- il y a 2 mois
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour d'Agathe Lambret et Renaud Dély.
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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans Les Informés, votre rendez-vous de décryptage de l'actualité.
00:12Tous les matins jusqu'à 9h30, retour sur deux événements qui font l'actu.
00:17Deux débats sur France Info Radio et France Info TV, canal 16 de la TNT.
00:22Bonjour Renaud Demi.
00:23Bonjour Agathe.
00:24Et ce matin nous accueillons Sophie de Ravinel, journaliste. Bonjour Sophie, journaliste politique.
00:30Gilles Bornstein, présentateur des 4 vérités sur France 2.
00:33Et Jean-Rémi Baudot, chef du service politique de France Info. Bonjour Jean-Rémi, bonjour à tous les trois.
00:39On commence avec notre premier débat. Renaud, Sébastien Lecornu, Premier ministre, le double du président ?
00:45Eh oui Agathe. Au suivant, comme on dit à Matignon, voici donc le troisième Premier ministre depuis la dissolution de l'année dernière.
00:51Le cinquième depuis le début du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron.
00:56C'est donc Sébastien Lecornu.
00:58Ça tourne, ça tourne. C'est un peu tourné-manège cette succession de Premier ministre à Matignon.
01:02Pour rendre hommage à la figure tutélaire de cette émission, l'organiste Charlie Oleg décédé hier à l'âge de 94 ans.
01:07Sauf que dans cette émission, souvenez-vous, il y avait des mariages qui se sont conclus et qui ont duré plus longtemps.
01:12François Bayrou n'a duré que neuf mois finalement à Matignon.
01:15Michel Barnier c'était trois mois. Combien de temps Sébastien Lecornu tiendra-t-il ?
01:19On sait qu'il a mission de la part du chef de l'État d'ouvrir des discussions.
01:23D'abord au sein du bloc central et de LR, c'est-à-dire du socle commun pour bâtir une plateforme de gouvernement.
01:29Mais aussi de se tourner vers d'autres forces au Parlement.
01:32Et notamment la gauche pour essayer de négocier un pacte de non-censure.
01:36Évidemment, son premier interlocuteur, ce sera sans aucun doute le groupe socialiste.
01:40Est-ce que les socialistes vont censurer d'emblée le gouvernement Lecornu ou est-ce qu'ils sont prêts à discuter ?
01:46Voici ce que vous répondez il y a quelques minutes sur ce plateau.
01:49Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti Socialiste.
01:51On jugera au cas par cas.
01:53Moi, je ne veux pas donner un chèque en blanc à un gouvernement dont je ne sais pas ce qu'il fera.
01:58Parce qu'il n'y a pas seulement la politique budgétaire.
02:00Il y a aussi la politique en matière migratoire, sécuritaire, en matière de logement, en matière d'éducation.
02:06Que vont-ils faire ?
02:07Que vont-ils faire, s'interroge Olivier Faure.
02:10Est-ce qu'un compromis est possible entre ces deux-là, Chibon Stein ?
02:15C'est une histoire de milliards d'euros, en fait.
02:17Ça dépend très exactement de la feuille de route que le président de la République a donnée à Sébastien Lecornu.
02:22Ça dépend de ce qu'ils sont prêts à lâcher.
02:24Est-ce qu'ils sont convaincus que cette fois-ci, l'échec est interdit parce que sinon, c'est retour ?
02:28Enfin, pour Emmanuel Macron, si là, c'est l'échec, c'est soit dissoudre, soit se dissoudre.
02:32Je n'ai pas l'impression qu'il ait envie ni de dissoudre l'Assemblée nationale, ni de démissionner.
02:38C'est très clair, Olivier Faure le dit de façon assez claire.
02:41S'ils donnent les milliards, on sait, il faut une taxe sur les riches, vous l'appelez Zuckman, vous l'appelez exactement comme vous voulez,
02:47mais elle doit être conséquente.
02:48C'est leur totem.
02:50J'ai le sentiment que c'est leur totem et elle ne doit pas être symbolique.
02:53Ça doit se... c'est autour de 10 milliards d'euros, voire plus.
02:59S'ils sont prêts à aller là-dessus, s'ils sont prêts à entendre un certain nombre de choses,
03:04effectivement, il y aura peut-être une voie pour la non-censure.
03:06Mais c'est sûr que le fait d'avoir choisi Sébastien Lecornu rend le coût de la non-censure d'une certaine manière plus cher.
03:13Les socialistes le disaient, s'ils nous imposent quelqu'un du Bloc central, on discutera.
03:17Mais là, vraiment, ils vont devoir payer parce que tout simplement, ils n'ont pas censuré une fois les socialistes.
