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Steven Daubioul, un jeune belge désœuvré. Arrêté à 26 ans alors qu'il était engagé depuis déjà quelques années sur le chemin ténébreux des tueurs en série. Dans son sillage, les enquêteurs vont découvrir trois morts violentes, celles de femmes seules, des voisines sympathiques et plus âgées que lui. Un assassin dévoré par ses pulsions derrière un visage d'éternel adolescent.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
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00:00C'est tout de suite.
00:0214h15, c'est l'heure du crime sur RTL.
00:06Jean-Alphonse Richard.
00:07Steven Dobioul est souvent présenté comme quelqu'un de gentil, serviable, calme, renfermé, taciturne, discret, nonchalant
00:15et même paresseux sur le plan professionnel, passionné de jeux vidéo.
00:19La plupart des personnes interrogées ne le reconnaissent nullement dans les faits qui lui sont reprochés.
00:25Bonjour, Steven Dobioul, un jeune belge désœuvré, arrêté à 26 ans alors qu'il avait déjà démarré sa carrière de tueur en série.
00:36Dans son sillage, déjà trois victimes, des femmes seules, des voisines sympathiques et plus âgées que lui.
00:43Derrière ce visage d'éternel adolescent, un assassin dévoré par ses pulsions.
00:48Steven Dobioul, le tueur du 20 juin, l'heure du crime.
00:51La seule émission radio 100% fait d'hiver et c'est tout de suite sur RTL.
01:03Lundi 20 juin 2005, 17h, le commissariat de Charleroi en Belgique est appelé pour la découverte d'un cadavre à l'Aude-Linsart,
01:12une banlieue proche au rez-de-chaussée d'un immeuble de la cité Chausteur.
01:17La locataire, Concheta Tarabella, 57 ans, gît sur le sol de sa chambre.
01:23Elle repose sur le ventre. Le corps a été glissé sous le lit, la tête enfouie sous un oreiller.
01:29C'est son beau-frère qui l'a trouvé. Il raconte qu'il ne parvenait pas à la joindre au téléphone.
01:34L'appartement était fermé, il a dû passer par la fenêtre entreouverte de la cuisine.
01:39Un voisin lui a prêté un escabeau dans la chambre.
01:42Il a aperçu le mollet et le pied de sa belle-sœur, il a tout de suite compris.
01:47Concheta Tarabella est vêtue d'un t-shirt et d'un soutien-gorge dégrafé.
01:51Le bas de son corps est nu, elle porte des coups à la tête.
01:54On a tenté de l'étouffer, puis on l'a étranglé avec son foulard.
01:59Un double nœud a agi comme un garrot.
02:01Le meurtrier a serré si fort que les légistes observent un profond sillon sur le cou.
02:07L'agonie a duré plusieurs minutes. La mort remonterait à 24 ou 48 heures.
02:13Aucun désordre dans l'appartement. Rien n'a été emporté. La victime a été violée.
02:18Les médecins parlent d'abus sexuels à caractère déviant, voire pervers.
02:24Deux traces de sperme distinctes sont retrouvées. Une sur une couverture, l'autre sur le corps.
02:29Mardi 21 juin, la cité Chauster, quelques bars HLM entourés de pelouses, se réveillent dans la stupéfaction et l'effroi.
02:39Conchetta Tarabella, modeste couturière, vivait ici de façon discrète.
02:44Divorcée, un grand-fils repartit en Italie.
02:46Une femme très gentille, serviable, mais méfiante.
02:50Elle n'aurait jamais ouvert sa porte à un inconnu.
02:53Elle voulait refaire sa vie, se remarier.
02:55Elle était inscrite dans des agences matrimoniales.
02:58Un prétendant aux cheveux grisonnants qui lui rendait visite est identifié.
03:03Il connaît bien Conchetta. Elle voulait se marier.
03:06Le week-end du crime, il ne l'a pas vue.
03:09Il lui a téléphoné dimanche, peu avant 19h, mais elle n'a pas répondu.
03:14Le sperme retrouvé sur la couverture est le sien.
03:17L'homme évoque une relation sexuelle passée.
03:20L'autre trace, plus récente, prélevée sur la victime, ne lui appartient pas.
03:25L'amant est donc mis hors de cause.
03:28Des dizaines d'auditions, 30 prélèvements ADN au fil des années, aucune piste.
03:33Après six ans d'enquête, la juge d'instruction délivre un non-lieu.
03:38Jeudi 20 juin 2013, 19h30.
03:41Huit ans après la mort de Conchetta Tarabella.
03:44La police judiciaire de Charleroi est de retour citée Chausteur.
03:48Emilia Liétard, 68 ans, résidente du deuxième étage au numéro 34, a été attaquée au couteau.
03:56Elle a pu appeler au téléphone ses voisins du quatrième étage.
03:59Jacques Vangel s'est précipité.
04:01Il a trouvé Emilia dans une mare de sang, sur le dos, à l'entrée du salon, agonisante, méconsciente.
04:08Il lui a demandé qui l'avait attaqué.
04:11Elle a murmuré, c'est un jeune, un jeune d'à côté.
04:14Puis elle a perdu connaissance, elle est décédée quelques minutes plus tard.
04:18La mort a été causée par deux coups d'armes blanches.
04:22La lame s'est enfoncée dans les reins, elle a sectionné une artère.
04:26Un ADN masculin est détecté sur le gilet de la malheureuse.
04:30Le commissaire Georges Zicot estime que la retraitée qui vivait seule a ouvert la porte à quelqu'un qu'elle connaissait.
04:36Peut-être en des trois jeunes qui habitent l'immeuble voisin.
04:39Steven, Cédric ou Andy.
04:42Aucun n'est suspecté, mais l'ADN est prélevé.
04:45Quatre mois plus tard, octobre 2013, l'ADN sur le gilet d'Emilia Liétard est identifié.
04:52C'est celui de Steven Dobioul, 26 ans, sans emploi, sans antécédent judiciaire.
04:58Une de ses copines se souvient qu'au soir du drame, elle avait vu Steven avec de larges griffures sur un avant-bras.
05:05Il lui avait dit que c'était son chat qui avait fait ça.
05:08Steven Dobioul qui fait son entrée dans le dossier et qui ne va plus en sortir au terme de bien des rebondissements et de coups de théâtre.
05:16Les policiers vont tout simplement s'apercevoir qu'ils ont en face d'eux un tueur en série, insoupçonnable, déroutant.
05:24On va voir tout cela évidemment dans la suite de l'heure du crime.
05:27Mais pour bien comprendre cette affaire, il nous faut revenir au point de départ.
05:31C'est la tradition de l'heure du crime.
05:33On revient toujours, nous, sur la scène de crime.
05:35Parce qu'effectivement, c'est là que tout se passe et c'est là qu'on trouve les indices et qu'on a une première impression de ce qui a pu se dérouler.
05:43Alors, il y a le meurtre de la discrète Concheta Tarabella avec une scène de crime qui n'est pas banale.
05:50Bonjour Jean-Christophe Adnet.
05:51Bonjour Jean-Alphonse.
05:52Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui dans le studio de l'heure du crime.
05:56Vous êtes venu nous voir depuis la Belgique et on vous en remercie beaucoup.
05:59Vous êtes journaliste à la RTBF, réalisateur d'une des émissions d'un numéro de devoir d'enquête qui s'appelle Stephen Dobioul, le tueur dans la cité.
06:10Alors, il faut regarder ce numéro consacré à Dobioul parce qu'il est très bien fait.
06:15Et Jean-Christophe Adnet, je ne dis pas ça pour vous flatter, mais effectivement, il y a tout ce qu'il faut dans ce documentaire.
06:20Alors, revenons au début.
06:21Concheta Tarabella, femme discrète, solitaire, célibataire, enfin elle est divorcée.
06:27Elle vit toute seule dans son appartement.
06:29La scène de crime est d'une violence extrême.
06:30Au moins, j'ai l'occasion, pendant ma propre enquête pour le documentaire, de rencontrer notamment un commissaire de police qui a été un des premiers à aller sur place.
