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  • il y a 6 semaines
Les informés du 21 octobre 2025

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News
Transcription
00:00Générique
00:00Et bienvenue dans les informés, c'est parti pour une demi-heure de décryptage de l'actualité.
00:14Bonjour Renaud.
00:14Bonjour Agathe.
00:15C'est une première sous la Ve République.
00:17Un ancien président Nicolas Sarkozy dormira en prison ce soir
00:21après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans l'affaire dite libyenne.
00:25Combien de temps y restera-t-il ?
00:27Dans quelles conditions, quelles conséquences pour l'image de la France, pour l'image de la justice ?
00:33Pour nous éclairer ce matin, autour de la table, nos informés,
00:37Alex Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info TV.
00:40L'interview politique tous les matins à 7h45.
00:42Bonjour Alex.
00:43Bonjour Agathe, bonjour à tous.
00:44Henri Werner, rédacteur en chef adjoint parisien aujourd'hui en France.
00:47Bonjour Henri.
00:48Bonjour.
00:49Et Jean-Rémi Baudot, chef du service politique de France Info.
00:51Bonjour Jean-Rémi.
00:52Bonjour Agathe.
00:53On commence Renaud donc avec cette incarcération de Nicolas Sarkozy, événement historique.
00:58Nicolas Sarkozy condamné à 5 ans de prison ferme pour association de malfaiteurs dans le dossier libyen, vous l'évoquiez.
01:03Il sera incarcéré dans quelques minutes à la prison de la Santé à Paris.
01:08Depuis quelques minutes d'ailleurs, un certain nombre de ses soutiens, de ses amis, de ses proches,
01:12se réunissent à proximité de son domicile qu'il quittera donc d'ici quelques minutes.
01:16Cette incarcération ne devrait durer que quelques semaines parce que ses avocats s'apprêtent à déposer une demande de libération provisoire.
01:24C'est ce que disait l'un d'entre eux, Jean-Michel Darrois, avocat de Nicolas Sarkozy, qui était l'invité de France Info ce matin.
01:31Elle est pratiquement prête, elle sera déposée dans les meilleurs délais.
01:35Et c'est la cour d'appel qui appréciera si les conditions prévues pour enfermer quelqu'un et le priver de sa liberté sont réunies.
01:43Et elle constatera que ce n'est pas le cas.
01:46La justice dispose d'un délai maximal de deux mois pour se prononcer sur la libération conditionnelle de Nicolas Sarkozy.
01:52Et rappelons que son procès en appel, lui, surviendra dans le courant de l'année 2026.
01:59Bonjour Boris Louman.
02:01Bonjour.
02:02Vous êtes en direct de la manifestation justement des soutiens de Nicolas Sarkozy près de son domicile, la Villa Momorinci, dans le 16e arrondissement de Paris.
02:10Racontez-nous qui est présent, est-ce qu'il y a beaucoup de monde autour de vous et quelle est l'ambiance ?
02:15Écoutez, oui, il y a beaucoup de monde, une foule compacte dans cette petite rue Pierre Guérin, juste en face de la résidence de Nicolas Sarkozy.
02:23On a entendu beaucoup de Marseillaise depuis ce matin, des slogans aussi qu'il disait, notamment « Honte à la justice ».
02:29On sent beaucoup de colère ici chez les soutiens de Nicolas Sarkozy, des militants souvent qui ont accompagné l'ancien président tout au long de sa carrière politique.
02:39Nicolas Sarkozy qui ne devrait pas tarder à sortir de sa résidence puisqu'on a déjà vu ses enfants, notamment ses deux fils, qui ont organisé ce rassemblement, qui viennent juste de sortir.
02:49Donc la sortie de Nicolas Sarkozy est imminente ici devant la Villa Momorinci où des dizaines de journalistes se massent, des photographes, des caméras venues du monde entier pour cet événement, vous l'avez dit, historique.
03:03A noter qu'il y a quelques minutes dans la foule a été diffusée une chanson de Johnny Hallyday, « Les portes du pénitencier » qui s'ouvriront pour Nicolas Sarkozy vers 10h à la prison de la santé.
