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  • il y a 7 semaines
Dans son édito du 02/09/2025, Paul Sugy revient sur la position de Bruno Retailleau dans le gouvernement de François Bayrou

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Transcription
00:00Oui, la tâche est ardue. Le ministre de l'Intérieur poursuit au fond un chemin en ascension,
00:03mais sur un sentier étroit qui est juché sur une ligne de crête entre deux précipices.
00:07Au fond, il est à la fois membre du gouvernement et de l'opposition.
00:10Et c'est assez inédit, hors période bien sûr de cohabitation.
00:12Il doit éviter à tout prix de paraître solidaire désormais du macronisme.
00:15Mais enfin, il ne peut pas non plus rentrer dans une hostilité de principe,
00:18comme les autres oppositions.
00:19Et donc cette voie étroite, finalement, part du constat que dans ce pays,
00:22l'effondrement s'accélère.
00:24Et Bruno Roteo semble considérer que le temps que l'on gaspille,
00:27ce n'est pas seulement du temps perdu, mais c'est du temps où la France elle-même se perd.
00:31Et donc laisser courir une année, voire deux supplémentaires,
00:33ou les folles politiques qui mènent à la ruine, budgétaire mais aussi civilisationnelle,
00:37c'est prendre le risque de ne jamais rattraper ce temps perdu.
00:41Alors ce faisant, il pose au fond à ses collègues de droite,
00:44au sein des Républicains, mais aussi en dehors, chez les lepénistes ou les siotistes,
00:49la seule question qui vaille, qui espérez-vous demain,
00:52voire prendre la place de François Béroux, dans l'hypothèse réaliste,
00:55où la législature actuelle va se maintenir, puisqu'on ne voit pas,
00:59vu l'état des sondages, comment est-ce que le président de la République
01:01pourrait prendre le risque d'une nouvelle dissolution ?
01:03Alors justement, Bruno Rotaillot a parlé aussi de l'après-Béroux,
01:06en indiquant que sa participation à un gouvernement socialiste ne serait pas automatique.
01:10Oui, ça a le mérite de poser au moins clairement les choses pour Emmanuel Macron,
01:13qui de fait devra de nouveau, peut-être comme les fois précédentes,
01:16faire un choix clair.
01:17C'est un peu la fin du « en même temps » à laquelle on assiste.
01:20Avec l'agitation politique de cette dernière année,
01:22il y a au moins un mérite, c'est que les blocages partisans montrent
01:25que les Français, à gauche comme à droite, souhaitent le retour des clivages.
01:29La gauche ne veut plus gouverner avec la droite,
01:31et manifestement la droite non plus avec la gauche.
01:33Ceci étant posé, Emmanuel Macron, au fond, sait qu'il aura le choix
01:36entre un partenaire fiable et unifié autour d'un chef légitime,
01:39Bruno Rotaillot, qui s'est demeuré responsable même en période de tempête,
01:42ou un parti socialiste qui est trahi, on le voit, par des divisions innombrables,
01:45et dont la fiabilité au long terme sera plus que douteuse
01:48s'il entre au gouvernement de façon massive.
01:49– Un an après son entrée au gouvernement, vous pensez que le choix
01:52de Bruno Rotaillot était le bon ?
01:53– Dans son cas personnel, c'est une évidence, ça ne fait aucun doute,
01:56puisque sa nomination à Beauvau l'a installée comme chef légitime de son camp,
01:59et aujourd'hui le meilleur candidat de la droite pour faire revenir à la maison
02:02les électeurs tentés par Édouard Philippe.
02:04Mais si on regarde aussi plus largement,
02:06c'est la suite qui va devenir maintenant périlleuse,
02:09un retour dans l'opposition pour Bruno Rotaillot,
02:11sans participation cette fois au gouvernement,
02:13avec l'hypothèse peut-être d'un Premier ministre socialiste,
02:15ça rendra plus difficiles les choix suivants,
02:18à commencer par celui, par exemple, de la censure budgétaire.
02:20Comment est-ce que les électeurs de droite comprendraient
02:22que Bruno Rotaillot accorde une survie politique, par exemple,
02:25à un Premier ministre socialiste qui ferait exactement l'inverse de ce qu'il prône ?
02:28Là, les choses vont se compliquer.
02:29Sous-titrage Société Radio-Canada
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