- il y a 4 mois
Vendredi 15 août, en Alaska, une rencontre est programmée entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Ce mardi 12 août, les troupes russes ont avancé rapidement dans un secteur stratégique du front dans l'est de l'Ukraine, quelques jours avant les pourparlers. Volodymyr Zelensky, a pris la parole. Il exclut tout retrait des forces ukrainiennes du Donbass. On en parle avec : Nicolas Coadou, envoyé spécial de BFMTV à Dnipro (Ukraine). Général Jérôme Pellistrandi, consultant défense de BFMTV. Marianne Babich, conseillère en communication franco-ukrainienne. Yves Jégo, ancien secrétaire d'Etat, directeur de la publication de La Lettre du Made in France. Jean-Didier Revoin, correspondant BFMTV à Moscou (Russie). Antoine Heulard, correspondant de BFMTV à Washington D.C. (États-Unis). Et Michel Fayad, analyste géopolitique.
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00:00Le conflit en Ukraine, la guerre en Ukraine, on a vendredi la réunion en Alaska entre Trump et Poutine.
00:06Demain, c'est la réunion avec les Européens, Donald Trump, Volodymyr Zelensky,
00:11qui a pris la parole il y a quelques minutes justement,
00:14pour déclarer que Vladimir Poutine aura une rencontre sur le territoire américain,
00:17ce qui est, je pense, pour lui, une victoire personnelle.
00:20Voilà ce que dit Volodymyr Zelensky, conscient aussi qu'on est à un moment important,
00:24parce que les troupes russes sont en train d'avancer en Ukraine,
00:27et il ne veut pas, dit-il, qu'il y ait un retrait des forces ukrainiennes du Donbass.
00:34Ça, il l'exclut, voilà, nous ne nous retirerons pas du Donbass.
00:39Quant au groupe de soldats russes qui ont avancé, et l'avancée est de 10 kilomètres,
00:43eh bien, il dit, ils perdront de toute manière la Russie, et il prévient,
00:47Volodymyr Zelensky prépare de nouvelles opérations offensives à Zaporizhia,
00:52Pokhforsk et Novopavlivka.
00:54Nous sommes avec Nicolas Kouadou en direct pour BFM TV,
00:57parce que, ça aussi, c'est ce qui se passe en ce moment, Nicolas, vous êtes en Ukraine, à Dnipro.
01:02Les forces russes avancent, et Volodymyr Zelensky vient de reconnaître cette percée importante.
01:08Oui, absolument, c'est une percée importante de 10 kilomètres, vous l'avez dit.
01:12Ça faisait maintenant plusieurs mois que les Russes n'avaient pas avancé aussi rapidement.
01:15On a l'habitude de chroniquer sur l'antenne l'avancée des Russes.
01:19On parle de grignotage, on parle de quelques kilomètres carrés, on parle de quelques villages conquis,
01:24parfois, rarement, même. Là, c'est une avance assez importante.
01:27Volodymyr Zelensky, vous l'avez dit, a pris la parole.
01:29Il parle de ce qu'on appelle des groupes de saboteurs russes.
01:32C'est une tactique menée par la Russie.
01:34Ça consiste à envoyer des groupes de soldats par petits groupes, 5, 6, parfois un petit peu plus,
01:39pas forcément lourdement armés.
01:41Leur but, c'est de tester les défenses et de les percer si possible.
01:45Et c'est ce qui explique cette avancée, puisque certains groupes ont réussi à progresser d'un petit peu plus de 10 kilomètres.
01:50Alors, bien évidemment, lorsque Volodymyr Zelensky explique que la plupart ont été tués,
01:54ont été faits prisonniers ou vont l'être, c'est une manière, finalement, d'expliquer que ce n'est pas si grave.
02:01Et on le comprend dans ce brouillard de guerre, dans cette communication,
02:04tout est affaire de ne pas non plus affoler la population.
02:06Pourtant, c'est tout de même assez important, parce qu'on parle d'une zone du front,
02:11vous savez, il fait 1300 kilomètres, c'est l'une des zones qui est les mieux défendues,
02:15avec le plus de fortifications.
02:17Volodymyr Zelensky essaie donc de minimiser cette attaque.
02:21Elle est pourtant très importante, à tel point que l'Ukraine a décidé d'envoyer des brigades en renfort
02:26pour tenter de reprendre le contrôle de ces kilomètres carrés
02:31qui ont été pris récemment par la Russie dans la région de Donetsk.
02:34Le général Pélistrandi qui est avec nous.
