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  • il y a 2 jours

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Amusant
Transcription
00:00Cache sur table sur Arabel
00:02Bonsoir, bonsoir à tous, bienvenue dans une nouvelle édition de Cache sur table.
00:22Ce soir, cet hiver, des centaines de personnes sans abri à Bruxelles
00:24risquent de se retrouver sans solution d'accueil
00:27suite à la suppression notamment du financement fédéral du plan Grand-Froid.
00:31Une décision qui suscite l'inquiétude des acteurs de terrain
00:34et qui relance aussi le débat sur les responsabilités politiques
00:37dans la lutte contre la précarité.
00:38Alors que la pauvreté s'aggrave, faut-il craindre une crise humanitaire
00:42chez nous à Bruxelles ?
00:43Que peuvent-ils et que doivent faire les autorités régionales et fédérales ?
00:47Ce soir, on en discute avec nos invités.
00:50Cécile Vincel, PS, députée francophone bruxelloise, bonsoir.
00:53Bonsoir.
00:54Avec nous également, Christyla Boutoutier, députée francophone et maire, bonsoir.
00:58Bonsoir.
00:58Et également, Benjamin Pelletier, administrateur de LAMA,
01:01la fédération des maisons d'accueil et des aides sans abri
01:04et travailleur à Lilo.
01:05Bonsoir Benjamin.
01:06Bonsoir.
01:07Alors, avant d'aller peut-être plus loin, on va planter le décor.
01:10Une question simple pour situer le débat.
01:12Qu'est-ce que c'est ce fameux plan Grand-Froid,
01:14concrètement, pour celles et ceux qui nous écoutent ?
01:17Donc, il y a plusieurs couches, en fait, quelque part, à ce plan Grand-Froid,
01:22alors qu'il ne porte pas le maintenant partout.
01:23Mais ce dont on parle spécifiquement, c'est un plan qui vient,
01:28un financement qui vient du fédéral et qui allait, dans le cadre de la politique
01:31des grandes villes, à cinq grandes villes belges, dont Bruxelles.
01:34Chaque ville recevant une somme plus ou moins équivalente
01:37et qui allait pour que ces villes-là puissent développer des solutions spécifiques
01:41à la période des grands froids hivernaux, vis-à-vis des populations de sans-abri.
01:46Alors, on ne parle pas de montants immenses, parce qu'en fait,
01:48ces plans, ils étaient doublés, voire triplés parfois par d'autres acteurs.
01:52C'est la mosaïque belge, on le sait bien.
01:54Et donc, les régions ont leur propre plan Grand-Froid.
01:56La région bruxelloise a un plan qui s'appelle le froid extrême.
01:59En fait, ce n'est pas grand froid, mais c'est le même principe.
02:01C'est-à-dire, en hiver, on essaie de développer des moyens spécifiques
02:04pour des besoins spécifiques.
02:06Et donc, le plan froid extrême à Bruxelles, il ouvre plusieurs centaines de places,
02:11en plus, pour l'hiver.
02:13Ici, dans le cadre des financements fédéraux qui s'arrêtent,
02:15ce n'était pas la région qui recevait ça, c'était la ville de Bruxelles,
02:19parce que c'était la politique des grandes villes.
02:21Et donc, c'est eux qui subissent cette coupe financière.
02:26En région bruxelloise, il y a aussi un plan Grand-Froid,
02:28en Flandre aussi, etc.
02:30Il y a des villes aussi qui ont des plans qui leur sont propres.
02:34J'ai même, par exemple, la commune d'Etorbeek, ici à Bruxelles,
02:36a elle-même un plan froid communal.
02:39Enfin, voilà, il peut y avoir différentes choses qui existent.
02:42Mais ce dont on parle, là, maintenant, qui est visé par les coupes,
02:43c'est le plan Grand-Froid du fédéral qui allait aux cinq plus grandes villes belges
02:47et qui était donc juste rayé d'un trait,
02:51et unilatéralement, à un mois ou deux début de l'hiver.
02:53On y reviendra dans quelques instants.
02:55Justement, Crisilla Boutiche, le gouvernement fédéral, on le sait,
02:59a décidé de ne plus financer les centries vers nous.
03:02Est-ce que c'est une décision budgétaire ou plutôt idéologique, selon vous ?
03:06Alors, ce que je peux vous dire, c'est que cette décision vient donc du cabinet
03:10de Mme Van Bossoit, ministre NVA au fédéral,
03:14donc qui a pris cette décision, je dirais peut-être de manière assez unilatérale.
03:18Mais nous avons eu, vendredi dernier, en séance plénière,
03:22une longue discussion, un long débat sur ce sujet.
03:25Donc, avec Cécile, on est intervenus toutes les deux pour nos parties respectives.
03:29Et donc, ma question que j'ai posée à M. Marron,
03:33donc ministre bruxellois, qui est compétent en la matière,
03:36c'était de savoir s'il avait contacté Mme la ministre fédérale
03:43pour avoir un peu plus d'infos, etc.
03:45Sa réponse était non.
03:46Alors, ce que je peux vous dire, et aussi j'aimerais rassurer, monsieur,
03:50parce que moi-même, je viens de la ville de Bruxelles,
03:52donc nous avons le plus grand CPS du pays.
03:56Et le président du CPS de la ville de Bruxelles, David Weissmann,
03:59qui vient également de mon parti,
04:02a confirmé que si jamais M. Marron ne prendrait pas ses responsabilités en la matière,
04:08alors c'est bien le CPS de la ville de Bruxelles
04:11qui allait bien sûr prendre le relais et donc compenser cette somme.
04:14Mais je tiens quand même à rappeler que cette compétence à la base,
04:17et selon un décret qui date de 2014 d'ailleurs,
04:20c'est une compétence plutôt régionale et donc elle vient de la COCOM.
04:25Je me tourne vers vous, Cécile Vincel.
04:27Votre parti, le PS a dénoncé cette décision et demande sa suspension.
04:31Qu'est-ce que votre parti propose justement comme, disons, solution alternative immédiatement ?
04:37Alors pour nous, la solution, elle est toute trouvée en fait.
04:39On a beau être dans une lasiane institutionnelle complexe en Belgique,
04:42je pense que si chacun respecte en fait sa part d'engagement et honore ses responsabilités,
04:49et bien en fait, il n'y aurait pas tellement de problèmes.
04:50Et j'ai envie de corriger ce que dit ma collègue Christella à ce propos,
04:54et également ce que vient de dire Benjamin.
04:55Donc quand on parle de la fin du subside accordé aux cinq grandes vies de Belges,
04:59effectivement, pour Bruxelles, il s'agit d'un petit montant de 65 000 euros,
05:02et on verra ce que le président du CPS de la ville de Bruxelles décide de faire.
05:06Mais ce qu'on oublie de mentionner, c'est qu'à côté de cette décision-là,
05:08il y en a une seconde qui concerne en fait la dénonciation de l'accord de coopération,
05:13qu'il est donc le fédéral, à la région bruxelloise.
05:16Et cet accord de coopération prévoyait un montant de 1 million d'euros,
05:201 million d'euros, on parle plus de 65 000 euros,
05:22qui dépasse en fait le plan hivernal,
05:23qui en fait concerne l'hébergement de toute personne sans abri ou mal logée.
05:281 million d'euros, ça représente 110 places en hébergement en région bruxelloise.
05:32Alors j'entends qu'on nous dit, mais la région bruxelloise doit prendre ses responsabilités,
05:36c'est la COCOM, je voudrais quand même mettre quelques chiffres sur la table pour nos auditeurs.
05:40Donc la COCOM en 2013, elle finançait donc cet hébergement à raison de 5 millions d'euros.
05:45Est-ce que vous savez à quelle hauteur on se trouve aujourd'hui au niveau de la région et de la COCOM ?
05:50On est à 125-130 millions d'euros de la part de la région et de la COCOM, ça c'est la réalité.
05:57D'autre part, quand on prend les chiffres du sans-abris ou des personnes mal logées,
06:00vous avez presque 10 000 personnes aujourd'hui qui sont soit dans la rue, soit mal hébergées,
06:05hébergées à titre précaire.
06:07Et bien sur ces presque 10 000 personnes, vous avez à peu près quasiment 30% de personnes
06:11qui sont en fait des demandeurs d'asile.
06:14Or, on sait bien que les demandeurs d'asile relèvent clairement de la politique d'asile et de migration.
06:19Et ça, c'est la compétence du fédéral.
