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  • il y a 4 mois
Votre rendez-vous 100% direct, décryptage, débats. Pour tout savoir mais aussi tout comprendre de l’actualité. Aux côtés de Anne Seften : les meilleurs experts et tous les acteurs qui font l’info

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00:00De retour dans Newsbox, soyez les bienvenus à la une à un nouveau guet-apens auquel ont été confrontés les policiers la nuit dernière après Limoges.
00:06C'est la ville de Béziers qui a été le théâtre de nouvelles violences, plus précisément dans un quartier sensible, le quartier de la Devaise.
00:13Les policiers et les pompiers ont été la cible de tir de mortier d'artifice de la part d'une cinquantaine de personnes cagoulées.
00:18L'appartement même d'une personne âgée a totalement brûlé dans un immeuble.
00:21Le quartier est connu pour être un lieu abritant un important trafic de stupéfiants.
00:25Raphaël Ballant, le procureur de la République de Béziers, était sur notre antenne cet après-midi.
00:28Il a fait le lien, écoutez-le, entre ce trafic et les événements d'hier.
00:33Je peux faire aussi un lien, peut-être, c'est une des hypothèses de travail, je le disais,
00:38avec toute une série d'interpellations qui ont eu lieu ces derniers jours,
00:42de petits revendeurs, de stupéfiants qui ont été interpellés et placés en garde à vue.
00:48J'en ai fait déférer un, un mineur hier devant le juge des enfants,
00:51qui a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'aller dans ce quartier.
00:54J'en ai fait déférer un autre en ce moment même, devant moi dans quelques instants,
00:58avec le même objectif.
01:00Ces deux mineurs de 15 ans et 16 ans, tous les deux, n'avaient aucun antécédent jusqu'à présent.
01:05Et je fais déférer un majeur demain matin,
01:07qui sera jugé en comparaison immédiate lundi après-midi.
01:10Tout ça pour revendre de stupéfiants.
01:12Bonsoir Laura Cambeau, on vous retrouve du côté de Béziers, envoyée spéciale pour BFM TV.
01:16Y a-t-il des mesures qui ont été prises, Laura, suite à ce guet-apens d'hier ?
01:21Oui, alors il faut déjà mentionner la présence sur place de la police,
01:27qui est actuellement en train de mener l'enquête depuis environ une heure maintenant,
01:31mener l'enquête pour retrouver les individus cagoulés à l'origine de ce guet-apens.
01:36Mais autrement, le préfet de Léraud a réagi, il a annoncé le renforcement de la police nationale
01:41avec l'envoi d'une unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines
01:46et dans la lutte contre le trafic de stupéfiants.
01:49Il s'agit d'une unité de CRS Nouvelle Génération, 40 policiers au total doivent être déployés.
01:55Ce se passera toute la nuit dans le quartier.
01:57Ne laissons pas faire les trafiquants.
02:00Voici ce qu'a affirmé le préfet de Léraud.
02:02Il sera d'ailleurs présent sur place à 22h ce soir pour aller rencontrer cette unité de CRS.
02:08Il parle également d'une lutte pas à pas contre les trafics.
02:11Et en effet, nous pouvons vous dire qu'ici, nous avons croisé avec Margot Sef des habitants
02:16qui sont très inquiets, qui déplorent que leur quartier soit de moins en moins sûr.
02:20Des habitants qui ont d'ailleurs parfois peur de s'exprimer face à la caméra par peur de représailles.
02:26En direct de Béziers avec Margot Sef.
02:29Je vous présente les invités qui vont m'accompagner pendant cette prochaine demi-heure.
02:33Bruno Pommard est là.
02:34Merci d'être là, cher Bruno.
02:35Président du think tank Initiative Sécurité Intérieure, ancien instructeur du RAID.
02:39Mathilde Gautry est là aussi, journaliste indépendante.
02:42Bonjour à vous, spécialisée dans les questions de sécurité.
02:44Et puis, vous êtes aussi avec nous sur ce plateau.
02:47Jean-Marie Godard, journaliste spécialiste des questions de sécurité.
02:50Auteur de Paroles de flics aux éditions Fayard.
02:52Soyez le bienvenu.
02:53Mathias Sesson du service police-justice de BFM est là aussi.
02:56Bruno Pommard, je commence par vous, tiens.
03:00Le maire de Limoges disait sur notre antenne que c'était une nuit des guérillas urbaines.
03:05Narco-terrorisme, dit celui de Nîmes.
03:07Que dites-vous de ce qui s'est passé là depuis une dizaine de jours, qui n'est pas nouveau ?
03:11On y reviendra.
03:11Cette violence qui s'enlise.
03:13Je crois d'abord, vous savez qu'il y a la loi anti-narco qui est là, qui est présente et qui va avoir des effets.
03:19Loi chère à Bruno Rotaillot.
03:20Oui, absolument, absolument.
03:22Donc, qui est importante.
03:23Je pense que ce qui se passe actuellement, comme dans beaucoup de villes d'ailleurs, il n'y a pas que Compiègne, il y a Compiègne, il y a même Mante-la-Jolie il y a quelques jours, il y a Béziers, on en parle, Limoges, Nîmes.
03:33Bref, tous ces secteurs-là sont touchés évidemment par des points de deal qui sont très importants.
03:39Ça veut dire tout simplement qu'on est en train de titiller sérieusement, depuis quelque temps d'ailleurs, tous ces réseaux de trafiquants de drogue.
03:45Mais y répondre de façon très factuelle et très efficace, ce n'est pas évident, on le voit bien, puisque dès qu'il y a action et réaction des forces de l'ordre, évidemment, on en voit les fameuses compagnies de CRS spécialisées, la 81, la 82, la 8, toutes ces unités qui sont spécialisées.
03:59Saisées dans le maintien de l'ordre.