03:13Merci beaucoup Boris Louman, reporter pour France Info sur place.
03:18Alice Bougaguet, on voit ces images du rassemblement près de chez Nicolas Sarkozy.
03:23Tout est un peu inédit dans cette affaire ?
03:26Ah oui, ça c'est complètement inédit.
03:27Moi c'est vrai que cette image qu'on a vue tout à l'heure, c'est-à-dire les enfants de Nicolas Sarkozy, Louis, Jean, les petits-enfants de Nicolas Sarkozy, sortir comme ça de la maison familiale,
03:41moi ça m'a fait penser à une autre image, mais qui était pour le coup l'apogée de Nicolas Sarkozy, c'est-à-dire son entrée à l'Elysée,
03:47lorsqu'on a vu sa famille recomposée traverser la cour de l'Elysée pour assister à la cérémonie d'investiture.
03:55Alors là, on est dans une séquence totalement inverse, totalement folle.
03:59On peut se demander est-ce que c'est la place d'un président, d'un ex-président de la République en prison ?
04:04C'est vrai qu'on peut se dire que ça atteint quand même la fonction présidentielle,
04:11et que la séquence pour la France, vue d'ailleurs, vue de l'étranger, excusez-moi, entre la crise politique, la crise budgétaire,
04:17le cambriolage du Louvre, et puis aujourd'hui l'incarcération d'un ancien président, c'est vrai que ça fait assez des ordres.
04:25Henri Vernet à Nicolas Sarkozy, des ors du palais de l'Elysée, à une cellule d'une dizaine de mètres carrés.
04:30On sait comment ça va se passer cette détention ? Est-ce qu'il aura un traitement de faveur ?
04:33De faveur, non. Néanmoins, le fait qu'il soit placé à l'isolement, ça revient quand même un petit peu à ça,
04:38parce qu'il n'aura pas à être confronté à la plupart des détenus, sauf le soir.
04:41Ça a été assez dit, d'ailleurs, décrit abondamment par Patrick Balkany, qui est son ami qui a connu cela,
04:46qui dit à quel point les nuits sont extrêmement bruyantes, parce qu'on entend les prisonniers qui s'interpellent, qui s'invectivent.
04:53Évidemment, ils auront sans doute un message spécial à adresser à Nicolas Sarkozy, parce qu'ils savent bien qu'il va arriver.
04:58Et puis, vous arrivez dans une cellule. C'est quand même, bien sûr, un raccourci saisissant.
05:05Et puis, c'est inouï, c'est la première fois pour un ancien président de la République.
05:08Justement, Nicolas Sarkozy, que l'on voit arriver main dans la main avec Carla Bruni, une veste, une chemise, un pull.
05:16Renaud Delis, c'est l'image du jour aujourd'hui. Peut-être qu'il va prendre la parole pour s'exprimer ?
05:22Peut-être, on le verra dans quelques instants. En tout cas, ce qui est clair, c'est que depuis déjà plusieurs jours, Nicolas Sarkozy a mis en scène, en quelque sorte, son attente, l'attente de son incarcération.
05:30On sait qu'il avait réuni ses fidèles, ses anciens collaborateurs, il y a quelques jours.
05:33Ce matin, il se présente avec son épouse, accompagnée de sa famille, de ses enfants, de ses plus proches, donc à la sortie de son domicile.
05:43Il y a une... Alors évidemment, c'est une épreuve personnelle, c'est une épreuve humaine indéniable.
05:47C'est aussi un séisme politique, on le disait. Et puis, il y a aussi une volonté qui, d'ailleurs, est parfois un petit peu caricaturale, de la part de l'ancien président de la République,
05:55un peu d'héroïser cette situation, de se victimiser.
06:01On sait qu'il a expliqué qu'il est entré en prison avec une biographie de Jésus-Christ, avec le comte de Monte-Cristo, qu'il envisageait d'écrire, comme l'a fait en son temps, le capitaine Dreyfus depuis l'île du Diable.
