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Député LR des Hauts-de-Seine et rapporteur général du budget, Philippe Juvin était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00La grande interview sur CNews et Europam, mon invité est l'un des protagonistes de la discussion budgétaire.
00:06Il occupe le poste clé de rapporteur général du budget. Bonjour et bienvenue Philippe Juvin.
00:11Bonjour.
00:11Merci d'être avec nous ce matin. Vous êtes également, je le précise, le président de la fédération LR des Hauts-de-Seine.
00:17Alors après la partie recette, suspendue jusqu'au 12 novembre, place désormais à l'examen du budget de la sécurité sociale.
00:23Tout d'abord, monsieur Juvin, êtes-vous d'accord avec le prix Nobel d'économie, Philippe Aguillon,
00:27qui se dit consterné, consterné par le niveau intellectuel et économique de certains députés, de certains de nos élus ?
00:34Écoutez, moi j'ai beaucoup d'admiration pour Aguillon. D'ailleurs, j'ai beaucoup d'admiration pour les gens qui sont bons dans leur domaine.
00:41Mais je n'accepte pas qu'on puisse dire comme ça du mal des élus. Pourquoi ? Parce que d'abord, c'est difficile de se faire élire.
00:49Je dis à monsieur Aguillon, faites-vous élire. Si vraiment on est aussi mauvais, faites-vous élire.
00:53Il y a évidemment à l'Assemblée des gens qui ont des approches différentes.
00:58De qui parle-t-il selon vous ?
01:00Je ne sais pas, il faut lui demander. Mais encore une fois, je me méfie, si vous voulez, de tous ces gens qui jettent l'opprobre sur la classe politique
01:05et après qui s'étonnent en disant, c'est quoi ce climat de grande colère ?
01:09Donc, il y a beaucoup d'hommes politiques et de femmes politiques dans l'Assemblée que j'ai combattues et que je combats
01:14parce qu'ils ont des idées qui me paraissent folles pour le pays.
01:16Mais ce n'est pas bien, ce n'est pas bien, je le dis.
01:20Vous y voyez une forme de mépris.
01:21Oui, oui. Et je crois à la démocratie représentative.
01:23Vous savez, comme disait Churchill, c'est le pire des systèmes à l'exception de tous les autres.
01:27Alors, si monsieur Aguillon a un système alternatif à nous proposer, qu'il n'hésite pas.
01:31Et puis, je vous dis qu'il se fasse élire, vous allez voir, c'est très facile.
01:33À bon entendeur. On a entendu sur la démocratie représentative.
01:36Et qu'en est-il de la démocratie parlementaire, Philippe Juvin ?
01:39Est-ce que tous ces débats ne sont pas vains ?
01:41Au final, beaucoup accusent le gouvernement et les macronisent plus largement de sabotage
01:45pour que les discussions s'enlisent.
01:48Est-ce qu'à la fin, on va dire tout ça pour ça ?
01:50Non, la réalité, c'est que vous avez raison, il n'y a pas de majorité.
01:53Donc, on a l'habitude dans un pays assez bonapartiste,
01:57on appuie sur un bouton, il y a une majorité qui vote et ça fonctionne.
01:59Là, il n'y a pas de majorité.
02:00Donc, on est obligé de trouver des voies.
02:02Où est-ce qu'on en est ?
02:03Parce que c'est ça la question dans le vote du budget.
02:05La difficulté, c'est que le budget se vote en deux parties.
02:09D'abord, les dépenses, les recettes, c'est-à-dire les taxes et les impôts.
02:13Et seulement ensuite, les dépenses.
02:14Moi, je crois.
02:16Et malheureusement, nous n'avons donc parlé que des impôts et des taxes,
02:19alors que je crois profondément que notre marge de manœuvre,
02:22elle n'est pas sur plus d'impôts et de taxes, on est déjà au max,
02:25mais elle est sur la dépense.
02:26La marge de manœuvre, c'est faire baisser la dépense.
02:28Et ça, on n'a pas encore commencé à...
02:29On va en parler.
02:30Il vient d'abord une question.