06:21Donc, en réponse à votre question, si le fédéral pouvait assumer sa part de responsabilité
06:26et financer pleinement, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, en fait, l'hébergement de ces personnes,
06:31et bien je pense que la région bruxelloise aurait moins de difficultés à assumer d'autres types d'engagement
06:35qui sont importants pour les Bruxellois.
06:37Benjamin Pelletier, vous êtes un homme de terrain.
06:39Qu'est-ce que cette suppression change concrètement pour les structures comme Lilo ou les membres de Lama ?
06:45En fait, ce qui est vraiment important dans cette mesure-ci, c'est surtout le symbolique.
06:50C'est-à-dire qu'il y a une série de mesures qui sont prises à l'heure actuelle au fédéral
06:53et qui sont des mesures, elles, pas du tout symboliques, qui ont un impact immense sur la grande précarité.
06:58Donc, on estime actuellement avec le refus d'accueil actuel au fédéral
07:02qu'il y a 2 000 personnes en demande d'asile qui ne sont pas logées.
07:05Donc, en fait, grosso modo, on peut caricaturer et dire que c'est 2 000 personnes en plus dans les rues de Bruxelles
07:09qui sont sans logement.
07:11Alors même qu'on a un problème énorme de sans-abrisme à Bruxelles,
07:15le fédéral contribue à le grossir encore.
07:17On a la fin des allocations au chômage qui va faire, en fait, qu'on estime aujourd'hui,
07:22les chiffres des études montrent que 40% de ces personnes qui perdraient le chômage
07:26seraient probablement sans revenus au terme de cette coupure.
07:29Et donc, en fait, de nouveau, il ne faut pas être sorcier pour savoir que ça va augmenter la grande précarité,
07:34ça va augmenter le nombre de personnes à la rue.
07:36Or, on est déjà dans un contexte où le sans-abrisme ne fait qu'exploser,
07:40aussi bien à Bruxelles d'ailleurs que dans les autres villes de Belgique,
07:42ce n'est pas un phénomène qui est propre à Bruxelles.
07:43Mais Bruxelles porte deux fois ce poids-là.
07:46Pourquoi ? Parce que c'est la capitale.
07:48Donc, les politiques du fédéral ont un impact plus fort parce que les demandeurs d'asile,
07:51c'est là qu'ils vont faire leur demande d'asile.
07:52Donc, c'est là qu'après, ils vont rester.
07:53C'est la même chose pour d'autres publics.
07:55Et donc, en fait, on est là à subir les décisions du fédéral
07:59qui nous envoient toujours plus de personnes précaires,
08:03qu'on nous enjoint de loger, de s'occuper, etc.
08:06Alors même que nous, on a de moins en moins de moyens et de moins en moins de possibilités
08:09de sortir ce genre de la rue.
08:11Et donc, oui, quand derrière ce genre de mesures,
08:14le fédéral va couper le peu de finances qu'il donne au secteur,
08:17ça ne passe pas du tout.
08:18Parce que ce n'est évidemment pas couper qu'il devrait faire,
08:20c'est au contraire essayer d'être conséquent.
08:22Et que s'il fait des politiques qui ont des impacts forts sur ce secteur,
08:25il doit aussi alors pouvoir prendre ses responsabilités
08:28et sortir l'argent qui va avec aussi pour soutenir les secteurs qui souffriront de ces décisions.
08:32Et donc là, à l'heure actuelle, ce n'est pas la situation du tout.
08:35Et donc, effectivement, on parle beaucoup de suppression du plan grand froid,
08:37mais ce n'est pas la seule mesure qui a été prise.
08:39C'est aussi la suppression d'un tiers de l'aide au secteur de l'aide alimentaire
08:43et au banque alimentaire.
08:44Là aussi, ce sont les plus précaires qui munificifient cette aide.
08:47Il faut bien se rendre compte qu'à Bruxelles,
08:49on estime qu'il y a 90 000 personnes par an qui ont recours à l'aide alimentaire pour se nourrir.
08:53Donc, on parle vraiment de familles, d'enfants qui ont besoin de ça pour avoir à manger sur la table.
08:58Et c'est là-dedans que le fédéral va les couper un tiers du jour au lendemain.
09:01Donc, on est dans des coupes qui sont symboliquement assez fortement marquées
09:06et qui font vraiment un petit peu peur pour ce que nous réserve le reste de la législature.
09:10Alors, justement, est-ce que vous et les acteurs de terrain,
09:12vous avez été consultés avant cette série d'annonces de suppression et de coupes ?
09:15Non, le fédéral n'est pas tellement à l'écoute des acteurs de terrain,
09:21souvent parce que justement, on nous renvoie que ce sont des compétences régionales
09:24et que c'est aux pouvoirs régionaux avec lesquels on doit dialoguer.
09:27Et donc, dans les faits, la part du temps, c'est effectivement avec les pouvoirs régionaux qu'on dialogue.
09:31Maintenant, là, dans certaines situations, on veut pouvoir aussi dialoguer avec la fédérale quand ça nous touche.
09:37Donc là, effectivement, ils n'avaient pas pris contact avec nous au préalable.
09:39Donc maintenant, nous avons pris contact avec eux.
09:41Cet après-midi, nous étions...
09:42Ce matin, pardon.
09:43Nous étions au devant la tour des finances avec une quarantaine d'organisations du secteur
09:47où nous manifestions.
09:48Et nous avons envoyé un courrier à tout le chef de groupe du Parlement fédéral pour leur demander une rencontre.
09:54Plusieurs ont déjà répondu.
09:56Donc maintenant, on va essayer de se faire entendre et de sensibiliser le niveau fédéral à cette thématique
10:00parce que visiblement, à ce stade-ci, ils ne le sont pas encore.
10:02Christyla Boutuche, une réaction ?
10:04Oui, absolument.
10:06Je tenais donc à un petit peu réagir.
10:08Monsieur a parlé de prendre les responsabilités.
10:10C'est exactement ce que nous demandons à la région, de prendre ses responsabilités et donc de trouver une solution.
10:16Vous avez vous-même dit que le sans-abrisme a explosé.
10:21Les moyens financiers ont augmenté pendant la législature précédente, tandis que les chiffres continuent d'exploser.
10:27Donc ça veut dire qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas comme il faut.
10:30Il faut, à la fin d'une législature, quand même faire un bilan et voir ce qui a marché, ce qui n'a pas marché.
10:36Là où nous, on pourrait encore intervenir, justement, pour essayer d'avoir quelque chose de plus concret en la matière.
10:44Je suis également bien informée en ce qui concerne les personnes sans-papiers parce que nous avons nous-mêmes visité pas mal d'associations, dont Ulysse, dont je parlais tout à l'heure.
10:53Et donc, ils nous ont également informés par rapport à ça.
10:57C'est pour ça que c'est nécessaire d'avoir un dialogue entre la région, entre la ministre fédérale.
11:02Quand j'ai demandé la dernière fois au ministre Marron, justement, s'il a contacté Mme Van Bossoit, il a clairement dit non,
11:10mais qu'il attendait la prochaine réunion interministérielle, justement, pour participer et peut-être instaurer un dialogue avec elle.
11:18Cependant, je peux vous assurer aussi que les CEPAS vont reprendre les relais, parce qu'il y a plus de moyens qui sont accordés du fédéral au CEPAS.
11:29Et donc, je sais qu'il y a plein de projets qui sont en train de se créer, de se mettre en place pour justement aussi accueillir ces personnes-là
11:35qui sont en situation de précarité à Bruxelles et plus spécifiquement à la ville de Bruxelles.
11:40Cécile Vincennes, on entend souvent que les régions doivent prendre le relais.
11:45Est-ce que, d'après vous, c'est réaliste, vu les moyens et vu le timing aussi ?
11:49J'ai évidemment envie de réagir quand j'entends ce genre d'affirmation, puisque je viens de dire en tout début d'entretien
11:55qu'effectivement, la COCOM est passée de 5 millions à 135 millions d'euros pour l'hébergement des personnes sans-abri ou mal logées.
12:04Donc, dire que la région bruxelloise et la COCOM ne prennent pas leur part, c'est quand même difficile à entendre.
12:09Non, j'ai dit qu'il y a eu des financements qui ont été plus élevés qu'auparavant, mais que les résultats n'ont pas suivi.
12:15C'est ça que je suis en train de dire.
12:17Alors, en ce qui concerne l'explosion de la précarité en région bruxellois, je pense qu'on peut s'accorder pour dire qu'en effet,
12:22les conditions de vie des Bruxellois sont en train de s'empirer.