03:22S'ils doivent ne pas censurer une deuxième fois, ils doivent pouvoir dire à les électeurs, c'est parce qu'on a obtenu ceci.
03:29Et ce « ceci » doit être conséquent.
03:32Ça ne doit pas être des gadgets.
03:33C'est très cher. Sophie Gravinel, pourquoi avoir choisi Sébastien Lecornu ?
03:36Eh bien, je crois qu'en fait, paradoxalement, c'est un très très proche d'Emmanuel Macron.
03:41On l'a dit, pas forcément macroniste dans la manière de faire telle que les macronistes nous l'ont montré depuis 2017,
03:47mais un vraiment très proche d'Emmanuel Macron et pas seulement.
03:49Et c'est ça qui est important, c'est qu'il est aussi proche de Brigitte Macron.
03:53C'est vraiment le dernier de celui qui est dans cette sphère quasi intime du couple présidentiel,
03:59comme s'il était dans une forme, non pas de refuge, parce que l'expression serait trop facile,
04:05mais en tout cas le dernier des fidèles, des grognards.
04:08Et je pense que c'est cela, sans doute, qui a fait emporter sa décision,
04:12même si déjà, on le sait, avant François Béroux, il avait l'intention et le projet de le nommer Amatignon.
04:18Mais évidemment, pour remondir sur ce que vient de dire mon cher camarade,
04:23je pense que la situation est extrêmement compliquée et que la gauche est largement prête à la dissolution.
04:30Jean-Rémi Baudot ?
04:31C'est aussi quand même la nomination de Sébastien Lecorni,
04:34l'illustration du rétrécissement du portefeuille politique d'Emmanuel Macron,
04:37parce que certes, c'est un proche, c'est devenu infidèle, ça ne l'était pas à la base, on rappelle.
04:41Non absolument, il faut qu'il y en ait l'air.
04:43C'est un LR qui a fait la campagne de Bruno Le Maire,
04:48celle de François Fillon, quand même, c'était un peu contrarié de ce côté-là,
04:53mais il a su, avec le temps, devenir infidèle.
04:56Il y a beaucoup de photos, c'est très intéressant.
04:58Regardez dans la presse, depuis des années, il y a beaucoup de photos de Sébastien Lecornu
05:01qui susurrent à l'oreille du président.
05:03Et au bras de Brigitte Macron.
05:05Et donc, c'est vrai que ça, c'est un point.
05:07Après, c'est aussi, on l'a beaucoup dit,
05:09quelqu'un qui a une expérience politique de terrain,
05:11ce qu'elle n'a pas, Emmanuel Macron, maire à 27 ans,
05:14président de conseil départemental à 28 ans,
05:17sénateur à 34 ans, on ne peut pas faire ça
05:19si on n'a pas un sens politique.
05:21Oui, mais on ne peut pas avoir ce parcours
05:23si on n'est pas très politique.
05:25Et c'est probablement ce qui peut aider Emmanuel Macron,
05:27c'est-à-dire de quelqu'un de très politique
05:28qui va essayer de faire un peu des deals
05:30à droite, à gauche.
05:32On parlait de la taxe du Khmann.
05:33Il n'y a pas que le PS qui attend plus de justice sociale,
05:36il y a aussi une partie de la population.
05:37On le voit aujourd'hui avec le mouvement Bloquons-tout.
05:40Et donc, l'enjeu pour Sébastien Lecornu,
05:42il va être d'aller chercher des gages à droite et à gauche.
05:45C'est ce qu'on a expliqué hier soir à l'Elysée.
05:47L'entourage du Président expliquait que
05:49la première des qualités aux yeux du chef de l'État
05:51de Sébastien Lecornu, c'est d'une part d'être infidèle,
05:54un ministre qui est membre de tous les gouvernements
05:56depuis 2017, qui a accompagné la politique du gouvernement
05:58depuis le début, mais un homme de négociation,
06:00un homme de négociation qui a le sens de l'État
06:02et qui serait, en tout cas selon Emmanuel Macron,
06:06à la fois respecté à gauche,
06:07notamment à cause de ses fonctions de ministre des Armées,
06:10et puis qui a conservé de bonnes relations à LR.
06:12Ça, c'est évidemment le portrait idéal,
06:14d'où la mission qui lui a été confiée,
06:16c'est-à-dire d'abord d'animer, de faire vivre
06:18ce fameux socle commun qui n'avait plus grand-chose
06:20de commun ces derniers mois,
06:22et que Michel Barnier a en quelque sorte
06:25scellé l'alliance entre le bloc central,
06:27c'est-à-dire Renaissance, Horizon, Modem et LR,
06:30mais ensuite, ni Michel Barnier, ni François Bayrou
06:32n'ont fait vivre d'une part ce socle commun.
