- il y a 1 semaine
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour d'Agathe Lambret et Renaud Dély.
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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans les informés, votre rendez-vous de décryptage tous les matins jusqu'à 9h30.
00:05Retour sur deux événements qui font l'actualité sur France Info Radio et France Info TV, canal 16 de la TNT.
00:13Bonjour Renaud. Bonjour Agathe.
00:14Et ce matin nous accueillons Fanny Guilochet, éditorialiste économique à France Info. Bonjour Fanny. Bonjour.
00:19Et Paul Barcelone, journaliste au service politique de France Info. Bonjour Paul. Bonjour Agathe.
00:23On commence avec notre premier débat, Renaud. L'État et les élus doivent-ils se montrer exemplaires au moment où on cherche des économies ?
00:31On le sait en effet, Sébastien Lecornu. Le gouvernement cherche des économies un petit peu partout pour tenter de boucler ce budget de 2026.
00:38Et dans ce cadre, le nouveau Premier ministre a annoncé ce week-end qu'il entendait d'une part réduire le train de vie de l'État
00:44et puis aussi supprimer les derniers avantages à vie, accordés à vie à certains anciens ministres.
00:51En l'occurrence, il vise plus spécifiquement les anciens premiers ministres.
00:55Alors est-ce que c'est une bonne idée ? La réponse de votre invité, celui qui était à votre micro il y a quelques minutes,
01:01Thierry Breton, ancien commissaire européen et lui-même ancien ministre de l'économie.
01:06C'est une question absolument essentielle. On est le seul pays qui donne ses privilèges.
01:11Mais regardez, enfin encore une fois, on a maintenant, je le disais tout à l'heure, 3, 4, 5 premiers ministres depuis la dissolution.
01:17On en a pratiquement, ça veut dire pratiquement, tous les 3 mois.
01:20Et lorsqu'on a été premier ministre, et je ne porte pas de jugement, encore une fois,
01:23ce sont des femmes et des hommes extrêmement méritants, bien entendu.
01:26Mais enfin, quand on a été premier ministre 3 mois, est-ce que ça justifie qu'on ait une voiture de fonction à vie,
01:31une sécurité à vie, un chauffeur à vie ? Bien entendu que non.
01:34Donc il faut revoir tout ça et encore une fois, sans jeter la pierre, sans jeter l'eau propre, vous voyez.
01:38Alors en l'occurrence, pour les anciens premiers ministres, en effet, il y a 17 anciens premiers ministres vivants.
01:43Et c'est vrai qu'il y en a de plus en plus, au rythme avec lequel on a de nouveaux anciens premiers ministres.
01:49Ils ont droit à une voiture avec chauffeur, ils ont droit à un secrétariat particulier pendant une durée limitée à 10 ans,
01:57et pas au-delà de l'âge de 67 ans, ce qui fait d'ailleurs que François Bayrou et Michel Barnier n'y auront pas droit.
02:02Et puis ils ont en effet une protection.
02:04Il faut savoir que les anciens premiers ministres coûtent environ à l'État, environ au total 4,5 millions d'euros par an.
02:10L'essentiel de ces dépenses étant d'ailleurs des dépenses liées à la protection.
02:13Alors est-ce que c'est légitime de pointer du doigt ces dépenses, comme le fait le nouveau premier ministre ?
02:18Et puis, est-ce que ça relève davantage du symbole, au regard d'ailleurs des attentes d'une frange de l'opinion,
02:23ou est-ce que ça peut effectivement contribuer à réduire les déficits publics ?
02:27Déjà, on parle de quoi, Fanny Guinochet ?
02:30Est-ce que le premier ministre parlait bien des anciens premiers ministres,
02:33quand il dit qu'il faudra revoir les privilèges d'anciens membres du gouvernement ?
02:37Non mais effectivement, la facture, elle n'est pas très élevée, au regard des dépenses de l'État.
02:42On est en millions d'euros, 4,5 millions, rappelait Renaud Delis.
02:46Mais il me semble que c'est essentiel et que le symbole vraiment pèse.
02:51On l'entend dans la plupart des enquêtes d'opinion pour les Français.
02:55On ne peut pas laisser, d'ailleurs Thierry Breton parle de privilèges,
03:00on ne peut pas laisser ce que les Français ressentent comme des privilèges d'un autre temps,
03:05à un moment où on demande aux Français de faire des efforts, de se serrer la ceinture.
03:11Mais les littorialistes économiques que vous êtes dites,
03:13ça ne changera rien au moment où on cherche des dizaines de milliards d'euros d'économie ?