12:25Mais les causes ne sont pas spécialement là où on les cherche.
12:28Je pense qu'honnêtement, quelles sont les causes de cette aggravation de la précarité ?
12:32C'est la crise sanitaire, ça a été la crise énergétique, ça a été l'inflation généralisée.
12:38Et là-dessus, vous allez rajouter les mesures Arizona, qui sont des mesures de casse sociale.
12:42Et donc, c'est vrai que quand, effectivement, on met en place une réforme du chômage à la hussarde, en fait,
12:47sans permettre aux gens de trouver le temps de se réinsérer pour trouver un emploi,
12:51quand on casse les pensions et qu'on pénalise les femmes qui travaillent à temps partiel,
12:56quand on décide de faire un saut d'index, comme ça a l'air d'être un peu à la mode ces jours-ci,
13:00il ne faut pas s'étonner, effectivement, qu'une partie des Bruxellois bascule dans la précarité.
13:05Alors, en ce qui concerne la réforme du chômage, j'aimerais aussi rebondir sur ça.
13:08Donc, le but de cette réforme, nous avons fait une grande campagne sur ça,
13:12parce qu'en fait, le système belge du chômage était complètement obsolète et dépassé.
13:16Nous étions le seul pays dans toute l'Europe à avoir un chômage illimité pour tout le monde.
13:21Donc, du coup, le but de cette réforme-là, c'est justement de permettre d'avoir plus de formation,
13:27un meilleur accompagnement, de plus suivre de près toutes ces personnes
13:31qui sont depuis des années et des années bloquées dans une situation de chômage,
13:35de précarité, sans solution pour les sortir justement de là.
13:39C'est ça le but de cette réforme.
13:40Donc, nous ne voulons pas pénaliser les chômeurs,
13:43comme ont tendance à dire la surpropagande de la gauche,
13:47mais nous voulons justement les aider et mieux les accompagner vers cette recherche de l'emploi.
13:52Oui, alors, la suppression des financements sur ce dossier,
13:56est-ce que la multiplication des niveaux de pouvoir ne finit pas finalement par diluer un petit peu les responsabilités en attendant Godot ?
14:04En tout cas, ce qui est sûr par rapport à ça, c'est qu'effectivement, le problème de cette division de pouvoir,
14:09c'est qu'il y a des pouvoirs qui sont parfois les causes d'un phénomène
14:11et d'autres pouvoirs qui sont censés gérer les conséquences de ce phénomène.
14:14Et ça, à long terme, ce n'est pas possible.
14:16En fait, dans une bonne gouvernance, il faut que ceux qui génèrent un phénomène
14:20soient aussi ceux qui le gèrent, en gèrent les conséquences néfastes.
14:22Or, on sait, ce n'est pas moi qui devrais en parler,
14:25mais les finances de la région brosséloise sont ce qu'elles sont.
14:27On a une menace qui pèse sur la pérennité financière de la région.
14:33Et donc, cette explosion des coûts qu'on fait subir à la région,
14:35effectivement, dont les chiffres ont été cités et qui sont extrêmement importants,
14:39elle n'est pas tenable pour la région.
14:40Or, j'entends qu'on dit qu'on dépense plus, mais il n'y a pas plus de résultats.
14:44Et donc, c'est clair un problème.
14:45Je pense que c'est une démarche qui est très intéressante d'analyser,
14:48effectivement, les processus de financement des secteurs sans-abri,
14:52à quel point c'est efficace ou pas.
14:53Mais ultimement, les phénomènes qui amènent les gens à la rue,
14:57ce ne sont pas les organisations qui viennent en ligne aux personnes sans-abri.
15:00Ce qui amène les gens à la rue, c'est l'absence de logement,
15:03c'est l'absence d'accueil pour les personnes demandeurs d'asile,
15:05c'est l'absence de revenus d'intégration pour les personnes qui en sont rejetées.
15:08C'est ça qui amène les gens à la rue, ce ne sont pas les associations ou les secteurs, évidemment.
15:11Je n'ai pas dit que ce sont les associations.
15:13Non, mais vous avez dit, s'il y a plus de dépenses et qu'il n'y a pas plus de résultats, c'est qu'il y a un problème.
15:17Non, j'ai dit qu'il y a eu plus de financements qui ont été accordés, mais les résultats n'étaient pas là.
15:21Donc, le bilan n'était pas là.
15:22Ce financement n'est pas fait pour gérer les conséquences d'autres choix politiques.
15:27Ils ne sont pas faits pour mettre fin à un phénomène.
15:30Nous, on est là pour gérer les conséquences négatives des politiques.
15:34Les clés du phénomène, ultimement, ce n'est pas nous qui les avons en main,
15:37c'est le niveau de pouvoir fédéral et régional.
15:40Et donc, ça, c'est compliqué de dire aux acteurs de terrain qu'en fait,
15:43le financement est mal placé chez eux vu que ça ne marche pas.
15:46Nous n'avons pas la prétention de résoudre ces problèmes-là.
15:49Là, je le redis clairement et je renvoie la responsabilité au niveau politique.
15:52C'est là que se situent les clés de la situation si on veut endiguer une précarité qui est galopante.
15:59Et là, c'est le cas.
15:59Le dernier dénombrement à Bruxelles, c'était 10 000 personnes sans abri quasiment.
16:03C'est une élimination de plus de 25 % en deux ans.
16:06Depuis une quinzaine d'années qu'on fait ce dénombrement à Bruxelles,
16:10jamais on n'avait augmenté d'une si grande proportion,
16:12alors même que les chiffres, eux, sont beaucoup plus importants.
16:14Donc, je veux dire, si on est tous d'accord sur ce constat,
16:16à un moment donné, il faudrait tous qu'on soit d'accord pour se dire
16:18qu'est-ce qu'on met en place pour endiguer ce phénomène.
16:20Alors, justement, Benjamin Pelletier, cette guéguerre sur le terrain,
16:23ça ne complique pas un petit peu votre travail, la mission des associations ?
16:27Mais, tout en partant d'une guéguerre, nous, ce qui complique notre travail à l'heure actuelle,
16:30c'est qu'effectivement, il y a beaucoup plus de besoins,
16:32donc beaucoup plus de demandes de gens qui arrivent dans nos services
16:34pour demander une place pour se loger,
16:36ou pour demander une place pour manger ou prendre une douche à midi, etc.
16:39et que les services en région brosséloise, ils sont saturés.
16:42Et ils le sont de plus en plus.
16:44Et ça veut dire que, d'une part, le métier devient de plus en plus pénible
16:46pour nos travailleurs et travailleuses,
16:48parce qu'en fait, quand vous avez l'impression de passer plus de temps
16:50à refuser des gens qu'à en aider d'autres,
16:52forcément, ça pèse aussi sur le sens de votre mission au travail, etc.
16:56Ça suscite aussi forcément de la frustration de manière beaucoup plus régulière,
17:02parce qu'en fait, refuser des gens, c'est difficile.
17:03Quand on est à la rue, qu'on a passé la lune d'or
17:05et qu'on a encore reprendre une porte devant la figure
17:08parce qu'il n'y a pas de place, c'est difficile.
17:10Et donc, dans un contexte de ce type-là,
17:12donc un travail qui est plus difficile,
17:14et d'autre part, des moyens là qui, pour le moment,
17:16alors qu'effectivement, on l'a dit, pendant 5 ans,
17:18ils ont plutôt augmenté, mais là, on est dans une séquence depuis un an
17:20où ils sont plutôt en diminution.
17:22Donc, la région Wallonne a déjà coupé dans différents subsides au secteur,
17:26le fédéral coupe dans différents subsides au secteur,
17:28et la région brosséloise, on est toujours suspendu
17:30parce qu'il n'y a pas de gouvernement,
17:31mais là-dessus, il y a quand même différents subsides non récurrents
17:34qui n'ont pas été reconduits parce qu'il y a faute de gouvernement.
17:36Donc, il y a quand même aussi une diminution du financement.
17:38Donc, globalement, le secteur subit une diminution du financement,
17:41alors que la situation, elle, elle s'aggrave.
17:44Et donc là, c'est ce différentiel-là qui est difficile.
17:47Et c'est ça, le vrai enjeu.
17:48Alors, Cécile Vincel, votre parti, l'EPS, est sur la place à Bruxelles.
17:52Pourquoi ? Est-ce qu'on n'a pas, disons, un petit peu anticipé
17:54l'arrêt du financement fédéral ?
17:57Vous ne l'avez pas vu venir ?