06:35C'est-à-dire là, il s'agit, pour Sébastien Lecornu d'abord,
06:37d'essayer de bâtir une plateforme de gouvernement,
06:40et ensuite de se tourner vers les forces de gauche hors LFI
06:43pour essayer de négocier un pacte de non-censure.
06:46Ce qui est nouveau aussi dans la période,
06:48et ça c'est très clair dans l'esprit du chef de l'État,
06:50c'est qu'il ne s'agit plus de se tourner d'une façon ou d'une autre
06:52vers le RN pour négocier une quelconque bienveillance ou indulgence.
06:56Aux yeux du chef de l'État,
06:57Marine Le Pen a basculé très clairement du côté du dégagisme,
07:00comme Jean-Luc Mélenchon.
07:02Elle en est à sa deuxième censure depuis 2012.
07:04Et elle veut une dissolution, voire un départ du chef de l'État.
07:08Donc il ne s'agit pas de faire des concessions de ce côté-là,
07:10puisque de toute façon, pour avoir une dissolution,
07:12évidemment, le RN est amené à censurer tous les gouvernements qui viendront.
07:15En fait, c'est le Parti Socialiste qui a un droit de vie ou de mort
07:17sur Sébastien Lecornu aujourd'hui, surtout Sophie de Ravinelle ?
07:20Oui, absolument.
07:21Et c'est effectivement, on pourrait dire, un pouvoir de faire le roi,
07:24mais ça va même au-delà.
07:25C'est-à-dire que c'est un pouvoir de le maintenir dans son poste ou non.
07:28Et donc les socialistes le savent.
07:31Et les socialistes ont en mémoire aussi Renaud Dely,
07:33le fait que Sébastien Lecornu avait été pris la main
07:36dans un rendez-vous plus ou moins officiel
07:38avec le Rassemblement National, un déjeuner avec Marine Le Pen.
07:42C'était un dîner, mais ce n'était pas officiel.
07:44C'était un dîner privé.
07:45Voilà, absolument.
07:46Il y a eu des rendez-vous à Brianne aussi.
07:48Voilà.
07:49Récemment, fin avril même.
07:50Est-ce que ce n'est pas pour ça qu'il a été nommé aujourd'hui ?
07:53C'est juste un petit modulo.
07:54Parce qu'il a une bonne relation avec le RF.
07:55Mais voilà, c'est un petit modulo par rapport à ce que vous disiez, Renaud Dely,
07:58parce que je pense qu'il a effectivement,
08:00et ça, la gauche le regarde très précisément,
08:01et ne l'a pas du tout, c'est dans son viseur, j'allais dire.
08:05C'est un des gros éléments qui fait qu'il pourrait décider de censurer
08:09parce qu'il a effectivement, il est un bras de discussion,
08:13voire d'action avec le Rassemblement National.
08:14Ce qu'on dit à l'église en tout cas,
08:15c'est que ces relations courtoises avec Marine Le Pen,
08:17que vous avez qu'à l'instant,
08:19auraient pu compter en faveur de sa nomination il y a un an,
08:23ou par exemple en décembre dernier,
08:24lorsque Emmanuel Macron a été tenté de nommer Sébastien Lecornu
08:28plutôt que François Barriou,
08:28mais qu'aujourd'hui, ça n'est plus un atout pour Sébastien Lecornu
08:32au regard du changement de stratégie de l'extrême droite.
08:34C'est-à-dire que dès lors que de l'extrême droite a décidé
08:35de censurer tous les gouvernements,
08:37puisque si Marine Le Pen veut une dissolution,
08:38il faut que tous les gouvernements tombent,
08:40a priori, ces relations courtoises que vous évoquez à juste titre
08:43n'entrent plus en ligne de compte.
08:44M. Rémi ?
08:45Ce qui est intéressant, c'est qu'on rentre évidemment
08:46dans une période de négociations.
08:47C'est d'ailleurs pour ça que la méthode,
08:49qui va d'ailleurs être annoncée à la mi-journée
08:51sur le perron de Matignon,
08:52de la part de Sébastien Lecornu,
08:54c'est changer de méthode,
08:57aller plus dans les discussions.
09:00En même temps, Olivier Faure, sur ce plateau,
09:02il y a quelques minutes,
09:03il est aussi dans le grand bluff,
09:04parce que les socialistes n'ont aucune envie fondamentalement
09:08d'une dissolution.
09:09Lui-même, son poste, son siège de député,
09:13est en difficulté si d'aventure il retourne aux urnes
09:16puisque les insoumis ne lui feraient pas de cadeaux.
09:19Donc on est aussi dans un moment de posture.
