- il y a 3 mois
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00:00On va parler désormais de cette affaire incroyable, ces quatre corps qui ont été découverts il y a quelques jours dans la Seine à Choisy-le-Roi.
00:08Eh bien, une nouvelle information est tombée il y a tout juste quelques heures.
00:12L'homme, le suspect justement qui était suspecté de ces quatre meurtres a été mis en examen.
00:19On retrouve tout de suite sur place Chloé Giraud, vous êtes devant le tribunal de Créteil.
00:24Vous avez justement pu vous entretenir avec l'avocat de ce suspect.
00:27Quelles sont les dernières informations ? Qu'est-ce qu'il vous a dit ?
00:32Écoutez, cet avocat, il s'est donc exprimé à notre micro effectivement peu après l'annonce de la mise en examen de son client pour les quatre meurtres.
00:41Donc décision prise par le juge d'instruction après 96 heures passées en garde à vue par ce suspect qui a également été placé en détention provisoire.
00:50Ça, c'est la décision qui a été prise par le juge des libertés et de la détention.
00:54Pour le moment, on ignore encore le mobile qui aurait pu pousser cet homme à commettre ces quatre crimes.
01:01Tout ce qu'on sait, c'est qu'il s'agit d'un jeune algérien d'une vingtaine d'années et qui est donc sans domicile fixe.
01:08Et qu'il a été vu à plusieurs reprises, notamment sur des images de vidéosurveillance avec certaines de ses victimes présumées.
01:16Ce que nous dit notamment son avocat, c'est que son client a refusé de s'exprimer sur les faits qui lui sont reprochés au cours de sa garde à vue.
01:24Écoutez-le, c'était au micro de Marie Roux et Baptiste Deveau.
01:28En l'état, comme je vous l'ai dit, il a gardé le silence.
01:30Maintenant, ce sera le travail des enquêteurs d'essayer d'éclairer un éventuel mobile.
01:34Je rappelle qu'évidemment, il est présumé innocent en l'état et qu'il a contesté les faits pour effectivement une partie de la garde à vue.
01:41Et pour le reste, il a gardé le silence.
01:43Donc en l'état, je ne peux pas vous répondre à cette question.
01:44Il encourt formellement 30 années de réclusion.
01:47Le fait qu'il y ait une multiplicité de meurtres n'aggrave pas la peine.
01:52Ce qui signifie donc qu'il encourt 30 années de réclusion criminelle.
01:55Voilà le mobile de ce suspect qui reste encore à éclaircir.
02:00En tout cas, en ce qui concerne le deuxième homme qui avait été placé en garde à vue jeudi.
02:05Il a, lui, été relâché un peu plus tôt.
02:07C'était hier soir, en début de soirée pour le moment, 7 hommes placés en détention provisoire.
02:12Et donc, le seul à être impliqué, en tout cas pour le moment, dans cette affaire.
02:18Merci beaucoup, Chloé Giraud, en direct du tribunal de Créteil avec Pierre-Louis Crétin.
02:22Boris Carlam, du service police-justice de BFMTV, nous a rejoint.
02:24Bonsoir.
02:25Est-ce qu'on a encore davantage d'informations sur le profil, sur l'éventuel mobile dont on parlait ?
02:30Qu'est-ce que vous savez ce soir ?
02:31Alors, comme le disait Chloé, il a tenu à garder le silence tout au long de sa garde à vue.
02:36Et il aurait même menti sur son identité, puisqu'il s'est présenté sous l'identité de Ahmed Ben Ali, né à Oran, en Algérie, le 6 septembre 2000.
02:45Pendant ses 4 jours de garde à vue, il a nié tous les faits qui lui sont reprochés.
02:49Il a gardé le silence.
02:50C'est impossible, donc, à 7 heures de connaître son mobile.
02:53Son identité n'a alors pas pu être confirmée.
02:56Mais selon les enquêteurs, il s'appellerait en réalité Monji et serait de nationalité tunisienne et non algérienne,
03:03comme il avait pu le déclarer aux enquêteurs.
03:06Il habitait, on va le rappeler, dans un squat au bord de Seine, a choisi le roi, tout près des lieux de la découverte.
03:13Et il est connu de la justice pour deux faits d'atteinte au bien.
03:17Un vol avec dégradation dans un véhicule, c'était en janvier dernier,
03:20pour lequel il se voyait délivrer une convocation devant le tribunal judiciaire de Créteil pour une audience au mois de septembre 2025.