03:17Ça ne change rien facialement sur la facture, effectivement, ce n'est pas très élevé.
03:22Mais ça change tout dans l'acceptation de faire des efforts par ailleurs.
03:26C'est-à-dire que pour les Français qui perdent leur job, il se passe quoi ?
03:29Il se passe France Travail.
03:30Vous avez déjà été à France Travail ?
03:31C'est une administration qui a quand même quelques dysfonctionnements.
03:35C'est une administration qui est compliquée.
03:37Vous devez, en plus, tous les quelques mois, on en est à la quatrième réforme.
03:43Et de l'autre côté, vous avez effectivement des premiers ministres.
03:46Alors là, on parle des premiers ministres, mais qui restent trois mois
03:49et qui repartent avec un chauffeur, etc.
03:51Dans le symbole, c'est délétère.
03:54Sans compter, Thierry Breton l'a rappelé,
03:57que par rapport à d'autres pays européens,
03:59on est dans une situation un peu particulière.
04:02Alors certains diront que c'est du populisme.
04:04Mais moi, il me semble que vraiment, aujourd'hui, ce qui se pose,
04:07que ce soit dans l'acceptation de plans d'efforts,
04:11l'acceptation du consentement à l'impôt,
04:14c'est ce genre de symbole.
04:16Et on peut chercher ailleurs.
04:17C'est effectivement aussi tous ces organismes publics
04:20dont on a l'impression qu'ils ne servent à rien.
04:22On nous a promis de faire une revue de dépenses, on attend toujours.
04:26Vous avez d'autres même assemblées
04:30sur lesquelles on peut aussi se pencher.
04:32Le CESE, le Conseil économique, environnemental et social,
04:36vous regardez, ça coûte 50 millions d'euros.
04:39Ce n'est pas énorme.
04:40Et pourtant, vous vous dites...
04:41C'est déjà plus que les anciens premiers millions.
04:43Oui, mais vous vous dites, finalement, ça sert à quoi ?
04:45Voilà.
04:46Donc, je pense qu'aujourd'hui, il est temps de se poser la question.
04:49Qu'est-ce qu'il veut faire précisément, Sébastien Lecornu,
04:51Paul Barcelone, parce qu'il est resté assez flou, finalement ?
04:53Oui, il est assez discret, voire même mystérieux,
04:55depuis qu'il était à Matignon.
04:57Et ce week-end, cette annonce sur la fin des privilèges
04:59des anciens membres du gouvernement,
05:01c'était dans sa première interview à la presse quotidienne régionale,
05:04qui était d'ailleurs un exercice cadré.
05:06Non, je crois qu'il faut remettre aussi cette annonce
05:07dans le contexte politique.
05:09Mais Renaud et Fanny l'ont dit.
05:11Il y a à la fois la volonté de se montrer exemplaire,
05:13et ça correspond avec une certaine forme de son parcours.
05:16Lui, l'ancien maire, qui a été président du Conseil départemental de l'Eure,
05:20qui, dès son arrivée à Matignon,
05:22prétend vouloir réaligner les Français avec leur classe politique,
05:27séparer cette idée qu'il y aurait une forme de mépris de classe,
05:31ou des élites qui auraient des privilèges.
05:32Donc ça va dans ce sens-là.
05:34Et puis ensuite, la deuxième analyse ou observation qu'on peut faire,
05:37c'est celle de n'avoir que des annonces consensuelles jusqu'à maintenant.
05:41Il ne prend aucun risque, à la fois sur cette annonce-là,
05:43sur la suppression de l'idée des gens ferriers,
05:46ou encore l'abandon du conclave sur les retraites.
05:49Il y a la volonté d'embarquer l'opinion,
05:51alors qu'il est quand même dans une situation politique totalement inextricable.
05:55Oui, et le paradoxe, c'est que c'est le Premier ministre le plus impopulaire
05:58en début de mandat, ou un des premiers ministres les plus impopulaires
06:00en début de mandat, Renaud Delis.
06:01Donc vous pensez qu'il peut convaincre avec ce genre d'annonce ?
06:03C'est le plus impopulaire, mais quand vous regardez d'ailleurs ce sondage,
06:05où son taux de popularité, je crois, est de l'ordre de 15%,
06:08ce qui est un record au plus bas, il y a 49% de son opinion.
06:10C'est aussi le plus inconnu, en quelque sorte,
06:12ou quasiment le plus inconnu. Personne ne le connaît, Sébastien Lecornu.
06:15Enfin, je veux dire, les Français l'ont découvert.