09:21C'est normal, ça fait partie des négociations.
09:23C'est normal que ce matin, Olivier Faure n'ait pas dit
09:25« voilà ma feuille de route et voilà ma ligne rouge précise ».
09:28Néanmoins, il ne faut pas être dupe de ce jeu de bluff,
09:32encore une fois, qui est en train de se mettre en place.
09:34Ce n'était pas hyper clair.
09:35On a compris qu'Olivier Faure voulait une taxe sur les plus riches.
09:38Sur la retraite à 62 ans, il ne répond pas vraiment.
09:40Sur le montant des économies, il ne répond pas non plus très précisément.
09:44Concrètement, Gilles Bernstein,
09:45est-ce que vous voyez deux, trois points
09:48sur lesquels on pourrait s'accorder de la droite de Bruno Retailleau
09:52à Olivier Faure pour le budget ?
09:53Sur la retraite, c'est assez compliqué parce que ce que j'ai appris,
09:56c'est que dans leur plan écrit à blois l'exigence des socialistes,
10:01la suspension de la réforme des retraites est venue très tardivement
10:04et elle est venue pour une seule raison,
10:06parce que l'intersyndicale avait exigé cette suspension
10:09avec la signature de la CFDT.
10:11Dans un premier temps, les socialistes étaient prêts
10:14à ne pas faire de la suspension, pardon, de la réforme des retraites
10:18un casus belli.
10:19Comme la CFDT le demandait,
10:20le PS peut difficilement être moins disant vis-à-vis de la CFDT.
10:24Donc oui, je pense qu'ils ne peuvent pas se satisfaire de rien
10:26sur la réforme des retraites.
10:28Mais ils pourraient se satisfaire alors...
10:31De discussion, de réouverture de discussion.
10:34Il faut discuter.
10:35Un nouveau colloque qui ne s'appellerait pas colloque
10:37et qui se passerait mieux...
10:37Un nouveau conclave.
10:38Un conclave, pardon.
10:39Un petit colloque conclave qui se passerait mieux
10:41ou le MEDEF serait moins...
10:43Enfin, voilà.
10:44Ils voudront quelque chose,
10:45mais oui, il y a peut-être un peu du grain à moudre
10:47sur la retraite.
10:49Là où ils ne céderont pas, c'est sûr,
10:51effectivement, une taxe sur les plus riches.
10:55Il y a autre chose.
10:55C'est ce qu'il faut sur la droite.
10:57Parce que, par exemple,
10:58elle aussi doit rester au gouvernement.
11:01Ce qu'on dit chez les Républicains,
11:02c'est que Bruno Retailleau ne restera pas au gouvernement
11:03s'il n'a pas quelque chose à se mettre sous la dent.
11:06On parle par exemple d'une grande loi sur la sécurité
11:08au quotidien.
11:09Sur les polices municipales,
11:10sur les rodéos nocturnes,
11:12sur...
11:13C'est intéressant, ça.
11:14Sur les mortiers.
11:14Donc, la droite pourrait accepter, par exemple,
11:16une taxe sur les plus riches
11:17à condition d'avoir sa grande loi sur la sécurité
11:20que le Parti Socialiste accepterait
11:21parce qu'ils auront eu la taxe sur les plus riches.
11:23D'autant que cette loi sur la sécurité au quotidien,
11:25tous les maires socialistes soumis à réélection,
11:27je pense aux maires de Clermont-Ferrand,
11:28de Dijon,
11:28où il y a quand même des incidents tout le temps,
11:31je pense qu'une loi sur la sécurité au quotidien,
11:33leurs administrés, même socialistes,
11:35la demandent.
11:35Donc, c'est un moyen de trouver chacun dans le...
11:38Même à droite,
11:39il y a des gens qui demandent de la justice fiscale.
11:41Donc, oui, une taxe sur les hauts patrimoines,
11:43ça peut passer à droite si c'est raisonnable.
11:45Une loi sur la sécurité au quotidien,
11:47ça peut passer à gauche si c'est raisonnable.
11:49Alors, tout le monde veut réagir.
11:50Je vais circuler la parole rapidement.
11:51Quand on veut s'entendre, on peut.
11:53Sur la méthode,
11:53c'est exactement ce que vous avez dit.
11:54C'est forcément une forme de troc.
11:56Il faut un morceau d'un côté,
11:57un morceau de l'autre.
11:57Si jamais, pour que ça tienne,
11:59les lises ont dit
11:59que ce n'est pas une méthode impossible,
12:00mais inédit.
12:02C'est inédit au regard de notre culture politique,
12:04de la cinquième république.
12:05Pour que ça tienne,
12:06il faut effectivement lâcher aux uns aux autres.