03:26Un recel de vol commis le 5 août 2025, pour lequel il se voyait donc également aussi remettre une convocation pour une ordonnance pénale.
03:33– Merci beaucoup. Avec nous, justement, en visioconférence, Jacques Dalès, vous êtes l'un des meilleurs connaisseurs de ce type d'affaires,
03:40puisque vous êtes l'ancien président de la commission Cold Case de Nanterre, ancien procureur général,
03:45et auteur d'un livre qui s'appelle « Sur le chemin du crime », c'est aux éditions Mareuil.
03:50Alors, évidemment, vous ne connaissez pas tout le dossier, mais vous, de votre oeil, si j'ose dire, d'expert,
03:54qu'est-ce que vous remarquez de particulier et de singulier dans cette affaire ? Qu'est-ce qui vous a marqué ?
04:01– Alors, évidemment, c'est le nombre de victimes. A priori, on est sur quatre personnes tuées.
04:07Alors, il y a tout un travail très long qui va maintenant être mené par le juge d'instruction.
04:12D'abord, connaître précisément l'identité de la personne mise en examen.
04:16Il y a un débat, apparemment. Connaître l'identité exacte des victimes.
04:22Là aussi, il faut qu'elles soient absolument identifiées.
04:25Connaître aussi les causes de leur décès.
04:27Comme certaines, l'état de leur corps était vraiment très dégradé.
04:30Donc, il y a aussi un problème sur de quoi sont-elles mortes.
04:34Et puis, évidemment, déterminer, et ça, c'est un lourd travail,
04:36l'implication de l'intéressé dans ses décès.
04:40D'abord, savoir s'il agit seul ou avec d'autres.
04:42Et connaître les mobiles, le mobile de cet acte, de ces actes.
04:49Et là, ça renvoie à tout l'aspect psychiatrie, personnalité.
04:52C'est un travail très long.
04:53Et donc, le cas très particulier, c'est qu'on a affaire à une pluralité de victimes.
04:57Décédé dans des circonstances assez mystérieuses.
05:01Avec une personne en cause qui a un profil très, je dirais, très ordinaire.
05:07Je mets des guillemets au mot ordinaire.
05:09Une espèce de marginal, d'après ce qu'on sait.
05:11Mais qui, pour l'instant, conteste les faits.
05:14Donc, c'est un gros travail qui, maintenant, s'offre au juge d'instruction.
05:18Jacques Dallès, comment ça se passe, justement, quand on découvre un cadavre, deux cadavres, trois cadavres, quatre cadavres ?
05:23On se rend compte que c'est la même personne que des indices commencent, justement, à relier.
05:29Et que, donc, c'est ce qu'on appelle communément, finalement, dans le grand public, un serial killer.
05:34À ce moment-là, quelles sont les techniques d'enquête ? Comment on travaille ?
05:39Oui, alors, il est assez peu fréquent qu'on retrouve quatre corps disséminés.
05:44Même si c'est sur un espace aquatique relativement restreint, on a quelquefois des tueries.
05:49On a un nombre de personnes dans une maison, dans un appartement identifié.
05:53Là, on a retrouvé toute une série de corps.
05:56Peut-être que, d'ailleurs, il y en a peut-être d'autres.
05:57Ce sera encore à déterminer.
05:59Je pense que les enquêteurs ont dû fouiller les lieux pour savoir ce qu'il en est.
06:04La complexité, c'est comme certains de ces corps étaient très dégradés,
06:08c'est de savoir de quoi ces personnes sont mortes.
06:11Je crois que ce sont des personnes avec des âges différents.
06:15Et est-ce qu'encore une fois, il y a un lien avec cet individu ?
06:18Pour l'instant, c'est beaucoup trop tôt pour le dire.
06:20Donc, on est dans une série d'énigmes qui devront être résolues,
06:24autant que faire se peut, pendant l'instruction.
06:27Je ne suis pas certain que l'intéressé, le mise en examen,
06:30collabore volontairement, à moins qu'au fil du temps, sa langue se délie.
06:36Et c'est tout un travail d'expertise scientifique, d'analyse,
06:39d'écor, des lieux, de recherche d'ADN,
06:43pour savoir s'il y a un lien réel entre lui et ses victimes.
06:46– Quand on découvre qu'il y a une personne qui est peut-être à l'origine de quatre meurtres,
06:50à ce moment-là, vous, procureur, comment ça se passe ?
06:53On se dit, on reprend toutes les affaires de disparition des 20 dernières années.
06:57Comment ça se passe quand on tombe sur ce genre d'affaires ?
