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Avec Patrick Martin-Genier, professeur à Sciences-Po, spécialiste des questions européennes et internationales

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##LA_VERITE_EN_FACE-2025-06-25##

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Transcription
00:00Sud Radio, la vérité en face, Jean-François Aquili.
00:05Allez 0800 26 300 300, Trump qui est au sommet de l'OTAN à la haie,
00:12qui arrache donc ce cessez-le-feu entre Israël et l'Iran.
00:15Mais à quel prix nous posons la question dans la vérité en face ce matin ?
00:18Avec notre invité, bonjour à vous Patrick Martin-Jeunier.
00:22Bonjour.
00:22Ravie de vous recevoir ce matin, vous êtes enseignant à Sciences Po,
00:26spécialiste des questions européennes et internationales.
00:29Votre regard compte ce matin parce qu'il se passe quelque chose d'important.
00:33Nous sortons, je ne sais pas si nous en sortons d'ailleurs,
00:36de ce conflit entre Israël et l'Iran, pour l'instant, il y a un cessez-le-feu.
00:41Et puis Trump est arrivé le torse bombé, si je puis dire, à la haie.
00:46Qu'est-ce qu'il vous inspire le président américain ce matin ?
00:48Je pense que Donald Trump veut apparaître comme un faiseur de paix.
00:52C'est de notoriété publique qu'il souhaite un jour avoir le prix Nobel de la paix.
00:58Il faut donc absolument montrer qu'il est capable d'être un faiseur de paix.
01:01D'ailleurs, il y a quelques jours, un pays a proposé la nomination de Donald Trump au prix Nobel de la paix.
01:08C'est le Pakistan, figurez-vous, parce qu'il aurait fait des choses entre l'Inde et le Pakistan.
01:13Et le fait qu'il ait obtenu un cessez-le-feu, même provisoire, entre l'Iran et Israël,
01:18il voulait arriver au sommet de l'OTAN en disant, c'est moi, je suis un faiseur de paix.
01:22Sauf que, malheureusement, deux heures et demie après cet accord de paix de cessez-le-feu,
01:27l'Iran a violé, naturellement, ce cessez-le-feu.
01:30Donc, à tout moment, la guerre peut repartir entre les deux pays.
01:34Donc, il arrive là, effectivement, vous l'avez dit, extrêmement gonflé.
01:38Il est content de lui.
01:39Il veut montrer que c'est un faiseur de paix.
01:41Et en plus, il donne des leçons de morale, puisqu'il va exiger des pays de l'OTAN
01:45qu'ils augmentent leur contribution à leur défense nationale.
01:48On va y venir. On va rester un tout court instant sur Trump, plus qu'un court instant, d'ailleurs.
01:53Là-dessus, Patrick Martin-Jeunier, il faut se rappeler qu'il a été réélu,
01:56notamment, effectivement, sur cette promesse de paix.
01:59Il n'aime pas la guerre, Donald Trump.
02:01Il aime le business.
02:02Il aime les affaires.
02:03Il est assez cynique, d'ailleurs.
02:04Mais bon, je ne suis pas le seul.
02:05Ils sont tous pareils.
02:07Peu importe qui est en face, on fait du business.
02:09Business is business.
02:10Mais il n'aime pas la guerre.
02:11Il ne veut pas, lui, endosser ce que ses prédécesseurs ont pu vivre.
02:18On pense tous à W. Bush avec la guerre en Irak 2, la deuxième.
02:24Trump s'était fait lire sur...
02:27Vous allez voir avec moi, la guerre en Ukraine, ça va être plié.
02:30Pour 48 heures.
02:31Oui, il va dire 48 heures.
02:32Vous allez voir, ça va être plié.
02:34Et puis non.
02:34Et donc, il lui fallait un succès.
02:36Oui.
02:36Il lui fallait un succès.
02:37Absolument.
02:38Alors, vous dites effectivement que Donald Trump, c'est un businessman, donc un homme d'affaires
02:42qui aime conclure des contrats.
