- il y a 1 semaine
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité, ce jeudi autour d'Agathe Lambret et Renaud Dély.
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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans Les Informés, votre rendez-vous de décryptage de l'actualité sur France Info.
00:08Tous les matins jusqu'à 9h30, deux thèmes, deux débats qui font l'actualité,
00:13qui sont décryptés sur France Info Radio et France Info TV, canal 16 de la TNT.
00:19Bonjour Renaud Delis.
00:20Bonjour Agathe.
00:20Et ce matin, nous accueillons avec plaisir Myriam Ancawa, présentatrice du 18-20 les vendredis, samedi, dimanche sur France Info TV.
00:27Bonjour Myriam.
00:28Bonjour à tous, bonjour Agathe.
00:29Et Louis Osalter, journaliste politique au Figaro, bonjour.
00:32Bonjour.
00:33Et on commence avec notre premier débat Renaud, l'après Bayrou, le PS et Macron peuvent-ils vraiment faire un bout de chemin ensemble ?
00:39Et oui, parce que l'après Bayrou semble déjà avoir commencé, même si le Premier ministre reçoit ce matin justement une délégation du Parti Socialiste,
00:45conduite par le Premier secrétaire Olivier Faure, qui a répété que la décision du groupe PS était irrévocable
00:50et que celui-ci ne voterait pas la confiance lundi prochain au Premier ministre.
00:54La chute de François Bayrou et de son gouvernement semble donc inéluctable.
00:58Dès lors, est-ce que la gauche, est-ce que les socialistes peuvent participer à ce qui se passera ensuite, donc au nouveau gouvernement ?
01:06On sait qu'Emmanuel Macron, avant-hier lors d'un déjeuner à l'Elysée, a incité les chefs des partis du Bloc central à travailler avec les socialistes.
01:14Est-ce que le futur locataire de Matignon doit être de gauche, doit être un socialiste ?
01:20La réponse, il y a quelques minutes sur ce plateau, de Raphaël Glucksmann, eurodéputé, place publique et principal compagnon de route en quelque sorte du Parti Socialiste.
01:28Moi, je veux une personnalité de gauche.
01:32On a eu deux gouvernements minoritaires de droite successifs.
01:37Ça a échoué.
01:38C'était un problème de politique, c'était un problème de méthode.
01:42On peut essayer autre chose.
01:44Un Premier ministre de gauche qui annonce d'emblée une méthode.
01:48Et la méthode, c'est celle du compromis.
01:50Quand vous n'avez pas de majorité, vous ne pouvez plus gouverner de manière, moi ou le chaos, comme le font les dirigeants français de manière traditionnelle.
01:59Alors, un Premier ministre issu de la gauche, issu du Parti Socialiste ou de la gauche réformiste, est-ce que c'est possible ?
02:07Avec quelle méthode ?
02:08Celle exposée par Raphaël Glucksmann, par exemple ?
02:10Et puis, pour quoi faire ?
02:12Et avec qui, évidemment, quels pourraient être les contours du futur gouvernement,
02:16appeler, semble-t-il, à remplacer celui de François Bayrou ?
02:20Est-ce qu'il est un peu seul à prêcher dans le désert, Raphaël Glucksmann, Miriam Ancavoa ?
02:24Non, non, il ne prêche pas dans le désert.
02:27Parce qu'en fait, ça peut paraître paradoxal,
02:29mais l'échec de François Bayrou à négocier avec les socialistes
02:32ne remet pas du tout, du tout en cause la volonté du Bloc central
02:36de trouver une voie de passage avec les socialistes.
02:39Pourquoi ?
02:40Parce qu'en fait, à partir du moment où le Rassemblement national demande la dissolution,
02:44voire une présidentielle anticipée,
02:46c'est vraiment la stratégie répétée, martelée sur tous les tons,
02:50ça bloque le jeu à l'Assemblée.
02:51Donc la seule voie de passage pour que la France ait un budget,
02:54c'est de réussir à avoir l'abstention, la non-censure des 66 députés socialistes.
03:00Donc en fait, Bayrou a échoué,
03:02mais les canaux du PS sont largement ouverts à l'Élysée.
03:06Il y a beaucoup de ministres qui vous disent,
03:07à commencer par Éric Lombard, les anciens socialistes,
03:10Astrid Panosian-Bouvet, Manuel Valls,
03:13il y a Marc Ferracci qui vous dit, on peut y arriver.
