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  • il y a 2 jours
Avec Patrick Martin-Genier (enseignant à Sciences-Po, spécialiste des questions européennes et internationales, auteur de "L'Europe a-t-elle un avenir ?" aux éditions Studyrama) et Général Bruno Clermont (expert en stratégie militaire et consultant chez Faire Face Défense et Aéro Conseil)

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##LA_VERITE_EN_FACE-2025-09-29##

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News
Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, la vérité en face, Jean-François Aquili.
00:059h30 sur Sud Radio, j'accueille mes deux invités pour le débat de la vérité en face.
00:11Vous nous appelez au 0826 300 300.
00:15Faut-il avoir peur de Vladimir Poutine ?
00:18L'Europe est-elle prête éventuellement ? Ce serait une catastrophe à l'affronter.
00:24Poutine qui est en train de tester, vous le savez, les nerfs des Européens,
00:27membres de l'OTAN, en violant à plusieurs reprises l'espace aérien de pays
00:31comme la Pologne, la Roumanie, la Lettonie.
00:34Mais dans quel but ? La guerre peut-elle se prolonger par-delà la seule Ukraine ?
00:39L'actualité est que le Danemark annonce interdire tous les vols de drones civils cette semaine
00:43en raison du sommet européen qui va s'y tenir.
00:46De nouveaux drones ont été observés au-dessus de sites militaires,
00:51selon l'armée danoise, pour planter le décor, avant de présenter les deux invités,
00:55cette citation de Volodymyr Zelensky.
00:58« Poutine ouvrira une autre brèche », affirme le président ukrainien
01:04avec ses tests que constituent ces survols de drones.
01:09Bonjour à vous et bienvenue, Patrick Martin-Jeunier.
01:12Bonjour à vous, enseignant à Sciences Po, spécialiste des questions européennes
01:17et internationales, auteur de « L'Europe a-t-elle un avenir ? »
01:19aux éditions Studi Rama.
01:21En ligne avec nous, bonjour, Général Bruno Clermont.
01:25Bonjour.
01:25Expert en stratégie militaire et consultant chez Fairface Défense et Aéroconseil.
01:31Je commence par vous, mon Général, si vous en êtes d'accord sur ce questionnement,
01:36pour poser, pour planter le décor.
01:38Je vous pose la question tout bêtement.
01:39Faut-il avoir peur de Poutine ?
01:42C'est vraiment une question importante.
01:45Je pense qu'il faut avoir une peur, mais une peur raisonnable.
01:47Voilà, ce conflit dure depuis maintenant plus de trois ans et demi.
01:51Il y a une ligne rouge essentielle, qui est une espèce d'accord non écrit,
01:56mais un accord entre les Américains et les Russes,
01:58c'est que le conflit se déroulerait exclusivement,
02:01majoritairement en Ukraine,
02:04et en tout cas pas en dehors des frontières de l'Ukraine,
02:06probablement pas en Russie, avec les moyens de l'OTAN,
02:09et pendant l'OTAN non plus.
02:10Alors, il y a eu des survols de drones en Pologne,
02:13c'était en septembre,
02:15des objets dronisés russes qui ont pénétré l'espace aérien à plusieurs reprises.
02:19Le pays qui, d'ailleurs, la Pologne, il dit en avoir abattu certains.
02:22Il y a eu la Roumanie, un drone qui a violé l'espace aérien roumain,
02:26lors d'ailleurs d'une attaque contre l'Ukraine,
02:29idem en Lettonie,
02:30des installations européennes qui sont visitées.
02:33C'est magnifique.
02:34Alors, ce n'est pas signé officiellement,
02:36Général Bruno Clermont,
02:37mais ça vient de Russie ?
02:40C'est manifeste ou pas ?
02:41Alors, vous avez raison de dire que ce n'est pas signé.
02:43C'est le principe des attaques hybrides.
02:45C'est une guerre souterraine, une guerre secrète,
02:48une guerre dans laquelle on avance masqué.
02:51Donc, il est très difficile,
02:52il est parfois même impossible,
02:54de prouver l'origine de ces événements.
02:58Mais il faut bien, je pense,
02:59mettre en deux catégories ce genre d'intrusion de drones
03:04de types divers et variés.
03:05Et le premier, c'est les pays qui ont des frontières avec l'Ukraine.
03:08Et on peut imaginer que,
03:10compte tenu du très fort brouillage
03:11que réalisent les Ukrainiens pour se protéger
03:14des attaques de drones russes,
03:15certains drones puissent passer la frontière.