02:31Est-ce que vous vous faites quand même...
02:32Je parle de la forme aussi.
02:33Vous vous faites désormais à l'idée d'un budget imposé par ordonnance,
02:37comme on l'entend de plus en plus.
02:38Ce serait une procédure inédite sous la cinquième.
02:39Il y a une autre formule, une autre voie.
02:44Les juridétaires sont au fait de tout cela.
02:46Il peut y avoir une loi spéciale, mais on se demande comment
02:49on peut tenir un an avec une loi spéciale.
02:52Moi, je ne suis pas Madame Irma.
02:53Je ne sais pas ce qui va se passer.
02:55Il y aura forcément un texte...
02:57Il y aura forcément un budget avant la fin de l'année.
03:00Ce ne sont pas les États-Unis avec ce qu'on appelle le shutdown.
03:02Il y aura un texte.
03:03Est-ce que ça sera le fruit d'un vote de l'Assemblée nationale ?
03:07C'est vrai qu'aujourd'hui, on voit mal comment on va y arriver facilement.
03:10Disons-le clairement.
03:11Ça paraît presque impossible.
03:13Pour que les gens compagnent, qu'est-ce qui va se passer ?
03:15À l'Assemblée nationale, la discussion va s'arrêter
03:16pour des raisons constitutionnelles.
03:18On va passer au Sénat, qui lui-même va accoucher d'un texte.
03:21Et ce texte va être étudié par un groupe de députés et de sénateurs.
03:25Ça s'appelle la Commission mixte paritaire,
03:27qui vont discuter entre eux et qui vont produire une proposition de loi
03:32qui va aller sur le bureau de l'Assemblée, sur le bureau du Sénat,
03:36et le vote aura lieu.
03:36Ce que je crains, c'est compte tenu du fait qu'il n'y a pas de majorité très claire,
03:41même pas du tout d'ailleurs, à l'Assemblée,
03:43le texte risque d'être retoqué.
03:45Et là, le gouvernement dira, bon bah stop, on a besoin d'un budget,
03:48qu'il faut payer les fonctionnaires.
03:49Est-ce que le gouvernement a joué à cela, selon vous ?
03:51Non, non, je crois que le gouvernement subit...
03:53Vous n'avez aucune intention de voir les débats s'enliser ?
03:55Et de dire à la fin, regardez ?
03:57Non, non, le gouvernement, il a besoin d'un budget, non, non.
03:59Là, vous voyez, je pense que c'est de l'ordre du fantasme.
04:02Mais in fine, donc le gouvernement, voyons, si par hasard,
04:05si par extraordinaire ou si par malheur,
04:09le texte n'était pas voté par l'Assemblée,
04:11eh bien le gouvernement dirait, je prends mes responsabilités,
04:13je fais une loi spéciale, comme l'année dernière.
04:14L'année dernière, on a eu une loi spéciale.
04:16À une différence près que celle-ci pourrait durer ?
04:18C'est-à-dire que l'année dernière, vous avez raison,
04:20trois mois plus tard, on revenait dans l'hémicycle et on votait un texte
04:23parce qu'on avait réussi à trouver une majorité.
04:26Cette fois-ci, il faudra tenir un an.
04:28Est-ce qu'on peut tenir un an ?
04:29C'est un peu compliqué, je pense, mais je ne vois pas aujourd'hui d'alternative.
04:33Philippe, parlons à la majorité de ceux qui nous regardent
04:35et nous écoutent ce matin.
04:36Il est vrai qu'on n'y comprend plus grand-chose.
04:38Même quand on a le nez sur le budget, sur les discussions budgétaires,
04:42les Français sont perdus.
04:42On se demande à quelle sauce fiscale on va être mangé
04:45et quel sera le texte imposé au final.
04:47Est-ce que vous confirmez qu'il y a quand même une avalanche,
04:49une orgie de taxes, un délire fiscal, une folie totalement désinhibée au Parlement ?
04:54Je me méfie des mots folie, etc.
04:57Ce qui est sûr, malheureusement.
04:58À la fin, on les paye.
04:59Oui, absolument.