03:16Mais je ne crois pas du tout à l'entrée de ministres socialistes dans un gouvernement.
03:22Le débauchage, peut-être un ou deux ici ou là,
03:25mais ça n'a aucun intérêt pour les socialistes parce qu'elle est municipale
03:29et donc tout ce qui les associerait à la Macronie serait complètement perdant pour eux.
03:34En revanche, c'est vraiment un accord de non-censure,
03:37exactement comme ça s'est passé pour le budget Bayrou à son arrivée,
03:42qui pourrait être négocié.
03:43La question c'est, est-ce qu'ils vont le faire maintenant ?
03:45Et là, ça peut prendre énormément de temps,
03:47et donc on n'est pas prêt d'avoir un nouveau Premier ministre,
03:49ou est-ce qu'ils vont d'abord essayer de nommer un Premier ministre
03:51et ensuite négocier cet accord ?
03:53Vous croyez qu'on va repartir dans un schéma avec un Premier ministre du Bloc central,
03:58un accord de non-censure, les mêmes causes vont produire les mêmes effets ?
04:01Oui, je le crains. En tout cas, on va repartir dans quelque chose de très pénible,
04:03je crois, dont les Français sont lassés depuis un certain temps,
04:06qui est d'interminables consultations, négociations, schémas,
04:10accords d'appareils, de partis, d'hommes et de femmes politiques entre eux,
04:14et une incapacité à s'entendre pour la plupart des bandes de l'Assemblée nationale.
04:20Et par ailleurs, l'éléphant au milieu de la pièce, c'est quand même le programme.
04:23Alors programme, c'est un bien grand mot, évidemment,
04:24on ne va pas faire un programme pour la France à horizon de 2-3 ans.
04:27Dans la situation actuelle, il faut juste un budget.
04:29Mais même le budget, c'est tout un programme.
04:32Est-ce que le Parti socialiste pose des conditions
04:36qui sont celles inscrites dans le contre-budget
04:38qu'il a présenté la semaine dernière lors de son université d'été ?
04:42Ça veut dire la taxe Zuckman 2% sur les patrimoines les plus importants.
04:47Ça veut dire taxer les riches, comme le dit leur expression.
04:51Ça veut dire beaucoup moins d'économie que ce que prévoyait François Bayrou.
04:54Et donc la remise en cause de la promesse de rétablir les finances publiques
04:57d'ici 2029, comme le prévoyait François Bayrou.
05:00Bref, ça c'est vraiment l'éléphant au milieu de la pièce.
05:02On peut parler d'Olivier Ford, de tel ministre qui discuterait avec tel autre ministre,
05:07mais il y a quand même des choses qui sont claires.
05:09C'est qu'Emmanuel Macron, tout faible politiquement qu'il soit,
05:12n'a jamais voulu une remise en cause de la politique économique qu'il a menée depuis 2017.
05:15Et puis n'oublions pas les Républicains, qui ont quand même 49 députés,
05:18et qui ne veulent absolument pas de ce programme socialiste.
05:21La droite ne veut pas de ce programme de gauche, et la gauche ne veut pas du programme de la droite.
05:24Partir de là, essayer d'embarquer tout le monde sur le même bateau,
05:27ça va être très très compliqué.
05:28Je ne suis pas certain qu'à la fin, il ne faille pas retourner au réseau.
05:30Et Olivier Ford dit « je vais être Premier ministre et je ne veux que des ministres de gauche ».
05:32En tout cas, Olivier Ford fait des offres de services, très clairement.
05:35Il a dit qu'il était à la disposition du chef de l'État pour envisager une solution
05:38qu'après François Bayrou.
05:39Il y a l'éléphant que vient d'évoquer Louis Salter à l'instant.
05:41Effectivement, l'éléphant, c'est Emmanuel Macron.
05:43C'est qu'au fond de lui, on voit bien qu'Emmanuel Macron,
05:44et d'ailleurs Raphaël Glucksmann l'a pointé tout à l'heure sur ce plateau.
05:47En tout cas, jusqu'à présent, il n'a pas donné des signes
05:50qu'il serait prêt à voir remettre en cause un certain nombre d'éléments
05:53de son bilan et de sa politique préalable, et d'abord de la politique fiscale.