03:18Ça peut également être rétentionnel.
03:19Je pense que dans le cas de la Pologne,
03:20il y a eu également des drones internationaux.
03:22Et puis, vous avez un autre cas
03:23qui est, lui, beaucoup plus inquiétant.
03:24C'est le cas que l'on découvre actuellement.
03:27Ce sont des drones au-dessus du Danemark,
03:29au-dessus de la Norvège,
03:30qui n'ont pas de frontières avec l'Ukraine,
03:32et qui partent probablement de la mer Baltique.
03:36Mais, vous l'avez dit,
03:37ce n'est pas signé.
03:38C'est le principe de la guerre hybride.
03:40On ne se fait pas prendre la main dans le pot de confiture.
03:42Patrick Martin-Jeunier,
03:44que faut-il penser de cette stratégie de Poutine,
03:48de cette façon de tester les nerfs des Européens ?
03:52Oui, manifestement, il teste les nerfs des Européens.
03:54Il teste surtout la capacité de riposte, de résistance.
03:59Et tout à l'heure, vous disiez,
04:00est-ce qu'il faut avoir peur de Vladimir Poutine ?
04:02La question, ce n'est pas de savoir si on a peur de lui.
04:04C'est de lui montrer qu'on n'a pas peur de lui.
04:06Parce qu'on parle d'attaques hybrides.
04:09Mais, naturellement, on a vu, au cours des 15 derniers jours,
04:12que l'OTAN, évidemment, ne voulait pas d'escalade.
04:15Le président de la République l'a dit lui-même.
04:17Mais, à un moment donné,
04:18lorsque Vladimir Poutine va voir que l'Europe, l'OTAN,
04:20ne veut pas d'escalade, il ira toujours plus loin.
04:23D'où cette histoire d'avions de chasse
04:25qui ont violé l'espace aérien estonien.
04:28Les drones qui survolent la Pologne,
04:31jusqu'à la moitié de la Pologne.
04:33Ils sont très loin en pénétration.
04:35Très loin en pénétration.
04:36L'aéroport de Varsovie a été fermé.
04:38Et désormais, ces drones qui survolent,
04:41pendant presque 24 heures, tranquillement,
04:43comme une croisière aérienne,
04:45la base militaire de Karup au Danemark.
04:48Et donc, il se dirait,
04:50pourquoi ne pas continuer si on ne fait rien ?
04:52Et c'est cela, aujourd'hui, le problème.
04:54Et la Première Ministre, Mété Frédéric Seine, danoise,
04:58a clairement dit, oui, ce sont des professionnels,
05:00des opérateurs professionnels qui font cela.
05:03Et on nous dit, mais on ne sait pas d'où ça vient.
05:05Je pense qu'on cache à la population d'où ça vient.
05:07Parce que Karup, c'est une base militaire avec des radars.
05:10Donc, ils savent très bien d'où ça vient.
05:11Patrick, Martin, Genier, vous avez la sensation
05:14que l'Europe, du moins sa réponse,
05:17est au niveau de cette forme d'agression ?
05:20Non, pas encore.
05:21Parce qu'à un moment donné,
05:22lorsqu'on viole l'espace aérien de l'OTAN,
05:25on nous dit, par exemple, les avions de charge.
05:27Je ne sais pas ce qu'on pense aux militaires.
05:2812 minutes, oh, ce n'est pas beaucoup.
05:3112 minutes, c'est trop.
05:32C'est 12 minutes de trop.
05:33En tout cas, 10 minutes de trop.
05:35Et ensuite, oui, je pense que nous n'avons pas suffisamment
05:37les moyens militaires, aériens.
05:40On nous l'a dit.
05:41C'est-à-dire que pour aller abattre des drones,
05:43il ne faut pas des avions de chasse.
05:45Il nous faudrait des drones anti-drones.
05:47Et c'est d'ailleurs l'objectif de la réunion informelle
05:50des chefs d'État et de gouvernement
05:51qui se réunit le 1er octobre, là, cette semaine.
05:54Est-ce qu'on est capable de fabriquer des drones
05:56pour aller abattre d'autres drones ?
05:58Il ne faut pas des pylons pour abattre des mouches.
06:01Il faut effectivement quelque chose d'adapté.
06:03Et c'est là où nous en manquons.
06:05Général Bruno, clairement, la grande guerre,
06:0814-18, fut une guerre mécanisée.
