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  • il y a 3 mois

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Amusant
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00:00– 19h-20h, Cache sur table sur Arabelle.
00:08– Bonsoir, bonsoir à tous, bienvenue dans cette nouvelle édition de Cache sur table.
00:13Aujourd'hui, on va se pencher sur un sujet qui touche au cœur même du fonctionnement de notre capital,
00:18le blocage politique à Bruxelles.
00:20Des institutions empilées, des nouveaux pouvoirs fragmentés,
00:23des majorités introuvables ou paralysées, le constat est devenu récurrent.
00:26Brice-Bruxelles semble incapable de décider.
00:30Alors tout cela, bien évidemment, a des conséquences concrètes sur le logement, la mobilité, l'économie, l'emploi
00:35et même sur le quotidien de nos citoyennes et de nos citoyens.
00:38Et pour nous en parler ce soir, plusieurs personnes autour de cette table.
00:42Honneur aux dames tout d'abord, Céline Nieuwenhoes, bonjour.
00:45– Bonjour.
00:46– Vous êtes secrétaire générale de la Fédération des services sociaux.
00:49Vous représentez un large réseau d'acteurs de terrain.
00:52Vous êtes confronté chaque jour aux urgences humaines, aux fractures sociales,
00:56mais aussi aux lenteurs administratives et au manque de lisibilité politique.
00:59On en parlera tout à l'heure.
01:00Avec nous également Gaëtan Van Gutsenhoven, bonsoir.
01:04– Bonsoir.
01:05– Vous êtes député bruxellois, sénateur et chef du groupe MR au Sénat.
01:08Vous êtes porte-parole plutôt d'un libéralisme assumé.
01:11Vous défendez une gouvernance plus efficace, un État simplifié
01:13et aussi une Bruxelles plus attractive pour les entreprises et les investisseurs.
01:18Également avec nous, Marc-Jean Guissels, bonsoir.
01:20– Bonsoir.
01:21– Vous êtes député PS au Parlement de la région de Bruxelles.
01:24Vous incarnez, je dirais, une sensibilité plutôt sociale-démocrate
01:27attachée au rôle protecteur de l'État,
01:30mais confrontée aussi aujourd'hui à la nécessité de réformer pas mal de choses.
01:34Également autour de cette table, Umar Diallo, échevin PTB à Molenbeek.
01:38Bonsoir.
01:39– Bonsoir.
01:39– Vous êtes en charge de la jeunesse, de la cohésion sociale et de la participation
01:43et vous êtes un petit peu le porte-voix des quartiers populaires
01:46et vous alertez régulièrement sur l'urgence sociale et les inégalités territoriales.
01:51Et enfin, Olivier Beny, bonsoir.
01:53– Bonsoir.
01:54– Vous êtes coordinateur du programme de la cohésion sociale à Molenbeek.
01:58Je vous dirais, vous êtes un homme de première ligne finalement à Molenbeek.
02:02Alors, peut-être avant d'entrer dans le détail, dans les volets économiques,
02:05institutionnels et sociaux, une question ouverte à tous d'après vous.
02:08Quelles sont aujourd'hui, disons, les conséquences les plus graves
02:11et les plus visibles du blocage institutionnel ?
02:14Je suis clairement avec vous, madame.
02:16– Alors, pour nous, les conséquences, c'est que non seulement le terrain social
02:21est en train de s'affaiblir, dans un moment historique de l'histoire de Bruxelles,
02:26on va avoir toute une série de personnes qui vont être en grande difficulté
02:30suite à des décisions du fédéral de limitation des délacuations de chômage.
02:34Donc, on a parallèlement une crise sociale qui est là à nos portes
02:39et une crise aussi, de manière générale, au niveau de la toxicomanie,
02:43au niveau de la santé des Bruxellois.
02:44Donc, il y a des enjeux sociaux et de santé qui sont majeurs.
02:47Et à ce moment-là de l'histoire de Bruxelles, il n'y a personne pour construire une vision.
02:54Or, on n'en a jamais eu autant besoin.
02:56Et donc, on voit sur le terrain qu'on est en train de perdre des troupes,
02:59là où on devrait en fait absolument en gagner pour préparer le terrain
03:03et pour pouvoir anticiper toutes ces personnes qui vont se retrouver
03:06à la recherche d'un emploi, qu'on va devoir accompagner, soutenir, etc.
03:11Marc, Jean Giselle, c'est une réaction.
03:12Oui, je partage ce constat, d'autant plus que pour le milieu associatif,
03:16travailler sous des douzièmes provisoires, on le voit chaque fois,
03:19c'est extrêmement compliqué parce qu'on ne peut pas se projeter,
03:22notamment en termes des engagements, sur un long terme suffisant.
03:26Et donc, c'est vraiment... C'est aussi très difficile pour les communes
03:29qui n'ont pas le retour qu'elles souhaiteraient vis-à-vis de la tutelle.
03:32Or, les communes sont aussi impliquées dans le travail de terrain,
03:34dans le travail de quartier.
03:36Et donc, c'est encore une fois, par cette situation,
03:38les plus précaires et les plus faibles qui sont les plus impactés.
03:42Votre sentiment, Omar Diallo ?
03:44Je tiens aussi à préciser que j'ai l'article sur le CPS à Mont-Lembeck.
03:48Donc, du coup, le blocage ou les mesures prises vont avoir des conséquences
03:55inqualifiables.
03:57Dans les communes, on n'est pas du tout préparés,
04:00que ce soit aujourd'hui pour rejoindre les avis donnés avant moi.
04:06C'est qu'au niveau associatif, il y a plein d'associations aujourd'hui
04:09qui ne savent pas quel serait l'avenir pour eux après décembre,
04:15deux ans, même si du fait qu'il n'y a pas de gouvernement bruxellois,
04:18on est bloqués et personne ne peut s'engager à proposer des initiatives.
04:22Et de l'autre côté, c'est l'insécurité, vivre dans une précarité, dans son travail,
04:27parce qu'il y a plein de travailleurs aujourd'hui dans le monde associatif,
04:31mais aussi dans les services publics, qui ne savent pas comment ça va se passer.
04:36Et donc, par rapport à ça, je ne peux que rejoindre un peu les constats avancés tantôt.
04:40Alors, une tour de table aussi avec M. Gaëtan Van Gotsenouwen.
04:42La situation est évidemment grave.
04:46Il ne faut pas perdre de vue que, depuis 2016, la dette a triplé à Bruxelles.
04:52Alors, ça peut paraître un chiffre peu concret,
04:58mais ça veut dire qu'en 2016, il y a eu une dette de 4,6 milliards
05:02pour aboutir en 24 à 15,6 milliards.
05:05Et donc, le risque, évidemment, c'est l'emballement de la dette,
05:09c'est la dégradation de notre note, etc.
05:13C'est-à-dire faire en sorte que la situation budgétaire
05:18va évidemment devenir de plus en plus compliquée,
05:20puisque emprunter de l'argent va devenir de plus en plus cher.
05:24Et donc, il faut évidemment mettre un terme à cela.
05:27Qui plus est, nous l'avons vu,
05:28les chiffres ne sont pas bons du point de vue de l'effacement de la classe moyenne
05:33qui finance par ses impôts,
05:36évidemment, le fonctionnement de notre région, de nos communes.
05:39Il y a une dégradation, faut-il le dire,
05:42de l'attractivité, de la confiance que nous pouvons inspirer
05:45chez celles et ceux qui veulent investir, construire, habiter notre région.
05:50Donc, voilà, les signaux sont nombreux au rouge.
05:53Et il est évidemment urgent de redonner une perspective à Bruxelles,
06:00mais aussi à ses habitants.
06:01Justement, le constat est là.
06:02L'EMR se veut le parti de l'entreprise.
06:04Justement, Gaëtan Van Gelsenhoven,
06:06qu'est-ce que vous proposez concrètement
06:08pour remettre justement Bruxelles sur les rails économiquement
06:11et être plus attractif ?
06:13Il faut tout simplement,
06:15enfin, tout simplement,
06:17c'est presque grotesque de dire simple,
06:19puisque c'est extrêmement compliqué à l'heure actuelle,
06:21c'est éviter que la dette nous échappe complètement.
06:25On le sait ce qu'il en est
06:26lorsqu'on est écrasé par une dette
06:29qu'on ne parvient que difficilement à payer.
06:30Donc, aujourd'hui, il faut éviter, évidemment,
06:33l'aggravation de la situation.
06:36Et donc, par rapport à cela,
06:37il faut pouvoir avoir une orientation budgétaire, économique,
06:42qui permette d'offrir une perspective
06:47à celles et ceux qui veulent vivre
06:48et investir dans cette région,
06:51mais aussi pour nous-mêmes.
06:53C'est très important, évidemment,
06:55de pouvoir offrir, donc, une perspective d'avenir
06:59à ce qui n'est pas simplement une ville,
07:01mais qui est aussi la capitale d'autres pays,
07:03la capitale de l'Europe.