05:00Et vous avez raison de dire que l'argent public n'existe pas.
05:03L'argent public vient toujours de la poche des gens,
05:05des entreprises ou des Français.
05:07Oui, aujourd'hui, quand je regarde les chiffres,
05:09on est à la mi-chemin du vote du budget, même pas d'ailleurs.
05:13On a ce qu'on appelle une augmentation des prélèvements obligatoires,
05:16c'est-à-dire des impôts et des taxes.
05:18On était à 43% du PIB.
05:22On est à un peu plus de 45%.
05:24Donc oui, aujourd'hui, il y a une augmentation massive des impôts et des taxes.
05:28Et je pense qu'il faudra qu'avec le Sénat,
05:30on veille à revenir à un niveau de la mer plus bas,
05:34mais surtout, comme je vous l'ai dit,
05:35aussi à baisser les dépenses, en fait,
05:38pour avoir un budget avec un déficit qui baisse,
05:42parce qu'il faut baisser le déficit.
05:43Ça n'a pas commencé, on n'a pas encore vu la queue d'une piste de diminution.
05:47Alors, des pistes, moi j'en ai, je peux vous en donner,
05:51mais on n'a pas commencé à les étudier.
05:52Mais il faut baisser la dépense.
05:54Travailler plus pour produire plus,
05:56parce qu'il faut aussi la production.
05:57Plus vous produisez de richesses,
05:59plus vous pouvez les distribuer,
06:00et baisser la dépense.
06:01C'est important ce matin que le rapporteur général du budget nous confirme
06:04quand même, on va vers cette augmentation,
06:06en tout cas qu'il y a sur la table,
06:07cette augmentation massive des prélèvements obligatoires.
06:10Mais ce qui m'étonne, M. Juvin,
06:11c'est que vous appeliez à ne pas censurer un budget
06:13qui donc va s'attaquer au tissu économique et au portefeuille des Français.
06:17Aujourd'hui, je vous dis,
06:17on est à mi-chemin du travail budgétaire,
06:21attendons de voir la copie finale.
06:23Vous avez beaucoup d'espoir ?
06:25Oui, parce qu'avec le Sénat,
06:26on va probablement, enfin j'espère,
06:28on va recadrer le texte.
06:30Je vous prends l'exemple des dépenses.
06:31C'est assez flagrant.
06:33Il y a un exemple.
06:34Cette année, le projet prévoit une augmentation
06:37du nombre de fonctionnaires de l'éducation nationale.
06:39Une augmentation du nombre de fonctionnaires de l'éducation nationale,
06:42alors que le nombre d'enfants baisse
06:43et qu'on ferme des classes.
06:45Donc, quand il y a plus de personnes âgées dans les EHPAD,
06:48je trouve normal qu'on augmente le nombre de personnes
06:49qui vont dans les EHPAD,
06:50qui travaillent dans les EHPAD.
06:52Mais à l'éducation nationale,
06:53il faudrait baisser le nombre de fonctionnaires.
06:55Donc, vous voyez,
06:56nous avons des marges de manœuvre sur la dépense,
06:59avec, je veux dire, modulo,
07:01une difficulté quasi conceptuelle.
07:04Les hommes politiques, les femmes politiques,
07:06les Français aussi, fantasment sur la dépense
07:08en disant que quelque part,
07:09il y a une grosse fuite d'argent public.
07:12En fait, la difficulté technique,
07:14c'est qu'il n'y a pas une grosse fuite.
07:15Il y a de centaines de milliers de...
07:16Mais à la fin, pardonnez-moi,
07:17c'est un Titanic.
07:19Ça, c'est si vous ne colmettez pas les voies d'eau.
07:24Mais je pense qu'on peut colmater les voies d'eau.
07:26D'autres, ils sont arrivés.
07:27Dans d'autres pays, ils l'ont fait.
07:28Avec un courage politique
07:29et une forme de stabilité
07:31que nous n'avons pas, justement, Philippe Jubin.
07:32C'est un mot que vous employez souvent,
07:34comme d'autres, la stabilité.
