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  • il y a 2 mois

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00:00Europe 1 Soir Weekend, 19h21, Stéphanie Demureux.
00:05Europe 1 Soir Weekend, merci de nous rejoindre.
00:07J'accueille mes débatteurs de la première heure, Alexandre Malafaye, fondateur du think tank Sinopia.
00:12Bonsoir Alexandre.
00:13Bonsoir Stéphanie Demureux.
00:15Gilles Boutin, journaliste en politique économique au Figaro.
00:18Bonsoir Gilles Boutin.
00:19Bonsoir Stéphanie Demureux.
00:21On va parler tout de suite politique avec, vous l'avez certainement vu messieurs,
00:25ces premières lignes du budget.
00:27Alors ça reste flou, il n'a pas trop dévoilé la totalité, il garde le suspens Sébastien Lecornu.
00:34Enfin bon quand même, on sait déjà qu'il n'y aura a priori pas de taxes Zucman.
00:37J'imagine qu'il y en a 1800 dans le pays déjà qui sont soulagés.
00:41Pas de retour à l'ISF.
00:42Enfin il nous promet quand même quelques retours à certaines augmentations d'impôts.
00:47Ça nous aurait étonné aussi qu'il n'y en ait pas, on ne sait pas lesquelles.
00:51La gauche avec le PS a déjà exprimé ses doutes, le RN également.
00:56On va poser la question aux porte-parole des Républicains à présent, vice-président de la région Normandie.
01:01Bonsoir Jonas Haddad.
01:03Bonsoir.
01:04Alors vous avez le socle commun, en tout cas un déjeuner qui est prévu lundi avec Sébastien Lecornu,
01:10tous les chefs de parti et de groupe du socle commun.
01:14Vous, le parti républicain, qu'allez-vous lui dire après ces premières orientations dévoilées dans le Parisien hier ?
01:22Bon d'abord que notamment le constat qui est réalisé que nous sommes aujourd'hui l'un des pays les plus fiscalisés du monde,
01:30développés, est un constat qu'on partage.
01:33Et donc bien évidemment on se réjouit du fait qu'il n'y ait pas de rétablissement de l'ISF et de la taxe des Zuckmann.
01:40Non pas parce qu'on est là pour protéger quelques-uns, mais surtout parce qu'il y a un certain nombre de représentants,
01:47notamment des petites entreprises, qui nous expliquent que c'est extrêmement grave si ce genre de taxe se passait.
01:53Je pense notamment au secteur des start-up qui redoutent un million d'emplois qui seraient détruits.
01:58Et donc en fait, si vous voulez, au moins cette interview a mis un terme à la bouffée délirante fiscale
02:06qui s'était emparée de notre pays, il faut le dire quand même, assez alimentée je dois le dire,
02:11par un certain nombre de médias du service public, qui ont beaucoup invité M. Zuckmann,
02:17en majesté, qui est un militant d'extrême-gauche.
02:18Oui, et puis d'ailleurs, plutôt en lui faisant le tapis rouge, comme vous l'avez dit,
02:24en promouvant plutôt cette taxe, en effet.
02:27Donc c'est vrai que Sébastien Lecornu, en tout cas, a résisté à cette pression
02:33parce que ce débat sur les taxations avait été vraiment au cœur de toutes les discussions la semaine dernière.
02:41Néanmoins, donc Sébastien Lecornu qui propose un budget dans lequel certains impôts augmenteront,
02:47mais d'autres diminueront. Qu'est-ce que vous en pensez ?
02:49Est-ce que déjà vous avez une idée de quel impôt pourrait augmenter ?
02:53Non, je n'ai pas encore d'idée, mais en revanche, c'est sûr que la justice fiscale aujourd'hui,
02:58c'est au cœur des débats.
02:59Vous vous souvenez, il y a eu ce mouvement avant l'été,
03:02C'est Nicolas qui paye, dans lequel les gens se disaient qu'aujourd'hui,
03:05les actifs, par exemple, supportent un poids très important de la dette fiscale,
03:10alors que les inactifs, dans le sens large du terme,
03:14profitent quand même beaucoup de cette injustice fiscale.
