Le prix Nobel d'économie français veut stopper la réforme des retraites - L'édito d'Eric Revel - Vidéo Dailymotion

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Transcript

00:007h46, drôle d'époque, Éric Revelle, bonjour.

00:06Bonjour Patrick, bonjour à tous.

00:07Oui, drôle d'époque où en France on cumule depuis quelques années les prix Nobel d'économie,

00:12Duflo, Tirol et quelques autres.

00:15Maurice Allais en 88.

00:17Oui, oui, voilà, c'est ça, il y en a eu en fait un certain nombre.

00:21Et pourtant, on devrait être fier, et notre économie va mal,

00:27alors qu'il y a eu ce prix Nobel d'économie, Philippe Aguillon.

00:30Oui, alors Philippe Aguillon, je ne sais pas trop comment on dit,

00:34c'est notre nouveau prix Nobel d'économie, vous avez raison.

00:38Bon, la difficulté c'est peut-être de passer de la théorie à la pratique,

00:41je vais y revenir dans quelques instants.

00:43Aguillon c'est l'un des principaux architectes de la croissance endogène.

00:46Alors je ne vais pas vous saouler de concept,

00:49c'est simplement de dire que la croissance économique, dans un pays, c'est sa thèse,

00:53ne dépend pas seulement des facteurs externes comme la technologie,

00:56mais aussi des politiques publiques, mais aussi de la concurrence et de l'innovation dans cette économie.

01:01Voilà, c'est ce qu'il développe comme idée.

01:05Alors il a été récompensé, il a pris des positions, je vais y revenir aussi,

01:10mais vous avez raison Patrick,

01:11depuis le premier prix Nobel, Maurice Allais en 1988,

01:17on a le sentiment que l'excellence...

01:19Maurice Allais c'était quand ?

01:201988.

01:211988, on est d'accord.

01:221988, on a l'impression que, enfin ce n'est pas une impression,

01:25c'est vrai que l'excellence académique dans le secteur économique

01:30est montrée du doigt et nous fait obtenir des prix Nobel,

01:34voire même en mathématiques des médailles Fields,

01:36bien sûr, encore.

01:37Mais que, ben, ça ne se traduit pas réellement dans l'économie de tous les jours.

01:40Alors sur quoi il a travaillé précisément ?

01:42Alors, il a montré que les réformes structurelles

01:46pouvaient améliorer la croissance.

01:49Les réformes structurelles, je vais y revenir aussi,

01:50les réformes structurelles,

01:52il explique aussi que l'innovation provoque la disparition de l'entreprise,

01:56des entreprises obsolètes,

01:59et la naissance de nouvelles entreprises.

02:02Destruction créatrice.

02:03Oui, il est schumpeterien, c'est l'économiste du 19ème siècle,

02:07Joseph Aloïs Schumpeter, qui est le premier,

02:10avait parlé de la destruction créatrice.

02:12Donc, il a montré tout ça,

02:14et il est récompensé pour cette étude et ce concept.

02:20Oui, bon, c'est ça.

02:21Alors, c'est bien pour la théorie, Philippe Aguiot,

02:24et la pratique, parce que je sais qu'il avait conseillé Emmanuel Macron,

02:27notamment au début de sa campagne,

02:28et puis qu'aujourd'hui, il est en train de prendre position dans le débat.

02:31Voilà, alors, passer de la théorie de ce qu'il propose à la pratique.

02:36Je parlais de réformes structurelles, comme soutien à la croissance.

02:39Réformes structurelles, Patrick, ça nous parle,

02:41dans ce pays, au moment où Sébastien Lecornu

02:44essaie de trouver un budget 2026,

02:47qui va devoir, sans doute, afficher des réformes structurelles.

02:51Donc, s'il suivait à la lettre ce que préconise

02:54notre nouveau prix Nobel d'économie,

02:56il devrait s'adonner à des réformes structurelles.

02:58Il dit aussi, Agion, l'innovation, c'est important.

03:02L'innovation, l'intelligence artificielle,

03:05ça fait peur à beaucoup,

03:07parce qu'elle est exponentielle,

03:09elle prend sa place dans tous les secteurs économiques.

03:11Dans un premier temps, dit-il,

03:13et ça devrait nous rassurer,

03:15oui, ça détruit des entreprises,

03:16oui, ça peut détruire des secteurs,

03:18oui, ça contraint l'emploi.

03:20Mais dans un second temps,

03:21il y a de nouveaux secteurs qui émergent,

03:24de nouvelles entreprises,

03:25et donc de nouveaux emplois.