06:40Il nous décrit l'appartement comme l'appartement de ses propres mots d'une mame italienne.
06:44C'est un peu la caricature pour lui, tout est propre, tout est au bon endroit, il y a des bibelots.
06:52Alors, il dit une mamie, elle a 58 ans, elle n'est pas si âgée que ça finalement, mais voilà, elle fait plus âgée que son âge.
06:59Elle a ses raisons, elle a eu une vie difficile et les premiers mots qui lui viennent, moi je le rencontre évidemment des années après.
07:08On sent que ce policier a guéri, non seulement il n'a pas oublié, mais le fait de s'y replonger le remet dans un état de choc assez important.
07:21Il parle de crimes abjects, il parle de scènes choquantes et c'est quelqu'un qui en a vu d'autres.
07:29C'est une attaque sexuelle, Jean-Christophe Adnet, là le mobile il est là, on n'a rien volé dans cet appartement.
07:37Les experts vont dire, les légistes vont dire une attaque sexuelle déviante et perverse, c'est-à-dire qu'on a fait volontairement du mal à cette femme.
07:44Oui, effectivement, il semblerait qu'on lui ait fait vraiment subir les pires atrocités, les derniers outrages.
07:52Il y a même, je ne sais pas si vous l'évoquerez, mais à un moment donné, ça a même été une forme de défense de la part de Stephen Dobule,
07:57c'est-à-dire que c'est elle qui réclamait ce type de sexualité, ce qui s'est révélé stupide pendant le procès, mais j'imagine que vous y reviendrez.
08:07On va y venir évidemment. Alors, Jean-Christophe Adnet, encore une question, parce qu'elle est importante.
08:12Il y a un autre personnage dans cette histoire, c'est la cité, la cité Chausteur, parce que c'est là où tout se passe.
08:20Est-ce que vous pouvez nous décrire en quelques mots à quoi ça ressemble cette cité Chausteur, cette Charleroi ?
08:26Cette cité Chausteur, moi, pour bien la connaître, pour tout vous dire, mon bureau et mon domicile, la cité Chausteur se trouve à Écudistence.
08:33D'accord, donc c'est un endroit que vous connaissez parfaitement.
08:35Que je connais particulièrement bien. Le mot cité est peut-être un peu mal choisi, ce sont trois barres d'immeubles.
08:42Propré, ce sont des immeubles d'habitation sociale.
08:46C'est entouré, comme vous l'expliquiez dans votre introduction, par des pelouses.
08:50C'est habité essentiellement par des personnes d'un certain âge.
08:54Modeste.
08:55Modeste, c'est assez calme.
08:57Moi, pour avoir beaucoup traité les faits divers à une époque, je n'ai jamais vraiment, on n'en a jamais vraiment beaucoup parlé.
09:04Un peu de trafic de cannabis dans le bas des tours, et voilà.
09:07Mais pas de violence absolue, etc.
09:09C'est important ce que vous dites, c'est une cité calme, tranquille, avec souvent des personnes âgées, effectivement, qui habitent là.
09:16La solidarité.
09:17Voilà, la solidarité, qui sont souvent seules.
09:19On ne peut pas imaginer qu'il y ait un tueur dans la cité.
09:22Non, non seulement, personne n'imagine que ça puisse être dans la cité, et surtout, personne n'imagine que ça puisse être Stephen Dobule.
09:30C'est vraiment l'une des dernières personnes auxquelles ils auraient pensé.
09:34Stephen Dobule, c'est quand même celui qui allait faire les courses.
09:36Pour certaines personnes âgées, c'est Monsieur Service.
09:40Je veux dire, c'est...
09:41Alors, il a été décrit par tous comme un gentil garçon.
09:45Vraiment, ça, son...
09:47Enfin, sa caractéristique.
09:49Bonjour, Maître Michael, Donatangelo.
09:51Bonjour.
09:52Merci beaucoup d'être avec nous également dans l'heure du crime.
09:54Vous êtes avocat au barreau de Charleroi et vous êtes l'avocat de Stephen Dobule.
09:57Alors, évidemment, votre client, on va beaucoup en parler dans cette heure du crime.
10:01L'ADN désigne, pour l'instant, il n'est pas inquiété, mais enfin, l'ADN désigne ce garçon.
10:06Qui est-il, ce garçon, qui n'a jamais attiré l'attention ?
10:09Un geek.
10:10Donc, c'est un garçon qui est renfermé chez lui, qui n'a pas beaucoup d'amis ou très, très peu,
10:16qui joue à la PlayStation, enfin, je ne sais plus le jeu avec lequel il joue du matin au soir.
10:23Pas de travail, enfermé sur lui-même, il ne sort pas beaucoup.
10:27Donc, c'est quelqu'un qui, d'apparence comme ça, ne pose pas de difficultés,
10:31considéré comme étant très poli, très gentil et très aimable avec le voisinage.
10:36Et puis, quand on découvre le poteau rose, on se pose des questions.
10:38On se pose des questions, effectivement.
10:40Bonjour, docteur Samuel Leistet.
10:42Bonjour.
10:43Merci, vous aussi, beaucoup d'être avec nous dans cette heure du crime.
10:46Vous êtes psychiatre et spécialisé en psychiatrie médico-légale en Belgique, je le précise.
10:51Docteur Leistet, alors, votre concours nous est important aujourd'hui avec nous.
10:55On a, juste un petit mot, on a deux crimes qui ont été commis à la même période.
11:00Le 20 juin, Conchetta Tarabella et Émilie Lietard.
11:03Deux femmes qui se ressemblent, 57 et 68 ans.
11:06Ce n'est pas un hasard ?
11:07Alors, on a souvent, dans ce type de profil de personnalité, des espèces de rituels.
11:15Alors, ces rituels, ils peuvent être de toute nature.
11:20Ça peut être un rituel qu'on appelle temporel.
11:23Donc, c'était à certaines saisons, ou lors de certains événements pendant l'année,
11:29ou lors de certaines dates.
11:31Maintenant, c'est parfois difficile de trouver la signification derrière quelque chose de ce type-là.
11:37Mais, on appelle ça, nous, dans notre jargon, des comportements ritualisés,
11:42qui reflètent parfois aussi une certaine forme de rigidité psychique et de contrôle, si vous voulez.
11:48Le suspect va être placé en garde à vue.
11:52Steven Dobioul, le tueur du 20 juin.
11:55Jamais je n'ai pensé à les tuer, mais j'ai été obligé.
11:57Je ne voulais pas qu'elle parle.
11:59L'enquête de l'heure du crime.
12:00On se retrouve dans un instant sur RTL.
12:01L'heure du crime.
12:04Jusqu'à 15h sur RTL.
12:05Pour votre santé, évitez de grignoter.
12:0814h-15h, Jean-Alphonse Richard sur RTL.
12:12L'heure du crime.
12:14Au programme aujourd'hui de l'heure du crime, l'affaire Steven Dobioul à Charleroi, en Belgique.
12:19En 2013, l'ADN de ce jeune homme s'est retrouvé sur le pull d'une voisine de 68 ans, tuée de deux coups de couteau.
12:27Les enquêteurs vont alors découvrir un très inquiétant individu.
12:32Mardi 15 octobre 2013, Steven Dobioul, 26 ans, est interpellé dans l'appartement de la cité Choster, où il vit toujours avec sa mère.
12:41Il est informé que son ADN a été retrouvé sur le gilet en laine de sa voisine assassinée, Emilia Liétard.
12:47Il n'est pas étonné qu'on ait détecté son ADN.
12:51Il connaissait bien Emilia, une mamie affectueuse.
12:55Le jour de sa mort, il se souvient être allé l'embrasser sur un banc de la cité.
13:00Il l'a prise dans ses bras.
13:02Elle était en train de papoter avec une voisine.
13:04Laquelle voisine ? Confirme les déclarations de Steven.
13:08Ce qu'ignore alors le suspect, c'est que son ADN a également été retrouvé sous les ongles de la victime.
13:15Il nie. Il affirme qu'à l'heure du crime, il se trouvait dans sa chambre en train de jouer en ligne avec sa PlayStation.
