00:00Oui, ouf, les habitants de Pau peuvent souffler un peu, on ne va pas leur rendre leur mère tout de suite, on le garde au moins jusqu'à l'automne.
00:06C'est vrai que la censure des socialistes n'est pas très maligne, mais enfin elle était attendue, elle était promise dans l'absence de tout avancer sur le terrain des retraites.
00:12Et le moins qu'on puisse dire, c'est que François Bayrou n'a pas avancé, pas pour l'instant.
00:16Et quant à Marine Le Pen, alors ça va être la deuxième fois qu'elle et ses députés vont sauver la mise au soldat Bayrou en lui évitant la guillotine,
00:22tout en prenant quand même le malin plaisir à monter sur l'échafaud pour montrer que c'est tout de même eux qui tiennent le cordon, qui pourraient actionner le coup près.
00:30Rendez-vous au budget, lance le Rassemblement National qui fixe donc une clause de revoyure à l'automne,
00:35pour laisser aussi une chance, c'est vrai, à François Bayrou d'avancer éventuellement ses pions sur la proportionnelle, autre dossier suivi par Marine Le Pen.
00:41Et puis surtout, ça évite au RN de passer pour le parti du bordel aux yeux des électeurs que le chaos politique et économique successif à chaque changement de Premier ministre exaspère.
00:50Le RN se donne aussi un sursis, on se rappelle qu'à l'heure actuelle Marine Le Pen est inéligible et donc s'il venait à Emmanuel Macron l'idée de dissoudre à nouveau l'Assemblée Nationale, elle ne pourrait pas y retourner.
01:00François Bayrou est de nouveau en sursis, mais ça ne change pas grand-chose, il l'est depuis son premier jour à Matignon en réalité.
01:06Oui, ça ne change pas, mais c'est quand même étonnant d'être en si mauvaise posture et paraître aussi peu déterminé à vouloir s'en sortir.
01:11Prenez par exemple la bataille actuelle sur les retraites que François Bayrou a rouverte, fort imprudemment de son seul fait, en pensant gagner du temps alors que ça ne lui aura pas évité deux motions de censure socialiste en l'espace de six mois.
01:23D'une part donc, il la rouvre en faisant des promesses à tout va, et notamment celle intenable de n'avoir pas de tabou.
01:28On sait très bien qu'il y a des choses sur lesquelles on ne peut pas revenir en arrière sur les retraites, et c'est normal, et c'est tant mieux.
01:32Mais enfin, on ne peut pas faire croire l'inverse aux électeurs de gauche, avant donc de se dédier, et heureusement sur l'âge de départ, mais au risque de démentir cette fois sa promesse de ne pas intervenir dans les discussions entre les partenaires sociaux,
01:43et puis en se fâchant avec tous ceux qui espéraient revenir dessus.
01:46Donc là, rien n'a avancé depuis six mois, mais François Bayrou va faire des propositions tout seul, en prenant le risque cette fois même de se fâcher avec le président de la République,
01:54auprès de qui il menaçait même de faire des annonces budgétaires avant le grand oral présidentiel du 14 US, ça aurait été un crime de lèse-majesté.
02:00Bref, il se fâche avec tout le monde.
02:02Je vous trouve sévère, François Bayrou essaie de gagner du temps, mais est-ce qu'il a vraiment le choix ?
02:06Ça c'est sûr, François Bayrou essaie de gagner du temps, et quand on dit ça, on ne sait pas si on décrit son bref passage à Matignon,
02:12l'ensemble de sa carrière politique, ou même toute sa vision pour l'avenir du pays, parce qu'au fond, c'est vrai que gagner du temps, c'est dans l'ADN,
02:18c'est même la devise du bérouisme, le mot d'ordre et la méthode, durer, on ne sait pas pourquoi, ni vers quoi, mais durer.
02:24D'ailleurs, on se demande si la situation politique actuelle dont il a hérité, qui aurait été la pire configuration politique pour n'importe quel autre Premier ministre,
02:31n'est pas au fond la meilleure pour lui, un grand jeu de survivalisme où à la fin, le but est de rester sur sa chaise,
02:36mais enfin, il n'est pas certain malgré tout que cela suffira à passer l'automne.