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45% d’augmentation contre 17% d’inflation : le prix des voitures neuves a explosé depuis 10 ans
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il y a 4 jours
Avec Pierre Chasseray, Délégué général de “40 Millions d’Automobilistes”
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00:00
Sud Radio, le grand matin week-end, 7h10h, Maxime Liedot.
00:05
Ça, ça concerne forcément ce que vous allez sans doute utiliser aujourd'hui, votre voiture, ça se trouve dans votre garage normalement.
00:11
Et peut-être que si vous avez essayé de vouloir en changer ces dernières semaines, ces derniers mois, ces dernières années,
00:16
vous avez peut-être remarqué une hausse des prix absolument considérée. Bonjour Pierre Chasserey.
00:22
Bonjour.
00:23
Merci beaucoup d'être avec nous. Vous êtes le délégué général de 40 millions d'automobilistes.
00:26
Je donnais les prix tout à l'heure, 45% de plus sur les voitures neuves en 10 ans, alors que l'inflation n'a progressé que de 17%.
00:35
Comment on explique une telle envolée ?
00:38
Oui, c'est incroyable. Elle s'explique cette envolée du marché par plusieurs facteurs.
00:44
Déjà, on vend de plus en plus de modèles de type SUV.
00:49
Et il faut savoir que les SUV coûtent en moyenne beaucoup plus cher que les véhicules de type traditionnel.
00:55
Donc ça, c'est la première partie. C'est dû au choix de l'acquéreur.
00:58
La deuxième partie, c'était l'envolée aussi du prix des pièces.
01:02
C'est-à-dire qu'on l'a vu notamment après l'après-Covid.
01:05
On a vu que la valeur des véhicules et des pièces, notamment autour des semi-conducteurs,
01:10
on a eu une grande crise des semi-conducteurs dans les voitures.
01:13
Pour ceux qui ne le savent pas, et je pense à ceux qui nous écoutent, pardonnez-moi Pierre Chasserey,
01:16
les semi-conducteurs à 95%, c'est asiatique.
01:19
Exactement. Eh bien, je prenais cet exemple parce qu'on se souvient de cette crise
01:25
qui empêchait les véhicules d'être produits.
01:28
Une toute petite pièce de la taille d'une puce sur une carte bleue.
01:31
Et l'envolée des prix du marché touche aussi les pièces auto.
01:36
Ensuite, on a encore un autre point.
01:39
C'est que derrière, on a eu aussi l'engouement pour le SUV.
01:42
On a eu l'envolée des pièces.
01:45
Et puis derrière, on a quelque chose de très simple, c'est la volonté de passer à l'électrique.
01:52
Qu'est-ce qui s'est passé avec l'électrification des véhicules ?
01:54
Ça a engrangé une augmentation de tous les prix des véhicules.
02:00
Pourquoi ?
02:01
Eh bien, parce qu'il a fallu serrer les prix du côté des constructeurs sur l'électrique
02:05
pour être relativement rentable.
02:08
Et de l'autre côté, il a fallu augmenter la valeur faciale des véhicules thermiques
02:13
pour une raison simple, il fallait garder une marge.
02:17
Donc, vous voyez, quand on additionne ces trois facteurs,
02:19
eh bien, on a à peu près toutes les raisons qui font que les véhicules se sont envolés.
02:23
Le dernier point, c'est que les Français volent de plus en plus d'options dans les voitures.
02:27
Et je vais prendre un exemple.
02:29
La marque Dacia, au départ, vous vous souvenez,
02:31
il n'y avait même pas les vitres électriques.
02:33
Il n'y avait même pas l'ouverture centralisée.
02:36
Tout ça, c'était une option.
02:38
Eh bien, Dacia, aujourd'hui, quand vous passez à acheter une Dacia, il y a tout.
02:41
Eh bien, tout simplement parce que Dacia s'est rendu compte
02:44
que les Français ne voulaient plus ce véhicule d'entrée de gamme.
02:47
Ils optaient systématiquement pour celui qui était truffé d'options.
02:52
Donc, eh bien, Dacia est devenue une marque comme les autres,
02:55
un petit peu moins chère que les autres.