06:11Nous découvrions les tanks, les premiers tanks.
06:15Là, aujourd'hui, ce qui se passe en Ukraine,
06:17ces drones, au fond, changent totalement la donne
06:20sur un front qui est, on va dire, même quasiment figé
06:25malgré quelques avancées sur des kilomètres carrés des Russes.
06:28Ces drones, est-ce que nous avons vraiment suffisamment de recul
06:32pour en apprécier, je dirais, malheureusement,
06:35l'efficacité ou du moins le niveau de la menace ?
06:39Là, vous avez raison, là, probablement,
06:41que la guerre en Ukraine restera marquée par l'arrivée massive
06:44des drones sur le champ de bataille,
06:46des drones aériens,
06:47mais il y a également des drones navals
06:49et puis des drones, on va parler de drones terrestres bientôt.
06:51Il faut bien comprendre qu'il y a deux types de drones
06:54qui sont engagés sur le théâtre ukrainien,
06:57des drones de courte portée,
06:59en moins de 40 kilomètres de portée,
07:02qui sont sur le champ de bataille,
07:06là où il y a le contact entre les troupes
07:07et qui saturent et qui empêchent les mouvements de l'adversaire.
07:10Et puis, vous avez cette autre catégorie de drones
07:12qui sont des drones suicides,
07:13des drones qui sont utilisés qu'une seule fois,
07:15qui sont tirés depuis la Russie ou depuis l'Ukraine,
07:17parce que les Ukrainiens également fabriquent des quantités
07:19très impressionnantes de drones
07:20et qui permettent d'aller frapper l'adversaire dans la profondeur.
07:24Et donc, cette guerre, oui, cette guerre des drones,
07:26donc qui dit guerre de drones dit guerre de la lutte anti-drone.
07:29Ça a été évoqué, la lutte anti-drone, c'est compliqué,
07:32c'est très compliqué.
07:33Les technologies progressent,
07:34mais on voit bien que l'avantage des drones,
07:36c'est qu'on peut le tirer en grande quantité.
07:38Donc, on peut saturer les défenses, les interceptions,
07:41que ce soit des drones intercepteurs
07:43ou du brouillage de la liaison radio des drones
07:46ou du système de navigation.
07:48Et forcément, si quand on parle de mur anti-drone,
07:51un mur anti-drone, il ne sera jamais efficace à 100%.
07:53Quand vous envoyez plusieurs centaines de drones
07:56et que vous avez 90% d'efficacité,
07:57vous voyez le nombre de drones qui, malgré tout, pourraient passer.
08:00Alors, vous connaissez le principe de l'émission, messieurs.
08:04Les auditeurs interviennent et donnent leur avis
08:07sur l'antenne de Sud Radio.
08:09Je pense que Bruno est en ligne avec nous.
08:11Bonjour, Bruno.
08:12Bonjour, Jean-François.
08:13Vous nous appelez d'où, Bruno ? De Seine-Saint-Denis, mais où ?
08:16J'habite à Livre-et-Gargon, mais là, je suis à Nois-Île-Grand.
08:20À Nois-Île-Grand, en Seine-Saint-Denis.
08:23Que dites-vous, Bruno, de cette...
08:25Vous savez, la question qui est posée ce matin,
08:26c'est est-ce qu'il faut avoir peur de Poutine ?
08:28Oui, je crois qu'il faut avoir peur de Poutine.
08:32Je pense que les Européens, de tout temps,
08:34ne sont pas vélitaires pour faire des guerres.
08:37On l'avait vu entre les deux grandes guerres.
08:40On avait minimisé l'impact potentiel d'Hitler.
08:44À un Japon impérialiste, on l'avait mis en dehors de la société des nations.
08:49Donc, mais on n'avait jamais été jusqu'à les agresser.
08:52C'est finalement quand, physiquement, ces pays ont agressé l'Europe que l'Europe a réagi.
08:58Donc là, c'est un peu pareil.
08:59Il faut avoir peur de Poutine, puisque je dirais que jusqu'en février 2022,
09:04moi, je vous aurais dit, il a réussi son coup en Ukraine.
09:07Il veut juste montrer qu'il est revenu dans le game.
09:10D'au niveau européen, au niveau mondial, c'est de nouveau un grand pays.
09:13Il avait tout pour lui.
09:14Et finalement, il n'attaquait jamais.
09:15Je leur ai pensé qu'il l'attaque.
09:17Donc, pourquoi est-il attaqué ?