02:36– Volodymyr Zelensky l'a reconnu, Nicolas vient de nous le dire,
02:40et il l'a déclaré, le président ukrainien,
02:42avancé de 10 kilomètres à l'intérieur du territoire ukrainien pour les soldats russes.
02:49Poutine montre qu'il est là, qu'il est bien présent, qu'il continue la guerre, qu'il avance.
02:53C'est un signal qu'il donne avant le sommet de vendredi.
02:56– Oui, tout à fait, et donc, entre guillemets, ça tombe bien, entre guillemets,
03:02pour Vladimir Poutine, et ça tombe mal pour Volodymyr Zelensky.
03:06Comme le disait Nicolas, là, on a un changement de rythme, une rupture.
03:13Alors certes, elle est localisée, elle ne contient pas l'ensemble du front,
03:17mais elle oblige les Ukrainiens à réagir dans l'urgence.
03:20Et donc, pour Vladimir Poutine, c'est une opportunité qu'il va exploiter dans son narratif,
03:26et en particulier pour dire que c'est lui qui a gagné la guerre,
03:30et que donc, c'est aux Ukrainiens, d'accepter, en quelque sorte,
03:35les conditions imposées par l'Ukraine-là.
03:37Donc, c'est ce qui risque d'être mis sur la table,
03:40donc, pour dire, donc, à Anchorage, lors de la réunion entre l'Ukraine et l'Ukraine.
03:45– Nous sommes avec Michel Fayad, enseignant géopolitique.
03:50Vladimir Poutine, lorsqu'il va s'asseoir face à Donald Trump vendredi,
03:56il va dire, vous voyez, pour lui, pour moi, tout se passe bien,
03:59je continue d'avancer, j'ai mes victoires,
04:02ce sera lui qui sera en position de force.
04:03Et Donald Trump encore plus énervé,
04:05parce que Poutine ne fait que ce qu'il veut, quoi, en fait.
04:08– Oui, et maintenant, je pense que quand même,
04:09ça fait quelques jours que Trump et Poutine échangent via leur personnel.
04:15Un texte qui pourrait être présenté vendredi,
04:17je ne pense pas qu'il se soit entendu sur une réunion.
04:20Sans qu'il y ait, au préalable, des accords sur les grands principes.
04:25– Donc, ça veut dire que Donald Trump, pardon,
04:26savait aussi que la Russie mènerait des offensives tous azimuts.
04:31– Il sait que Poutine n'est pas en train d'arrêter sur le terrain.
04:34De toute façon, il n'a jamais arrêté sur le terrain.
04:36En réalité, il a toujours continué tel un bulldozer avec ses objectifs.
04:40Et ça n'a jamais empêché, en fait, de parler de paix.
04:43– Donc, ça veut dire qu'il ne veut pas la paix ?
04:44– En fait, il ne la veut pas.
04:47Mais ce qu'il essaye de faire auprès de Trump,
04:50c'est d'obtenir de Trump un texte sur lequel tous les deux sont d'accord,
04:54qui sera forcément rejeté par Zelensky, en principe.
04:58Et donc, montrer que Zelensky est, lui, le mauvais garnement,
05:01qui n'accepte pas le texte de la paix,
05:04qui est donc le méchant dans l'histoire.
05:06Et lui, Poutine, vous avez vu, il s'est entendu avec Trump
05:09et que les choses devraient aller ainsi.
05:11Et donc, si Zelensky refuse, il dira à Donald Trump,
05:16tu vois, je suis obligé de continuer ma guerre parce que lui, il la refuse.
05:19Et Trump dira, moi, déjà, il l'a dit hier dans sa conférence de presse,
05:23moi, je ne veux plus m'en mêler, débrouillez-vous.
05:25Moi, je n'aide plus l'Ukraine, ni économiquement,
05:29ni financièrement, ni militairement.
05:31Que les Européens se débrouillent, je ne veux plus m'en mêler.
05:34Moi, pour mon prix Nobel, j'ai déjà réussi.
05:36La République démocratique du Congo et le Rwanda,
05:39j'ai déjà réussi l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
05:41Ça me suffit. Fin de l'histoire.
05:43C'est ça qui pourrait arriver.
05:44Donc, il faut être pessimiste pour vendredi.
05:46Vous ne vous faites garder l'illusion, Marine Babich ?
05:48Malheureusement, oui.
05:49On n'a pas beaucoup d'espoir.
05:50On le garde toujours parce qu'on n'a pas de choix pour tenir.
05:53Il faut, bien sûr, avoir de l'espoir.
05:55Mais oui, ça ne promet pas grand-chose, malheureusement.
05:57Et après, il faut aussi tenir compte du fait que Poutine continue aussi
06:01ses frappes sur les villes ukrainiennes.