07:35Je vous pose la question directement.
07:37En quoi un mauvais budget, semble-t-il,
07:39en tout cas un peu bancal pour les Français,
07:41serait synonyme de stabilité ?
07:43Et en quoi, à l'inverse,
07:43une censure serait synonyme de chaos, selon vous ?
07:46D'abord, je fais attention aux mots, au chaos.
07:50Vous avez raison.
07:51Je pense que notre priorité aujourd'hui...
07:53C'est vous qui l'avez utilisé.
07:54Oui, c'est vrai.
07:55Ce que je veux dire, c'est que, étape après étape,
08:00aujourd'hui, on est en train d'étudier le budget.
08:02Donc, ma priorité de priorité,
08:03comme rapporteur général du budget,
08:05c'est d'avoir un budget
08:06qui épargne le plus les Français
08:07et l'appareil productif,
08:09c'est-à-dire les entreprises.
08:10Pourquoi ?
08:10Parce que si on veut regagner des marges de manœuvre,
08:13il faut qu'on produise plus.
08:14J'entends.
08:15Et vous avez un discours qui s'entend.
08:16Mais si on n'avait pas de budget,
08:17en quoi ce serait une catastrophe ?
08:19Parce que si vous n'avez pas de budget,
08:20comment faites-vous pour financer, par exemple, l'innovation ?
08:23Monsieur Aguillon, dont vous parliez tout à l'heure,
08:24le prix Nobel, il nous dit,
08:25et il a raison,
08:26que le devenir des nations
08:27nécessite de l'innovation.
08:30Comment finance-t-on l'innovation
08:31si on n'a pas de budget ?
08:32Il faut un budget.
08:32Mais cette réponse,
08:34monsieur Juvien,
08:35pour qu'on soit totalement clair,
08:36ce n'est pas une façon de se dérober
08:37par rapport à un retour aux urnes.
08:38Beaucoup disent que vous faites partie de ces députés,
08:40les LR et d'autres,
08:41tétanisés par un retour aux urnes
08:43que le truyomètre est à plein.
08:45Moi, je ne suis tétanisé par rien,
08:46je veux dire.
08:46Là, j'ai même été élu,
08:49j'en fais pas une,
08:50au premier tour de l'élection législative dernière,
08:52j'ai battu des candidats RN,
08:54j'ai battu des candidats En Marche.
08:55Donc, je suis très tranquille.
08:56La question n'est pas là.
08:57La question, c'est,
08:58est-ce que,
08:58alors que nous sommes en train de discuter le budget,
09:01il faut dissoudre l'Assemblée
09:03alors que les députés sont en train de discuter le budget ?
09:05Moi, je crois que ce n'est pas possible.
09:07En plus, vous savez, il se trouve...
09:07Ce n'est pas possible, si.
09:09Bien sûr, tout est...
09:09Politiquement.
09:10Mais politiquement.
09:11Et regardez l'image que l'on donnerait en dehors du pays.
09:13Vous savez qu'aujourd'hui, la France vit
09:15parce qu'un certain nombre de gens de l'étranger
09:17nous prêtent de l'argent.
09:18C'est d'ailleurs le drame.
09:19Un mauvais budget arrangerait l'image de la France ?
09:22Non, je crois qu'une dissolution
09:24pendant l'étude du budget,
09:26qui est nécessaire,
09:29écornerait beaucoup l'image de stabilité.
09:31Ce n'est pas une manière de se dérober
09:32face aux électeurs, face aux urnes ?
09:34Pourquoi voulez-vous que je me dérobe ?
09:36Parce qu'il y aurait quand même un effacement des LR,
09:38dans ce cas-là.
09:38Non, encore une fois,
09:40vous avez peut-être une boule de cristal,
09:41moi, je ne sais pas.
09:42Je crois même à un élément un peu contradictoire.
09:47Je crois que les Français sont beaucoup plus intelligents
09:52que ce que beaucoup de gens pensent,
09:56c'est-à-dire qu'ils regardent qui sont les gens sérieux.