07:05Il est vraiment urgent de pouvoir agir
07:08et de pouvoir aussi entendre les appels.
07:12On a parlé du monde associatif,
07:14mais le monde économique a aussi envoyé des signaux d'alarme,
07:17tout simplement pour que Bruxelles redevienne
07:20ce qu'elle a été,
07:23ce qu'elle a motif de vouloir être,
07:26c'est-à-dire une région à part entière.
07:28Aujourd'hui, Bruxelles est l'enfant malade du pays
07:32et donc elle n'a pas le droit
07:33de poursuivre dans cette situation
07:37qui est, de mon point de vue, tout à fait historiquement dramatique.
07:40Nous marquent Jean Gisels.
07:42Les entrepreneurs dénoncent une lourdeur administrative
07:44qui freinent l'initiative, certains disent que le PS,
07:48disons, formulé autrement,
07:49est-ce que le PS reconnaît une part de responsabilité
07:52dans cette inertie ?
07:54C'est vrai qu'il y a une lourdeur administrative,
07:56mais qui n'est malheureusement pas propre à la région bruxelloise.
07:58À chaque gouvernement, on vient avec des projets de réforme
08:00pour la simplification,
08:02force est de se constater que chaque fois
08:04qu'on modifie quelque chose,
08:05on complexifie encore les choses.
08:07Parce qu'entre-temps, il y a des normes européennes qui tombent,
08:09il y a d'autres exigences.
08:10J'ai été écheveur de l'urbanisme pendant de nombreuses années,
08:12je pense que mon collègue, M. Van Guatsenhove, également,
08:16il y a eu multitude de réformes en matière d'urbanisme.
08:20Chaque fois en disant, on va simplifier les choses.
08:22Chaque fois au niveau des communes,
08:23comme une nouvelle de la région,
08:23ça a complexifié les choses.
08:25Donc je crois que là, il y a vraiment un travail à faire.
08:28Sur la difficulté des entrepreneurs,
08:30parce que vous avez l'air présenté que le MR est défenseur des entreprises,
08:33le PS s'intéresse évidemment très fort,
08:35notamment au PME.
08:36C'est vrai qu'aujourd'hui, il y a une véritable problématique
08:40par rapport à des entrepreneurs qui nous disent
08:44que la suppression, par exemple, des primes Rénolution,
08:48l'inquiétude sur ces primes fait que notre carnet de commandes diminue.
08:52Et ça, c'est vraiment quelque chose auquel on doit être très attentif.
08:55Donc sur le constat de M. Van Guatsenhove en disant
08:57qu'il est urgent de former un gouvernement,
09:00là, on se rejoint totalement.
09:02Après, sur les responsabilités qui font les blocages,
09:04là, à mon avis, on aura quelques divergences de vue.
09:06Un avis, Cécile Léonais ?
09:08En fait, ce qui, moi, m'impressionne dans cette situation,
09:11c'est que, de notre point de vue,
09:15il faut évidemment partir des besoins des Bruxellois.
09:17Il y a une urgence pour les Bruxellois,
09:19une urgence en termes sociaux, en termes de sécurité dans les quartiers,
09:22en termes de toxicomanie, en termes d'accès au logement, etc.
09:26Et ce qu'on voit depuis quelques années,
09:28c'est que les politiques semblent être accaparées
09:30par des enjeux tout à fait politiciens, en fait.
09:33Des enjeux, le blocage n'est pas dû à un désaccord sur le fond,
09:38sur une vision, on n'en est pas là.
09:41Les associations de terrain, c'est aussi un maillon de la démocratie.
09:45Et donc, on voit bien que la démocratie institutionnelle
09:47est en panne à Bruxelles.
09:48On le voit y arriver, maintenant, c'est évident.
09:51Mais ça ne peut pas ruisseler sur tous les autres niveaux de démocratie.
09:54Et les associations de quartier, la cohésion sociale
09:57qui sont dans les rues, les travailleurs dans les maisons de jeunes, etc.
10:01C'est ce premier petit kilomètre de la démocratie
10:03qui doit encore plus qu'avant être absolument solide
10:08vu qu'au-dessus, ça déraille.
10:09Et je sais toute la complexité dans laquelle sont les politiciens aujourd'hui.
10:13Et je ne suis pas à la manœuvre.
10:15Donc, je ne porte pas un jugement en disant comment ça se fait, etc.
10:21Je dis juste parce que, de votre côté, vous êtes occupé à autre chose.
10:25Comment est-ce qu'on peut faire pour nous laisser être occupé
10:28à ce à quoi on doit absolument être occupé ?
10:31Et je me demande, aujourd'hui, on a dans les associations
10:33des personnes qui sont en train de perdre des contrats,
10:35de perdre des salaires.
10:37Donc, nous, on se rend très très bien compte de ce qui se passe.
10:40La classe politique, aujourd'hui, dans les parlements, dans les partis,
10:43si je peux me permettre, n'est pas affectée dans son portefeuille.
10:48Je me demande, à un moment donné, s'il n'y a pas un ultimatum à mettre
10:51en disant, écoutez, s'il n'y a pas de solution, de réponse,
10:55nous recevons des ultimatums parce qu'en fait,
10:58s'il n'y a pas de gouvernement à Bruxelles,
11:00on est en train de perdre des travailleurs.
11:02On le sent, l'insécurité d'emploi est là.
11:05Et je vous assure qu'engager des gens pour travailler
11:07avec des toxicomanes dans le quartier Nord, c'est déjà pas facile.
11:11Mais alors, avec des contrats précaires et des douzièmes provisoires,
11:13j'aimerais bien voir les décideurs à notre place.
11:16C'est déjà très difficile dans les CPS, on a parlé.
11:19C'est très difficile d'engager dans les CPS.
11:21C'est très difficile d'engager dans le social.
11:23Les assistants sociaux, c'est un métier en pénurie.
11:26Et on fragilise tout ça.
11:28Il y a des endroits où on peut récupérer de l'argent.
11:31Et là, je pense que tout le monde le sait,
11:32il y a des endroits, mais il faut pouvoir se mettre au travail.
11:35Et peut-être que des acteurs intermédiaires
11:37peuvent aider le gouvernement, je ne sais pas.
11:38Mais il faut regarder les lignes budgétaires et dire
11:41« Mais tiens, peut-être qu'arrêter ceci ne va pas impacter les Bruxellois.
11:45Peut-être que ralentir, je ne sais pas moi,
11:47les bureaux de consultance pour les administrations,
11:50la ligne consultant ou la ligne numérisation des services publics,
11:53peut-être que ça, ça ne va pas affecter trop les quartiers.
11:56Et donc, commencer un vrai travail de fond là-dessus.
11:59– Alors, je me tourne vers vous, Olivier Bonif.
12:01Je rappelle que vous êtes coordinateur du programme
12:03de la cohésion sociale Molenbeek.
12:05Justement, comment ressentez-vous ces conséquences
12:08du blocage politique à Bruxelles sur votre travail ?
12:11– Donc, effectivement, en tout cas, Molenbeek,
12:14c'est entre 25 et 30 associations.
12:18Le blocage, c'est la mise en place de la logique 12e provisoire
12:22qui ralentit les choses, qui fragilise la continuité du travail
12:25et qui, pour certaines, amène des préavis conservatoires.
12:34Certains commencent à devenir affaire du bénévolat
12:36alors qu'ils étaient salariés.
12:39Dans le programme de cohésion sociale même que je coordonne,
12:42décret COCOF, donc, eh bien, on attend le démarrage
12:48de quatre agréments pour quatre associations
12:51qui ont obtenu cette reconnaissance en 2025.
12:55ils ne reçoivent pas leur financement, ça les fragilise.
13:00C'est des moyens quand même assez conséquents
13:02sur lesquels ils comptaient pour renforcer leur action.
13:07Vous savez sans doute que la politique de la ville,
13:12la politique bruxelloise, en tout cas, là, elle disparaît.
13:16On a 26 emplois, 26 équivalents en plein qui disparaissent.
13:19C'est un impact dans une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit structures
13:23communales, paracommunales.
13:25Des milliers d'habitants ne bénéficieront plus de services
13:29comme l'accès à des salles de sport,
13:31de l'accueil de la petite enfance, l'accès à la culture
13:34ou, par exemple, une association, une maison de jeunes.
13:38On voit aussi l'effet systémique de ces problématiques.
13:42Une maison de jeunes va perdre le financement de travailleurs
13:45qui anime un parc qui est voisin de leur lieu
13:48où il y a notamment du deal.
13:51Vous savez qu'il y a une problématique très sérieuse
13:53qui est présente partout à Bruxelles,
13:55pas qu'à Mellonbeek.
13:56C'est le deal et des violences qui vont avec.
13:58Eh bien, cette équipe, cette maison de jeunes,
14:02anime, fait des activités dans ce parc.
14:05Ça risque de disparaître et donc, augmentation du deal.
14:10Voilà, c'est des exemples très, très concrets sur le terrain.
14:13Les retards dans les projets d'aménagement,
14:16de mobilité ou d'infrastructure sont légion.