12:08Il faut bien comprendre
12:09qu'il ne s'agit pas de constituer
12:10une coalition de gouvernement
12:10avec tout le monde à l'intérieur du gouvernement.
12:12Il ne s'agit pas de faire rentrer
12:12des ministres socialistes, écologistes
12:14ou économistes au sein du gouvernement.
12:15Pas du tout.
12:15C'est de garder la même configuration du gouvernement,
12:17celle qui est actuelle.
12:18Ça tombe bien,
12:19parce qu'Olivier Fort l'a redit tout à l'heure.
12:20Il n'est pas question
12:20qu'il y ait des ministres socialistes
12:21qui rentrent au gouvernement.
12:22Mais il faudra,
12:22pour négocier cette non-censure,
12:24lâcher aux uns aux autres.
12:25Et là, on est au cœur du problème.
12:27C'est que si Emmanuel Macron
12:28reconnaît qu'il y a des choses
12:29qui n'ont pas été comprises,
12:32qu'il faudra retirer
12:34ou qui sont refusées,
12:36on peut imaginer, par exemple,
12:37que la suppression des deux jours fériés
12:38envisagée par François Bayrou
12:39passe à la...
12:40Personne n'y croit à cette question.
12:41Que l'effort de réduction de déficit
12:43ne soit pas de 44 milliards,
12:45mais de quelques milliards de moins,
12:46etc.
12:47Sur le fond,
12:48il faut bien comprendre
12:48qu'Emmanuel Macron reste attaché
12:50à la poursuite de sa politique économique,
12:52sa politique de l'offre,
12:53la compétitivité,
12:55l'augmentation du travail,
12:56la réforme des retraites aussi.
12:58Et on voit bien que,
12:58sur le fond,
12:59les marges de manœuvre
13:00de Sébastien Lecornu
13:01risquent d'être assez modestes.
13:03Alors, très court,
13:04si vous y arrivez, Jean-Rémy.
13:04Mais avec des LR
13:06qui seraient, à mon avis,
13:07prêts à se mettre à table.
13:08Observer,
13:08moi j'en ai discuté hier
13:09avec une figure importante de LR,
13:11observer les éléments de langage
13:13ou en tout cas les messages
13:13qu'ils font passer.
13:14Ils vont parler, évidemment,
13:15de la retraite,
13:16mais ils vont aussi parler de la drogue,
13:17ils vont parler de ce genre de choses
13:19qui sont leur retraite,
13:20leur ligne rouge.
13:22La fiscalité des classes moyennes,
13:23ils vont être à cheval là-dessus.
13:24Par contre, effectivement,
13:25sur les hauts patrimoines, etc.,
13:27on va moins entendre la droite
13:28sur ce sujet-là.
13:29Un petit mot, Sophie ?
13:30Avec une restriction
13:31sur ce schéma sécurité
13:33dont vous parliez,
13:33cette grande loi sécurité,
13:35qui est celle des libertés publiques
13:36et qui, à gauche,
13:37me semble-t-il,
13:38est un point extrêmement important.
13:39On l'a vu cet été
13:40avec l'adoption
13:41d'un schéma national
13:42des violences urbaines
13:43dans lequel la question
13:45de la possibilité
13:46de la participation de la presse
13:48dans ces violences urbaines
13:50était vraiment encadrée
13:52de plus en plus.
13:53C'est une ligne rouge
13:54pour la gauche,
13:55très certaine.
13:55Moi, je pense
13:56que sur la sécurité au quotidien...
13:57Je parle de la question
13:59des niveaux individuels.
14:00À l'approche des municipales,
14:02il y a un certain nombre
14:03de choses qui gênent les maires.
14:04Franchement,
14:05les rodéos nocturnes,
14:07il n'y a pas...
14:07On est tout à fait d'accord.
14:08Je pense que c'est pas
14:08la ligne rouge.
14:09Je pense que Sébastien Lecornu
14:10est assez intelligent
14:11pour mettre dans une loi
14:12quelque chose
14:13qui, non seulement,
14:14ne serait pas urtiquant
14:15pour le PS.
14:16Ils ont voqué
14:17la loi narcotrafic.
14:19Ils le feraient endosser
14:20par un gouvernement de droite,
14:22mais leurs élus,
14:23à mon avis,
14:24ne seraient pas contre.
14:25On aura l'occasion
14:25d'en discuter.
14:26Dans un instant,
14:27les gilets jaunes sont-ils
14:28de retour ?
14:28Mais pour l'instant,
14:29il est 9h20
14:30et c'est l'Info en une minute
14:31avec Maureen Suignard.
14:34Paris,
14:34Caen,
14:34Bordeaux,
14:35Nantes,
14:35Rennes,
14:36des actions signalées
14:36dans plusieurs villes de France.