05:56Et c'est là-dessus qu'insistait Raphaël Glucksmann jusqu'à présent.
05:59Et c'est vrai qu'Emmanuel Macron, d'ailleurs, n'a pas manifesté vraiment une propension
06:03à envisager de nommer un Premier ministre issu de la gauche,
06:06issu de la gauche réformiste depuis la législative de 2024.
06:10Il ne faut pas oublier l'hippopotame aussi, qui est au milieu de la pièce,
06:13ou en marche de la pièce. C'est Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise
06:17qui a déjà annoncé, pas officiellement, qu'il censurait un éventuel Premier ministre socialiste,
06:22mais enfin, Jean-Luc Mélenchon est ivre de rage.
06:25Il a tweeté qu'Olivier Faure ait fait des offres de services.
06:29D'ailleurs, Jean-Luc Mélenchon a rappelé qu'il n'avait pas demandé la permission,
06:32en quelque sorte, mais a priori, le Premier secrétaire du PS n'a pas ou n'a plus
06:35à demander la permission à LFI pour le faire.
06:37Donc, quelle serait l'attitude de LFI ?
06:39Est-ce qu'ils iraient jusqu'à censurer un gouvernement, etc., etc., c'est une hypothèse aussi.
06:42Et puis, dans la série Pachyderme, il ne faut pas oublier non plus Bruno Retailleau,
06:46puisque lors du fameux déjeuner d'avant-hier à l'Elysée,
06:49il semblerait que Bruno Retailleau, le président de LR, ait annoncé en tout cas
06:52que s'il y avait une coalition qui intègre les socialistes d'une façon ou d'une autre,
06:55ça, LR, n'en serait pas. La droite ne pourrait pas en être.
06:57Et c'est là où on retombe évidemment sur la quadrature du cercle,
07:01qui est que prendre un bout de l'omelette à gauche fait perdre un autre gros bout de l'omelette à droite.
07:08C'est toute la difficulté.
07:09Moi, je n'y crois pas du tout. Moi, je pense qu'Olivier Faure, il a envie que son nom circule.
07:14Il a envie... Voilà, la dernière fois, il y avait Lucie Castet.
07:17Son nom n'est jamais apparu comme potentiel premier ministre.
07:21C'est ça qu'il cherche. Il n'a pas du tout envie d'être premier ministre.
07:23Il sait très bien, c'est un fin politique.
07:25À partir du moment où il est à Matignon, de toute façon, la coalition disparaît avec la droite.
07:31Donc, il n'y a pas de majorité.
07:33Oui, mais Myriam, il y a aussi Dominique de Villepin qui disait hier sur TF1,
07:38c'est le moment de la gauche, il faut un premier ministre de gauche.
07:40Louis-Alter, c'est complètement assomblé.
07:43Ça n'aura jamais lieu ? Macron ne nommera jamais un premier ministre de gauche ?
07:45Il ne voudra jamais qu'un programme fiscal de gauche soit au pouvoir.
07:49Et j'ai oublié un autre éléphant dans la pièce qui est peut-être encore plus gros,
07:52c'est la réforme des retraites.
07:53Je rappelle que dans le projet du PS, encore une fois présenté la semaine dernière,
07:57il y a la remise en cause de la réforme des retraites.
08:00D'ailleurs, avec une année de suspension qui serait financée par la taxe Zuckman,
08:03il y a une espèce de goubi-gouba budgétaire-financier qui est assez bancale.
08:09Je ne vois pas du tout Emmanuel Macron avaliser ou même ouvrir la porte à un tel programme.
08:14En fait, si on veut éviter la dissolution, la seule solution, c'est un budget à minima.
08:19C'est-à-dire que ce n'est évidemment pas faire les 44 milliards d'économies.
08:22Il faut en faire quand même parce que nous n'avons pas tellement le choix.
08:24Et je rappelle qu'une agence de notation rendra un verdict prochainement.
08:28Mais c'est que chacun remise ses grandes ambitions programmatiques jusqu'à une élection présidentielle
08:35ou voire d'éventuelles élections législatives prochaines et aille autour de la table
08:40avec des exigences qui soient un petit peu réduites.