02:56
Mais au final, ça devient une marque qui, elle aussi, a subi l'envolée des prix.
03:01
Et plus que la voiture, il y a quand même tout ce qui va avec.
03:03
L'entretien, l'essence, les assurances, c'est aussi ce qu'on voit dans cette étude.
03:06
Est-ce que l'on peut dire qu'on a, en réalité, progressivement asphyxié les automobilistes
03:11
en faisant grimper le prix, en réalité, des dépenses de fonctionnement ?
03:16
Oui, et puis on va ajouter les malus écologiques qui se sont envolés.
03:20
Tout ça a participé derrière à une augmentation de la valeur faciale du véhicule.
03:24
Qui fait quoi ?
03:25
Eh bien, qui fait qu'aujourd'hui, posséder une voiture devient progressivement un luxe.
03:29
Qui fait que pour les plus jeunes, ça devient très dur.
03:31
En plus de cela, vous avez des véhicules qui, aujourd'hui, sont truffés d'électronique.
03:35
Avant, je vais citer une marque, une petite Clio, une petite Citroën Saxo de l'époque,
03:40
qui n'était pas gavée d'électronique.
03:42
On rajoutait une troisième, une Fiat Panda.
03:44
Eh bien, ces véhicules-là, ils ne coûtaient pas cher.
03:47
On les retrouvait sur le marché de l'occasion.
03:48
Et puis, ils pouvaient tenir une vingtaine d'années.
03:50
Aujourd'hui, nos véhicules, on va trouver des tablettes connectées à l'intérieur.
03:54
On va trouver plein d'instruments électroniques.
03:56
Ce qui fait que la durabilité de ces engins, il ne faut pas se leurrer.
03:59
On n'aura pas des véhicules qui, 20 ans après, n'auront aucun problème.
04:02
Ce seront toujours aussi efficaces.
04:03
Sur le marché de l'occasion pour nos jeunes, je suis très inquiet.
04:09
Et dans le prix de l'entretien aussi, il y a, et on le voyait notamment dans différents reportages cette semaine,
04:13
dans différents papiers, en fouillant un peu cette étude,
04:16
on s'aperçoit en réalité que le prix a augmenté concernant l'entretien.
04:20
C'est-à-dire qu'il y a des sommes absolument faramineuses.
04:22
Alors, ça ne concerne, j'imagine, pas toutes les marques.
04:24
Mais ça veut dire quoi en réalité ?
04:26
Que les équipements, les matériaux sont de moins bonne qualité en général ?
04:29
Non, ça veut dire que les pannes sont moins courantes.
04:33
Il y a moins de pannes.
04:34
Par contre, les pannes coûtent de plus en plus cher parce que tout est truffé d'électronique.
04:38
Le moindre calculateur, tout de suite, vous arrivez sur des pièces à trois chiffres.
04:44
Et puis derrière, vous avez la pause qu'il faut ajouter.
04:47
Et quand vous avez ajouté la pause, avec aussi la pause au niveau du mécanicien, lui aussi.
04:54
Lui aussi, il a vu l'envolée des prix partout autour de lui.
04:57
Donc, ces tarifs à lui ont augmenté aussi fatalement.
05:02
Eh bien, cette répercussion qu'on a, un, sur les pièces,
05:05
et deux, derrière, sur le personnel, qui lui aussi a subi l'inflation
05:08
et qui, de fait, a augmenté ses salaires dans sa structure,
05:11
eh bien, a conduit à une envolée des tarifs de la réparation automobile,
05:15
qui fait qu'aujourd'hui, quand notre véhicule est en panne, on tremble.
05:18
Ça, c'est sûr.
05:19
Pierre Chastré, je ne peux pas vous quitter sans vous poser ces deux dernières questions,
05:22
ou moins cette actualité concernant l'automobile.
05:24
Et cette semaine a été particulièrement chargée.
05:26
Notamment, un rapport du Sénat a préconisé l'imposition de clauses de contenu local
05:30
pour des véhicules vendus en Europe
05:31
et le report de l'interdiction de la vente de véhicules thermiques après 2035
05:35
pour, tout simplement, sauver la filière.