14:38Des actions liées
14:39au mouvement bloquant tout
14:40contre l'austérité budgétaire.
14:42Des axes routiers
14:43en partie bloqués.
14:44Les forces de l'ordre
14:44interviennent rapidement.
14:46Ils sont 80 000 policiers
14:47et gendarmes mobilisés
14:48aujourd'hui en France
14:50et l'union syndicale lycéenne
14:51assure de son côté
14:52que 80 établissements
14:53sont bloqués.
14:55La France Insoumise
14:56annonce ce matin
14:57déposer une motion
14:58de censure à l'Assemblée
14:59contre Sébastien Lecornu,
15:00le ministre des Armées
15:01qui vient d'être nommé
15:03Premier ministre.
15:03Il prend officiellement
15:04ses fonctions ce midi.
15:06Ce trait proche
15:07d'Emmanuel Macron
15:07veut consulter
15:08les différentes forces politiques
15:09avant de former
15:10un gouvernement.
15:11Si rien ne change,
15:12alors nous censurerons.
15:13Ce gouvernement prévient
15:14le patron du Parti Socialiste
15:16sur France Info ce matin.
15:17On apprend que
15:18trois personnes sont mortes
15:19en tentant de traverser
15:21la Manche
15:21et trois autres
15:22sont portées disparues.
15:23Deux accidents distincts
15:25au large du Pas-de-Calais
15:26pendant la nuit.
15:27La violation russe
15:28de l'espace aérien polonais
15:29semble intentionnelle.
15:31C'est ce que juge
15:32ce matin
15:32la chef de la diplomatie européenne.
15:34La Pologne a dénoncé
15:35la présence
15:36de drones russes
15:37dans son espace aérien
15:38pendant la nuit.
15:39Le Premier ministre polonais
15:40dénonce une provocation
15:41à grande échelle.
15:42L'OTAN fait savoir
15:43qu'elle a activé
15:45la défense antiaérienne
15:46pour aider la Pologne
15:47à contrer
15:48plusieurs de ses drones.
15:52France Info
15:53Les informés
15:57Renaud Delis
15:58Agathe Lambret
15:59Retour sur le plateau
16:00des informés
16:01avec Sophie de Rallinelle
16:02journaliste politique
16:03Gilles Bernstein
16:04les 4 V sur France 2
16:05et Jean-Rémi Baudot
16:06le service politique
16:08sur France Info
16:09on passe à notre
16:10deuxième débat
16:11Bloquons-tout
16:12de quoi
16:13cette mobilisation
16:14est-elle le nom ?
16:15Bloquons-tout
16:15c'est le mot d'ordre
16:16de cette mobilisation
16:17aujourd'hui
16:17un mouvement
16:17on sait
16:18qui a été lancé
16:18sur les réseaux sociaux
16:19en particulier
16:20sur Telegram
16:21comment est-ce que
16:23ce mouvement
16:23va se traduire
16:24est-ce qu'il peut
16:24prendre de l'ampleur
16:25est-ce qu'il peut
16:26être durable
16:27c'est pas un mouvement
16:29initié par les partis
16:30politiques
16:31et encore moins
16:31par les organisations
16:32syndicales
16:32mais certains partis
16:33politiques appellent
16:34franchement
16:35à y participer
16:36au premier chef
16:36la France Insoumise
16:37et Jean-Luc Mélenchon
16:38qui défendait
16:39avant-hier
16:40sur le plateau
16:40du 20h de France 2
16:41la nécessité de se mobiliser
16:43dans ce mouvement
16:43mais en disant
16:43attention, attention
16:44pas de violence
16:45Jean-Luc Mélenchon
16:47La révolution citoyenne
16:48à laquelle j'aspire
16:49se fait par les urnes
16:50les méthodes d'action
16:52doivent être
16:52des méthodes d'action
16:53non violentes
16:54ou pacifiques
16:55choisissez le mot
16:55que vous voulez
16:56et je pense que
16:57n'importe quoi d'autre
16:58et je le dis
16:59les yeux dans les yeux
17:00à tous ceux
17:01qui m'écoutent
17:02ne faites rien d'autre
17:03que des choses
17:04qui soient maîtrisées
17:05et calmes
17:05parce qu'ils s'en serviront
17:07pendant des heures
17:08s'il y a un cajot
17:09qui brûle quelque part
17:10ils vont le filmer
17:11pendant des heures
17:11Alors avec ce risque
17:12de violence
17:13qu'on a vu
17:13dans un certain nombre
17:14de mobilisation
17:14ces dernières années
17:15Jean-Luc Mélenchon
17:17met en garde
17:17contre ce risque-là
17:18bloquons tous
17:20et donc le mot d'ordre
17:21de ce mouvement
17:21alors qu'il est
17:23il y a des actions
17:23à un certain nombre
17:24de villes de France
17:25mais il faut reconnaître
17:26qu'il n'y a pas grand chose
17:26de bloqué
17:27il y a 75 interpellations
17:29pour Paris
17:30pour l'instant
17:30il y a un très important
17:32service d'ordre
17:33des forces de l'ordre
17:3480 000 membres
17:35des forces de l'ordre
17:36déployés
17:36d'ailleurs du côté
17:37de l'Elysée
17:37on fait savoir
17:38qu'il n'y a pas
17:39de vacances du pouvoir
17:39malgré la démission
17:40de François Bayrou
17:41et que l'ordre
17:42sera respecté
17:44rétabli
17:45donc est-ce que ce mouvement
17:46peut prendre de l'ampleur
17:48quel sens lui donner
17:49s'agit-il d'un retour
17:50des gilets jaunes
17:51avec la contestation
17:52du pouvoir
17:53et des politiques
17:54qu'avait engendré
17:55ce mouvement
17:55ou est-ce que finalement
17:56ce mouvement
17:57peut faire flop
17:58en quelque sorte
17:59C'est le retour
18:00des gilets jaunes
18:00Jean-Rémi ?
