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  • il y a 4 mois
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00:00Le temps de revenir à présent sur le témoignage surprise de la compagne de Cédric Jubilard.
00:06Il surgit, ce témoignage, à un petit peu plus de deux mois du procès d'assise du peintre plaquiste accusé d'avoir tué son épouse Delphine
00:13dont le corps n'a jamais été retrouvé depuis sa disparition en décembre 2020.
00:19Bonsoir Mathias Tesson.
00:20Bonsoir.
00:20Une jeune femme dont l'avocat est notre invité dans quelques instants, une jeune femme affirme aujourd'hui que Cédric Jubilard lui aurait avoué le meurtre de Delphine.
00:29Oui, effectivement, ça se passe plutôt dans une interview à nos confrères du Parisien.
00:35Cette jeune femme explique avoir rencontré Cédric Jubilard au début de l'année 2021, sans être séparée un moment, puis s'être remis avec lui un peu plus tard.
00:47Et effectivement, dans le cadre d'un parloir qui lui a manifestement été autorisé, elle a pu, malgré elle peut-être, on le saura dans un instant,
00:55recueillir les confidences de Cédric Jubilard.
00:58Elle s'en est exprimée, épanchée auprès de nos confrères du Parisien.
01:02Cédric Jubilard lui aurait donc avoué avoir étranglé Delphine.
01:06Avec ce détail assez saisissant, il aurait mimé la scène dans ce parloir, mimé ce geste sur sa nouvelle compagne.
01:14Les faits, selon les confidences de Cédric Jubilard, auraient eu lieu dans la maison familiale, en précisant le salon.
01:21Toujours selon ses prétendues confidences, Delphine n'aurait pas crié.
01:25Et sur les suites de ce meurtre, Cédric Jubilard aurait aussi confié avoir enterré le corps de son épouse dans une exploitation agricole, sans plus de précision.
01:37Et puis, toujours selon ses confidences, Cédric Jubilard aurait fait un lien avec le conflit qu'il avait avec Delphine,
01:44notamment au sujet de la maison, mais aussi au sujet de la garde des enfants.
01:48Tout ça sur fond de séparation imminente et de soupçons d'infidélité.
01:53Bonsoir Jacques Morel, merci d'être avec nous.
01:55Vous êtes général de gendarmerie, ancien patron de la section de recherche de Versailles.
01:59Avec nous également, maître Joachim Nito, marié à Logo d'Aubono.
02:01Bonsoir.
02:02Merci.
02:02Soyez bienvenue, maître. Vous êtes l'avocat de cette jeune femme qui, on est bien d'accord, se présente comme la nouvelle compagne de Cédric Jubilard.
02:11Alors, elle ne se présente pas. Elle est la compagne de M. Cédric Jubilard, d'une part, et elle n'est pas l'ex-compagne parce qu'elle l'est, toujours.
02:21Qui est cette jeune femme ?
02:22Alors écoutez, contrairement à ce que laisse entendre ou suggérer la défense, qu'elle serait une jeune femme à la recherche des strass et des paillettes, à la psyché tourmentée.
02:34C'est une jeune femme au destin manifestement contrarié.
02:38Si vous me permettez de ne pas dévoiler ici son intimité, puisqu'elle m'a interdit de le faire.
02:45Mais en deux mots, elle a 31 ans, cette jeune femme, et lorsque elle saisit le cabinet, je nous ployais, elle me dit, maître, quoi faire ?
02:53Parce que j'ai la lourdeur de confidence que j'ai reçue dans l'intimité du parloir.
02:59Que faire ? Nécessairement, comme avocat, j'ai de la sympathie pour cette histoire.
03:04Et je sais que c'est un destin funeste qu'a connu Delphine Jubilard.
03:10Alors, trois choses s'offraient, ou plutôt trois chemins s'offraient à ma cliente.
03:16D'abord, la possibilité de ne rien dire.
03:19Et au fond, avoir la peur de représailles, de proches ou non.
03:24La possibilité, celle de dire, mais de dire à quel prix ?