06:04Ce sont les civils qui souffrent aussi toute cette semaine,
06:07même déjà après avoir annoncé cette rencontre avec Trump et Poutine en Alaska.
06:11Toute cette semaine, il y avait des frappes sur Kharkiv, Sumy, Dnipro, Zaporizhia.
06:16Il y avait les gares ciblées.
06:18Il y avait des bus avec des civils qui ont été frappés par les drones russes
06:22directement dans la ville de Kherson, au sud.
06:26Et il y a toujours des victimes.
06:28Cette nuit, il y avait une attaque aussi avec 48 drones et 4 missiles balistiques.
06:33Oui, ce ne sont pas les mêmes attaques dont on parlait il y a deux semaines,
06:36par exemple, quand il y avait 400 drones et des dizaines de missiles.
06:39Mais quand même, il continue les frappes.
06:42Et ce sont surtout des quartiers résidentiels.
06:44Ce sont surtout des victimes civiles qui souffrent actuellement.
06:47Et selon le service de renseignement ukrainien aussi,
06:50on dit qu'au contraire, il se prépare encore à continuer la guerre.
06:54Il s'accumule encore les forces un peu partout, justement,
06:57pour montrer soi-disant sa force.
06:58Mais Trump, quand même, est au courant aussi que les Russes perdent beaucoup de soldats.
07:04Et le problème, c'est que la Russie, malheureusement, ne compte pas du tout.
07:06Ils n'ont pas des valeurs humaines envers leurs soldats,
07:10envers leurs pertes, comme en Ukraine.
07:12Pour nous, c'est très important.
07:13Les ressources principales ukrainiennes, ce ne sont pas les minerais rares.
07:17C'est vraiment la population ukrainienne.
07:19C'est pour cela que, pour nous, c'est important aussi de récupérer les territoires occupés.
07:23Parce qu'il y a toujours les Ukrainiens qui sont là.
07:26Et il y a toujours les crimes de guerre qui se passent,
07:28qui ont lieu, malheureusement, sur ces territoires.
07:30Les déportations des Avants et les viols.
07:33Donc, ça reste, malheureusement, pour le moment, un conflit
07:36qu'on ne peut pas résoudre juste avec un rendez-vous de Trump et Poutine ce vendredi.
07:40Justement, puisqu'on parle du rendez-vous, on va aller à Washington.
07:42On retrouve Antoine Allard pour BFMTV.
07:44Est-ce qu'on a des détails supplémentaires, des indiscrétions sur la réunion de l'Alaska vendredi ?
07:53Un petit détail qui a été communiqué, il y a quelques minutes par la porte-parole de la Maison Blanche pendant un point presse.
08:01Elle confirme que la réunion aura bien lieu à Anchorage, c'est-à-dire la plus grande ville d'Alaska.
08:06Elle ne précise pas néanmoins où exactement, dans cette ville, les deux dirigeants vont se rencontrer.
08:11Ce qu'on a noté aussi pendant ce point presse, qui se poursuit d'ailleurs à l'heure où je vous parle,
08:15c'est que la Maison Blanche déploie beaucoup d'énergie, beaucoup d'efforts
08:18pour ne pas faire trop monter les enchères avant cette réunion.
08:21C'est vrai que Donald Trump se présente souvent comme un super négociateur, comme un faiseur de paix
08:26et il y a pour lui le risque de ressortir les mains vides vendredi.
08:30Pour éviter de ne pas perdre la face, on voit que la Maison Blanche place la barre très bas avant cette réunion.
08:36La porte-parole de Trump explique que le président américain se rend là-bas à la demande de Vladimir Poutine.
08:41Elle insiste sur le fait que c'est la Russie qui a sollicité cette entrevue
08:44et elle dit que Trump se rend en Alaska pour écouter ce que Vladimir Poutine a à dire.
08:50Il est dans une position d'écoute et il se décidera seulement ensuite.
08:54Elle insiste aussi sur le fait que Trump est dans une position équilibrée entre la Russie et l'Ukraine.
09:01Trump va mettre dans la boucle les Européens et Volodymyr Zelensky.
09:06Il a d'ailleurs promis de l'appeler juste après sa rencontre avec Vladimir Poutine.
09:09Alors voilà pour le discours. Reste que dans les faits, on a quand même noté hier que Donald Trump était assez perméable à la propagande russe,
09:18notamment en ce qui concerne le partage des territoires.
09:20Trump, pour lui, c'est une certitude. Il va falloir redessiner les cartes de l'Ukraine.
09:24Il va falloir que l'Ukraine cède une partie de ses territoires.
