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  • il y a 4 jours
Ce vendredi 26 septembre, Christopher Dembik est revenu sur la valorisation des entreprises de croissance dans l'émission Tout pour investir, la masterclass, sur BFM Business. Retrouvez l'émission tous les vendredis à 11h.

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Transcription
00:00Tout pour investir, la masterclass, les signaux faibles.
00:06Et on commence par un sujet que tout le monde évoque, c'est-à-dire quand on investit sur les marchés financiers,
00:12la question c'est la valorisation.
00:14Et la valorisation notamment, ça s'appliquait pour tout ce qui est entreprise de croissance.
00:19On a une difficulté en règle générale à utiliser les bons vieux ratios,
00:22et notamment le cours ratio sur bénéfice qui est le classique, celui qu'on utilise systématiquement.
00:27Alors on va regarder ensemble, avant qu'on discute avec mon invité Pierre Chang,
00:32qui va un peu nous parler d'un segment qui est sous les radars,
00:34mais qui offre pas mal de potentiel dans les semaines, dans les mois à venir.
00:37On va regarder en termes de valorisation, qu'est-ce qu'on doit utiliser pour les entreprises de croissance.
00:42Concrètement, notamment pour les entreprises de la tech,
00:44puisque ce sont celles qui ont toujours le focus des investisseurs.
00:48Sur la tech, vous avez un calcul qui peut être intéressant, c'est la méthode de calcul du PEG.
00:53Le PEG c'est quoi ? C'est tout simplement le cours ratio sur bénéfice,
00:56mais on va le diviser par le taux de croissance annuel du bénéfice par action.
01:01L'idée derrière cela, c'est de voir un peu plus en détail finalement,
01:04quelle va être l'évolution potentielle dans les mois, dans les semaines à venir.
01:08Ça nous permet d'avoir finalement une vision qui colle un peu plus au business model des entreprises technologiques.
01:13Alors si on regarde notamment en termes d'entreprises technologiques américaines,
01:17sur les derniers ratios boursiers qui ont été publiés,
01:20on voit que systématiquement, pour certaines d'entre elles,
01:23effectivement, on a, comme pour Oracle, encore Palentir,
01:27ce sont des entreprises qu'on peut considérer comme survalorisées.
01:30Il n'y a pas un débat, peu importe le ratio d'ailleurs boursier,
01:32qu'on va utiliser pour en juger.
01:34En revanche, il y a un sujet systématique concernant Nvidia.
01:37Et Nvidia, si on utilise la méthode de calcul qu'on a pu voir à l'instant,
01:41on se rend compte qu'on a finalement un ratio qui a 0,6 fois les bénéfices.
01:46Donc c'est plutôt complètement raisonnable et c'est même considéré comme une entreprise.
01:49Donc, on peut valoriser avec un potentiel qui peut être très important.
01:54Même chose finalement pour d'autres grands noms,
01:57TSMC dans le domaine des semi-conducteurs
01:59ou encore éventuellement pour Google ou Netflix.
02:02Donc ça permet un peu de relativiser.
02:03Bien sûr, encore une fois, et on l'avait mentionné lors des deux précédentes masterclass,
02:07ne pas systématiquement se focaliser sur la valorisation.
02:11Ce n'est pas l'alpha et l'oméga pour investir.
02:13Mais bien évidemment, ça peut permettre de répondre à quelques questions.
02:16Si on résume, lorsqu'on regarde en termes d'évolution,
02:20finalement sur ces fameux ratios boursiers,
02:22on a le premier point, c'est qu'il n'y a pas de bulle technologique.
02:25C'est très très clair à cet égard, en tout cas sur la grand pan du marché boursier américain.
02:30Et l'autre point, c'est que le coût ratio sur bénéfice,
02:33qui est bien évidemment systématiquement présenté,
02:36ne doit pas être uniquement pris en considération.
02:38Peut-être qu'on a d'autres ratios, comme celui que je viens de vous présenter,
02:40qui s'applique un tout petit peu plus au niveau des entreprises technologiques.
02:45Mais je vous l'ai dit, on a un invité, Pierre Chang, qui nous rejoint,
02:48qui est gérant actions internationales chez la financière de l'échiquier.
02:52Bonjour Pierre, merci d'être parmi nous.
02:55Il y a un segment sur le marché boursier qui a été un peu négligé ces dernières années,
02:59parce qu'il a été effectivement très tourmenté,
03:01et ce sont les actions environnementales.
03:05Vous vouliez nous en parler, justement.
03:07Bonjour Christopher, bonjour à tous.
03:10Moi, je suis très heureux d'être invité pour cette troisième Masterclass.
03:13Merci.