03:30Au prix juridique de la complicité, parce qu'elle n'aurait pas dénoncé le crime dont elle a été destinataire par ses confidences.
03:40Et la troisième issue, et c'est d'ailleurs stratégiquement celle que judiciairement je lui ai conseillé, c'est celle de dire.
03:49Parce que seule la justice peut porter le fardeau qu'elle détient aujourd'hui.
03:54Comment se sont connus Cédric Jubilard et votre cliente ?
03:58Ils se sont connus alors que Cédric Jubilard était en détention provisoire ?
04:04Effectivement, et je dirais même un peu plus avant.
04:07La particularité de cette histoire, c'est que la nuit du 15 au 16 décembre, je crois que seuls les démons sont témoins et les enfers de Dante le sont aussi.
04:20Lorsque Delphine Jubilard a été tuée ou assassinée par Cédric Jubilard, peu après, celui-ci feignant ici et là de rechercher le corps.
04:31Avec les enquêteurs, il a commencé à se rapprécher de ma cliente par l'intermédiaire d'abord des réseaux sociaux.
04:39Et c'est tout naturellement que par des échanges épistolaires, ma cliente a été conduite à aller le rencontrer en détention.
04:48Mathias, au passage, c'est pas la première fois que cette jeune femme, âgée de 31 ans, dit avoir recueilli des confidences de Cédric Jubilard.
05:00Parce que dès 2021, en réalité, alors que, comme maître vient de le rappeler, cette jeune femme rencontre Cédric Jubilard via les réseaux sociaux
05:10et que ce dernier n'est pas encore en détention provisoire, il y a des échanges entre eux, il y a, comment dirais-je, une relation naissante.
05:17Et effectivement, déjà à ce moment-là, Cédric Jubilard va se confier en formulant deux hypothèses quant à la disparition de Delphine.
05:24Soit l'hypothèse qu'elle ait effectivement été tuée.
05:28Et d'ailleurs, il fait la précision suivante, il dit à cette jeune femme qu'on appellera Justine
05:33qu'il espère que Delphine n'a pas souffert, comme si à ce moment-là, comment dirais-je,
05:38il estimait ne pas être le coupable des faits qui lui seront plus tard reprochés.
05:43Il fait l'autre hypothèse aussi, il dit à ce moment-là, en 2021, début de l'année 2021,
05:46qu'elle est peut-être partie, qu'elle a peut-être disparu volontairement.
05:50Voilà qui contraste déjà avec ces nouvelles confidences plus récentes de Cédric Jubilard
05:56qui cette fois-ci manifestement explique avoir délibérément tué sa compagne.
06:01Votre cliente maître avait déjà été entendue par les enquêteurs à cet égard au début de l'année 2021.
06:07Elle avait dit ce que je viens de dire,
06:10mais elle avait aussi expliqué que la relation naissante n'était pas franchement très agréable pour lui,
06:17pour elle, pardonnez-moi.
06:18Elle disait Cédric Jubilard est capable de mensonges très régulièrement, est manipulateur,
06:24elle posait déjà ce diagnostic entre guillemets sur cet homme.
06:29Ils se séparent en 2021, se remettent ensemble plus tard,
06:32comment dirais-je, dans le cadre de la détention provisoire de Cédric Jubilard
06:36et puis récemment ces nouvelles confidences.
06:38Maître, quelque chose m'intrigue.
06:42Ces confidences auraient donc eu lieu dans un parloir, en prison,
06:46et votre cliente assure que Cédric Jubilard est passé aux aveux auprès d'elle,
06:51a reconnu avoir tué son épouse Delphine
06:55et aurait simulé une strangulation pour, en substance, lui expliquer
07:00ce qu'il a fait à Delphine Jubilard avant de la tuer.
07:04Mais aucun personnel de la prison, aucun surveillant n'est intervenu à ce moment-là ?
07:10On parle d'un homme qui est accusé des faits les plus graves.
07:13Mais absolument, et j'en veux pour preuve, cher monsieur,
07:16que lorsqu'ils sont dans l'intimité du parloir,
07:19je ne vous dirai pas ce qu'il s'est passé,
07:22étant ici tenu au secret dont je suis le gardien,
07:25mais dans l'intimité du parloir.