02:44Et il ne voit, en réalité, les relations internationales, la géostratégie, la géopolitique
02:48à travers le prisme des affaires.
02:51Même à propos de l'Iran, vous avez vu, je suis assez stupéfé de dire, on va faire
02:54beaucoup d'affaires avec l'Iran, qui est un régime quand même criminel, qui tue,
02:58qui assassine, qui torture, qui lapide.
03:00Et c'est un régime qu'on ne peut absolument pas soutenir.
03:02Et donc, il veut faire de la paix pour montrer qu'il est capable de faire du business.
03:06Avec l'Ukraine, c'est exactement la même chose.
03:09En réalité, qu'est-ce qu'il a fait ? Il n'a rien fait, pour l'instant, sur l'Ukraine.
03:12La seule chose qu'il ait faite, c'est d'avoir signé ce contrat américain, donc, sur
03:17les minerais rares, qui permettra aux entreprises américaines d'exploiter ce minerai.
03:21Ce n'est pas encore fait.
03:22Mais voilà, il a, en réalité, cette optique des relations internationales uniquement
03:26à travers le prisme des affaires.
03:28C'est bien, mais ce n'est pas suffisant.
03:30Et cela tranche par rapport aux autres présidents américains.
03:33En réalité, Donald Trump n'a jamais été un homme d'État.
03:36C'est avant tout un homme d'affaires, un chef d'entreprise, un patron, même si sa réussite
03:41peut parfois être contestée.
03:43Il suffit de se rendre à New York, à la Trump Tower, où j'étais d'ailleurs le 5 novembre
03:47dernier pour l'élection présidentielle.
03:49Eh bien, on confond à la fois le candidat, le business, et tout est bon pour le business.
03:54Donc, si demain, avec l'Iran, il peut faire du business, eh bien, il n'hésitera pas.
03:57Il n'hésitera pas, y compris avec ce régime théocratique qui, on va dire, massacre ses ressortissants,
04:04ses habitants, ses enfants, disons les choses.
04:07Les femmes, d'ailleurs, sont en première ligne de cette folie, en fait, des mollas
04:12qui sont en place depuis 1979.
04:14Patrick Martin-Jeunier, vous avez rappelé, à juste titre, que l'Iran avait rompu le
04:19cessez-le-feu deux heures après.
04:21Israël était en passe de riposter, parce qu'il y a quand même eu 4 personnes tuées
04:25en Israël, et Trump a mis son véton en disant, je ne suis pas content, il faut qu'Israël
04:30se calme, il est imprévisible, Donald Trump, décidément.
04:34Il est décidément imprévisible, parce que Donald Trump est un soutien sans faille d'Israël,
04:38naturellement, il l'a montré, il l'a démontré, si Israël est menacé par l'Iran, qui
04:43encore une fois, constitue une menace existentielle pour Israël, les Etats-Unis sont présents,
04:47ils sont présents à travers les bombes, ils l'ont montré, ils sont présents à travers
04:50leurs navires de guerre, leurs avions de chasse, bref, mais en réalité, il faut
04:55toujours revenir au cœur de la logique de Trump, il veut être faiseur de paix, et
05:00puis, s'il avait obtenu un cessez-le-feu durable, peut-être n'est-ce pas encore définitivement
05:04abandonné, et bien, il peut se prévaloir d'être un faiseur de paix, d'avoir effectivement
05:09un progrès notable, et donc, il peut revendiquer le prix Nobel de la paix, encore une fois, c'est
05:14une véritable obsession pour lui.
05:15Alors, nous ne savons pas si les installations nucléaires, personne ne le sait, enfin,
05:20certains doivent savoir, je ne sais pas si elles ont été effectivement détruites,
05:24ou je dirais presque endommagées, les premiers rapports aux officiels que lui, d'ailleurs,
05:29dénigre, expliquent que ce n'est pas le cas, donc il est presque possible, je ne sais pas
05:35si vous êtes d'accord avec ça, Patrick Martin-Jeanier, que les buts de guerre n'aient pas été
05:39atteints.