06:17Ce qui en dit long d'ailleurs sur son style,
06:18le style qu'évoquait à l'instant Paul Barcelone,
06:20ça fait quand même 8 ans qu'il est membre du gouvernement,
06:22et en gros, le grand public découvre son existence depuis la semaine dernière.
06:25C'est aussi ce style assez austère, j'allais dire janséniste,
06:29qui lui correspond, fuyant les caméras, les médias, etc.
06:33Ce qui l'a protégé aussi.
06:34Ce qui l'a protégé aussi, bien sûr,
06:36mais n'a-t-il pas voulu, d'ailleurs, à 16 ans,
06:38n'avait-il pas envisagé de devenir en moine bénédictin ?
06:40Donc, il n'est pas extrêmement bling-bling pour ce qui est de son style.
06:44D'où les saluts francs contre francs qu'il fait quand il croise les personnes.
06:48C'est le bénédict.
06:50Mais, en tout cas, ce qui est très intéressant,
06:52je trouve, dans cette annonce,
06:53cette annonce sur les...
06:55Lui-même emploie le terme de privilège,
06:57d'ailleurs les privilèges accordés à vie aux anciens premiers ministres,
06:59fin de citation.
07:01Évidemment, c'est qu'elle relève du symbole.
07:03Les symboles sont importants.
07:05Je rejoins ce que disait Fanny Guinochet.
07:07Donc, c'est très bien de mettre ce sujet sur la table.
07:08Il faut bien comprendre aussi que, s'il le fait maintenant,
07:10c'est parce qu'il y a un déferlement de populisme,
07:14de démagogie ou de fake news
07:15depuis les annonces de François Bayrou de l'été dernier,
07:18de cet été, c'est-à-dire 44 milliards d'euros d'économies,
07:22suppression de deux jours fériés.
07:23On a vu sur les réseaux sociaux des choses absolument...
07:26Alors, un sentiment d'injustice qui, lui, peut être tout à fait légitime,
07:29disant, il faut, si tous les Français doivent faire des efforts,
07:32il faut évidemment que les gouvernants,
07:34que les entreprises, etc., en fassent aussi.
07:36Mais on a vu aussi des choses totalement fausses.
07:38Par exemple, il y a des fake news qui continuent.
07:40Les ministres, les anciens ministres, n'ont pas une retraite à vie,
07:42comme on peut le lire en permanence.
07:45Les privilèges en question, puisque c'est le mot utilisé,
07:48c'est ce qu'on a évoqué, c'est-à-dire une voiture avec chauffeur à vie,
07:52en effet, pour les anciens premiers ministres.
07:54Et on peut tout à fait remettre en cause, bien sûr,
07:56ça peut être tout à fait légitime, cet avantage-là.
07:59C'est la protection.
08:00Alors ça, ça pose une autre question, la protection.
08:01Il y a quand même une protection qui peut être nécessaire.
08:04Elle est aussi appliquée, d'ailleurs, aux anciens ministres de l'Intérieur
08:06ou à certains anciens ministres menacés.
08:07On sait que, par exemple, Christiane Taubira avait bénéficié
08:10après avoir quitté la place Vendôme
08:12quand elle était gardée, saut d'une protection,
08:14parce qu'elle était elle-même victime de menaces,
08:16notamment après l'adoption,
08:17en particulier après l'adoption du mariage pour tous.
08:20Et puis, il y a donc ce secrétariat particulier
08:22pendant une durée de 10 ans.
08:24Tout ça peut être remis sur la table,
08:25et je trouve ça tout à fait légitime d'un point de vue du symbole.
08:27Mais encore une fois, c'est vrai que ça, évidemment,
08:30ce n'est pas très important d'un point de vue financier
08:32au regard de l'argent qu'on cherche.
08:34Mais en revanche, je trouve que cette décision,
08:35elle est extrêmement révélatrice du discrédit
08:37qui pèse sur l'ensemble du monde politique aujourd'hui,
08:39qui atteint des sommets.
08:41Donc, on peut comprendre de ce point de vue-là
08:43l'annonce de Sébastien Lecormier.
08:44D'ailleurs, en 2019, Emmanuel Macron s'est engagé
08:46à revenir sur le privilège de la retraite dérogatoire
08:49des anciens présidents.
08:50On n'en a plus trop reparlé depuis, Paul,
08:52mais là, dans le climat, en fin de mandat,
08:54on va bientôt reparler de la retraite des présidents.