07:27Et de part, les révélations que ma cliente a faites,
07:30nous savons qu'il lui a murmuré à l'oreille.
07:33D'abord, de quelle manière il a tué ou assassiné Delphine Jubilard, d'une part,
07:38mais il a aussi mimé, illustré, jusqu'à même se blesser,
07:45ou peut-être même se cicatriser le bras.
07:47Ce sont, en tout cas, cet acte qui est posé dans les procès-verbaux a été acté.
07:57Monsieur Cédric Jubilard a effectivement une blessure au bras.
08:01Ça, c'est l'une des premières observations.
08:03La deuxième observation, c'est que dans les murmures de ces confidences,
08:07je le disais tout à l'heure, ma cliente ne les a jamais sollicitées.
08:11Elle ne les a jamais demandées.
08:13Elle en a été simplement la destinatrice.
08:15Mais elle ne saurait en être la gardienne.
08:18C'est pour cette raison, je l'ai indiqué par communiqué de presse,
08:21que ma cliente a souhaité se constituer partie civile
08:24pour espérer être entendue.
08:27Et j'espère, par les magistrats,
08:29Madame le Président de la Cour d'Assise, écoutez.
08:31A-t-elle un temps hésité à faire état de ces confidences ?
08:35Cédric Jubilard ?
08:37Eh bien, écoutez, lorsque, vous savez, monsieur...
08:41Vous la présentez, vous dites, voilà,
08:43elle est la compagne actuelle de Cédric Jubilard.
08:49Dépositaire d'un secret un petit peu lourd, quoi.
08:53Manifestement, parce que l'amour corrompt.
08:55Et si vous me permettez d'être littéraire un instant,
08:58vous savez, il y avait dans les saintes écritures
09:01ce que disait Saint-Pierre dans le livre des actes.
09:03« Je n'ai ni argent ni or, mais tout ce que j'ai, je vous le donne. »
09:07Et aujourd'hui, ma cliente ne demande rien.
09:09La seule chose qu'elle demande à la justice,
09:12c'est de la libérer de ce fardeau.
09:15Elle ne demande rien d'autre que ça.
09:16Justement, la justice, Mathias, elle est intervenue cette semaine,
09:19en parallèle des révélations dans la presse en particulier.
09:23Oui, parce qu'il y a eu une transmission
09:26entre les enquêteurs de la section de recherche de Toulouse
09:29en charge de cette affaire
09:29et le parquet général de Toulouse
09:32aussi en charge de cette affaire Jubilard.
09:36Une transmission du fameux PV de cet homme
09:41qui, effectivement, dit avoir lui-même reçu les confidences
09:44de cette jeune femme dont vous êtes l'avocat maître.
09:49Et désormais, ce PV va pouvoir être transmis
09:52à la présidente de la cour d'assises du Tarn
09:54qui a toute l'attitude, désormais, pour soi,
09:57décider de rouvrir le dossier,
09:59d'entendre en bonne et due forme cette femme
10:03dans le cadre d'une audition
10:05ou alors de décliner cette option-là
10:09et de privilégier peut-être le fait de la faire,
10:13comment dirais-je, citer comme témoin
10:15à l'occasion de cette audience.
10:16Et c'était une question que je voulais vous poser maître.
10:18Est-ce qu'elle serait prête à venir renouveler son témoignage
10:21dans le cadre de ce procès qui s'annonce fin septembre ?
10:24Eh bien, écoutez, cher monsieur,
10:26deux observations de qualité nécessairement subalternes.
10:29La première observation, c'est lorsque ma cliente
10:32a recueilli les confidences de M. Cédric Jubilard.
10:36Je me permets de préciser ici que jamais
10:38dans la série de confidences ou de révélations
10:40qui ont été portées par devant les plateaux de télévision,
10:43jamais nous n'avons atteint un tel degré de précision.
10:47Nous savons notamment que le corps se situe
10:50à 15 minutes ou à 15 kilomètres.