17:58Mais non, mais comment on aurait pu voir venir ça
18:01dans la mesure où, comme je l'ai dit,
18:03l'accord de coopération, en fait, de l'époque où Karine Lallieu
18:06était ministre de l'intégration sociale,
18:08ne posait aucun problème.
18:09La compétence du fédéral ne posait aucun problème.
18:11Et spécifiquement, en matière de lutte contre la pauvreté,
18:13j'ai parlé de la politique d'asile et de migration
18:15qui est clairement du ressort du fédéral,
18:18mais le fédéral est compétent aussi en matière de lutte contre la pauvreté
18:20parce que c'est ça qui explique qu'on a effectivement
18:23un ministre de l'intégration sociale
18:25qui est aujourd'hui une ministre NVA qui est Mme Van Bosseud.
18:28Et donc, à l'époque, Mme Lallieu ne voyait aucun problème
18:31à signer cet accord de coopération avec la région bruxelloise.
18:34Et compte tenu des proportions que j'évoquais tout à l'heure,
18:36je pense que c'était compliqué d'anticiper ces décisions
18:39et de voir venir cet arrêt brutal du financement
18:42par le fédéral de la prise en charge de ces personnes,
18:46donc sans abri ou mal logées.
18:48Maintenant, je voudrais quand même apporter une toute petite nuance
18:49par rapport au timing.
18:51Donc, nous avons interrogé Alain Marron à ce propos
18:54et on nous a dit que, en fait, ce subside qui découle
18:57de l'accord de coopération est sauvé pour l'hiver 2025-2026.
19:02Donc, on l'aura encore, heureusement, jusqu'en mars,
19:04donc de l'année prochaine,
19:06mais après, visiblement, il sera totalement supprimé.
19:09Alors justement, ça m'amène à une question suivante.
19:12Est-ce qu'il faut repenser entièrement, disons,
19:14la stratégie hivernale d'accueil et sortir de cette logique
19:18de l'urgence permanente encore et toujours ?
19:21En ce qui concerne tout ce qui est urgent,
19:26nous n'avons rien contre ça parce que la situation est telle
19:29qu'on ne peut pas l'éviter.
19:30Donc, il faut qu'on fasse quelque chose.
19:32Et si ça doit se faire, ça doit se faire maintenant et tout de suite
19:34parce qu'on a affaire à des personnes qui sont en grande détresse.
19:38Par contre, ce que nous prenons encore plus,
19:40c'est de trouver une vision sur le long terme.
19:43Je le disais tout à l'heure, il y a certaines choses
19:45qui n'ont pas marché, d'autres qui marchent mieux.
19:47Par exemple, je pense au Housing First.
19:50Je pense qu'on devrait encore plus investir là-dedans
19:52parce qu'en fait, ça ne répond pas aux demandes
19:55de la population bruxelloise,
19:58donc de toutes ces personnes qui se retrouvent dans la rue aujourd'hui.
20:01On parle d'enfants, on parle de femmes,
20:02on parle de personnes qui sont vraiment en grande détresse.
20:05Donc du coup, l'urgence, oui,
20:08mais une vision sur le long terme,
20:10un plan de lutte contre la pauvreté sur le long terme,
20:13oui, absolument, pour pouvoir justement sortir ces personnes de là.
20:17– Alors, selon vous, l'État ne doit pas trop prendre en charge.
20:21Il faudrait imaginer des solutions alternatives,
20:24décentralisées, du privé, du communautaire,
20:26un plan B, un plan C.
20:27– L'État a toujours un rôle essentiel à jouer.
20:29Et pour moi, il doit absolument agir,
20:31mais aussi assumer ses responsabilités.
20:33D'ailleurs, c'est ce que nous faisons,
20:34nous nous battons justement pour ça.
20:37Mais en tant que libéral, je pense aussi que l'émancipation sociale
20:41ou l'ascension sociale est aussi cruciale.
20:44Et je vais d'ailleurs citer un exemple,
20:46parce que les exemples, c'est ce qui parle toujours le plus.
20:49Par exemple, le président du CPS de la ville de Bruxelles,
20:52David Weissmann, a récemment fait une grande collaboration
20:55avec des littérateurs, justement, pour tous les invendus
20:58qui soient récupérés par le CPS de Bruxelles
21:00et pour qu'ils soient distribués à toutes ces personnes-là.
21:02Donc, ça prouve bien que la collaboration entre le privé et le public
21:07peut fonctionner quand il y a une bonne volonté derrière.
21:09Ceci n'est qu'un exemple parmi d'autres,
21:11mais il est question de tonnes de nourriture qu'on récupère.
21:14Et donc, je pense que c'est un bon exemple
21:16qu'on pourrait suivre pour le reste également.
21:18– Alors, vous voulez peut-être réagir ?
21:19– Oui, absolument, je voulais réagir.
21:20Mais quand on parle de solutions structurelles,
21:22je pense qu'il faut serrer les dispositifs.
21:24Il y a le dispositif, donc, qui est spécifique à l'accueil hivernal,
21:27qui est un accueil one-shot, effectivement,
21:29vraiment tout à fait provisoire.
21:31Il y a le deuxième niveau d'hébergement,
21:33qui sont toutes les structures qui ont été financées
21:36par la COCOM, la région bruxelloise,
21:38donc, c'est l'hébergement d'urgence,
21:39les foyers d'hébergement, les institutions,
21:42les logements non conventionnels comme les squats, etc.
21:44Mais effectivement, ça reste des solutions précaires.
21:46Pour moi, la solution ultime,
21:47la solution radicale, structurelle,
21:50eh bien, c'est l'accès à un logement digne pour tous.
21:53Et de ce point de vue-là, j'ai quand même envie de vous dire
21:55que mon parti se bat depuis toujours
21:57pour permettre à chacun de se loger dignement.
21:59Et ça, vous parlez d'émancipation.
22:02Oui, mais quand vous parlez d'émancipation,
22:04alors, il faut qu'on se mette d'accord là-dessus.
22:05Parce qu'il faut quand même dire qu'on s'est battus
22:07pour produire des nouveaux logements sociaux,
22:09pour répondre, en fait, au problème de la crise du logement,
22:12qui est terrible, en fait, à Bruxelles.
22:13Et qu'est-ce qu'on voit ?
22:14C'est que dans les communes de droite,
22:15on a les plus grandes difficultés du monde, en fait,
22:18à mettre en place des nouveaux logements sociaux.
22:20Donc, c'est compliqué, en fait.
22:21Parce que, voilà, pour danser, il faut deux jambes.
22:23Donc, la région, on peut décider de produire des logements sociaux.
22:26Mais si, effectivement, dans les communes dites libérales,
22:29il n'y a pas moyen de créer des logements accessibles à tous,
22:32c'est compliqué.
22:33Or, c'est la base.
22:34Alors, sortir de l'urgence permanente,
22:37justement, comment y parvenir ?
22:39On y répond dans quelques instants.
22:40Nous bouger surtout pas.
22:41On marque une courte pause.
22:42On se retrouve juste après.
22:43Jusqu'à 20h, c'est Cache sur table sur Arabel.
22:49On retrouve nos invités, Cécile Vincel du PS,
22:52Christella Boutoutier du MR,
22:54et Benjamin Pelletier, administrateur de la Fédération des maisons d'accueil
22:58et des aides au sans-abri,
22:59également travailleur à Lilo.
23:01On parlait de sortir de la logique de l'urgence permanente.
23:04Est-ce que, d'après vous, Bruxelles, capitale de l'Europe,
23:08a besoin, disons, d'un plan, disons, structurel de lutte
23:10contre le sans-abrisme et la précarité au-delà d'un seul hiver ?
23:14Et on a l'impression que c'est la même chanson qui revient chaque année.
23:17Benjamin Pelletier.
23:18Oui, certainement.
23:19En fait, il y a déjà une ébauche de ça qui a été faite.
23:22Les acteurs, aussi bien politiques qu'associatifs, publics, etc.,
23:27se sont mis ensemble sous l'égide de Bruxelles,
23:30les années qui ont, les dernières années,
23:32pour élaborer ce qu'on appelle le master plan de sortie du sans-abrisme,
23:35qui est une espèce de feuille de route, en fait,
23:38initiative qu'on estime relativement réaliste et possible,
23:42ce n'est pas un truc qui plane,
23:43pour essayer, justement, oui, d'inverser la tendance
23:46et de faire recourber la courbe vers le bas plutôt que vers le haut.
23:50Voilà, dans ce plan, il existe.
23:52Les acteurs de terrain, on commence à essayer de mettre en place des choses,
23:56de lancer des groupes de travail, etc.