08:56D'ailleurs, à l'époque, c'était François Bayrou
08:58qui portait, lui qui avait été son compagnon de route
09:01en 2017, toutes ces histoires d'exemplarité,
09:03de démocratie exemplaire, etc.
09:05Je mets un autre bémol pour compléter
09:06ce que disait Renaud à l'instant.
09:08C'est effectivement une goutte d'eau
09:10par rapport aux 44 milliards,
09:12même si on peut penser d'ailleurs
09:13que le diagnostic qu'il fera Sébastien Lecornu
09:15sera un peu inférieur.
09:17Et Yael Brown-Pivet, la présidente
09:18de l'Assemblée nationale, a dit hier
09:20qu'on serait plutôt aux alentours
09:22de 35 milliards d'euros au final.
09:23Mais enfin, c'est une goutte d'eau.
09:25Et pendant ce temps-là, certes,
09:27j'entends l'annonce consensuelle
09:28qui s'inscrit dans la lignée aussi
09:30des 5000 Maisons France Santé
09:32qu'il veut ouvrir à horizon 2027.
09:35Mais enfin, pendant ce temps-là,
09:36il ne parle pas d'autre chose non plus.
09:38Et il ne prend pas de risque.
09:39Il ne sort pas de sa zone de confort.
09:40Il y a ce style, effectivement,
09:42le cornu en discrétion
09:43qui serait en coulisses tout en rondeur.
09:45Mais enfin, avec cette annonce
09:47sur les privilèges,
09:47il ne prend aucun risque.
09:48D'abord, il ne donne pas de prise
09:50aux oppositions
09:51qui ne vont pas pouvoir lui tomber dessus
09:52en disant que c'est catastrophique
09:54de supprimer les anciens privilèges.
09:56Et par exemple,
09:56on ne l'a pas entendu parler
09:57dans cette longue interview
09:59dans la presse quotidienne régionale,
10:01je ne sais pas,
10:02de sécurité, d'immigration
10:03ou de sujets qui fâcheraient.
10:05Même sur la fiscalité,
10:06il commence à dire
10:07qu'il faut discuter de justice fiscale, etc.
10:09Mais il ne prend pas de risque.
10:11Et il ne va pas beaucoup plus loin que ça.
10:13Donc, la ficelle est un peu facile
10:15du point de vue de la méthode
10:17et de la stratégie politique
10:18que d'aller enfoncer un coin
10:19sur l'état exemplaire.
10:21Alors certes, c'est sûrement nécessaire.
10:23Les privilèges, je ne suis pas en train
10:24de les défendre.
10:24Il y a aussi un sujet, pardon,
10:25mais la classe politique
10:26est quand même ciblée
10:27de plus en plus.
10:29Des maires qui sont agressées,
10:31des responsables politiques
10:32parfois quittent le privé
10:33pour aller s'engager en politique.
10:35Peut-être aussi que
10:36si on donne le sentiment
10:38que ce sont des privilégiés
10:39et si on leur retire effectivement
10:41les avantages qu'ils ont,
10:42il y aura de moins en moins de gens
10:43qui voudront faire de la bouillie.
10:44C'est sûr que le jardage
10:45de la déconnexion, c'est terrible.
10:46Ça, c'est le risque.
10:47On le voit d'ailleurs
10:48chez les grands patrons.
10:49Vous savez,
10:50si vous dirigez une entreprise publique,
10:51vous avez un salaire plafonné
10:53à 450 000 euros.
10:55Et on nous a expliqué
10:57que du coup,
10:58c'était très difficile
10:59de trouver des prétendants.
11:01C'est une...
11:03parce que par rapport
11:04à d'autres entreprises privées,
11:06ils seraient nettement mieux payés.
11:08Effectivement, c'est le risque
11:09aujourd'hui que c'est l'appareil d'État,
11:12que les mandats électifs
11:13n'attirent plus.
11:14Emmanuel Macron avait eu
11:15beaucoup de mal
11:16à trouver un Premier ministre
11:16dans le privé
11:17quand il cherchait un peu
11:18hors des sentiers.
11:18Mais c'est vrai.
11:19Après, il faut peut-être
11:20trouver un juste mieux.
11:21Après, maintenant,
11:22moi, je le redis,
11:23je pense qu'il est vraiment nécessaire
11:24qu'il y ait une remise à plat globale.
11:26Alors, peut-être
11:27de tous les avantages,
11:30peut-être pas les privilèges,
11:31mais tous les avantages.
11:32Parce que c'est indispensable.
11:34On ne peut pas faire...