13:21Le juge de Charleroi, Pierre Hustin, l'inculpe de meurtre.
13:25Il est écroué trois mois plus tard, à nouveau entendu.
13:28Les expertises sur la PlayStation démontrent que Steven Dobioul n'était pas connecté le jour du crime, entre 19h et 19h18.
13:39Aucune activité dans ce créneau.
13:42Cette fois, il va passer aux aveux.
13:44Le 20 juin, il a été pris de pulsions de viol.
13:47Il a fantasmé sur Madame Liétard, une femme seule dans l'immeuble voisin.
13:51Il a sonné chez elle.
13:53Il lui a demandé un sac poubelle.
13:55Elle ne s'est pas méfiée.
13:56Il l'a attrapée par derrière.
13:58Elle a crié.
13:59Il lui a donné deux coups de couteau.
14:01Puis il est rentré chez lui et il a repris sa partie de PlayStation.
14:04Le couteau est retrouvé, caché dans sa chambre, derrière une plainte.
14:10Mercredi 16 octobre 2013, le juge Hustin interroge une première fois Steven Dobioul sur le meurtre, non élucidé celui-là, de Concheta Tarabella, 8 ans plus tôt.
14:22A cette époque, il avait 18 ans.
14:24Ici aussi, son ADN match avec la trace de sperme retrouvée sur la victime.
14:29Il raconte qu'il connaissait intimement Concheta Tarabella et ce n'est pas étonnant que son ADN soit retrouvé chez elle.
14:35Il avait eu une dizaine de relations sexuelles avec la quinquagénaire.
14:40Elle aimait les jeunes, les jeux sexuels extrêmes, disait-il.
14:44Elle aimait que je l'attache, que je la domine.
14:47Elle aurait voulu que je la frappe, mais moi, je ne voulais pas.
14:50Il dément l'avoir étranglé.
14:52Trois mois plus tard, Steven Dobioul change de version.
14:55Là aussi, il reconnaît avoir été rattrapé par ses pulsions sexuelles.
15:01Il a sonné à la porte de Concheta Tarabella.
15:05Il s'est fait passer pour le facteur.
15:07Il s'est jeté sur elle.
15:08Il l'a frappé au visage.
15:10Il l'a déshabillée, il l'a violée.
15:11Il s'y est repris plusieurs fois pour l'étrangler.
15:13Il a serré le cou avec le foulard, puis il a couvert la tête avec un oreiller pour complètement l'étouffer.
15:19Pour Concheta, comme pour Emilia, Dobioul confit.
15:23« Jamais je n'ai pensé à la tuer, mais j'ai été obligé.
15:27Je ne voulais pas qu'elle parle, vu qu'elle me connaissait bien. »
15:32Les téléphones portables de Steven Dobioul sont expertisés.
15:35Ils contiennent des vidéos à contenu pédopornographique.
15:39En juin 2013, le mois où Emilia Alietar a été tuée,
15:42il s'est filmé en train de se livrer à des attouchements sur un tout jeune garçon.
15:47Il s'agit de son neveu, âgé de 6 ans.
15:49Dobioul reconnaît les faits ?
15:51Il dit avoir éprouvé du plaisir à filmer ses scènes.
15:53Il est inculpé d'attentats à la pudeur.
15:56Avec violence sur mineurs de moins de 16 ans,
15:58un psychiatre évoque un pervers à l'impulsivité bouillonnante.
16:04Un individu froid, insensible,
16:06qui a l'impression que ses victimes se laissent faire.
16:09Des victimes qui sont des objets.
16:12Ça, c'est vraiment une phrase qui revient toujours dans le cas des tueurs en série.
16:16Ça, c'est vraiment une marque de fabrique des tueurs en série.
16:19Les victimes sont des objets, elles n'ont aucun intérêt.
16:22Et on peut en faire ce qu'on veut.
16:23Alors, à ce stade, on pense avoir fait le tour de meurtre, déjà.
16:27Dans cette cité de Charleroi, on pense avoir fait le tour de la dérive criminelle de Steven Dobioul.
16:33Il apparaît comme un tueur de femmes plus âgées que lui.
16:37Il est animé par des pulsions de viol.
16:40Il a des tendances aussi pédophiles.
16:42Alors, c'est déjà beaucoup.
16:43Mais figurez-vous que le dossier, il va encore s'épaissir.
16:46On n'est pas au bout des révélations.
16:48On va en parler dans le prochain chapitre de l'émission.
16:50Parce qu'il va y avoir un nouveau coup de théâtre.
16:53Alors, il faut reprendre le fil de ce récit.
16:55Avec tout d'abord la mort de l'ancienne coiffeuse.
16:59Emilia, pardon, Lietard.
17:01Jean-Christophe Adnet, vous êtes avec nous, journaliste à la RTBF
17:05et auteur d'un documentaire dans l'émission Devoir d'enquête sur cette affaire.
17:11On a beau dire que Dobioul, il est peut-être dérangé, etc.
17:14Qu'effectivement, ça ne tourne pas rond dans sa tête.
17:16C'est le moins qu'on puisse dire.
17:17Mais là, il a réponse à tout.
17:22Pour Emilia Lietard, tout de suite, il n'avoue pas directement.
17:26Il va dire, il va nier.
17:27Il va falloir aller chercher quasiment des preuves pour le mettre devant le fait accompli.
17:31À la fois, il a réponse à tout, mais on est assez loin d'un génie du mal.
17:36On est vraiment dans quelqu'un qui a des réponses qui sont...
17:38Les réponses par rapport à la PlayStation, par exemple, sont stupides.
17:41C'est très facile à vérifier.
17:43Comment est-ce que vous voulez nier la réalité d'un ADN retrouvé sous des renures d'ongles ?
17:49Et dès qu'on le confronte, dès que le juge d'instruction ou les enquêteurs le confrontent à ses propres contradictions,
17:56finalement, il s'écroule assez vite.
17:59Steven Dobioul, c'est quelqu'un qui réfléchit peu, finalement.
18:04Enfin, je veux dire, c'était assez surprenant de le voir aux Assises, par exemple.
18:08C'était quelqu'un de très amorphe.
18:09Dites-moi.
18:10Oui, non, mais ce n'est pas ça.
18:10Mais je suis d'accord avec vous.
18:12Avec vous, il ne réfléchit pas beaucoup.
18:13Sauf qu'effectivement, il a ce réflexe de tout de suite venir les policiers.
18:18et de leur dire, donnez-moi des preuves, et puis là, on verra ce qu'il a né.
18:22C'est une technique un peu perverse.
18:25Ça, c'est très clair.
18:26Par rapport à Conchita Tarabella, par exemple, le fait d'avoir voulu salir sa mémoire,
18:31il faut se rappeler que quand il se fait arrêter, c'est huit ans plus tard.
18:33Il a peut-être eu aussi un peu l'occasion d'élaborer une éventuelle excuse
18:39qui aurait pu expliquer en partie son geste.
18:45Mais en même temps, ce qui est assez surprenant,
18:47c'est que Pierre Rustin, le juge d'instruction qui a instruit une grande partie de l'enquête,
18:53à un moment donné, je lui pose la question, je lui dis,
18:55oui, mais enfin, Steven Dubioul, pour vous, c'est qui ?
18:57Et il me dit, mais en fait, c'est personne.
18:59C'est incroyable, ça.
19:00C'est personne.
19:01Il dit, vous le croisez, c'est personne.
19:03Vous lui dites, vous avez tué quelqu'un, il dit non.
19:05Mais si, tiens, regardez, il s'est passé ceci, cela.
19:08Ah ben non, ce n'est pas possible, je joue à la PlayStation.
19:10Ah ben non, cher monsieur, il s'avère que vous ne jouiez pas à la PlayStation.
19:14Ah bon, alors c'est moi.
19:16C'est, voilà, Pierre Rustin, moi, ça m'a vraiment surpris quand il m'a dit ça.
19:19Il m'a dit, Steven Dubioul, il m'a dit, c'est personne.
19:21C'est un anony.
19:22Mais c'est excellent comme réflexion, d'ailleurs, parce que le tueur est personne.
