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  • il y a 4 mois
Dans son édito du 01/09/2025, Paul Sugy revient sur la politique de François Bayrou.

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Transcription
00:00François Béroux, c'était pas un tribun redoutable, c'est pas lui faire offense que de le dire,
00:04et on ne se métamorphose jamais complètement en politique, mais quand même on sent qu'il force sa nature ces jours-ci,
00:09et on peine à reconnaître chez l'homme combatif par moment qui s'est présenté hier soir,
00:13le Premier ministre encore nonchalant qu'il était il y a quelques mois.
00:16Puis du reste, il a raison évidemment sur le fond, la France est au bord de la ruine et la trajectoire actuelle est intenable.
00:22Alors ses efforts pour ne pas céder aux sirènes de ceux qui le pressent d'économiser moins ou moins vite sont louables,
00:27il y a même un peu de panache au fond dans cette chevauchée qui semble perdue d'avance.
00:31Alors si je vous suis, c'est perdu d'avance ?
00:34Bah oui, et en fait on se demande surtout, pour en revenir à votre question aussi sur hier soir,
00:38ce que le Premier ministre avait de plus à nous dire qu'il ne nous ait déjà dit.
00:41Alors sans donc qu'il ait tort sur le fond, mais quand même le recommencement scolaire un peu laborieux
00:45de sa démonstration de l'urgence de réduire le déficit a quelque chose parfois de pénible,
00:49car au fond le disque est un peu rayé.
00:51Et surtout François Béroux, et c'est ce qui m'a frappé, qui brigue la confiance des députés,
00:54et qui sollicite d'émission en émission, et c'était bien ce qu'il recherchait hier soir,
00:58la confiance des Français, semble lui ne faire confiance à personne.
01:01Pas aux journalistes, qu'il accuse à plusieurs reprises d'avoir déformé ses propos
01:04ou d'avoir mal compris ses mesures, sans d'ailleurs jamais se demander
01:06si ses mesures ont pu être mal présentées.
01:08Je pense par exemple à la suppression des jours fériés,
01:11qui n'en finit pas de subir les non-dits et les malentendus de ses promoteurs.
01:15Et puis il ne fait pas confiance non plus au parti, bien sûr,
01:17dont il fustige l'irresponsabilité, sans admettre sa propre responsabilité dans la gabegie actuelle,
01:21malgré les relances salutaires de Sonia Mabrouk à ce sujet.
01:25Il ne fait pas davantage confiance aux Français,
01:26qu'il accuse au fond de n'avoir pas saisi l'urgence de la situation.
01:30Alors vous l'avez trouvé trop sûr de lui ?
01:32Un peu, et en fait ce que je me dis, c'est qu'on retrouve dans cet entêtement
01:34à vouloir faire de la pédagogie, comme si les journalistes et les Français eux-mêmes
01:37étaient ses élèves et que lui était le maître,
01:39ce zeste d'arrogance qui a déjà fait tant de torts au macronisme,
01:43et dont François Béroux, au fond, n'a pas su se départir au moment fatidique.
01:46C'est peut-être même la maladie congénitale du centrisme.
01:49Ces adeptes, les adeptes du centrisme, se présentent comme les défenseurs du compromis,
01:54soldats non de l'idéal et surtout pas de l'idéologie,
01:56mais de l'intérêt général seulement dicté par le pragmatisme ou le souci de la démocratie.
02:00François Béroux revendiquait pour lui-même cet héritage, cette méthode,
02:04en arguant que dans la crise politique actuelle,
02:05il serait l'intermédiaire qu'il fallait pour faire dialoguer entre elles
02:09des positions irréconciliables et un camp présidentiel se l'éroser.
02:12Mais à la fin, le centrisme est galvanisé par l'ivresse du pouvoir,
02:15est rassasié de lui-même et il finit toujours par trahir cette promesse.
02:18Il revendique pour lui-même le discours du monopole raisonnable,
02:21il traite tous les autres d'imbéciles,
02:23il présente ce qui n'était jadis qu'une solution de compromis comme la seule issue possible.
02:27Et c'est ce que nous dit François Béroux, c'est mes mesures et rien d'autre.
02:30Déjà en 2018, Gilles Le Gendre, qui était le président du groupe En Marche,
02:32disait « Notre erreur est d'avoir été probablement trop intelligent et trop subtil ».
02:36Rien que ça.
02:37Sept ans plus tard, le macronisme et ses nouveaux intendants
02:39n'ont toujours pas compris que c'est au fond cette arrogance
02:42et avec elle l'enfermement dans leur certitude et donc dans leur solitude
02:45qui fait deux des colosses au pied d'argile et François Béroux risque d'en payer le prix fort dans une semaine.
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