14:19Les systèmes politiques chez nous,
14:20est-ce que c'est devenu un frein à la croissance,
14:23M. Van Gansenhoven ?
14:24Est-ce qu'on peut débloquer cela
14:25sans, disons, une réforme institutionnelle profonde ?
14:29On peut toujours améliorer les choses
14:31de façon superficielle.
14:33Il faut évidemment aussi mettre d'une façon lucide
14:37la question de la complexité bruxelloise.
14:41On a parlé de l'ajout de couches successives
14:44de réglementations, aussi d'organismes en tout genre.
14:48Certains nombres de collègues avaient compté
14:50le nombre d'entités publiques à Bruxelles,
14:52donc régions et communes en tout.
14:54On était à ce moment-là au-delà de 670 entités
14:59comprenant plus de 20 formes juridiques différentes,
15:03des ASBL en passant par les intercommunales,
15:05les OIP, etc.
15:08Nous avons aussi un devoir de nous interroger
15:12sur l'efficacité du modèle bruxellois.
15:14C'est une obligation de bonne gouvernance.
15:19Alors nous devons évidemment sortir de ce blocage.
15:21Nous devons aussi, au regard de la situation
15:25dans laquelle Bruxelles est,
15:28j'ai parlé effectivement de la problématique
15:32de son endettement et des risques que tout cela peut provoquer,
15:37parce qu'on parle de financer des projets.
15:39Mais si vous dépensez une grosse partie de vos ressources
15:43à payer les banques,
15:44c'est sûr que ce sont autant de projets
15:46que vous ne pouvez pas soutenir.
15:47Donc on doit, en effet,
15:49on ne peut pas faire l'économie
15:52de remettre en question le fonctionnement de Bruxelles.
15:56Et vous l'avez dit,
15:58aussi nous interroger sur l'efficacité,
16:00parfois sur certains nombres de doublons,
16:02qu'on maintient en dépit du bon sens,
16:04parfois depuis beaucoup trop longtemps.
16:06Alors juste encore, on a une petite minute avant la pub.
16:09Je me tourne vers vous, Jean-Marc Giesels.
16:12Quelle décision politique, je dirais, tranchée,
16:15aujourd'hui, aurait un effet, disons, déclencheur
16:18pour notre économie ?
16:19Et qui devrait la prendre ?
16:21Je pense que si on veut vraiment un électrochoc,
16:23il faut former un gouvernement le plus rapidement possible.
16:26Mais si je fais l'analyse,
16:28Bruxelles a 35 ans d'existence,
16:30ce qui me paraît anormal,
16:32c'est qu'une crise aussi grave n'arrive que maintenant.
16:35Parce que depuis l'origine,
16:36avec les statuts qu'on a donnés à Bruxelles,
16:39il y avait une volonté de certains manifestes
16:41d'arriver à un blocage.
16:42D'arriver à un blocage pour mettre la main sur Bruxelles.
16:46Et c'est ça aussi, aujourd'hui, le débat qui revient,
16:48avec une volonté flamande
16:50de mettre Bruxelles dans l'escarcelle flamande.
16:53Et donc ça, on aura peut-être l'occasion
16:55d'en discuter plus tard.
16:55Mais je crois que c'est ça aussi,
16:57le nœud du problème aujourd'hui dans la négociation politique.
16:59Voilà. Restez avec moi.
17:00On marque une courte pause.
17:01Et on se retrouve juste après.
17:0219h-20h,
17:06Cache sur table sur Arabelle.
17:09Et on retrouve nos invités,
17:11Cécile Niuwanaïs,
17:13qui est secrétaire générale
17:14de la Fédération des services sociaux,
17:16M. Gaëtan von Getsenhoven,
17:18député brusselois,
17:18sénateur et chef du groupe MR au Sénat,
17:20Marc-Jean Guizels,
17:22député PS au Parlement de la région de Bruxelles-Capitale,
17:25Oumar Diallo,
17:26échevant PTP à Molenbeek,
17:28en charge de la jeunesse,
17:29de la cohésion sociale et de la participation.
17:31Et avec nous aussi,
17:32Olivier Bonny,
17:32qui est coordinateur du programme
17:33de la cohésion sociale à Molenbeek.
17:36Rebonsoir, messieurs, dames.
17:37On continue, si vous voulez bien,
17:39avec une autre question.
17:41On dit souvent que notre capital
17:42est vraiment ingouvernable.
17:44Est-ce que c'est une caricature, une réalité ?
17:46Je me tourne vers vous, M. Van Getsenhoven.
17:48Si vous aviez, disons,
17:49je dirais une carte blanche,
17:50qu'est-ce que vous changeriez en premier ?
17:52Je vous avais, en quelque sorte,
17:55déjà en partie répondu préalablement.
17:58Il faut simplifier Bruxelles,
18:00enlever et alléger
18:02de toute une série de structures
18:04qui se sont sédimentées
18:07année après année,
18:08législature après législature.
18:10Il faut avoir, donc,
18:13des structures politiques repensées,
18:16plus souples,
18:17plus en adéquation
18:18avec les besoins de la modernité.
18:21On a parlé, effectivement,
18:23des difficultés institutionnelles
18:26et des blocages actuels
18:27en lien avec la Flandre.
18:29Bon, ce n'est pas d'hier.
18:31Il y a quelques années,
18:33mon collègue s'en souviendra,
18:34on a été à deux doigts
18:36de se trouver bloqués
18:38par le Flandre-Belac.
18:38Donc, on aurait pu faire
18:40un certain nombre de choses.
18:42On peut s'étonner
18:43qu'aujourd'hui,
18:44on fait le constat
18:45de la complexité institutionnelle
18:48bruxelloise,
18:49alors qu'on a laissé passer,
18:52en tout cas, le tir.
18:53Et puis, on s'est, en quelque sorte,
18:56habitués à la situation.
18:58Alors, on peut, évidemment,
19:00maudire autant qu'on voudra
19:01le poids des Flamands sur Bruxelles.
19:05Mais aujourd'hui,
19:06si on veut réformer cette région,
19:08il faut aussi réinstaurer
19:09une certaine forme de confiance.
19:11Parce que c'est bien
19:11d'avoir les meilleures idées du monde,
19:13mais, manifestement,
19:14elles ne conviennent jamais.
19:16Et donc, le plus urgent,
19:17c'est évidemment aussi
19:18de construire une confiance
19:21entre les différentes parties
19:23prenantes de cette région
19:24pour, justement,
19:25permettre des réformes
19:27qui sont aujourd'hui
19:28devenues absolument indispensables,
19:30si on veut,
19:31permettre à notre région capitale
19:33de redevenir
19:35cette force d'impulsion
19:37qu'elle a été
19:37pendant des décennies
19:39auparavant.
19:40Donc, je ne pense pas
19:41qu'il y ait une fatalité.
19:42Mais c'est vrai
19:43que le modèle Bruxelles
19:44est aujourd'hui
19:44en crise profonde.
19:46Et cette crise
19:47sape, évidemment,
19:49la confiance
19:50à la fois des citoyens,
19:51mais aussi de toutes celles
19:52et ceux qui pourraient être
19:53des partenaires
19:54de notre développement.
19:56Marc, Jean Gisels,
19:57qu'est-ce que vous répondez
19:58à ceux qui disent
19:59que votre parti
20:00défend encore
20:01et toujours
20:01le système actuel
20:02et ne s'ouvre pas
20:03vraiment franchement
20:04et n'ouvre pas,
20:05je dirais,
20:05le débat
20:06sur des réformes
20:07institutionnelles ?
20:08On ne défend pas
20:09le système actuel,
20:10on est pragmatique
20:11et on dit
20:11on doit faire avec,
20:12comme on va dire
20:13à Bruxelles.
20:14On est dans un système
20:15où il faut
20:15une double majorité
20:16au niveau francophone
20:17et une majorité
20:20au niveau flamand
20:21et au niveau francophone
20:22et une double majorité
20:25au niveau du PRB
20:26pour installer
20:26un gouvernement.
20:28Ce qu'on constate
20:28aujourd'hui,
20:30et ça c'est peut-être
20:30un fort changement
20:31par rapport
20:32aux fois précédentes,
20:33c'est qu'avant
20:33c'était les Bruxellois
20:35qui discutaient entre eux.
20:36Il n'y avait pas
20:37d'interaction
20:38de l'extérieur
20:39de Bruxelles.
20:40Aujourd'hui,
20:41on constate
20:42un président
20:42Wallon
20:43qui vient souvent
20:46se mêler des affaires
20:46bruxellois
20:47sans connaître Bruxelles,
20:48qui déshabille un peu
20:49son chef de file,
20:50ce qui n'est pas tellement bon.
20:51On voit
20:52un Frédéric de Gucht,
20:53puisqu'on en parlait,
20:55que personne ne connaît
20:56ou commence à connaître,
20:58mais qui est en fait
20:58avant tout
20:59un candidat
21:00président
21:00à l'Open VLD
21:01et qui veut absolument
21:03avoir une position
21:04très flamande.