19:26Effectivement, ça pourrait être un titre aussi de cette émission.
19:30Docteur Samuel Leistet, vous êtes avec nous.
19:32Vous êtes psychiatre spécialisé en psychiatrie médico-légale.
19:36Alors, il y a un de vos confrères qui a évidemment expertisé, ce garçon, Steven Dubioul.
19:42Il décrit des pulsions, certes, mais à aucun moment, ces pulsions qu'il subit.
19:48Il dit, moi, je subis des pulsions, c'est irrépressible, il faut que j'aille violer, il faut que j'aille violer.
19:52Mais à jamais, il les explique ou il les détaille.
19:55Alors, deux éléments.
19:56Le fait que ça soit décrit par des pulsions, c'est possible.
20:01Maintenant, le fait que, je dirais, une personne détaille la séquence de ses actes, en l'occurrence de meurtre,
20:09ça peut être aussi l'expression d'une espèce de toute puissance.
20:13C'est-à-dire que la personne connaît les détails, qu'elle va les divulguer,
20:18et qu'elle peut même parfois en éprouver un certain plaisir aussi.
20:22Oui, mais on ne peut pas exclure qu'il soit un manipulateur, ce garçon.
20:26Tout à fait.
20:27Dans le contexte de la manipulation, elle peut avoir différentes, je dirais, perspectives.
20:33Mais avec une personnalité, je dirais, pathologique,
20:37c'est souvent manipuler aussi pour garder le contrôle et pour confondre un petit peu les enquêteurs.
20:44C'est-à-dire qu'on se met au centre du scénario
20:47et on se caractérise comme étant la personne qui, elle seule, connaît les détails
20:52et peut elle-même orchestrer, en quelque sorte, l'enquête.
20:55Maître Michael Donatangelo, vous êtes également avec nous dans cette heure du crime.
21:00Je rappelle que vous êtes l'avocat de Stephen Dobule.
21:02Alors, juste un mot, une parenthèse, il y a le volet pédophile.
21:06On trouve des vidéos pédophiles.
21:07Il y a la maison qu'il a commis des attouchements sur son neveu qui n'a que 6 ans.
21:13Ça ajoute une touche très sombre et même obscure au parcours de cet homme.
21:17Oui, ça, ça n'a pas coloré dans le bon sens du terme le dossier
21:22parce que c'était carrément, je dirais, accessoire par rapport aux faits principaux.
21:30Mais là, ce sont des images qui ont marqué, je peux vous assurer,
21:34quand il a violé un... c'était son filleul, en fait, si je me souviens bien.
21:39Oui, tout à fait.
21:40C'était son filleul, donc un enfant pour qui il avait de l'affection, etc.
21:45Donc, il était marqué psychologiquement, il avait un problème quelque part.
21:48Et alors, vis-à-vis de son filleul, il y a des images qui sont des images vidéo-filmées.
21:53Tout à fait, des images filmées, effectivement, qui sont versées au dossier.
21:56Cité Choster, une troisième victime, oubliée.
22:00Steven Dobioul, le tueur du 20 juin.
22:03L'exhumation de cette femme révèle une surprise de taille.
22:06L'enquête de l'heure du crime.
22:07Et si la mort étrange d'une autre voisine, en 2010, serait aussi l'œuvre du suspect.
22:13Martine est-elle la troisième victime ?
22:16À suivre dans un court instant sur RTL.
22:18L'heure du crime, présentée par Jean-Alphonse Richard.
22:21Sur le magasin-u.com
22:23On s'attend à avoir quelqu'un d'assez dur sur le plan physique, sur le plan psychologique.
22:36Ici, c'est un gros mou.
22:38On a l'impression d'être confronté à un mollusque.
22:42Retour aujourd'hui dans l'heure du crime sur l'affaire Steven Dobioul.
22:45En 8 ans, 2005-2013, ce jeune belge de Charleroi a tué deux femmes des voisines de la cité où il vit.
22:52Il a fini par avouer.
22:52Et si une troisième résidente avait, elle aussi, été étranglée ?
22:58Jeudi 23 janvier 2014, les policiers exhument discrètement le corps d'une femme dans un cimetière de la région de Charleroi.
23:06Il s'agit de la dépouille de Martine Vanpute.
23:09Elle avait été découverte, sans vie, quatre ans plus tôt, chez elle, au numéro 28 de la cité Chausteur.
23:15Les voisins s'étaient plaints d'une forte odeur de pourriture.
23:19Les pompiers avaient trouvé son corps sur un lit en état de décomposition avancée, une jambe qui pendait vers le sol.
23:26La mort remontait à un mois environ, au mois de juin.
23:30La victime, 52 ans, vivait seule.
23:32Le médecin avait conclu à un accident médicamenteux ou à un suicide.
23:37A l'époque, Steven Dobioul avait 23 ans et avait déjà tué Concheta Tarabella.
23:42Le juge remarque que, comme pour les autres victimes, l'appartement n'avait pas été fouillé.
23:48La nudité du corps témoignerait d'une attaque sexuelle.
23:51L'autopsie pratiquée sur le corps exhumé révèle une surprise de taille.
23:56Le cartilage du larynx s'est fracturé.
24:00Un incident qui s'est produit alors que la victime était vivante.
24:03La locataire a donc été étranglée.
24:07Steven Dobioul est entendu par les enquêteurs.
24:09Il connaissait la victime.
24:11Elle était la mère de l'un de ses meilleurs amis, Adrien Vervac,
24:14lequel lui rendait visite de temps en temps.
24:17Il nie avoir attaqué cette personne.
24:21Il n'a jamais eu l'idée de la violer ou de lui faire du mal.
24:24le juge, l'inculpe de meurtre.
24:30Martine est donc la troisième victime attribuée à Steven Dobioul.
24:34On a le sentiment, Jean-Christophe Adnet, vous êtes avec nous dans cette heure du crime,
24:37journaliste à la RTBF et vous connaissez très très bien ce dossier.
24:41Vous nous aidez à l'éclairer depuis le début de cette émission.
24:46Trois victimes, on a l'impression que les faits sont presque copiés-collés,
24:51même s'il nie la dernière.
24:52Mais les faits, c'est la même chose.
24:54Oui, c'est la même chose, c'est des tranches d'âge assez similaires.
24:58Je vous entendais donner les adresses.
25:00On est Rue Chauster, Mme Van de Pude habite le 28, Steven Dobioul le 32 et Mme Lietard le 34.
25:06On est vraiment dans un huis clos, dans un huis clos étouffant.
25:11On a effectivement les viols qui sont systématiques.
25:14On a évidemment les meurtres qui sont là pour cacher les viols.
25:18En tout cas, c'est selon les dires de Steven Dobioul.
25:23Ce qui est particulier, par contre, avec le meurtre de Mme Van de Pude,
25:27en termes de peine, à mon avis, ça n'aurait pas changé grand-chose.
25:30Bien sûr.
25:30Qu'il le reconnaisse ou pas.
25:32Simplement, il avait le regard dans la salle d'audience de son ami, de son ex-ami,
25:36Adrien Avervac, le fils de Mme Van de Pude.
25:38Et je pense que c'est à cause de ça qu'il n'a pas à avouer.
25:41Oui, c'est possible.
25:42On va y venir à ce procès qui a été frappant et très important en Belgique.
25:47Encore une question, Jean-Christophe Vadenet.
25:49Elle est importante parce qu'il frappe toujours de la manière méthodique.
25:53C'est un criminel métronomique.
25:55Il a toujours les mêmes réflexes, les mêmes pulsions,
25:59et surtout les mêmes pulsions au même moment, le mois de juin, autour du 20 juin.
26:03Ça, c'est quand même extraordinaire.
26:05Allez savoir.
26:06Alors, soit on fait de...
26:08Je ne me permettrai pas avec votre interlocuteur précédent,
26:11mais ou alors on fait une forme de psychologie de comptoir en se disant
26:14c'est l'été, c'est le printemps, ce sont des...
26:17Des pulsions, etc.
26:19Des bouffées de chaleur.