11:35Les Français ont le sentiment,
11:37et ça rejoint le mouvement
11:37des Gilets jaunes,
11:38qu'on dépense
11:39un pognon de dingue,
11:41et qu'évidemment,
11:42il y a forcément
11:43une classe politique
11:44inatteignable
11:45qui serait hors sol.
11:46Et c'est vrai
11:47que c'est des petites choses,
11:48mais par exemple,
11:48l'affaire,
11:49vous vous souvenez,
11:50cet été,
11:51qu'a révélé
11:52le canard enchaîné
11:53de Yael Brunpivet,
11:54présidente de l'Assemblée nationale,
11:56qui demande
11:56aux policiers
11:58de nourrir
11:58ses poules
11:59pendant son absence,
12:00c'est délétère,
12:01et c'est rien du tout,
12:02mais c'est délétère.
12:03Et ça creuse,
12:04ce fossé.
12:04Donc je pense
12:05que par tous les moyens
12:06on pourra améliorer
12:07et limiter
12:09ce sentiment
12:10de déconnexion,
12:11mieux ça se peut le faire.
12:12Je rejoins bien sûr
12:12ce que dit Fanny Ginochet
12:13sur le principe,
12:14bien sûr,
12:14il faut être exemplaire,
12:15il y a encore plein de choses
12:16à améliorer,
12:16mais c'est juste pour prendre
12:17un tout petit peu
12:17de recul historique,
12:20c'est quand même,
12:20on a vraiment changé d'époque
12:21parce que pendant des décennies,
12:22il y avait ce qu'on appelait
12:23les fonds secrets.
12:24Les fonds secrets
12:25ou les fonds spéciaux
12:26distribués par Matignon,
12:27c'était des enveloppes
12:29de billets
12:29qui n'étaient,
12:30donc c'était du liquide,
12:31qui n'étaient pas soumis
12:33à fiscalité,
12:34qui n'étaient pas contrôlés
12:35et qui étaient à discrétion
12:37des premiers ministres
12:38officiellement
12:39pour verser des primes
12:40de cabinet,
12:41donc dans les différents
12:42cabinets ministériels.
12:43On sait très bien
12:43qu'il y a eu un grand nombre
12:45de scandales politico-financiers
12:46tout au long des années
12:4760, 70, 80
12:49et jusque dans les années 90
12:50où un certain nombre
12:51d'anciens premiers ministres
12:52dont on se doute
12:54que certains,
12:56disons,
12:56ont fait tomber
12:57certaines de ces enveloppes
12:58pour leur propre profit.
13:01Et ces fonds secrets
13:02n'ont été, rappelons-le,
13:03ont été supprimés
13:04il y a déjà un moment,
13:05il y a 24 ans
13:06par Lionel Jospin
13:07en 2001.
13:08À l'époque,
13:08pendant des décennies,
13:10cette circulation
13:12d'argent liquide
13:12n'a pas posé de problème,
13:14on va dire,
13:15ni d'ailleurs
13:16à la grande partie
13:17des médias,
13:17la plupart des médias,
13:18ni à l'opinion.
13:19C'était des pratiques
13:20courantes.
13:21Aujourd'hui,
13:22on peut continuer
13:24et il faut continuer
13:25d'améliorer les choses,
13:27il faut continuer
13:27de tendre
13:27à l'exemplarité,
13:28bien sûr,
13:29mais la situation
13:29des politiques
13:30est beaucoup plus saine
13:31aujourd'hui
13:31dans leur rapport
13:32à l'argent
13:32et à l'argent public
13:33qu'elle ne l'était
13:34à ce moment-là
13:35et aujourd'hui,
13:36paradoxalement,
13:36ils sont beaucoup
13:37plus discrédités
13:38aujourd'hui.
13:39Une récente enquête
13:40du Cévi-Pof montre
13:41pour 74% des Français,
13:443 Français sur 4,
13:45les élus sont corrompus
13:47aujourd'hui.
13:48Ce qui n'est évidemment
13:48qui n'ont pas le cas
13:49d'un point de vue factuel.
13:50Mais beaucoup moins.
13:51Oui, on a vraiment basculé,
13:52on a changé d'époque.
13:53Merci Renaud.
13:55On continue dans un instant
13:56avec les patrons
13:57qui sont en colère,
13:58même les patrons.
13:59Mais tout de suite,
14:00il est 9h20
14:01et c'est l'Info
14:01en une minute
14:02avec Maureen Suignard.
14:04Une crise diplomatique
14:05entre l'Espagne
14:06et Israël.
