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  • il y a 3 mois

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00:00Est-ce que vous-même vous avez été choqué par cette décision de la juge ?
00:05Comme beaucoup de français, c'est une décision qui m'interroge et qui m'inquiète.
00:12Qui m'interroge parce qu'elle interroge des avocats, des anciens magistrats, des journalistes
00:17qui depuis quelques jours s'expriment sur cette décision de justice.
00:22C'est 5 ans de prison, mais c'est aussi cette exécution immédiate
00:26sur une condamnation en première instance qui est sans preuve factuelle finalement sur des présomptions.
00:34Et moi, comme beaucoup de citoyens, je suis attachée à ce que la justice soit la même pour tous.
00:39Pas de passe-droit pour personne, y compris pour les politiciens.
00:42Pas d'acharnement et pas de politisation non plus.
00:46Donc quand je vois que beaucoup de français n'ont plus du tout confiance en la justice,
00:50c'est un fait, doute des décisions judiciaires, des magistrats.
00:54Moi, je ne suis pas sûre aujourd'hui que cette décision les rapproche et leur redonne confiance en la justice.
01:02Je crois surtout qu'on a aussi cette question de la neutralité des magistrats.
01:09Finalement, est-ce qu'un magistrat qui est engagé dans un syndicat,
01:13qui est engagé politiquement, qui s'exprime publiquement,
01:16ne doit pas se déporter, par exemple, lorsqu'il doit juger les actes d'un homme ou d'une femme politique ?
01:23Voilà, beaucoup de questions autour de cette décision.
01:25Il y a une question aussi qui revient beaucoup, c'est cette juge en question
01:30qui a manifesté contre Nicolas Sarkozy, c'était en 2011.
01:34Est-ce que c'est la place d'une juge d'être dans une manifestation contre un président de la République ?
01:43Est-ce que ce n'est pas là le début de la politisation des juges ?
01:45Déjà, comme vous me parlez de cette magistrate, je tiens à lui adresser à elle et à tous ses collègues mon soutien,
01:53parce que depuis la décision, ils sont ciblés, ils sont cyberharcelés, menacés de mort,
01:59et je crois que rien, aucune décision ne justifie cette violence.
02:03Mais je crois qu'on doit tous le rappeler, parce qu'y compris avec les réseaux sociaux,
02:11tout cela prend des tournures d'une violence inouïe,
02:14et je crois que ce n'est pas comme ça qu'on peut apaiser le débat et analyser et prendre cette distance.
02:19Et le dialogue, vous avez raison, doit se poursuivre dans le calme,
02:23et on doit pouvoir réfléchir avec beaucoup de sérénité.
02:27Mais oui, sur la présence de cette magistrate dans une manifestation,
02:30est-ce qu'on peut quand même s'interroger sur est-ce que c'est la bonne place, sa bonne place, est-ce qu'elle doit être là ?
02:35Alors, je crois qu'aujourd'hui, les magistrats sont des hommes et des femmes libres de s'engager, de s'exprimer.
02:41La preuve, elle est cadre dans un syndicat, un syndicat qui est présent effectivement à la fête de l'humanité,
02:47et donc qui est très orientée politiquement, elle est engagée politiquement, elle s'exprime, elle s'est exprimée politiquement.
02:54La question, c'est plutôt le déport.
02:56Est-ce que quand on doit juger un homme ou une femme politique, on peut réellement garantir la neutralité de la justice ?
03:02Je crois que les citoyens français, ils sont attachés à l'égalité de traitement par la justice.
03:09On sait qu'on a une justice qui fonctionne mal encore aujourd'hui en France.
03:12Il y a des problèmes de budget, d'effectifs, de délais, d'engorgement,
03:16mais ce n'est pas la seule question.
03:18Il y a quand même tous les jours des décisions qui choquent.
03:20Ce n'est pas moi qui le dis.
03:21Quand je suis à ma permanence de députée à Lille, à Tourcoing, je reçois régulièrement des victimes,
03:28des victimes des parents, des victimes d'un homicide routier,
03:31des parents d'une jeune femme victime de viol,
03:35qui sont révoltés contre une relaxe, contre un classement sans suite.
03:39Encore dernièrement, à Tourcoing.
03:40Et c'est ça qui choque les Français d'ailleurs.
03:42C'est parce que d'un côté, ils voient des personnes sous OQTF.
03:47On voit que la justice n'y arrive pas sur ce type de dossier.
03:50Je pense à l'affaire Philippine, évidemment.
03:52Cette jeune femme assassinée par un Marocain sous OQTF.
03:55Ils se disent, mais pourquoi ça ne fonctionne pas à ce niveau-là ?
03:57Et quand c'est Nicolas Sarkozy, alors là, pour le coup, ça ne traîne pas.
04:01Et les Français, ils comparent aussi.
04:03Ils se disent, mais qu'est-ce qui se passe ?
04:04Le sujet dans le dossier de Nicolas Sarkozy, vous le savez,
04:09moi, je viens de la gauche, je ne suis ni adhérente aux Républicains,
04:13ni fan de Nicolas Sarkozy.
04:14Je pense que j'ai assez de distance.
04:16Le sujet, c'est le sujet en particulier de l'exécution provisoire.
04:21Parce qu'on sait que cette exécution provisoire,
04:24elle est là normalement pour protéger d'une récidive.
04:26Or, il ne semble pas être à nouveau candidat à la présidence de la République.
04:29Elle est aussi pour protéger de troubles à l'ordre public éventuel.
04:34Et on voit que l'ancien président de la République,
04:37pour lequel, moi, j'ai beaucoup de respect,
04:39ne s'est jamais dérobé pendant les douze années de procédure.
04:43Il n'a jamais fui.
04:44Et il a toujours respecté les décisions.
04:46Moi, je trouve que dans l'interview qu'il a donnée hier soir
04:50et que j'ai lue avec attention dans le journal du dimanche,
04:53il s'exprime avec beaucoup de dignité, de combativité.
04:57Il rappelle aussi que ce n'est pas une décision définitive
05:00et qu'il a le droit à son appel,
05:02qu'il va se battre jusqu'au bout pour la vérité.
05:05Et quelque part, il montre aussi un certain recul
05:07parce que lui, ce qu'il veut, c'est que des décisions de justice,
05:10en général, ne fassent pas peur aux Français.
05:13Qu'on n'ait pas l'impression qu'on puisse être condamné
05:14sans preuve factuelle aujourd'hui en France.
05:16Oui.
05:16Merci.
05:17Merci.
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