08:43Et je ne sais pas si Olivier Faure, il manie un peu la chèvre et le chou là-dessus
08:49parce qu'un jour il dit qu'il faut un gouvernement avec que des gens de gauche,
08:51voire de la société civile, mais donc ce qui exclut en fait un compromis ou toute coalition.
08:55Et l'autre jour il dit qu'il est disponible effectivement pour discuter avec Emmanuel Macron.
08:58Mais pour discuter, il faut avoir de la matière à discuter.
09:00Et le cœur du sujet évidemment, c'est ce qui plane au-dessus de tout ça, c'est l'échéance de 2027.
09:04Et on voit bien qu'en fait c'est quand même l'obsession de la plupart de ces acteurs.
09:08C'est-à-dire que ça contraste quand même avec les enjeux de la période.
09:11La situation est gravissime sur le plan financier, on le sait, sur le plan géopolitique, on le voit tous les jours.
09:18Sur le plan politique, elle est calamiteuse au moins depuis la dissolution,
09:22voire avant en tout cas avec une vie parlementaire qui ne fonctionne plus.
09:25Un climat du débat public qui vire de plus en plus souvent à l'hystérie.
09:29des manifestations de rues potentiellement violentes d'ailleurs,
09:34avec ce fameux mouvement bloquons-tout qui une fois de plus pointe à l'horizon.
09:37Et dans ce contexte-là, la plupart, la quasi-totalité des responsabilités,
09:42quelles que soient leurs étiquettes, songent d'abord à 2027.
09:45Et donc ça gouverne leurs choix ou leurs hésitations, y aller ou pas.
09:50Est-ce que ça serait bien d'aller à Matignon là maintenant,
09:52mais de prendre un tel risque, si j'échoue, je ne pourrais pas être potentiellement candidat.
09:56Ou même simplement citer d'ailleurs, comme le disait Myriam Ancawa,
09:58puisque la politique maintenant, souvent, la première ambition de la plupart
10:04de nombreux responsables politiques, on va dire, c'est déjà d'être testé dans les sondages.
10:08Être testé, c'est exister en quelque sorte politiquement pour certains.
10:11Et je trouve qu'au regard du contexte qu'on traverse,
10:13qui est quand même assez anxiogène et assez inquiétant,
10:16beaucoup de ces responsables politiques ont vu quand même extrêmement réduite
10:23sur ces petites ambitions à très court terme, 2027,
10:26si tenté que l'élection présidentielle ait lieu en 2027.
10:28Et là, on retombe sur toute la difficulté pour Emmanuel Macron,
10:30c'était que plus cette crise dure, et plus elle semble insoluble,
10:36plus son pouvoir, son autorité s'affaiblissent,
10:39et plus sa situation lui-même est en danger, et donc la fin de son quinquennat aussi.
10:42On entendait Gilles tout à l'heure sur France Info,
10:44qui disait où sont les De Gaulle, ils sont tous irresponsables,
10:48aux personnes...
10:49– Gilles, c'est un Français.
10:50– C'est un Français, exactement.
10:52– Il y a peut-être plus raison que le micro de la dette.
10:54– Mais oui, il n'y a plus de...
10:57Tous les responsables sont irresponsables.
10:59Miriam Mankawa, il n'y a pas une figure aujourd'hui
11:01qui pourrait être un recours pour Matignon,
11:03qui pourrait rassembler ?
11:05– Non, clairement.
11:06Moi, ce qui me frappe, c'est surtout qu'on n'a pas cette culture politique.
11:10Je ne sais pas comment on fait pour acquérir une culture politique,
11:14combien d'années, combien de décennies.
11:15– Je pense aussi que l'élection présidentielle ou l'usuf générale joue pour ça aussi.
11:19– Oui, bien sûr, ça vient tout obérer, ça vient tout perturber, ça pèse.
11:24Mais c'est vrai que, bien sûr, Churchill,
11:27mais c'est le contexte qui fait des Churchill,
11:28c'est le contexte qui font des De Gaulle.
11:30C'est évident que les Français sont déçus.
11:35Ils ont l'Assemblée qui leur ressemble,
11:38ces trois blocs existent dans les votes, dans les électorats.
11:42Mais à un moment donné, il faut se hisser et dire,
11:44voilà, il reste à peine deux ans,
11:47il faut qu'on trouve à minima un compromis,
11:49quels que soient d'ailleurs les partis politiques,
11:51et essayer d'avancer.