10:52Alors, à votre question, deuxième observation.
10:55Ma cliente, depuis le début de ce dossier,
10:58a souhaité uniquement être anonyme
11:01et préserver son anonymat.
11:02Et lorsque d'ailleurs elle a saisi mon cabinet,
11:05je suis normalement spécialiste de conseil aux États
11:08et de droit pénal international,
11:09je lui ai dit que la seule condition,
11:12c'est que nous restions dans l'ombre et dans l'effacement.
11:14Et lorsque nous avons vu hier la dépêche
11:17de mes confrères qui assurent la défense
11:20de M. Cédric Jubilard,
11:22grimant ou illustrant ma cliente en femme sulfureuse
11:26à la psyché tourmentée,
11:27peut-être même la catin du prisonnier,
11:30il était naturel que d'abord elle réagisse.
11:33Elle n'est pas à la recherche de lumière.
11:35Elle ne veut pas ni de strass ni de paillettes,
11:37mais elle veut être entendue.
11:39Et j'espère par la justice...
11:40Pourrait-elle être auditionnée par les enquêteurs,
11:42entendue par les enquêteurs,
11:43avant le procès en septembre ?
11:46De nouveau, pourrait-elle être de nouveau entendue ?
11:47Elle l'a déjà été, et j'aime dire ici que...
11:50Qu'est-ce qui s'est passé cette semaine ?
11:51L'une des parties civiles, à la suite des révélations,
11:55a déposé une demande d'acte supplémentaire
11:57afin que ma cliente puisse être entendue d'une part.
12:00Et d'autre part, qu'il me soit permis de conclure
12:04en vous disant que M. le procureur général
12:06a tout de même, à l'issue de ces révélations,
12:10saisi Mme le Président de la Cour d'Assise.
12:12C'est que peut-être nous pouvons y prêter un peu de crédit.
12:15Donc ce que vous dites, c'est qu'elle ne serait pas prête
12:17à venir témoigner lors de l'audience ?
12:19Ce n'est pas tout à fait ce que j'ai dit,
12:21mais vous avez raison de traverser mes propos.
12:23Ce que je dis, c'est que ma cliente souhaite être entendue,
12:26et je l'espère par la justice écoutée.
12:29Et peut-être, ce matin, je lisais l'abbé Dinoir du 17ème,
12:32qui nous disait que ce que taisent les lèvres
12:34est beaucoup plus sonore que ce qu'elles peuvent dire.
12:37Alors mes confrères peuvent parler,
12:39Cédric Jubilard peut se taire,
12:41mais ma cliente, elle, a dit
12:42ce que nécessairement il a essayé de taire.
12:45Elle est dans quel état d'esprit, elle, actuellement ?
12:47Écoutez, elle a 31 ans, c'est une jeune femme
12:53dont la robe a traversé la vie de Cédric Jubilard.
12:57Elle ne savait pas, à l'époque où ils échangeaient
12:59de manière épistolaire, parce qu'elle le pensait innocent,
13:03qu'il s'avérait, après les révélations,
13:06naturellement être le meurtrier.
13:08Et donc, son état d'esprit, puisque vous avez
13:10une émission de grande écoute,
13:13et qu'il ne me semble pas très convenable
13:15d'évoquer son intimité, j'aimerais dire
13:17que c'est une femme brisée, brisée
13:19et dont le préjudice moral est quand même palpable,
13:22parce qu'elle fuit la presse
13:23qui, par les assauts chaque matin et quotidien,
13:28désormais le cabinet est aussi contraint de répondre,
13:32et jamais elle ne souhaiterait
13:34que son identité soit dévoilée,
13:36peut-être au moment du procès.
13:37Est-ce que ce procès pourrait être retardé ?
13:40C'est une hypothèse, oui.
13:41C'est un témoignage surprise, entre guillemets.
13:44Oui, bien sûr, c'est une hypothèse.