09:18Parce qu'il a une vraie idéologie.
09:20Il a un vrai projet impérialiste.
09:22Et que, par différents moyens, militaires, politiques,
09:25je dirais, aujourd'hui, il a quand même un certain nombre de pays européens
09:29dans lesquels il a des relais et dans lesquels il influence.
09:34Il y a des partis politiques, quand même, en France,
09:36ou même Gerhard Schröder, l'ancien chancelier d'Allemagne de l'Ouest,
09:40qui travaille pour lui.
09:41Et qui cache ton en Russie, oui.
09:43Il a un vrai projet politique et global,
09:46un peu comme l'Union soviétique avait un vrai projet aussi
09:49vis-à-vis de l'Europe de l'Ouest.
09:50Bon, après, il y a eu la guerre froide.
09:52On l'a gagné.
09:53Mais il est dans la même logique.
09:54Ultime question, Bruno.
09:56C'est intéressant ce que vous nous dites.
09:58On a vécu en paix.
09:59Nous avons vécu en paix depuis 1945.
10:01Les guerres, hélas, sont poursuivies partout.
10:03Mais loin de nous, loin de l'Europe.
10:05Vous y pensez, vous, citoyens ?
10:09Alors, oui, j'y pense.
10:12À ceci presse qu'un conflit généralisé entre l'Europe de l'Ouest
10:16et l'Union soviétique, la Russie,
10:20aujourd'hui, c'est un peu une fin tout de suite.
10:23Parce que si les deux vont au bout de la logique,
10:25avec l'art nucléaire, on n'ira jamais dans une guerre totale.
10:28Par contre, des guerres hybrides, des guerres par bribes, par chute.
10:32C'est un peu la théorie des dominos qu'avaient les États-Unis, par exemple,
10:35à l'époque au Vietnam, en disant qu'un pays chute dans le communisme,
10:38celui d'à côté va chuter.
10:40Donc, on doit absolument les contenir.
10:42C'est un peu la même chose.
10:43On voit que là, il attaque la Moldavie,
10:45il attaque des pays périphériques,
10:47il arrive à basculer dans les fichiers.
10:48On est une Union.
10:50Et ceci dit, je dirais que les Européens se souviennent de la Pologne,
10:54qui est Isarroi.
10:55Et au XVIIIe siècle,
10:57la Russie, de la même façon,
10:58a commencé à avoir des pions dans l'électeur du roi de Pologne
11:02pour réussir son coup,
11:03et à la fin, absorber totalement la Pologne.
11:05Donc, cette logique-là, elle est un peu immuable.
11:07Elle a fait ses preuves.
11:10Donc, oui, j'ai une vraie peur.
11:11Pas d'une guerre totale et frontale.
11:14Mais d'une guerre permanente.
11:17Et comme vous dites,
11:18depuis 1945,
11:19on n'a pas connu la guerre physique sur le territoire.
11:23Mais on a connu la guerre froide.
11:26Donc, on est retourné dans ce système.
11:28Merci Bruno.
11:30Merci Bruno.
11:31Général Bruno, clairement,
11:32vous voyez, nos auditeurs sont quand même bien informés
11:34sur Sud Radio.
11:36C'est une éventualité à vos yeux.
11:39Vous qui êtes un expert.
11:40Cette possibilité qui nous sortait...
11:43Si la guerre avait été une chance exacte,
11:44ça serait longtemps qu'on le saurait.
11:46Bien sûr.
11:47Pardon, ça fait longtemps qu'on le gagnerait.
11:49Donc, aujourd'hui,
11:50l'équation, elle n'est pas très compliquée.
11:53C'est, on veut défendre l'Ukraine.
11:55On veut se protéger des attaques hybrides de la Russie.
11:59Et on ne veut pas d'escalade.
12:00Je pense que le terme,
12:01on ne veut pas d'escalade, il est important.
12:02Ça veut dire quoi, l'escalade ?
12:03On ne veut pas de conflit direct entre l'OTAN et la Russie.
12:06Ça, ce n'est pas moi qui le dis.
12:07C'est ce que j'observe depuis le début de cette guerre.
12:11Donc, l'équation est compliquée.
12:14Il faut faire preuve de détermination.
12:15Je pense qu'il y a un élément
12:16qui n'a pas été évoqué jusqu'à présent,
12:18qui est extrêmement important.
12:19C'est la volte-face de Trump.
12:22Trump a fait une volte-face.
12:23Absolument.
12:24Très récemment, radicale.