05:39Écoutez, d'ores et déjà, on sait que Trump, encore une fois, toujours dans la même
05:44logique, a dit que la capacité d'enrichissement d'uranium, les usines d'enrichissement, avaient
05:49été entièrement détruites, obliterated, on dit en anglais, et donc, il dit entièrement
05:54détruites, non c'est faux, manifestement, parce que, à la fois, l'agence internationale
06:00de l'énergie atomique, avec son directeur Raphaël Grossi, a dit, nous n'avons pas les moyens
06:03de voir, et enfin, depuis hier soir, nouveau développement, le vice-président GD Vance
06:09a déclaré à Fox News, sur Fox News, qu'en réalité, la capacité d'enrichissement
06:14d'uranium demeurait intacte, donc, et des spécialistes, également, nucléaires, du
06:18Pentagone, ex-spécialiste, a dit que, eh bien, cette capacité était encore intacte,
06:25ce qui veut dire que, malgré les bombes qui ont été déployées, les fameuses bombes
06:28BU-57, qui pouvaient, qui sont des bombes pénétrantes, qui ont bien pénétré à
06:33Fordo et à Natanz, en réalité, n'ont pas détruit l'essentiel de cette capacité
06:38d'enrichissement d'uranium.
06:39Cette guerre a commencé le 7 octobre 2023, il s'agit d'un acte peut-être final, on
06:46ne sait pas, on ne sait pas jusqu'où ça peut aller, moi, je vais vous poser une
06:50question ce matin, Patrick Martin-Jeunier, vous avez cette expertise de ce qui se passe
06:54à l'international, les mollas, au fond, in extremis sauvent leur peau, Ali Karamehnei
07:02reste en place, peut-être qu'ils vont y retrouver une forte, on va dire, de rebond
07:07dans cette capacité à survivre à ce qui s'est passé, parce qu'ils étaient à deux
07:13doigts de s'effondrer, et donc, qu'est-ce qui peut arriver à devenir demain ? Parce
07:17qu'au fond, il y a quand même deux difficultés, c'est qu'Israël se garde l'ennemi intacte
07:22face à lui, et la population iranienne, du moins celle qui ne veut plus de ce régime,
07:26et ils sont majoritaires, mais risquent d'en payer le prix fort.
07:30Oui, c'est vrai, mais moi, c'est un peu une véritable interrogation, parce que 13 jours
07:35après le début de cette guerre avec l'Iran, on a l'impression que le régime de Téhéran
07:39demeure, persiste, il est là, alors qu'on s'est répandu sur les plateaux radio-télé
07:44depuis le début, en disant, ça y est, c'est la fin du régime des mollas.
07:48Ça a été dit et redit.
07:49Ça a été dit et redit, j'ai rencontré beaucoup de gens sur les plateaux, notamment,
07:53de la diaspora iranienne, des franco-iraniens, des franco-iraniens, qui m'ont dit, ça y est,
07:56c'est la fin du régime des mollas.
07:58Et on s'aperçoit qu'en réalité, il est encore là, l'Ayatollah Ali Ramenei,
08:02et là, même si les chefs militaires de la haute hiérarchie, ils ont été décapités
08:07en quelque sorte, il y a des militaires encore, mais il y en a un qui disparaît, on le remplace.
08:12Ils ont mobilisé les soutiens du régime dans la rue, plusieurs dizaines de milliers de personnes
08:16étaient dans la rue pour soutenir le régime des mollas.
08:18Donc, on a quand même l'impression que finalement, rien n'a bougé depuis une douzaine de jours,
08:23même si certains disent que le potentiel nucléaire de l'Iran a été réduit.
08:28En tout état de cause, on sait d'ores et déjà qu'il n'a pas été définitivement éliminé.