11:53Et je pense que ça, les Français peuvent le comprendre.
11:55Et c'est vrai que quand on regarde chez nos voisins européens,
11:58cette culture du compromis qui peut prendre des mois,
12:01on pense évidemment aux grandes coalitions en Allemagne,
12:02on pense à la proportionnelle.
12:03Si on fait la proportionnelle, il va bien falloir,
12:06il n'y aura pas de majorité.
12:07Il n'y aura qu'un seul tour, donc il faudra bien s'entendre.
12:09– Oui, d'accord.
12:10– Donc c'est ça la proportionnelle, c'est inciter.
12:12Alors peut-être qu'un mode de scrutin peut changer une culture politique,
12:15sans doute, ça va favoriser.
12:17Mais effectivement, on peut être un peu atterré
12:21face à ce personnel politique qui n'est pas à la hauteur,
12:25parce que de toute façon, il y aura l'élection présidentielle,
12:27le retour aux urnes est programmé.
12:28Peut-être qu'il va être précipité, mais il va avoir lieu, ce retour au peuple.
12:33Donc peut-être, attendons pour que le pays puisse avoir un budget.
12:36– Dans un instant, jusqu'où la France peut-elle aller face à Bruxelles ?
12:41Mais tout de suite, il est 9h19 et c'est l'Info en une minute avec Maureen Suignard.
12:45– La Russie dit ce matin refuser de discuter d'une intervention étrangère en Ukraine,
12:51déclaration alors que les alliés de Kiev, dont la France,
12:54ont affirmé être prêts à apporter des garanties de sécurité à l'Ukraine
12:57une fois la paix signée.
12:59Certains pays sont prêts à envoyer des troupes au sol.
13:01Ces alliés se réunissent à Paris tout à l'heure.
13:03Au moins 15 morts et 18 blessés, dont une française à Lisbonne,
13:07dans le déraillement d'un funiculaire dans la capitale portugaise.
13:10La société qui gère l'appareil assure que les protocoles de maintenance ont été respectés.
13:15François Bayrou termine ses consultations pour éviter une chute de son gouvernement lundi prochain.
13:20Les syndicats ont d'ores et déjà acté une journée de mobilisation le 18 septembre prochain.
13:25Des perturbations du côté de la SNCF sont à attendre.
13:28Trois syndicats majoritaires appellent à la grève.
13:31Et puis l'administration de Donald Trump va-t-elle pouvoir mettre en place ses droits de douane ?
13:36Les taxes voulues pour les produits importés aux Etats-Unis.
13:38Le gouvernement saisit la Cour suprême des Etats-Unis
13:41puisque la justice américaine a déclaré illégaux ses droits de douane la semaine dernière.
13:48France Info
13:49Les informés, Renaud Delis, Agathe Lambret
13:55Et nos informés aujourd'hui, Miriam Ancawa, présentatrice du 18 de 20 sur France Info,
13:59vendredi, samedi, dimanche, France Info TV
14:01et Louis Ouzalter, journaliste politique au Figaro.
14:04On passe à notre deuxième débat, la guerre Paris-Bruxelles.
14:08Jusqu'où la France peut-elle aller ? Et comment calmer aussi la colère paysanne ?
14:12À propos du Mercosur, cet accord commercial qui a été conclu avec 5 pays d'Amérique latine,
14:18entre l'Europe et 5 pays d'Amérique latine, dont le Brésil.
14:20La Commission européenne a donc approuvé hier cet accord,
14:23qui doit encore être ratifié par le Parlement européen, par le Conseil européen.
14:26La France, jusqu'ici, s'y est opposée, notamment parce que les agriculteurs s'opposent à l'ouverture aux importations venues d'Amérique latine,
14:36un certain nombre de produits agricoles.
14:39On sait qu'en retour, l'Europe, dont la France, pourrait davantage exporter des produits industriels,
14:44des machines, des automobiles, aussi des spiritueux d'ailleurs, vers l'Amérique latine.
14:48La France a fait intégrer, en tout cas dans cet accord, un mécanisme de clause de sauvegarde,
14:53dans le cas où l'augmentation des importations, justement, en provenance du Mercosur,
14:57menacerait de causer un préjudice au secteur agricole.