12:26Et cette fausse volte-face radicale,
12:28elle a donné du cœur à l'ouvrage,
12:30elle a donné de la détermination à l'ensemble de l'OTAN.
12:33Et si jamais Trump avait désaligné,
12:37désolidarisé de l'OTAN,
12:38ça aurait été une catastrophe.
12:39Et là, je pense que Poutine aurait gagné.
12:41Et c'est ce que cherchait Poutine.
12:42Poutine cherchait à savoir si Trump était oui ou non
12:45derrière les Européens et derrière l'OTAN.
12:46Et je rappellerai un dernier point,
12:48c'est qu'il ne faut pas se faire d'illusions.
12:49L'OTAN sans les Américains,
12:51ça ne fonctionne pas.
12:52La seule façon de faire fonctionner l'OTAN,
12:55c'est le leadership américain.
12:56C'est comme ça, on peut le regretter.
12:58Mais c'est comme ça pour encore un paquet d'années.
13:00Donc aujourd'hui, les États-Unis,
13:02deux trains pour marquer une très forte détermination
13:05de s'opposer à la Russie
13:09et d'aider l'Ukraine dans son combat contre la Russie.
13:13Je pense que ça, c'est important.
13:14Mais pas d'escalade.
13:15Ça reste aussi le mot d'ordre du côté des Américains.
13:18Patrick Martin, Johnny, je vais vous faire réagir dans un instant.
13:20Et vous avez raison, en général Bruno Clermont,
13:22de la souligner, cette volte-face de Trump.
13:25Comment les Européens peuvent réagir ?
13:26D'ailleurs, sera-t-elle suivie des faits ?
13:29C'est la question qui est posée aussi.
13:31Vous restez avec nous.
13:32La vérité en face à suivre.
13:34Faut-il avoir peur de Poutine ?
13:350826 300 300.
13:37Le Grand Matin Sud Radio.
13:40La vérité en face.
13:42Jean-François Aquilin.
13:43Vous nous appelez au 0826 300 300.
13:47On ouvrirait 47 minutes sur Sud Radio.
13:49Nous évoquons Poutine.
13:52Faut-il prendre au sérieux sa menace ?
13:55Faut-il en avoir peur ?
13:56Lui qui fait se multiplier les survols de drones,
14:01et pas que des drones d'ailleurs,
14:03dans les pays européens,
14:05Limitrof,
14:06pour faire poser une forme de menace permanente.
14:08Le général Bruno Clermont évoquait à l'instant
14:11la volte-face de Trump,
14:13Patrick Martin-Jeunier.
14:14C'est vrai que le président Trump
14:16a changé de pied sur l'Ukraine,
14:20expliquant qu'au fond, Poutine l'a gassé,
14:22qu'on ne pouvait rien en tirer.
14:24Il a même suggéré que l'Ukraine
14:26pouvait gagner la guerre,
14:27voire aller plus loin.
14:28Je ne sais pas ce que ça veut dire,
14:29très clairement.
14:30Il n'a pas précisé sa pensée
14:31le président américain,
14:32mais est-ce que,
14:33comme le suggérait le général Bruno Clermont,
14:36cela rebattait tout de même les cartes
14:38dans le conflit ?
14:39Écoutez, ça rebattra les cartes
14:41quand il décidera de changer
14:42véritablement sa politique au fond.
14:45Car Donald Trump, lui,
14:46fait des volte-face toutes les 48 heures,
14:48et on ne sait pas du tout
14:50sur quel élément il se fonde
14:51pour dire que l'Ukraine
14:52peut reconquérir du territoire.
14:54est-ce qu'on pense un seul instant,
14:56sans le soutien militaire américain
14:58ou européen,
14:59que l'Ukraine va reprendre la Crimée,
15:03que l'Ukraine va reprendre
15:04les territoires occupés,
15:05les oblastes occupés,
15:07dans le Donbass,
15:08Donetsk,
15:09Zaporizhia,
15:09Kersen,
15:10est-ce qu'il va reprendre tout ça
15:11sans une aide supplémentaire ?