03:14Donc, oui, le secteur des renouvelables,
03:17c'est un secteur qui a été vraiment maltraité depuis 2021, en fait.
03:22Donc, c'est un secteur qui a atteint son apogée en 2029,
03:27qui a ensuite été tendré en bourse sur 2022, 2023, 2024 et début 2025.
03:33Alors, pour plusieurs raisons, j'en mettais la première,
03:36c'est quand même la hausse des taux.
03:38C'est vrai que quand les taux remontent, globalement,
03:40ce n'est pas bon pour ce secteur.
03:42Deuxièmement, c'est vrai qu'il y a eu une ambiance, en fait, politique
03:47qui a beaucoup été pénalisante,
03:51puisque quand les prix d'électricité ont explosé après la guerre en Ukraine en 2022,
03:55en fait, certains États sont venus ponctionner une partie de ces gains exceptionnels
03:59pour ce secteur quand les prix d'électricité ont explosé.
04:01Donc, il y a eu une espèce de décode politique qui s'est installée.
04:05Et ensuite, Donald Trump est arrivé avec un discours vraiment très adverse
04:08contre les énergies renouvelables, et ça a encore ajouté une couche.
04:12Et donc, il y a également aussi les priorités des gens, de l'opinion, en fait.
04:17La conscience écologique a laissé la place à un besoin de sécurité alimentaire,
04:22militaire, de pouvoir d'achat, etc.
04:25Et donc, dans l'opinion des gens, finalement,
04:27l'écologie a un peu rétrogradé ces dernières années.
04:29Alors, ce qui est intéressant de voir, c'est que maintenant, on est en 2025,
04:34on est en septembre 2025, et ce qu'on voit, c'est que le secteur
04:36commence à reprendre des couleurs en bourse depuis à peu près le mois d'avril.
04:40Vraiment, le mois d'avril, c'est vraiment le point bas ultime.
04:44Alors, la question, c'est pourquoi ce secteur commence à se reprendre ?
04:48Et deuxièmement, est-ce que c'est encore le temps d'y aller ?
04:51Voilà.
04:52Donc, pourquoi ça se reprend ?
04:54Il y a plusieurs raisons.
04:55Déjà, depuis 2021, le réchauffement climatique ne s'est pas arrêté.
05:02Donc, 2024, c'est l'année la plus chaude qu'on n'a jamais enregistrée
05:05depuis l'ère pré-industrielle.
05:07Les températures sont dorénavant 1,5 degré au-dessus de l'ère pré-industrielle.
05:11C'est quand même…
05:12On a atteint des niveaux qui sont historiques.
05:15Donc, il faut continuer à décarboner quelque part.
05:18Deuxièmement, l'inflation se stabilise.
05:20Donc, on l'a vu, quand les taux remontent, ça pénalise le secteur.
05:22Mais là, on a vu récemment, par exemple, la Banque Centrale Américaine a baissé ses taux.
05:27Ça, c'est bon pour le secteur.
05:28Quand les taux baissent un petit peu, le secteur de renouvelables se porte mieux.
05:32Troisièmement, je veux dire, il y a le risque politique.
05:35C'est un peu réduit parce que, par exemple, en Europe, on a lancé un grand Green Deal.
05:40Aux États-Unis, cet été, l'administration américaine a passé la « one big beautiful bill »
05:44qui donne beaucoup de visibilité au secteur.
05:47Donc, du coup, ça clarifie les choses.
05:49Juste pour expliquer un peu en détail, parce que sur cet aspect, c'est assez pertinent.
05:52On a un peu l'impression qu'on a systématiquement Trump qui est contre les énergies fossiles.
05:58En tout cas, c'est ce qu'il met en avant.
05:59Il a même dit à la tribune de l'ONU, finalement, que très, très clairement,
06:03ce qu'on voit en termes de changement climatique, c'est une arnaque, je cite.
06:06Mais du côté américain, finalement, il y a beaucoup de pragmatisme.
06:10C'est ça, vous le mentionnez, et c'est le signal prix plus, finalement,
06:13une trajectoire de décarbonation qui est menée un peu, peut-être, par les États.
06:17Exactement, c'est exactement ça.
06:19Et alors, premièrement, ils ont donné de la visibilité sur les subventions
06:22qu'ils vont donner jusqu'à 2030.
06:24Donc, 2030, je veux dire, Trump, il ne sera plus là.
06:26Donc là, il a dit, je subventionne le renouvelable jusqu'à la fin de mon mandat.
06:31Donc ça, c'est quand même énorme, je veux dire, pour le secteur,
06:34ça donne une bouffée d'oxygène, ça donne de la visibilité.