14:07Le gouvernement espagnol
14:08est une honte
14:09pour l'Espagne,
14:10affirme le ministre
14:11des Affaires étrangères
14:12israéliens.
14:13La Vuelta a été interrompue
14:14avec de l'avance hier
14:15à cause de manifestations
14:17pro-palestiniennes
14:18et contre la présence
14:19d'une équipe israélienne
14:20sur le tour d'Espagne.
14:21100 000 personnes réunies
14:23à Madrid,
14:23selon le gouvernement
14:24qui soutient la mobilisation.
14:27La secrétaire générale
14:28de la CGT
14:29demande au patronat
14:30de cesser de faire
14:31des caprices d'enfants gâtés
14:32et met en avant
14:33les aides consenties
14:34chaque année aux entreprises.
14:36Sophie Binet
14:36réagit aux propos
14:37du président du MEDEF
14:38qui représente les entreprises.
14:40Il s'oppose
14:41à toute hausse d'impôts.
14:42Elles sont soupçonnées
14:43d'avoir rejoint la Syrie
14:44pour aider le groupe
14:45terroriste État islamique.
14:47Trois femmes sont jugées
14:48en France
14:48à partir de ce matin
14:49pour association
14:50de malfaiteurs terroristes
14:52parmi elles
14:52notamment la nièce
14:53des frères Klein,
14:54ceux qui avaient revendiqué
14:55les attentats
14:56du 13 novembre en France.
14:58Et puis,
14:58c'est le Stade Rennais
14:59qui s'impose face à Lyon
15:00en clôture de la 4e journée
15:01de Ligue 1.
15:02Victoire 3 buts à 1
15:03pour les Bretons.
15:04Le PSG a de son côté
15:05encore perdu
15:06un joueur sur blessure hier.
15:08Les Parisiens diminuaient
15:09alors que l'équipe
15:10fait son entrée en lice
15:11en Ligue des Champions
15:12dans 3 jours
15:13contre la Talenta Bergam.
15:14France Info
15:18Les informés
15:22Renaud Deli
15:23Agathe Lambret
15:24Les informés
15:27avec Paul Barcelone
15:28journaliste au service
15:29politique de France Info
15:30et Fanny Guinochet
15:31notre éditorialiste
15:32économique.
15:33On passe
15:33à notre deuxième débat
15:35Renaud.
15:36C'est rarissime
15:37donc mais le patron
15:38des patrons
15:38menace d'une mobilisation.
15:40Et oui Patrick Martin
15:41le président du MEDEF
15:42s'inquiète
15:43s'angoisse
15:44se rebiffe
15:44à l'idée
15:45d'un effort fiscal
15:47notamment au travers
15:48de la fameuse
15:49taxe Zuckman
15:50réclamée par le Parti Socialiste
15:51mais en tout cas
15:51d'un effort fiscal
15:52infligé aux entreprises
15:54aux chefs d'entreprise
15:55dans le futur budget.
15:56Il menace d'ores et déjà
15:57le gouvernement
15:58de mobiliser ses troupes
15:59dans ce cas-là.
15:59Alors les patrons
16:01dans la rue
16:02sur le pavé
16:03non quand même pas
16:04il évoque plutôt
16:04un meeting
16:05un meeting
16:05de plusieurs milliers
16:06de chefs d'entreprise
16:07si besoin
16:07mais c'est vrai
16:08que c'est rarissime
16:09dans l'histoire du patronat
16:10voici pourquoi
16:11pourquoi ce malaise
16:12du MEDEF
16:14Samuel Thual
16:15le vice-président du MEDEF
16:16c'était hier
16:17sur France Info.
16:19On sent dans nos rangs
16:20l'inquiétude
16:21l'anxiété montée
16:23pour ne pas dire
16:24la grogne
16:25et le ras-le-bol
16:26et donc on aspire
16:27plus de visibilité
16:29pour l'avenir
16:30donc on a besoin
16:30d'avoir un cap clair
16:32donc on salue
16:33cette volonté
16:34d'avancer
16:35mais on entend
16:35en même temps
16:36une petite musique
16:37montée
16:37notamment du côté
16:39du parti socialiste
16:40par lequel il faudrait
16:41taxer plus les entreprises
16:42pour boucher
16:44les trous
16:45et c'est ça
16:45qui inquiète
16:46évidemment beaucoup
16:47le monde
16:48de l'entreprise.
16:50Fanny Guinochet
16:51c'est rarissime
16:52non ?
16:52Oui c'est rarissime
16:53les patrons appelés
16:53à la mobilisation
16:54alors dans leur style
16:55un meeting
16:56mais quand même
16:56ça dit quelque chose.