23:59Maintenant, si on veut avoir un vrai impact, à un moment donné,
24:01il faudra qu'une majorité politique à Bruxelles soit en place
24:04et puisse soutenir ce travail-là.
24:06Donc, demain, c'est indispensable que la future majorité bruxelloise
24:10se fixe ça comme réelle priorité.
24:12Et j'ai l'impression qu'effectivement, en tout cas, j'ose espérer,
24:15mais le fait que le problème devienne de plus en plus évident aux yeux de tous et toutes,
24:20il suffit de sortir en rue pour le voir qu'à Bruxelles,
24:22c'est devenu un problème majeur.
24:24J'espère que ça sera un des points majeurs aussi
24:27sur la feuille de route de ce nouveau gouvernement,
24:29quand il sera élaboré, de se dire maintenant,
24:32on doit faire quelque chose de structurel pour tacler ce phénomène qui est massif.
24:36Pour revenir à la question du plan hiver,
24:37est-ce qu'il ne faudrait pas arrêter l'urgence et faire un travail plus pérenne ?
24:42Alors, c'est évident, longtemps, le secteur a plaidé pour se dire
24:45peut-être qu'on pourrait arrêter le plan hiver et plus faire du financement
24:48sur toute l'année pour différents types de projets.
24:51On a longtemps dit ça et on continue globalement à le dire.
24:53C'est quand même notre conviction profonde.
24:55Mais là, on est face à une telle urgence
24:57qu'en fait, même le plan hiver est indispensable,
25:01voire même doit être renforcé.
25:02Parce qu'à court terme, c'est des gens qui seront dehors.
25:06Et en fait, ça veut dire une mortalité plus élevée.
25:08Ce sont des vies qui sont brisées.
25:10Donc ça, on ne peut plus se permettre de ne pas gérer l'urgence.
25:14Mais ça n'empêche pas qu'il faut quand même du structurel,
25:17évidemment, et c'est par là qu'on en sortira d'ailleurs.
25:18– Qu'est-ce qu'il a à vous de chez ?
25:19– Oui, je voulais juste réagir à ça
25:21parce que j'ai un exemple concret par rapport à ça aussi.
25:23Donc le bourgmestre d'Etherbeek, Vincent de Wolfe,
25:26je pense que c'est en 2021, si je ne me trompe pas,
25:28au 2022, vers cette année-là.
25:30Donc c'était aussi l'urgence.
25:32Et en fait, il avait mis en place tout un dispositif
25:36pour justement essayer d'accueillir encore plus de sans-abri.
25:40Et d'ailleurs, la police avait même reçu un ordre
25:43de prendre ces personnes-là de la rue,
25:45même si elles refusaient pour les placer dans le centre.
25:47Donc il existe vraiment plein de possibilités au niveau communal
25:51quand il y a la volonté de justement réagir en urgence
25:54et surtout quand il est question de questions pareilles.
25:57Je pense que là, ça dépasse vraiment les idées d'idéologie
25:59au parti politique.
26:00Il faut réagir en urgence absolument.
26:03Et ce que je viens de citer, c'est justement un exemple
26:04d'un bourgmestre libéral qui a tout fait à Etherbeek
26:08pour justement essayer de contrôler ce problème-là
26:11dans une période critique.
26:12– Un commentaire, Cécile Vincel.
26:13– Effectivement, j'ai envie de vous dire
26:18qu'on était ensemble en commission sociale santé
26:20quand Bruxelles a eu ses recommandations.
26:23Et il y a une chose qui nous a été dite, en fait,
26:25c'est que tous les niveaux de pouvoir doivent se mobiliser.
26:27Et j'aime beaucoup quand vous dites
26:29que ça doit transcender les clivages politiques
26:31parce que je pense que c'est exactement notre vision.
26:33Mais donc le message de Bruxelles a été extrêmement clair.
26:36Il faut que le fédéral prenne sa part,
26:38le régional, la COCOMM évidemment, joue sa part aussi,
26:42et les pouvoirs locaux.
26:43Et c'est toute cette chaîne, en fait, de solidarité
26:45qui doit pouvoir s'articuler de manière cohérente
26:47pour apporter ensemble les réponses
26:49à ces phénomènes de précarité.
26:51Mais si on tombe d'accord là-dessus,
26:52je pense qu'on a fait un grand pas en avant.
26:53– Voilà, ne bougez surtout pas.
26:54Une petite pause de réclame.
26:56Et on se retrouve, je vous promets,
26:56c'est la dernière, juste pour la troisième
26:58et dernière partie de Cache sur table.
27:00On a tout de suite.
27:01– Et on retrouve nos invités,
27:05on en parlait tout à l'heure,
27:07en off, les CPS qui sont surchargés.
27:10Est-ce qu'on peut continuer à s'appuyer sur ces CPS
27:12comme dernier rempart contre l'exclusion ?
27:15On parle toujours de dernier filet.
27:17On a l'impression que ce filet pourrait un jour céder,
27:20Benjamin Pelletier.
27:22– En tout cas, c'est sûr que les CPS,
27:23c'est un acteur majeur incontournable
27:25qui doivent pouvoir jouer leur rôle,
27:27qui, dans la mesure de leurs moyens,
27:29je crois, font le maximum
27:30pour essayer de jouer ce rôle.
27:33Maintenant, ce qu'on constate,
27:33c'est qu'en région bruxelloise,
27:34il y a quand même plusieurs CPS
27:36qui sont vraiment en grande souffrance.
27:38Non seulement en souffrance financière
27:40et donc qui sont obligés de couper
27:41dans les services, etc.,
27:43mais aussi qui font face
27:44à des problèmes de recrutement de personnel.
27:47On sait qu'il y a une pénurie
27:47de travailleurs sociaux.
27:49Donc voilà, on sait aussi
27:51que les services sont toujours
27:52financés à hauteur des besoins.
27:56Et donc on est face parfois
27:57à des situations contrastées
27:58où des communes ont un peu plus de moyens
28:00et ont la capacité de mettre en place
28:02via les CPS des vraies politiques
28:04vis-à-vis du sans-abrisme
28:05qui sont tout à fait louables,
28:08intéressantes, qui apportent un plus.
28:10Et puis d'autres qui n'ont pas
28:11ces moyens-là.
28:12Et puis alors, il y a carrément
28:13d'autres communes où les CPS
28:15essayent au maximum
28:16de ne pas avoir à gérer
28:18les publics sans-abris.
28:19Donc ils refusent les arrêts
28:20de référence,
28:21ils refusent de donner des RIS
28:24à des personnes qui n'ont pas
28:25un logement
28:26qu'ils estimeraient
28:28OK pour eux, etc.
28:29Et donc ce qui fait que
28:30certains CPS doivent apporter
28:31plus de poids que d'autres.
28:33Et donc oui, les CPS ont un rôle
28:35à jouer et il faut qu'ils puissent
28:36le jouer en toute transparence.
28:38Et il faut là aussi
28:39qu'il y ait peut-être plus
28:40de cadres
28:41qui encadrent cette action-là.
28:43Alors justement,
28:45Cécile Vincel,
28:45on ne risque pas d'assister
28:46disons à un goulot d'étranglement
28:48justement vers ces CPS ?
28:50Mais si, complètement.
28:51Pour reprendre l'exemple du chômage,
28:53la réforme du chômage
28:53dont on a parlé tout à l'heure,
28:55la Fédération bruxelloise
28:56des CPS a fait des projections,
28:57je ne vais pas rentrer
28:57dans tous les détails techniques,
28:59mais de manière vraiment fiable
29:01et précise,
29:02la Fédération a estimé
29:03que cette réforme du chômage
29:05allait engendrer en fait
29:06un basculement
29:07de 45 000 chômeurs
29:10en fait vers autre chose.
29:12Alors tout le monde n'ira pas
29:13demander un revenu d'intégration.
29:14On a estimé qu'à peu près
29:1524 000 personnes
29:16allaient se tourner vers les CPS.
29:17Et là aussi,
29:19il est estimé en fait
29:21que le coût de cette réforme
29:22va être de 157 millions d'euros
29:25chaque année pour les CPS
29:26parce que le revenu d'intégration
29:28ne va pas être pris en charge
29:29intégralement par le fédéral.
29:31Donc voilà,
29:32il y a une surcharge énorme
29:33au niveau de ce qu'on appelle
29:34le revenu d'intégration,
29:35le RIS.