15:13Et donc,
15:14les volte-face de M. Trump,
15:16je n'y crois pas beaucoup,
15:17une volte-face consisterait
15:19à avoir des éléments concrets,
15:20c'est-à-dire,
15:21premièrement,
15:22décider et donner le feu vert
15:24au Congrès des Etats-Unis
15:26pour faire un train supplémentaire
15:28de sanctions
15:28qui aboutirait à asphyxier
15:30carrément l'économie russe
15:33avec une sorte de blocus,
15:34oui,
15:35là ce serait efficace,
15:36et enfin,
15:37l'autorisation qui serait donnée
15:38d'utiliser des missiles
15:39de longue portée,
15:40notamment sur les fronts,
15:42sur le front ukrainien,
15:42mais ce que disaient
15:45le général Clermont,
15:46il a raison,
15:47l'autre élément de l'équation,
15:49c'est je ne veux pas d'escalade,
15:50donc en aucun cas,
15:51les pays ne veulent
15:52devenir qu'aux billigérants,
15:54la nouvelle d'hommes sera quand ?
15:56On autorisera des missiles
15:58à longue portée,
15:58les Tomahox éventuellement,
16:00lorsqu'on autorisera
16:01à riposter le cas échéant
16:03sur le territoire russe,
16:04mais tout cela,
16:05on n'en veut pas
16:05qu'à très clairement,
16:06le ministre russe
16:08des Affaires étrangères,
16:09Lavrov,
16:09a prévenu,
16:11ce sera une guerre
16:12directement contre la Russie.
16:13Oui, ça a été une mise en garde
16:14très claire de sa part.
16:16Général Bruno Clermont,
16:18pour rebondir
16:19sur ce que vient de dire
16:20Patrick Martin-Jeunier,
16:21la réponse n'est-elle pas,
16:23puisque nous ne voulons pas
16:23d'escalade évidemment,
16:25une forme de renforcement
16:26des capacités défensives
16:29des pays limitrophes
16:30à l'est de la Russie ?
16:33Je pense que la volte-face
16:34de Trump,
16:35elle est à la mode Trump,
16:37c'est-à-dire
16:37elle est dans l'excès,
16:39c'est évident que pour reprendre
16:40les périodes reconquises
16:41et puis pour même aller au-delà,
16:43c'est très difficile
16:44dans les conditions actuelles,
16:45il faudrait vraiment
16:45une entrée directe
16:47de l'OTAN dans le conflit,
16:48ce qui, je rappelle,
16:48n'est toujours pas au programme.
16:50Par contre,
16:50cette volte-face,
16:51elle a eu un rôle essentiel
16:52vis-à-vis de,
16:54pour le fonctionnement
16:54de l'OTAN,
16:55c'est-à-dire qu'on a,
16:56il y avait,
16:58il y avait des doutes
16:59sur le fait que
17:00les Américains
17:01qui assurent
17:02le leadership de l'OTAN,
17:03c'est un général américain
17:04qui commande les opérations,
17:05toutes les opérations
17:06militaires de l'OTAN
17:07sur le front Est
17:08sont commandées
17:08par un général américain.
17:10Donc, les États-Unis
17:11jouent un rôle
17:11extrêmement important
17:12dans l'OTAN
17:12et dans le cadre
17:13de la réponse de l'OTAN,
17:15de la solidarité de l'OTAN,
17:16de la détermination de l'OTAN
17:17à protéger ses membres
17:18qui pourraient être
17:20agressés directement
17:21ou indirectement
17:22par la Russie,
17:23ça a joué un rôle essentiel
17:23et à ce titre-là,
17:25cette volte-face,
17:26elle est vraiment arrivée
17:27au bon moment
17:28et je pense que
17:29du point de vue de l'OTAN,
17:30l'OTAN,
17:30pardon,
17:31elle restera solide
17:32dans la durée.
17:33Sylvain, bonjour,
17:34bonjour à vous.
17:36Bonjour,
17:36bonjour,
17:37Sud Radio aux auditeurs.
17:38Super, super.
17:39Vous nous appelez
17:40de Meugev
17:41en Haute-Savoie.
17:42En Haute-Savoie.
17:43Vous avez un peu
17:43de la hauteur
17:45pour évoquer
17:47cette situation.
17:48Que dites-vous,
17:49Sylvain ?
17:49Je dis que c'est sympathique
17:51parce que
17:52le sommet des montagnes
17:54commence à être blanc.
17:55Ah,
17:56tant mieux, non ?
17:57Non,
17:57c'est très sympa.
17:59Que dites-vous ce matin ?
18:00Il faut se défendre
18:01face à Poutine ou pas ?
18:03Non, concernant Vladimir Poutine,
18:06il est évident
18:07qu'il faut se défendre
18:07et qu'on ne le fait pas bien.