03:18Donc c'est vrai qu'il faut remettre sur la table l'équité fiscale
03:22et que ce ne soit pas en permanence les mêmes qui payent des impôts,
03:25quitte à augmenter pour d'autres personnes des impôts.
03:28Donc je trouve que c'est pas mal de retrouver un équilibre de cet ordre-là.
03:31Et enfin, il y a un point aussi qui est intéressant, c'est sur la fraude.
03:34D'ailleurs, je m'étonne que les socialistes ne se soient pas félicités, ça.
03:40Lutter contre la fraude fiscale, mais lutter aussi contre la fraude sociale,
03:45c'est quelque chose qui devrait retrouver un assentiment de la majorité nationale.
03:49Voilà, donc je pense que ça va plutôt dans le bon sens.
03:51C'est vrai qu'on nous le promet depuis des années,
03:53la lutte contre la fraude, et elle est toujours là en nombre.
03:58Vous avez dit, montez les impôts de certains,
04:01soyez plus précis, Jonas Haddad, à qui vous pensez précisément,
04:04est-ce que, on le sait, par exemple, la moitié des Français ne payent pas l'impôt sur le revenu ?
04:09Est-ce que vous souhaiteriez que tout le monde, justement, paie l'impôt aujourd'hui ?
04:14Ça peut être une piste, et puis il y a aussi la piste des niches fiscales.
04:18Il y a énormément de niches fiscales dans notre pays.
04:20Qu'est-ce qui s'est passé ?
04:21En fait, depuis des années, comme la France avait créé trop d'impôts,
04:26on avait été obligés de créer des niches fiscales pour compenser.
04:29En fait, ce qu'il faut faire, c'est baisser l'impôt,
04:32et puis enlever les niches fiscales pour qu'il n'y ait pas des personnes
04:35qui échappent à l'impôt lorsqu'ils le doivent.
04:37On a créé un système qui est complètement fou, qui alimente la bureaucratie.
04:40Donc, remettons tout ça à plat, on baisse les impôts pour certains,
04:43et vous enlèvez les niches fiscales.
04:44Vous pensez à des niches fiscales particulières, Jonas Haddad ?
04:48Non, mais il y en a aujourd'hui qui ne sont plus justifiées.
04:52Notre pays évolue.
04:53Ça va être compliqué de rentrer dans la technique ce soir, parce que je ne veux pas...
05:00Non, mais on sait qu'il y avait une menace, notamment sur les services aux personnes.
05:05Alors ça, est-ce que vous êtes plutôt pour ou contre cette niche ?
05:09Non, non. Par exemple, là, moi, je ne suis pas partisan de ça,
05:12parce que ça crée des emplois en France.
05:15En revanche, il y a un certain nombre de niches fiscales qui existent aujourd'hui
05:18qui font que, bizarrement, on ne favorise pas le fait que ce soit produit en France.
05:24Je pense qu'il faut qu'on retourne notre fiscalité pour faire en sorte
05:26qu'on puisse continuer à produire en France,
05:29et non pas uniquement être sur des dispositifs qui vont permettre d'échapper à l'impôt,
05:33parce qu'à côté, il y a une pression fiscale qui est trop importante.
05:35Voilà, il faut sortir de cette bureaucratie globale qui a alimenté une machine dingue,
05:41où en fait, la question qui se posait toujours, c'est de savoir
05:43est-ce qu'on va créer des impôts,
05:45et est-ce qu'on ne va pas créer des niches fiscales en contrepartie ?
05:48Oui, je disais, c'est vrai, Gilles Boutin,
05:50le débat avait été vraiment confisqué autour des taxes.
05:53C'était assez ahurissant.
05:54Pendant une semaine, on a parlé, enfin, plus d'une semaine d'ailleurs,
05:57deux semaines, au moins, on ne parlait que de ça, Gilles Boutin.
05:59C'était la réussite de l'opération Zucman, effectivement,
06:01tous ces plans de communication autour de cet économiste.
06:04Toujours sur les taxes, M. Haddad,
06:08Sébastien Lecornu a décrété une sorte de règle d'or fiscale.
06:12En somme, si on fait des hausses d'impôts, par certains côtés,
06:15donc sur les plus riches, on doit les baisser par ailleurs
06:17pour ne pas excéder à un niveau,
06:18puisqu'on est déjà parmi les plus généreux, entre guillemets, à ce niveau-là.