09:59Nous, les LR, on dit une chose très simple,
10:00c'est que nous avons une colonne vertébrale,
10:02nous pensons qu'il faut baisser la dépense
10:03et travailler plus.
10:05Dépenser moins, dépenser mieux.
10:07Les Français le savent.
10:08Et colonne vertébrale.
10:09Vous faites partie des LR qui disent qu'il faut fauter le budget.
10:12Bruno Roteau dit qu'il est invotable en...
10:14En l'état, ce soir-là, il est...
10:17La colonne est un peu sinusoïdale.
10:20Effectivement, vous avez raison.
10:21Il y a une augmentation des impôts et des taxes
10:23qui n'est pas acceptable.
10:25Mais encore une fois, nous sommes à mi-chemin
10:27de l'organisation du vote.
10:29Attendons de voir la copie finale.
10:30Vous êtes dedans ou dehors, M. Juvin ?
10:33Par rapport à Macron.
10:34Oui, oui, j'ai bien compris.
10:37Est-ce qu'il y a des ministres LR au gouvernement, il me semble ?
10:40Est-ce qu'ils ont été d'ailleurs suspendus ou exclus ?
10:43Non, ils ont été suspendus.
10:44Comment vous jugez...
10:45Des instances dirigeantes, oui.
10:46... cette décision mi-fig, mi-raisin ?
10:49Écoutez, moi, je suis le député LR qui, depuis...
10:52qui le premier, probablement, a dit qu'il fallait
10:54que nous participions au gouvernement
10:55bien avant même qu'on y entre.
10:56Pourquoi ?
10:57Parce que la situation est tellement grave dans le pays
10:59que je pense que les Français nous jugent
11:02sur notre capacité à gouverner.
11:03D'ailleurs, pardon, c'est le jour où Bruno Retailleau
11:06est entré au gouvernement
11:07que les LR ont repris un peu de couleur.
11:10Oui, les choses ont changé depuis.
11:11Et pourquoi ?
11:11Parce que les Français voient que, en fait,
11:15dans une situation très grave,
11:16finalement, il y a des gens qui mouillent le maillot
11:19et qui acceptent de faire...
11:20Sans offenser M. Jean Brun, Mme Genevard, M. Tabarro et d'autres,
11:24vous dites qu'il y a une stabilité dans le pays
11:25parce que des ministres LR participent au gouvernement.
11:27Ça en fait partie.
11:29Malheur à celui par lequel le désordre arrive.
11:33Et me semble-t-il, aujourd'hui,
11:35prendre ses responsabilités,
11:36c'est donner une chance au pays.
11:38Juste pour un plan technique,
11:39vous savez que les agences qui nous notent,
11:41nous disent, etc.,
11:42qui notent la dette de la France,
11:44certaines de ces agences,
11:45la moitié de leurs notes reposent sur,
11:47non pas la situation économique du pays,
11:49mais la situation politique.
11:50Est-ce qu'il y a un gouvernement ?
11:52Et ça, il faut l'avoir en tête.
11:54Le jour où vous avez une instabilité politique,
11:56ça coûte très cher, y compris aux contribuables.
11:58De plus en plus de voix, Philippe Juvin,
12:00se convertissent à l'idée d'une primaire.
12:01Vous-même, vous affirmez que c'est indispensable
12:03pour ne pas disparaître.
12:05Expliquez-nous votre fourchette,
12:07c'est ça ce qui varie entre les différents responsables
12:09de cette primaire,
12:10du centre à reconquête,
12:11Sarah Knafo,
12:12comme le dit notamment...
12:13Moi, je dis une chose très simple,
12:14c'est qu'il y a un candidat très fort à droite
12:17qui est M. Bardet,
12:18là où Mme Le Pen,
12:19très fort à gauche qui est M. Mélenchon.
12:21Si nous, nous arrivons en troupe divisée
12:26avec dix candidats,
12:27quand je dis dix,
12:27il y en a peut-être quinze d'ailleurs,
12:28je ne sais pas,
12:29il y en a tous les jours,
12:29il y en a un,
12:30des gens de qualité d'ailleurs,
12:31ils sont tous de qualité.