04:00Sur les violences urbaines en particulier, c'est-à-dire elles ne fonctionnent plus en unités constituées comme le maintien de l'ordre traditionnel, mais des petites équipes très mobiles, comme le sont les trafiquants dans les quartiers, ou tout au moins ceux qui couvrent les trafiquants et les points de deal.
04:13Non, c'est un sujet qui est compliqué. J'ose espérer qu'on arrivera à apporter une réponse concrète, parce qu'encore une fois, le narcotrafic en France est quand même très installé.
04:23On l'a connu avec des aides-mafias, avec le Team Yoda, avec tous ces groupes de narcotrafiquants qui sont présents.
04:28Des aides-mafias qui ont implanté à Marseille, notamment qui fait des ravages dans Nîmes.
04:32Absolument, qui ont été fortement décapités.
04:35Attention, il ne faut pas dire que le travail de l'OFAS et de tous les services de police est mal fait.
04:39Non, au contraire, il y a un gros travail qui est fait.
04:40Le problème, c'est qu'on n'en voit pas la fin, parce qu'encore une fois, ces narcotrafiquants, ces dealers, etc., sont 365 jours par an sur ces quartiers.
04:48Et lorsqu'il se passe, comme on a vu, ce moment de violence, eh bien, qu'est-ce qu'on fait ?
04:52On en voit pendant une semaine, pendant dix jours peut-être, des forces de CRS qui vont faire le travail de nettoyage.
04:57Il n'y a pas de souci là-dessus.
04:58Le problème, c'est qu'une fois ça parti, eh bien, on va retrouver ces trafics.
05:01Donc, il y a un travail de longue haleine à mener.
05:04Ce n'est pas gagné, la bataille n'est pas gagnée.
05:06Jusqu'à quand ?
05:07Écoutez, point d'interrogation, dit-il.
05:09Jean-Marie Gaudard, quelle est l'analyse que vous faites de la situation ?
05:12Hier, on avait notamment plusieurs syndicats de flics, dont un qui nous disait aussi,
05:17on n'a pas pris conscience du problème.
05:18Entre 2020 et 2022, la consommation de cocaïne a augmenté de 30%.
05:21Et on a manqué quelque chose.
05:24Tout à fait.
05:25On a manqué un phénomène aussi qui a eu lieu.
05:28On a manqué quoi ?
05:29On a manqué l'ubérisation croissante de la vente de drogue.
05:35Aussi.
05:37La publicité par les réseaux sociaux, la livraison à domicile.
05:41Ce qui est intéressant, en 2020, pendant le confinement,
05:46la route d'un certain nombre de trafic classique a été coupée.
05:51En revanche, la vente par Internet, la vente à domicile,
05:54a littéralement explosé par rapport à la drogue qui était déjà présente sur le territoire.
05:59Et ce phénomène a continué derrière.
06:01Et c'est beaucoup plus discret, mais c'est vraiment massif.
06:04Vous voyez une accélération depuis la période du Covid ?
06:06Oui, parce que pendant le confinement, ils se sont adaptés au confinement.
06:09Et il y a eu énormément ce phénomène-là.
06:11Mais sur les réseaux sociaux, il y avait carrément des publicités
06:14qui étaient envoyées aux gens avec des packagings de produits stupéfiants,
06:20avec des remises.
06:22Si vous achetiez telle quantité, vous aviez une dose offerte.
06:27Enfin bon voilà, c'est un trafic qui s'adapte à tout, en fait.
06:34Et ce qui se passe aussi, c'est intéressant, ces violences urbaines,
06:38elles sont à chaque fois, il y a du narcotrafic derrière.
06:40C'est-à-dire que systématiquement, quelle que soit la ville,
06:43on a le narcotrafic derrière.
06:45Alors Mathias, à Limoges aussi, il y avait du narcotrafic ?
06:48Oui, c'est fortement suspecté, en tout cas,
06:51parce que pour démontrer un lien certain avec le narcotrafic,
06:54il faudra que les enquêteurs réussissent effectivement à le démontrer.
06:57Puis il ne faut pas oublier que dans le lot de ces fauteurs de troubles,
07:00une cinquantaine ou une centaine, je crois, à Limoges,
07:02vous avez aussi tout un tas de petits opportunistes
07:04qui sont là aussi pour en découvrir avec les policiers,
07:06qui ne sont pas forcément liés de près ou de loin au trafic,
07:09mais que ça amuse effectivement de jeter des mortiers d'artifice sur les policiers.
07:13Il faut aussi, comment dirais-je, souligner la dimension,
07:16j'allais dire numérique de ces violences,
07:19parce que systématiquement, ces images de violences,
07:21elles apparaissent sur les réseaux sociaux,
07:23elles sont partagées à très grande échelle.
07:25Ces jeunes-là peuvent ensuite s'en vanter auprès d'autres jeunes.
07:30Évidemment, nous, médias, on fait notre travail,
07:32on en parle, on filme ce qui s'est passé,
07:34on filme les conséquences,
07:35mais lorsqu'ils voient aussi que sur nos antennes et dans les médias,
07:40eh bien ça a une répercussion,
07:41hélas, ils peuvent aussi d'une certaine manière s'en satisfaire,
07:44parce qu'ils voient qu'on parle d'eux, en quelque sorte,
07:48donc c'est vraiment un problème multifactoriel.
07:51Je n'espère pas insoluble,
07:53mais comme le disait Bruno,
07:55quand est-ce qu'on trouvera une solution ?
07:56Pas avant longtemps, très probablement.
07:57Mathilde Gautry,
07:58et vous faisiez part de la mise en scène aussi sur les réseaux sociaux,
08:02on se souvient que ce jeune homme qui avait 19 ans,
08:06son corps a été calciné,
08:07et il s'en souventait aussi sur les réseaux sociaux.
08:09Mathilde Gautry, est-ce qu'on a loupé ce virage-là du numérique ?
08:12À savoir ces publications,
08:15ces promotions quant au trafic de cocaïne,
08:18toute cette ventardise à ce sujet aussi.