08:32La menace existentielle pour Israël persiste, mais on a un régime qui semble aujourd'hui
08:39continuer, même renforcé, alors qu'on n'arrête pas de dire depuis douze jours
08:44que le prince Reza Palavi, qui est en exil, pourrait constituer un gouvernement provisoire.
08:49J'ai l'impression qu'une fois de plus, ce régime va continuer.
08:53Il faut peut-être attendre pour voir ce qui va se passer.
08:55Patrick Martin-Jeunier, est-ce que nous savons aujourd'hui ce qu'en pense réellement
08:59Benjamin Netanyahou ? Au fond, parce qu'il n'a pas pu finir, je paraphrase, le sale boulot,
09:08c'est à mi-chemin et la menace reste quasi intacte.
09:13Oui, j'ai l'impression que cette menace reste intacte et le Premier ministre Benjamin Netanyahou
09:17en est conscient. Il en est conscient.
09:19Il en est conscient.
09:20Mais vous avez vu la colère de Trump qui a exigé du Premier ministre israélien
09:27qui cesse ses frappes contre l'Iran. Encore une fois, Trump veut être un faiseur de paix.
09:31Mais le Premier ministre israélien a remercié naturellement Donald Trump pour son soutien.
09:36Il n'en demeure pas moins que finalement, rien n'a changé.
09:39La situation est figée.
09:40L'Iran continue à représenter une menace pour Israël.
09:44Mais Israël se retient. Pourquoi ?
09:45Parce qu'il y a une demande du président des États-Unis.
09:48Mais naturellement, si l'Iran devait continuer à bombarder Israël,
09:51qui a subi quand même plusieurs dizaines de morts dans ses attaques,
09:55il pourrait recommencer.
09:56Mais pour l'instant, la situation est figée.
09:59Et il faut savoir aussi que Benjamin Netanyahou
10:01fait face à une situation politique interne assez délicate.
10:05Son ministre de la Défense, Israël Katz,
10:08avait peut-être une position un peu désergente
10:10sur le changement ou pas de régime.
10:12Et on sait aussi que, par exemple, le chef de l'opposition,
10:14hier à Lapid, je regardais ça hier,
10:16qui a été Premier ministre assez brièvement,
10:18a dit qu'il fallait également mettre un terme à la guerre à Gaza.
10:22Car il y a aussi la priorité, ce sont des otages
10:24que l'on oublie aujourd'hui.
10:25Totalement oubliés, dans cette guerre entre Israël et l'Iran,
10:30les otages américains et gazatins.
10:31D'ailleurs, on ne sait plus combien sont encore en vie.
10:35Il y en a environ 45-47,
10:37dont 25-27 qui seraient décédés.
10:41Et le reste, la moitié, l'autre moitié...
10:43Une vingtaine supposément en vie.
10:45Voilà.
10:46Toujours, toujours, toujours.
10:47Et vous savez que le rapatriement des corps,
10:49c'est essentiel pour Israël.
10:51Mais évidemment, le rapatriement des otages vivants,
10:54c'est également une priorité pour le gouvernement,
10:56normalement Netanyahou.
10:57Et c'est peut-être le prochain,
10:58ou le dossier prioritaire, du coup,
11:00qui est revenu au-dessus de la pile,
11:01pour Netanyahou,
11:03à Tel Aviv et à Jérusalem.
11:05Restez avec nous, Patrick Martin-Jeunier.
11:07M. Trump est à la haie, à l'OTAN,
11:09et peut-être qu'il va se passer des choses.
11:12Il va falloir que l'Europe se prenne en main,
11:14point de vue de la défense.
11:15Et Trump est venu aussi tenser les uns et les autres,
11:19forts de son succès diplomatico-militaire au Proche-Orient.
11:23A tout de suite, pour la suite de La Vérité en Face.
11:27Sud Radio, La Vérité en Face, Jean-François Aquilier.
11:31Le cessez-le-feu entre Israël et l'Iran,
11:34mais à quel prix ?