05:38
Sinon, ce rapport craint la disparition.
05:40
Et on a également aperçu, dans le budget, des mesures concernant les fameux biocarburants,
05:45
est-ce que c'est crédible que l'on assiste sérieusement,
05:48
à une échelle plutôt de moyen terme, à la fin de l'automobile made in France, selon vous ?
05:54
Franchement, oui.
05:56
Oui, parce qu'on voit bien que le continue...
05:58
C'est pas rassurant.
05:58
Oui, on voit bien.
06:00
Mais non, c'est pas rassurant, mais c'est la réalité.
06:02
Quand vous voyez la qualité des véhicules électriques chinois
06:04
qui sont maintenant exportés de Chine vers la France,
06:07
on se rend bien compte que si la France continue son tout électrique
06:10
et décide de continuer à tirer une balle en pleine tête des constructeurs français-européens
06:16
qui, eux, ont un savoir-faire sur le thermique...
06:18
Une balle en pleine tête des constructeurs, pour vous, c'est vraiment ce qu'engendre ce type de décision ?
06:22
Ah, mais c'est une évidence.
06:24
C'est une évidence.
06:24
On va flinguer l'intégralité de notre filière, l'intégralité des emplois,
06:28
parce que sur les véhicules électriques, c'est facile.
06:30
Même aujourd'hui, quand la France investit 1 euro,
06:33
la Chine investit 10.
06:34
Donc, non seulement ils sont en avance,
06:36
mais ils continuent à prendre de l'avance et ils continuent à creuser l'écart.
06:40
Cet écart, il est considérable, Pierre Chassé.
06:42
Pardon, 1 euro d'investi en France, 10 euros en Chine,
06:45
c'est monstrueux comme écart.
06:47
C'est monstrueux.
06:49
En fait, je vais résumer le truc.
06:50
C'est comme si je décidais de gagner le Tour de France contre Tadeï Pogacar.
06:54
J'ai aucune chance.
06:55
Je ne connais pas votre niveau en vélo, mon cher Pierre,
06:57
donc je ne peux même pas voir cette comparaison.
07:00
Une dernière question encore.
07:01
Et ce, quand on voit toutes ces normes, tous ces empêchements,
07:03
les prix qui montent,
07:05
les prévisions qui, quand on vous entend,
07:06
en effet, ne sont pas excessivement joyeuses,
07:08
la bagnole aujourd'hui,
07:10
est-ce qu'elle peut encore être considérée
07:12
comme le moyen de locomotion,
07:14
celui qui donnait la liberté de se déplacer,
07:16
comme on disait dans le temps ?
07:18
Bien sûr, oui, oui, mais il redevient élitiste.
07:21
Ça sera toujours un instrument de liberté,
07:23
mais malheureusement, on se rend bien compte aujourd'hui
07:25
que la valeur des véhicules a augmenté.
07:27
On a aussi enlevé les tout petits véhicules.
07:29
Les toutes petites Ford Fiesta, elles n'existent plus, par exemple.
07:32
Eh bien, au final, le véhicule devient réservé
07:35
de plus en plus à une élite,
07:36
et ça, ça me fait peur.
07:37
Parce qu'on s'est tellement battus en France
07:40
pour faire en sorte que tout le monde puisse posséder
07:42
ce moyen de locomotion.
07:42
Que ce soit démocratisé, justement,
07:44
l'accès à la bagnole.
07:46
Pour la première fois, depuis maintenant des décennies,
07:49
on assiste à ça,
07:50
à une voiture qui redevient un luxe.
07:53
Et ça, c'est l'inverse, quand même,
07:55
de la société moderne.
07:56
Normalement, le principe,
07:57
c'est que tout le monde puisse se payer la mobilité, non ?
07:59
Normalement.
08:00
Merci beaucoup, Pierre Chasseret,
08:01
d'avoir été avec nous, délégué général,
08:02
de 40 millions d'automobilistes.
08:04
Notamment pour ce sujet,
08:05
le boom du prix de la voiture,
08:07
plus 45% en disant,
08:09
avec en effet,
08:10
toutes les raisons pour lesquelles
08:11
on était ravis de vous accueillir ce matin.
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