08:21C'est un phénomène qui n'est pas nouveau,
08:23mais qui apparaît aujourd'hui au grand jour.
08:25Ça permet en effet à ces trafiquants...
08:27Ça ne prend pas plus d'ampleur ?
08:28Avant, ça existait,
08:30mais je pense que ça restait en vase clos.
08:31Il y avait notamment eu le démantèlement
08:33de l'application SkyECC,
08:35une application cryptée.
08:38Lorsque les enquêteurs ont pu mettre la main
08:41sur les données qui étaient échangées
08:42entre les trafiquants,
08:43on assistait à des scènes d'exécution,
08:46à des rapports rendus par les tueurs à gage
08:48de leurs exécutions à des vidéos.
08:51Aujourd'hui, elles sont mises en ligne
08:52sur les réseaux sociaux
08:53parce qu'elles permettent de montrer
08:56aux réseaux adverses,
08:57voilà de quoi nous sommes capables.
09:00Et également aux personnes qui travaillent
09:02dans le réseau criminel,
09:03de dire voilà ce qui vous arrivera
09:05si jamais vous nous volez,
09:08si jamais vous donnez des informations
09:10à la police ou si jamais vous travaillez
09:12pour un réseau adverse un jour.
09:14Donc ce sont des opérations de communication,
09:17aussi bien lorsqu'on voit la vidéo
09:19d'une exécution,
09:21aussi bien lorsqu'on voit,
09:22comme Mathias le disait,
09:23ces vidéos de violences urbaines.
09:24Ça permet d'asseoir son pouvoir
09:26sur un quartier
09:27et ça permet aussi dans ces villes
09:29qui sont des villes moyennes
09:31où on n'est pas à Marseille,
09:33on n'est pas en Seine-Saint-Denis,
09:34le trafic s'est déporté
09:35et les trafiquants locaux
09:37ont besoin de montrer
09:39qu'ils sont en place,
09:40ont besoin de montrer
09:40qu'ils tiennent le terrain
09:42et aussi parce qu'ils ont besoin
09:44de recruter.
09:45Parfois, on assiste à des moments
09:48où ce sont des guetteurs
09:49de Seine-Saint-Denis
09:51qui vont venir travailler
09:52dans...
09:53C'était le cas à Nîmes, non ?
09:54Sur Rennes aussi, on l'a vu.
09:55Avec à chaque fois
09:56des victimes collatérales
09:57parce qu'on parle quand même
10:00pour l'année dernière
10:00à Béziers d'une personne
10:02qui habitait dans un appartement
10:04qui a reçu un mortier d'artifice
10:06dans son salon,
10:07le canapé a pris feu,
10:08il y avait des enfants à l'intérieur,
10:09l'appartement est complètement incendié.
10:11Ce sont neuf personnes au total
10:12qui vont devoir être relogées
10:13dans les prochains jours.
10:18Donc en fait,
10:18ça pourrit évidemment
10:20la vie des quartiers
10:20au quotidien
10:22mais ça peut avoir aussi
10:24des conséquences
10:25bien plus graves,
10:26j'allais dire,
10:27même s'il ne faut pas minorer
10:28les nuisances du quotidien
10:29mais cette famille
10:30en fait aurait pu perdre la vie.
10:32Les cas collateraux sont immenses.
10:34Et sans compter aussi
10:36les balles perdues,
10:37hélas, dans l'actualité récente,
10:39il y en a des...
10:40On se souvient de Fayet d'Anime,
10:41disant...
10:42Oui, ou Sokaïna à Marseille,
10:44des toureurs à gages
10:45qui se trompent de porte
10:46ou qui vont arroser comme ça
10:48en l'air de balles
10:49et hélas,
10:50une balle va atteindre
10:51un logement
10:51et va se nicher
10:53dans le meilleur des cas
10:54dans un meuble
10:54ou dans le pire des cas
10:55sur le corps de quelqu'un.
10:57Voilà l'immensité
10:59des conséquences collatérales
11:01liées au trafic de stupéfiants
11:02et liées aux consommateurs.
11:04Je crois qu'on a loupé un virage.
11:06On parlait de virage tout à l'heure.
11:07On en a loupé beaucoup
11:08à travers cette lutte
11:09contre les stupéfiants
11:10parce qu'on fait cette loi
11:12qui est tombée
11:12avec ce parquet national
11:14à PNACO
11:15qui est tombée.
11:16C'est une bonne chose, évidemment.
11:17ce lieu carcéral
11:18de très haute sécurité
11:19qu'on va mettre en place
11:20que Darmanin voulait
11:20OK, pas problème.
11:22Mais on a loupé
11:22un volet social
11:24qui est considérable.
11:25Je le dis souvent.
11:25le travail de prévention,
11:27d'éducation, etc.
11:28Alors certains qui nous écoutent
11:29vont dire que je suis angélique,
11:31etc.
11:31Mais effectivement,
11:32on a complètement délaissé
11:34tous ces quartiers.
11:35Et vous savez que la nature
11:36a horreur du vide.
11:36Et dans ces quartiers,
11:37lorsque les NACO
11:38veulent s'implanter,
11:40ils savent qu'ils ont
11:40un terrain favorable
11:41à tout ça.
11:42Et on voit le résultat.
11:43Donc il y a un travail considérable
11:44à mener tous ensemble.
11:45Je parle des élus
11:46parce que les élus
11:46souvent nous disent
11:47qu'il nous faut plus de bleus
11:48dans les quartiers,
11:49peut-être même plus de militaires.
11:50Moi, je pensais,
11:51vous voyez jusqu'à quel point je vais.
11:52Mais je crois qu'encore une fois,
11:54les élus doivent penser
11:55au travail social
11:56qu'il y a à mettre en place.