13:46Puisque deux avocats de la partie civile
13:47ont déjà émis le souhait
13:49de réclamer un supplément d'information,
13:51c'est-à-dire que le dossier soit finalement rouvert,
13:53que cette jeune femme soit auditionnée
13:56en bonne et due forme par les enquêteurs,
13:58et que ce PV d'audition soit versé à la procédure,
14:01pour qu'il puisse être acté au débat
14:03lors de l'audience, c'est-à-dire pris en compte.
14:06Mais on va être en plein mois de juillet,
14:08en plein mois d'août.
14:09Cette audition n'interviendrait pas forcément
14:13dans les meilleurs délais.
14:16Ce serait une manœuvre,
14:18et ce n'est pas péjoratif de le dire,
14:19qui aurait forcément comme conséquence
14:22de retarder un petit peu la date de ce procès.
14:27Sauf si, comment dirais-je,
14:29par une espèce de miracle, entre guillemets,
14:31eh bien, tout pouvait concorder.
14:33Une audition de cette jeune femme,
14:34le fait qu'il soit transmis,
14:36cette audition, qu'elle soit transmise bien
14:38dans la procédure,
14:39et que le procès puisse se tenir
14:40dans les meilleurs délais,
14:42ce n'est pas une hypothèse très probable à cette heure.
14:45– Jacques Morel, cette affaire a 4 ans et demi,
14:48un peu plus de 4 ans et demi maintenant,
14:49et elle est singulière
14:51en ce qu'elle ne comporte ni corps,
14:55ni aveux officiels, si je puis dire,
14:57ni témoins, ni scènes de crimes.
15:00Jusqu'à présent, on n'est pas loin du crime parfait,
15:02je mets des guillemets, évidemment.
15:04Que vous inspire tout cela ?
15:06– Ça m'inspire comme toutes ces affaires judiciaires,
15:08si vous voulez,
15:08où un, on n'a pas de corps de victime,
15:11deux, il n'y a pas d'élément matériel
15:14très concordant,
15:17trois, comme vous le disiez,
15:18il n'y a pas de témoignage.
15:21Les gens qui sont envoyés comme ça
15:24devant une cour d'assises,
15:26si vous voulez,
15:28c'est quand même assez fragile
15:30pour l'accusation.
15:32Alors là, bon,
15:34c'est quand même un point tout à fait nouveau
15:36qui tombe.
15:37Comme je vous,
15:39je m'étonne un peu des conditions du parloir,
15:42comment dans un parloir,
15:43quand on est susceptible d'être accusé d'un crime,
15:47on peut attraper la personne qu'on visite,
15:50puisque dans le journal Le Parisien de ce matin,
15:53la jeune femme qui s'exprime
15:55dit qu'il lui a fait un étranglement
15:57et qu'elle a suffoqué
15:59et qu'elle ne pouvait plus respirer
16:03ni parler.
16:04C'est quand même étonnant,
16:05comme vous le faisiez remarquer,
16:06qu'il n'y ait pas des gardiens
16:07qui soient intervenus.
16:09Maître, d'ailleurs,
16:10et pardonnez-moi, Jacques Moré,
16:11il n'était que tous les deux
16:12dans cette pièce,
16:14une pièce non vitrée,
16:15enfin,
16:16ce parloir,
16:17là, ça ressemble à quoi ?
16:17Pour que ceux qui nous regardent
16:19se figurent un peu les lieux ?
16:21Oui, j'aimerais dire
16:21qu'il ne faut pas aller en prison.
16:23Et accessoirement,
16:24le parloir,
16:24c'est une pièce petite,
16:26sans faire offense encore au secret,
16:27ils étaient effectivement tous les deux,
16:29mais ce n'est pas moi qui le dise,
16:30c'est effectivement
16:31ce que ma cliente a révélé.
16:33Alors, je me permets
16:33de rebondir un instant
16:35sur ce que vous disiez
16:36et c'est absolument extraordinaire
16:37parce que là
16:38est le principal argument
16:40de la défense.
16:41C'est manifestement de dire
16:42qu'au bout de 5 ans
16:43d'instruction,
16:45l'instruction étant désormais close,
16:47la Cour d'appel de Toulouse
16:49a indiqué qu'il y aurait
16:50un procès d'assise
16:52à qui profite le crime
16:53et pourrais-je,
16:54parce que la présomption d'innocence
16:56est quand même une notion
16:57qui met sacrée,
16:59où est le corps ?