06:36Et deuxièmement, aux États-Unis, et c'est pour ça que je pense
06:38que les États-Unis ne peuvent pas se passer des énergies renouvelables,
06:41c'est que comme vous le savez tous, il y a un boom d'investissement
06:45sur les data centers, et donc ça, ça va demander énormément d'électricité.
06:49Donc la demande d'électricité aux États-Unis monte.
06:51En plus, il y a quand même une voiture électrique qui se développe malgré tout.
06:56Et donc la demande électrique augmente.
06:57Et donc déjà là, cette année, aux États-Unis, on voit des prix d'électricité
07:00qui augmentent à deux chiffres dans certaines régions des États-Unis.
07:03Donc la demande est en train de surpasser l'offre.
07:06Et donc moi, j'en veux dire, ce qui est évident, c'est qu'aux États-Unis,
07:11il va falloir augmenter la production d'électricité si on ne veut pas
07:13que les prix s'enflamment.
07:14Voilà, l'administration américaine.
07:16On a eu un rapport de la Réserve fédérale américaine,
07:19peut-être que vous l'avez noté au mois de juillet,
07:22qui montrait que sur les 14 régions du marché de l'électricité aux États-Unis,
07:26vous en aviez quasiment 12 qui étaient face à un risque de blackout,
07:28notamment parce qu'il y a une demande énergétique qui est très importante,
07:31vous l'avez mentionné juste aussi, dans les data centers,
07:33mais également, bien sûr, un manque d'infrastructures qui est très net.
07:37Est-ce que, typiquement, vous mettez en avant les actions environnementales,
07:41mais dans ce cadre-là, purement américain,
07:43est-ce que les actions européennes dans ce domaine-là ont des opportunités
07:47ou ça reste plutôt quand même du côté américain de manière très marquée ?
07:50Oui, bien sûr. Alors, c'est parfait, excellent, génial.
07:53Donc, ce qui va se passer, c'est qu'aux États-Unis,
07:55si on veut augmenter la production, en fait, vous avez trois technologies aujourd'hui.
07:59Le nucléaire, une centrale nucléaire, c'est 15 ans pour la faire,
08:03on va dire entre 10 et 20 ans.
08:05Vous avez la centrale à gaz qui a beaucoup de succès,
08:07mais le succès de la centrale à gaz fait qu'aujourd'hui,
08:09on est en situation où il y a une pénurie de turbines à gaz.
08:13Aujourd'hui, une turbine à gaz, si vous l'achetez aujourd'hui,
08:15vous l'aurez dans 6 ou 7 ans.
08:17Donc, je veux dire, ces deux technologies ne régleront pas le problème à court terme.
08:21La troisième technologie, c'est le renouvelable.
08:23Et là, on voit qu'on peut développer un projet renouvelable en 6 mois,
08:27entre 6 mois et 2 ans.
08:28Si les autorisations arrivent vite, ça peut être développé très rapidement.
08:32Donc, aujourd'hui, le renouvelable, c'est la technologie des États-Unis
08:35la plus rapide à déployer.
08:37Et en plus, pendant ces dernières années,
08:39le prix du panneau solaire se sent effondré.
08:42Et donc, aujourd'hui, c'est une technologie, le solaire,
08:45qui est très compétitif par rapport au gaz, par rapport au nucléaire.
08:49Donc, c'est compétitif.
08:50C'est rapide à déployer.
08:51Donc, les États-Unis ne pourront pas ignorer l'opportunité
08:54et le déploiement des énergies renouvelables.
08:57Maintenant, pour répondre directement à votre question,
08:59dans les acteurs européens,
09:00il y a un acteur qui se démarque sur ce sujet,
09:04c'est EDP Renovaveis, qui a environ la moitié de son parc éolien et solaire aux États-Unis.
09:11Donc, ce sont des gens qui vont profiter de cette tendance.
09:14Ensuite, il y a un deuxième acteur qui s'appelle Orsted,
09:16mais eux sont plus spécialisés sur l'éolien offshore.
09:19Et ça, l'éolien offshore, nous, aujourd'hui, on évite parce que la compétitivité de l'éolien offshore,
09:24donc l'éolien en mer, n'est pas au niveau.
09:27Donc, c'est pour ça que l'éolien offshore a des difficultés à vivre sans subvention.
09:32Donc, c'est pour ça qu'on est beaucoup moins favorables à Orsted qu'à EDP Renovaveis.
09:37C'est une parfaite transition avec mon invité, puisqu'on va parler notamment de l'Europe.
09:42Merci beaucoup Pierre.
09:43On se retrouve très prochainement ensemble, j'espère, pour un autre point sur les marchés.

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