11:57Et je peux vous assurer
11:57que tous les gens sur le terrain,
11:58j'en croise beaucoup
11:59à travers mon association
12:00et le travail qu'on fait
12:01sur le terrain,
12:02beaucoup de gens demandent
12:03du travail d'éducation,
12:05de prévention,
12:05pour éviter que certains jeunes dérivent.
12:07Parce que dans les quartiers,
12:08ce n'est pas l'ensemble
12:09des gamins de ces quartiers
12:10qui dérivent.
12:10Attention,
12:11c'est des groupuscules,
12:12on le dit,
12:12c'est 50, 100 personnes.
12:13Mais est-ce que vous voyez,
12:14Bruno Pommard,
12:15que le métier d'éducateur
12:16a changé ?
12:17On avait hier
12:17un éducateur sur ce plateau
12:18qui disait
12:18le gamin de 10-15 ans
12:20d'il y a 15 ans,
12:22ce n'est plus le même
12:22qu'aujourd'hui.
12:23Et il y en avait un autre
12:24qui disait
12:25il y a un rajeunissement,
12:26notre prévention
12:26n'est pas du tout adoptée
12:27à ce rajeunissement.
12:28Il y avait même
12:28le maire LR de Saint-Thion
12:30dans l'Essonne
12:30qui nous disait
12:31maintenant,
12:32fin d'école primaire à Paris,
12:33il y a une trentaine de cas
12:34de détention d'armes blanches
12:35par des CM2
12:35et on a un système de prévention
12:37qui n'est pas adapté à cela.
12:38Il y a un code
12:38de la prévention spécialisée
12:39qui me dit
12:40il cible les 16-25 ans.
12:42C'est plus le cas,
12:42c'est obsolète.
12:43Vous êtes d'accord avec ça ?
12:44Oui, on commence à 10-12 ans.
12:46Moi, ça fait 35 ans
12:46que je suis en associatif,
12:47j'ai travaillé 10 ans
12:48dans les quartiers
12:48de Corbeil-Essonne
12:49et j'ai vu une évolution
12:50que je vois maintenant.
12:51Je suis moins sur le terrain
12:52mais je me rends compte
12:53qu'effectivement
12:54des gosses de 10-12-13 ans
12:55sont capables d'être armés
12:56et n'ont peur de rien.
12:58Et ça veut tout dire.
12:58Quand on est capable
12:59de tenir tête à des policiers
13:00quand on a 10 ans,
13:01ça veut dire quelque chose.
13:02Donc effectivement,
13:03il y a ce travail
13:04de fonds éducatifs
13:05à mener avec les familles,
13:07avec les acteurs associatifs.
13:08Sinon, on ne s'en sortira jamais.
13:10David Leroux,
13:10vous êtes avec nous,
13:11superviseur national
13:12Alliance Police.
13:13Merci d'être avec nous.
13:15Je voulais tout d'abord revenir
13:16avant qu'on parle
13:17de ce volet prévention
13:18sur ce qu'on disait
13:19notamment sur ce qu'il se passait
13:20sur les réseaux sociaux
13:21et je voulais avoir votre avis
13:22sur le couvre-feu
13:23qui est notamment mis en place
13:24à Béziers
13:25par le maire Robert Ménard
13:27et on voit que ça n'a pas empêché
13:28aussi ces événements d'hier.
13:31Est-ce que le couvre-feu
13:31ne s'est pas aussi donné
13:32un peu, pardon, du grain à moudre
13:34à ces narco-trafiquants ?
13:37C'est-à-dire que c'est
13:37exactement ce qu'ils veulent.
13:38En fait, un couvre-feu
13:39où il n'y a personne
13:40où ils peuvent déambuler
13:41et peut-être s'adonner
13:42à leur trafic.
13:45Bonjour.
13:46Écoutez, le couvre-feu
13:47comme l'a venu des CRS
13:48Nouvelle Génération,
13:50tout cela, ce sont des mesures
13:52tant de l'État
13:52que des élus locaux,
13:53territoriaux,
13:54qui vivent à freiner.
13:56Donc ce sont des initiatives
13:57qu'on peut saluer,
13:58qui amènent de toute façon
13:59quelque chose à l'instant T.
14:01Mais une fois de plus,
14:02l'État,
14:03les élus locaux
14:04sont dans la réaction,
14:06c'est-à-dire
14:07ils subissent
14:07et ils réagissent.
14:08Nous, à l'Alliance Polité nationale,
14:09on a une notion assez simple,
14:10agir plutôt que subir.
14:12C'est-à-dire,
14:12nous attendons que l'État,
14:14que les élus,
14:15que les pouvoirs publics
14:16agissent
14:16et non pas uniquement
14:17réagissent
14:18après avoir subi
14:19une attaque
14:20et des violences urbaines.
14:22Donc oui,
14:22le couvre-feu,
14:23c'est quand même un plus.
14:24Oui, évidemment,
14:25nos collègues
14:26CRS Nouvelle Génération
14:27ont soutien
14:28des effectifs locaux
14:29à Béziers,
14:30à Limoges,
14:31à Nîmes,
14:32partout où il y en a besoin.
14:33Mais une fois de plus,
14:35je reprends
14:35les propos de M. Pommard,
14:37ils sont de plein de bon sens.
14:38Évidemment qu'il faut
14:39de l'éducation,
14:40évidemment qu'il faut
14:41de la prévention.
14:42Mais il ne peut y avoir
14:43d'éducation,
14:43il ne peut y avoir
14:44de prévention
14:45s'il n'y a pas
14:46la certitude
14:47qu'il y a une sanction
14:48quand cela n'a pas marché.
14:50Or, aujourd'hui,
14:50j'entends que c'est compliqué,
14:52que c'est difficile.
14:54J'entends M. le procureur
14:55qui nous parle
14:55d'un primo-délinquant
14:56qui a aujourd'hui,
14:57donc qui est mineur,
14:58et qui a
15:01interdiction de paraître
15:02dans le quartier.