29:36Il y a aussi toute la charge
29:37de travail en plus,
29:39toute la charge administrative,
29:40le personnel complémentaire
29:41qu'il faut engager.
29:42Il y a des services essentiels
29:44que les CPS avaient mis en place
29:45comme les services d'aide aux familles
29:46à Forêt ou Louis-Saint-Lambert
29:48qui doivent être supprimés.
29:49Et donc c'est vrai
29:50que les CPS estiment
29:51qu'effectivement,
29:52ce n'est pas à eux
29:53d'assumer un peu
29:54de cette technique
29:54de la patate chaude
29:55qu'on refile
29:56à un autre niveau de pouvoir
29:57en disant
29:57voilà,
29:58moi je dois faire des économies
29:58sauf que tout le monde
29:59doit faire des économies.
30:01Et donc la question
30:01c'est de savoir
30:02qui paye quoi
30:02et qui assume quoi.
30:03Alors Christelle,
30:04vous touchez,
30:04est-ce que cette pression
30:05sur les CPS,
30:07je dirais,
30:08c'est quelque part
30:09un man nécessaire
30:09pour faire réussir
30:11les réformes de l'Arizona ?
30:12Oui, alors je suis en contact
30:13avec les CPS,
30:14surtout celui de la ville
30:15de Bruxelles
30:16comme je l'ai dit tout à l'heure,
30:17donc qui est l'un des plus importants
30:18de notre pays.
30:20Donc je sais
30:22qu'ils sont en train
30:22de s'organiser au maximum,
30:24de mettre en place
30:25plein de projets,
30:26plein d'autres éléments
30:27pour justement
30:28mieux préparer l'accueil
30:29de ces personnes
30:30qui seront renvoyées
30:31vers les CPS.
30:32J'aimerais aussi insister
30:33sur le rôle crucial
30:35d'Actiris
30:36mais aussi de Bruxelles Formation.
30:38Donc je suis persuadée,
30:39pas persuadée,
30:40je sais qu'il y aura
30:40une plus grande coopération
30:43entre les CPS
30:44et Actiris
30:45et Bruxelles Formation
30:46qu'il faudra davantage
30:47pousser à justement
30:49avoir des résultats
30:51concrets en la matière
30:51donc pour l'emploi des gens.
30:53Et encore une fois,
30:53le but de cette réforme
30:54n'est pas de pénaliser
30:56mais justement
30:56de mieux accompagner
30:57ces personnes
30:58et de les réinsérer
30:59à l'emploi.
31:00C'est vraiment ça le but.
31:01Et j'aimerais aussi donner
31:02un autre exemple
31:03plus concret
31:04auquel j'ai fait face
31:05récemment
31:05parce que je pense
31:06qu'il y a un manque
31:06de communication aussi peut-être
31:08ou de compréhension
31:09de la chose.
31:10Donc récemment,
31:11j'étais à une réunion
31:12chez Amazon
31:12avec des femmes
31:13de divers horizons.
31:15Donc il y en avait
31:16l'une d'entre elles
31:17qui m'a fait part
31:17de sa situation.
31:18Elle avait 60,
31:2062 ans
31:20si je ne me trompe pas
31:21et en fait,
31:22elle a reçu une lettre
31:23de son chômage
31:24qui lui disait
31:24qu'elle n'avait plus le droit
31:25parce que sa situation
31:27était telle
31:27qu'elle n'y avait plus le droit
31:28et elle pensait en fait
31:30qu'elle n'avait pas le droit
31:31non plus à avoir
31:32une aide sociale
31:32parce qu'elle était propriétaire.
31:34Donc elle avait reçu
31:35un héritage de ses parents
31:36d'un petit studio
31:37et donc elle était désespérée
31:39et en fait,
31:40je me suis renseignée
31:41et en fait,
31:42j'ai compris que non,
31:42elle a le droit
31:43d'avoir une aide sociale
31:44si elle est propriétaire
31:45et qu'elle réside
31:46elle-même
31:46dans sa maison.
31:48Donc du coup,
31:49il y a pas mal d'éléments,
31:50pas mal de détails
31:51sur lesquels
31:52on doit encore
31:52plus creuser
31:54mais aussi communiquer
31:56davantage
31:57pour que les gens
31:57sachent
31:58ce qui les attend
31:59à l'avenir
31:59et j'ai pu la rassurer
32:00directement
32:01parce que voilà,
32:02parfois ils ne sont juste
32:03pas au courant
32:03de ce qui va se passer
32:04et donc ce sont toutes
32:05des réformes
32:06qui sont en train
32:06de se mettre en place
32:07donc ça va venir
32:09mais je sais que
32:10par exemple
32:10les CPAS
32:11sont en train de se préparer
32:12sont en train
32:12également d'engager
32:13j'ai également fait
32:14pas mal de questions
32:15parlementaires
32:16sur la sécurité
32:17des assistants sociaux
32:18qui subissent
32:19toutes sortes
32:19d'harcèlements
32:20et de violences
32:21on l'a vu
32:21aussi récemment
32:23en Belgique
32:24il y en a un qui est mort
32:25je pense
32:25si je ne me trompe pas
32:26c'était à Gant
32:26un cas
32:27lors d'une visite domiciliaire
32:29donc ça aussi
32:30il faut assurer
32:31la sécurité
32:31des assistants sociaux
32:32mais aussi
32:33engager plus
32:34et ça je peux vous assurer
32:35que c'est quelque chose
32:36qui est en cours
32:37et qui va se faire.
32:38Alors on parle beaucoup
32:39de chiffres
32:39de politiques
32:40de programmes
32:41de réformes
32:42mais peu
32:43des personnes
32:44Benjamin Pelletier
32:45quelle est la réalité
32:46humaine aujourd'hui
32:47pour un sans-abri
32:48à Bruxelles
32:49peut-être rafraîchir
32:50la mémoire de certains ?
32:52Ce qui est très difficile
32:53maintenant ici à Bruxelles
32:55c'est vraiment
32:55cette saturation
32:56dont j'ai déjà parlé
32:57qui augmente
32:58là où il y a des phénomènes
32:59qui sont nouveaux
33:00dans cette saturation
33:01plus récents en tout cas
33:03c'est notamment
33:03le fait qu'on avait
33:04quand même ce principe
33:05de se dire
33:06par exemple les familles
33:08quand il y a une question
33:09d'enfants
33:10ou de personnes
33:11en très grande vulnérabilité
33:12soit quand il y a des problèmes
33:14de santé par exemple
33:15ou quoi
33:15ces publics-là
33:16au moins on s'assure
33:17qu'eux jamais
33:18ils n'ont à dormir à la rue
33:19sauf si vraiment
33:20ils ne veulent pas être pris en charge
33:21ça peut arriver
33:22mais normalement
33:23ils n'ont pas à dormir à la rue
33:24et ça ce n'est plus vrai maintenant
33:26c'est-à-dire qu'il y a des familles
33:27avec enfants
33:28pour lesquelles
33:29il n'y a plus moyen
33:31de trouver d'hébergement
33:32d'urgence
33:33parce que c'est trop saturé
33:35et c'est un public
33:36qui d'ailleurs
33:36en termes de proportion
33:38dans le public sans-abri
33:40qui augmente
33:40les familles
33:41pourquoi ?