06:10Ce qui a été une comparaison, pour le coup, assez indécembre, puisque, fort heureusement, Nicolas Sarkozy ne sera pas détenu dans les conditions qui avaient été infligées pendant 4 ans au capitaine Dreyfus à l'île du Diable.
06:20Mais bon, tout ça, ça fait partie un peu de la geste sarkoziste ou sarkozienne.
06:25Et c'est vrai, d'ailleurs, Alix Bouillaguet le rappelait, que ça peut aussi réveiller quelques lointains souvenirs qui étaient, eux, glorieux à l'époque de l'ascension de Nicolas Sarkozy.
06:33Et on voit sur ces images, pendant que vous parlez, Nicolas Sarkozy, qui est sorti de son domicile, applaudi par cette foule qui l'attend, qui l'attendait.
06:41Nicolas Sarkozy qui s'apprête à prendre sa voiture pour se rendre à la prison de la santé, Jean-Rémi Baudot.
06:45Est-ce qu'il y a trop de mise en scène dans cette affaire ? Ou vous comprenez l'émotion de ces proches qui ont envie de se rassembler aujourd'hui ?
06:53On comprend évidemment l'émotion. On comprend que ce matin, il ait rassemblé son clan. On comprend que des gens aient un soutien à lui apporter.
07:02Néanmoins, il ne faut pas oublier. Alors déjà, il faut noter qu'il n'a pas pris la parole devant les caméras, qu'il n'a pas parlé à la foule.
07:07Il est allé saluer certains de ses proches.
07:10Et là, à l'instant, les portes de sa voiture sont refermées. Donc il est dans sa voiture avec la foule qui est amassée autour.
07:16Alors on parle d'une foule, quelques dizaines de personnes, peut-être une centaine, peut-être un peu plus.
07:21Mais rappelons que quand même, rien n'est normal dans cette affaire.
07:23Parce qu'il y a quand même, si on revient au début de l'histoire, c'est quand même un chef de l'État dont des proches ont fricoté avec des dictateurs et des terroristes.
07:32Un ancien président condamné qui se retrouve en prison.
07:37Ce qui n'est pas normal non plus, c'est la petite musique qu'il y a derrière cette mise en scène.
07:40C'est-à-dire le côté, la remise en question de l'institution judiciaire.
07:44J'entendais ce matin Henri Guéno, qui est un très proche de Nicolas Sarkozy, dire qu'il avait honte de la justice, honte de son pays.
07:51S'il y a un problème avec la loi, il faut la changer la loi.
07:54Et ça, ça se passe au Parlement.
07:56Les juges n'ont fait qu'appliquer la loi.
07:58Il faut encore une fois le dire.
07:59Nicolas Sarkozy a été condamné.
08:01Certes, il fait appel.
08:02Et on peut mettre en question le fait d'être incarcéré alors même qu'il a fait appel.
08:06Ça, c'est une question de loi.
08:08Mais il ne faut pas perdre le fil de l'histoire.
08:11Il est condamné pour association de malfaiteurs.
08:14Et il faudrait effectivement, comme le disait Renaud, pas non plus le faire passer pour une victime.
08:19Pas non plus le martyriser plus qu'il ne devrait.
08:23Mais attention, rappelons que cet ancien président a été condamné pour des raisons.
08:27Alex Zéaguet et Henri Bernard.
08:29C'est vrai néanmoins qu'on peut s'interroger sur la question de l'exécution immédiate.
08:33Quand trois des quatre chefs d'inculpation tombent, est-ce qu'une incarcération immédiate s'imposait à ce stade ?
08:41D'autant que le motif invoqué par les juges, c'est un trouble à l'ordre public.
08:46C'est vrai qu'on ne voit pas trop quel trouble à l'ordre public il pourrait y avoir.
08:49Donc, on peut se poser la question pourquoi cette précipitation alors que toutes les voies de recours n'ont pas été épuisées.
08:55Et ça, c'est même un discours que tient en privé Emmanuel Macron, qui s'interroge sur ça.
09:00Après, c'est vrai que Nicolas Sarkozy, clairement, il joue l'opinion publique.