15:03Je ne suis pas intimement
15:03persuadé que ce jeune homme
15:04tremble fort
15:06de cette décision
15:07qui lui a été notifiée.
15:09Moi, je le redis,
15:10cette expérience existe
15:11dans des pays en Europe.
15:12Aujourd'hui,
15:13elle est mise en œuvre
15:13pour le primo-délinquant.
15:15Dès le premier acte
15:18des délinquants,
15:18il faut taper fort.
15:20Ça, c'est aussi
15:20de la prévention.
15:21Il y a des possibilités
15:22de faire des mesures
15:23exécutoires,
15:25rapides,
15:26courtes, bien évidemment.
15:27Quatre ou cinq jours
15:28dans un endroit
15:29un peu reculé
15:29dans les Sélènes,
15:30dans les Vosges.
15:31Et croyez-moi,
15:32il n'y a pas besoin de mur
15:32quand vous êtes
15:33à 50 kilomètres
15:34du premier lieu civilisé.
15:36S'il y a une structure
15:37où pendant quelques jours,
15:38un gamin est amené
15:38à réfléchir,
15:39à faire du sport
15:40et est encadré
15:41dès le premier acte
15:43de délinquance.
15:43C'est une forme
15:44de prévention,
15:45c'est une forme
15:45de pédagogie
15:46et c'est une réponse
15:47immédiate.
15:47Donc on se creuse
15:48beaucoup la tête
15:49sur des grands sujets
15:50qui sont parfois complexes,
15:52mais il faut aussi
15:52revenir sur du bon sens.
15:55Personne ne l'est délinquant,
15:56on le devient
15:57parce que notre société
15:58attend 15-20 délits
16:00pour amener
16:01une réponse pénale
16:01très forte finalement
16:02à la fin.
16:03Mais je le disais
16:04à un nouveau confrère
16:05récemment,
16:06il nous parlait encore
16:07de la prison,
16:08école de la récidive.
16:10Enfin soyons clairs,
16:11en 2025,
16:11quand vous allez en prison,
16:13vous êtes déjà
16:13multirécidiviste.
16:15La prison,
16:15c'est les études supérieures
16:16du récidiviste.
16:17Donc il faut quand même
16:18qu'on sorte de ce logiciel,
16:19qu'on revienne
16:20à des choses assez simples,
16:21l'éducation,
16:21la prévention
16:22et la sanction.
16:23Et évidemment,
16:24on ne peut pas parler
16:25de choc d'économie
16:26alors qu'on a besoin
16:27d'un bloc d'autorité
16:28dans la santé,
16:29dans l'éducation
16:30et dans les forces
16:31de sécurité
16:31et de secours.
16:32Je pense à nos amis pompiers,
16:33bien évidemment,
16:34je pense à mon collègue
16:35hier soir à Béziers.
16:37Évidemment,
16:37les tirs de mortier artificiel
16:38ce n'est pas précis,
16:39donc il l'a pris
16:40dans le mollet.
16:40Mais s'il l'avait pris
16:41dans le visage,
16:42c'était la même chose.
16:42Je pense à toutes ces familles
16:43qui ont été évacuées
16:44à 1h du matin.
16:45Vous l'avez rappelé,
16:46il y avait des femmes,
16:47il y avait des enfants,
16:48plusieurs,
16:49un appartement a été brûlé
16:49complètement,
16:56on ne devient pas policier
16:58pour compter les blessés
16:59et les morts.
17:00Restez avec nous,
17:01David Léraud.
17:02Bruno Pommard,
17:02vous êtes d'accord
17:02avec ce qu'il dit,
17:03on est trop laxiste,
17:04il faudrait peut-être
17:04des peines courtes.
17:06Quelqu'un me disait hier,
17:07il faudrait enlever
17:07l'excuse de minorité aussi.
17:09Oui, la sanction
17:09à valeur d'exemple,
17:10vous savez,
17:11et moi je le fais
17:11toute l'année
17:11avec tous les policiers
17:12qui travaillent dans mon association.
17:14Ce travail-là,
17:14c'est la sanction,
17:15c'est important.
17:15Et c'est intéressant
17:16de la part de David Léraud
17:17de dire ce qu'il dit
17:18en tant que syndicaliste policier
17:19de parler de prévention
17:21d'éducation.
17:22Ça veut dire que même
17:22les policiers,
17:23moi je vous assure,
17:24j'en connais beaucoup
17:25qui pourraient parler
17:25que de répression.
17:26Ils nous parlent
17:27d'éducation,
17:27de prévention.
17:28Ça veut bien dire
17:29ce que ça veut dire.
17:29Ce sont des gens
17:30qui sont au contact
17:31sans arrêt des jeunes
17:32parfois de façon dure
17:33et ils nous parlent aussi
17:34de la nécessité
17:35de remettre en place
17:35l'éducation et la prévention
17:37c'est essentiel.
17:38Mais la sanction,
17:39oui, est essentielle
17:40et c'est pour ça
17:40que l'idée de Darmanin
17:41de faire ces prisons intermédiaires
17:43où on veut évidemment
17:45y mettre des gens
17:45pour des courtes peines,
17:47ça serait une bonne chose
17:48parce qu'il faut
17:48à un moment donné
17:49qu'on ait une réponse pénale
17:51digne de ce nom.
17:52Sinon, encore une fois,
17:54c'est prêcher
17:55dans le rien,
17:57dans le néant
17:57parce qu'encore une fois,
17:59si un jeune ne comprend pas
18:00la sanction,
18:01c'est quelque chose
18:02de basique
18:03en termes d'éducation
18:04avec les familles.
18:05La sanction,
18:06encore une fois,
18:06est nécessaire.
18:07Si on ne le fait pas
18:08avec ces gamins,
18:08on a des totales
18:10et on finit par voir
18:11ces gamins qui partent
18:11dans des réseaux
18:12de trafiquants de stupes
18:13et on n'en sort plus
18:14parce qu'on arrive
18:15à voir des gamins
18:16avec des armes,
18:17avec des fusils d'assaut,
18:18avec des armes de poing
18:19capables de tuer
18:20quiconque.