09:27Il ne le dit pas comme ça. Il parle d'échange de territoires.
09:29Mais dans les faits, ça veut bien dire qu'il va y avoir un redécoupage de l'Ukraine.
09:32Or ça, vous en avez parlé, c'est une ligne rouge pour les Ukrainiens.
09:36Et Trump s'en agace. Hier, il s'est dit plutôt contrarié par le refus de Kiev.
09:43On a noté aussi que pour Donald Trump, Zelensky n'a pas sa place en Alaska.
09:49Il dit qu'il peut venir, mais que dans ce cas, il ne sera pas assis à la table des discussions.
09:53Ce qui fait craindre évidemment que Trump et Poutine se mettent d'accord sur le dos de l'Ukraine
09:57et que Zelensky ensuite soit mis devant le fait accompli.
10:00Merci Antoine Ellard. Yves Gégaud, ancien ministre, qui était avec nous, directeur de la publication de la lettre du Made in France.
10:08Il l'a dit, Volodymyr Zelensky, il y a quelques minutes, il exclut tout retrait des forces ukrainiennes du Donbass
10:12au moment où les offensives continuent.
10:15Qu'est-ce qui peut sortir aussi demain de cet entretien virtuel ?
10:19Donald Trump, les Européens et Volodymyr Zelensky.
10:23En fait, on va voir un face-à-face et chacun va camper sur ses positions.
10:27Zelensky avec les Européens et Trump en face.
10:29Oui, c'est ça. L'espoir, c'est qu'il y ait quand même un discours unique des Européens et de Zelensky,
10:33qui est quand même un front commun, si j'ose dire, face au président américain.
10:36Ça a été dit, je crois, c'est que le président Trump est souvent celui qui est convaincu par le dernier qui a parlé.
10:42Donc, demain, peut-être que les arguments de l'Union européenne se feront communs avec Zelensky,
10:51à Chevron de le convaincre qu'il est en train de rentrer peut-être dans un piège
10:55et que s'il laisse tout tomber, il y a une situation dont forcément l'Amérique paiera des pots cassés quelque part.
11:03Mais on voit bien que tout ça est très fragile, qu'on est sur une situation,
11:06on ne sait pas ce qui va sortir de tout ça, très imprévisible,
11:09et que les discours d'avant sont tous très prudents.
11:14Mais je ne vois pas ce qu'aurait pu dire autre chose que le président Zelensky,
11:18qui n'allait céder sur rien.
11:19Vous n'allez pas à une négociation en disant, je suis déjà d'accord sur tout,
11:23sinon il n'y a pas de négociation.
11:24Tout ça est un jeu de dupes, de formes de mascarade, dont il peut tout sortir.
11:29C'est pour ça que cette réunion de vendredi est une réunion extrêmement importante.
11:32Moi, j'espère qu'à minima, il sortira un processus dans le temps pour essayer de bâtir une vraie paix.
11:37Mais ça ne peut être qu'un processus et ça ne peut pas être fait vendredi soir.
11:41J'espère qu'on rentrera dans un calendrier de quelques mois pour bâtir une paix solide et durable.
11:50Je ne suis même pas sûr que ça aille jusque-là.
11:52Est-ce que vous disiez tout à l'heure sur le risque que le président Trump dise
11:55« Bon, moi j'ai tout essayé, on était d'accord avec Poutine, qu'ils aillent se débrouiller sans l'Amérique » ?
12:02C'est tout à fait un risque tout à fait réel.
12:04Et là, qu'est-ce qui se passe ?
12:05– C'est la défaite, ce sera la défaite de l'Europe ?
12:08– C'est la défaite politique de l'Europe, ça peut être la défaite militaire demain de l'Ukraine,
12:13parce qu'on sait bien que sans notamment le renseignement américain,
12:15c'est une fragilisation de l'Ukraine.
12:18Et c'est une crise mondiale gigantesque,
12:21parce qu'elle aura donné le gage que par la force, on peut conquérir des territoires.
12:26Et ça fait quand même longtemps sur notre planète, ça fait au moins 80 ans depuis la Deuxième Guerre mondiale,
12:31qu'on a essayé d'éradiquer cette idée qu'on pouvait conquérir des territoires par la force.
12:36– Oui, en fait, il y a quand même plusieurs choses à dire par rapport à ce qui a été dit de votre correspondant,
12:42comme quoi Donald Trump a mis la barre assez basse.
12:46Il le fait toujours en réalité, quand il avait négocié sur les tarifs douaniers,
12:49il disait c'est du 50-50, il dit toujours ça, c'est du théâtre.
