'est vraiment dommage.
24:43C'est-à-dire qu'on va
24:45commencer à faire une vanne.
24:46Il y a tout un groupe
24:47qui va...
24:49Ce n'est pas que politique.
24:50Je pense que c'est vraiment
24:51un état d'esprit
24:52sur tout le monde,
24:54sur tout le pays
24:55où on ne peut plus
24:56trop titiller tout le monde.
24:58Vous le sentez déjà, vous ?
24:59Depuis longtemps.
25:00C'est-à-dire qu'on va faire
25:01une vanne sur,
25:04je ne sais pas,
25:05une femme.
25:06Une femme,
25:07ça va être quelque chose
25:08sur un noir,
25:08ça va être quelque chose
25:09sur un genre.
25:13Il y a plein de choses
25:14aujourd'hui où c'est très sensible,
25:15sur une religion.
25:16Alors qu'en vrai,
25:18si on prend du recul,
25:19après, ça dépend vraiment
25:20comment c'est fait.
25:21C'est-à-dire,
25:22si on prend du recul,
25:22on se dit que c'est de l'humour.
25:23Une deuxième photo,
25:24il s'agit de Nicolas Demorand,
25:25journaliste animateur
25:26sur France Inter,
25:27qui a dévoilé sa bipolarité
25:28et qui a secoué un peu
25:29le débat public
25:30sur la santé mentale.
25:31il a osé dévoiler l'intime
25:32et je vous en parle
25:33parce que vous avez dit
25:34que dans votre famille,
25:35on ne parlait pas
25:36des sentiments,
25:36qu'ils soient positifs
25:37ou négatifs,
25:38mais en tout cas,
25:38qu'il y avait cette forme
25:39de pudeur.
25:40Vous sentez que l'époque
25:41aujourd'hui est un peu plus
25:42au dévoilement de soi
25:43et de l'intime.
25:44Ça vous gêne ?
25:45Ça vous va ?
25:46Ça vous libère aussi,
25:48peut-être,
25:48d'un carcan familial
25:49où vous n'avez pas parlé
25:50de vous et de l'intime ?
25:51Est-ce que ça me libère ?
25:53En fait,
25:53je crois que moi,
25:55ça a vraiment basculé
25:56quand j'ai perdu mon papa
25:58et quand j'ai eu mes enfants.
25:59C'est-à-dire que
26:00je ne veux pas
26:03que mes enfants
26:05se disent des choses
26:06qui n'ont pas...
26:08Enfin,
26:09essayent de trouver
26:10des justifications
26:11à des choses
26:12qu'ils ne savent pas.
26:12Donc,
26:13j'ai envie de leur dire
26:13un maximum de choses
26:15avant de partir
26:16parce que je ne sais pas
26:16quand je partirai.
26:17Donc,
26:18j'ai envie d'être
26:18le plus honnête avec eux,
26:22le plus fluide,
26:23qu'ils comprennent
26:23beaucoup de choses
26:24et qu'ils ne soient pas
26:26dans le regret
26:27de quelque chose.
26:28Moi,
26:28je n'ai pas de regrets
26:29avec mon papa.
26:30J'ai vécu
26:30tout ce que je voulais
26:32avec mon papa.
26:33Donc,
26:34quelque part,
26:35je suis comblé
26:36de ce côté-là
26:38de me dire
26:39« Ouais,
26:39je n'ai pas de regrets.
26:42C'est la vie.
26:44Quelque chose...
26:45Enfin,
26:46une page se tourne,
26:48mais il est toujours là
26:48pour moi.
26:49Mais je n'ai pas de regrets.
26:51Je ne me dis pas
26:51« Ah,
26:51je n'ai pas fait ça avec lui.
26:52Je n'ai pas fait ça.
26:53Je n'ai pas fait ça.
26:54J'ai voyagé avec lui.
26:55J'ai beaucoup ri.
26:56J'ai beaucoup partagé.
26:57Il m'a donné une éducation
26:59que je le remercierai
27:01toute ma vie.
27:04Enfin,
27:04lui et ma mère.
27:05Mais vraiment,
27:06c'est des choses
27:07que je n'ai pas de regrets
27:09sur ça.
27:09Issa Dumbia,
27:11j'ai une dernière question
27:11qui est en lien
27:12avec le décor
27:13qui nous entoure.
27:14Nous sommes entourés
27:15de quatre statues
27:16qui représentent
27:17chacune une vertu.
27:18Il y a la sagesse,
27:19la prudence,
27:20la justice
27:21et l'éloquence.
27:22Est-ce qu'il y a
27:23une de ces vertus
27:24qui vous parle particulièrement,
27:25qui vous caractérise peut-être
27:27ou que vous avez envie
27:27d'atteindre ?
27:29Il y en a trois.
27:31Ah oui ?
27:31Allons-y.
27:33L'éloquence,
27:33ça fait partie
27:34de tout ce que je fais.
27:37Donc,
27:37ça me parle.
27:39La justice,
27:40je n'aime pas l'injustice.
27:41Je n'aime pas
27:41quand les gens souffrent
27:43et qu'on ne leur donne pas
27:46les possibilités,
27:47les moyens
27:48de pouvoir s'exprimer,
27:50de pouvoir se défendre,
27:51tout ça.
27:52Et la sagesse,
27:53je dirais aujourd'hui,
27:55je dirais,
27:55je suis beaucoup plus calme,
27:58beaucoup plus posé,
28:01je sais ce que je veux,
28:02ce que je ne veux plus.
28:05Et oui,
28:07ça m'aide à être plus stable
28:09tranquillement.
28:10Trois vertus pour Issa Doumbia.
28:11Trois,
28:11pas une,
28:12trois.
28:13C'était la prudence.
28:14La prudence,
28:15oui,
28:15je préfère être plus cool
28:17à la maison.
28:19En vrai,
28:19tout me parle.
28:20Il change,
28:20Issa Doumbia.
28:21Merci en tout cas
28:22d'avoir été notre réputation.
28:23C'est déjà fini.
28:24Mais non,
28:24on reste encore.
28:25Restez encore un peu
28:26le temps du générique.
28:27Merci à vous.
28:27Émissions retrouvées en replay
28:28sur notre plateforme
28:29publicsena.fr
28:31et en podcast.
28:31A très vite.
28:31On fait une deuxième.
28:32Allez.
28:33Vite, vite, vite.
28:34Merci.
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