18:02C'est une forme
18:03qui est différente
18:03je pense qu'on l'a
18:04suffisamment dit
18:05notamment parce que
18:06les gilets jaunes
18:07étaient partis
18:08sur une question
18:10de taxation
18:11c'était assez concret
18:13là le mouvement
18:14était un peu nébuleux
18:15il commence au creux
18:16de l'été
18:16sur des forums
18:18sur des boucles
18:18télégrammes
18:19et c'est aussi néanmoins
18:22le budget Bayrou
18:24qui en est le détonateur
18:26ce qui est intéressant
18:26c'est la manière
18:27dont ça a été aussi
18:27récupéré
18:28d'un point de vue politique
18:29les syndicats
18:30se sont beaucoup demandé
18:31s'ils devaient soutenir
18:32ou pas
18:32jusqu'à cette espèce
18:34de récupération ultime
18:35qui a été celle
18:36de la France insoumise
18:37et de Jean-Luc Mélenchon
18:39c'est un moment important
18:43parce que ça dit aussi
18:44quelque chose
18:44de comment est-ce que
18:46la base
18:47et le peuple
18:47peut aussi dépasser
18:49au sens de
18:50passer outre
18:51les différentes organisations
18:53et la question
18:55qui se pose derrière ça
18:56c'est qui a intérêt au chaos
18:57on voit bien
18:58que Jean-Luc Mélenchon
18:59il dit qu'évidemment
19:00il ne faut rien brûler
19:00mais lui ça l'arrange bien
19:01dans son narratif
19:03dans son discours
19:04que des gens
19:06soient dans la rue
19:06donc il faut quand même
19:09se demander
19:09peut-être qu'on en saura plus
19:13il y a des études
19:14qui auraient montré
19:15que ce serait
19:16un mouvement
19:16beaucoup plus à gauche
19:17que l'extrême droite
19:17en serait un petit peu sorti
19:18honnêtement
19:19on verra ça ce soir
19:20il ne faut pas oublier
19:21le fond de l'histoire
19:22qui est aussi
19:22des revendications sociales
19:24de justice sociale
19:25pour revenir à notre débat précédent
19:26donc il ne faut pas
19:27il faut faire attention
19:28à nous aussi
19:28les médias
19:29comment on montre
19:29ces éventuelles manifestations
19:32et ces éventuelles violences
19:33ça n'est pas
19:34qu'un mouvement erratique
19:35il y a aussi
19:36quand même dans le fond
19:37des français
19:37qui s'interrogent
19:38sur leur pouvoir d'achat
19:38sur la manière
19:41dont ils sont gouvernés
19:41et ça s'exprime aussi
19:42aujourd'hui dans la rue
19:43comme ça
19:43avec ce mot d'or
19:44de Gilles Blocontou
19:45je vous vois
19:46je suis assez d'accord
19:48avec Jean-Rémy
19:48je trouve que ce mouvement
19:49est très compliqué
19:50et très compliqué
19:52à analyser
19:52j'ai lu comme Jean-Rémy
19:53cette étude de l'affiliation
19:54Jean Jaurès
19:54montrant quand même
19:56une mobilisation
19:56assez idéologique
19:57de gens
19:59un mouvement noyauté
19:59par l'ultra-gauche
20:00par des gens
20:01qui auraient voté
20:02à 77%
20:04Jean-Luc Mélenchon
20:04et à 10%
20:05Philippe Poutou
20:06donc un mouvement
20:06noyauté
20:0710% Philippe Poutou
20:08c'est quand même
20:09beaucoup
20:09après la méthodologie
20:10il peut y avoir
20:11un biais de réponse
20:12il peut y avoir
20:13un biais de réponse
20:13absolument
20:14mais donc ça serait
20:15quand même des gens
20:15avec une culture politique
20:17importante
20:18plutôt de
20:18ceux qui ne sont pas
20:19qui sont des gens
20:20qui travaillent
20:20qui sont des gens
20:21insérés dans le système
20:22etc
20:22par ailleurs j'ai vu
20:23des interviews
20:24de restaurateurs