09:04Il veut prendre à témoin les Français en leur disant, voilà, je suis une victime.
09:07Sauf que lui, là où il va peut-être un peu plus loin, c'est que chaque justiciable a le droit de contester une décision, sa décision de justice.
09:14En revanche, lui, il va plus loin parce qu'il conteste l'institution judiciaire en elle-même.
09:19Ce qu'il a dit dernièrement, quand il dit que cette condamnation est d'une gravité extrême contre l'état de droit,
09:26quand il parle de France humiliée, encore dans le Figaro hier, quand il explique qu'ils ont voulu me faire disparaître,
09:33ils vont me faire renaître.
09:34Il dit quand même quelque chose.
09:36Ils, ce sont les juges.
09:37Et donc, effectivement, ça, il outrepasse sans doute ce qu'il devrait faire.
09:42Après, est-ce que ça lui rapporte ? Absolument pas.
09:45Ça ne fait pas... Il n'y a pas eu de mobilisation, mis à part de celle de ce matin.
09:48Ça n'a pas fait bouger une ligne dans les sondages.
09:52Je pense que les Français, aujourd'hui, refusent de voir cette décision de justice
09:56comme, justement, une décision politique, comme ce qu'ils veulent faire passer.
09:59En tout cas, Rémi Hetz, procureur général près de la Cour de cassation, ce matin,
10:03distinguait tout de même les critiques de Nicolas Sarkozy,
10:07ne disant pas qu'elles étaient légitimes, mais disant comprendre qu'un homme condamné
10:11ait envie de se défendre, des autres critiques de la justice en général.
10:15Henri Vernet, vous vouliez réagir ?
10:16Oui, je voulais réagir quand on remet en place les choses sur le fond de l'affaire.
10:20C'est vrai que, par exemple, on parlait de l'image de la France.
10:22Mais quelque part, c'est à double tranchant.
10:24En effet, le président en France, c'est le plus puissant de ses pairs européens
10:28parce qu'il a des moyens que n'ont pas la plupart de ses homologues.
10:31Et donc, évidemment, il y a cette sidération à l'étranger de voir cela,
10:35de voir cet ancien président, avec sa stratégie de la tête haute,
10:39qu'on voit actuellement, mais qui arrive en prison.
10:41Néanmoins, il y a cette sidération, mais il y a aussi le fait que la France,
10:44quelque part, elle rejoint les critères des démocraties européennes,
10:48en tout cas des démocraties assez développées,
10:50où la justice passe.
10:51Parce que pendant très longtemps, dans ce pays,
10:53une des caractéristiques, c'était l'espèce de désinvolture,
10:57pour ne pas dire de mépris,
10:58que pouvaient avoir les dirigeants politiques
11:00vis-à-vis de juges qui couraient pendant des années
11:03sans arriver à des résultats probants,
11:05quand il y avait des affaires.
11:06Et donc, on voit que là, quelque part,
11:08il y a une évolution en France.
11:10Désormais, la justice, on l'a vue avec l'affaire du RN et de Marine Le Pen,
11:14il y a quelques mois.
11:15Aujourd'hui, avec celle-ci,
11:17il y a une justice qui est à peu près,
11:19qui devient égale pour tous.
11:21Et ça, de ce côté-là,
11:22ce n'est pas quelque chose qu'on pourrait reprocher à la France.
11:25Et c'est bien pour ça que la contre-attaque,
11:28si j'ose dire, des soutiens de Nicolas Sarkozy,
11:30comme des soutiens de Marine Le Pen,
11:31d'ailleurs, à mon avis, est extrêmement risquée
11:33d'un point de vue civique ou démocratique.
11:35C'est-à-dire, je pense qu'elle contribue à creuser un peu plus
11:37le fossé entre les élus et les électeurs, et les Français.
11:42Pourquoi ? Parce que pendant des années,
11:43et il continue d'ailleurs,
11:44ses responsables politiques dénoncent en règle générale
11:47la non-exécution des peines,
11:48le laxisme, la permissivité de la justice.
11:51Et ils ont réussi d'ailleurs à en convaincre.