07:01– Encore une fois, il faut déterminer l'implication de ce mise en examen
07:06dans ces quatre meurtres, mais s'il y en a-t-il eu d'autres ou pas.
07:09Évidemment, il y a tout un travail un peu rétrospectif que mènent les enquêteurs
07:13de savoir s'il y a eu d'autres disparitions,
07:16peut-être des personnes qu'on n'a pas retrouvées dans le secteur géographique considéré,
07:20ou dans la région, ou des découvertes de corps aussi immergées
07:25qui peuvent être aussi, pourquoi pas, rattachables,
07:28qu'on ne peut pas dire à ce jour qu'on a épuisé la liste des victimes de cet individu
07:34s'il est en cause réellement.
07:36Donc c'est un travail à la fois rétrospectif,
07:39mais aussi maintenant qui s'annonce aux enquêteurs de détermination de son implication.
07:44Donc ça suppose un travail de réflexion, d'analyse,
07:47et qui va mobiliser les enquêteurs sur un temps assez long,
07:50sous la direction du juge d'instruction,
07:51pour savoir quelle est la participation réelle de cet individu,
07:55est-il impliqué, lui ou un autre, avec lui.
07:59Alors bien sûr, vous êtes un professionnel,
08:01mais on est aussi tous finalement des êtres humains,
08:03qu'on soit enquêteurs, qu'on soit magistrats.
08:05Quand on se rend compte que malheureusement,
08:07un suspect a fait une, deux, trois, parfois aussi plusieurs dizaines de victimes,
08:13comment on réagit en son fort intérieur ?
08:15Parce que bien sûr, ça joue aussi l'aspect humain.
08:17Ça vous est déjà peut-être arrivé ?
08:18Oui, c'est évidemment, d'abord,
08:22c'est difficile humainement pour les enquêteurs,
08:26pour tous ceux qui travaillent sur ce genre de dossier.
08:27Lorsqu'on a affaire à la mort violente, brutale,
08:30c'est jamais quelque chose de très agréable,
08:32même si on s'habitue malheureusement à ce genre de choses.
08:35Il faut savoir que derrière chaque victime, il y a des vies, une vie.
08:38Il faut donc savoir quelle est la personne qui a été tuée,
08:41quel a été son parcours.
08:42Ça renvoie à tous ses proches, donc il y a une forte charge émotionnelle
08:46qui se met en place.
08:48Mais les enquêteurs comme les magistrats sont obligés
08:51de garder une distance psychologique vis-à-vis de tout ça,
08:54une certaine froideur pour appréhender chacun des faits
08:58et de savoir si on a affaire à un tour en série,
09:00effectivement,
09:02qui a peut-être agi ailleurs dans d'autres circonstances ou pas.
09:05C'est tout un travail,
09:07donc il faut vraiment une démarche assez précise,
09:10une méthode assez rigoureuse pour en savoir plus.
09:13Évidemment, l'aspect émotion,
09:15on doit le mettre de côté,
09:18même si évidemment on n'en est pas épargné par ce sentiment.
09:23Merci beaucoup Jacques Dallès.
09:24Boris Kernamoff, justement, on parlait de ces différentes victimes.
09:27C'est quoi le profil de ces quatre victimes ?
09:29Alors, le premier corps identifié,
09:31il a été par comparaison ADN.
09:33Il s'agit de France, un homme de 48 ans,
09:35nationalité française.
09:37Il résidait à Créteil et ses proches étaient sans nouvelles de lui
09:39depuis le 11 août dernier.
09:41Et selon le parquet de Créteil,
09:42il pouvait fréquenter les abords du lieu de la découverte des corps,
09:46connu pour être un lieu de rencontre homosexuelle éphémère.
09:49Son ADN aurait été retrouvé sur une trace de sang,
09:51retrouvé sur les vêtements du suspect.
09:53Il y a un deuxième corps qui a été identifié,
09:55toujours par comparaison génétique,
09:57cette fois-ci avec l'ADN extrait de la brosse à dents
09:59d'un homme dont la disparition avait été signalée par ses proches
10:02le 7 août dernier.
10:03Cet homme, il s'appelle Samy.
10:05Il était âgé de 21 ans, nationalité algérienne.
10:07Il résidait à Choisy-le-Roi.
10:09Et puis, il y a les deux derniers corps.
10:10Ils étaient ceux de deux hommes sans domicile fixe,
10:13fréquentant eux aussi régulièrement les abords du lieu de la découverte des corps.
10:17Abdallah, âgé de 21 ans, de nationalité algérienne.