21:06en disant
21:07je veux absolument
21:07la NVA,
21:09sur base de calcul
21:10pour sa campagne
21:11présidentielle,
21:12il nous met des bâtons
21:13dans les roues
21:13pour la formation
21:14d'un gouvernement
21:15à Bruxelles.
21:16Et ça,
21:16on n'avait jamais connu.
21:17Avant,
21:17les Bruxellois
21:18discutaient entre eux
21:19et ont trouvé
21:20des bons accords.
21:22Aujourd'hui,
21:23ça c'est aussi
21:24une difficulté.
21:25Il y a la structure
21:26institutionnelle
21:26qui est extrêmement complexe,
21:28mais qui est aussi
21:29à l'image de la structure
21:30institutionnelle du pays,
21:31qui est très complexe.
21:32Et alors,
21:32il y a aussi,
21:33moi je reviens
21:33toujours là-dessus,
21:34mais il faut que les auditeurs
21:35le sachent.
21:36Un sous-financement
21:37de Bruxelles,
21:37parce qu'on nous dit toujours
21:38Bruxelles est mal gérée.
21:40Je ne prendrai
21:40qu'un seul exemple
21:41parce que moi ça m'a marqué
21:42en commission des finances.
21:44Sur la main morte,
21:45la main morte c'est quoi ?
21:46C'est toute une série
21:47de bâtiments administratifs,
21:48des ambassades,
21:49les communautés européennes
21:50sur lesquelles
21:51la région
21:52ne touche pas
21:53de précompte immobilier.
21:54Or c'est un impôt
21:56vraiment indispensable
21:57pour les communes
21:57et la région.
21:58Et l'État fédéral
22:00compense cette main morte.
22:02Chaque année,
22:03depuis 35 ans,
22:04l'État fédéral
22:05compense
22:06avec une économie
22:09sur le dos de Bruxelles
22:10de 60 millions.
22:11Faites le calcul,
22:1260 millions
22:13sur 35 ans.
22:14On est déjà
22:15à près de 2 milliards
22:16qui nous ont été volés
22:18par l'État fédéral.
22:19Par rapport à notre déficit
22:20que M. Van Gogh
22:22se mettais en avant.
22:23C'est déjà
22:23une belle partie
22:24déjà récompensée.
22:25Ça c'est un exemple.
22:26Je pourrais vous donner
22:27l'exemple
22:28puisqu'on parle beaucoup
22:28de la problématique
22:30des zones de police
22:30au niveau du financement
22:31des zones de police.
22:32La norme KUL
22:33prévoyait un financement
22:34sur 900 000 habitants
22:36en Bruxelles.
22:36Aujourd'hui,
22:37on est à 1,2 million.
22:38Cette norme,
22:3925 ans plus tard,
22:40n'a pas été augmentée.
22:41Ça fait aussi
22:41des millions et des millions
22:42pour ne pas dire
22:43des dizaines de millions d'euros
22:45que les Bruxellois
22:46perdent alors qu'on assume
22:47au niveau fédéral
22:49une présence de la police
22:51dans toute une série
22:51d'événements
22:52en dehors de la région.
22:53Dans des enquêtes judiciaires
22:54qui sont confiées
22:55à la PGF de Bruxelles
22:56alors qu'il manque des gens.
22:59Voilà.
22:59Donc c'est ça aussi.
23:01Il faut se rendre compte
23:02qu'il y a des gens
23:02qui jouent vraiment le jeu
23:03alors qu'au niveau...
23:05Je vois que quand Paris
23:06a un problème,
23:07toute la France se mobilise
23:07pour soutenir Paris.
23:09À Bruxelles,
23:10quand Bruxelles a un problème,
23:11beaucoup se mobilisent
23:12pour mettre des bâtons
23:13dans les roues.
23:13Oui, c'est un paysage politique
23:14assez différent là.
23:15Oui, oui, d'accord.
23:16Mais je pense qu'on ne peut pas
23:18vouloir profiter de l'image
23:20de la capitale
23:20comme certains veulent le faire
23:21et en même temps
23:22tout faire pour la détruire.
23:24Alors, je reviens
23:25sur les institutions
23:26au Mardialou.
23:28Justement,
23:28est-ce que ce conservatisme
23:29institutionnel
23:30pèse un petit peu
23:31sur vos dynamiques de terrain ?
23:33Je pense que de ça,
23:34il serait bien aussi
23:36de rajouter ce blocage
23:38aujourd'hui à Bruxelles.
23:39C'est un blocage
23:40presque voulu vous provoquer.
23:42Dès au départ,
23:43on a voulu effacer
23:44une partie aussi
23:46des priorités,
23:46des volontés,
23:47des choix des Bruxellois
23:48qui, où le MR est venu
23:51avec sa politique
23:52d'exclusivité,
23:53ignorant qu'il y a
23:55une grande partie aussi
23:56de la population
23:57qui ont voté autre chose.
23:58Ça, c'est une chose.
23:59Ils veulent aussi
24:00calquer
24:00le programme,
24:03le gouvernement,
24:03la volonté,
24:05l'orientation
24:05du gouvernement fédéral
24:07à Bruxelles.
24:08On impose une austérité
24:09qui n'est pas possible
24:10à Bruxelles.
24:11Demander de faire
24:12une économie
24:13de 1 milliard,
24:14plus de 1 milliard
24:16en 7 ans,
24:16c'est impossible
24:17aujourd'hui à Bruxelles.
24:18Ce n'est pas ça
24:19Bruxelles a besoin.
24:20Donc, à un moment donné,
24:21je pense que ça,
24:22ça a entraîné
24:23la politique d'exclusivité.
24:25Je ne veux pas aller
24:25avec tel, tel, tel, tel,
24:26d'un jour de part
24:27qui a entraîné.
24:28Et de vouloir imposer
24:29à notre parti
24:30qui, même s'ils entendent
24:32la volonté derrière
24:33de tenir compte
24:34du vote
24:37néerlandophone,
24:38mais on ne peut pas
24:38aussi imposer,
24:40en faire un veto
24:41pour dire
24:41si la NVA
24:43ne fait pas partie,
24:44je ne pourrais pas
24:45aller avec les autres.
24:46Ça, c'est une chose.
24:47La deuxième chose
24:48à notre niveau,
24:49ce qui provoque
24:50aujourd'hui
24:50quand dans les communes,
24:51c'est qu'on individualise
24:53la précarité,
24:54les charges.
24:56Le gouvernement fédéral
24:57fait des transferts
24:58de compétences
25:01sans accompagner
25:02les communes.
25:03Et il demande aussi
25:04de faire avec
25:05le personnel
25:06qui est là.
25:06Alors que,
25:07nous avons,
25:07Bruxelles a traversé
25:09plusieurs crises
25:10successives
25:10ces dernières années,
25:12qu'aujourd'hui,
25:13le personnel
25:14est essoufflé
25:15de pouvoir aussi
25:17faire,
25:18accepter tout
25:18avec le même personnel.
25:20Ça, c'est le troisième
25:21de ceux.
25:21Nous, on est aujourd'hui
25:22bloqués à tous les niveaux.
25:24On ne peut pas
25:24se projeter
25:25parce que tant
25:26qu'il n'y a pas
25:26de gouvernement,
25:27nous ne pouvons pas
25:28dans nos communes
25:29faire face.
25:30On nous impose
25:30aujourd'hui
25:31la mesure
25:32de la limitation
25:33du chômage
25:33à deux ans
25:34sur les communes
25:35sans aucune
25:36mesure d'accompagnement,
25:38sans même tenir compte
25:39des besoins
25:41des communes,
25:42de leurs préoccupations,
25:43de même
25:43les consulter de base.
25:45Et à chaque fois,
25:46ce sont des impositions.
25:47Il y a plein d'autres
25:47niveaux de compétences
25:49qui ont été transférés
25:50dans les communes
25:50sans avoir
25:51les accompagnés.
25:52C'est comme la société.
25:53C'est dans les communes,
25:54les décisions qui sont prises
25:55à d'autres niveaux de pouvoir
25:56ne sont pas ressenties
25:57par ces niveaux de pouvoir.
25:58Ça veut dire que
25:59quand on limite
26:00toutes les possibilités
26:02d'obtenir un séjour
26:03en Belgique,
26:04c'est qui
26:05qui finalement
26:05va devoir gérer
26:06l'escouade de sans-papier
26:08avec des familles,
26:09avec des enfants,
26:09avec des personnes âgées ?
26:11C'est les communes,
26:11en fait.
26:12Il finit,
26:13ça se vit,
26:14ça se perçoit,
26:14ça se sent au niveau
26:15des territoires.
26:16Même chose pour la limitation
26:17des allocations de chômage.
26:19Et donc,
26:19en fait,
26:19il y a un espèce
26:20de déchargement
26:21parce qu'en fait,
26:22eux prennent des décisions
26:23qui signent comme ça.
26:24C'est comme les travailleurs sociaux.