11:52Les Français, quand on regarde dans les sondages,
11:5480% des Français reprochent aux magistrats
11:56d'être trop laxistes.
11:58C'est donc très difficile pour des politiques,
12:00d'un seul coup, d'expliquer que la justice serait trop sévère,
12:02impitoyable, inhumaine à leur endroit
12:04quand ils ont réussi précisément à convaincre
12:06l'opinion du contraire.
12:08Cette question, ce débat légitime,
12:09sur le plan judiciaire,
12:11à propos de l'exécution provisoire des peines,
12:13il se pose pour plus de 20 000 détenus
12:15qui sont aujourd'hui en détention provisoire,
12:17pour des motifs extrêmement variés,
12:18mais donc qui sont en détention provisoire
12:21en attendant leur jugement en appel.
12:22Donc, par définition, toujours présumés innocents.
12:26Et le problème, c'est qu'on a l'impression,
12:28avec la réaction d'un certain nombre de ressources apoétiques,
12:30qu'ils prônent une forme de statut particulier,
12:33en tout cas en filigrane pour les élus au regard des Français.
12:36Or, comme le disait Henri Vernet,
12:37c'est vrai que cette décision,
12:39elle peut aussi être vue comme un signe de bonne santé démocratique,
12:43parce que le fait est que les puissants,
12:45quels qu'ils soient, sont aujourd'hui traités
12:46comme des justiciables ordinaires par la justice française.
12:49Après, si je peux me permettre de faire l'avocat du diable,
12:52enfin non, surtout pas du diable, mais Nicolas Sarkozy,
12:55c'est vrai que pas de justice,
12:56selon que vous serez puissant et misérable,
12:58si on veut citer La Fontaine,
12:59mais en même temps, un statut qui correspond aussi
13:02à l'état civil d'un ancien président de la République.
13:05Donc, je termine juste.
13:06Donc, une incarcération,
13:08alors certes, seule à l'isolement,
13:11dans un quartier d'eau de sécurité,
13:13mais avec effectivement des règles communes,
13:15je crois, ces trois livres, les dix photos,
13:17une sortie par heure, par jour, dans une cour extérieure,
13:21et deux visites par semaine.
13:23Donc, oui, la photo à l'arrivée.
13:24Exactement.
13:25Donc, oui, mais je veux dire...
13:27Je parle de la défense,
13:28c'est-à-dire la mise en cause, justement,
13:30de la justice d'une part,
13:31et puis de découvrir l'exécution provisoire
13:35dès lors qu'elle concerne les élus politiques,
13:36alors que la mise en détention provisoire
13:38concerne des milliers de détenus,
13:39et on n'entend jamais les élus s'interroger
13:41ni sur l'étention provisoire,
13:43ni sur la situation en prison.
13:44D'ailleurs, sur l'état des prisons,
13:46c'est très rare,
13:46et a fortiori à droite ou à l'extrême droite...
13:48C'est souvent quand les politiques sortent de prison
13:50qu'on suit qu'ils prennent conscience...
13:51Ils découvrent cette réalité
13:52qui est celle de milliers d'autres Français.
13:54Et aujourd'hui, il y a un débat qui est assez sain
13:55sur cette détention provisoire,
13:58enfin, cette incarcération immédiate,
14:00exécution provisoire.
14:01Est-ce qu'il faut revoir la loi ?
14:02Certains parlementaires n'y sont pas opposés.
14:04Dans un instant, on poursuit ce débat.
14:07Quelles conséquences politiques en France
14:09après cette mise en prison de Nicolas Sarkozy ?
14:12La justice est-elle menacée ?
14:14Mais tout de suite, c'est l'Info en une minute
14:16avec Julien Raymond.
14:17Il est 9h22.
14:18Gérald Darmanin se défend ce matin
14:20de porter atteinte à l'indépendance des magistrats.
14:23Suite aux propos ce matin sur France Info
14:25de Rémi Hetz, procureur général
14:26près de la Cour de cassation,
14:28le ministre de la Justice a récemment annoncé
14:30vouloir rendre visite en prison
14:33à Nicolas Sarkozy.