10:19Une donnée plus signe de vie depuis le 26 juillet.
10:22Ce jeune homme avait déjà été aperçu avec le suspect,
10:24puisqu'il a des photos qui les montrent ensemble.
10:26Il serait alors la toute première victime.
10:29Et enfin, Amir, 26 ans, nationalité thulisienne,
10:31disparu depuis le 31 juillet.
10:33Il fréquentait lui aussi le squat du bord de Seine à Choisy.
10:36Le suspect aurait même utilisé sa carte bancaire juste après sa mort.
10:39Maître Florence Wasse, bonsoir.
10:41Merci d'être avec nous.
10:42Vous êtes avocate pénaliste au barreau de Paris.
10:44Première chose, déjà,
10:46même si le suspect est bien sûr présumé innocent,
10:49le fait qu'il soit mis en examen pour quatre mortes,
10:51ça veut dire que les enquêteurs ont quand même des éléments concordants.
10:54Oui, alors il a été en garde à vue,
10:57puis il a été présenté devant un juge d'instruction,
10:59parce qu'on a considéré,
11:00enfin les enquêteurs et le procureur de la République
11:03qui a donc pris un réquisitoire introductif,
11:05qu'il y avait ce qu'on appelle des indices graves
11:07et ou concordants qui laissaient à penser
11:10qu'il avait commis les infractions pour lesquelles il est poursuivi.
11:12Ça peut être quoi ?
11:13Quel type d'indice ?
11:13On se rend compte qu'il a été au même endroit ?
11:15C'est quoi ?
11:16Manifestement, ils ont sûrement des éléments,
11:18puisque, semble-t-il,
11:19il a été mis en examen pour meurtre en concours,
11:23ce qui signifie...
11:25Oui, ça veut dire quoi, meurtre en concours ?
11:26Ça veut dire plusieurs infractions
11:27pour lesquelles il n'a pas été condamné
11:29et qui concernent les faits en l'occurrence
11:32et qui, à terme, amèneront probablement une condamnation
11:36qui ne peut pas être un cumul de peine,
11:38parce qu'en droit français, il n'y a pas de cumul de peine.
11:40C'est souvent la peine la plus importante
11:42qu'il emporte sur les peines les plus petites.
11:43Si, par exemple, je dis n'importe quoi,
11:45il y a eu un vol suivi d'un meurtre,
11:47c'est forcément, si vous voulez, dans cette optique-là,
11:50il y aura une peine pour le meurtre,
11:53et pas le meurtre plus le vol.
11:56C'est ce que ça veut dire aussi,
11:57le meurtre en concours, sur le plan juridique.
12:00Mais là, semble-t-il, ce monsieur, en plus,
12:03s'est réfugié dans son droit,
12:04son droit stricto sensu,
12:06qui est le droit au silence.
12:08Il ne s'est pas exprimé, manifestement,
12:10ni pendant la garde à vue,
12:11ni pendant ce qu'on appelle l'interrogatoire
12:15de première comparution devant le juge d'instruction,
12:17c'est-à-dire lorsqu'il est reçu et qu'il s'explique.
12:19Le juge d'instruction lui dit,
12:21voilà, monsieur, vous avez trois possibilités,
12:23répondre aux questions spontanément,
12:26vous exprimez spontanément,
12:28deuxième possibilité,
12:29troisième possibilité, ne rien dire.
12:31Et ce droit au silence,
12:32il l'a utilisé pendant la garde à vue,
12:35manifestement,
12:36pendant l'interrogatoire de première comparution,
12:38et également devant le juge des libertés
12:39de la détention lorsqu'il a été présenté.
12:41Quand on est avocat ou avocate,
12:43qu'on se rend compte que son client
12:46est peut-être à l'origine suspecté
12:48d'un, deux, trois, quatre meurtres,
12:51est-ce que c'est un travail de conseil
12:52qui est différent d'une affaire plus commune,
12:55ou si j'ose dire, entre guillemets,
12:56il n'y aurait qu'une seule victime ?
12:57Chaque affaire est différente et unique,
13:01si je puis dire.
13:02Ce qui compte dans cette hypothèse,
13:04enfin, dans cette hypothèse-là,
13:05comme dans tout autre, d'ailleurs,
13:07c'est à la fois ce qu'on a comme élément
13:09au dossier en l'état.
13:10Je rappelle que mon confrère
13:12qui a assisté cet homme
13:13n'a eu connaissance du dossier
13:15à proprement parler
13:16qu'au moment de l'interrogatoire
13:17de première comparution
13:18devant le juge d'instruction.