20:25vous savez ce mouvement
20:26pour qu'on puisse payer
20:27ailleurs qu'autrement
20:29qu'en carte bleue
20:29il faut dire les choses
20:30clairement
20:30c'est des restaurateurs
20:31qui disaient quand même
20:32avec les cartes bleues
20:32on ne peut pas faire du black
20:33bah oui bien sûr
20:34donc
20:34non mais c'est vrai
20:36donc il y a vraiment
20:37de tout
20:37il y a vraiment
20:38vraiment de tout
20:39et je suis d'accord
20:40qu'il faut être très
20:41prudent sur l'analyse
20:42maintenant
20:42je ne sens pas
20:44quand même
20:45un pays
20:45complètement
20:48je ne crois pas
20:48que ce soir
20:49on aura
20:49on constatera
20:50un pays
20:51complètement bloqué
20:51c'est quoi la cible
20:53de ce mouvement
20:53Sophie de Ravinel
20:54c'est Emmanuel Macron
20:55c'est François Bayrou
20:56c'est qui
20:57j'allais dire
20:58c'est le monde politique
20:59parisien globalement
21:00on a senti quand même
21:02une colère dans le pays
21:04qui reste extrêmement forte
21:05qui s'accroît
21:07vu le nombre
21:08de premiers ministres
21:09et l'espèce d'indécision
21:11qui semble être
21:12de mise à la tête
21:13de l'état
21:13vous le dites très bien
21:15Jean-Rémy
21:15il y a une forme
21:16de colère
21:17quand même
21:18de grondement
21:18qu'il ne faut pas
21:19négliger à la base
21:20même si effectivement
21:21il y a de la récupération
21:22moi je pense
21:23que ce qu'il faut regarder
21:24aujourd'hui
21:25c'est s'il y aura
21:26à la base
21:27dans le monde ouvrier
21:28indépendamment même
21:30des centrales syndicales
21:31qui ont plutôt appelé
21:31à se mobiliser
21:32le 18 septembre
21:34donc dans 8 jours
21:35est-ce qu'il y aura
21:36des blocages
21:37d'endroits stratégiques
21:38industriels
21:40et c'est ça
21:40à mon avis
21:41qu'il faudra vraiment
21:42regarder ce soir
21:42et qui ferait la différence
21:43par rapport à d'autres
21:44mobilisations précédentes
21:45le problème c'est que
21:46cette colère sociale
21:47ces attentes sociales
21:48elles existent dans le pays
21:48on les avait vues
21:49de façon spectaculaire
21:50au nom du mouvement
21:50des gilets jaunes
21:51et à la fois
21:51elles ont du mal
21:52à se concrétiser
21:53à s'organiser
21:55l'organisation politique
21:56s'en empare
21:56et en l'occurrence
21:57par exemple la France insoumise
21:58plus ça peut nuire
21:59y compris d'ailleurs
22:00au développement
22:01et à l'ampleur de ce mouvement
22:02puisque si jamais
22:03ça devient un mouvement
22:03qui est à la solde
22:04d'un parti politique
22:05évidemment ça peut réduire
22:06l'ampleur de cette protestation
22:07donc c'est vrai
22:08qu'il faudra regarder
22:08précisément ce soir
22:10et dans les jours qui viennent
22:11si ce mouvement
22:12prend de l'ampleur
22:13s'il est durable
22:14ou s'il s'agit finalement
22:16d'un feu de paille
22:17merci beaucoup les informés
22:19merci Sophie de Ravinelle
22:20journaliste politique
22:21merci Gilles Bornstein
22:22présentateur des 4B
22:23sur France 2
22:24merci Jean-Aimé Baudot
22:25chef du service politique
22:26de France Info
22:27nous renons
22:27on se retrouve demain
22:28à demain Gatot
22:29et vous retrouvez les informés
22:30ce soir à 20h
22:32comme tous les jours
22:32avec Victor Matel
22:33Sous-titrage Société Radio-Canada
22:34Sous-titrage Société Radio-Canada
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