14:34Les juges, vivement critiqués
14:35après la condamnation de l'ancien président
14:38à 5 ans de prison ferme
14:39pour association de malfaiteurs
14:41dans le dossier libyen.
14:43Nicolas Sarkozy, justement,
14:44qui est en route pour la prison de la santé.
14:46Il vient de quitter son domicile
14:47du 16e arrondissement à Paris
14:49devant une foule de soutien.
14:51Il entrera officiellement
14:52à la prison de la santé
14:53aux alentours de 10h.
14:55Une cinquantaine d'agents pénitentiaires
14:57viennent aussi de lever un blocage
14:59de l'entrée de la prison
15:00qui avait lieu depuis ce matin.
15:01Il dénonce une incarcération médiatique
15:03alors que la crise pénitentiaire
15:05est totale.
15:06Fin de citation.
15:07Cela faisait 17 ans
15:09qu'on n'avait pas connu
15:09une tornade aussi meurtrière en France.
15:12Un jeune homme de 23 ans
15:13est mort hier dans le Val d'Oise
15:15après le passage de ces vents violents.
15:17Quatre autres personnes gravement blessées.
15:20Des grues sont également tombées.
15:21Images impressionnantes
15:22sur franceinfo.fr.
15:24Et puis, elle range la raquette de tennis
15:26pour cette année.
15:27La numéro 1 française,
15:28Louise Boisson,
15:29met un terme à sa sa saison
15:31insuffisamment remise
15:32d'une blessure contractée
15:34en septembre.
15:37France Info
15:38Les informés
15:42Renaud Delis
15:43Agathe Lambret
15:44Les informés
15:47avec Alix Bouillaguet
15:48éditorialiste politique
15:48à France Info TV
15:50Henri Verner
15:51rédacteur en chef adjoint
15:51aux Parisiens
15:52aujourd'hui en France
15:53et Jean-Rémi Baudot
15:54chef du service politique
15:55de France Info.
15:57Quelles conséquences
15:58en France
15:59après cette condamnation
16:00de Nicolas Sarkozy ?
16:01Nicolas Sarkozy
16:02qui est un justiciable ordinaire
16:03on le disait
16:04qui est traité comme tel
16:05mais qui n'est évidemment
16:05pas un personnage ordinaire
16:07en tant qu'ancien chef de l'Etat.
16:09Cette affaire non plus
16:10n'est pas ordinaire
16:10notamment parce que
16:11parmi les conséquences
16:13liées à cette affaire
16:13il y a une mise en cause
16:15on le disait
16:15de la justice
16:16du climat
16:17de l'attitude
16:18des magistrats
16:19parfois de façon
16:20extrêmement virulente.
16:21Voici ce qu'on disait ce matin
16:22sur l'antenne de France Info
16:24Rémi Hetz
16:24le procureur général
16:25près de la cour de cassation.
16:27Il y a eu des critiques
16:28qui ont parfois été
16:28totalement excessives.
16:31J'ai entendu parler
16:32de coups d'Etat
16:33des juges
16:33il faut voir que tout cela
16:35alimente après
16:36sur les réseaux sociaux
16:37des polémiques
16:38et cela entraîne
16:39une conséquence
16:41ce sont des menaces
16:42très directes
16:43sur les magistrats.
16:45Et c'est la raison
16:46pour laquelle
16:46Rémi Hetz
16:47a aussi critiqué
16:48la visite annoncée
16:49du garde des Sceaux
16:50Jean Darmanin
16:51qui a annoncé
16:51qu'il irait rendre visite
16:52à son ami
16:53et ex-mentor
16:54Nicolas Sarkozy
16:55en prison.
16:56Rémi Hetz
16:56considère que
16:57ceci pourrait être
16:58perçu comme une remise
16:59en cause de l'indépendance
17:00de la justice
17:00par certains magistrats
17:02une critique
17:03qui a elle-même
17:04suscité une réplique
17:05du garde des Sceaux
17:06Gérald Darmanin
17:06qui s'est défendu
17:08ce matin
17:09justement de vouloir
17:10remettre en cause
17:11cette indépendance
17:12de la justice
17:12et qui assure
17:13être dans son rôle
17:14lorsqu'il dit
17:15qu'il ira rendre visite
17:16à la prison de la santé
17:17à Nicolas Sarkozy.
