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  • il y a 13 heures

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00:00Véronique Jacquet est là, bonsoir Véronique.
00:03Bonsoir Pierre, bonsoir à tous.
00:04Journaliste politique à CNews, bonsoir Jules Torres.
00:07Bonsoir Pierre De Villeneau.
00:08Journaliste politique au JDD, bonsoir Louis Dragnel.
00:10Bonsoir Pierre.
00:11Chef du service politique d'Europe 1.
00:13Et Tugdual Denis.
00:14Bonsoir.
00:15Bonsoir chef.
00:15Le meilleur.
00:16Tugdual.
00:17Directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles.
00:20Et pour commencer ce premier plateau, nous saluons Justine Gerbeau.
00:23Bonjour.
00:23Bonsoir.
00:24Vous êtes porte-parole de la direction de l'administration pénitentiaire.
00:27Je le disais en titre, cette opération dans les prisons de Gérald Darmanin.
00:32On va en parler dans un instant.
00:33L'administration pénitentiaire, d'abord, Justine Gerbeau a été échaudée, choquée
00:38par cette permission de sortie pour Waïd Ben Faïza à 700 km de la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieille.
00:46Voilà donc Gérald Darmanin qui revient avec une nouvelle série, comment dirais-je,
00:53pas de restrictions mais de fouilles dans les prisons.
00:57Comment est-ce qu'on le vit ça ?
00:58Comment est-ce que dans l'administration pénitentiaire, où on fait au mieux, où on travaille au jour le jour,
01:02comment est-ce qu'on vit ces coups de pied dans la fourmilière ?
01:08L'administration pénitentiaire est habituée depuis plusieurs années à avoir aussi une réaction assez vive de l'opinion publique,
01:20de ce qui peut se passer et de ce qui peut être médiatisé comme événement.
01:27Effectivement, la nouveauté, c'est qu'on a effectivement beaucoup d'opérations qui sont aussi largement médiatisées.
01:36Vous voulez saluer ces opérations ?
01:37Elles sont importantes, c'est important aussi de mettre en lumière l'action quotidienne des personnels,
01:44l'action quotidienne de l'administration pénitentiaire pour garantir la sécurité des établissements,
01:48la sécurité des personnels et par là même la sécurité de la société.
01:53Donc effectivement, le fait que toutes ces opérations puissent être mises en lumière,
01:57que le ministre soit très engagé aussi sur la question pénitentiaire
02:02et puisse obtenir aussi très concrètement des crédits de l'argent
02:07pour pouvoir faire des choses au sein des établissements pénitentiaires.
02:10Je rappelle que la semaine dernière, lors de son déplacement au centre pénitentiaire de Paris-La Santé,
02:16le garde des Sceaux a annoncé son plan d'étanchéité,
02:21son plan zéro portable sur les établissements pénitentiaires.
02:24Voilà, c'est aussi un projet important et avec un coût important.
02:30Si vous le voulez bien, écoutons Gérald Darmanin ce matin sur cette opération zéro portable.
02:34C'est un enjeu national qu'il n'y ait pas de téléphone portable dans les prisons.
02:37Bien sûr, dans le terrorisme et le narcotrafic,
02:38on a vu que M. Abdeslam aurait pu préparer un attentat de sa prison, je mets du conditionnel.
02:42On sait que de sa prison, on commande des assassinats à Marseille et ailleurs.
02:46Mais on a aussi dans nos prisons des gens qui sont condamnés pour violences conjugales
02:49et qui appellent leur ex-femme ou leur ex-petite copine pour les harceler.
02:52Cette situation est absolument inacceptable en tant que Français, en tant que ministre.
02:56Je ne l'accepte pas et je changerai profondément avec l'aide des agents pénitentiaires
03:00qui font un métier très difficile.
03:02Cette naïveté qui nous a jusqu'à présent été la nôtre dans les prisons françaises.
03:06Je note le mot naïveté.
03:07Louis Dragnel.
03:09Vous en avez un tout petit peu parlé tout à l'heure.
03:11C'est la question de l'opinion publique, la perception des Français de votre action.
03:15Est-ce que dans certaines critiques que vous entendez,
03:17il y en a certaines que vous jugez fondées ?
03:20Sur le laxisme judiciaire, sur quand on entend par exemple des permissions
03:25qui heurtent un peu l'opinion publique,
03:27même si on sait bien qu'elles sont effectuées dans le cadre du droit.