06:23Je crois qu'on fait jeu égal à peu près avec la Finlande
06:26d'une année sur l'autre en termes de prélèvement obligatoire.
06:29Pensez-vous que cela permette à Sébastien Lecornu
06:32d'être réellement optimiste sur sa survie ?
06:34On sait l'importance que la question des impôts a pour le Parti Socialiste.
06:39Alors, ne parlons pas de LFI.
06:41Partant du fait qu'il ne promet pas de véritables grands soirs fiscales,
06:47pourra-t-il rester à Matignon encore de longs mois, selon vous ?
06:52Je ne sais pas.
06:54Il faut peut-être mettre les socialistes face à leur responsabilité à un moment.
06:58Je pense que tout le monde a vu que c'était leur obsession.
07:01Non, il y avait deux obsessions.
07:02Il y avait ça et les retraites.
07:04J'ai l'impression que sur les retraites,
07:06il n'y a pas du tout de majorité qui se dégage pour revenir sur cette réforme des retraites.
07:08Non, il renonce à revenir aux retraites.
07:11Là aussi, quand même.
07:12La réforme des retraites ne semble pas à l'ordre du jour.
07:15Il ne réglerait aucun problème,
07:17que sont d'ailleurs la pénibilité dont parle tant le RN.
07:22Donc, sur ce point, il n'y touche pas.
07:25Voilà.
07:26Et concernant les impôts,
07:28alors peut-être qu'il va y avoir d'autres impôts
07:31qui vont, si vous voulez, qu'on va payer le prix aux socialistes, entre guillemets.
07:36Mais je pense vraiment que ces gens ne mesurent pas le ralpole fiscal qui existe dans notre pays.
07:42Mais en termes de stratégie politique, est-ce jouable ?
07:45Ou est-ce que Sébastien Lecornu doit consentir à d'autres gestes ?
07:48Parce que, comme l'a rappelé Stéphanie,
07:51effectivement, il remet au pot sur les retraites.
07:53D'ailleurs, on ne sait pas bien,
07:54il a annoncé qu'il y aurait 5 ou 6 milliards de plus pour les retraites à contre-cours.
07:58Donc, où trouver les économies ?
08:00Et comment faire ?
08:01En fait, moi, je pense qu'une idée...
08:03La difficulté pour trouver la clé de voûte,
08:07c'est qu'il y a une déconnexion profonde
08:08entre les élus socialistes et les électeurs socialistes.
08:11Quand on regarde dans les sondages, par exemple,
08:13de plus en plus d'électeurs socialistes
08:15disent qu'il y a trop d'impôts en France,
08:17que l'État fait trop de choses.
08:18Quand on regarde ce que disent les électeurs socialistes,
08:20ils disent, par exemple, qu'il y a trop d'immigration en France
08:22et que ça pèse sur notre budget.
08:24Mais les élus socialistes sont de plus en plus déconnectés de leur base.
08:27Donc, je pense que le fait de s'adresser également de façon générale à l'opinion
08:32et à dire, bon, écoutez, à un moment, il faut qu'on sorte de ce sujet-là,
08:36je trouve que c'est pas mal pour desserrer cet étau idéologique
08:40qu'a essayé de placer le Parti socialiste depuis quelques jours sur le gouvernement.
08:44En tout cas, Jonas Sadat, vous resterez, a priori, dans ces conditions,
08:50avec ces premières orientations de budget.
08:52J'imagine que vous avez discuté les uns et les autres.
08:54Vous êtes plutôt en passe de rester dans ce gouvernement.
08:59Alors, moi, je ne suis pas parlementaire.
09:01Non, je sais, mais je parle des LR.
09:03Vous êtes pour parole.
09:05Non, bien sûr.
09:06À la fin de la journée, comme l'a justement dit le Premier ministre,
09:10on va être de plus en plus sur un système parlementaire.
09:13Et donc, c'est que chaque parlementaire, en âme et conscience,
09:16va devoir prendre des décisions.
09:17Donc, vous l'avez bien vu la dernière fois,
09:19il y a eu aussi, au sein des Républicains,
09:22des gens qui pensaient des choses différentes.