17:18Nicolas Sarkozy
17:19qui vient de prendre
17:19la parole à l'instant
17:20avant d'entrer
17:21à la prison de la santé.
17:22La vérité triomphera
17:23mais le prix à payer
17:24aura été écrasant
17:25dit-il.
17:26Jean-Rémi Baudot
17:27ses initiatives
17:28d'Emmanuel Macron
17:29du garde des Sceaux
17:30Gérald Darmanin
17:31est-ce qu'elles sont
17:32de nature à faire
17:32pression sur la justice
17:34ou ce sont des égards
17:36qui peuvent se comprendre
17:37dans le contexte ?
17:38Alors on peut comprendre
17:39le point de vue humain
17:40annoncé par Emmanuel Macron
17:42hier
17:43qui dit qu'il l'a reçu
17:43sur le plan humain
17:46normal sur le plan humain
17:47dit le président de la République
17:49on sait que politiquement
17:50les deux hommes
17:51sont plutôt en froid
17:52depuis quelques mois
17:53ça s'est assez connu
17:55le problème de l'annonce
17:59de la visite à l'Elysée
18:00et du fait
18:00que le ministre de la Justice
18:02dit qu'il va aller
18:04visiter Nicolas Sarkozy
18:07c'est qu'on a l'impression
18:07que le pouvoir se place
18:08du côté du condamné
18:10plutôt que du côté
18:10de la justice
18:11et ça effectivement
18:12je ne sais pas
18:13je ne sais pas
18:13je ne sais pas
18:16si ça fragilise
18:16les institutions
18:17je ne sais pas
18:18si les juges
18:20se sentiront moins libres
18:21et je vois qu'on me regarde
18:22de l'autre côté de la table
18:23avec un air un peu suspect
18:24mais c'est néanmoins
18:27un message qui n'est pas très bon
18:28je trouve que c'est un message
18:29qui n'est pas très bon
18:30on peut le comprendre
18:31est-ce que
18:32imaginez
18:33qu'est-ce qu'on aurait dit
18:35si Emmanuel Macron
18:36avait refusé
18:37de rencontrer Nicolas Sarkozy
18:38peut-être est-ce que ça aurait fait
18:40on aurait dit
18:41qu'il n'avait pas de coeur
18:42que c'était indigne
18:43et que la fonction
18:44n'était pas respectée
18:45voilà
18:45je trouve que ça
18:47c'est compliqué
18:47il n'avait pas d'ailleurs
18:47qu'elle est lisée
18:48dans son ancien bureau
18:49oui
18:49alors déjà
18:50c'était de l'ancien bureau
18:51oui
18:52voilà
18:52néanmoins
18:54il y a un côté très
18:55on est quand même
18:56dans une forme de polarisation
18:57actuellement
18:57c'est-à-dire qu'on a l'impression
18:58que soit on plaint
18:59Nicolas Sarkozy
19:00soit on est
19:01soit on se réjouit
19:03on n'a pas à se réjouir
19:04de l'incarcération
19:05les choses ne sont pas
19:06forcément noires ou blanches
19:07Alex Buéguet
19:07oui alors c'est vrai
19:08que pour Emmanuel Macron
19:09il aurait pu
19:10se fendre d'un coup de fil
19:12ne pas faire fuiter ça
19:13ne pas recevoir
19:14Nicolas Sarkozy
19:15à l'Elysée
19:16même si on sait
19:17qu'il se protège énormément
19:18le président de la République
19:19depuis la condamnation
19:20de Nicolas Sarkozy
19:20et comme vous l'avez rappelé
19:22Jean-Rémy
19:22les relations
19:23depuis quelques temps
19:25ne sont pas bonnes
19:26entre les deux hommes
19:26j'ai peut-être
19:27un autre point de vue
19:28concernant Gérald Darmanin
19:29parce qu'on peut comprendre
19:30la loyauté
19:31d'un bébé Sarko
19:32et ça je trouve ça
19:33plutôt touchant
19:34de la part de quelqu'un
19:35qui a grandi
19:35sous l'aile
19:36de Nicolas Sarkozy