13:19Avant, pendant la garde à vue,
13:21nous n'avons pas accès au dossier,
13:22donc nous ne savons pas
13:24de quels éléments d'investigation
13:25disposent les policiers.
13:26Et alors, au moment de l'interrogatoire
13:28de première comparution,
13:29avant, nous avons la possibilité,
13:31enfin, ce n'est pas la possibilité,
13:32c'est le droit et même l'obligation
13:33de consulter le dossier.
13:35Donc, c'est là qu'on découvre
13:36les éléments dont les enquêteurs disposent.
13:38Mais être avocat d'un serial killer,
13:41si j'ose dire...
13:41Oui, mais on ne sait pas
13:42si un serial killer,
13:43comme l'a dit M. le procureur d'ALS,
13:44on ne sait pas en l'état
13:45s'il est vraiment impliqué,
13:47de quelle manière,
13:48à quelle hauteur.
13:49On ne sait rien en l'état.
13:50Et nous, a fortiori,
13:52après, une fois qu'on a pris
13:53connaissance du dossier,
13:54on a déjà eu des entretiens
13:55avec notre client
13:56pendant la garde à vue,
13:57puisqu'on a le droit
13:58à un entretien en tête-à-tête
13:59toutes les 24 heures.
14:00Mais au moment de l'interrogatoire
14:01de première comparution,
14:02on a donc un entretien
14:03au vu du dossier
14:04que nous découvrons
14:05pour la première fois,
14:06je le rappelle.
14:07Et à ce moment-là,
14:07on a un entretien nouveau,
14:09avec une nouvelle lumière,
14:09puisqu'on dispose d'éléments
14:10et on échange avec notre client.
14:12Il y a ça, il y a ça.
14:13Est-ce que vous voulez parler ?
14:14Est-ce que vous ne voulez pas parler ?
14:15Est-ce que vous voulez répondre aux questions ?
14:16Parce qu'on le conseille,
14:18mais on écoute aussi
14:19sa volonté, son désir.
14:20Et au fur et à mesure,
14:21parce que j'entendais
14:21le procureur d'Alès dire,
14:22il va y avoir les expertises,
14:24il va y avoir les investigations,
14:25mais il y a aussi
14:25le travail de l'avocat
14:26avec le client.
14:27Est-ce qu'il va accepter de parler ?
14:29Et à quelles conditions
14:30et de quelle manière ?
14:31Jacques Dales, justement,
14:32un dernier mot,
14:33vous qui étiez justement
14:35procureur général.
14:37Est-ce que cette affaire,
14:39effectivement extraordinaire,
14:41vous rappelle d'autres affaires
14:42que vous avez pu voir
14:44au cours de votre carrière ?
14:47Oui, j'ai même été
14:48juge d'instruction pendant dix ans,
14:49donc j'ai malheureusement
14:50fréquenté un certain nombre
14:51de criminels,
14:52criminels sexuels ou pas.
14:55Assez rarement,
14:56il m'a été donné
14:57de faire face
14:59à des tueurs en série,
15:00même si j'ai requis
15:03en cours d'asside
15:04contre des tueurs en série.
15:06Et puis, je rappelle
15:07que Norda Lelandais,
15:08qui n'est pas formellement
15:09un tueur en série,
15:10j'ai requis contre lui,
15:11il avait été poursuivi
15:12pour deux homicides.
15:14Est-ce qu'on a d'ailleurs pu,
15:15en l'arrêtant,
15:15empêcher qu'il y en ait un troisième ?
15:17C'est ça un petit peu
15:18l'inquiétude qu'on a toujours
15:19avec ce genre d'individus,
15:20c'est qu'on ne sait pas
15:22quelle est l'ampleur
15:23de leur palmarès,
15:24si vous me permettez l'expression,
15:25est-ce qu'ils ont commis
15:26un, deux, trois, quatre, cinq ?
15:28Parce qu'on a notamment,
15:30au regard de leur activité,
15:31un certain nombre de personnes
15:32qui ont disparu,
15:33dont on ne sait pas
15:34si elles sont mortes ou vivantes,
15:35et qui ont pu tomber
15:36sous les coups
15:37d'un individu de cette nature.
15:39Donc, c'est toujours
15:40cette inquiétude,
15:41cette interrogation,
15:42et ça oblige
15:44à faire un travail
15:44de réflexion.
15:46Merci beaucoup,
15:47Jacques Dallest,
15:48pour cette analyse.
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