18:22Jean-Marie Godard,
18:23vous êtes d'accord
18:24avec ce que dit Bruno Pommard
18:25des prisons intermédiaires ?
18:26Oui,
18:27il y a une solution
18:28à trouver
18:29par rapport à la jeunesse.
18:31Sur le terrain,
18:32sur les points de deal,
18:33dans les guetteurs,
18:35quand il y a
18:35des descentes de police
18:36et qu'il y a
18:37des opérations coup de poing
18:38avec des interpellations,
18:39vous récupérez parfois
18:40des mineurs de 12 ans.
18:4212 ans.
18:43C'est ça,
18:43je parlais de rajeunissement
18:44tout à l'heure.
18:4412 ans,
18:46ça veut dire
18:46qu'ils sont en dessous
18:47de 13 ans.
18:48Ça veut dire
18:48que c'est la justice
18:50des mineurs
18:51et qu'a priori,
18:52ils ne sont pas éligibles
18:53à une d'un quelconque sanction.
18:55Là,
18:55il y a peut-être une faille.
18:57Moi,
18:57je me retrouve
18:57dans un commissariat
18:58il y a quelques semaines
18:59à Marseille,
19:00de nuit,
19:01là où il y a
19:01les officiers de police judiciaire,
19:02c'est-à-dire
19:03qu'ils traitent
19:03tout ce qui remonte
19:04de la rue,
19:04qui sont la chaîne
19:05intermédiaire
19:06entre le magistrat
19:07de permanence
19:07et les patrouilles
19:08sur le terrain.
19:10Il y a un jeune
19:11qui est en train
19:11de dormir sur un banc
19:12en train d'attendre
19:14qu'il vient
19:16d'être interpellé.
19:17Il a 14 ans.
19:19Plus de 500 euros
19:20en liquide sur lui,
19:21quelques doses
19:22de cannabis,
19:2314 ans.
19:25L'OPJ
19:25avec lequel j'étais
19:27me dit...
19:27Officier de police judiciaire ?
19:28Officier de police judiciaire,
19:29pardon.
19:30Lui,
19:31dans quelques heures,
19:31il sera relâché.
19:32Il y aura une convocation
19:33au tribunal.
19:35On ne sait pas trop quand.
19:36Et pendant ce temps-là,
19:37il va retourner
19:38dans la rue
19:38et on va le retrouver
19:40sur la prochaine intervention
19:42qu'on va faire
19:43où il fera partie
19:44des victimes
19:45du prochain règlement
19:46de compte.
19:48Marseille,
19:49c'était aussi
19:49l'année dernière,
19:51rappelez-vous,
19:51de ce chauffeur Uber,
19:53chauffeur VTC
19:54qui a été tué
19:54parce qu'il avait
19:56refusé une course
19:57pour un jeune
19:58qui voulait aller...
20:00Faire un règlement
20:00de compte.
20:01Faire un règlement
20:01de compte.
20:02Il avait 15 ans,
20:04le jeune en question.
20:05Donc,
20:05il y a toute
20:06cette partie-là
20:08qui,
20:08effectivement,
20:09est très compliquée
20:10à gérer
20:11et où la justice
20:13est un peu...
20:15Elle n'a pas vraiment...
20:18On se demande
20:18les moyens
20:19qu'elle a
20:19par rapport
20:19à ces situations-là.
20:20Elle n'a absolument
20:21pas l'arsenal judiciaire
20:22à sa disposition
20:23pour pouvoir le faire.
20:25Quand on met
20:25un an de prison
20:26à un jeune
20:27et qu'on dit
20:27qu'il n'y va pas
20:28parce que c'est un homme
20:29et qu'on lui met
20:30un bracelet éventuellement
20:31au jeune.
20:31La loi.
20:32Oui,
20:32mais à un moment donné,
20:33il faut que ça soit factuel,
20:34il faut que ça soit palpable
20:36parce que les gens
20:36regardent,
20:37écoutent les médias,
20:37etc.,
20:38et les réseaux sociaux
20:39toute la journée.
20:40On voit bien
20:40qu'effectivement,
20:41la sanction n'est pas là.
20:42Donc,
20:42en même temps,
20:43on encourage
20:43ces jeunes
20:44à faire tout et n'importe quoi.
20:45C'est ça le problème.
20:45Si on ne met pas de limites...
20:46Je vous donne la parole,
20:47Mathilde.
20:47Dans quelques minutes,
20:48on va faire un détour
20:49par Limoges.
20:49Vous retrouvez,
20:50Clémence Renard,
20:51puisqu'il y a eu des renforts
20:52qui ont aussi été déployés
20:54à Limoges.
20:56Rappelez-nous tout d'abord
20:57ce qu'il s'est passé
20:57à Limoges,
20:58Clémence.
20:59C'est une nuit de violence
21:03qui s'est déroulée
21:04dans la nuit de vendredi
21:06à samedi.
21:07Ce sont des affrontements
21:08entre une centaine
21:09de personnes
21:10cagoulées.
21:12Donc,
21:12une nuit de violence
21:12qui a causé,
21:14du côté de la police,
21:15une dizaine
21:15de blessés légers.
21:17Une vingtaine
21:17de véhicules
21:18ont également été
21:20dégradés.
21:20A la suite de cela,
21:22la CRS 82
21:23a été déployée
21:24hier soir
21:25pour rétablir l'ordre.
21:27La nuit d'air
21:27a été beaucoup plus calme
21:29même si quelques tirs
21:30de mortier
21:30ont été observés
21:32dans le ciel hier soir.
21:33Rien de comparable
21:34avec la nuit de violence
21:36de vendredi à samedi.