18:09Et le premier, d'ailleurs,
18:10à relever nos manquements
18:12sur ce sujet,
18:13c'est Zelensky,
18:15puisqu'il dit que,
18:16effectivement,
18:16les Russes ont pu,
18:18par rapport aux interventions
18:19qu'ils ont faites
18:19ces deux dernières semaines,
18:21prendre des notes
18:22et voir notre façon
18:23de réagir
18:24pour pouvoir plus tard
18:24nous contrer.
18:25Et moi,
18:26ça me rappelle
18:27Louis Ferdinand Céline,
18:29le plus grand auteur
18:30du XXe siècle,
18:31qui,
18:32à propos
18:32de la perte
18:34de nos colonies,
18:35disait que
18:36la perte de nos colonies
18:37était le résultat
18:39de notre faiblesse
18:40dans la Seconde Guerre mondiale.
18:42Et moi,
18:43je pense qu'on est rendus
18:44au même niveau
18:45aujourd'hui
18:45que notre réponse
18:47aux attaques,
18:48entre guillemets,
18:49même s'il n'y a pas eu
18:50de missiles tirés,
18:52russes,
18:53c'est notre future faiblesse
18:54et nos futures attaques.
18:56Vladimir Poutine
18:57est en train de se dire
18:58qu'ils sont
18:58complètement à la rue.
18:59En tout cas,
19:00ils ne savent pas
19:01faire la guerre
19:02avec des drones
19:02et c'est là-dessus
19:03qu'il faudra
19:04qu'on les attaque.
19:05Donc,
19:05montrer ses muscles
19:07un petit peu,
19:07quand même,
19:07c'est ça,
19:08montrer sa force.
19:10Face à un idiot
19:13comme Donald Trump,
19:14comme Vladimir Poutine,
19:16il n'y a que la force
19:17qui compte,
19:17il faut lui montrer
19:18la force.
19:19Merci à vous,
19:20Sylvain,
19:21depuis Meugev,
19:22avec le manteau blanc
19:24qui commence à arriver,
19:26Patrick Martin Genier,
19:28montrer sa force,
19:29montrer ses muscles.
19:30Oui.
19:31C'est utile.
19:33Mais encore,
19:34faut-il s'entendre militairement
19:35en Europe ?
19:36Oui,
19:37bien sûr.
19:37C'est pas une question.
19:38Non,
19:38c'est pas une question.
19:39Oui,
19:39il faut montrer ses muscles,
19:40il faut montrer sa force.
19:41Sylvain,
19:42votre auditeur,
19:43a raison.
19:44Notamment,
19:45la prochaine incursion
19:46d'un avion de chasse russe,
19:48vous savez,
19:49qui coupe le radio,
19:50il coupe tout
19:50et il continue
19:51malgré les alertes.
19:52Je crois qu'un jour,
19:53il faudra faire
19:54comme Erdogan,
19:55il y a dix ans,
19:55avoir le courage
19:57d'abattre un avion
19:58qui survolerait
19:59l'espace aérien
20:00de l'OTAN
20:00dans les deux minutes
20:01qui suivent cette incursion.
20:03Et là,
20:03Poutine comprendrait,
20:05car Poutine ne comprend
20:06que le seul langage
20:07de la force,
20:08on l'a bien vu.
20:08C'est pour ça que
20:09Trump est extrêmement déçu,
20:11il pouvait penser
20:12pouvoir donner suite
20:13à ses propositions
20:15de négociations.
20:15Non,
20:16c'est la force
20:16qui doit prévaloir
20:17et ne pas être intimidé
20:19par les menaces
20:20de M. Lavrov,
20:21le ministre des Affaires étrangères
20:22russe.
20:23Là-dessus,
20:24Général Bruno Clermont,
20:25notre Sylvain de Meugev
20:27a traité d'ailleurs
20:28Poutine d'idiot,
20:28je ne sais pas si c'était
20:29une référence à Dostoevsky,
20:31mais il est tout sauf
20:33idiot,
20:33Poutine.
20:35Jusqu'où veut-il aller ?
20:36Personne ne le sait,
20:37en réalité.
20:37Ça reste un grand mystère
20:39aujourd'hui,
20:39Général Bruno Clermont.