11:36Et après, avec un Donald Trump triomphateur,
11:39avec nous, Patrick Martin-Jeunier,
11:42enseignant à Sciences Po,
11:43spécialiste des questions européennes et internationales,
11:46vous êtes très surpris par la personnalité de Trump.
11:49Quand il arrive à la haie, aux Pays-Bas,
11:52pour le sommet de l'OTAN, il est content.
11:54Il est très content.
11:55Il distribue les leçons à tout le monde.
11:57Voilà, il est très content.
11:58C'est le maître d'école, le professeur.
12:02Il vient donner des leçons à l'Europe.
12:04en disant qu'il va peut-être falloir prendre en main votre défense.
12:08Peut-être que les Etats-Unis ne seront pas les éternels défenseurs de l'Europe.
12:13Moi, je suis à Business Mall, je vais conclure un contrat.
12:17Et il exige que chaque pays européen, à terme,
12:21consacre plus de 5%, au moins 5% de leur budget à leur défense nationale.
12:26Alors, c'est très intéressant, parce qu'il dit, grosso modo,
12:29les Etats-Unis restent au sein de l'OTAN.
12:32Oui.
12:33Oui.
12:33Mais il dit aux Européens, allez-y, la main au portefeuille.
12:38La main au portefeuille, voilà.
12:40Si vous voulez vous assurer votre propre défense, faites-le.
12:42Mais il y a un paradoxe très important.
12:44C'est que Donald Trump sait très bien, de toute façon,
12:47que même si ce n'est pas le cas,
12:48et plus on augmentera les dépenses,
12:50plus il y aura un retour sur investissement dans l'industrie militaire américaine.
12:55Parce qu'aujourd'hui, on fait quoi ?
12:56On achète des avions américains.
12:58Voilà, des F-16 américains.
13:00La Pologne, l'Allemagne, la Belgique,
13:02sont des pays qui n'achètent pas du matériel français.
13:05Les Dassault, bien évidemment, mais on achète du matériel américain.
13:08Donc, de toute façon, c'est gagnant-gagnant pour l'Amérique.
13:12Et Donald Trump le sait très bien.
13:14Il veut montrer aussi, donc, à son électorat républicain,
13:18qui fait la leçon aux Européens,
13:19et que c'est une façon pour lui de se préserver d'une future guerre en Europe.
13:23Alors, il a un allié, Donald Trump, Patrick Martin-Jeunier.
13:26C'est Mark Root, qui est le secrétaire général de l'OTAN,
13:31de l'Alliance Atlantique.
13:32Alors, je cite, je lis ce que M. Mark Root a déclaré à propos de Donald Trump.
13:39Qu'est-ce qu'il dit ?
13:40Il dit que les bombardements en Irak,
13:42eh bien, c'est une action décisive, vraiment extraordinaire.
13:45C'est ce que dit le secrétaire général de l'OTAN.
13:47En Iran, vous voulez dire ? En Iran ?
13:48En Iran, en Iran, en Iran, en Iran.
13:50Vous avez vu, c'est là-dessus, c'est pas mal, hein ?
13:51Décidément.
13:52Et que personne d'autre n'avait osé faire une telle chose,
13:55lance le patron de l'OTAN à propos de l'Iran.
13:59C'est un allié fantastique,
14:01pour reprendre une terminologie trumpienne,
14:03ou trumpiste,
14:05ce secrétaire général.
14:06Je n'ai rarement vu une telle obsequiosité
14:08de la part du secrétaire général de l'OTAN.
14:11Ils sont plus neutres, en général.
14:12Oui, en général, c'est plus neutre,
14:13parce qu'à son poste,
14:15un secrétaire général de l'OTAN,
14:17c'est quelqu'un qui organise les réunions,
14:18qui supervise les forces de l'OTAN
14:21au nom des Etats-Unis.
14:22Et d'ailleurs, le patron sait clairement les Etats-Unis,
14:26ce sont les Etats-Unis.