21:37Le maire de Limoges
21:39de son côté
21:39a qualifié
21:40ces événements
21:40de guérilla urbaine.
21:42Il s'est félicité
21:43du retour au calme
21:45hier soir.
21:46Je vous propose
21:46de l'écouter
21:47au micro de Milan Argelas
21:48et Laurine Vellet.
21:49Malgré le couvre-feu,
21:52ils étaient dehors
21:53et personne ne les a interceptés.
21:54A partir du moment
21:55où ils se regroupent
21:56en bande
21:56et où ils tiennent tête
21:57à la police,
21:58ça ne sert plus à rien.
22:00Donc les arrêtés
22:00sont des bouts de papier
22:03signés
22:03mais si on n'a pas
22:04la police
22:05pour les faire respecter
22:06en face,
22:07eh bien ça ne sert à rien.
22:09De leur côté,
22:09les habitants
22:10avec lesquels
22:10on a pu discuter
22:11nous disent être soulagés
22:12de la présence
22:13de la CRS 82
22:14dans ce quartier
22:15mais d'un autre côté
22:16ils nous disent
22:16demander des solutions pérennes
22:18pour ne plus avoir
22:19à revivre ce type
22:20d'événement
22:21ici à Limoges.
22:22Clémence Renard
22:23en direct de Limoges
22:24avec Antoine Corvaire.
22:25Vous êtes toujours
22:26avec nous David Léraud ?
22:28Je pense que vous êtes
22:28toujours avec nous
22:29le superviseur national
22:30Alliance Police.
22:31Merci d'être avec nous.
22:33Qu'est-ce qui pose problème aussi ?
22:34Est-ce que...
22:35J'entendais quelqu'un aussi
22:36sur ce plateau hier
22:37qui est un de vos collègues
22:38qui nous disait
22:39il faut savoir par exemple
22:39qu'il n'y a pas d'échange
22:40de renseignements
22:41par exemple entre certains départements.
22:43le département des Bouches-du-Rhône,
22:44celui du Gard,
22:45du Vaucluse et la Corse
22:46alors qu'il y a des connexions
22:46entre ces gens-là
22:47et ça c'est un vrai problème.
22:49Vous confirmez ou pas ?
22:51Non, je vous confirme
22:53qu'il y a des offils centraux,
22:54des directions spécialisées,
22:56des directions interdépartementales
22:57et évidemment
22:58qu'en l'interne
22:59à la police nationale
23:00et avec nos collègues gendarmes
23:02aujourd'hui
23:03la communication
23:03n'est plus celle
23:04d'il y a 10 ou 20 ans
23:05où effectivement
23:05c'était extrêmement cloisonné.
23:08Donc évidemment
23:08qu'il y a encore
23:09des efforts à faire
23:10mais la police nationale
23:12elle s'adapte,
23:12elle a certes pris un retard
23:14sur le commerce
23:15de stupéfiants
23:16via les réseaux sociaux
23:17ce que vous avez qualifié
23:18à juste titre
23:18d'ubérisation
23:19mais bien évidemment
23:21que nous communiquons
23:22les services
23:23des renseignements territoriaux
23:24travaillent
23:26en interdépartementalité
23:27donc nous sommes
23:27sur le bon chemin
23:28mais évidemment
23:29il faut continuer
23:30parce que la délinquance
23:31ne s'arrête pas
23:31au panneau
23:32de la sortie
23:32d'une commune police
23:33pour intégrer
23:34une zone de gendarmerie
23:35ou ne s'arrête pas
23:36au panneau
23:36d'un département
23:37bien évidemment
23:38mais de ce côté-là
23:38nous avons fortement progressé
23:40et évidemment
23:41cela nous permet
23:41parfois de faire face
23:42justement d'agir
23:44et non pas de réagir
23:45au-dessus
23:45restez avec nous
23:48Mathilde Gautry
23:49je voudrais revenir
23:49à ce que disait
23:50le maire de Limoges
23:50à savoir que le couvre-feu
23:52ça ne règle rien
23:53c'est quelque chose
23:54qui est temporaire
23:55mais je me posais
23:56cette question aussi
23:57est-ce qu'en mettant
23:57un couvre-feu
23:58on ne donne pas du grain à moudre
23:59à ces narcotrafiquants
24:00puisque les gens ne sortent plus
24:02et visiblement
24:03les mineurs ne sortent plus
24:04et visiblement
24:04eux aussi peuvent circuler
24:05tranquillement
24:06non je ne sais pas
24:06je réfléchissais comme ça
24:08ce qu'on vient compris
24:09en tout cas
24:10les trafiquants
24:11c'est que ces guetteurs
24:12ceux qui sont justement
24:13ces mineurs
24:14qui sont exposés
24:15à la fois aux arrestations
24:16de la police
24:17mais aussi aux attaques
24:18des clans adverses
24:20sont de la chair à canon
24:21c'est-à-dire que ce sont
24:22des gens qui sont interchangeables
24:23et ça ça complexifie aussi
24:24le travail de la police
24:25qui malgré leur surveillance
24:27voit des gens
24:27sur les points de deal
24:28qui sont à chaque fois différents
24:31et ce sont des gens aussi
24:33qui peuvent par exemple
24:34on voit ce phénomène
24:35notamment en Seine-Saint-Denis
24:36où ils vont recruter
24:37des personnes
24:38qui sont sans papier
24:39et qui vont créer
24:41des dettes fictives
24:41c'est-à-dire
24:42quand elles vont revenir
24:43sur les points de deal
24:44ils vont devoir
24:45travailler gratuitement
24:46pour les trafiquants
24:47et rembourser
24:48leurs dettes
24:49exactement
24:49donc vous avez ce phénomène
24:51aujourd'hui
24:52on recrute de moins en moins
24:53notamment dans des gros
24:55ce qu'on appelle des fours
24:55c'est-à-dire des gros
24:56points de demande de stupéfiants
24:57des personnes de la cité
24:59ce qui permet