09:24Donc, ce ne sera pas homogène.
09:25Mais cette fois-ci, j'ai l'impression qu'en fait, on s'intéresse,
09:28et ça a été justement dit, on s'intéresse plus au quoi que au qui.
09:32C'est-à-dire qu'on va déjà essayer de topper un contrat de gouvernement ensemble
09:35et après, on verra si on entre dans le gouvernement.
09:38Parce que les dernières fois, on s'y est pris à l'envers.
09:41On est déjà rentré au gouvernement
09:42et après, on s'est intéressé au...
09:44Vous pensez qu'il faut avancer quand même quelques conditions.
09:46Exactement.
09:48Et je vous en ai donné une en plus tout à l'heure
09:50que je n'ai pas vue dans l'interview de Sébastien Lecornu.
09:53C'est la question de la contribution des étrangers à cet effort.
09:58Globalement, on demande à tout le monde de faire des efforts en France.
10:00Nous, ce qu'on dit, c'est, à partir du moment où vous êtes un étranger sur le sol français,
10:05c'est normal que vous fassiez des efforts.
10:07Et donc, faire des efforts, ça veut dire, sur certains avantages
10:09ou certaines latitudes qu'on avait,
10:11qu'on ne pourra plus reconduire les mêmes latitudes.
10:14Il n'y a pas, effectivement...
10:14Je crois qu'il évoque l'AME, mais c'est vrai que c'est tout.
10:17Les contributions...
10:18Enfin, il n'en parle pas vraiment, de ce sujet de l'immigration.
10:22Jonas Haddad, je voulais aussi vous faire réagir,
10:24parce que le temps passe, malheureusement,
10:26à cette condamnation très lourde
10:28à l'encontre de Nicolas Sarkozy.
10:31Alors, c'est vrai que LR était assez discret.
10:34Il y a eu davantage de marques d'amitié, de soutien,
10:38mais pas vraiment d'avis sur la condamnation.
10:42Quelle est votre position là-dessus ?
10:43Comment avez-vous réagi quand vous avez entendu cette sentence très lourde,
10:47exécution provisoire ?
10:48Nicolas Sarkozy ira en prison.
10:51Je dirais que j'ai un défaut à causer du fait d'être en politique,
10:54c'est que je suis également avocat,
10:55et que moi, j'ai regardé cette décision en tant que juriste.
10:58Et comme beaucoup de juristes, on a été sidéré par le volume de la peine.
11:03D'abord parce que ce volume, il est avec une exécution provisoire.
11:07Donc on n'imagine pas que Nicolas Sarkozy tente de détourner des témoins,
11:11d'y attaquer d'inémores,
11:13et on n'imagine pas Nicolas Sarkozy s'enfuir dans un avion.
11:16Bon, ça c'est un premier point.
11:17Et puis un deuxième point,
11:18parce qu'on a regardé les peines qui sont données pour ce genre de délit.
11:24Je disais quand même sur une radio il y a deux jours,
11:27Jawad, qui est le logeur des témoins du Bataclan,
11:32pour l'association de malfaiteurs,
11:33il ne prend que quatre ans.
11:34Oui, absolument.
11:35Et j'ai sorti ce truc-là volontairement,
11:38parce que je veux que nos auditeurs comprennent
11:41que parfois, on a un certain nombre de deux poids, deux mesures,
11:45on se dit, mais franchement,
11:46est-ce que Sarkozy méritait plus que Jawad Goudaoud ?
11:49Merci Jonas Haddad,
11:52porte-parole des Républicains,
11:53vice-président de la région Normandie,
11:54d'avoir été avec nous,
11:56et on se retrouve dans quelques instants
11:57avec nos débatteurs.
11:59Alexandre Malafaye,
11:59je ne vous ai pas donné la parole encore,
12:01ça a filé.
12:02Gilles Boutin,
12:03on va continuer à parler justement
12:04de la peine qu'a eu Nicolas Sarkozy,
12:08qui fait beaucoup parler,
12:09encore trois jours après.
12:11Restez avec nous,
12:11et merci Jonas Haddad.
12:12Merci Jonas Haddad.
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