14:27Il n'avait pas besoin de faire un tel tweet,
14:29aussi laudatif, laudateur,
14:31pour Donald Trump.
14:34C'était parfaitement inutile,
14:36mais ça gonfle l'orgueil considérablement
14:38de Donald Trump,
14:39qui est très content,
14:40qui a dû arriver en pleine forme,
14:41en bonne humeur.
14:43Là, il est en pleine forme.
14:46Le torse bombé.
14:47Oui, le torse bombé.
14:48Il est arrivé avec une petite casquette blanche.
14:50Oui, le magare.
14:53Le mec, Marc Root,
14:55il le dit au sommet de la haie,
14:58que l'Europe va payer un prix,
15:00l'écrit, énorme.
15:01C'est écrit en majuscule.
15:02C'est du Trump dans le texte.
15:04Pour financer sa défense,
15:06comme elle le devait,
15:07ce sera votre victoire,
15:08dit-il à l'attention du président des Etats-Unis.
15:12Trump, qui d'ailleurs a toujours dit
15:13que nous étions des mauvais payeurs.
15:16Oui, mais vous savez,
15:17ce n'est pas nouveau.
15:18Rappelez-vous son premier mandat.
15:19Lorsqu'il est arrivé au sommet de l'OTAN à Bruxelles,
15:22lors de son premier mandat,
15:23il avait dit la même chose.
15:25Il s'était mis en premier le maître d'école.
15:27D'ailleurs, je garde en mémoire l'image
15:29où il avait écarté certains premiers ministres
15:32pour se mettre devant tout le monde.
15:33Je suis le responsable,
15:35je suis le patron,
15:36je suis le chef
15:37et vous allez augmenter vos dépenses.
15:39Et donc, effectivement,
15:40c'est exactement la même chose d'aujourd'hui.
15:42Mais au final, vous savez,
15:43il ne faut pas trop faire attention
15:44au tweet de Donald Trump.
15:46Parce que qu'est-ce qui va se passer en réalité ?
15:47Qu'est-ce qui va se passer ?
15:48Rien.
15:49Je veux dire,
15:50il va y avoir une déclaration commune,
15:52il va y avoir un communiqué,
15:53d'ores et déjà rédigé
15:54par les diplomates qui sont sur place
15:56en disant
15:57d'accord,
15:57nous sommes d'accord
15:58pour augmenter à terme
15:59à 5% nos dépenses.
15:59C'est à 5%,
16:00nous avons quel délai au fait ?
16:02Mais il n'y a pas de délai
16:03parce qu'il y a certains pays
16:04qui...
16:04Oui, voilà,
16:05c'est exactement ça.
16:06Horizon 2030,
16:072032,
16:0733.
16:08Mais vous savez,
16:09même Keir Starmer,
16:09le premier ministre britannique,
16:10a dit qu'il ne pourrait pas y arriver.
16:12Et que donc,
16:13peut-être,
16:13ce sera 2,5%
16:15à l'horizon 2027.
16:16Donc, vous voyez,
16:17le premier ministre espagnol
16:19a dit qu'il était hors de question
16:20parce qu'il n'en avait pas
16:21les moyens budgétaires.
16:22Donc, on peut bien avoir
16:23des déclarations comme ça.
16:24Il y aura un communiqué
16:25mais ce sera un échéancier
16:27assez éloigné.
16:28Assez éloigné
16:29parce que la France,
16:29faut-il le rappeler,
16:30Patrick Martin-Jeunier,
16:32eh bien,
16:32doit d'abord trouver
16:33ses 40 milliards,
16:35doit aussi financer la dette
16:38et cela va grandissant.
16:41Ce sera...
16:41Les intérêts s'élèveront
16:42en 2030
16:43à 100 milliards par an.
16:45Il y aurait de quoi largement
16:46financer ce coup de pouce
16:48à la défense.