16:57Un des derniers
16:58grands meetings
16:58c'était contre les 35 heures
17:00c'était en 1999
17:01le MEDEF avait réuni
17:04d'ailleurs
17:05je crois que c'était
17:06à Villepinte
17:0630 000 patrons
17:08contre les 35 heures
17:10donc contre les lois Aubry
17:12bon vous avez vu
17:13les lois Aubry
17:13ont été appliquées
17:14je ne suis pas sûre
17:15que la méthode
17:16soit très efficace
17:18donc on verra
17:18si demain
17:19Patrick Martin
17:20a la capacité
17:21de réunir
17:22des grands
17:23et des petits patrons
17:24comme ça
17:25dans un grand meeting
17:27la difficulté pour le patronat
17:28aujourd'hui
17:29c'est qu'il a raté le coche
17:30en fait
17:30notamment le MEDEF
17:31on en est là
17:32les entreprises sont
17:33effectivement très inquiètes
17:35et il a raison de ça
17:36de le préciser
17:37mais pourquoi il durcit le ton
17:38aujourd'hui ?
17:38Il durcit le ton
17:39parce qu'il voit
17:40qu'effectivement
17:42il ne va pas échapper
17:43à une taxation
17:44plus importante
17:45probablement
17:46la taxation exceptionnelle
17:47qui devait rester exceptionnelle
17:49l'année dernière
17:50là dans le débat budgétaire
17:51c'était 8 milliards d'euros
17:52sur les grands groupes
17:53et bien cette année
17:55il est possible
17:57qu'elle soit reconduite
17:58et puis surtout
17:58on voit bien
17:59que le débat autour
18:00de la taxe Zuckmann
18:02alors qu'il peut toucher
18:03des entreprises
18:04qui sont en train
18:05de se lancer
18:05est en train de monter
18:07donc c'est une réponse
18:09à ce débat
18:11qui est en train
18:11de prendre forme
18:13et qui est très très présent
18:14et qui va occuper
18:14le débat budgétaire
18:15la difficulté
18:16pour Patrick Martin
18:17c'est qu'il a raté le coche
18:18c'est à dire que
18:19s'il avait joué
18:19la carte du conclave
18:20c'est à dire que
18:21s'il avait accepté
18:22et si le MEDEF
18:24avait lâché un peu de l'Est
18:25aujourd'hui politiquement
18:27le parti socialiste
18:28ne serait pas dans un état
18:29de faire monter les enchères
18:30comme il peut le faire aujourd'hui
18:32et ça c'est compliqué
18:33maintenant
18:33pour en revenir
18:35à la mobilisation
18:36il faut voir
18:37c'est vrai qu'il y a une grogne
18:38notamment chez les petits patrons
18:40je dis ça sans être péjoratif du tout
18:42mais chez les artisans
18:43chez les petits groupes
18:44du côté des grands groupes
18:47ça va être plus difficile
18:48de faire pleurer
18:49la veuve et l'orphelin
18:50en disant
18:51qu'ils ne peuvent pas payer
18:53même si on est dans un contexte
18:54un contexte économique mondial
18:57qui s'est beaucoup durci
18:59parce que derrière
19:00il y a la question
19:01du versement des dividendes
19:02et que par exemple
19:03sur les rachats d'actions
19:04sur un certain nombre
19:06de dispositifs
19:07qui auraient pu permettre
19:09d'être un peu plus égalitaire
19:10le patronat a quand même
19:11largement freiné
19:13des cas de fer
19:13ces derniers mois
19:14et ces dernières années
19:14Paul Barcelone
19:15Fanny dit que si les patrons
19:17avaient un peu lâché
19:18sur les retraites
19:19le PS n'aurait pas été
19:20en position de force
19:21à ce point
19:22sur la taxe Zuckman
19:23ou sur la taxe des plus riches
19:24est-ce que vous êtes d'accord
19:25ou est-ce qu'il y a un mouvement
19:27qu'on ne peut pas arrêter
19:28pour plus de justice fiscale ?