03:30Vous voyez le...
03:31Justine Gerbeau, porte-parole de la direction de l'administration pénitentiaire, sur Europe 1.
03:35Oui, alors il y a évidemment des choses...
03:39Enfin voilà, on comprend bien sûr qu'il y a des choses qui peuvent être choquantes.
03:41Il y a des choses aussi qui parfois sont incomprises, mal comprises.
03:45Mais enfin on peut...
03:46Est-ce qu'il y a de la naïveté, comme le dit le garde des Sceaux ?
03:48Alors je ne parlerai pas de naïveté, mais en tout cas il y a une réalité aussi de faille,
03:55de choses qui fonctionnent bien et des choses qui fonctionnent mal.
03:58Il faut aussi pouvoir le dire.
03:59Je comprends aussi effectivement qu'il y ait une réaction vive de l'opinion publique
04:03et du garde des Sceaux, quand on voit qu'effectivement au sein des détentions
04:07on peut trouver des téléphones portables
04:09et que les activités criminelles ont pu être poursuivies par certaines personnes détenues.
04:14Bien sûr que c'est choquant, c'est choquant aussi pour nous
04:16et ça met aussi en péril la sécurité des personnels pénitentiaires
04:21qui au quotidien prennent en charge les personnes détenues.
04:23Mais alors justement une question sur les téléphones portables,
04:24parce qu'il y a toujours ce chiffre qui interpelle.
04:27Gérald Darmanin, il y a une semaine, a évoqué le fait qu'en 2024,
04:30il y a eu 80 000 saisies de téléphones portables.
04:32Vous qui travaillez dans l'administration pénitentiaire,
04:36concrètement, pourquoi est-ce qu'il y a autant de téléphones portables en prison ?
04:40Et sans rentrer dans des débats ou des polémiques,
04:42mais qu'est-ce qu'il y a de compliqué dans une prison
04:44à contrôler les téléphones portables ?
04:48Il y a effectivement plusieurs failles qui ont pu être identifiées,
04:52plusieurs leviers qui ont pu être identifiés
04:54et qui ont pu permettre l'introduction de ces téléphones portables.
04:58Il y a déjà des failles architecturales, on va dire structurelles,
05:03qui ont pu être détectées.
05:04Et c'est d'ailleurs ce qui a motivé le garde des Sceaux à annoncer à Paris La Santé,
05:08comme je le disais tout à l'heure, ce plan étanchéité,
05:10avec un renforcement de la sécurité des établissements pénitentiaires.
05:13Il y a déjà plusieurs établissements,
05:15on a aussi un parc immobilier pénitentiaire qui est vieillissant.
05:17C'est compliqué de poser des brouilleurs, par exemple ?
05:24C'est compliqué, ça coûte cher, donc évidemment ça nécessite de l'argent.
05:29Là, avec ce plan zéro portable, il y a 29 millions d'euros
05:33qui ont été débloqués pour pouvoir renforcer la sécurité
05:36en priorité de six établissements pénitentiaires.
05:38Et donc ça a vocation ensuite à s'étendre à d'autres établissements pénitentiaires.
05:42En fait, il y a eu, Justine Gerbeau, il y a eu une avalanche de faits.
05:46Il y a eu la clé USB, l'ordinateur dans la cellule de Salah Abdeslam,
05:52qui est quand même le détenu le plus dangereux de France.
05:54Il y a eu, je le disais tout à l'heure,
05:55ces 700 kilomètres parcourus par Waïd Ben Faïza,
05:58dont on a appris d'ailleurs, information européenne ce matin,
06:01que la mer a été contrôlée pour trafic de stupes.
06:05Le planétarium.
06:06Il y a eu, voilà, il y a des tas de choses,
06:08et vous avez raison de parler de l'opinion publique Jules Torres.
06:11Justement, et dans toutes ces histoires,
06:12on n'arrive pas à savoir où est réellement le pouvoir.
06:15Dans le cas du planétarium, on a une sortie
06:17qui, malgré les demandes du ministre Gérald Darmanin
06:22d'arrêter les activités hors les murs,
06:24en tout cas quand on s'est déjà évadé,
06:26quand on est quelqu'un de dangereux,
06:27on ne va pas au planétarium.
06:29Dans le cas de Salah Abdeslam, là aussi,
06:30on ne sait pas où est le pouvoir,
06:31parce qu'il bénéficie là aussi de droits
06:34dont les Français, je crois, aimeraient qu'il en ait beaucoup moins.