19:38de lui rendre
19:39hommage comme ça
19:40mais sauf qu'aujourd'hui
19:41il est garde des Sceaux
19:42et qu'il saurait peut-être
19:42mériter plus de mesures
19:44et de discrétions
19:45parce que d'une part
19:46Nicolas Sarkozy
19:47depuis sa condamnation
19:48fustige la justice
19:50et ça en tant que
19:51ministre de la justice
19:52c'est quand même
19:52un petit peu bizarre
19:53et puis aller le voir
19:54le rendre personnellement
19:56visite en prison
19:57en soulignant
19:58des problèmes de sécurité
19:59dire qu'on va vérifier
20:00alors qu'on sait
20:00que le problème aussi
20:01de la prison
20:02c'est la surpopulation carcérale
20:03qu'on imagine
20:05effectivement
20:05que Nicolas Sarkozy
20:07n'est pas le plus mal loti
20:08et que la prison de la santé
20:09c'est quand même aujourd'hui
20:1020% de densité carcérale
20:12il y a plus de 80 matelas
20:13au sol
20:13c'est un traitement de faveur
20:14pour vous ?
20:15en tout cas c'est ressenti
20:16comme tel par les magistrats
20:17et donc comme peut-être
20:18quelque part un message
20:18non seulement brouillé
20:19mais un petit peu
20:20d'intimidation malgré tout
20:21et donc oui franchement
20:22c'est regrettable
20:23vous avez raison de souligner
20:24que c'est un bébé Sarkozy
20:25et que lui au moins
20:25montre une certaine colonne
20:27vertébrale qui actuellement
20:27fait plutôt défaut
20:28vis-à-vis d'autres présidents
20:30dans cette famille de droite
20:31mais quand même
20:32on peut aussi penser éventuellement
20:33que ce bébé Sarkozy
20:34a peut-être aussi
20:35des ambitions électorales
20:40et un jour bien sûr
20:41il y a un vivier
20:41qui pourrait lui être utile
20:43mais je trouve que c'est dommage
20:44non voilà
20:44on a malgré tout
20:45une société qui avance
20:47encore une fois
20:47dans sa maturation
20:49politique et démocratique
20:50qui vraiment a fait de nous
20:52pendant très longtemps
20:52une démocratie un peu latine
20:54avec des mauvaises habitudes
20:56et donc là
20:57d'un seul coup
20:58on vient brouiller
20:59un petit peu le message
21:00et non je pense que
21:01aussi bien Emmanuel Macron
21:02en tout cas à l'Elysée
21:04que Gérald Darmanin
21:05aurait pu s'abstenir
21:06voilà nos informés
21:07qui est courant
21:08un petit mot
21:08c'est vrai que ça ressemble plus
21:09maintenant à l'Amérique latine
21:10qu'à l'Europe latine
21:11avec elle on assimilait
21:12la France
21:14voilà pour l'analyse
21:15de nos informés
21:15qui derrière les bons sentiments
21:17décrypte quelques arrière-pensées politiques
21:19merci Henri Verner
21:20rédacteur en chef
21:21adjoint aux Parisiens
21:22aujourd'hui en France
21:22à la une du Parisien
21:23alors le vol
21:25on nous a volé l'histoire
21:26évidemment on revient
21:27sur le cambriolage
21:28incroyable au Louvre
21:29Alex Buillaguet
21:30merci beaucoup
21:31l'interview politique
21:32tous les matins
21:33à 7h45
21:34sur France Info TV
21:35merci Jean-Rémi Baudot
21:36chef du service politique
21:37de France Info
21:38et merci Renaud
21:39merci Agathe
21:40à demain
21:40vous retrouvez les informés
21:41ce soir à 20h
21:42avec Victor Maté
21:43merci à mes Tipeurs
21:45et merci à mes Tipeurs
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