12:54En réalité, moi je pense que vraiment, les négociations entre les Russes et les Américains
12:58ont commencé depuis un certain temps déjà,
13:00que la question ukrainienne est uniquement l'une des questions sur la table,
13:04il y en a d'autres, et rien que le fait que la réunion se fasse en Alaska,
13:09c'est un symbole énorme, parce que vous savez que Donald Trump vise à annexer le Canada,
13:15le Groenland pour les métaux et les terres rares,
13:18et également pour toutes ces richesses pétrolières et gazières.
13:22Et de l'autre côté, vous avez la Russie qui contrôle 11 fuseaux horaires sur les 24 du pôle Nord,
13:28et donc la réunion en Alaska, c'est quand même quelque chose qui est assez stratégique à regarder,
13:33d'autant que la Russie, les États-Unis et l'Arabie saoudite sont les trois plus grands producteurs de pétrole au monde.
13:38Donc il y a beaucoup de sujets qui vont être discutés,
13:41et malheureusement pour l'Ukraine, on va surtout parler business,
13:45et à mon sens, pour Poutine, il va parler le moins possible de l'Ukraine.
13:50Et comme Trump va vouloir un petit truc rapidement,
13:54c'est-à-dire, comme il avait demandé lors du dernier sommet de l'OTAN,
13:58surtout un papier recto, mais pas de papier recto verso,
14:02il risque d'y avoir en fait une espèce d'accord sur l'Ukraine en quelques lignes.
14:08Donc c'est ça quand même qu'il faut prendre en compte.
14:12Il nous manquait une étape, on était en Ukraine, nous étions aux États-Unis,
14:15on va aller à Moscou, retrouver Jean-Didier Revoin pour BFM TV,
14:18pour essayer de comprendre aussi ce qu'attend la Russie,
14:21ce que l'on dit au Kremlin avant la réunion de vendredi.
14:25Eh bien ce qu'on dit au Kremlin, c'est qu'on travaille,
14:26on travaille au détail de la rencontre qui aura lieu vendredi en Alaska,
14:31un processus qui est difficile d'après un conseiller diplomatique de Vladimir Poutine,
14:35mais ce qu'attendent les Russes de cette rencontre,
14:39je crois qu'on en a parlé tout à l'heure,
14:42c'est de poser les bases en vue d'une résolution du conflit ukrainien,
14:46mais ces bases, elles passent évidemment par un accord global,
14:49on le sait Vladimir Poutine a parlé plusieurs fois,
14:52de résoudre les causes profondes de ce conflit pour pouvoir atteindre une paix durable,
14:57résoudre les causes profondes du conflit,
14:59et bien ça passe pour Moscou par toute une sorte d'accord,
15:03en fait une redéfinition d'une certaine architecture de sécurité,
15:06qui prenne en compte la défense des intérêts,
15:08la protection des intérêts de la Russie,
15:10et puis surtout qui neutralise tout ce que la Russie pourrait percevoir
15:14comme une menace, dont l'avancée de l'OTAN,
15:16qui se traduit par le conflit en Ukraine aujourd'hui.
15:19Et donc dans ces conditions, ce que Vladimir Poutine attend,
15:22c'est justement qu'on puisse poser les bases d'un tel accord,
15:26de voir, de tester aussi ce que Donald Trump est prêt à lui céder,
15:30et lorsqu'on a appris que les deux hommes parleraient notamment de traités sur les armes nucléaires,
15:36dont il faut rappeler que Washington et Moscou sont sortis,
15:40on constate que cette rencontre va déboucher,
15:45comporte bien d'autres volets que le seul volet ukrainien,
15:48et pour vous le signaler, on vient d'apprendre que Vladimir Poutine s'est entretenu avec le président nord-coréen,
15:55on imagine aisément qu'ils ont parlé nucléaire,
15:57on sait que la Corée du Nord est également dans l'œil, dans le viseur des États-Unis en tant qu'État voyou,
16:03comme l'avait précisé George Bush en son temps,
16:06et donc on voit que Vladimir Poutine arrive avec des dossiers fournis
16:10pour essayer d'obtenir des accords sur différents dossiers, dont l'Ukraine,
16:16mais l'Ukraine risque de ne pas être la priorité du président russe,
16:19même si c'est un dossier important.
16:21Merci Jean-Dierry Revoin, en direct de Moscou pour BFM TV.
16:25Déjà, la prochaine étape que nous évoquerons ensemble,
16:28c'est demain, la réunion de manière informelle, virtuelle,
16:33entre les Européens, Volodymyr Zelensky et le président Trump.
16:36Merci messieurs dames.
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