16:48Mais est-ce qu'on peut considérer
16:50aujourd'hui
16:50que quelque part
16:52ce forcing de Donald Trump
16:55reste quand même salutaire
16:57parce que nous avons
16:57soudain
16:58une prise de conscience
17:00de la nécessité,
17:01ça c'est le corollaire
17:02de la guerre,
17:03la conséquence
17:03de la guerre en Ukraine,
17:04de la nécessité
17:06de prendre en main
17:08notre propre destin militaire ?
17:10Oui, je crois que c'est positif globalement.
17:13Ça c'est positif.
17:13C'est quand même très important.
17:14C'est assez salutaire
17:15parce que vous savez
17:16qu'il y a environ aujourd'hui
17:19une dizaine de pays
17:19de l'Union Européenne
17:20qui consacrent plus de 2%
17:21de leurs Pays-Bas
17:22à la défense.
17:23C'est très important.
17:24La Pologne,
17:24les Pays-Bas
17:25ont compris le danger.
17:26La Pologne,
17:26c'est plus de 4% aujourd'hui.
17:28Donc il y a un vrai effort.
17:29Et là où Donald Trump
17:30a raison,
17:31mais Obama disait
17:32exactement la même chose,
17:33c'est que l'Europe
17:34doit faire beaucoup plus
17:35d'efforts.
17:36Et depuis la guerre
17:37le mois de février 2022
17:39et le déclenchement
17:40de la guerre en Ukraine,
17:41nous avons pris conscience
17:42que nous n'étions plus
17:43en paix
17:44mais dans une période de guerre
17:46et que la guerre
17:47était revenue en Europe
17:48et que donc nous étions
17:49extrêmement fragilisés
17:51par rapport
17:51à des grandes puissances.
17:53Évidemment à la Russie
17:53de Vladimir Poutine
17:54mais n'oublions pas
17:55que nous sommes éventuellement
17:56fragiles par rapport
17:57à d'autres guerres
17:59qui pourraient intervenir.
18:00Une guerre hybride,
18:01une guerre cyber,
18:03ça peut être aussi
18:03des missiles
18:04qui arriveraient d'ailleurs.
18:05Donc il faut que nous
18:06nous préparions
18:06face à toutes ces menaces.
18:08Voilà,
18:08à des multiples menaces
18:10qui peuvent nous concerner
18:11et le fait effectivement
18:13que nous réfléchissions
18:14par exemple dans certains pays
18:15à la remise en action
18:17du service militaire
18:18notamment pour les femmes
18:19au Danemark par exemple
18:20et les hommes à égalité
18:22ça c'est très important.
18:24Nous devons prendre conscience
18:25que l'Europe est fragile
18:26et donc nous réarmer
18:28sur le plan moral également.
18:29Allez, à surveiller
18:30donc ce qui sortira
18:31de ce sommet de l'OTAN
18:32qui succède
18:34au cessez-le-feu
18:35arraché
18:35avec difficulté
18:37par Donald Trump
18:38entre Israël
18:39et l'Iran.
18:41des suites aussi
18:42il y aura de nombreuses suites
18:43au Proche-Orient
18:44ça ne va pas en rester là
18:46il faut avoir surveillé
18:47de près également
18:48ce qui va se passer
18:48au sein même
18:50en Iran
18:50avec la population iranienne
18:52dans les jours
18:54dans les semaines
18:54qui viennent.
18:55Merci à vous Patrick
18:56Martin-Jeunier
18:56de nous avoir éclairé
18:58ce matin
18:58c'est intéressant quand même
18:59il faut toujours regarder devant
19:00ce qui va se passer
19:01et décrypter
19:02l'histoire
19:03qui est en marche.
19:04Merci à vous
19:05enseignant à Sciences Po
19:06spécialiste
19:07des questions européennes
19:08et internationales
19:09vous nous avez éclairé
19:10dans la vérité en face
19:11dans un instant
19:12le plaisir de retrouver
19:13sur Sud Radio
19:14les médias
19:14avec Valérie Expert
19:16et Gilles Ganzman
19:18restez avec nous
19:18bonne journée.

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