26:26C'est qui
26:26qui va devoir dire
26:27encore à un sans-abri,
26:28écoutez,
26:28je n'ai pas de place
26:28pour vous cette nuit,
26:29à une famille
26:30qui dort dehors ?
26:31C'est les travailleurs sociaux
26:32qui doivent traduire
26:33ces décisions politiques
26:34à des personnes humaines
26:36qui se trouvent devant eux.
26:37Et ça,
26:37ça essouffle.
26:38Ça essouffle de devoir dire
26:39non toute la journée.
26:41Ça essouffle de devoir dire
26:42en fait,
26:42je n'ai pas de logement.
26:43En fait,
26:44on peut mettre
26:44toutes les associations
26:45qu'on veut.
26:46Là,
26:46aujourd'hui,
26:46à Bruxelles,
26:47si on ne limite pas
26:47les loyers,
26:48ça ne va pas être possible.
26:49C'est essoufflant
26:50pour les travailleurs sociaux
26:51et ça rend très,
26:52très difficile leur métier.
26:53Et donc,
26:54c'est vrai que
26:54cette dimension-là,
26:56on l'entend peu
26:57d'empathie
26:58par rapport à Samoine,
26:59quand j'écoute
27:00beaucoup les politiciens,
27:01etc.,
27:02ils ont l'air très occupés
27:03par eux-mêmes,
27:04très occupés entre eux,
27:05très occupés entre les partis,
27:07mais je n'entends pas
27:07beaucoup de préoccupations
27:09pour tout ce qu'on a discuté ici,
27:10la toxicomanie,
27:11les jeunes dans les quartiers,
27:12etc.
27:13Une réaction,
27:13Olivier Bonny ?
27:14Avec un immense paradoxe
27:18qui est que
27:19de nombreuses politiques
27:21émanant des pouvoirs publics
27:23sont déléguées,
27:25donc les services
27:26sont délégués
27:27au secteur associatif,
27:29peu importe lequel,
27:31et ensuite,
27:33ils doivent se débrouiller
27:34avec ça.
27:35Donc,
27:36ensuite,
27:36qu'il y ait cet affaiblissement
27:37du monde associatif
27:38en sous-financement,
27:40avec en plus
27:41la situation actuelle
27:42à Bruxelles
27:42qui est dramatique,
27:44mais c'est quand même
27:45un peu contradictoire
27:46et paradoxal.
27:47On ne peut pas à la fois
27:48déléguer
27:48au secteur non marchand
27:50de prendre en charge
27:52d'une part importante
27:53de la population
27:54dans toutes les communes
27:55de Bruxelles,
27:55pas que dans les communes
27:56comme Molenbeek,
27:57plus précaires
27:57partout à Bruxelles
27:59et en même temps,
28:00se dire,
28:01voilà,
28:01écoutez,
28:01il faut faire avec.
28:04Par exemple,
28:05un très bon exemple
28:06de la simplification
28:07de l'efficacité,
28:09c'est la numérisation
28:11des services
28:12des administrations
28:14à la Fédération
28:15de l'Union de Bruxelles,
28:15un peu partout,
28:16la COCOF,
28:17tout passe online,
28:18mais qui doit gérer
28:19les conséquences
28:21de ça,
28:23qu'on appelle nous
28:23la fracture numérique,
28:24mais c'est les associations
28:25qui, en plus,
28:27pendant la pandémie,
28:28ont dû accueillir
28:29les Ukrainiens
28:30qui sont arrivés
28:31avec les autres
28:33et soutenir
28:34toutes les populations
28:35qui sont exclues
28:36du numérique,
28:37mais c'est eux.
28:38Donc,
28:39c'est quand même
28:39très très lourd
28:40que ça passe par eux.
28:42Il y a une forme
28:44de facilitation,
28:45mais en fait,
28:46l'ADRER,
28:46c'est quand même
28:47un calcul
28:47de limitation
28:48des dépenses
28:49pour la Fédération
28:50de Bruxelles,
28:51la COCOF,
28:52et toutes les institutions.
28:54En plus,
28:54s'y ajoutent
28:55les banques,
28:56les assurances.
28:57Alors,
28:57imaginez les personnes
28:58qui ont un smartphone,
29:00mais ils n'ont pas accès
29:01à ces choses-là,
29:02ils n'ont pas
29:03cette alphabétisation-là.
29:05Ça,
29:05c'est une des missions
29:06en plus qui nous revient
29:07et que finalement,
29:08les assos finissent
29:09par prendre en charge.
29:10mais imaginez
29:11le stress,
29:13la précarisation
29:14que ça leur fait.
29:15Oui,
29:16parce que pas mal
29:16de choses ont été dites
29:17et puis certaines
29:18comment pour agir
29:19accusations.
29:20L'Arizona
29:20a été mis en place
29:21au mois de février
29:23de cette année-ci.
29:24Or,
29:25les problèmes
29:26de Bruxelles
29:28n'ont pas
29:28sont pas nés.
29:30On n'a pas nés
29:31depuis quelques mois.
29:32On a parlé...
29:32Non,
29:32ils vont augmenter.
29:33Vous avez déjà augmenté
29:35les catastrophes
29:36en quelques mois.
29:37C'est ça,
29:37votre bilan ?
29:37Non, mais...
29:38Et vous allez seulement
29:39commencer à les augmenter.
29:40d'avoir triplé la dette
29:41en l'espace
29:42de quelques années.
29:43Vous avez cramé la caisse.
29:44Vous avez cramé la caisse.
29:46Et vous ?
29:46Vous avez cramé la caisse.
29:48Mais déjà dans...
29:49Et entre nous soit dit,
29:50quand on me fait
29:51le petit prêchi-prêcha
29:52qu'on est insensible.
29:53J'habite un quartier
29:54populaire, moi.
29:56Mon fils,
29:56qui a huit ans,
29:57il vient d'en avoir neuf.
29:58Il y a quelques mois,
29:59il m'a dit
29:59qu'il savait désormais
30:01faire la distingo
30:02entre le bruit des pétards
30:03et celui des coups de feu.
30:04voilà le genre de situation
30:06qu'on vit.
30:07Donc, c'est bon, quoi.
30:08Moi, je ne vis pas,
30:09je ne vis pas,
30:09je ne vis pas dans une ville
30:11à quatre passages.
30:12Et l'exclusion,
30:13les 40 000 bruxellois
30:14qui vont être exclus
30:14du chômage,
30:15qui vont se retrouver
30:15au CPS,
30:16avec la possibilité
30:18de les gérer.
30:18Ça va être quoi ?
30:19Ça va être des délinquants
30:21en plus dans la rue,
30:21des gens qui seront
30:22au bout du bout.
30:2420 ans de gouvernance,
30:2520 ans d'échec.
30:27Je suis désolé.
30:29Demandez aux grandes surfaces
30:30s'ils veulent engager
30:31quelqu'un d'autre
30:31que les étudiants précaires.
30:33Voilà.
30:33Demandez aux grandes surfaces
30:34s'ils veulent donner
30:35des confrères.
30:35De toute façon,
30:35votre propos,
30:36c'est de ne rien faire.
30:37Continuez.
30:37Comment ?
30:38On a ruiné Bruxelles.
30:40Mais c'est de tenir compte
30:42de la réalité sociale,
30:43M. Van Gouacheneuve.
30:44La réalité sociale.
30:45La réalité sociale.
30:46La réalité sociale,
30:48c'est qu'il faut essayer
30:49de remettre des gens
30:49à l'emploi.
30:50Bien sûr.
30:51Parce qu'en les accompagnant,
30:52mais pas en les excluant.
30:53Parce que le chômage à vie
30:56n'est plus la réalité
30:58dans aucun pays européen.
31:00Vous vivez en dehors
31:01des réalités.
31:02Et vous avez emmené avec vous
31:03la population bruxelloise
31:05dans le gouffre
31:06dans lequel nous voulons réformer.
31:09Et cette réforme
31:09est nécessaire, obligatoire.
31:11Et nous n'aurons pas
31:12le choix de la faire.
31:13Même si un certain nombre
31:14de choses nous coûtent aussi.
31:15Parce que dire non à quelqu'un,
31:17ce n'est pas nécessairement agréable.
31:18Mais à un moment donné,
31:19la situation bruxellois,
31:20nous ne l'avons pas créée.
31:22Et donc aujourd'hui,
31:23on vient nous dire
31:24que ce serait un gouvernement
31:25qui est en place
31:26depuis quelques mois,
31:27qui serait à la base
31:29de tous les défauts.
31:31Vous parliez effectivement
31:32des difficultés des interventions
31:35de certains.
31:36Vous savez,
31:37j'ai rencontré Charles Piquet
31:38qui m'a dit tout son désespoir.
31:41Le fait est effectivement
31:42ce qui bloque aujourd'hui,
31:44c'est qu'il n'y ait pas
31:45la possibilité aussi
31:46d'avoir des interlocuteurs
31:47qui soient pragmatiques.