06:37Et dans le cas de Vendin-le-Vieil, là aussi,
06:39on a une cour d'appel qui dit non
06:42à le procureur général qui vous dit
06:45qu'il n'a pas à sortir,
06:47l'administration pénitentiaire vous dit qu'il n'a pas à sortir,
06:49Gérald Darmanin vous dit qu'il n'a pas à sortir,
06:50et pourtant il sort.
06:51Où est le pouvoir aujourd'hui dans nos prisons ?
06:52Et vous oubliez de dire, Jules Thores,
06:54à Mme Gerbeau, qui représente l'administration pénitentiaire,
06:57qu'au bout du bout du bout, il y a vous,
06:59il y a les gardiens de prison.
07:00Nous, on a fait un reportage avec Europe 1
07:02auprès, justement, des gardiens de prison de Vendin-le-Vieil,
07:07ils étaient tous totalement effarés
07:08à l'idée que M. Benfaisa puisse prendre le train,
07:12il est libérable en 2029,
07:13et aller passer à un potentiel d'entretien d'embauche,
07:17alors qu'on est à la fin de 2025.
07:19Il y a plusieurs choses différentes
07:22dans les situations que vous évoquez.
07:25Si on peut revenir sur la permission de sortir
07:27de ce détenu de Vendin-le-Vieil,
07:29sur lequel je me suis largement...
07:30Oui, on vous a vu sur tous les plateaux.
07:32On a senti le service après-vente, quand même.
07:34Je me suis largement exprimé aussi.
07:36Sur toutes les télés.
07:37Effectivement, voilà, là on est sur un autre sujet,
07:40une autre question, mais voilà,
07:42comme je l'ai rappelé à plusieurs reprises,
07:44les détenus de Vendin-le-Vieil ont aussi vocation
07:45à sortir de détention, et donc ce stade
07:48de la préparation à la sortie et de la réinsertion
07:51sera aussi une question à évoquer,
07:54à prendre en considération.
07:55Pour les Français, y compris pour les journalistes,
07:57c'est incompréhensible, dans le sens où on dit
07:59que la prison de Vendin-le-Vieil,
08:00comme celle de Condé-sur-Sartcom,
08:01le futur quartier de haute sécurité
08:03à Saint-Lébron-du-Maroni, en Guyane,
08:05s'est fait pour mettre les principaux narcotrafiquants,
08:08et le gars, on le laisse une journée entière,
08:10errer dans les rues, prendre le train
08:11comme un citoyen lambda, vous comprenez,
08:13on ne peut pas dire ensuite, là, qu'il est extrêmement dangereux.
08:15La gradation de la prison de Vendin-le-Vieil,
08:17qui est faite pour les narcotrafiquants,
08:19qui a été faite exprès, justement,
08:20où on a l'impression que personne ne sort,
08:22où c'est Fort Dox,
08:23ça aurait été une prison, j'allais dire,
08:25usuelle, ordinaire, ça aurait peut-être été différent.
08:28Véronique Jacquet a envie de poser une question.
08:29Oui, Justine Gerbeau,
08:31le garde des Sceaux, Gérald Darmanin,
08:33parle de naïveté,
08:34il parle de la fin des prisons Club Med,
08:37or, on se rend bien compte,
08:39quand même, que le mot magique,
08:41ça reste encore et toujours la fameuse réinsertion.
08:43Qu'est-ce que ça veut dire, la réinsertion,
08:46quand on sait que, finalement,
08:48la prison, c'est de la privation de liberté,
08:51mais qu'ils sortent parfois pire qu'ils ne sont rentrés,
08:54qu'ils sortent, évidemment,
08:55beaucoup plus tôt qu'il ne le faudrait,
08:57et que, finalement, rien n'est réglé.
08:59Et donc, on n'entend jamais
09:00les mots qui devraient être magiques,
09:02et qui devraient être à la base du logiciel,
09:04de tout l'univers carcéral,
09:06c'est-à-dire le mot « réparation »,
09:08« repentir », « travail en prison ».
09:11Merci d'en prendre mon édito, ma chère Léonie.