26:21Mais le problème, c'est que Stephen Dobioul, pendant l'enquête,
26:24et y compris pendant le procès d'assise,
26:26c'est qu'il n'explique à peu près rien.
26:28Quand lui-même prononce le mot de pulsion,
26:32moi, sincèrement, je me suis demandé à quel point lui-même
26:34le comprenait exactement, ce mot de pulsion.
26:36On a l'impression qu'à un moment donné, il y a un monstre qui se réveille.
26:40On ne sait trop pourquoi.
26:42Lui-même ne semble pas le savoir.
26:44Ce monstre se réveille.
26:45Il va tuer Emilia Liétard.
26:47Et il retourne jouer à FIFA sur sa PlayStation.
26:49C'est ça, parce qu'il y a toujours ce...
26:51Il le raconte très bien, d'ailleurs.
26:52Il se lève de chez lui.
26:53Il est chez lui.
26:55Dans ce coup, il dit, là, il faut que j'aille violer.
26:57Voilà.
26:57Comme on irait faire ses courses.
26:59Comme on irait au supermarché à côté.
27:00Lui, il part chez une voisine.
27:03Et ses femmes, évidemment, ne se méfient pas.
27:05Et puis, ces femmes, ces victimes, il faut en dire un mot,
27:08elles sont fragiles.
27:10Elles sont isolées.
27:11C'est bien ça, Jean-Christophe Adnet.
27:12Elles vivent seules.
27:15Elles ont toutes vécu des vies difficiles.
27:19Ce sont des femmes qui ont souvent,
27:22en tout cas pour Mme Tarabella et Mme Liétard,
27:26des relations pas simples avec les hommes,
27:30y compris au moment où Stephen Dobule les assassine.
27:35Donc oui, ce sont des victimes désignées.
27:38Et Stephen Dobule, il ne va pas bien loin.
27:39À certains moments, il a probablement fait une vingtaine de mètres à pied
27:43pour aller d'un appartement à un autre.
27:45C'est un feignant.
27:47Il est chez lui, c'est un oisif.
27:48Et effectivement, il tue aussi par oisiveté.
27:51C'est facile.
27:52Ce sont des proies qui sont proches
27:54et qui sont quasiment apportées à quelques pas de lui.
27:58Docteur Samuel Leichetet, question pour vous.
28:01On le dit avec Jean-Christophe Adnet,
28:04des meurtres de proximité méthodiques, rituels,
28:07des femmes qui se ressemblent,
28:09des dates identiques.
28:10Alors, c'est frappant.
28:11Vous êtes psychiatre.
28:12Vous connaissez bien ce genre de méthodologie ?
28:15En tout cas, on retrouve chez lui
28:18des espèces de stéréotypies,
28:22donc des rituels, notamment chronologiques,
28:25des victimes qui ont des profils assez similaires,
28:29c'est-à-dire des femmes d'un certain âge.
28:31Et il passait à l'acte chez des personnes
28:34qui se trouvaient dans son entourage proche.
28:37On est quand même dans un profil assez stéréotypé.
28:42Et donc, c'est un peu des situations,
28:45des cas de figure que l'on retrouve quand même assez fréquemment.
28:48Maître Michael Donatangelo,
28:50vous êtes également avec nous dans cette heure du crime avocat
28:52de Steven Dobioul.
28:54Petite question pour vous.
28:56Il y a ce troisième meurtre qui est découvert.
28:58Le juge, pour lui, c'est certain,
28:59c'est bien Dobioul qui a fait le coup.
29:01Il en est persuadé.
29:03Pourquoi est-ce que votre client
29:05nie ce troisième crime
29:07qui pourtant lui ressemble vraiment beaucoup ?
29:10Il a toujours nié en bloc
29:13avoir une quelconque implication par rapport à ça.
29:15Peut-être parce qu'il ne l'a pas fait.
29:16Il n'avait aucun intérêt à le continuer à le nier.
29:19Moi, c'est ce que j'ai plaidé.
29:20Pour moi, à partir du moment où il est en aveu
29:22de l'ensemble des autres faits,
29:25je ne vois pas pourquoi il aurait nié
29:27et continué à nier ceci.
29:29Le jeune meurtrier en série va être jugé.
29:32Steven Dobioul, le tueur du 20 juin.
29:35Je suis parti pour la violer.
29:37Je l'ai tué car elle me connaissait.
29:38L'enquête de l'heure du crime.
29:40On se retrouve dans un instant sur RTL.
29:42Jean-Alphonse Richard sur RTL.
29:44C'est l'heure du crime jusqu'à 15h.
29:46Limiter les aliments grâces à les sucrés.
29:4914h, 15h.
29:50C'est l'heure du crime sur RTL.
29:53Heure du crime consacrée à l'affaire Steven Dobioul.
29:56En 2014, jeune Belge se retrouve accusé
29:58de trois meurtres commis en huit ans
30:00dans une cité de Charleroi.
30:03Des attaques sexuelles sur des femmes
30:04qu'il connaissait très bien.
30:05Il reconnaît deux crimes sur trois.
30:07Il est jugé.
30:08Lundi 12 octobre 2015,
30:11Steven Dobioul, 29 ans,
30:13apparaît dans la salle de la cour d'assises
30:14du Hainaut à Mons.
30:16Vêtu de noir, la tête basse,
30:18méconnaissable.
30:19Il a pris une trentaine de kilos.
30:21Il s'exprime d'une voix pâteuse,
30:23parfois inaudible.
30:24Le président doit le faire répéter.
30:26À propos des trois meurtres,
30:27Concheta Tarabella,
30:29Émilie Lietard et Martine Vendepute,
30:32il nie toujours le troisième.
30:33Pour le reste, il répète qu'il est malade
30:35et attribue ses crimes à des pulsions
30:37qu'il ne peut pas contrôler.
30:39À propos d'Émilie Lietard,
30:42il déclare
30:43« J'étais parti pour la violer,
30:45elle m'a laissé entrer,
30:46j'ai perdu tout contrôle,
30:47je l'ai planté avec mon couteau. »
30:49Au sujet de Concheta Tarabella,
30:51il a les mêmes paroles.
30:52« Je suis parti pour la violer,
30:54elle habitait seule,
30:55c'était ma voisine,
30:56il fallait que je la tue
30:57parce qu'elle me connaissait. »
30:58Les enquêteurs indiquent
30:59que Dobioul leur a raconté ses crimes
31:02avec une certaine délectation.
31:04« Une sorte de jouissance ! »
31:05On a beau en voir de toutes les couleurs,
31:08cela était difficile à entendre,
31:10se souvient le commissaire Georges Zicot.
31:13Mercredi 14 octobre,
31:14la cour examine à huis clos
31:15les violences sexuelles
31:16imposées par Stephen Dobioul
31:18sur son neveu de 6 ans.
31:19L'accusé dit avoir été violé
31:21par son frère aîné
31:22quand il avait une dizaine d'années.
31:24Selon lui, c'est cet événement
31:25qui expliquerait sa dérive psychotique.
31:28Pour le reste,
31:29sa vie est une suite d'échecs,
31:30sentimentaux,
31:31professionnels,
31:32des relations sexuelles sans lendemain,
31:34avec des hommes,
31:35mais aussi avec un enfant.
31:36Sur une vidéo retrouvée
31:38par les enquêteurs,
31:39il se filme nu
31:40et il clame
31:41« J'ai envie de violer ! »
31:43Avant que les jurés se retirent,
31:45son avocat,
31:45maître Michael Donatangelo,
31:47lui demande
31:48« Pour une fois,
31:49relevez la tête,
31:50regardez les personnes qui sont là ! »
31:52L'accusé présente ses excuses
31:53même si, dit-il,
31:54les familles ne les accepteront pas.
31:57Stephen Dobioul est condamné
31:58pour les trois meurtres
31:59et l'agression sexuelle de son neveu
32:01à la perpétuité.
32:04Jean-Christophe Adnet,
32:06vous êtes avec nous
32:06dans cette heure du crime,
32:07journaliste à la RTBF
32:09et vous êtes l'auteur
32:10d'un grand,
32:11d'un puissant documentaire
32:12sur cette affaire,
32:13l'affaire Stephen Dobioul.