31:48Aujourd'hui,
31:49il y a cette volonté idéologique
31:51de toujours dire
31:52qu'il y a les bons
31:53et les mauvais.
31:53Tout ça, c'est faux.
31:54C'est faux.
31:55Nous voulons construire un projet
31:57par rapport à Bruxelles.
32:00Mais le problème aujourd'hui,
32:01c'est que le modèle
32:02qui s'est imposé
32:04sans nous pendant 20 ans
32:06a globalement échoué.
32:07Et ça,
32:08je suis désolé de vous le dire,
32:09les chiffres en témoignent.
32:10Alors arrêtez de dire
32:11que tout serait la faute
32:13d'un gouvernement Arizona
32:14qui serait l'incarnation
32:16finalement de tous les naufrages.
32:18Ce n'est pas vrai.
32:19D'autant que la plupart
32:20des réformes
32:21qui sont en voie de mise en place
32:23ne sont même pas encore
32:24aujourd'hui en place.
32:26et donc arrêtons ce procès
32:27qui me paraît
32:28fort peu adéquat
32:30si on veut apporter
32:31des réponses réelles,
32:32précises et concrètes
32:33pour l'agriculture.
32:34Alors, si vous voulez répondre
32:35à M. Galsonoven,
32:36ce sera dans quelques instants
32:37pour voir un peu
32:38la plus grande part
32:39de responsabilité
32:40dans cette situation
32:40de blocage.
32:42Est-ce que c'est un problème
32:42de structure
32:43ou de culture politique ?
32:44On y revient
32:44dans quelques instants.
32:47Le professionnel.
32:5319h-20h,
32:54Caisse sur table
32:55sur Arabelle.
32:58Allez, on retrouve
32:58nos invités
32:59peut-être avec une réponse
33:01rapide de M. Marc-Jean Guissels
33:03au propos de M....
33:05Très brièvement
33:05pour ne pas entrer
33:06dans la polémique
33:07parce que sinon
33:07ça va se renchérir.
33:09Je note quand même
33:09que depuis plus de 20 ans,
33:12c'est un ministre libéral
33:13qui est aux finances
33:15à Bruxelles.
33:16Voilà.
33:16et que...
33:18C'est un faux avis
33:19où nous, on n'était pas...
33:20Si M. Van Godsenoven
33:21et moi
33:22ne sommes pas d'accord
33:23sur les manières
33:24de gérer cette ville
33:26et de prendre en compte
33:28en tout cas
33:28la précarité
33:29et l'évolution,
33:30l'évolution,
33:31ce n'est pas uniquement
33:32Bruxelles qui l'a décidé.
33:33La population
33:34qui a monté
33:34de 900 000
33:35à 1,2 million,
33:36il faut en tenir compte,
33:37il faut l'accueillir,
33:38il faut adapter les structures.
33:40Moi, ce que je dirais,
33:41c'est qu'il faut rapidement
33:41se mettre autour de la table,
33:43que chacun vienne
33:43avec ses propositions budgétaires,
33:45qu'on fasse des cotes mal taillées
33:47mais qu'on avance
33:47et qu'on forme un gouvernement.
33:49Je pense que l'EMR
33:50a fait un grand pas.
33:51Il semble s'être descotché
33:53au niveau de Bruxelles
33:54de la NVA.
33:55C'est déjà une très bonne chose.
33:57Maintenant, il faudrait
33:57qu'il parvienne
33:58à convaincre son partenaire VLD
33:59que les élections du VLD,
34:02ça ne nous intéresse pas
34:03tellement en tant que Bruxellois.
34:04Nous, ce qui nous intéresse,
34:05c'est le confort de nos habitants
34:06et qu'au plus vite,
34:07on constitue un gouvernement,
34:09au plus vite,
34:09on peut partir
34:10pour soutenir
34:11tous les Bruxellois
34:12et toutes les Bruxellois
34:12quelles que soient
34:13leurs origines et leurs tendances.
34:14Alors, on va revenir
34:15au problème de terrain,
34:16notamment à Molenbe,
34:17que 26 postes
34:18de travailleurs sociaux
34:19sont menacés.
34:20Omar Diallo,
34:21est-ce que c'est assez révélateur,
34:22disons, je dirais,
34:23de l'abandon progressif
34:25du tissu social local
34:26et qu'est-ce que vous répondez
34:27aux citoyens touchés
34:28puisque vous êtes donc...
34:30Deux ans, ce n'est pas...
34:32Ça, c'est le futur.
34:33Les 26 IAI,
34:35deux ans,
34:35pour ce qui sont partis
34:36ces dernières années,
34:37les 10 dernières ou 20 dernières années,
34:38chaque fois,
34:39on ne fait que couper
34:40des subventions
34:41parce que...
34:41des subventions
34:42qui ne sont pas indexées.
34:44Donc, ça a des conséquences
34:45sur le fonctionnement réel.
34:47Plusieurs subventions
34:49ou la dotation,
34:50même envers les communes,
34:53ne sont pas indexées
34:54depuis 2020.
34:56Aujourd'hui,
34:57c'est plus ou moins
34:5910 millions d'euros
35:00que la commune
35:02n'a pas obtenu
35:04du fait que
35:05cette dotation
35:06n'a pas été indexée.
35:07et ça, c'est une chose.
35:08Pour les 26 contrats concernés,
35:11ça a des conséquences
35:13parce qu'aujourd'hui,
35:13nous savons,
35:14dans des communes
35:15comme le Mek
35:16ou en des lettres
35:16d'autres communes
35:17en Bruxelles,
35:17partout d'ailleurs
35:18à Bruxelles,
35:19il y a la question
35:20de la drogue,
35:22les difficultés en lien
35:23et des physiatres
35:24que nous avons traversées
35:25depuis presque maintenant
35:27un an
35:27que partout à Bruxelles
35:29restent préoccupables.
35:31Comment voulez-vous
35:32que des maisons de quartier,
35:33je peux prendre l'exemple
35:34d'une maison de quartier
35:36à Évat,
35:36qui est à la frontière
35:37entre Anderlecht
35:38et Molumbé,
35:40qui risque de fermer
35:41si cette subvention
35:44de la politique
35:46de la ville
35:47n'est pas prolongée.
35:48Aujourd'hui,
35:49il est urgent,
35:50vraiment urgent,
35:51qu'on puisse prolonger
35:52de manière stricte
35:53tirelle
35:54cette subvention
35:54parce que ça fait
35:55du vrai boulot
35:56à Molumbé
35:58et à Bruxelles
35:58parce qu'on en a besoin.
35:59Ça, c'est des choses.
36:01Maintenant,
36:02l'autre chose,
36:02il y a certains contrats
36:03au niveau de la culture.
36:04On veut vraiment
36:05que la criminalité
36:07ou la question
36:09en lien avec
36:10toutes les nuisances
36:12que ça provoque
36:13évoluent.
36:14Si on coupe
36:14dans la culture,
36:15le monde de la culture
36:17est menacé
36:17des associations
36:18en lien.
36:20Le sport,
36:21il y a deux salles de sport
36:21qui sont concernées.
36:22C'est près de 25 000 personnes
36:24qui seront impactées
36:25directement
36:26si on perd
36:27cette subvention.
36:28Donc, ça a des conséquences
36:28réelles
36:29si on est commune
36:30comme Molumbé.
36:30Alors, de manière plus générale,
36:32Cécile Niuaneïs,
36:33est-ce que vous constatez justement,
36:35je dirais,
36:35une fragilisation
36:36du monde associatif
36:38liée à cette
36:38instabilité politique
36:40que l'on connaît ?
36:41Alors, évidemment,
36:42parce qu'en fait,
36:43on voit bien
36:45que même
36:45à partir
36:46de la fin
36:47de la législature,
36:48en fait,
36:49les politiciens
36:49n'osent plus vraiment
36:50s'engager,
36:51les cabinets,
36:51les administrations.
36:53On est dans un fléau
36:54de l'appel à projet
36:55à court terme.
36:56ce qui fait
36:58qu'aujourd'hui,
36:59les associations
37:00doivent jongler
37:00avec une complexité.
37:02On parle de la complexité
37:02institutionnelle,
37:03ça a évidemment des conséquences
37:04sur une complexité
37:05de financement
37:06qui demande
37:07une sacrée ingénierie.
37:09Et comme on le disait,
37:10s'il y a bien un secteur
37:11dans lequel il faut pouvoir
37:12stabiliser les emplois
37:13et capitaliser
37:14sur l'expérience,
37:16je vous assure
37:16que de faire du travail
37:17de rue,
37:18je vous assure
37:19qu'être avec des personnes
37:20qui peuvent
37:21susceptiblement être violents
37:23parce qu'ils ont consommé,
37:23etc.,
37:24ça demande une expertise
37:26vraiment très très importante.
37:29Et ces expertises,
37:30on ne peut pas se permettre
37:31d'avoir du turnover,
37:32des gens qui sont là
37:33trois mois,
37:34des contrats précaires,
37:35etc.
37:35Il nous faut des gens solides
37:37face à des problèmes solides.