03:27Et alors, ce qui m'a frappé hier soir,

03:29vous l'avez entendu,

03:30puisque vous parliez du fait qu'il avait conseillé

03:32Emmanuel Macron pour son programme économique,

03:35c'est qu'il a pris position,

03:36notre nouveau prix Nobel d'économie,

03:38sur la réforme des retraites.

03:40Il est pour une suspension, a-t-il dit.

03:43Alors, c'est un message politique,

03:45parce qu'évidemment,

03:46le discours politique général

03:47que va prononcer à 15h le Premier ministre,

03:50va dépendre de la position du Parti Socialiste,

03:53qui veut une suspension de la réforme des retraites,

03:56pour ne pas voter la censure,

03:58et pour ne pas renverser ce gouvernement.

04:00Alors, moi, je dis que

04:01un Nobel d'économie ne devrait pas faire de politique.

04:05Bah oui, mais s'il est interrogé...

04:07Il ne devrait pas faire de politique.

04:08Et je vais vous dire pourquoi.

04:09Parce que la grande difficulté,

04:10vous avez commencé par ça, Patrick,

04:12et vous avez eu raison,

04:13c'est comment appliquer des théories économiques savantes

04:16à la pratique de notre vie quotidienne.

04:18Il dit à Gion que

04:19suspendre la réforme des retraites,

04:21ça ne coûtera pas cher.

04:22Pardon, monsieur le prix Nobel,

04:24mais ça coûterait quand même,

04:25dans cette année,

04:26si elle n'était pas mise en place,

04:283 milliards d'euros.

04:29On est à 3 milliards d'euros près.

04:31On est à 3 milliards d'euros près.

04:33Vous savez,

04:33il y a quelque chose qui m'a frappé.

04:35Vous vous souvenez de la crise des subprimes en 2008 ?

04:37Terrible crise financière.

04:39À la London School of Economics,

04:42où d'ailleurs il enseigne, lui,

04:43la reine Elisabeth écoutait

04:45des économistes distinguer,

04:47lui expliquer,

04:48lui expliquer

04:49ce qui s'était passé

04:50pendant cette crise financière.

04:52La reine écouta patiemment

04:54et dit à la fin,

04:55oui, j'ai compris,

04:57mais pourquoi dans ces cas-là

04:58vous n'avez pas prévu la crise ?

04:59C'est toute la difficulté

05:01de la théorie à la pratique.

05:03Voilà, Philippe Aguillon qui dit,

05:05je pense qu'il faut arrêter

05:06l'horloge maintenant

05:07jusqu'à la présidentielle

05:08sur les retraites,

05:09c'est-à-dire on stoppe

05:10à 62 ans et 9 mois.

05:12Jusqu'en 2027,

05:13et après on reprend

05:14comme si de rien n'était

05:15cette réforme des retraites.

05:16C'est pour calmer les choses,

05:17dit-il.

05:18Jean-François Aquili,

05:19bonjour,

05:20votre invité politique tout à l'heure.

05:21Il a dit aussi

05:21qu'il était opposé

05:22à l'attaque Zuckman,

05:23structurellement.

05:25Non mais c'est vrai, c'est vrai.

05:26Il fait vraiment de la politique.

05:26Oui, oui, oui.

05:27Enfin, il prend des positions

05:28sur des choix économiques

05:31qui sont impactants

05:32pour la politique du moment.

05:34Puisqu'on parle de politique,

05:35je vous l'évoquais à l'instant,

05:35c'est Arthur Delaporte,

05:38député socialiste du Calvados,

05:39porte-parole du PS.

05:41Nous allons peut-être savoir

05:42comment le Parti Socialiste

05:44va se comporter

05:46au détour

05:47de cette déclaration

05:48de politique générale.

05:49sachant que des députés

05:50du groupe

05:51veulent déjà voter la censure.

05:53Il nous dira

05:53combien ils sont.

05:54Oui, ils sont un peu divisés.

05:56Oui.

05:56Comme chez les LR,

05:57il y a des divisions partout maintenant.

05:59Merci Jean-François Aquili,

06:008h15, 8h30,

06:01votre invité politique

06:02et puis ensuite

06:03le grand débrief,

06:04Éric Revelle,

06:05avec vous, bien sûr,

06:06Elisabeth Lévy.

06:07Vous au 0826 300 300

06:09si vous avez des questions

06:10à poser et vous en avez

06:11ou des remarques à formuler

06:12et vous en avez.

06:13Bien sûr,

06:13vous êtes les bienvenus

06:14sur Sud Radio.

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