32:15Vous êtes à ce procès,
32:16vous allez être tous les jours
32:18à ce procès,
32:18le suivre de A à Z.
32:20À quoi est-ce qu'il ressemble,
32:20Stephen Dobioul ?
32:21Parce que là,
32:21vous le découvrez en chair et à nos,
32:23j'ai envie de dire.
32:24Alors, vous l'avez évoqué déjà,
32:25il a considérablement grossi.
32:28J'ai eu l'occasion
32:29de rencontrer la greffière
32:31qu'il avait reçue au départ en 2013
32:35qui me dit,
32:36mais c'est incroyable,
32:37ça n'est même pas le même homme,
32:39presque.
32:40Et après,
32:42alors,
32:42en évitant tout côté sensationnaliste,
32:45évidemment,
32:46mais il est décevant.
32:47Oui.
32:48C'est-à-dire qu'on ne s'adresse.
32:48Il n'a rien à dire, c'est ça ?
32:50Il n'a rien à dire,
32:51il ne dit rien,
32:52il marmonne,
32:54il emploie un vocabulaire
32:55d'une pauvreté
32:57qui ne permet pas
32:59à des victimes
33:00de comprendre
33:01ce qui s'est passé.
33:03Les partis civils,
33:03les victimes,
33:04sont là aussi pour ça,
33:05pour essayer de comprendre,
33:07de pouvoir avancer.
33:08Ils ont face à eux
33:09une espèce de...
33:11On l'entendait dans votre extrait,
33:14c'est Maître Bouchard,
33:15l'un des avocats
33:16des partis civils,
33:17qui disait,
33:18c'est un mollusque,
33:18où on n'a pas de prise,
33:20et c'est décevant
33:23parce que vous n'aurez
33:24pas de réponse.
33:25Oui, et puis même
33:25quand il s'excuse
33:26auprès des victimes,
33:28après, sans doute,
33:28on lui a soufflé à l'oreille,
33:29il faudrait peut-être
33:30dire un mot sur les victimes
33:31parce que lui,
33:31il a oublié tout ça,
33:33ça passe vraiment,
33:34il ne comprend pas,
33:35c'est quelque chose
33:36d'une banalité effrayante.
33:39On a l'impression
33:39à certains moments
33:40même qu'il n'est pas là.
33:41Oui, c'est ça.
33:41À certains moments,
33:42il est invisible.
33:43qu'il est absent,
33:45que c'est presque
33:45le procès d'un autre,
33:47et il se lève
33:49quand on lui demande
33:50de se lever
33:50et le plus souvent,
33:52il acquiesce
33:52à ce que le président lui,
33:55je ne vais pas dire
33:55lui suggère
33:56puisque le président
33:56ne suggère pas
33:57mais quand il pose des questions,
33:58on doit parfois poser
33:59deux ou trois fois
34:00une même question.
34:01Pour le mettre sur les rails.
34:02Pour avoir une demi-réponse.
34:03Oui, c'est ça.
34:04C'est très compliqué.
34:05Effectivement,
34:05vous disiez tout à l'heure
34:06qu'on pouvait dire
34:07que mon nom n'est personne,
34:08c'est ça.
34:09Et effectivement,
34:09c'est presque un fantôme
34:10dans ce box des accusés
34:11même si on le voit,
34:12etc.
34:13Enfin, on voit très mal son visage,
34:14il baisse sans arrêt la tête.
34:17Il n'est pas là
34:18ou en tout cas,
34:18il fuit son procès.
34:19Justement,
34:20docteur Samuel Leistet,
34:21vous êtes avec nous
34:21dans cette heure du crime psychiatre,
34:23spécialisé en psychiatrie
34:24médico-légale.
34:25On a le sentiment
34:26que Dobioul,
34:27il est presque spectateur
34:28de son propre procès.
34:31Complètement.
34:33Parfois,
34:33on a des personnalités
34:34qui sont comme ça,
34:36spectatrices.
34:36Parfois,
34:37on en a d'autres
34:37qui vont essayer même
34:38au cours d'un procès
34:39de prendre l'ascendant.
34:41Chez M. Dobioul,
34:42on a plutôt
34:42quelqu'un en retrait passif,
34:45spectateur,
34:45effectivement,
34:46de sa propre destinée.
34:48Maître Michael Donatangelo,
34:50évident,
34:50vous êtes là à ce procès
34:51et vous défendez
34:52Stephen Dobioul
34:53et vous allez avoir
34:54beaucoup de travail.
34:55Bravo,
34:56parce que c'était
34:57assez compliqué.
34:58On le disait
34:59avec Jean-Christophe Adnet
35:00à l'instant,
35:00finalement,
35:01votre client
35:01ne dit rien,
35:03il n'explique pas grand-chose,
35:04c'est très décevant.
35:06Non.
35:07Il se pose des questions,
35:10il n'a pas les réponses
35:10non plus et donc...
35:13Stephen Dobioul,
35:14tu l'as fait ?
35:15Oui,
35:15je l'ai fait,
35:15point final,
35:16c'est tout.
35:16Il n'y a pas d'explication,
35:17il ne s'est pas donné
35:17d'explication.
35:19Il ne donne pas
35:20d'explication,
35:21effectivement.
35:22Maître Donatangelo,
35:24vous allez dire,
35:24je crois,
35:26en marge de ce procès,
35:27vous allez dire,
35:28c'est un garçon
35:28qui est tout à la fois
35:30monstrueux
35:31et normal.
35:34Alors,
35:34pourquoi monstrueux ?
35:35Je vais vous dire pourquoi,
35:36parce que par rapport
35:36à la gravité des faits,
35:37par rapport à ce qu'on lui a reproché,
35:38par rapport à ce qu'il a fait,
35:39donc s'en prendre
35:41à trois dames
35:42et à tout le moins
35:42à deux meurtres
35:43qui sont reconnus
35:43vis-à-vis des deux dames,
35:46les avoir violées
35:47parce qu'il a eu
35:48des rapports sexuels
35:49avec elles
35:49qui étaient non consentis,
35:51c'est ce qui fait
35:52qu'il est monstrueux
35:52et puis les faits
35:53vis-à-vis de son filleul
35:54en font qu'on l'a qualifié
35:56de monstre.
35:57Maintenant,
35:58à la fois normal
35:58et monstrueux,
35:59normal parce que
36:00c'est vraiment un garçon
36:01qui ne m'a pas posé
36:02de difficultés.
36:04Docteur Samuel Lechtate,
36:05ce que dit
36:06Maître Donatangelo
36:07est très intéressant
36:08et on l'entend parfois
36:09dans des procès
36:10aux assises
36:10et notamment
36:11sur les serial killers,
36:13sur les tueurs en série,
36:14à la fois normal
36:15et monstrueux.
36:17C'est effectivement
36:18une constante
36:19chez les tueurs en série ?
36:21Ça,
36:22c'est toujours
36:23le décalage
36:26entre le fantasme
36:28du monstre,
36:29c'est-à-dire
36:30de quelqu'un
36:30qui va tuer
36:31de sang-froid
36:33ses femmes
36:34et la représentation
36:36réelle des choses.
36:37Et je pense
36:38que quand on voit
36:40comment il se présente
36:41au procès,
36:42où il est mutique,
36:44patibulaire,
36:45perdu,
36:47c'est ce décalage
36:48qu'il y a
36:49entre cette personnalité
36:51très problématique
36:53et une autre
36:54qui est très passive,
36:57finalement,
36:58très en retrait.
36:59Très en retrait,
37:00c'est exactement ça
37:01parce que,
37:02évidemment,
37:03il est toujours
37:03un peu à côté
37:04de la plaque,
37:05d'Aubioul.
37:06Et on a l'impression
37:07qu'il ne sait même pas
37:08ce qu'il fait là.
37:09Jean-Christophe Adnet,
37:11quelle est sa réaction
37:12quand le verdict tombe ?
37:13Est-ce qu'il comprend
37:14au moins ce verdict ?
37:15Il part en prison
37:16pour sa vie entière ?