37:38Ça, c'est la première chose.
37:40La deuxième chose
37:40que je voulais dire aussi
37:41par rapport à la question
37:42de l'emploi,
37:43nous, on passe quand même
37:44beaucoup de temps
37:44avec des gens
37:45qui rêveraient
37:45d'avoir un emploi.
37:46Je pense notamment
37:47aux familles monoparentales.
37:49On sait qu'il y a
37:51une possibilité
37:52quand on dit
37:52qu'on veut atteindre
37:5380% de taux d'emploi.
37:55En fait,
37:55ça concerne principalement
37:56les femmes.
37:57On a des quartiers
37:58avec des taux de couverture
37:59de crèche absolument dramatiques.
38:01On a quand même
38:01beaucoup de femmes
38:02qui restent du coup
38:03très très occupées
38:04par le travail familial
38:05et reproductif
38:06et qui aimeraient vraiment
38:07beaucoup être
38:08sur le marché de l'emploi.
38:09Donc, j'aimerais
38:09qu'on ait un point
38:10d'attention important
38:11de ne pas croire
38:12et de ne pas caricaturer
38:14avec des employeurs
38:15qui seraient très accueillants
38:16et des futurs employés
38:17qui auraient très envie
38:18de rester dans leur canapé.
38:19Je pense que c'est très important
38:21de le dire
38:21parce que nous,
38:22ce qu'on voit sur le terrain,
38:23c'est absolument pas ça.
38:24Et la dernière chose
38:25parce que je pense
38:26qu'il faut partir
38:26sur des propositions.
38:28Dans la situation actuelle,
38:29je pense que le gouvernement
38:30en affaires courantes
38:31devrait prendre
38:32plusieurs responsabilités.
38:33Moi, je pense qu'il faut
38:34prendre le pire scénario
38:35et se dire qu'on est peut-être
38:36parti là-dessus
38:37jusqu'à la fin de la législature
38:39et du coup,
38:39prendre des mesures.
38:40Et une mesure pourrait être
38:41que vu la précarité
38:43de la région bruxelloise,
38:45vu les mesures Arizona
38:46qui vont impacter
38:47la région bruxelloise,
38:49c'est un secret pour personne,
38:50on le sait bien,
38:51au moins,
38:52d'avoir un moratoire
38:53sur les financements
38:54du social santé,
38:55sur les questions
38:56de pauvreté,
38:58que ça,
38:58on ne touche pas.
38:59Comme ça,
38:59on peut au moins,
39:00au moins rester
39:01à troupe égale
39:02pour ce qu'on va se prendre
39:03dans la figure,
39:05si j'ose dire,
39:06pour la vague qui va arriver.
39:07Et donc ça,
39:08c'est une mesure
39:08qui pourrait être prise
39:09très très rapidement.
39:11Il y a des mesures simples.
39:12Comme le disait
39:13le patron de Bruxello
39:15l'autre jour,
39:16aujourd'hui,
39:17on propose des coupures linéaires
39:18vu qu'il n'y a pas de vision.
39:19Et donc,
39:20c'est la même chose
39:20pour le service social
39:21et pour l'association
39:23de promotion du paddle
39:24à Tour et Taxi.
39:25Ça ne va pas,
39:26en fait.
39:26Ça ne va pas d'avancer
39:27sans vision.
39:28Les Bruxellois ont des besoins,
39:30les quartiers ont des besoins.
39:31Je pense que M. Van Gotteno
39:32l'a bien expliqué
39:33dans le quartier où il vit,
39:34etc.
39:35Donc,
39:35je pense qu'il y a
39:37plus de choses à faire
39:38que ce qu'on fait maintenant.
39:39mais on est toujours
39:40dans l'attente d'un sursaut
39:41de quelque chose
39:42qui va se mettre.
39:43Moi, je pense que les politiciens
39:44doivent s'occuper
39:44de chercher des accords
39:45pour faire un gouvernement.
39:46Mais en attendant,
39:47est-ce que le Parlement
39:48et ceux qui sont en affaires courantes
39:50et peut-être des associations,
39:52des fédérations,
39:52etc.,
39:53qui connaissent bien
39:54ces questions-là
39:55peuvent aider
39:56à faire avancer la situation ?
39:57Alors, vous parlez des politiciens.
39:58Je me tourne vers vous.
40:00Moi, je serais
40:01tout à fait favorable
40:02à une telle initiative
40:03et j'espère que
40:04le MR aussi
40:05parce que c'est simplement
40:06la réalité sociale
40:07de la région bruxelloise
40:08qui l'impose.
40:08C'est pas un choix politique, ça.
40:10Ça, c'est simplement
40:11être pragmatique.
40:12Une réaction, M.
40:14Van Götzanova ?
40:15J'entends évidemment le...
40:16Oui, il y a évidemment
40:17toute une série d'urgences
40:19au niveau social.
40:21Mais on ne peut pas,
40:22évidemment,
40:23méconnaître d'autres demandes.
40:24Si demain,
40:25vous dites, par exemple,
40:26au secteur de la culture
40:27qu'il est d'une importance secondaire,
40:30il ne va pas l'entendre
40:30de cette oreille.
40:32Le monde de l'enseignement,
40:33le monde...
40:34Enfin, voilà.
40:35Il faut pouvoir aussi soutenir
40:36un minimum
40:37comme le secteur de la construction.
40:41On a parlé des enjeux de logement.
40:42Donc, ce n'est pas aussi simple que ça.
40:44Je comprends évidemment
40:45votre souci,
40:46mais malheureusement,
40:49les conséquences sociales
40:50de...
40:51On a parlé effectivement
40:52des crèches.
40:53Je pense que c'est fondamental
40:54et je regrette
40:55qu'il y ait encore
40:55tellement de sociétés.
40:58On pourrait d'ailleurs
40:59créer des crèches
41:00où ça ne se fait pas.
41:01Et dans les communes
41:03comme la mienne,
41:04le taux de couverture
41:05reste évidemment horriblement bas.
41:06Et c'est vrai que
41:07c'est un élément
41:09d'autonomisation
41:11des femmes
41:11et qui est fondamental
41:12à nos yeux.
41:13Et donc, oui,
41:14une approche sociale,
41:15mais une approche sociale
41:16qui ne soit pas non plus
41:18déconnectée du reste
41:19parce que sinon,
41:20malheureusement,
41:21Bruxelles ne pourra pas
41:23se tirer du mauvais pas
41:25dans lequel il est.
41:25Or, l'objectif est tout de même
41:27d'un moment donné
41:28pouvoir réactiver
41:29un processus
41:30qui ramène un peu
41:31de prospérité
41:31pour ne pas perdre
41:32notre temps
41:33et surtout notre argent
41:34à payer de la dette,
41:35de la dette et de la dette.
41:37Donc, c'est aussi important
41:38de ne pas perdre
41:39ça de vue
41:39parce qu'on pourrait dire
41:41oui, mais ces questions
41:42économiques sont
41:43en quelque sorte
41:45désincarnées.
41:45Mais c'est aussi
41:46des moyens.
41:47Moi, je suis malade
41:48de voir ce que nous sommes
41:49obligés de payer aux banques
41:51mois après mois
41:52et qui pourraient être
41:53investis, oui,
41:54dans des secteurs.
41:54Nous aussi,
41:55avec les deuxièmes provisoires
41:56d'ailleurs.
41:56Alors, moi,
41:58je voudrais juste répondre
41:59et dire,
41:59c'est que je peux entendre,
42:01je ne dis pas
42:01qu'il faut financer
42:02à tout va ça
42:03nos réflexions,
42:04mais aujourd'hui,
42:04il y a une éligence
42:05qui se pointe à l'horizon.
42:07Aujourd'hui,
42:08si on ne rassure pas
42:09les communes,
42:10si on n'accompagne pas
42:11les communes
42:11pour faire face,
42:13si on ne rassure pas
42:15la société
42:15pour faire face
42:16à l'éligence
42:16qui se pointe à l'horizon,
42:18on va recevoir
42:18dans nos communes
42:19plus ou moins
42:202 000 à 4 000 personnes
42:21exclées du chômage.
42:22On va faire quoi ?
42:23Aujourd'hui,
42:24même pour les CPAS,
42:26aujourd'hui,
42:27ils sont dans
42:27l'impossibilité
42:28de pouvoir faire face
42:30à la situation d'aujourd'hui.
42:32Si, en plus de ça,
42:33il y a la limitation
42:35du chômage
42:36qui arrive,
42:37qui s'ajoute aussi
42:38les problèmes
42:38qui existent
42:40dans les CPAS,
42:41c'est impossible
42:41et où les autres,
42:43les personnes
42:43qui ne seront pas accueillies
42:44et qui n'auront pas
42:45de possibilité
42:46d'aller vers les CPAS
42:47vont se retrouver
42:48vers l'associatif.
42:50Et si l'associatif
42:51n'a pas les moyens,
42:53la moitié,
42:54ici à Moulombé,
42:55c'est 26 contrats
42:56qui sont menacés.