33:41parce que
33:42quand on est face
33:43à Bruxelles
33:44à une augmentation
33:45très forte
33:45des prix d'accès
33:46au logement
33:47et en fait
33:48quand il y a une augmentation
33:49forte des prix
33:49d'accès au logement
33:50les prix qui deviennent
33:51les plus inaccessibles
33:52ce sont les logements
33:53plus grands en fait
33:54justement
33:54donc ceux avec plusieurs chambres
33:55et donc les familles
33:56se retrouvent très souvent
33:57en difficulté
33:58pour se loger
33:59beaucoup plus encore
34:00que des personnes isolées
34:01pour l'accès au logement
34:02donc on a
34:03ça c'est un public nouveau
34:04mais aussi
34:05j'en parlais
34:05les publics
34:06qui ont des problèmes
34:07de santé
34:08là par exemple
34:10dans un service
34:11que j'accompagne
34:12on a eu récemment
34:14le cas d'un garçon
34:15qui s'était fait
34:16qui vit en rue
34:17qui s'était fait agresser
34:19à l'acide
34:19et qui était
34:20en incapacité
34:22de voir
34:23bon c'était heureusement
34:23pas permanent
34:24mais il soignait
34:26Saint-Pierre
34:27et il avait des pansements
34:28sur le visage
34:29Saint-Pierre n'était pas
34:29en capacité de le garder
34:30et insistait
34:33auprès de nos services
34:33pour dire qu'il ne pouvait pas
34:34passer la nuit à la rue
34:36parce que ces plaies
34:36risquaient de s'infecter
34:37et qu'il fallait
34:37lui trouver un endroit
34:38en sécurité
34:39et ce soir-là
34:40les travailleurs sociaux
34:41ont passé leur soirée
34:42à être tapés
34:42à toutes les portes
34:43à tout le monde
34:44ils n'ont trouvé personne
34:45donc finalement
34:46ce qui a été fait
34:46pour ce jeune garçon
34:48de 18 ans
34:48c'est qu'il a été laissé
34:51dans une salle d'attente
34:52des urgences de Saint-Pierre
34:53où il a passé la nuit
34:54sur quelques chaises
34:55la nuit d'après
34:57il l'a passé encore ailleurs
34:57dans des circonstances similaires
34:59et ça ce n'est pas
35:00un exemple isolé
35:00ce sont des exemples
35:01qui étaient exceptionnels
35:02il y a encore 2-3 ans
35:03et qui maintenant
35:04se répètent de plus en plus
35:05donc il y a toujours eu
35:07des gens qui ne rentraient pas
35:08parce qu'il n'y avait pas
35:09assez de place pour tout le monde
35:10en tout cas depuis un certain temps
35:11il y a ça
35:11mais là maintenant
35:12même des publics
35:13qu'on estime en extrême précarité
35:14à qui avant on donnait
35:15la priorité
35:16même ceux-là
35:17on n'arrive plus
35:18à les protéger
35:19comme il faudrait
35:19et donc c'est extrêmement inquiétant
35:21Alors je me tourne vers vous
35:22Cécile Vincel
35:23rapprochez-vous un petit peu
35:24du micro
35:24est-ce que les politiques sociales
35:27menées à Bruxelles
35:28depuis plusieurs années
35:29ont d'après vous
35:31échoué
35:32ou avancé
35:33vraiment à petits pas ?
35:35Mais vraiment
35:36je ne le pense pas
35:36je ne le pense pas
35:37parce que comme je l'ai dit
35:38tout à l'heure
35:38ce qui a créé en fait
35:40une aggravation
35:41de la précarité
35:42en région bruxelloise
35:43c'est la crise sanitaire
35:44on le sait
35:45la crise énergétique
35:46c'est l'inflation généralisée
35:47et puis toute une série
35:48de politiques
35:49qui sont mises en place
35:50et qui effectivement
35:50fragilisent une grande partie
35:51de la population
35:52en fait moi j'ai envie plutôt
35:53de voir le verre
35:54à moitié rempli
35:55et de dire
35:55mais que serait Bruxelles
35:57sans toutes ces politiques sociales ?
35:59Que serait la région bruxelloise
36:00sans le soutien scolaire
36:01sans l'aide alimentaire
36:03sans le logement social
36:04les éducateurs de rue ?
36:05Je pense que la région
36:06aurait déjà implosé
36:07depuis longtemps
36:07donc je ne pense vraiment pas
36:08que ce soit le symptôme
36:10d'un échec des politiques sociales
36:11que du contraire
36:12Est-ce qu'on ne paye pas
36:15selon vous aujourd'hui
36:16le prix d'une vision
36:17un peu trop minimaliste
36:18pardon
36:19de l'état social actif
36:22à tout va ?
36:23Non justement
36:24c'est plutôt le contraire
36:25parce qu'aujourd'hui
36:26en fait à Bruxelles
36:27on paye le prix
36:28d'un état social
36:29plutôt passif
36:30et nous voulons
36:31qu'il devienne actif
36:32dans le sens
36:33où qu'il soit efficace
36:34et qu'il prenne
36:34ses responsabilités
36:36donc il faut plus
36:38d'investissement
36:39dans la formation
36:39dans l'accompagnement personnalisé
36:42mais aussi la simplification
36:43administrative
36:43je parlais tout à l'heure
36:45d'émancipation
36:46l'emploi est un levier
36:47très fort justement
36:48l'éducation et l'emploi
36:50sont les deux leviers
36:51selon moi
36:51pour permettre
36:52cette émancipation
36:53et de sortir de là
36:54donc c'est vrai
36:55que l'état peut aider
36:56au début
36:57il faut qu'il aide
36:58il faut qu'il y ait une base
36:59ce qui est tout à fait
36:59normal et souhaitable
37:01mais il faut qu'après
37:03il y ait cette émancipation
37:04justement pour que la personne
37:05ne soit pas bloquée
37:06dans une situation
37:07de précarité
37:08permanente
37:09et de blocage
37:10c'est ce que nous défendons
37:11en tant que libéraux
37:13alors cela ne m'empêche pas
37:14de poser la question suivante
37:16Bruxelles est la capitale d'Europe
37:17et beaucoup d'auditeurs
37:19et d'auditrices
37:20se posent aussi la question
37:21est-ce qu'il est encore acceptable
37:23qu'on croise encore aujourd'hui
37:24autant de gens
37:25qui dorment dehors
37:26la question est ouverte
37:28à tout le monde
37:28mais absolument pas
37:30c'est indigne
37:30et scandaleux
37:31c'est contraire
37:32à la convention européenne
37:33des droits de l'homme
37:33à l'article 3
37:34c'est contraire
37:35à l'article 23
37:36de la constitution belle
37:37c'est indigne
37:38de la capitale de l'Europe
37:39c'est vraiment une honte
37:40c'est terrible
37:42je ne sais pas
37:42ce qu'on peut dire
37:43par rapport à ça
37:44c'est terrible
37:44est-ce qu'on peut parler
37:46de Major Appelletier ?
37:48mais j'ai envie aussi
37:48de rappeler
37:49que les pays européens
37:50s'étaient fixés
37:50à un objectif
37:52à Lisbonne
37:52de mettre fin
37:53au sans-abrisme
37:54en 2030
37:54c'est un objectif
37:56qui était pris au sérieux
37:57par certains états
37:58et beaucoup moins
37:59par d'autres
37:59et visiblement
38:00les chiffres en Belgique
38:01tentent à montrer
38:01qu'il n'était pas
38:02en tout cas
38:03été pris suffisamment au sérieux
38:04on sait par exemple
38:05que la Finlande
38:06a mis fin au sans-abrisme
38:07quasiment totalement
38:08en ayant une politique
38:09de relogement systématique
38:11en offrant un logement
38:12en fait aux gens
38:12qui étaient à la rue
38:13bon voilà
38:15à Bruxelles
38:15c'est un peu l'inverse
38:16qui se produit
38:17c'est-à-dire que l'accès
38:17au logement
38:18n'a jamais été
38:19aussi compliqué
38:20et donc
38:20on parlait tantôt
38:22des services
38:23de hosting first
38:24donc en fait
38:24grossobre c'est ça
38:25la politique
38:26qu'a mis en place
38:26la Finlande
38:27c'est-à-dire
38:27on ne fait même plus
38:29passer les gens
38:30par des centres
38:30ou par des étapes
38:31intermédiaires
38:32en fait ce qui leur manque
38:33quand ils sont à la rue
38:34d'abord et avant tout
38:35c'est un logement
38:35et donc
38:36on skip toutes les étapes
38:38et on va directement
38:38les remettre dans un logement
38:39et on les accompagne
38:40dans ce logement
38:41et donc
38:42cette pratique
38:45du hosting first
38:46est arrivée en Belgique
38:46il y a quelques années
38:47maintenant il y a des services
38:47de hosting first
38:48à Bruxelles
38:48en Wallonie
38:49un des problèmes
38:50auxquels on fait face
38:51ici à Bruxelles
38:51c'est qu'on finance
38:53des services
38:53qui accompagnent
38:54ces personnes
38:55qui les remettent en logement
38:56qui l'accompagnent
38:57dans un logement
38:57c'est super
38:58mais le logement
38:59à Bruxelles
39:00on n'en trouve plus
39:01on n'en trouve plus en fait
39:02et donc capter le logement
39:04pour le secteur
39:05est de plus en plus compliqué
39:06et donc c'est vrai
39:06pour le hosting first
39:07c'est vrai aussi
39:08pour les services historiques
39:09du secteur sans abris
39:10donc par exemple
39:11les maisons d'accueil
39:12qui sont la structure de base
39:13historique en Belgique
39:14donc le modèle
39:16c'est-à-dire
39:16les personnes peuvent
39:17y venir
39:18plusieurs mois
39:20c'est une occasion
39:21pour eux
39:21de se reposer
39:22de reprendre un peu pied
39:25et de rechercher un logement
39:26et puis ils partent
39:27de la maison d'accueil
39:28ils ont un logement
39:28et normalement
39:29la vie continue
39:30et ils sont sortis
39:31de la situation
39:32de sans abris
39:32dans laquelle ils étaient
39:33sauf qu'en fait
39:34on est confronté à quoi ?