37:18Je pense qu'il le comprend,
37:19je pense qu'il s'y attend
37:20et la réaction
37:22ne surprendra personne.
37:24Elle est à peu près
37:24absente,
37:25c'est-à-dire
37:26qu'il est absent
37:26depuis plusieurs jours
37:27dans ce procès.
37:29il écope
37:31d'une des peines
37:33les plus lourdes
37:33du code pénal belge,
37:36si pas la plus lourde,
37:38et la réaction
37:39n'est pas là.
37:41Mais j'entendais
37:42vos autres interlocuteurs
37:43en parler,
37:44mais il faut savoir aussi
37:44que Steven Dobioul,
37:46pour moi,
37:46parfois,
37:47il n'a pas les mots.
37:48Le vocabulaire,
37:49tout simplement.
37:50C'est-à-dire que le fait
37:51de ne pas avoir les mots,
37:52est-ce que quand vous
37:52n'avez pas les mots,
37:53vous êtes capable
37:54de vraiment intellectualiser
37:56ce qui vous arrive
37:57devant un président
37:58de cour d'assises
37:59devant des jurés,
38:00il n'utilise pas
38:01le mot poignardé,
38:02il dit je l'ai planté.
38:03Je l'ai planté, oui.
38:03Est-ce que vous parlez
38:04comme ça,
38:05dans un procès
38:06où on vous accuse
38:07d'un meurtre,
38:07on ne dit pas planté,
38:08on essaye d'employer
38:10les bons termes,
38:11je pense que lui estime
38:12que le terme
38:12d'enfoncer un couteau
38:13dans le corps d'une dame,
38:14c'est planté.
38:16Je pense qu'il n'a pas les mots,
38:17et n'ayant pas les mots,
38:18il n'y a finalement pas
38:19les réactions
38:20quand on disait
38:21que c'est un geek.
38:22C'est quelqu'un
38:23qui a passé sa vie
38:24à fumer des joints
38:25et à jouer
38:25à un jeu vidéo.
38:28Perpétuité,
38:29mais encore bien
38:30des interrogations.
38:32Steven Dobioul,
38:33le tueur du 20 juin.
38:35Un danger pour la société,
38:36une effrayante capacité
38:38pulsionnelle.
38:40L'enquête de L'Heure du Crime.
38:41Je vous retrouve
38:41tout de suite sur RTL.
38:43L'Heure du Crime,
38:44c'est avec
38:45Jean-Alphonse Richard
38:46sur RTL.
38:47Pensez à covoiturer.
38:5014h15h.
38:51C'est L'Heure du Crime
38:52sur RTL.
38:53Avec Jean-Alphonse Richard.
38:55Dans l'Heure du Crime,
38:56aujourd'hui,
38:57l'affaire Steven Dobioul,
38:58ce jeune Belge
38:59a été condamné
39:00à la perpétuité
39:00en 2015.
39:01Il avait tué
39:02en 8 ans
39:03trois voisines
39:04des femmes d'Agemur
39:06dans une cité
39:07de Charleroi.
39:08Il ne sortira
39:08sans doute
39:09jamais de prison.
39:12Steven Dobioul,
39:13qui avait commis
39:13son premier meurtre
39:14à l'âge de 18 ans,
39:15est toujours en détention.
39:17Le psychiatre
39:18qu'il avait examiné
39:19avait décrit
39:19un individu
39:20qui représente
39:21un danger réel
39:22pour la société.
39:23Un homme
39:24qui affiche
39:24une façade aimable,
39:26voire gentille,
39:26mais qui cache
39:27une effrayante
39:29capacité
39:29pulsionnelle.
39:32Steven Dobioul
39:33a été condamné
39:33pour trois meurtres.
39:34Il a toujours refusé
39:35de reconnaître
39:36le troisième,
39:37celui de Martine,
39:38la mère de l'un
39:39de ses meilleurs amis.
39:40Ce dernier,
39:41Adrien Verweck,
39:43en larmes,
39:43au cours du procès,
39:45aura espéré
39:45jusqu'au bout
39:46et en vain
39:47connaître la vérité
39:48sur la mort de sa mère.
39:49Ce sera toujours,
39:51à mon avis,
39:52un gros point d'interrogation.
39:54Qu'est-ce qu'il a fait ?
39:55C'est sur des similitudes
39:57qu'on l'a condamné.
39:59D'où j'ai toujours
39:59un point d'interrogation,
40:01mais il ne m'a pas regardé
40:02en me disant la vérité.
40:03Il ne me disait pas la vérité.
40:06C'est la voix très émue
40:09d'Adrien Verweck,
40:10le fils de Martine Vendepute.
40:12C'était dans l'émission
40:13« Faites entrer l'accusé »,
40:15le fils de la troisième victime,
40:17cette victime qui avait été oubliée
40:18et qu'on a retrouvée
40:19au fil des années.
40:21Jean-Christophe Adnet,
40:22vous nous accompagnez
40:23depuis le début
40:24de cette heure du crime
40:25pour mieux connaître
40:27le profil de cet homme,
40:28Steven Dobioul,
40:29et puis cette dérive étonnante,
40:31le tueur du 20 juin,
40:33vous êtes journaliste
40:33à la RTBF,
40:35vous connaissez parfaitement
40:36ce dossier,
40:36vous l'avez suivi.
40:39Il va tuer,
40:39il va tuer donc trois fois
40:40et avant qu'il ne soit arrêté,
40:43enfin,
40:45eh bien il va continuer
40:46à essayer d'appâter des femmes
40:48et à se rapprocher
40:49de certaines femmes,
40:50toujours évidemment,
40:51parce qu'on l'a dit,
40:51c'est un gros feignant,
40:53toujours évidemment
40:53dans la cité,
40:55dans l'immeuble d'à côté.
40:56Ce qui est en tout cas
40:57tout à fait certain,
40:58c'est qu'il y a une dame
40:58qui s'appelle Christine Blick,
41:00qui a le même profil
41:01que les victimes précédentes,
41:03qui est peut-être
41:04un peu plus,
41:05comment dire,
41:06un peu plus dynamique,
41:07peut-être un peu moins abîmée
41:08par la vie,
41:09un peu plus,
41:10comment dire,
41:12un peu plus vive,
41:16mais elle a appris
41:17pendant l'enquête
41:19que des SMS anonymes
41:21qu'elle recevait
41:21étaient émis
41:23par Stephen Dobule.
41:24Stephen Dobule avait volé
41:25le portable
41:26d'un de ses autres amis
41:28pour envoyer des SMS
41:29à caractère sexuel
41:31à cette dame
41:32qui était également
41:32la mère d'un de ses amis,
41:34qui habitait également
41:35dans la cité Chauster
41:36et elle,
41:37très clairement,
41:38elle se dit
41:38qu'elle l'a échappée belle.
41:39Elle se voit
41:40comme la quatrième victime potentielle
41:42si on n'avait pas arrêté
41:43Stephen Dobule
41:44après les trois premières.
41:45C'est ce que vous croyez.
41:46Vous pensez qu'il aurait
41:47quatrième victime,
41:49on n'était pas loin.
41:50Écoutez,
41:51si vous entendez
41:51certains enquêteurs
41:53qui évidemment
41:54vous disent ça
41:55plutôt dans un couloir
41:58que devant une caméra,
41:59mais ils vous disent
42:00il est probable
42:00que Stephen Dobule
42:01est même peut-être
42:02tué ailleurs.
42:03On n'en saura
42:04un peu jamais rien.
42:06Ou peut-être un jour
42:06s'il y a un ADN
42:07qui match, etc.
42:08On peut toujours...
42:09Allez savoir.
42:10Mais en tout cas,
42:11le fait que Christine Blic,
42:12par son profil,
42:13par sa proximité géographique,
42:16par sa solitude également
42:18et par le fait simplement
42:19qu'elle a en plus reçu
42:21elle de manière explicite
42:23des SMS
42:24qui lui proposaient
42:26des relations sexuelles,
42:28on se dit qu'elle était
42:30dans le collimateur en tout cas.
42:31Vous avez raison.