17:01Jacques Morel.
17:01Oui, et donc,
17:03si vous voulez,
17:04les conditions de ce parloir
17:05paraissent un peu surréalistes.
17:08Pour les enquêteurs,
17:09bien entendu,
17:10comme le dit votre spécialiste,
17:12il va se poser la question
17:13de la réaudition
17:16de cette jeune femme
17:17qui a déjà été entendue,
17:19puis après,
17:20les magistrats devraient normalement
17:22dans la foulée
17:23procéder à une nouvelle audition
17:25de Jubilard,
17:28mais tout ça,
17:29alors que c'est audiencé,
17:32ça paraît comme si le procès
17:34devrait être retardé
17:37et que peut-être
17:38des nouvelles investigations
17:41soient conduites.
17:43On a quand même un suspect numéro un
17:45qui s'épanche,
17:48particulièrement,
17:49alors qu'il est derrière les barreaux.
17:51Est-ce qu'il s'épanche,
17:52si vous voulez,
17:52pour faire pression
17:53sur cette jeune femme ?
17:54Parfois pour dire des choses
17:54contradictoires.
17:55Oui, on ne sait pas.
17:56Est-ce qu'il voulait faire peur ?
17:57Parce qu'en même temps,
17:59les enquêteurs comptent sans doute
18:00là-dessus aussi.
18:01L'enquête, c'est long,
18:02ça évolue,
18:04et l'état d'esprit,
18:06le tempérament de quelqu'un
18:07qui est enfermé,
18:09évolue sans doute lui aussi.
18:10Vous êtes ancien patron
18:12de la section de recherche de Versailles,
18:13j'imagine que c'est quelque chose
18:14qu'on a en tête quand même,
18:15quand on espère obtenir
18:16des aveux, la vérité.
18:19Oui, tout à fait.
18:19Mais là, on est, si vous voulez,
18:21face à un individu,
18:23c'est un toxico.
18:24D'ailleurs, dans l'article
18:25de vos confrères du Parisien,
18:28la jeune femme,
18:29ils lui font dire,
18:31les journalistes,
18:32que depuis trois semaines,
18:34un mois,
18:34elle a décidé d'arrêter
18:35sa relation avec lui
18:37parce qu'elle aurait compris
18:38qu'en fait,
18:39il s'intéressait à elle
18:40pour lui porter
18:41des stupéfiants en prison.
18:43C'est la fin de l'audition.
18:46Ce par le tir, donc,
18:46se parle-t-il encore ?
18:47Alors, écoutez,
18:49là encore,
18:50je vous indiquais
18:50que l'amour corrompait.
18:52Et c'est d'ailleurs
18:52l'amour et l'amitié
18:53qui nous permettent,
18:54petits,
18:55de cacher derrière
18:56notre dos des chocolats
18:58et plus grands,
18:59aider éventuellement
19:00à cacher un cadavre.
19:01Là, on est sur un sujet...
19:02C'est ce que je disais,
19:03éventuellement plus grands
19:04à aider à cacher un cadavre.
19:06Et lorsqu'elle a reçu
19:07ses confidences,
19:08je l'indiquais tout à l'heure,
19:09corrompue par son amour,
19:11elle avait trois options.
19:12D'abord, se taire.
19:13Mais aujourd'hui,
19:14est-ce qu'il se parle encore ?
19:15Est-ce qu'ils échangent encore ?
19:17Lorsqu'elle a reçu
19:18ses confidences,
19:20d'abord, il fallait,
19:21parce qu'amoureuse,
19:22le temps qu'elle encaisse
19:23le choc.
19:24Et de par ailleurs,
19:26lorsqu'elle a saisi
19:26le cabinet,
19:27je lui ai enjoint,
19:28sans faire offense au secret,
19:30de ne plus se rendre
19:31dans le parloir.
19:32Merci à tous les trois.
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