24:59si on a besoin
25:00de faire disparaître
25:01un guetteur
25:02un vendeur
25:03parce qu'il a parlé
25:04à la police
25:05parce qu'il a volé
25:06ça devient extrêmement facile
25:07et vous n'avez pas
25:08des chauffourés
25:08dans la cité
25:09où il a grandi
25:10donc les trafiquants
25:12considèrent que
25:12de toute façon
25:13ces petites mains du trafic
25:14sont interchangeables
25:16qu'elles peuvent se faire arrêter
25:17notamment lorsqu'elles sont mineures
25:19ou sans papier
25:20et donc du coup
25:21vous avez
25:21ce phénomène
25:22qui fait que
25:23alors un couvre-feu
25:24pourquoi pas
25:25mais moi dans les
25:26dans les suivis
25:27que j'ai pu faire
25:28en immersion
25:28les règlements de compte
25:30vous en avez
25:31à 10h du matin
25:32à 13h
25:33enfin voilà
25:33c'est
25:34sur des points
25:37qui sont vraiment
25:37considérés comme stratégiques
25:39et avec des réseaux
25:40qui de toute manière
25:41vont vouloir faire passer
25:42un message
25:42qui va aller jusqu'à l'assassinat
25:43je pense que la motivation
25:45est plus forte
25:46qu'un couvre-feu
25:46oui c'est un palliatif
25:47effectivement
25:48alors ça aide
25:49les forces de l'ordre
25:49quelque part aussi
25:50et ça calme le quartier
25:51d'une certaine façon
25:52c'est évident
25:52mais en même temps
25:53que vous avez raison
25:54si on a envie
25:54de faire un règlement de compte
25:55avec l'un ou avec l'autre
25:56il n'y a aucun souci là-dessus
25:58ils savent le faire
25:58au moment qu'il faut
25:59matin, midi ou soir
26:00ils sont capables de le faire
26:01on le voit quasi
26:02toutes les semaines
26:04ça se voit
26:05mais Bruno Pomar
26:06est-ce que vous êtes confiant
26:07concernant cette lutte
26:08contre le narcotrafic
26:09comment on en est arrivé
26:10à ce qu'en mai dernier
26:12mi-mai dernier
26:12on saisisse
26:14on démantèle
26:14un laboratoire
26:15qui fabriquait
26:17de la méthamphétamine
26:18on était dans une villa de luxe
26:19on était dans le Var
26:19comment on en est arrivé là
26:21un laboratoire
26:22sur notre territoire
26:23qui était en train
26:23de fabriquer la méthamphétamine
26:24les méthodes
26:25qui sont mises en place
26:26en Colombie
26:26au Mexique
26:27partout
26:27c'est tout simplement
26:28la mexicanisation
26:29la mexicanisation
26:30effectivement du pays
26:32et vous vous dites
26:32on en a pour combien de temps
26:34à régler tout ça ?
26:35certains disaient hier
26:36sur ce plateau encore
26:36on en a pour 10-15 ans
26:38oui je pense
26:38plus qu'une génération
26:40alors c'est vrai
26:41qu'on a fait
26:41beaucoup d'avancées
26:42je pense au travail
26:43que fait l'OFAST
26:44évidemment
26:44avec les effectifs supplémentaires
26:46les équipes de PJ
26:47qui sont complémentaires
26:48le travail européen aussi
26:49qui est mené
26:50avec les Interpol
26:51et autres
26:51qui est important
26:52parce qu'il faut
26:52essayer de protéger
26:53les entrées de port
26:54qui sont les secteurs
26:56où arrive le plus de cam
26:57ça c'est évident
26:58mais encore une fois
26:59il y a un travail à mener
27:00avec les flux financiers
27:02qui sont à mon avis
27:03l'élément de base
27:05parce que l'argent
27:05évidemment ça attire
27:06et si on arrive
27:07à casser ces flux financiers
27:08là je pense qu'on tapera
27:10très très fort
27:11sur ces narcotrafiquants
27:12il y a un paramètre
27:13dont on ne parle pas
27:13c'est le consommateur
27:14c'est que le consommateur
27:16et c'est le procureur
27:17de la République
27:18de Bézier
27:18qui le disait tout à l'heure
27:19il a une part active
27:22aussi finalement
27:23dans la continuité
27:25de ce trafic
27:26et de toutes ses conséquences
27:27au long cours
27:28qu'elles soient quotidiennes
27:29avec des nuisances
27:30dans les cages d'escalier
27:30ou plus grave encore
27:31avec des assassinats
27:33et le procureur
27:33de la République
27:34de Bézier
27:34estimait qu'il fallait
27:36peut-être réfléchir
27:37là encore
27:38à un arsenal judiciaire
27:39différent
27:40pour sanctionner
27:41dissuader
27:42pénaliser
27:43le consommateur
27:45autrement qu'avec
27:46des AFD
27:47des amendes forfaitaires
27:48délictuelles
27:48qui aujourd'hui
27:50ne sont pas
27:51si dissuasives
27:52que cela
27:52puisqu'elles ne sont
27:54d'ailleurs pas toujours
27:54payées
27:55réglées
27:55par ceux
27:57qui en sont
27:58comment dirais-je
27:59ceux qui reçoivent
28:00ces amendes
28:01donc voilà
28:02la réflexion
28:03elle doit aussi
28:03se mener
28:05de ce point de vue là
28:06du point de vue
28:06de la santé
28:07évidemment
28:07parce que les addictions
28:08c'est un vrai sujet
28:09en France
28:10mais aussi
28:10la responsabilisation
28:12et in fine
28:12de la pénalisation
28:14du consommateur
28:14et le procureur
28:15de la République
28:15de Bézier
28:15demandait
28:16à ce que ce soit
28:16une grande cause nationale
28:17la lutte contre
28:17le narcotrafic
28:18merci à tous les quatre
28:19merci à tous
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