15:00Ce qui fait que la porte-parole du gouvernement s'est réjouie,
15:02que l'Union européenne ait entendu la réserve française,
15:05mais les syndicats agricoles appellent déjà à se mobiliser contre cet accord
15:08et exhortent Emmanuel Macron à honorer sa parole de s'y opposer.
15:13C'est aussi le cas d'ailleurs de certains eurodéputés, et notamment des eurodéputés macronistes,
15:18qui annoncent vouloir rejeter cet accord au Parlement européen.
15:22Par exemple, Pascal Canfin, eurodéputé Renew, c'était sur France Intérieure.
15:27Avec plusieurs députés de différents pays et de différents groupes politiques,
15:31de manière transpartisane, nous allons demander de saisir la Cour de justice de l'Union européenne.
15:35Cet accord contient un mécanisme qui est particulièrement, à mes yeux, problématique,
15:39qui donne au pays du Mercosur la possibilité de demander des compensations financières
15:45si nous prenons des normes, par exemple des normes environnementales
15:48ou des normes sanitaires sur les pesticides,
15:50qui réduisent les importations et les flux commerciaux en provenance du Brésil.
15:55Alors, est-ce que la France peut encore s'opposer à cet accord ?
15:58Et jusqu'où Emmanuel Macron peut envisager ou pas de se fâcher avec Bruxelles à propos du Mercosur ?
16:03D'ailleurs, est-ce que cet accord est si défavorable que ça à l'économie européenne en général,
16:07et l'économie française en particulier ?
16:09Alors, on commence, Louis, par déjà, est-ce que la France pourrait ne pas voter cet accord ?
16:13Jusqu'où on peut aller dans le bras de fer avec Bruxelles ?
16:15Pour l'instant, le bras de fer est perdu.
16:17Ça, c'est évident.
16:17Et d'ailleurs, ça dénote peut-être la faiblesse d'Emmanuel Macron.
16:21Depuis la dissolution, il a perdu les leviers nationaux, en tout cas en grande partie.
16:25Il se concentrait sur l'international et l'Europe.
16:26Force est de constater que ce n'est pas pour cette raison
16:28qu'il arrive à imposer les intérêts de la France en Europe,
16:31puisque son opposition au traité, jusqu'ici, était franche et claire.
16:34C'était non, non, non.
16:35Mais la Commission européenne et sa présidente Ursula von der Leyen
16:38tiennent tellement à cet accord
16:40qu'ils ont trouvé une technique pour le scinder en deux parties
16:43et, si je simplifie, le volet commercial peut être adopté
16:47en se passant du vote de la France.
16:49C'est-à-dire que la France doit réunir plusieurs pays alliés,
16:51une minorité de blocage, pour s'y opposer.
16:54Et à ce sens, ce n'est pas le cas.
16:55L'Italie est en train de se rallier.
16:56Il n'y a que la Pologne, en fait, dans les grands pays,
16:58qui conserve une opposition ferme.
17:00Donc là, la France est perdante, c'est une évidence,
17:03et sous réserve des étapes d'adoption suivantes,
17:04notamment au Parlement européen.
17:06Donc c'est quand même un camouflet politique pour Emmanuel Macron.
17:09Sur le fond, le fond de l'accord, effectivement.
17:11Cet accord, ce n'est pas du tout une catastrophe
17:12pour l'économie française, en réalité, parce que derrière le...
17:15On a du mal à comprendre si c'est bon ou si c'est mauvais, en fait.
17:17On entend tout et son contraire.
17:18Le problème, c'est que dans l'économie, il y a évidemment des secteurs,
17:22il y a l'industrie et l'agriculture,
17:23et puis dans l'agriculture, il y a des agricultures.
17:25Donc là, on entend les filières qui, événement, sont en colère,
17:28et c'est bien légitime.
17:29Écoutez ce que disent les représentants des vins et spiritueux,
17:31écoutez ce que disent les représentants des laitiers,
17:33sachant que les Sud-américains aiment beaucoup nos yaourts, par exemple.
17:36Ils sont très contents de pouvoir trouver un marché dénué de droits de douane
17:40à un moment même où Donald Trump...
17:41Parce que les droits de douane fondent alors qu'ils étaient normes.
17:43Exactement, et n'oublions pas que la donne a changé depuis le moment,
17:46c'est-à-dire la fin des années 90,
17:48où on commençait à discuter de l'accord Mercosur.