09:13Non, mais bien sûr,
09:13mais ça me paraît le nerf de la guerre,
09:15c'est-à-dire que le fameux narcotrafiquant
09:18qui est allé chercher du travail à Lyon
09:20pour 2029,
09:22non seulement pas une seconde,
09:24on ne pense qu'il puisse travailler au SMIC,
09:26après avoir gagné des centaines de milliers d'euros par mois,
09:29mais en plus,
09:30il n'aura pas commencé par travailler en prison.
09:32C'est-à-dire qu'il n'y a pas la moindre conscience
09:34du début d'une véritable réhabilitation de l'homme
09:38dans ce qui devrait être cette dignité.
09:39Réponse de Justine Gerbeau.
09:40Alors, comment on gère tout ça ?
09:42Alors, juste, je vais rappeler quand même,
09:44je ne l'ai pas dit tout à l'heure
09:46quand vous l'avez évoqué,
09:46mais je rappelle quand même
09:47que la décision d'accorder une permission de sortir,
09:49c'est une décision judiciaire,
09:50c'est un magistrat qui a pris cette décision,
09:52ce n'est pas une décision
09:52qui appartient à l'administration pénitentiaire.
09:54Je n'ai pas à la regretter ou à la saluer,
09:56c'est une décision de justice,
09:57elle a été prise par un magistrat qui est souverain.
09:59Contre l'avis du directeur de la prison.
10:01Oui, mais l'administration pénitentiaire
10:02n'est pas compétente pour prendre ce type de décision.
10:04Donc, effectivement, l'administration pénitentiaire
10:06émet un avis.
10:07Mais vous auriez aimé dans un monde idéal
10:09que l'administration pénitentiaire
10:10soit compétente pour ce sujet-là ?
10:12En tout cas, elle ne l'est pas.
10:14Je pense que chacun a son rôle à jouer
10:16dans la chaîne pénale
10:17et au ministère de la Justice.
10:20Donc, le juge d'application des peines
10:21aujourd'hui est souverain
10:22pour prononcer ce type de décision.
10:25Et là, il l'a fait.
10:25L'administration pénitentiaire
10:28a mis un avis défavorable
10:29au regard des éléments qu'elle porte,
10:30au regard de la sensibilité qui est la sienne.
10:32Mais c'est même une décision
10:33qui a été portée par deux magistrats
10:35puisque ensuite,
10:36elle a été portée en appel
10:37et confirmée en appel.
10:3918h13, il y a quelqu'un de très poli
10:40et très soucieux des règles.
10:43Il laisse passer les gens avant tout le monde.
10:44C'est une dualité.
10:45Pour la première intervention,
10:45j'attends qu'on me la croise effectivement.
10:47Mais voilà.
10:47Mais alors, ça arrivera après une...
10:48Première pause dans Punchline.
10:50Reste avec nous sur Europe 1.
10:53Punchline.
10:5418h-19h.
10:55Pierre de Villeneuve sur Europe 1.
10:57Juste la réponse sur le repentir.
10:59C'est-à-dire que Véronique Jacquet,
11:01juste avant la pause publicitaire,
11:02vous n'avez pas répondu à cette question.
11:03C'est finalement,
11:05si on va en prison,
11:06c'est parce qu'on a commis une faute
11:07et qu'on doit réparer son erreur.
11:09C'est ça la peine de prison ?
11:11Effectivement,
11:11les deux missions de l'administration pénitentiaire,
11:13c'est évidemment la garde,
11:14la garde, la surveillance,
11:16mais aussi,
11:16je parlais de réinsertion.
11:18Donc, on peut mettre aussi
11:18dans cette grande notion de la réinsertion
11:22aussi la question du repentir.
11:23Évidemment, la place des victimes,
11:25la relation aux faits,
11:26tout ça est évidemment pris en compte
11:28dans tout le chemin de la réinsertion.
11:31Cette mission n'est pas du tout occultée,
11:34mise de côté.
11:36Elle est parfois mise en difficulté,
11:38cette réinsertion.
11:39Je rappelle quand même
11:40que l'administration pénitentiaire
11:41fait face à une surpopulation
11:43de ces établissements
11:43qui est quand même considérable.
11:44On accueille actuellement
11:4685 000 personnes détenues
11:47pour environ 62 000 places.
11:49Donc, il y a aussi cette réalité-là,
11:51c'est que pour faire ce travail
11:53d'individualisation, etc.,
11:56on est quand même sur des structures
11:58qui sont particulièrement surencombrées.
12:00Mais pour autant,
12:01ça reste une des missions prioritaires
12:02de l'administration pénitentiaire.
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