12:32En fait, on n'est pas au second tour,
12:33c'est très arithmétique.
12:34Donc, il faudra un moyen de départage.
12:37Alors, moi, j'utilise le mot primaire,
12:38mais pour des raisons quasiment freudiennes,
12:40à droite, il ne faut pas dire primaire
12:41parce que, soi-disant,
12:42on a perdu ou quelque chose de ça.
12:43On se convertit, là, quand même.
12:44J'espère.
12:45Donc, il faudra un moyen de départage,
12:47une primaire.
12:48Comment ?
12:48Ce n'est pas gagné,
12:49parce que ce n'est pas gagné.
12:50Mais si vous avez...
12:51Qui rééduit d'où à où ?
12:53Écoutez, honnêtement, je ne sais pas.
12:56Ce n'est pas compliqué ?
12:57Du centre jusqu'à Reconquête ?
12:58Sans l'ERN ?
12:59Sans l'ERN, oui, oui,
13:01puisque c'est évidemment un sujet.
13:03La dernière fois, je crois,
13:05que lors de la dernière primaire de la droite,
13:07M. Zemmour n'avait pas été intégré
13:10dans la primaire.
13:10Il y avait d'ailleurs une décision
13:12pour éviter qu'il ne le soit.
13:14Oui, probablement, on dira
13:15de Cnafot à Philippe et au-delà.
13:20Il faut que ça soit large,
13:21sinon, finalement,
13:23l'affaire ne marchera pas.
13:24On ne sera pas au second tour.
13:25Vous savez, il y a toujours
13:26un chevènement ou une taubira
13:28pour empêcher que Jospin
13:29soit au second tour.
13:31Il nous reste quelques minutes,
13:32Philippe Jumain.
13:33Vous permettez des questions courtes
13:34qui appellent, si possible,
13:35à des réponses courtes.
13:37Une question pour le député
13:38et médecin que vous êtes.
13:39Lors du Covid,
13:40la vaccination obligatoire
13:41des soignants
13:41et leur suspension
13:42avait fortement divisé
13:44la classe politique
13:44et créé un émoi conséquent.
13:46La mercredi dernier,
13:47les députés ont approuvé
13:48une base légale
13:49à la vaccination obligatoire
13:50pour les résidents d'EHPAD
13:51et certains professionnels
13:52de santé.
13:54C'est obligatoire,
13:55enfin, c'est pertinent
13:56ou est-ce que c'est parfois
13:57démesurément intentatoire ?
13:59Quand on parle des personnels.
14:00Du personnel, bien sûr.
14:02Écoutez, aujourd'hui,
14:02dans les EHPAD,
14:03je crois que le chiffre,
14:04c'est 30 ou 35 %
14:05des personnes
14:06qui travaillent dans les EHPAD
14:07sont vaccinées.
14:08Votre grand-mère,
14:09qui est sensible
14:10à la grippe,
14:11au Covid,
14:12est-ce que vous préférez
14:13qu'elle soit soignée,
14:14prise en charge
14:15par une aide soignante
14:16qui est vaccinée
14:16ou pas vaccinée ?
14:18Je prends aussi en compte
14:19la liberté de l'aide soignante.
14:21Pardonnez-moi de mettre
14:22les deux aussi sur un plan.
14:23Il y a le personnel
14:24et il y a le...
14:24Soyez papa.
14:26Mais moi, je vous dis
14:26que la décision politique
14:27est une balance.
14:28Et vous, le médecin que vous êtes ?
14:30Moi, je pense qu'il faut
14:31se faire vacciner
14:31et je demande d'ailleurs
14:32aux gens de mon service...
14:34C'est une contrainte pour les patients.
14:35Non, ils ne sont pas...
14:36Dans mon service,
14:37ils ne sont pas contraints
14:38et je leur demande
14:39de se faire vacciner.
14:39Oui, mais c'est une vaccination
14:40obligatoire.
14:41Ah bah oui, oui.
14:42Pour les députés...
14:43Bien sûr, mais on en est loin,
14:44on est à 36 %.