42:57Ça, c'est juste
42:58pour cette année.
42:59On sait que l'année prochaine,
43:00il y aura des subventions
43:02qui vont aussi s'arrêter.
43:03Et donc, ça,
43:04c'est une chose
43:04que moi, je pense
43:05aujourd'hui,
43:06comme il a été dit,
43:07que le gouvernement
43:07le gouvernement provisoire
43:09aujourd'hui doit pouvoir
43:10prendre ses responsabilités
43:12pour faire face
43:13à cette situation
43:14et que le fédéral
43:15anticipe aussi
43:16quand on parle,
43:17on prend des mesures
43:18irréfléchies,
43:20on doit assumer
43:21et au moins accompagner
43:22aussi cette mesure-là.
43:24Aujourd'hui,
43:25les CPAS sont en attente
43:27et pas d'orientation,
43:28pas de...
43:29On ne voit rien,
43:29rien n'est clair,
43:30rien n'est envisagé.
43:31Alors, le temps passe
43:32très très vite.
43:34Encore peut-être
43:34une question,
43:35un trou de table.
43:37Quelle première décision
43:38concrète il faudrait prendre
43:40pour sortir Bruxelles
43:41de l'impasse
43:41et surtout,
43:42qui doit faire le premier pas ?
43:44Je commence avec vous,
43:44Marc-Jérôme Gelsens.
43:46Le premier pas,
43:47ça, c'est...
43:48Le Parti Socialiste
43:49a dit qu'il était prêt
43:49à gouverner.
43:50Il est prêt à gouverner
43:51avec l'OMR.
43:52Il est prêt à gouverner
43:53avec les engagés.
43:55Du côté flamand,
43:56Groun a marqué son accord.
43:58Voroth a marqué son accord.
44:00Et le CDNV aussi.
44:03À ma connaissance,
44:04à ce stade-ci.
44:06Si demain,
44:06l'Open VLD,
44:07nous montons
44:08dans une majorité,
44:10on peut démarrer.
44:12Le VLD,
44:13c'est toujours
44:14le parti frère du MR.
44:17Donc,
44:17est-ce que le MR
44:18ne peut pas convaincre
44:19l'Open VLD ?
44:20Voilà.
44:20On voit ça en 6 et 6.
44:22Voilà.
44:22Et là,
44:22voilà,
44:23c'est ça.
44:24Maintenant,
44:24j'entends que l'Open VLD
44:25va refaire un tour de table
44:26en invitant 10 personnes
44:27autour de la table.
44:28La semaine passée,
44:29on a invité l'Open VLD.
44:31Il y avait 7 personnes
44:31autour de la table.
44:32Il a dit,
44:32on ne vient pas.
44:33Ce n'est pas très cohérent,
44:34tout ça.
44:34Donc,
44:34c'est ça.
44:35Sortons.
44:36Alors,
44:36ça va être très difficile après,
44:39parce qu'une fois que les gens
44:39sont d'accord
44:40de gouverner ensemble,
44:41on va déjà se battre sur...
44:43J'entends que l'Open VLD
44:44veut toucher à la gratuité
44:45des abonnements,
44:47enfin,
44:47un euro par mois,
44:49par an,
44:50pour les...
44:51Ça va rentrer dans les détails.
44:52Donc ça,
44:53c'est quelque chose
44:54qu'on ne va pas laisser faire.
44:55Une réaction peut-être,
44:57M. Gaëtan Vagassonne.
44:58Oui,
44:58il faut maintenant...
45:00Il doit faire le premier pas,
45:01finalement.
45:01Tout le premier pas,
45:03tout le monde a essayé
45:04de faire des premiers pas,
45:05mais certains étaient peut-être
45:07un peu plus,
45:08comment pourrais-je dire,
45:09un peu plus francs que d'autres.
45:13Moi,
45:14je pense que le MR,
45:16à l'été,
45:17et aussi récemment,
45:18a montré l'ampleur
45:19de sa bonne volonté
45:20en prenant d'ailleurs chaque fois
45:21le risque de dire oui
45:23avant d'ailleurs
45:24d'avoir les assentiments
45:26des autres
45:26parce que le bal des hypocrites
45:28qui consiste à attendre
45:29la réponse
45:30d'une troisième partie
45:32pour émettre la sienne.
45:33Non,
45:33il faut jouer franc-jeu.
45:35Et il faut apprendre aussi
45:35de temps en temps
45:36à dire oui
45:37à des choses
45:38qui ne représentent pas
45:39la quintessence
45:41de ce qu'on souhaite,
45:42mais aujourd'hui,
45:42la situation impose
45:44cette capacité
45:45de se réunir
45:46et de pouvoir tourner
45:48la page
45:49de ces sous-bresseaux
45:50absolument épouvantables
45:52que nous avons connus
45:53maintenant depuis un an
45:54qui n'ont amené finalement
45:55qu'à cette situation
45:57désarroi
45:58qui pèse tellement
46:00sur l'avenir de Bruxelles.
46:01Oumar Diallo,
46:02rapidement.
46:03Moi,
46:03je pense qu'ici,
46:05il est clair
46:05qu'il faut aller...
46:07Je pense qu'il faut aller
46:09vers la formation
46:10d'un gouvernement,
46:11mais je vous tiens
46:13aussi à signaler
46:13si c'est pour aller
46:14former un gouvernement
46:15qui va imposer
46:16l'austérité à Bruxelles
46:17et coupé
46:18au niveau du pouvoir
46:21public
46:21ou l'associatif.
46:22Ça ne va pas le faire.
46:24Aujourd'hui,
46:24la crise,
46:24aujourd'hui,
46:25moi,
46:25je ne vois pas
46:26que le plan,
46:28en tout cas,
46:29les informations
46:30qu'on a
46:30ne pourra qu'imposer
46:32une austérité
46:33et que ça,
46:34on n'en veut pas.
46:35Moi,
46:35je pense qu'on a
46:36un Parlement
46:37qui, pour moi,
46:37est une maison du peuple
46:39quelque part.
46:40On a des acteurs
46:41sur le terrain
46:42qui écrivent
46:42des cartes blanches,
46:43qui demandent,
46:44qui demandent,
46:44qui demandent
46:44que ça bouge.
46:45Moi,
46:45je me demande
46:46s'il ne faut pas
46:46être créatif
46:47et réfléchir
46:48à une manière
46:49de pouvoir
46:49continuer à avancer,
46:50construire une vision,
46:52avancer,
46:52nourrir la question
46:53du budget.
46:54Comme je l'ai dit
46:54tout à l'heure,
46:55peut-être que c'est
46:57le Parlement
46:57qui doit tirer
46:59la sonnette d'alarme
47:00en disant
47:00maintenant,
47:01ça suffit,
47:02continuez à discuter
47:03entre vous,
47:04mais nous,
47:05en attendant,
47:05il faut qu'on bosse,
47:06il faut qu'on avance.
47:07J'aimerais bien
47:08entendre cette préoccupation
47:09pour la région
47:10et pour les gens
47:11qui vivent
47:11dans nos rues
47:12et dans nos quartiers
47:13de la part du Parlement.
47:14Il y en a qui le font
47:15de manière individuelle,
47:15mais une parole collective
47:17en fait,
47:18et de faire un appel
47:19comme je le dis
47:21à tous ces acteurs
47:22qui aujourd'hui
47:23sont pendus
47:24toujours à demander
47:25de pouvoir avancer
47:26et qui sont prêts
47:27à mettre leur énergie
47:28et leur expertise
47:29à contribution.
47:30Voilà,
47:30merci donc à tous
47:32nos invités
47:32pour leur éclairage
47:33et pour ce débat
47:34parfois vif
47:35mais toujours constructif.
47:37Merci pour ces échanges
47:38tendus
47:39mais essentiels
47:40et ce débat aura montré
47:41tout de même une chose,
47:42c'est que le blocage
47:43institutionnel
47:44à Broussel
47:44n'est pas un sujet
47:45abstrait,
47:46des conséquences
47:46très concrètes
47:47sur l'économie,
47:47la gouvernance
47:48et surtout
47:49la vie quotidienne
47:50de milliers
47:50de Bruxelloises
47:51et de Bruxellois.
47:52Reste à savoir
47:53si les volontés politiques
47:54vont suffire
47:54à dépasser
47:55certaines logiques
47:56partisanes
47:56car si tout le monde
47:57reconnaît l'urgence
47:58il faut maintenant
47:59des actes
47:59et comme je le disais
48:00tout à l'heure
48:01quelqu'un un jour
48:02devra faire en tout cas
48:03le premier pas.
48:03Merci à vous
48:04pour votre fidélité.
48:05L'émission
48:05Casse sur table
48:06est à écouter,
48:08réécouter en podcast
48:12plateforme de streaming.
48:14Merci messieurs dames
48:15d'avoir été avec nous.
48:16Merci à vous.
48:17Merci.
48:17Et c'est ainsi
48:18qu'on referme
48:18votre Casse sur table
48:19à la semaine prochaine.
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