17:50Je rappelle que Donald Trump impose des droits de douane
17:53sur la quasi-totalité de nos produits,
17:56y compris les vins, des produits phares pour la France.
17:58Donc, le principe de la réalité fait qu'on a besoin de débouchés.
18:02Même raisonnement pour nos industries,
18:04il est évidemment que pour l'automobile, la pharmacie, la chimie, l'aéronautique,
18:09cet accord est une bonne nouvelle.
18:11Après, est-ce que c'est une mauvaise nouvelle,
18:12une très mauvaise nouvelle pour les volaillers, les bouchers, les betteraviers ?
18:17Oui, effectivement, ils vont avoir une concurrence déloyale,
18:19et malgré toutes les garanties que présente la Commission européenne,
18:23la réalité, c'est qu'on n'a pas vraiment les moyens de contrôler
18:26si les produits qui vont venir d'Amérique du Sud respectent vraiment nos normes.
18:29Autrement dit, on va effectivement apporter des produits
18:32qui sont traités avec de la chimie,
18:35dont on interdit l'usage à nos paysans ici.
18:37Ça, c'est une réalité.
18:38Et cette question que les Français aussi peuvent se poser,
18:40est-ce que la colère paysanne va se réveiller dans un contexte déjà particulièrement tendu ?
18:45C'est le risque, en tout cas, avec ce mois de septembre,
18:48ces mouvements sociaux, cette crise sociale qui pourrait nourrir la crise politique.
18:52La position de la FNSEA va être très importante.
18:56Son patron était déjà au ministère de l'Agriculture hier soir.
19:00Il attend pour le moment, avant d'appeler à toute manifestation de colère dans le pays,
19:04d'avoir exactement le contenu de ces fameuses clauses de sauvegarde
19:09sur les fameuses filières qui seraient défavorisées d'un point de vue de la concurrence.
19:13Louis l'a très bien dit, il s'agit de la volaille, il s'agit du bœuf,
19:16et il s'agit du sucre, les betteraviers.
19:19Il faut avoir beaucoup de pédagogie dans ce dossier.
19:21C'est très compliqué, comme tu l'as très bien expliqué,
19:23il y a des gagnants et il y a des perdants.
19:27Moi, il me semble que de toute façon, sur ce dossier-là,
19:29la France était déjà minoritaire, elle avait peu d'alliés.
19:32La donne a changé, elle a radicalement changé.
19:35Et donc, à partir du moment où il y a une guerre commerciale féroce de Donald Trump
19:39sur l'ensemble des biens, que ce soit l'acier, l'aluminium, les voitures bien sûr,
19:42mais aussi nos produits agricoles,
19:44ce nouveau marché devient un débouché évidemment essentiel,
19:48sans compter la concurrence de la Chine,
19:50qui déjà est très présente en Amérique du Sud.
19:52Et donc, je ne vois pas comment, même avec des garanties,
19:55ce Mercosur pourrait être abandonné.
19:57Et vous, Renaud Deli ?
19:58Effectivement, je pense d'un mot, mais vous l'avez très bien dit tous les deux,
20:01Donald Trump qui a donné le coup de grâce, en quelque sorte,
20:03entre guillemets, à Emmanuel Macron sur ce sujet.
20:05C'est-à-dire que l'incapacité de la France à rassembler une minorité de blocage
20:08est liée au fait que le contexte a changé,
20:10que la guerre commerciale déclenchée par les États-Unis
20:12incite un peu plus les Européens à se rallier à défendre le Mercosur,
20:16qui consiste effectivement à baisser de façon radicale
20:20ou à supprimer totalement les droits de droite
20:22sur de très nombreuses exportations européennes.
20:24Parce qu'il y a des filières qui en ont besoin aussi.
20:27Merci pour cette pédagogie.
20:29Merci Miriam Mankawa, présentatrice du 18-20,
20:31les vendredis, samedis, dimanche sur France Info TV.
20:34Merci Louis Ouzalter, journaliste politique au Figaro.
20:38Nous, Renaud Deli, on se retrouve demain.
20:40À demain, Agathe.
20:40Et vous retrouvez Les Informés, comme tous les soirs,
20:42à 20h avec Victor Matel.
20:44Sous-titrage Société Radio-Canada
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