14:44Encore une fois,
14:45pensez à votre grand-mère.
14:46Qu'est-ce que vous préférez ?
14:48Après le scandale
14:48des boupées sexuelles
14:50mis en vente
14:50par la marque
14:51de Fast Fashion Chain,
14:53le BHB maintient
14:54sa volonté d'accueillir Chine.
14:57Laurent Wauquiez
14:57veut interdire
14:58la plateforme chinoise.
15:00Et vous ?
15:01L'année prochaine,
15:026,5 milliards,
15:03milliards de colis
15:04vont déferler en Europe chinois.
15:06La Chine est le plus grand danger
15:07pour l'économie européenne
15:08si on ne sait pas y faire face.
15:09En fait, ils nous vendent
15:10des produits en nombre.
15:12Comment on fait
15:12nos petits bras ?
15:13On interdit ?
15:14Moi, j'ai fait une proposition
15:15dans le cadre du projet
15:17de loi de finances
15:17de taxer à 25 euros
15:19chaque paquet
15:19qui va arriver en Europe.
15:21Il faut prendre des mesures.
15:22L'idée de taxe,
15:22ça faisait longtemps.
15:23Oui, mais pardon,
15:24c'est pour protéger
15:24l'industrie française.
15:25Pour ou contre,
15:26M. Juvin,
15:27l'extension d'Erasmus
15:28aux pays extra-européens
15:29comme le Liban,
15:29l'Egypte ou encore l'Algérie ?
15:31Il y a de grands pays
15:31qui sont des pays francophones.
15:33Le Liban,
15:34vous avez cité.
15:35Évidemment,
15:36c'est un outil
15:37de puissance culturelle.
15:40Il faut évidemment
15:40tendre la main
15:41aux étudiants libanais.
15:42Donc, vous n'êtes pas
15:44sur la même ligne
15:45que François-Xavier Bellamy
15:46de votre propre part.
15:46Chacun a sa ligne.
15:47Vous m'avez dit
15:48que vous aviez une clère
15:49et une colloque verté par le droit.
15:50Je suis professeur d'université.
15:52Je reçois dans mon service
15:53des étudiants tunisiens,
15:54des étudiants marocains,
15:56des étudiants libanais.
15:57Algériens ?
15:58Algériens.
15:59Ce sont des gens
15:59qui sont de grande qualité
16:01et qui permettent à la France
16:03de respirer au-delà des mers.
16:06Vous comprenez ?
16:06La France,
16:07elle n'est belle
16:07que quand elle respire
16:08au-delà des mers.
16:09Sans limite ?
16:10Sans limite à ceux
16:12qui aiment la France,
16:13qui veulent la faire prospérer.
16:14Mais, mon Dieu,
16:17quand je suis à Beyrouth,
16:18j'ai le sentiment
16:19d'être dans un pays
16:20qui aime la France.
16:21Et quand vous êtes à Paris ?
16:23J'ai la chance d'être à Paris
16:25parce que c'est un très beau pays
16:26et parfois,
16:27je me demande,
16:28en me baladant dans Paris,
16:29qu'est-ce que nous allons laisser
16:30à ceux qui vont nous suivre ?
16:32Et c'est vrai que parfois,
16:33j'ai quelques sentiments mitigés.
16:35Nous avons tout pour réussir.
16:36Vous savez,
16:37le père Fille demandait
16:38au général de Gaulle,
16:38mon général,
16:39est-ce que la France
16:39existera toujours ?
16:41Et de Gaulle lui répond
16:42après quelques secondes
16:43d'hésitation,
16:43comme quoi la réponse
16:44n'est peut-être pas évidente.
16:45Oui, la France existera toujours
16:47à condition qu'elle le veuille
16:48et qu'elle s'en donne les moyens.
16:49Il faut que nous en donnions
16:50les moyens.
16:51C'est donc une question de courage.
16:52Et c'est une question
16:53de volonté et de vision.
16:55Merci, Philippe Juvin.
16:56C'était votre grande interview.
16:57Je vous souhaite une bonne journée.
16:58A bientôt.
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