19:31Je pense que la clé
19:32passe par plus de justice fiscale
19:33pour Sébastien Lecornu
19:35et ce sera évidemment
19:36un des points très sensibles
19:37de la négociation avec le PS
19:38mais cette mobilisation
19:40des patrons
19:40elle vient s'ajouter
19:41à un agenda
19:42ou à des dossiers chauds
19:44qui ne font que s'empiler
19:45sur le bureau
19:45de Sébastien Lecornu
19:46qui n'est même pas
19:47à Matignon
19:47depuis une semaine
19:48vous prenez
19:49la mobilisation
19:51des agriculteurs
19:52via la FNSEA
19:53qui appelle à se mobiliser
19:54le 26 septembre
19:55vous prenez donc
19:56la mobilisation
19:56des patrons
19:57la journée intersyndicale
20:01ou en tout cas
20:01la menace
20:02du coup de mobilisation
20:03des patrons
20:03la journée intersyndicale
20:05de jeudi
20:05ça commence à faire
20:07beaucoup pour le
20:08Premier ministre
20:09et tout cela
20:10donc ça c'est
20:11l'agenda social
20:12d'un côté
20:12et puis de l'autre
20:13vous avez évidemment
20:14la classe politique
20:15qui se braque
20:15le parti socialiste
20:17qui fait monter
20:17les enchères
20:18qui réclame
20:18la taxe du Kman
20:19la suspension
20:20de la réforme des retraites
20:21et les républicains
20:22qui n'arrêtent pas
20:23de dire
20:23notre soutien
20:24au gouvernement
20:25et notre participation
20:26au gouvernement
20:26n'a rien d'automatique
20:27il faut reconnaître
20:29que certes
20:30il a peut-être
20:30beaucoup de méthodes
20:31il est peut-être
20:31très malin
20:32habile
20:32négociateur
20:33etc
20:33mais enfin
20:34la tâche
20:35elle est quand même
20:35immense
20:36et ardue
20:36de la CGT
20:38au MEDEF
20:38en passant par la FNSEA
20:39tout le monde est contre lui
20:40ira-t-on vers une nouvelle
20:41convergence des luttes
20:42c'est toujours très compliqué
20:43cet objectif affiché
20:44non non je plaisante
20:45bien sûr
20:45non mais paradoxalement
20:46justement pour mettre
20:47un bémol
20:47c'est que en même temps
20:48la grogne du MEDEF
20:49peut politiquement servir
20:50Sébastien Lecornu
20:51c'est-à-dire que
20:52la prise de position
20:53du MEDEF
20:53peut permettre
20:54de montrer aux autres
20:55notamment à la gauche
20:56aux socialistes
20:56aux syndicats
20:57vous voyez
20:57on avance
20:58on va avancer
20:58vers un peu plus
20:59de justice fiscale
20:59la preuve
21:00le MEDEF
21:01est mécontent
21:01et un tout dernier point
21:02le MEDEF
21:02mais comme disait très bien
21:03Fanny Guinochet
21:04ils sont un peu coincés
21:05puisqu'à la fois
21:06ils fustigent
21:07l'instabilité politique
21:07qui est un vrai problème
21:08pour le climat des affaires
21:09pour les investissements
21:10d'une part
21:11ils sont en grande partie
21:12à l'origine
21:12cette instabilité politique
21:13en ayant fait capoter
21:14le conclave sur les retraites
21:15et d'autre part
21:15ils n'ont donc pas du tout
21:16intérêt à ce que
21:17Sébastien Lecornu chute
21:18ils ont intérêt à ce que
21:19Sébastien Lecornu réussisse
21:20sinon l'instabilité politique
21:22deviendra encore plus grave
21:23on est d'accord
21:23que les macronistes
21:24et même LR
21:25ils savent qu'ils vont devoir
21:25lâcher sur ce sujet
21:26de la taxation des plus riches
21:27il n'y a pas beaucoup de suspense
21:28oui dans quelle proportion
21:30c'est probable
21:32ce que montre
21:33un dernier mot
21:34cette menace
21:35de mobilisation
21:36des patrons
21:37c'est que vraiment
21:38il y a aujourd'hui
21:39une prise de distance
21:40vis-à-vis des macronistes
21:41parce que jusqu'à présent
21:42depuis l'arrivée
21:44d'Emmanuel Macron
21:45à l'Elysée
21:46que ce soit son premier
21:47ou même son second quinquennat
21:48le monde patronat
21:50le monde des affaires
21:51était plutôt derrière lui
21:52là aujourd'hui
21:53c'est vraiment une rupture
21:54la rupture du côté
21:56des patrons
21:57merci beaucoup les informés
21:58merci Fanny Guinochet
21:59éditorialiste économique
22:00à France Info
22:01merci Paul Barcelone
22:02journaliste au service politique
22:04de France Info
22:05Renaud on se retrouve demain
22:06à demain
22:06et vous retrouvez
22:08les informés
22:09comme tous les soirs
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