39:35à des séjours maintenant
39:36en maison d'accueil
39:37qui ne font que s'allonger
39:38parce qu'on n'arrive plus
39:39à faire sortir les gens
39:40parce que normalement
39:41la porte de sortie
39:42de la maison d'accueil
39:42c'est le logement
39:43et que le logement
39:44il n'y en a plus
39:44et donc on est face
39:45parfois aussi
39:46à des boucles rétroactives
39:47de gens qui passent
39:48dans un service
39:49puis qui repassent
39:49dans un autre
39:50etc
39:50il y a un espèce de
39:52les gens arrivent à la rue
39:53et c'est un peu
39:54un cul-de-sac
39:54où il n'y a plus
39:55de port de sortie
39:55et donc c'est ça aussi
39:56qu'il faut recréer
39:57c'est des ports de sortie
39:58du sans-abris
39:59Le temps passe très très vite
40:01à situation d'urgence
40:03solution d'urgence
40:04est-ce qu'il faudrait
40:05selon vous
40:06aujourd'hui
40:06une conférence interministérielle
40:08d'urgence
40:09sur la précarité
40:10de sans-abrisme
40:10dès cet automne
40:12avant même d'attendre l'hiver
40:13Je laisse la parole politique
40:15Vos impressions
40:18Cécile Vincel
40:18est-ce qu'on pourrait
40:19imaginer ce cas de figure
40:20provoquer des politiques
40:22justement
40:22pour essayer de faire quelque chose
40:24Dans l'idéal oui
40:25mais je doute
40:25que le gouvernement bruxellois
40:26en affaires courantes
40:27puisse effectivement
40:28mener cette conférence
40:29interministérielle
40:30je pense qu'il faut
40:31un gouvernement
40:32de plein exercice
40:32mais là où je vous rejoins
40:33pleinement
40:34c'est qu'il y a
40:35une véritable urgence
40:36et j'espère effectivement
40:37que dès la prochaine saison
40:39avec un gouvernement
40:40de plein exercice
40:42on pourra se saisir
40:43de cette question
40:44qui est fondamentale
40:45Absolument
40:46j'aimerais juste rajouter
40:47parce que vous avez parlé
40:48tout à l'heure d'urgence
40:48donc la situation à Bruxelles
40:50est dramatique
40:51il suffit d'arriver
40:52à la gare du Midi
40:53on voit déjà
40:54dans quelle situation
40:55est notre capitale
40:56donc la capitale de l'Europe
40:57ce qui est inacceptable
40:58et j'insiste encore une fois
41:00et je rejoins un monsieur
41:01qui parlait de porte de sortie
41:02c'est ce qu'il faut
41:03il faut une porte de sortie
41:04pour que ces personnes
41:05ne soient pas bloquées
41:06dans une situation
41:07de précarité
41:08il y a plusieurs leviers
41:10il y a l'éducation
41:11il y a l'emploi
41:11il y a le logement
41:12ce sont tous des éléments
41:14dans lesquels nous devons
41:15encore plus investir
41:15dans l'avenir
41:16pour justement
41:17atteindre cet objectif
41:18de sans-abris
41:19c'est ce qu'il y a l'éducation
41:21comme vous l'avez dit
41:22donc il y a encore
41:23énormément de travail
41:24à faire en la matière
41:25et je pense qu'avec Cécile
41:26nous allons suivre ça
41:27ensemble au sein du Parlement
41:29et c'est vrai que
41:30le fait qu'on n'ait pas encore
41:31un gouvernement bruxellois
41:32n'a pas beaucoup aidé
41:34jusque maintenant
41:34et nous espérons
41:36l'avoir le plus vite possible
41:37Alors depuis le début
41:39de l'émission
41:40depuis le début
41:41de la campagne
41:41depuis le début
41:42de la rentrée
41:43Cache sur table
41:43chaque semaine
41:44tous les sujets
41:46sont conclus
41:47par l'attente
41:47d'un gouvernement
41:48bruxellois
41:49de plein exercice
41:50justement pour conclure
41:52ce débat
41:53sur une note différente
41:54si vous avez
41:55un message
41:56à faire passer
41:57à ceux qui sont
41:58dans la rue
41:59d'une première partie
42:00pour les politiques
42:02pour les secouer
42:02un petit peu
42:03Le sans-abris
42:06donc si je peux
42:07me permettre
42:08donc c'est mon premier
42:09mandat au sein
42:10du Parlement bruxellois
42:11et le sans-abris
42:12m'en fait a été
42:13le premier sujet
42:14sur lequel je me suis
42:15exprimée en plénière
42:16donc c'est un sujet
42:18qui me tient énormément
42:19à cœur
42:19que je suis de près
42:21on a auditionné
42:22pas mal d'acteurs
42:23du secteur
42:24au sein du Parlement
42:25bruxellois
42:25pour encore mieux
42:26comprendre les réalités
42:28mais aussi voir
42:28comment on peut
42:29collaborer
42:30aider à notre niveau
42:31donc le sentiment
42:34le sentiment que j'ai
42:35c'est un sentiment
42:36d'empathie
42:37un sentiment
42:37d'espoir
42:38pour justement
42:39on est le plus vite
42:40possible
42:41ce gouvernement
42:41pour qu'on puisse
42:42prendre
42:42des solutions
42:45concrètes
42:46en la matière
42:47parce que c'est
42:48quelque chose
42:48qui est assez urgent
42:50Benjamin Pelletier
42:50mot de la fin
42:51moi je repars
42:53avec les mots
42:55de Violette Ouassa
42:56qui est une usagère
42:57de nos services
42:57qui était ce matin
42:58au petit rassemblement
42:59qu'on a organisé
43:00et qui disait
43:01au mégaphone
43:04vos coupes budgétaires
43:06dans les services
43:08c'est nous
43:09qui les subissons
43:10parce qu'on est à la rue
43:11et c'est ça
43:11que je voudrais
43:12peut-être rappeler
43:12maintenant aux politiques
43:13c'est que
43:14ces coupes
43:14c'est des gens
43:15déjà très vulnérables
43:16qui les subissent
43:17et voilà
43:18et à elles
43:19je voudrais leur dire
43:20on est à vos côtés
43:21et on se battra
43:22pour qu'on puisse
43:24vous sortir de là
43:24le plus vite possible
43:25Cécile Vincel
43:26moi j'ai envie de citer
43:27un proverbe qui dit
43:28si tu veux connaître
43:29un homme ou une femme
43:30ne regarde pas ce qu'il dit
43:31regarde ce qu'il fait
43:32j'aurais pas tellement envie
43:33d'adresser un message
43:34en fait aux personnes
43:34en détrait
43:35j'aurais envie d'agir
43:36le plus rapidement possible
43:37pour offrir des solutions
43:38durables
43:39de réinsertion
43:40d'hébergement
43:41de logement
43:42et je pense que
43:43en matière
43:44de messages
43:45adressés aux politiques
43:46si on est tous capables
43:47de converger
43:48et de regarder
43:49dans la même direction
43:50dans l'intérêt
43:50de tous les Bruxellois
43:52alors je pense
43:53qu'on pourra
43:53former un gouvernement
43:54ensemble
43:55voilà Cécile Vincel
43:56du parti socialiste
43:57députée francophone
43:58bruxelloise
43:59Christelle Aboutoutche
44:00députée francophone
44:01et maire
44:01et Benjamin Pelletier
44:03administrateur de LAMA
44:03la fédération
44:04des maisons d'accueil
44:05et des aides
44:06aux sans-abri
44:06et travailleurs à Lilo
44:07merci d'avoir été
44:10avec nous
44:10j'y arrive
44:10merci beaucoup
44:11merci
44:12merci à vous
44:12merci beaucoup
44:13voilà je rappelle aussi
44:14que face à cette urgence
44:15sociale grandissante
44:16les clivages politiques
44:17ne peuvent pas faire oublier
44:19les réalités humaines
44:19à chacun désormais
44:21de prendre ses responsabilités
44:23c'est la fin de Casse sur table
44:24excellente soirée
44:24jusqu'à la fin de Casse sur table
44:26jusqu'à la fin de Casse sur table
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