20:42Effectivement,
20:42ça reste un grand mystère,
20:44mais on peut imaginer
20:44qu'il ira aussi loin
20:46que possible,
20:47aussi loin que la possibilité
20:49que nous lui donnerons
20:50d'aller,
20:50que ce soit en Ukraine
20:51ou en dehors de l'Ukraine,
20:53mais il me semble,
20:54et je peux me tromper,
20:55que pour l'instant,
20:55on est dans un bras de fer
20:57qui cherche à nous intimider,
20:59qui cherche à nous diviser,
21:00qui cherche à fragiliser
21:01les opinions publiques,
21:02qui cherche à faire peur
21:04aux opinions publiques,
21:04parce que peut-être
21:05que les dirigeants
21:05n'ont pas peur,
21:06mais les opinions publiques
21:06sont inquiètes
21:07quand ils entendent
21:08des drones
21:08qui survolent les pays
21:10sans qu'on soit capable
21:11de les identifier.
21:13Donc oui,
21:14l'important,
21:14c'est de marquer
21:15notre détermination,
21:16et je suis d'accord
21:17avec ce qui a été dit,
21:18évidemment,
21:19de montrer la force,
21:20il faut que l'OTAN
21:20fasse preuve de détermination,
21:22et à mon avis,
21:23ce n'est pas du tout impossible
21:24que dans les jours qui viennent,
21:25les semaines qui viennent,
21:26un avion russe
21:27soit abattu
21:28au-dessus d'un pays de l'OTAN,
21:29peut-être que ça permettra
21:30de remettre
21:31les pendules à l'heure
21:32en quelque sorte,
21:33sans que ça ne déclenche
21:36l'escalade.
21:37sans que ça ne déclenche
21:38que ça,
21:39c'est important
21:39de le préciser.
21:40Merci,
21:41merci,
21:41général Bruno Clermont,
21:42je rappelle,
21:43vous êtes expert
21:44en stratégie militaire
21:45et consultant
21:46chez Fairface,
21:47Défense et Aéroconseil.
21:49Merci à vous également,
21:50Patrick,
21:51Martin,
21:51je n'ai que vous gardez
21:51le sourire,
21:52mais vous êtes un peu inquiet
21:53au fond,
21:53je le sens.
21:54On ne peut qu'être inquiet
21:55aujourd'hui,
21:55naturellement.
21:56Vous enseignez en Sciences Po,
21:57vous êtes spécialiste
21:58de questions européennes
21:59et internationales,
21:59vous êtes toujours le bienvenu
22:00sur l'antenne de Sud Radio,
22:01auteur de l'Europe a-t-elle
22:02un avenir ?
22:03Question d'actualité
22:04aux éditions Studi Rama,
22:07merci à tous les deux
22:09et bonjour à vous,
22:10Valérie Exper.
22:11Bonjour Jean-François Aquili.
22:12Qu'y a-t-il au menu
22:13de Mettez-vous d'accord ?
22:14Eh bien,
22:15je ne vais pas vous étonner
22:16si je vous dis
22:16que nous allons revenir
22:17sur la condamnation
22:19de Nicolas Sarkozy,
22:21sur ces juges
22:22qui sont menacés de mort,
22:25sur ces commentaires
22:26qui sont faits,
22:27ici ou là,
22:28sur différentes antennes,
22:30commentant cette décision
22:31sans avoir lu
22:32les 400 pages du rapport.
22:34On va revenir
22:34sur cette question.
22:35Est-ce que vous comprenez
22:36la condamnation
22:38qui est celle
22:39qui a été faite
22:40à Nicolas Sarkozy ?
22:42On va revenir sur également
22:43les déclarations
22:44de Sébastien Lecornu
22:45qui ne cède rien au PS.
22:47Qui va payer ?
22:47Pas de taxe Zoukmane,
22:49pas de retour
22:49sur la réforme des retraites.
22:50Là aussi,
22:51on attend vos...
22:51Mais alors,
22:52comment ça marche ?
22:52Eh bien,
22:54comment ça marche ?
22:55C'est la question.
22:56que nous nous poserons.
22:57Voilà.
22:57Et puis un Français sur deux,
22:58figurez-vous,
22:59ignore le coût réel
23:00de ces soins.
23:02Et donc,
23:02la Sécurité sociale,
23:03l'Assurance Maladie
23:04a décidé
23:05de prendre les choses en main
23:06et de vous envoyer des mails
23:07pour que vous en ayez conscience.
23:09Voilà.
23:09Ça, c'est une opération
23:10vérité,
23:11transcendance.
23:12Absolument.
23:12Merci Valérie.
23:13Bonne émission.
23:13Merci.
23:14Merci.
23:14Merci.
23:14Sous-titrage Société Radio-Canada
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