42:31Elle était dans sa ligne de mire
42:33et il était prêt
42:35sans doute à récidiver.
42:38Jean-Christophe Adnet,
42:39vous avez côtoyé
42:41lors du procès
42:42et puis lors de votre enquête
42:43pour un documentaire
42:45sur la RTBF.
42:47Vous avez contacté
42:48des victimes,
42:49vous les avez vues,
42:50vous avez vu ces familles.
42:52Comment sont-elles sorties
42:53de ce procès,
42:53de cette affaire ?
42:55Alors pour la plupart
42:55très frustrés
42:56de par l'attitude
42:58de Stephen Dougill
42:59qui effectivement
42:59n'ayant rien expliqué
43:00vous sortez
43:01de ce genre d'affaires.
43:03ça m'est arrivé
43:05de traiter d'autres affaires
43:07devant des cours d'assises
43:09où vous avez parfois
43:09une forme de soulagement
43:10de la part des partis civils,
43:12de la part des victimes
43:13qui ont pu avoir
43:14des explications,
43:15qui ont pu avoir
43:15des apaisements,
43:17qui ont pu avoir,
43:18voilà,
43:18même ne serait-ce qu'avoir
43:19la parole.
43:20Ici,
43:21vous vous retrouvez,
43:22je me souviens,
43:22du fils de Mme Tarabella
43:24qui était venu d'Italie
43:26spécialement
43:27pour ce procès.
43:29c'est un monsieur
43:30qui était détruit
43:31en plus l'honneur
43:33de sa maman
43:33avait été sali
43:35par Stephen Dougill
43:36qui l'accusait
43:37de coucher volontiers
43:40etc.
43:41Voilà,
43:42donc je pense
43:42qu'Adrien Verwack,
43:43le fils de Martin Vandepule
43:45on a entendu là,
43:46puisque Stephen Dougill
43:48n'a pas avoué,
43:49il est sorti
43:50avec une énorme frustration
43:52également,
43:53donc finalement
43:55c'était beaucoup
43:55de frustration
43:56selon moi
43:57du côté des partis civils.
43:59Il y a beaucoup de douleurs
44:00effectivement.
44:01Énormément.
44:01C'est des familles
44:02qui ont été marquées
44:02à vie
44:04effectivement
44:05par cette histoire
44:06et dans cette cité
44:06où tout le monde se connaît
44:07vous l'avez très bien expliqué
44:09tout le monde se connaît
44:10tout le monde est solidaire
44:11et on a trouvé
44:12qu'il y avait
44:12dans cette cité
44:13qu'il y avait un assassin
44:14et qu'il y avait un tueur en série.
44:17Maître Michael Donatangelo
44:18vous êtes également avec nous
44:19dans l'heure du crime
44:20vous êtes l'avocat
44:20de Stephen Dougill
44:22on a du mal à le saisir
44:24et je pense que vous aussi
44:25je ne vous fais pas offense
44:26mais je pense que vous aussi
44:26vous avez du mal
44:27à le comprendre
44:28de ce garçon
44:28quels souvenirs vous avez
44:30que vous gardez
44:31de cet homme ?
44:34Un garçon poli
44:35qui ne colle pas
44:36au personnage
44:36qu'on veut faire
44:38en sorte que ce soit un monstre
44:41mais ça ne colle pas
44:41du tout au personnage
44:42que j'ai en face de moi
44:43et c'est quelqu'un
44:45qui quand on lui dit
44:46quelque chose
44:46il reconnaît tout de suite
44:47il ne pose pas de difficultés
44:48vraiment c'est quelqu'un
44:50qui ne m'a pas posé
44:50la moindre difficulté.
44:52Jean-Christophe Annet
44:53un petit mot là-dessus
44:54on n'a pas réussi du tout
44:55à le décrypter cet homme.
44:57Ben non écoutez
44:58je pense que la réponse
45:00que j'ai le plus entendue
45:01à des questions
45:02que le président
45:03de la cour d'assises
45:03lui a posé
45:05c'était
45:05je ne sais pas
45:06je ne sais pas
45:07je ne sais pas
45:10donc à un moment donné
45:10vous vous dites
45:11qu'est-ce que vous pouvez
45:12tirer de ce type
45:13de personnalité
45:15voilà
45:16il ne sait pas
45:17il n'explique pas
45:18alors est-ce qu'il ne veut
45:19pas expliquer
45:19est-ce qu'il n'est pas capable
45:20de l'expliquer
45:21ça moi je n'ai pas
45:22la réponse malheureusement
45:23Quelle trace ça a laissé
45:25vous êtes de Charleroi
45:26vous vous connaissez bien
45:27vous nous avez dit
45:27vous habitez
45:28à côté de cette cité
45:31Quelle trace
45:32ça a laissé
45:33cette affaire
45:34dans la ville
45:34parce qu'à un moment donné
45:35on s'est dit
45:36mais est-ce qu'on s'est dit
45:37il y a un tueur
45:37dans la ville
45:38on commençait à se poser
45:39des questions
45:40Alors pas vraiment
45:41parce qu'en fait
45:42Stephen Dobule
45:44on a découvert
45:46les meurtres de Stephen Dobule
45:47au moment où il s'est fait arrêter
45:48c'est-à-dire que vous n'avez pas eu
45:49une série de meurtres
45:50comme ça peut arriver parfois
45:51vous avez une série de meurtres
45:52dans un quartier
45:53dans une ville
45:54et puis il y a une petite psychose
45:56qui s'installe
45:57et à partir du moment
45:58où la personne est arrêtée
46:00la psychose cesse
46:01ici il n'y a pas eu de psychose
46:03c'est à plusieurs années d'intervalle
46:05et puis Stephen Dobule
46:07il n'est pas très
46:08il n'est pas
46:10comment dire
46:11spectaculaire
46:12il n'est pas très spectaculaire
46:13il y a un peu ça aussi
46:14c'est que la peur
46:15elle a été rétrospective
46:16exactement
46:17on s'est dit
46:17cet homme il était
46:18dans l'immeuble d'à côté
46:19c'est vraiment
46:19mon voisin est un tueur
46:21pour reprendre un être célèbre
46:22et la preuve c'est que
46:23ce à quoi la presse locale
46:25s'est beaucoup accrochée
46:26à un moment donné
46:27c'était le 20 juin
46:27c'était ça qui intéressait beaucoup
46:29c'était le tueur du 20 juin
46:30c'était le rituel du 20 juin
46:32et ça c'est une marque
46:32effectivement
46:33qui est restée
46:33dans cette affaire
46:35Docteur Samuel Leistet
46:37je vous repose la question
46:38que j'ai posée déjà
46:38à Jean-Christophe Adnet
46:39est-ce qu'il aurait continué
46:41selon vous
46:42à tuer au fil
46:43de ses pulsions
46:43cet homme
46:44alors
46:46il n'y avait
46:47pas de raison
46:48pour qu'il s'arrête
46:49donc j'aurais tendance
46:51à dire que
46:52étant donné
46:52la description
46:53qui en a été faite
46:55par le collège
46:56des psychiatres
46:57et des psychologues
46:58et autres
46:59j'aurais tendance
47:00à dire que
47:01pas répondre
47:02de cette manière
47:03en disant
47:03il n'y avait pas de raison
47:04qu'il s'arrête
47:05il était parti
47:05dans une série
47:06dans un cycle
47:07de violence
47:08et je dirais
47:09qu'il n'y avait pas
47:10oui j'aurais probablement
47:12pensé
47:12qu'il aurait poursuivi
47:13ses macabres
47:14activités
47:16merci beaucoup
47:17docteur Samuel Leistet
47:19Jean-Christophe Adnet
47:20et maître
47:21Michael Donatangelo
47:22d'avoir été
47:22les invités
47:23aujourd'hui
47:24de l'heure du crime
47:24merci à l'équipe
47:25de l'émission
47:25rédactrice en chef
47:26Justine Vigne
47:27aux préparations
47:28Lisa Canales
47:28Pauline Descillons
47:29réalisation en direct
47:31de l'économie
47:32de l'économie
47:33de l'économie
47:34de l'économie
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